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Full text of "Dictionnaire botanique et pharmaceutique, contenant les principales propriétés des végétaux, des animaux et des minéraux, avec les préparations de pharmacie, internes et externes, les plus usitées en médecine et en chirurgie - Deuxième partie"

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DICTIONNAIRE 

BOTANIQUE 

l'H A R M A C E U T I Q ü E. 





21724 

DICTIOjVIVAIRE 

BOTANIQUE 


PHARMACEUTIQUE, 


Les principales propriétés des végétaux, des animaux et 
des minéraux, avec les préparations de pharmacie, 
internes et externes, les plus usitées en médecine et 
en chirurgie, d’après les meilleurs auteurs anciens, 
et surtout d’après les auteurs modernes ; ~ 

PAR UNE SOCIÉTÉ " 

DE MÉDECINS, UE PHABHACIENS ET DE NATÜHALISTES. ■/_ ^ 


ORNÉ DE n GRANDES PLANCHES 
Représentant 278 figures de plantes gravées avec le plus grand si 


SECONDE ÉDITION, 

nsvuE, coaaicaE et acguentée de eeai'Codf de PRÉPAnsTioKS 

PHARMACBVTIQCES ET DE RECETTES DOCVELI.ES. 


DEUXIÈIVIE PARTIE. 



PARIS, 

F* ANCELLE, Libraire, bue de la Harpe, n® 44 * 


1829 




DICTIONNAIRE 

BOTANIQUE 

E T 

PHARMACEUTIQUE, 


M ACR 

ÎVIaceron, gros Persil <le Maeddoine {ffipposellmtm T 7 ieo- 
phrasti , vd smjrnium Dioscoridis , Touru: Smjrnium olu- 
satrum, Liiiu. 376 ). La racine et les feuilles de cette plante 
pourroient être subsliludcs à celles de l’aclie , car elles sont 
employées dans les bouillons qu’on ordonne pour purifier le 
sang ; mais sa semence est la partie le plus eu usage. Les her¬ 
boristes l’appelleut gros persil de Macédoine ; clic entre dans 
quelques compositions cordiales cl carmiiiatives , h la place de 
la semence du persil de Macédoine : la plupart de ses semen¬ 
ces ont la même propriété , en ce qu’elles abondent toutes en 
huile essentielle. La semence entre dans l’électuairc lithon- 
triptique de Nicolas d’Alexandrie, et dans la poudre de l’élec- 
tuaire de Justin. 

Mâche , Blancliettc , Poule-grasse , Salade de chanoine 
( F'aleriana arvensis precox, semine compressa. Toiirn. 
Z’’ alerianella locusta et oletoria , Linn. 47 )• Ou trouve cette 
plante dans les terres grasses , et on la sdme dans les jardins 
pour les salades ; elle est très-rafraîchissante et un peu laxa¬ 
tive. Simon Pauli l’estime pour apaiser l’ardeur de la lièvre 
et pour adoucir les douleurs de la néphrétique j il l’emploie 
dans les bouillons de veau et de poulet pour ces sortes de 
maladies. Taberna Monlanus confirme cette vertu. On s’en 
sert avec succès dans les rhumatismes, pour la goutte , le 
scorbut et l’affection hypocondriaque : en un mot , cette 
plante est adoucissante, et très-capable de corriger Tâcretë 
des humeurs et la trop grande saumure du sang. 

Macres, Cornouelles, Châtaignes d'eau, Corniches, Èchar- 
bots, Truffes d’eau , etc. ( Trapa natans , Linn. 11 5 ). Cette 
plante, qui u'est pas rare dans les étangs, n’a pas été incon- 

ü. 1 




1^6 M ANN 

nue aux anciens. Dioscoride et Théophraste en ont parld 
comme d’une plante rafraîchissante et propre à être .appliquée 
en cataplasme dans les inliammations. Dodonée ajoute que sa 
décoction avec le miel en gargarisme , est très-propre i net¬ 
toyer les gencives ulcérées j cet auteur loue mémo son suc 
pour les maladies des yeux. Ce sont ses fruits et non pas ses 
racines qui doivent être employés dans Tonguent d’Agrippa , 
qui est émollient et n'solutif. * 

Mandraooke ( ManJragora mas aut fcemina, Tourn. 76. 
yftropa inandragora, Linn. 259). Plante baccifèresans tiges, 
dont il y a deux espèces, l’une desquelles est appelée man^ 
dragore mâle , et l’autre mandragore femelle. I.’une et l’au¬ 
tre espèce croissent aux pav s chauds , dans les champs et aux 
lieux montagneux. On se sert en médecine de l’écorce de la 
mcinede mandragore qu’on apporte d’Italie. Elle est rafraî¬ 
chissante , dessiccativc , émolliente, narcotique et somnifère • 
elle se donne rarement parla bouche, mais elle est usitée 
extérieurement dans la rougeur des yeux , accompagnée de 
douleurs , dans l’érysipèle, et dans les tumeurs dures et 
scrophulcuses. 

Hartmann recommande fort l’emplâtre de la mandragore 
pour les scjuiries de la rate. On emploie ordinairement la 
racine , et le plus souvent son écorce; ses feuilles sont aussi 
en usage. Les unes et les autres écrasées et bouillies dans du 
lait, ou cuites dans l’eau , sont très-résolutives et adoucis¬ 
santes , appliquées en cataplasme sur les tumeurs scrophu- 
leuses et squirreuses. On les mêle avec la jusquiame et la 
ciguë. Les feuilles de mandragore entrent dans l’onguent po^- 
Ictim. L’écorce des racines est employée dans le reauies mj-~ 
repsi , dans \'aurea alexandrina de Nicolas d’Alexandrie 
et dans la iriphera magna du même auteur. 

Mannf. ( Manna ). Suc ou grains composés d’un suc vis¬ 
queux de certains arbres , et de la rosée du matin , que l’ou 
trouve sur les feuilles et sur l’écorce des frênes cultivés ou 
sauvages , et autres arbres auxquels on a fait le soir de lé¬ 
gères incisions , qui se condensent, s’endurcissent, etse des¬ 
séchent par la chaleur du jour en la forme qu’on voit la manne. 
Ou préfère celle de G.alabre ?t toutes les autres; elle se cueille 
sur les frêtius communs et sur les sauvages. La meilleure en¬ 
suite , d’après Sylvius , est la manne qui se ramasse sur !(. 
melèze. On la doit choisir sèche, blanche, nette , sans mé¬ 
lange , un peu grasse , d’un goût doux, ayant quelque chose 
de fade ; étant gardée, elle diminue beaucoup en beauté 
-mai» fcdle ne diminue pas en vertu. Ou ne doit poiut se servir 



MARC 427 

des mannes rousses , brunes , sali'cs , mielleuses , ou trop 
mollasses , parce qu’on peut y avoir mêld plusieurs drogues 
pernicieuses, ou du moins qui afibiblissent sa vertu. La 
inaune est teinperde , mais un peu plus cbaude que froide j 
elle adoucit la gorge , la tracht'e-arlère et la poitrine , elle 
purge la bile , et lâche le ventre avec les humeurs séreuses. 
On corrige sa ilatuositë avec la canelle et l’anis , et sa chaleur 
en y mêlant quelque chose de rafraîchissant et aigrelet, comme 
les tamarins ; on la dissout ou dans du bouillon , ou dans 
qucl([ue autre décoction. La dose pour les eiifans est de deux 
drachmes à une'demi-once, et p(jur les adultes jusqu’à deux 
onces. 11 n’y a point de meilleur remède pour purger les 
femmes grosses , quand même elles auroientun peu de fièvre. 
Lile corrige bien la sécheresse et l’arrimouie du send. On en 
tire un esprit qui est excellent dans la peste pour faire suer , 
en distillant la manne choisie à petit feu dans une cucurbile, 
La di se est d'une petite cuillerée. La manneentre dans l’élec- 
tuaire diacarthaini , et dans l’hydragogue merveilleux de du 
Renou. 

Marguerite petite, ou PAipierctte ( Bellis perennis , 
Innn. 1248). Petite plante assez connue qui croît dans les 
près et dans les autres lieux humides; on en cultive aussi dans 
les jardins; les fleurs sont de diverses couleurs. La margue¬ 
rite est vulnéraire , et propre sur-tout aux plaies de la têtp 
et de la poitrine. La cultivée et la sauvage sont également 
usitées , sur-tout la cultivée à fleurs rouges qui est un excel¬ 
lent vulnéraire , salutaire intérieurement et extérieurement 
pour résoudre le sang coagulé par les chutes , les plaies et 
les contusions ; elle passe pour un remède excellent, même 
dans la pleurésie, pour dissoudre le sang à demi-coagulé. 
Minderreus recommande cette herbe en salade ou eu décoc¬ 
tion à ceux qui se trouvent mal d’avoir bu tropfrais dans les 
grandes chaleurs. Michael eu a fait l’expérience sur un cuisi¬ 
nier qui, ayant souffert un feu extraordinaire tout le jour , 
but le soir un verre d’eau fraîche qui le jeta dans un asthme 
accompagné de symptômes si terribles , qu’on craignit qu’il 
n’étouffât ; il but une décoction de l/ellis à ûeur rouge , et le 
lendemain matin il se trouva parfaitement guéri. 

Cette même plante est pareillement excellente dans l’hy- 
dropisie ; et le même Michael a guéri plusieurs hydropi¬ 
ques par l’usage de cette marguerite. On la met cuire dans 
du bouillon , et ou l’exprime bien , ou on la donne dans du 
vin, ce qui s’accorde assez avec la doctrine de Vanhelraont 
pour riiydropisie qu’il attribue au sang grumelé que la Acl/is 



428 M A R R 

dissout. Les fleurs de petite marguerite avec l’Herbe à Robert, 
amorties sur une pelle chaude et appliqudes sur la tête, sou- 
lagetit beaucoup la migraine , selon l’expdrience de Chomel. 
Pour gudrir les loupes, on les bassine soir et matin avec la 
ddcüclion de toute la plante de marguerite sauvage faite dans 
du vin blanc , et on applique dessus l’herbe le plus chau¬ 
dement possible. Les marguerites pildes avec l’armoise , 
et appliqudes en cataplasme, font fondre les tumeurs scro— 
phuleuses. Pour les plaies reçues îi la poitrine ou à la tête , 
il est bon d’avaler aussitôt du jus de marguerites pildes. 

Marjolaine ( Majorana vulgaris , Tourn. Origanutn. 
majorana, Linii. 823.) La marjolaine se cultive dans le» 
jardins ; elle est cdphalique , pectorale , stomacale , hystd- 
rique et stcrnutatoirc. Chesneau , habile mddecin de Mar¬ 
seille , mettoit sur deux pinedes de marjolaine une demi- 
drachme d’elldbore blanc , et faisoit bouillir le tout dans six 
onces d’eau pour les rdduire h quatre ; on passoit cette li_ 
queur, et on en mettoit dans le creux de la main pour la 
tirer par le nez , pour le rhume du cerveau et l’euchifrene- 
ment. L’eau distillde ou la simple ddcoction peut servir dans 
le besoin. 

Les feuilles et les bouquets de fleurs de la marjolaine four¬ 
nissent seules une poudre sternutatoire assez bonne; elle» 
entrent dans celle qu’on prdpare ordinairement avec les autre» 
errhines. Outre celte propridld, elle a celle de fortifier le 
cerveau , de pousser les règles , de dissiper les vents , et d’a¬ 
paiser la colique ; on en tire l’eau distillde et l’huile essen¬ 
tielle comme des prdcddenles ,ct on la donne à la même dose. 
Elle entre dans la poudre cdphalique, dans le vin aromatique 
et dans les autres préparations propres à fortifier les nerfs 
et à faciliter la circulation du sang et des autres liqueurs. 

La poudre de marjolaine , incorporée avec la marmelade 
d’abricot ou la conserve de fleurs d’oranger , est bonne dans 
l’dpilepsie , dans le vertige et pour le tremblement. La niarjo^ 
laine entre dans le sirop d’armoise de Rhasis , dans le sirop 
de bdtoine composé , dans la poudre xj'loaloés de Mdsud, etc. 

Maroute. Voyez Camomille. 

Marronnier. Voyez Châtaignier. 

Marrube blanc ( Marrubium album vulgare , Tourn. 
Marrubium vulgare 6i6). Plante qui croit aux lieux 
incultes , très commune sur les bords des chemins , où on l;j 
trouve en tout temps. Le marrube est chaud , fondant , dos- 
siccatif, apéritif, abstersif, atténuant,amer; il est usité dans 
les obstructions du poumon , du foie j de la rate , de la ma.. 



MARK 429 

trice , dans la philiisic , l’asthme, le crachement de sang , 
l’accouchement dillicile et la riftention de l’arrière-faix : il 
résiste au venin. Sa décoction est très-utile dans raffeclion 
hypocondriaque et la passion hystérique. On le croit contraire 
aux reins ■ c’est pourquoi on le corrige avec la réglisse et les 
raisins secs. Il est excellent dans la toux invétér<<e causée par 
le mucilage acide et les sucs grossiers qui chargent l’estomac, 
et empêchent l'élaboration du chyle , donné en décoction 
dans de l’eau ou du vin pour découper et tirer dehors ce mu¬ 
cilage , et il est sur-tout spécifique dans la toux des vieillards. 
Son suc seul , r('duit en forme de sirop , ou bu dans du vin , 
passe pour guérir infailliblement la jaunisse. Le sirop de mar- 
rube est célèbre dans l’asthme , dans la toux et dans les 
autres maladies de poitrine qui procèdent d’un mucilage , 
ou d’une pituite grossière et visqueuse qui embarrasse les bron¬ 
ches du poumon ou de l’estomac. Bord dit qu’il a reconnu , 
par une infinité d’expériences, que le vin blanc dans lequel on 
a fait infuser des sommités de marrubc blanc pend.ant la nuit, 
bu trois jours de suite jeun , est un remède admirable pour 
fortifier l’esloinac , pour provoquer les règles aux jeunes 
filles , pour guérir la cachexie , les pâles couleurs et leur 
donner de l’appétit. 

Forestus, Zacutus et Hcrtman recommandent cette plante 
pour les tumeurs du foie , même celles qui sont squirreuses. 
Chomel a vu guérir deux personnes d’un squirre de la gros¬ 
seur d’une noix, dans la région du foie , par un long usage 
de l’infusion d’une petite poignée de feuilles de marrube 
blanc dans un demi-setier de vin blanc , qu’elles ont conti¬ 
nué pendant plusieurs mois tous les matins. On prépare un 
sirop de marrube appelé sirupus de prassio , dont une ou deux 
onces s’ordonnent avec succès pour la suppression des mois ; 
on y joint quelques préparations de mars , pour rendre le 
remède plus efficace. Le marrube blanc entre dans les pilules 
d’agaric, dans Yhiera-diacolocjnthidos , dans Vhieralogodii, 
dans la thériaque et dans la poudre diaprassü de Ni( olas 
d’Alexandrie. 

Marrube noir puant ( Marrubium nigrum fœtidum , 
Tourn. Balloia fœtida , Linn. 814 )• Plante dont les feuilles 
et les fleurs qui sont rouges , sont d’une odeur puante ; elle 
croît aux lieux ombragés , contre les murailles , dans les 
haies , aux bords des chemins. Elle est vulnéraire , anodine, 
propre pour délerger et mondifier les vieux ulcères, appliquée 
avec du miel. Ses feuilles broyées avec du sel, et appliquées, 
guérissent la morsure des chiens j amorties sous la cendre 



45 o M A S T 

chaude , elles sont bonnes à guc^rir les crevasses et les du¬ 
rillons qui sont au fondement. Selon Ray , la ddcoction du 
niari ube noir est trèsutile dans l’affection hypocondriaque 
et dans la passion hystérique. 

Le iiiarrube noir est résolutif et anodin , appliqué extérieu- 
renicnt. Quelques-uns recorninandent riiifiisioii des feuilles 
de run ou de l'autre marrube avec celle debétoine dans l’eau 
bouillante, pour rendre les attaques de la goutte moins fré¬ 
quentes et moins dangereuses. 

Taberna IVIoiilauus assure que les feuilles du marrube noir, 
séchées sous la cendre chaude , ineoiqiorées ensuite avec du 
miel, guérissent les hémorroïdes sur lesquelles ou les applique. 
Le marrube noir n’est pas d’un usage ordinaire pour l’inté¬ 
rieur, h cause de sa mauvaise odeur et de sou âcreté; on l’em¬ 
ploie plus communément à l’extérieur , il est détersif et vul¬ 
néraire , et peut s’appliquer sur la teigne avec succès. 

Mauum ou Marj .laine de Crète ( Chamaedris niarilima , 
Toiirn. 2 o5. Teucrium inariliinum 788). Planled’une 

odeur agréable et d’un goût âcre et piquant ; elle croît dans 
les pays chauds d’où on l’apporte s<U he ; on la eullive.aussi 
dans les jardins. On doit la choisir véreminent séchée avec 
toutes les fleurs entre deux papiers , ayant une odeur f rte 
et pénélranle , et un goût aroinalique , piquant , amer. Le 
marum est céphalique , stomacal , sudorilique , hystérique ; 
il résiste au venin , il est propre contre la morsure des bêtes 
venimeuses , il est vulnéraire , nerval , ferlillant , corrigeant 
la mauvaise haleine 5 il entre dans les mêmes compositions 
que la marjolaine , dans les trochisques d’IIédicroi , et par 
consequent dans la thériaque. 

Mastic {Musliche). Gomme résine , ou plulût résine pure 
qui découle en été , sans incision ou par incision , du tronc et 
des grosses branches du Iculisque. Ou doit choisir le mastic 
le plus net , eu grosses larmes claires , transparentes , d’nue 
odeur qui n’est point désagréable. On le sophistique avec 
l’encens ou la résine du pin , mais l’odeur découvre facile¬ 
ment la fraude. Il est chaud, dessiccatil , astringent , émol¬ 
lient et bon pour forlilier l’estomac. Son principal usage est 
d’arrêter le vonii.ssement , les nausées et le flux de ventre , 
pris intérieurement en poudre ou eu masticatoire. La dose est 
depuis un demi-scrupule jusqu’il deux scrupules. Il émousse 
et corrige l’acrimoine des purgatifs , abaisse les vapeurs ([uj 
montent de l’estomac !i la tête ; il aide Ji la coction et ii l-t 
fermcnlatiou , et guérit par ccuséquent le flux lientérique et 
la passion céliaque , si après le repas on en avale quelques 



M A s T 45i 

grains. Il fortifie la tête et le genre nerveux , remédie au tra- 
èlieiiieiit de sang et à la toux ; en masticatoire , il corrige la 
puanteur de l’iialeine , et tire la pituite du cerveau. Demi- 
once de mastic, bouilli dans deux pintes d’eau , est bon nour 
la boisson ordinaire dans la diarrhée. La décoction de mastic 
est merveilleuse , mais l’eau de mastic ne l’est pas moins; on 
la prépare ainsi : on fait fumer du mastic sur des charbons 
allumés, et on reçoit la fumée dans un pot de terre neuf, et 
lorsqu’il est bien rempli de cette fumée, ou y met de l’eau 
ou de la tisane, puis on couvre bien le pot. Cette eau prend 
la saveur et les facultés du mastic, et devient un excellent 
remède dans les maux d’estomac et le flux des intestins, spé¬ 
cialement dans la dyssenterie ; cette fumée vautmieux que l’es¬ 
prit , parce qu’elle contient en même temps l'esprit et l’huile. 

Le mastic entre dans la poudre diarrhodon , l’électuaire de 
suc de roses , les trochis<jues de karabé , d’Iïedjcroi , les 
pilules d’ammoniaque de Quercétan , les pilules sine quibus , 
les pilules de rhubarbe et les pilules catholiques de Potérius; 
il entre aussi dans plusieurs emplâtres , cérals et onguens. 

ün en fait de petits emplâtres sur du taffetas noir , pour 
appliquer sur les tempes, afin d’adoucir la douleur des dents. 

Masticatoires, ou Apollegmalismes ( Masücatoria, swe 
{tpojlegmatismi') , a.\ns\ oovamiis , parce que leur principal 
effet est de faire sortir la pituite du cerveau, sont des drogues 
âcres qu’on mâche, afin qu’elles échaulfent labouche, qu’elles 
ouvrent les vaisseaux salivaires, qu’elles délayent la pituite, 
et qu’elles fassent cracher ; tels sont le mactic, la bétoine , la 
sauge , le tabac, le gingembre , la pyrèthre , la semence de 
moutarde , les poivres, racines d’iris, d’angélique, d’im- 
pératoire , de valériane , d’ucorus, de costus ; les figues , les 
pnssules , etc. On en peut faire aussi des composés de la ma¬ 
nière suivante : 

Racine d’iris , semence de staphisaigre , de chaque demi- 
once ; poivre long, pyrèthre , semence de moutarde , de cha¬ 
que deux drachmes ; toutes ces drogues pulvérisées ensemble, 
incorporer la poudre avec ce qu’il faudra de sirop de roses 
pâles, pour en faire une pâte dure qu’on forme en trochisques 
ou en pastilles , et ou les fait sécher, âlâchéés , elles soûl 
propres pour exciter le crachat ; on eu enveloppe aussi dans 
un petit linge délié ,et on mâche le nouet. 

Les masticatoires sont oïdonm's dans les affections sopo¬ 
reuses , dans la paralysie de la langue, dansles maux de tête 
et autres douleurs produites par une affluence d’humeurs sur 
ees parties. 



453 M A U V 

Mathicatke , ou Espargoutte ( Malrkaria vitlgaris, seu 
saliva, Tourii. Malrkaria parlheniutn, Linn. 1255V Piaule 
qui rend une odeur forte , d<!sagrt‘able el qui a un goiil amer j 
elle croît eu terre grasse dans les jardins. Elle est chaude , 
dessiccative, attehiuante , incisive. Son principal usage est 
pour les maladies froides et venteuses de la matrice, elle pro¬ 
voque les mois , elle ri^sout les duretds, elle chasse les vents , 
elle abat les vapeurs, elle lève les obstructions , elle excite 
l’urinc, elle pousse le sable et la pierre des reins et de la ves¬ 
sie , elle est bonne pour l’hydropisie. Ou s’eu sert eu décoc¬ 
tion par la bouche, eu lavement et en fomentation. La inatri- 
caire , cuite avec la camomille vulgaire ou romaine , et appli¬ 
quée en forme de sachet sur le bas-venlrc , apaise infailli¬ 
blement les douleurs d’après l’enfantement. Pour apaiser la 
douleur des dents , on applique dessus des feuilles de matri- 
caire broyée , qui font distiller par la bouche, goutte h goutte 
J’humeur qui cause la douleur. 

La matricaire n’est pas seulement hystérique et céphali¬ 
que , elle est aussi très-propre contre les vers ; l’eau où elle 
a macéré les tue et rétablit les levains de l’estomac par son 
amertume. Simon Pauli préparoit une légère infusion avec la 
matricaire, les fleurs de camomille et uii peu d’armoise, et la 
faisoit boire aux femmes sujettes aux vapeurs ; ces plantes en 
lavement les soulagent beaucoup, sur-tout lorsqu’on y ajoute 
une once de miel de concombre sauvage. G. Hoffmann, après 
Tragus et Brassavola, assure que quatre onces de suc tîe la 
matricaire purgent la pituite et la bile noire , et qu’il enlève 
les obstructions. Le sirop de ses feuilles et la conserve qu’on 
en prépare font passer les urines eten adoucissent les conduits. 
La matricaire entre dans le sirop d’armoise de Bhasis , dans 
l’onguent contre les vers et dans l’emplâtre de Vigo de ranis. 
Mauve de jardin, Passerose, ou Rose d’outremer(71/â/va 

rosea,folio subrolundo, Touru.94. yllcea rosea, Linn. 966). 
Plante qui pousse une tige à la hauteur d’un arbrisseau,grosse, 
droite , ferme et vélue . Ses fleurs , qui sont grandes comme 
des roses, sont simples ou doubles, de diverses couleurs. On 
cultive cette plante dans les jardins, à cause de la beauté de 
ses fleurs; elle est plus chaude et moins humide que la mauve 
vulgaire avec quelque astriction; on ne se sert en médecine que 
des fleurs rouges, simples ou doubles, dont l’usage principal 
est dans les maladies des amygdales et la pourriture de 1» 
bouche , dans l’inflammation des gencives , l’esquinancie , 
l’exulcération de la gorge, les élevures ou aphtes de la bou¬ 
che , et dans toutes les affections du gosier, prises eu forme 
de gargarisme. 



A! É C fl 455 

Mauve sauvage ou vulgaire {^Malva sjhestris, sive 
vulgaris ). H J f” « <le tleux sorics, l’une h feuilles rondes et 
l’autre i feuilles dchancrees ; elles croissent aux lieux incul¬ 
tes , eu terre grasse , dans les cimetières , dans les jardins j 
on se sert eu niddecine de leurs racines , feuilles, Heurs et se- 
menrtîs. La mauve est rafraîchissante , humide , dniolliente , 
elle apaise les douleurs , lîiche le ventre et adoucit l acrimonie 
de l’iirine. St.n usage princip il interne est dans les maladies 
du poumon, de la vessie et des intestins ; savoir, la phthisie, 
la toux , l’enrouement, la pierre des reins, l’exulcdralion de 
la vessie et des intestins , la slrangurie, la dysurieel les autres 
all'cctious des reins qui procèdent de l'acrimonie de 1 urine. 
La conserve des Heurs est spècl/iquc contre l’ardeur d urine j 
la décoction de la racine a la même vertu. La ddcoclion de 
mauve dans une lessive âcre ou dans l’urine est recommandée 
en forme de lotion contre la teigne de la tête. 

Ettmullcr propose un onguent fait avec du beurre frais et 
de la mauve, auquel il ajoute un peu de camphre , pour ea 
frotter la tête des enfans qui ont la teigne. Garidel, à l'occa¬ 
sion de ce remède, donne la description d un plus efficace , et 
qu’il a éprouvé : De l’huile de noix, demi-livre; du vieux beurre, 
quatre onces ; du soufre vif ou en pierre , une < nce ; racine de 
pyrèthre , deux gras ; poivre, trois gr .s ; sel geinnie , demi- 
once; le tout gressièremeut pilé , le faire bouillir pendant un 
quart-d heure dans l’huile et le beurre fondu : pisser le tout 
îi travers uii linge , et dans la colature faire dissoudre deux 
onces de suie la plus pure , en frotter la tête du n.aladc de 
deux jours l’un ,et la couvrir assez pour faire péiuitrer l'on¬ 
guent par la chaleur. 

Méchoacan i^Mfchoacana alba , sive Bhabarbanm al¬ 
bum). Racine blanche, légère, qu’on apporte de la Nouv'elle- 
Espague , coupée par tranches ; on l’appelle fa rhubarbe blan¬ 
che , Jioxir la distinguer de la jaune,avec laquelle elle a beau¬ 
coup de rapports. Elle doit être choisie nouvelle, en belles 
rouelles , blanches en dehors et en dedans , légère , mais sans 
carie, d’un goût presque insipide, prenant garde qu’on n’y ait 
mêlé de la racine de bryone vulgaire, qui lui ressemble beau¬ 
coup ; mais on les distinguera par le goût, car lu racine de 
bryoue est très-amère , et celle du méchoacan est presque in¬ 
sipide. Le méchoacan purge doucement, et sans fatiguer, les 
humeurs pituiteuses , séreuses et aqueuses de tout le corps , 
et spécialement du genre nerveux et de la poitrine ; c’est uu 
excellent remède pour les catarres et les maladies qui en 
dépendent, pour i’hydropisie , la goutle sciatique , les rhu- 
11. a 



454 M E D I 

niatismes et l’enflure. Il est spt‘cifique pour les cnfaiis sujets 
aux vers et qui ont l’estouiac et les intestins embarrassds de 
beaucoup de mucilages visqueux. On le donne toujours eu 
poudre , parce qu’il n’opère point en infusion , soit danS de 
l’eau, soit dans du vin. Comme il est chaud et sec, il ne faut 
pas en donner trop souvent aux ternpèramens chauds. La prise 
en substance est d’un scrupule pour les enfans , et jusqu’à une 
drachme pour les adultes. 

Boyle ordonne,pour gudrir la crampe,de remplir de pou¬ 
dre de racine de mdchoacaii une petite bourse ou Sachet fait 
d’une ëtoffe légère , grand d’environ trois pouces en carré , et 
de le porter pendu au cou avec un cordon, en sorte qu’il des- 
^ende au creux de l’estomac , et (pi’il touche à la peau. Cette 
racine entre dans l’hydragogue merveilleux de du Renou , dans 
le sirop hydragogue de Charas , et dans l’extrait catholique 
Je Wichard. 1 

Médicament ( Medicamentum ). C’est tout ce qui étant 
appliqué extérieurement , ou donné intérieurement , excite 
quelque altération dans les humeurs et y cause un changement 
salutaire. On le divise en simple et en composé ; le simple est 
celui qu’ou emploie comme il est venu naturellement, et le 
composé est celui qui est fait de plusieurs simples difl’érentes 
en vertus et mêlées artistement ensemble. La matière des tné- 
dicanieiisest prise des minéraux, des végétaux et des animaux. 

Par les minéraux , on entend tout ce qui se tire des en¬ 
trailles de la terre et de la mer, comme les métaux, les demi- 
métaux et les métalliques ; toutes les espèces de terres et de 
bols , toutes les pierres , les marbres , les cailloux , les cris¬ 
taux , les pierres précieuses , les soufres , les vitriols , les 
aluns, le plâtre , la chaux , etc. 

Par les végétaux , il faut entendre les arbres , les arbris¬ 
seaux , les sous-arbrisseaux , les herbes , toutes leurs par¬ 
ties , comme sont les racines , les tiges , les écorces , les bois, 
les feuilles , les fleurs , les fruits , les baies , les gousses , les 
semences , les gommes , les résines , les sucs , les larmes , 
les liqueurs , etc. 

Sous les animaux , on comprend leur chair, leurs os , leurs 
ongles , leur lait, leur sang , leur poil , leurs cxcrémcns j 
ou peut les diviser en quatre classes , savoir : les animaux 
terrestres parfaits, les oiseaux , les poissons et les insectes. 

Circonstances à observer dans le choix des Médicamens. 

Il faut remarquer que les plantes qui viennent d’elles- 
mêmes en un lieu libre et proportioane à leur nature , sont 



M E D I 4-5 

à prrfé erà celles qu’on traiisplanlo et qu’on dève par artilice 

et que les plantes qui se trouvent sur les montagfies, et sur-» 
tout celles qui ont l’aspect du soleil levant ou du midi, doi¬ 
vent être prdfdrdes à ceHes d’une même espèce qui naissent 
clans les valli’es j qu’uiic piaule chaude et âcre trouvée en lieu 
humide , a bien moins do chaleur et bien moins d’acrctd que 
celle qui se trouve en lieu sec ; que celle qui abonde en hu¬ 
midité superflue , sera au contraire meilleure en lieu sec 
qu’en lieu humide. 

La plupart des règles qui s’observent pour le lieu natal des 
plantes , peuvent être suivies pour le choix des animaux 
utiles en médecine , et même de ceux qui nous servent 
d’aliinens. 

Pour les minéraux , il n’y a pas d’autres mesures à garder 
que de les prendre où on les trouve plus beaux et plus purs. 

Pour le nombre et la grandeur, ou la grosseur, on reinar- 
que que les plantes cstiint'es bonnes , cl sur-tout les l'riiits , 
valent mieux en petit nombre qu'en grand ; qu’au contraire 
les piaules et les fruits malins eut moins de malignité lors¬ 
qu’ils sont bien nombreux j qu’un fruit bon de lui-même est 
estimé meilleur lorsqu’il est bien gros. 11 faut observer le 
contraire aux fruits et aux autres parties des plantes , de 
même qu’aux animaux malins. 

Pour le voisinage , ou recommande le gui et le polypode 
qui naissent sur les chênes, l’épilbyme sur le thyni, la cus¬ 
cute sur les herbes hépatiques. On rejette les champignons 
iiaissaus sur les arbres pourris , et ou doit rejeter les plniitcs 
qui naissent près des cloaques , ou dans des lieux sombres et 
privés de la vue du soleil,ù moins que ce ne soient des plantes 
qui ne se trouvent naturellement que dans les lieux ombragés, 
comme sont les capillaires, l'hépatique, la langue de cerf, etc. 

I-c temps propre pour la collection des plantes déj)end de 
leur diversité et de celle de leurs parties , comme aussi de 
l’emploi qu’on en veut faire. L’air serein doit être générale¬ 
ment recherché pour cela. On cueille les fruits lorsqu’ils sont 
bien mûrs , de même f[ue les baies et les semences ; les herbes 
avec leurs sommités se cueillent lorsqu’elles sont en leur 
force , et autant qu’il est possible vers le plein de la lune • les 
fleurs , lorsqu'elles sont en gros boutons , ou qu’elles ne sont 
pas tout à fait épanouies , et avant que le soleil les ait fanées j 
les racines doivent être cueillies au commencetncnl du priu- 
loinps , et lorsqu’elles commencent ù pousser ; les buis doi¬ 
vent être coupés après le plein de la lune ; lus larmes , les 
gommes , les résines et les sucs découlons, ayant qu’ils soient 




436 M É D I 

dissipt^s par les rayons du soleil ou par les pluies ; les dcofces 
doivent être cueillies lorsque les plantes sont en sdve. 

La pluie , que l’on met au rang des iniiiêraiix, doit être 

Î )rise environ à l’êquinoxe du printemps j la neige et la glace 
ursqu’il y en a ; le frai de grenouille au mois de mars • la 
rosée et la manne au mois de mai, et sur les plantes salu¬ 
taires j l’ambre gris, le succiii, le ja^yet , riiiiile pétrole et 
toutes sortes de bitumes , avant qu’ils soient altérés par les 
eaux de la mer ou des rivières , ou par le soleil , ou par les 
inj ures du temps. 

On doit choisir les animaux bien sains et bien vigoureux 
soit qu’on les veuille employer entiers, soit qu’on n’ail besoin 
que de leurs parties. Leur conservation dépend de leur pré¬ 
paration dont ou va parler. 

Conservation et durée des Mëdicamens. 

Les simples , étant cueillis , doivent être convenablement 

gardés et rései*vés pour le besoin , ayant été bien nettoyés de 
toutes leurs impuretés et saletés. 

Quant aux minéraux, on en doit bien séparer toutes les 
saletés qui s’y trouvent attachées , et les garder en lieu sec. 
Les eaux aigres , et les minérales particulièrement , doivent 
être gardées dans des fioles bien bouchées , et eu lieu frais et 
sec ; les terres se mettent dans des boites de bois , et les sels 
dans du verre. 

Les racines se sèchent, comme celles qui sont épaisses 
au soleil, et les autres plus petites, i l’ombre ; les unes se gar¬ 
dent toutes entières ,comme celles de gentiane et de salyrion • 
les autres se coupent par pièces , comme celles d’angélique 
de (ouleuvrée , d’aunée de Flandres ; h d’autres, on ôte lè 
bois, ou la corde du cœur, comme celle de persil et de fe¬ 
nouil ; on les enferme dans desboîles de bois, ou on les suspend 
au plancher. 

Les feuilles et les fleurs doivent être séchées li l’ombre , à 
la réserve de celles qui sont épaisses et succulentes (ju’on 
expose à l’ardeur du soleil, autrement elles se pourriroient 
plutôt que de sécher j puis on les garde dans des sachets de 
papier ou de toile en lieu sec , ou dans des boîtes. 

Les semences doivent être séchées au soleil, et gardées en 
lieu sec dans des vases de bois ou de verre ; les plus menues 
pourront encore être renfermées dans du papier pour les pré¬ 
server de la poussière. 

Les fruits se conservent ou bien à l’air , ou bien enfermés 
dans le boiÿ ou le verre, ou dans des sachets de papief. 



M É D I 437 

I.es gommes et les rdsines s(^ches se gardent en lieu sec 
dans des boîtes de bois , les liquides dans des vessies. 

Pour les animaux , et premièrement leurs parties charnues , 
après les avoir lavées , on les desséche au four, puis on les 
enveloppe d’absinthe , ou autres plantes semblables pour les 
conserver. Les parties membraneuses , comme les intestins, se 
lavent d’abord avec du vin , puis étant coupées par pièces , 
se sèchent au four , et se gardent enveloppées de feuilles dans 
des boîtes de bois. Les choses huileuses et grasses , comme 
les graisses, suinset moelles qu’on tire des animaux, doivent 
être bien lavées , fondues , coulées , nettoyées , écumées , 

i )uis gardées en lieu frais dans des vases de terre ou de verre, 
’our le sang , on en sépare la sérosité , et on le desséche au 
four. Les fiels étant séparés du foie , se desséchent , pendus 
à la cheminée. Les caillets se desséchent au four , cl se gar¬ 
dent au soleil. 

Entre les simples, il y a grande diversité à raison de leur 
durée ; car les uns conservent long-temps leur force et leur 
vertu , et les autres les perdent promptement. 

Les minéraux se conservent Irès-long-teinps , îi la réserve 
des eaux minérales et des sucs sulfurés qui perdent plutôt 
leur vertu. 

Entre les végétaux , les racines petites et menues se doi¬ 
vent changer toutes les années • mais les grandes et épaisses 
peuvent se garder deux ou trois ans , comme l’arislolochc , 
la couleuvrée , la gentiane et l’ellébore. 

Les écorces ne se gardent pas plus d’une année , non plus 
que les feuilles j encore celles qui n’ont point d’odeur , et 
principalement les rafraîchissantes et les humectantes , per¬ 
dent leur vertu avec leur verdeur , de sorte qu’il vaut mieux 
les distiller , ou en tirer le suc , que de les sécher. 

Les fleurs ne conservent leurs veçlus que quelques mois. 
Entre les semences , les froides , celles qui sont menues , 
se doivent changer toutes les années; mais les plus grosses, 
chaudes , âcres et aromatiques , sc peuvent garder deux ou 
trois ans , sans diminution de leurs vertus. 

Les fruits aqueux ne durentpas long-temps ; mais les étran¬ 
gers qui sont revêtus d’écorce et de croûte, peuvent se gar- 
derdeux ou trois ans. Les bois durent encore plus long-temps, 
comme aussi les gommes et les résines. 

Entre les parties des animaux , celles-là durent ‘plus qui 
sont plus sèches et plus solides , et on les croit être bonnes , 
tant qu’elles restent sans se moisir , ou rancir, ou sentir 
mauvais. 



433 


M É D I 

Préparation des Médicamens. 

Elle consiste , 1° h les laver pour en ôter la crasse, comme 
on fait aux racines aussitôt qu’elles ont t<td relir<<esde la terre, 
ou pour les purifier de «juelques parties âcres iju’elles cou- 
tiennent, ainsi on lave la litliarge et la tuthie dans de l’eau • 
ou pour augmenter leur vertu , comme quand ou lave les 
pommades dans des eaux odorantes. 

2» A les dinonder de leurs parties grossières et inutiles , 
ainsi l’on monde le sdnd de ses bâtons et de ses feuilles mor¬ 
tes • on ôte de certaines racines une espèce de corde qui se 
trouve dedans , comme h celles de fenouil, de persil, de pa¬ 
tience sauvage , etc. On ôte des raisins secs les pépins qui 
sont durs et aslringcns. 

5° A les faire sdclier au soleil ou â l’ombre , afin que l’hu- 
miditd en étant dissipée, ils puissent être gardés sans se cor¬ 
rompre ; mais comme les fleurs en sécbant perdent souvent 
leur couleur et leur odeur , on doit en en\eloppcr quelques- 
unes dans du papier gris par petits pa({uels, comme celles 
sVhjpericum , de petite centaurée. Les roses rouges doivent 
être séchées promptement au soleil le plus chaud ; car si ou 
les faisoit sécher lentement , ,elles perdroient leur couleur. 
I<es grosses racines ont peine à s<Vlrer sans se pourrir en de¬ 
dans J les gros morceaux de rhubarbe sont souvent gâtés dans 
le cœur , on doit les choisir de grosseur médiocre. On coupe 
par tranches les racines de jalap , de niéchoflcan , de bryone , 
pour les faire sécher plus facilement. Les fruits qui abondent 
en humidité superflue doivent être séchés dans le four , autre¬ 
ment ils se pourrissent. Les vipères , après qu’on en a séparé 
la tête , la peau et les entrailles , doivent être attachées une 
ficelle, et séchées k l’ombre. Il faut prendre garde (|ue les 
drogues ne sèchent trop long-temps , de peur qu’elles ne 
perdent leur meilleure substance ; quand elles sont séclies , 
ïl faut les enfermer dans des boîtes pour les garder. 

4 ° A les humecter ainsi c)ue l’on humecte la limaille d’acier 
et la rouillurc de fer avec de la rosée ou de la pluie pour les 
ouvrir , et pour augmenter leur vertu. 

5" A les infuser dans des liqueurs, soit pour les faire dissou¬ 
dre , comme la céruse dans le vinaigre ; soit pour communi¬ 
quer leur vertu .’i la li([ueur , comme quand ou fait tremper 
le séné , les roses, la rhubarbe dans l’eau ; soit pour corriger 
leur action trop forte , comme quand ou met tremper la racine 
d’ésnèe dans du vinaigre avant ([ue de l’emjjloycr ; soit pour 
ouvrir et pour augmenter leur vertu, comme quand on fait 



M É D I 459 

tremper les dattes dans du vin blanc ou dans l’bydromel, 
et quand on fait infuser l’antimoine ( suÿi/re «i’anttmo/ne) 
dans une liqueur acide pour le rendre érin^tique ; soit pour 
les conserver , comme quand on met des fruits , des racines 
ou des animaux dans l’esprit-de-vin ( alcohol ) ou dans du 
vinaigre ; soit pour les attendrir , en sorte qu’on puisse les 
pulvériser facilement, comme quand ou dteint du cristal et 
des cailloux rougis dans du vinaigre. 

6 “ A les faire maciVer ou digt^rer , comme quand, après 
avoir pile* des roses , on les met dans un pot, on les couvre 
de sel, et on les laisse en cet Ctat pendant plusieurs mois , 
afin que le sel et l’huile s'exaltant par la fermentation, on 
retire ensuite plus d’esprit quand ou les fait distiller. On fait 
deumer du miel dans de l’eau , puis on le met dans un lieu 
chaud pendant plusieurs mois , afin que par la digestion ou 
la fermentation il devienne vineux. 

7" A les faire cuire, soit pour les amollir , comme quand 
on fait bouillir les racines d’aunec et de guimauve pour en 
tirer la pulpe j soit pour qu’elles communiquent leur qualitd 
à la décoction , comme quand ou fait des tisanes ; soit pour 
les rendre dpais, comme quand on fait cuire le mou , ou le 
suc de coiug en sapa, ou eu colignac j soit pour les conserver, 
comme quand on confit les racines , les yeux de peuplier j 
soit pour les corriger, comme quand on fait bouillir la casse, 
afin d’empêcher qu’elle n’excite des vapeurs } soit pour les 
purger de leurs parties inutiles , comme quand on fait calci¬ 
ner le tartre ; soit pour les faire dissoudre et incorporer , 
comme quand on fait cuire la litharge et les autres prépara¬ 
tions de plomb avec les huiles et graisses j soit pour augmen¬ 
ter leur force , comme quand 011 torréfie la rhubarbe pour 
la rendre plus astringente , et quand on calcine l’alun pour le 
faire devenir escarrotique ou cautérisant. 

8 “ A les scier ou couper comme les bois j à les hacher 
comme les herbes ; Ji les râper comme la corne de cerf , l’ivoi¬ 
re ; à les limer comme le fer, l’acicr -, à les casser ou rompre 
comme les racines , les fruits secs. 

9® A les réduire en poudre , soit parle moulin comme les 
farines , soit par le mortier comme le séaé, la rhubarbe. Il 
faut néanmoins en certaines matières et en certaines occasions 
avoir recours & des additions , par exemple , si l’on veut piler 
seules les racines d’aristoloche, de gentiane ou autres sem¬ 
blables qui sont de substance tenace ; quoiqu’elles paroissent 
bien sèches , elles adhéreront au fond du mortier et au pilon, 
si on n’y mêle quelques amandes , quelques semences froides 



4io M É D I 

jnondc'es, ou quelques autres matières oléagineuses , propres 
k diviser les parties tandis qu’on les pilera , sans quoi on n» 
rdussiroit que très-diffieileiuent. Les raclures d’ivoire et de 
coriie de cerf peuvent être iritur(*cs parmi le sucre candi seul, 
la; camphre ne peut être pulvérisé seul, mais bien si on y 
ajoute quelques gouttes d’esprit-dc-viu ( alcohol), lorsqu’on 
le pile , ou quelque semence froide mondée, ou quelques 
petites gouttes de (piclque huile. Les mêmes semences froides 
servent aussi k diviser les parties des matières tenaces, et 
entre autres celles des parties sèches et non adipeuses des ani¬ 
maux. Elle aide aussi k pulvériser l’ambre gris , tous les 
bitumes , et tous les sucs résineux desséchés , comme sont la 
scaininonée , le benjoin , le baume blanc desséché , et leurs 
semblables. La chaleur du mortier de bronze et de son pilon 
aide beaucoup k pulvériser les gommes adragant et arabique , 
de même qu k pulvériser le talc de Venise, qui se pile encore 
rnieux , s’il a été auparavant exposé quelque temps au feu 
de Üamine. Plusieurs minéraux et plusieurs parties d’animaux 
ne peuvent pas être réduits en poudre bien subtile , sans avoir 
été auparavant brûlés ou calcinés. I..es pierreries , les bols , 
les terres , le succin, l'aimant et quelques parties d’animaux 
sont réduits en poudre impalpable qu’on appelle alkohol , 
étant brojés sur le porphyre , ou sur l’écaille de mer, avec 
addition de quelque eau cordiale , tant pour tenir les matières 
liées , que pour empêcher qu’elles n’exhalent tandis qu’on 
les broie j et lorsqu’elles sont bien subtilisées, on les étend sur 
du papier en façon de trochisques, on les laisse sécher k l’om¬ 
bre ; et c’est ce que la pharmacie galénique appelle préparer. 

Les médicamens de substance solide, comme sont les bois 
,et les parties compactes ou fibreuses des plantes ou des ani¬ 
maux , doivent être pilées k grands coups dans un piorticr 
de fer ou de bronze; mais les médicamens dont les parties se 
trouvent minces et sans fibres , n’ont besoin que d’une légère 
atlrilion pour être bientôt réduits en poudre ; tels sont l’aloës, 
l’agaric , la mjTre, l’amidon , le mastic, le safran , la scam- 
monée et plusieurs autres. Cependant lorsqu’on doit réduire 
en poudre divers médicamens destinés pour une même coinpn- 
jüition, on doit avoir égard k la nature de leur substance, afin 
de piler k part ceux qui le doivent et qui le peuvent être plus 
commodément, et de piler ensemlde ceux qui le peuvent être, 
et alors il faut commencer la poudre par ceux qui ont Icm- 
substance plus compacte et plus dure, et ajouter conséculive- 
mput les autres suivant le degré de leur dureté. 

La seconde sorte de trituration qui n’est que des matières 



M É D 1 4ii 

humides, se fait ordinairement dans un mortier de marbre 
ou de porpfiyre, ou de quelque pierre dure, avec un pilon de 
bois , de verre ou d’ivoire , quoique pour certaines choses elle 
puisse Être aussi faite dans un inorlier de fer ou de bronze. 
Cette façon de triturer est aussi qu< Iquefois en usage pour 
des matières siâdies et triturables j niais son principal usage est 
pour les mèdicamcns , et même pour les aliincns humides , 
visqueux ou onctueux J tels sont les racines, les herbes, 
les Heurs et les fruits rècciis, les baies aqueuses, les semences 
et les fruits o/ictueux , et même toutes les parties molles des 
animaux dont on pn^parc aussi des conserves , des cataplas¬ 
mes, des pulpes et des pommades; et on les pile également 
pour les infuser , cuire ou distiller, pour eu tirer des sucs , 
pour eu exprimer des huiles , pour eu extraire des émulsions, 
pour en faire des pûtes pour la bourbe et pour l’extérieur , 
et pi.ur en faire des tablettes, des loks ou d’autres remèdes. 

Après avoir donné une idée géiiiTale de la préparation des 
inédicamens simples , il convient de parler en particulier de 
celle de plusieurs qui sont les plus en usage. 

Préparation de plusieurs Médicamens simples en particulier. 

I,a préparation du corail, des perles, de la nacre de perles, 
des yeux ou pierres d’i'crevisses ,du sp idiuin ou ivoire brûlé, 
des porcelaines , des pierres précieuses , du succin ou harabé, 
de la pierre liematilc , de la pierre d’aimant , et de plusieurs 
autres semblables , ne consiste qu’îi les réduire en poudre 
impalpable ; les mortiers ne sufllsant pas pour en faire une 
aussi exacte atténuation , ou a recours aux porphyres et .aux 
écailles denier. Les marbres communs peuvent être propres 
pour la préparation des matières tendres , comme des yeux 
d’ècrevisses , de l’ivoire brûlé ; mais si on y broyoil des corps 
plus durs , il s’en mèlcroit avec la poudre , parce que la ma¬ 
tière grattant le marbre , elle en dèlaclieroit une partie. Afin 
donc de bien préparer res matières, par exemple le corail, 
il faut en prendre la quantité qu’oii veut du rouge et du 
blanc , ou du rouge seul; on le pulvérise autant qu’on peut 
dans un mortier de bronze , on jette la poudre sur une table 
de porphyre ou d’écaillc de mer, on y mêle la quantité qu’il 
faut d’eau rose ou d’eau de plantain , pour la réduire en pûte 
liquide , on broie celle pûte avec une molette pendant ^ux 
jours, ou jusqu’à ce qu’elle ne fasse plus de bruit, ce qui 
prouve que le cor.ail est en poudre très-subtile ; on forme la 
matière en petits trocliisques pour la faire sécher , c’est le 
corail préparé. 



442 M É D I 

Il est propre pour arrêter le cours de ventre , les hémor¬ 
ragies , les gonorrhées : la dose est depuis six grains jusqu’i 
un scrupule. Ou préféré ordinairement pour la médecine , 
le corail rouge aux autres espèces de coraux à cause de sa 
teinture qui est estimée bonne pour lorlilier le cœur. 

La préparation de latulliie et delà pierre calaminaire n’est 
différente de la précédente qu'en ccqu on les calcine et qu’on 
les lave avant de les pulvériser , afin d en enlever les parties 
les plus salines et les plus sulfureuses. Ou prend donc une 
de ces deux drogues, par exemple , de la tuthie la ({uantité 
qu’on veiit ; on la met rougir dans uu creuset entre les char¬ 
bons ardeiis , on l’eleiiil en la jetant dans un vaisseau rempli 
d’eau, et l’y laissant pendant uu quart-d’heure, ou retire la 
tuthie de l’eau , et ou la remet rougir et éteindre encore deux 
fois comme devant, dans de nouvelles eaux ; ensuite la tmlng 
étant hors de l’eau, et égouttée, on la broie sur le porpliyp^ 
avec une molette , y mêlant ce qu'il faut d'eau rose ou de plan¬ 
tain , jusqu’à ce qu’elle soit eu poudre impalpable , alors on 
la forme en petits trochisques, et on la fait sécher. 

Elle est dessiccative et propre pour les maladies des yeux • 
c’est la base de l’onguent potnpholix ; on en mêle dans les 
collyres et dans dn beurre frais ; elle nettoie la sanie des yeux 
eiMlesséchant et fortifiant les fibres. Plusieurs se roiiteuicnl 
de laver la tuthie sans la calciner, ce qui ne fait pas une dif¬ 
férence considérable. 

La préparation du bol, de la terre sigillée, de la craie , des 
lithargcs et de la céruse , consiste à pulvériser les matières 
et à les purifier de quel([ues parties grossières et terrestres 
qu’elles contiennent. On prend donc une de ces drogues, par 
exemple , du bol fin la ([uautité qu’on veut, on le pulvérise 
subtilement dans un mortier de bronze, et l’ayant mis dans 
une lerrinc , on verse dessus de l’eau de plantain , on agite 
la matière avec un bistortier , et on la verse doucement dans 
un autre vaisseau, afin que le plus pur et le plus subtil de la 
poudre coule avec l’eau ; on continue à laver , à agiter la ma¬ 
tière, et à verser la liqueur tiouble dans un autre vaisseau ^ 
juMpi’à ce qu’il ne reste au fond que du sable ou une autre 
impureté grossière qu’on jette ; on verse toute la matière dans 
un entonnoir garni de papier gris , afin ‘lue l’eau s’en sépare, 
et l’on forme le bol qui y est resté en petits trochisques , pour 
le faire sécher an soleil. 

11 est astringent et propre pour arrêter le cours de ventre , 
les hémorragies et les gonorrhées j la dose est depuis dix 
grains jusqu’à un scrupule. 



M É D I 4i5 

Nota. Cette prt'paration n’est pas d’une grande utilitd , 
car on sdpare bien peu de matière grossière du bol fin ; de 
plus cette impureté ne seroit pas capable de causer aucun 
mauvais effet dans le corps. Pour le bol grossier , comme il 
ne sert (jirexte'rieuremeiit, ou ne lui donne point d’autres 
préparations que de le réduire en poudre dans un mortier. 

Les litharges n’ont pas plus besoin de préparation que le 
bol, il suffit de les mettre en poudre subtile dans le mortier 
de bronze ; elles se dissolvent aussi aisément de cette manière 
dans les graisses ou dans les huiles en bouillant , pour donner 
consistance aux emplâtres , que si on les avoit bien lavées. 

Quant î» la cérusc , la lotion peut augmenter sa blancheur , 
et la rendre plus propre pour le cosmétique et pour la pein¬ 
ture où elle est souvent employée ; mais pour la pharmacie , 
il suffit de la réduire en poudre subtile. 

La préparation de la gomme lacque consiste â la purifier de 
ses parties terrestres , en lui imprimant une qualité vulnéraire 
et détersive. On fait une décoction de deux drachmes de ra¬ 
cine d’aristoloche, et autant de fleurs de schœnanthe dans 
une pinte d’eau h diminution du tiers ; en coule la décoction , 
et l’on y fait bouillir lentement quatre onces de gomme lacque 
concassée , mais non pas réduite en poudre , jusqu’à ce que la 
partie la plus pure de la gomme se soit séparée des fèces , 
et qu’elle surnage la liqueur j on ramasse celle partie pure , 
et on la fait sécher au soleil. 

Elle est di'tersive, astringente , propre pour fortifier l’es¬ 
tomac et les gencives. 

La méthode la plus usitée pour préparer la scammonée 
est de la réduire en poudre , de lui faire recevoir i travers 
un papier gris la vapeur du soufre qu’on fait brûler dans un 
réchaud de feu environ un demi-quart d’heure , la remuant 
doucement de temps en temps avec une spatule ; cette vapeur 
sulfureuse passe pour raréfier la substance glutineuse de la 
scammonée, et l’empêcher de causer des trauchées. Oti ap¬ 
pelle cette préparalioii diachridium sulphuratum, eu fran¬ 
çais diagrède. La préparation suivante est encore meilleure. 

On fait tremper environ deux heures une demi-once de 
réglisse bien concassée dans un demi-setier d’e.au chaude , on 
coule l’infusioti , et Ton y mêle dans une rcuelle de grès 
quatre onces de b unie scammonée la plus pure , la plus ré¬ 
sineuse , et la plus friable , on pose l’écuelle sur le sable , 
et par un petit feu l’on fait évaporer riiuniidité, jusqu’à ce que 
la scammonée ail repris sa solidité j on l’appelle diachridium 
glyrjrrisatum. C’est un très bon purgatif ; elle purge princi- 



4f4 M l': D I 

paiement i’iiumeur mélancolique, elle agit sans causer des 
iranchées ; la dose est depuis dix grains jusqu^à un scrupule. 
L’extrait de reglisse qui est mêld dans cette préparation de 
scammonde l’adoucit, c’est pourquoi ou eu peut faire preii~ 
dre une plus grande dose que des autres diagrôdes. Lemery 
en dounoit ordinairement vingt grains avec succès. 

JSola. Pour conserver le diagrède gljcjrrise , il faut l’on, 
fermer dans une bouteille , car autrement il s’humecte aisé¬ 
ment à cause de l’extrait de réglisse. 

La préparation de l'euphorbe consiste h le purifier et i 
l’adoucir. On prend de 1 euphorbe du plus beau et du ping 
pur la quantité qu’on veut, on le réduit en poudre , on le 
met dans un inatras, on verse dessus du suc de citron dépuré 
jusqu’à la hauteur de quatre doigts ; on bouche le nialras 
et on le place en digestion au feu de sable, on l’agite de temps 
en temps, et quand la gomme est dissoute, on coule la liqueur 
par un linge dans un vaisseau de verre ou de grès , et l’ayant 
mis sur un feu de sable , on en fait évaporer l’humidité jus¬ 
qu’à consistance d’extrait ; c’est Veuphorbe préparé : on le 
garde dans un pot. On en mêle dans quelques pillules cépha¬ 
liques et arthritiques eu petite quantité ; il délaie la pituite 
et il purge par bas. Si reuphorbe n’est point tout à fait dis¬ 
sout dans le suc de citron après la digestion, il faut séparer 
la liqueur pr inclination , et mettre de uoùvcau suc de citron 
sur ce qui reste , pour achever de dissoudre la gomme. 

Pour faire l’œsipe, prendre ce que l’on veut de laine grasse 
tirée du cou et d’entre les cuisses des brebis , sans avoir été 
nettoyée ; on l’appelle en laiin lana succida : la laver plusieurs 
fois dans l’eau bouillante jusqu'à ce qu’elle-ait été dégraissée , 
la presser fortement, et ramasser toutes les lotions ensemble , 
les battre dans deux vaisseaux , jusqu’à ce qu’il s’y soit fait 
beaucoup d’éciimc, laisser reposer le tout , et r.amasser 
graisse qui surnage ; verser de l’eau froide sur la liqueur , 
et la battre encore de nouveau, afin qu’il s’y fasse de nouvelle 
<?ruroe , et qu’il y paroisse encore de la graisse j la ramasser ^ 
Pt continuer l’agitation de la liqueur jusqu’à ce qu’il ne pa¬ 
roisse plus d’écume ni de graisse, laver alors avec de l’eau 
froide ce qu’on aura ramassé , le nettoyant avec la main des 
ordures qui peuvent y être , et changeant d’eau jusqu’à cç 
que la matière soit privée d’acrimouie , puis la garder dans 
un pot. 

L’oesipe est employée dans les emplâtres pour ramollir et 
pour rc'sourlre. On l’appelle en latin œsipus hwnida , parcq 



i\l É D I 445 

qu’elle esi toujours liquide. On peut se servir de la laine 
lavde pour les usages ordinaires. 

Pour pri^parer l’elalerium , on derase les concombres sau¬ 
vages mûrs dans un mortier de pierre ou de marbre , on les 
laisse en digestion quatre ou cinq heures il froid , afin que les 
parties visqueuses s’dlant rarefides , le suc s’en tire plus faeî- 
Iciueiit ; on les chaull'e , on les met à la presse dans un linge 
pour en tirer le suc, on met ce suc dans un vaisseau de verre 
ou de grès , et l’on en fait dvaporer l’humiditd jusqu’à consis¬ 
tance d’extrait ou de pilules ; c’est Velalerium qui purge 
violemment la pituite crasse , la mdlancolie , les sdrositds. 
On s’en sert dans l’apoplexie , dans la Idthargie , dans l’hy- 
dropisie , dans la mdlancolie hypocondriaque. La dose est 
depuis trois grains jusqu’à un demi-scrupule. 

Pour prdparer les fécules de bryone, d’ins noslras, A'arum 
et d’autres racines semblables , il faut prendre une bonne 
quantitd d’nne de ces espèces de racines des plus grosses et 
des mieux nourries, rdeemment tirdes de terre : par exemple , 
de la bryone , huit ou neuf livres ; on eu sdpare l’dcorce avec 
un couteau , en sorte qu’elle soit bien blanche et bien nette , 
on la râpe , et on en tire le suc en la manière ordinaire ; on 
laisse reposer ce suc dans une terrine pendant dix ou douze 
heures , on le verse par inclination dans un autre vaisseau , 
et l’on trouve au fond desfdcules très-blanches, ressemblantes 
à de l’amidon , ou les fait sdeher au soleil , et on les garde 
en poudre. 

Elles sont liydragogues , elles purgent les sdrositds j on en 
donne dans l’hydropisie et dans les autres maladies où il 
s’agit de faire uriner ; la dose est depuis dix grains jusqu’à 
une demi-drachme. Le suc qui se sdpare d’avec les fdcules est 
propre pour purger les eaux ; on en peut donner depuis une 
demi-once jusqu’à deux onces. i>i ou veut le conserver , il en 
faut remplir une bouteille jusqu’au cou , et mettre dessus 
un peu d'huile pour empêcher l’air d’y entrer. 

Les fdcules d’iris sont un peu plus purgatives que celles d^' 
bryone , et celles A'arum plus purgatives que celles d’iris. 
Les fdcules A'arum ou de serpentaire sont appelées par quel¬ 
ques auteurs gersa , seu cerusa serpentariae. 

Nota. Les racines de ces plantes , en pondre subtile , pro¬ 
duiront en médecine un aussi bon eflet que les fdcules. 

Les préparations de l’oignon de squille consistent : la pre¬ 
mière à faire sécher les oignons , pour les priver d’une humi¬ 
dité nuisible et supcrllue -, la seconde à faire cuire la squille, 
pour en pouvoir tirer la puljve. 



446 M É D I 

Pour lapreinîiire, on prend des oignons de squille de gros¬ 
seur mddiocre , bien sains el bien nourris , on en sdpare avec 
un couteau de bois l’écorce ou les premières feuilles sèches 
rouges qu’on jette , ensuite on lève les lamines blanchâtres , 
laissant le cœur et les racines comme inutiles j on fait sécher 
ces lamines au soleil : on les emploie pour le vinaigre squil-. 
litique. 

Pour la seconde préparation , on enveloppe ces oignons de 
squille de pâle ordinaire , el on les met cuire au four jusqu ;\ 
ce qu’ils soient mous , ce qu’on connoît en introduisant de¬ 
dans un petit bâton pointu j on en séparé alors la pâle cuite 
en croûte, et l’on tire la pulpe de la squille. Elle est employée 
pour faire les trochisques de squille. 

La squille entre dans plusieurs compositions j elle raréfie 
et incise la pituite } on s’en sert pour l’épilepsie , pour résister 
au venin , pour l’asthme. 

Nota. On se sert d’un couteau de bois , et non de fer, pour 
couper et préparer l’oignon de squille , parce que tous les 
auteurs prétendent que le fur rend cet oignon venimeux. 

Pour préparer les racines d’ésule et d’ellébore noir , les 
feuilles tle rnezereiim ou laureola , et les graines de coriandre 
et de cumin , on les fait tremper dans du vinaigre pour em¬ 
porter une partie de leur force , puis on les fait sécher. Oa 
choisit, par exemple , des racines de la petite ésule , les plus 
grosses et les mieux nourries , la quantité qu’on veut, on les 
concasse , et l’on sépare le cœur appelé corde qu’on rejette • 
on fait sécher au soleil les racines .ainsi mondées , puis on les 
met tremper dans du fort vinaigre pendant vingt-quatre 
heures , et on les fait sécher au soleil. 

Elles purgent violemment la pituite ; il en entre dans plu¬ 
sieurs compositions. A'ola. I.e rnezereum ou laureola n’est 
plus eu usage , parce qu’il purge trop violemment. 

Pour les semences de coriandre et de cumin , c’est un abus 
que de leur vouloir donner un correctif ; elles n’ont rien de 
malin , et on leur ûtc ce qu’elles ont de bon en les faisam 
tremper dans le vinaigre j car cette liqueur emporte la plu^ 
grande partie de leur substance volatile , dans laquelle con¬ 
siste leur vertu , et elle lixe ce qui leur en reste. 

Pour faire Yacaeîa no stras , ou prend une bonne quaiuittç 
de prunes sauvages mûres nouvellement cueillies , on Jfg 
écrase dans un mortier de marbre, et les ayant laissées dig^;^ 
rer quelques heures â froid , ou en tire le suc par la presse • 
on met ce suc dans une terrine , et l’on eu fait évaporer l'hu- 



M É D I 44; 

iiiidité par un petit feu jusiju’à consistance solide j c’est 
Vacacia nostras. 

Ou s’en sert dans les remèdes astringens , au lieu de 
l’acacja véritable ; il arrête le cours de ventre , le crache¬ 
ment de sang , il re'siste à la malignité des humeurs. La dose 
est depuis un scrupule jusqu’h une drachme. 

La térébenthine étant diflicile à prendre intérieurement, 
It cause de sa glutinnsité et de son mauvais goût , on cherche 
les moyens de la durcir , afin de la rendre en état d’être prise 
en bol ou en pilules. Ou se contente en hiver de la laver plu¬ 
sieurs fois dans de l’eau de pariétaire , ou dans celle de rave, 
non pas tant pour en emporter les saletés qu’elle pourroit 
avoir contractées, que pour la rendre plus ferme ; elle se con¬ 
dense par des lotions , et elle devient blanche. Ou n’emploie 
pour la bouche que la térébenthine la plus claire. 

En été , les lotions ne suffisent pas pour rendre la térében¬ 
thine en état d’âtre prise intérieurement, elle seroit encore 
trop molle , il faut la faire cuire dans une eau distillée ou 
dans une décoction apéritive, jusqu’à ce qu’étant refroidie 
elle ait la consistance de résine , et qu’on en puisse former 
des pilules j cette cuisson se fait ordinairement en une demi- 
heure : la térébenthine se sépare d’avec la liqueur qui reste 
comme inutile, 

La térébenthine, hvée ou cuite, est apéritive ; on l’emploie 
pour la pierre, pour la gravelle , pour les gonorrliées , pour 
les ulcères des reins, de la vessie et de la matrice. La dose 
«St depuis un scrupule jusqu’à une drachme. La térébenthine 
de Chîo n’a [ as besoin de préparation , car elle est solide et 
eu état d’être fermée en pilules. 

La pin'paration des poumons du renard , du foie et des in¬ 
testins du loup , et autres matières semblables , ne consiste 
qu’à les faire sécher , afin de pouvoir les j^arder , et les met¬ 
tre eu poudre (juand ou voudra. On prendra, par exemple , 
des poutnons de renard bien sains , tirés de l’animal récem¬ 
ment tué , on les lavera , on les coupera par tranches , on les 
fera sécher au four par une douce chaleur, puis on les enve¬ 
loppera de feuilles sèches d’hysope , ou de marrube blanc , 
pour les garder. 

Ils sont eslim('s pour les maladies de la poitrine et des 
poumons , comme pour l’asthme , pour la phthisie. La dose 
est depuis un scrupule jusqu’à une drachme. 

Nota. On prépare de la même manière le foie et les intes¬ 
tins du loup , coupés par morceaux, afin qu’ils se'chent plus 
facilement dans le four. Us sont propres pour la Colique vea- 



4^8 M É D I 

teusc. La dose est depuis un scrupule jusqu’:'i une drachriie. 

On peut les conserver enveloppes dans des feuilles sdclies de 
menthe ou d’origan. 

La préparation des crapauds , des vers de terre , des clo-i 
portes et autres insectes semblables, consiste à les faire sécher 
au soleil pour les pouvoir conserver et mettre en poudre 
quand on voudra. On prend , par exemple , des cr.apauds , 
après les avoir tués, on les lave , on les suspend par un pied , 
et on les expose au soleil , pour les y faire sécher. 

On prétend (fue le crapaud entier desséché , tenu dans la 
main , sous l’aisselle , derrière l’oreille , ou pendu au col 
arrête le saignement du nez ,et qu’étant appliqué sur le nom-. 
hril , il guérit le llux des hémorroïdes. On en applique en 
poudre sur les bubons ou charbons pestilentiels et sur les 
bubons vénériens ; il fait sortir la malignité, et il les fait sup¬ 
purer. Ou en donne aussi intérieurement pour l’hydropisie , 
depuis un demi-scrupule jusqu’à une demi-drachme. 

Après avoir Lieu lavé les vers de terre dans de l’eau , et 
ensuite dans du vin pour les faire mourir , on les attache h. 
une ficelle par un bout, et on les fait sécher au soleil. 

Ils sont résolutifs j ou les emploie dans les compositions de 
quelques emplâtres. 

On lave les cloportes , et on les fait mourir dans du vin 
blanc, ou dans de l’eau aiguisée d’esprit de sel {^acide muria~ 
tique), puis on les fait sécher au soleil, ou dans le four quand 
le pain est tiré, pour les pouvoir mettre en poudre. 

Ils sont apéritifs, et propres pour faire sortir la gravelle 
la pierre , pour la colique néphrétique , pour les rétention, 
d’urine. La dose est depuis un scrupule jusqu’à une drachme. 

Pour avoir le sang du bouc pre^paré selon la méthode dè 
Vanhelmont, il faut suspendre un bouc par les cornes, et 
après avoir ramené et lié les pieds de derrière à ces mêmes 
cornes, lui couper les testicules, puis recevoir le sang qui, 
coule par cette plaie , jusqu’à ce qu’il soit mort, sans négli_ 
ger néanmoins celui qui peut encore rester , et que l’on peut 
avoir en lui coupant la gorge j car ce dernier sang , quoiqm» 
nioins fort, est encore très-bon. 

On fait sécher doucement ce sang dans le four , une heure 
après que le pain en a été retiré ; on l’étend pour cela le plus 
mince qu’on peut dans plusieurs plats de terre , ou terrines , 
parce qu’il se corrompt aisément, s’il est trop épais. On jette 
une eau qui vient et qui surnage au dessus à mesure qu’il gp 
sèche , et en le remet au four plusieurs fois , jusqu’à ce 
qu’il soit SCC, alors il est extrêmemeut dur } on le broie dans 

nu 



M k D I 4i9 

UO mortier de pierre ou de marbre, et on le passe dans ua 
tamis. Celte poudre sc garde mieux dans du verre en lieu sec, 
que dans du bois où les vers se mettent plus facilement. Dans 
la pleurésie et dans l’inllammation de poitrine , on en fait 
prendre au malade le poids d'une drachme , dans une cuil'er , 
aveeduvin doiiton sesert pour le d(Üaycr, et par-dessus on lui 
fait boire un demi-verre de vin ; ce qui lui procure une sueur 
salutaire. S’il n’est pas gudri de la première prise , il faut lui 
en donner une seconde le lendemain , et prendre garde de 
ne le point laisser refroidir lorsqu’on l’essuiera, ce qui est 
toujours dangereux dans les sueurs. Ou ne voit guère ce re¬ 
mède manquer son effet, sur-tout si le malade n’a point thé 
saigné; car les saignées aifoiblissent la nature , et l’empêchent 
de pouvoir facilement jeter dehors par la sueur ce qui lui est 
contraire. Ce remède sc donne encore très-utilement i ceul 
qui ont fait quelque gr.inde chute , parce qu’il fait transpirer 
par la sueur le sang qui peut être répandu dans le corps par 
la rupture de quelque petit vaisseau , et empêche ainsi que ce 
sang ne produise quelque abcès. 

La préparation des vipères consiste k les faire sécher pour 
les pouvoir garder, et les mettre en poudre quatid on vent. 
Ou choisit, au printemps et en automne, des vijières les plus 
grosses et les plus vives, on en coupe la tête, on les écorche, 
on en sépare les entrailles, ou lave les troncs dans de l'eau , 
on les attache i une ficelle, et on les met sécher suspendus 
dans un lieu sec ; on amasse aussi les cœurs et les foies, et ou 
les fait sécher de la même manière. 

Ou sépare la graisse des intestins, on la fait fondre douce¬ 
ment dans une écuelle sur un petit feu , on la coule avec ex¬ 
pression à travers un linge fin, pour la'purger de ses membra¬ 
nes, et lorsqu’elle est refroidie, on la verse dans une bouteille 
de verre pour l’y garder ; elle est liquide comme l’huile , par 
la quantité de sel volatil qu’elle contient, qui excède de beau¬ 
coup celle des autres animaux. 

Quand on veut conserver long-temps entiers les troncs , 
les cœurs , les foies des vipères secs , il faut les oindre légè¬ 
rement avec du baume du Pérou ; car il empêche les vers de 
s’y mettre. 

La poudre de vipère se fait en pulvérisant les troncs de 
vipères seuls, ou en y ajoutant leurs foies : elle est meilleure 
de cette dernière manière ; mais elle ne peut pas être gardée 
si long-temps que quand on la fait avec les troncs seuls, parce 
que les foies et les cœurs étant graisseux ou huileux , la fout 
rancir, et les vers s’y melteut. 

IL 


3 



4.5o M E D I 

La poudre de vipère est propre pour purifier le sang, pour 
chasser les mauvaises humeurs par transpiration , pour résis¬ 
ter au venin j pour les fièvres intermittentes, pour la fièvre 
maligne , pour la petite vérole , et pr)ur la peste. La dose est 
depuis huit grains jusqu’à deux scrupules. Le foie et le 
cœur , mis ensemble en poudre , font ce qu’on appelle le 
lézoard animal. La dose est depuis six grains jusqu’à un 
scrupule. 

La graisse de vipère est propre pour raréfier les humeurs, 
pour exciter la transpiration ; on en donne dans les fièvres 
malignes, et dans la petite vérole. La dose est depuis une 
goutte jusqu’à six. On s’en sert aussi extérieurement pour ré¬ 
soudre les tumeurs ; elle entre dans l empUtre de Vigo. 

Les serpeus peuvent être prépan's de la même manière , 
mais Us n'ont par tant de vertu que les vipères. 

La corue de cerf, l’ivoire, le crâne humain, le pied d’é¬ 
lan , et les os des animaux ne contenant rien de malin , 
et leur substance étant d’une nature à se dissoudre aisément 
dans l’estomac , ils n’ont pas besoin d’autre préparation que 
celle d’être râpés et pulvérisés subtilement. 

La corne de cerf est bonne pour arrêter les cours de ven¬ 
tre , les hémorragies , les gonorrhées , pour adoucir les acides 
de l’estomac. La dose est depuis un demi-scrupule jusqu’à 
une drachme. 

Pour le crâne humain, il faut prendre celui d’une per¬ 
sonne morte de mort violente , il est meilleur pour les remè¬ 
des , que celui d’un homme mort de maladie longue ; parce 
que ce premier a retenu presque tous ses esprits , au lieu 
qu’ils ont été épuisés au dernier par la maladie. On rompt ce 
crâne par morceaux, et on le fait sécher, afin qu’il puisse 
être mis en poudre. 

11 est propre contre l’épilepsie, la paralysie, l’apoplexie , 
çt les autres maladies du cerveau. La dose est depuis un 
demi-scrupule jusqu’à deux scrupules. 

Quand on aura besoin de la vertu cordi.ale de 1 ivoire, il 
faudra se contenter, pour toute préparation, de le râper, et 
de le mettre en poudre. 

On doit aussi râper le pied d’élan et les os des animaux , si 
ou veut les mettre en poudre ; mais il n’est pas nécessaire 
d’en faire aucune autre préparation , parce que tous leurs 
principes actifs et essentiels se dissipent par le feu, dont ou 
se sert ordinairement pour les préparer par la calcination. 

Pour préparer les liirondelles, on tire de leurs nids les 
petits vivans, ou les saigne à la gorge, et l’on fait répandre 




M É D I 451 

leur saug sur leurs ailes, on les saupoudre d’un peu de sel 
commun en poudre, el on les met calciner dans un pot Lieu 
bouclid au milieu des charbons ardens pendant environ une 
heure, on relire ensuite le pot; et l’ayant laissé refroidir, 
on le débouche, et on ramasse une matière binine qu’on 
trouve dedans, que l’ou réduit en poudre subtile. 

Elle est propre pour exciter l’uriiie, pour chasser la pierre, 
la gravelle. La dose est depuis un demi-scrupule jusqu’à une 
demi-drachme. 

Nota. Lémery estime qu'il vaudroit mieux, pour toute 
préparation , se contenter de les faire sécher ou four, pour 
ensuite les réduire en poudre, parce que la calcination fait 
dissiper le sel volatil, qui est le meilleur de la vertu des 
hirondelles. 

On prépare les éponges de deux manières, pour des usages 
bien dilli'reiis ; car l’une est destinée pour la bouche, et 
l’autre p<jur les plaies. La première préparation se fait ainsi: 

On lave bien ces éponges dans l’eau,et on les fait sécher 
on les met dans un pot de terre qui ne soit point vernissé en 
dedans , on bouclie le pot exactement, et on l'entoure du 
charbons ardens pour faire calciner la matière pendant une 
heure, ou jusqu’à ce qu’elle soit réduite en une matière 
brune ; on retire le pot du feu , ou ramasse cette matière, on 
la pulvérise subtilenicnl, et ou la garde. 

Elle est bonne pour le goitre, pour le scorbut, elle est 
apérilive. La dose est depuis six grains jusqu’à un scrupule. 

On prépare de la même manière le poil de lièvre. 

La cendre dVpnnge, ou l’éponge calcinée, contient un sel 
fixe, en quoi consiste sa vertu. 

Pour les poils de lièvres, ils perdent dans la calcination 
leur sel volatil , et il ne leur reste pas grande vertu ; on les 
donne pour exciter l’urine. La dose est depnis un demi-scru¬ 
pule jusqu’à une demi-drachme. 

L’autre préparation de l’épouge se fait par la méthode sui¬ 
vante : 

On coupe avec des ciseaux par petits morceaux, le plus 
menu qu’il se peut, de l’éponge fine Lieu nette, on la mêle 
avec de la cire jaune, qu’on a mis fondre sur le feu, on remue 
le mélange avec ui.e.spatule, et quand il est presque refroidi, 
on le met dans un linge à la presse, pour en faire une forme 
de gâteau ; on te relire de la presse, on en sépare pendant 
qu’il est encore un peu chaud le linge ella cire qui est passée 
au travers , et on a i’éponge préparée. 

Elle est propre pour déterger el pour absorber les sérosité» 

2 .. 



452 M É D I 

âcres qui abreuvent les plaies , et qui entretiennent le mal ^ 
on en met dedans de petits morceaux. 

La préparation du cachou consiste à le rendre moins amer, 
plus agréable au goût, odorant, et en petits grains faciles 
à tenir dans la bouche. Povir cet effet , on pulvérise et ou 
mêle ensemble deux onces de cachou avec une once de sucre 
candi, un grain de musc , et autant d’ambre gris ; on y in_ 
corpore la poudre en pâte dure , avec une suffisante quantité 
de mucilage de gomme adragant , tiré dans l’eau de fleurs 
d’oranger, pour eu faire une masse qu’on forme en petits 
grains longs, qu’on fait sécher, et on les garde dans une boîte 
bien close. 

Le cachou préparé est bon pour fortifier l’estomac , pour 
exciter l’appétit, pour donner bonne bouche, pour résister 
au mauvais air j on en met trois ou quatre grains dans 1^ 
bouche, et on les y laisse foudre douceiueui. 

Nota. On peut augmenter le musc et l’ambre gris selon 
qu’on le jugea proposj mais les personnes sujettes aux va¬ 
peurs doivent faire retrancher ces aromates de la composi¬ 
tion , parce qu’ils causent souvent des accidens fâcheux capa¬ 
bles de produire plus de mal que le remède ne feroit de bien. 

L’oléosaccarum , comme le mot le porte , est une huile ou 
essence incorporée avec du sucre candi en poudre. On prend 
par exemple , une drachme d’essence de candie , on la mêle 
exactement dans un mortier de marbre ou de verre , avec 
quatre onces de sucre candi réduit en poudre bien subtile; on 
enferme le mélange dans une bouteille de verre , afin qu’il 
conserve son odeur. 

Il réjouit le cœur , il fortifie le cerveau et l’estomac,il excitu 
ics mois. La dose est depuis un scrupule jusqu’à deux, dans 
quelque liqueur appropriée. On n’a pas besoin de mettre des 
essences en oléosaccharum, quand on veut les mêler avec des, 
liqueurs sulfureuses , comme dans de l’eau-de-vie , dans de 
l’esprit-de-vin ; car elles s’y lient facilement, étant de sub¬ 
stance homogène avec ces esprits. 

Conune le cristal et les cailloux sont trop durs pour être 
mis eu poudre par la manière ordinaire, on a recours à 
préparation suivante : 

On met rougir du cristal dans le feu, puis on l’éteint d.ans 
l’eau froide; quand il est refroidi , on regarde s’il est attendri 
et s’il se rompt facilement ; s’il est encore trop dur , on le re¬ 
met rougir au feu , et ou l’éteint dans de l’eau froide une 
seconde fois ; il devient friable , on le pulvérise alors grossiè¬ 
rement dans un mortier, et on le broie sur un porphyre avec 



M É D I 455 

u-n peu d’eau de verveine pour le rendre impalpable ; on eu 
forme de petits trochisques, qu’on fait st^cher. 

On l’estime propre à exciter le lait aux nourrices. La dose 
est depuis six grains jusqu’à deux scrupules. 

Les cailloux sont plus durs, et ils demandent une plus lon- 
gsie préparation que le cristal. Quelques uns les font («teindre 
dans du vinaigre , les autres dans une dissolution de sel am¬ 
moniac, et d autres dans du vin blanc,qu’ils font boire ensuite 
aux graveleux. 

Ils sont estimds bons pour faire sortir la pierre et la gra- 
velle des reins et de la vessie. 

I..a pr(«paration de la pierre-ponce, appeld en latin pumex , 
consiste à la nettoyer de quelque impureté qu elle pourroit 
avoir , et à l’attendrir avec du lait pour la pouvoir pulvériser 
bien subtilement. Pour cet effet on fera rougir dans le feu telle 
quantité qu’on voudra de cette pierre , on l’dteindra dans du 
lait de vache, onia broyera sur le poiqdiyre, et on la formera 
eu petits trochisques pour la faire sticher. 

On l’estime propre pour absorber les acides de l’estomac , 
pour arrêter les cours de ventre, et pour blanchir les dents. 

La préparation du colcothar ( oxide de fer rouge par l’acide 
sulfurique') consiste à le dépouiller d(! son sel ; pour cet effet, 
on prend le colcothar qui reste après la distillation de l’huile 
de vitriol {acide sulfurique ), on le met dans une terrine , on 
verse dessus beaucoup d’eau chaude , et on l’y laisse tromper 
neuf ou dix heures j on filtre la liqueur , et l’on met sur la 
matière autant de nouvelle eau chaude qu’auparavaut, on la 
laisse infuser quelques heures, puis on filtre la liqueur ; ou 
continue ces lotions jusqu’à ce qu’elles se retirent insipides , 
on fait alors sd<dier la terre rouge qui reste, et on la garde. 

Elle est astringente et fortifiante ; elle arrête le sang lors¬ 
qu’elle est appliquée sur les plaies. 

Si après avoir filtré les lotions , on en fait évaporer l’humi¬ 
dité dans un plat de terre, on a le sel de vitriol qui est vomitif. 
La dose est depuis un scrupule jusqu’à une drachme. 

Nota. Quand la terre de vitriol a été gardée quelque temps 
à l’air , elle reprend de nouveau sel j et quancl elle est bien 
enveloppée et enfermée , elle demeure plus long-temps douce 
et insipide. 

La préparation de l’alun de plume et de la pierre amiante , 
n’est qu’une calcination qu’on leur donne pour les réduire en 
poudre. Ou mêle ensemble une partie d’alun de plume, ou de 
pierre amiante , et deux parties de sel commun , on m(^ le 
mélange dans un creuset , qu’on place au milieu d’un grand 



454 M É D I 

feu de charbon pour faire fondre le sel, on continue celte cal- 
ciiialioii pendant sept ou huit heures , puis on verse le tout 
dans de l’eau froide , le sel s’y dissout, et l’on trouve l’alun 
de plume en poudre au fond du vaisseau, on le lave plusieurs 
fois et on le garde. 

Ou s’en sert pour embellir la peau, on en mêle deux drach^ 
mes dans une once de pommade. 

Pour pr.'parer ou purifier plusieurs gommes f[n’on ne peut 
mettre aisément en poudre, comme le galbanutn , la gomme 
ammoniaque, Vop ponax, le sagapenum, on prend la ((iiantiié 
cju’ou veut d’une ou de plusieurs de ces gommes, on les écrase 
par petits morceaux , et ou les met tremper quelques heures 
dans du vinaigre , on les y fait fondre sur un petit feu, on 
passe la dissolution par une étamine avec forte expression , on 
ren.et le marc dans de nouveau vinaigre sur le l'eu pour aclie- 
ver de les dissoudre comme devant, et on la mêle avec l’autre 
dans une terrine qii’on place sur le feu , pour eu faire cousu- 
JTKT riiumidité jusqu’à consistance d’emplàtre, et on a les 
gommes purifiées. 

Elles sont propres pour ramollir, pour résoudre, pour aider 
h la suppuration, pour dissiper les vapeurs j on les appfiquç 
sur le nombril et sur les tumeurs. Elles énlrent dans plusieurs 
emplâtres. 

i\ola. Lémery estime qu’il vaut beaucoup mieux quand on 
Je peut, mettre les gommes en poudre, même avec leurs im¬ 
puretés , <{ue de les préparer comme on vient de le dire, parce 
que dans la purification on laisse échapper beaucoup de sels 
volatils qui font la principale vertu de ces gommes. Quand on 
les veut pulvériser , il faut choisir les plus belles et les plus 
jieltes en larmes, et les faire sécher doucement entre deux 
papiers au soleil, ou devant le feu •, il est facile de les mettre 
eu poudre quand elles s «nt mêlées avec beaucoup d’autres 
drogues , comme dans la poudre de la thériaque. 

Mûdicamens simples cjui excellent par dessus les autres. 
Lorsque les meilleurs auteurs ordonnent absolument, et sans 
spécifier, l’aloës , il faut entendre' le succotrin qui est le meil¬ 
leur ; du vinaigre , celui qui est fait de vin , et non de bière ; 
du baume , le naturel d'Egypte j du benjoin , l'agmigdaloïdes 
à cause de certaines petites lâches blanches qu’il a , qui res¬ 
semblent à des amandes pelées ; de la casse, la noire ; du corail, 
le rouge; à\x dictaimiumi celui de Candie; delà racine doucp^ 
d.' la réglise ; de l’endive , la chicorée .à large feuille ; de l'é- 
pitliym , relut qui liait sur le thym ; du fenouil , le inara- 
tliruin; du fiel de terre , la petite centaurée; delà gomme , 



M É L I 455 

Tarabique ; des grenades , les aigres ; de l’hf^paihique , celle 
qu’on appelle lichen ; du lierre, celui qui porle les baies j du 
jasmin , le blanc j de jusquiaine , la blanche j de la laitue , la 
domestique j de lis , les blancs et bulbeux j du marrube , le 
blanc ; de la inentlie , la vraie ou domestique , sur-tout celle 
à feuille frisJe ; de la nielle , sa semence j du nénuphar , le 
blanc 5 du cresson , sa semence 5 de l’huile , celle d’olive 5 de 
l’opium , celui de Thèbes -, du pavot, le blanc ; du polypode , 
celui qui croît aux pieds des cliÊnes ; du quercula minor; le 
chamaedrj's ou germandrde j du quinquerieiyia , le plantain 
long ; des roses , les rouges ; du regina prali , 1 ulmaria ; du 
stoechas , l’arabique ; du santal, le citriu j du thitpsus barba- 
tus, le bouillon blanc; de la térébenthine, celle de Venise; de 
la véronique , le mile ; des violettes,celles de Mars de couleur 
céleste ; du xilaloès , celui qui tire sur le noir ; de l’iris , celle 
de Florence; du gingembre, celui de Malvoisie qui est le meil¬ 
leur et le plus recherché de tous. 

Mélèze , ou Larix ( Larixfolio deciduo, conféra, Tourn. 
Pinus Larix, Linn. 1420 ). Cet arbre , dont il y a plusieurs 
espèces , croît dans les forêts et diffère peu du sapin ; il en 
découle une térébenthine , qui est très-usitée en médecine. Il 
fournil aussi le meilleur agaric. Voyez Térébenthine. 

MÉlilot ( Melilotus vulgaris officinarum Germaniae , 
Tourn. Linn. 1078 (. Espèce de trèfle qui pousse des tiges 
hautes de deux ou trois pieds , dont les fleurs jaunes naissent 
aux bouts des branches disposées en longs épis. 11 croît aux 
lieux rudes , pierreux, aux bords des prés , le long des che¬ 
mins. Le mélilot est chaud et émollient, discussif, .apéritif, 
et adoucissant. La tisane faite avec ses sommités , dit Tour- 
nefort, et celle de camomille , est excellente dans les inflam¬ 
mations du bas-ventre , dans la colique , la rétention d’urine , 
dans les rhumatismes , et généralement dans toutes les occa¬ 
sions où il faut faciliter le cours des humeurs en tempérant. 
On se sert du mélilot dans les lavemens carminalifs , et dans 
les cataplasmes anodins et résolutifs. Pour les lavemens on fait 
bouillir ses sommités avec celles de camomille dans du bouil¬ 
lon de tripes , et on ajoute quelques gouttes d’huile d’.anis 
à la décoction passée par un linge. — Faire bouillir quelques 
poignées de mélilot et de camomille dans une suffisantequan» 
tité d’eau , tremper dans cette décoction un morceau de drap 
ou de flanelle de la largeur du bas-ventre , et après l’avoir 
exprimé légèrement , l’appliquer le plus chaud possible des¬ 
sus , rcnouveller cette fomentation de deux en deux heures, et 
couvrir le ventre de linges chauds. Chomel dit que ce remède 



àoB IVI E L I 

lui a souvent réussi dans la colique venteuse , dans l’hydro- 
pisie tyrnpanite, et dans la teusion douloureuse du bas-ventre 
menacé d’inllammalion. 

Simon Pauli employoit la fomentation suivante dans la 
pleurésie ■ sommités de mf^ilot, de pariétaire , deux poignées 
de chaque ; des feuilles de bétoine , une poignée j de guimauve, 
nue poignée et demie j des fleurs de camomille, demi-poignée; 
faire bouillir le tout dans une suffisante quantité d’eau, pour 
en faire de fréquentes fomentations sur le cdté. 

Pour les tumeurs des bourses et autres , on fait bouillir 
deux oignons de lis avec une poignée de feuilles de ciguë et 
de jusquiame , trois bonnes pincées de sommités de inélilot • 
on passe le tout à travers un tamis , et on y mêle quelques 
gouttes d’huile fétide de tartre. L’emplâtre de mélilot, re¬ 
commandé pour ramollir les tumeurs dures, et mener les 
abcès à la suppuration , est salutaire au commencement de 
l’esquinancie ,et dans l’inflammation des amigdales ; on l’ap¬ 
plique sur la gorge, après l’avoir malaxé avec l’huile d’aman¬ 
des douces , ou de camomille, et quelques gouttes d’huile 
distillée de cumin. Enfin le mélilot est usité par-tout où il 
s’agit de ramollir et de faire suppurer. 11 donne le nom à un 
Cniphàtre, il entre dans quelques compositions , et entre au¬ 
tres dans l’emplâtre de cire si estimé pour les contusions. 

Mklissf. ou Citronclle {Melissa hortensis , Tourn. Me~ 
lissa officinalis , Linn. 827 ). Plante qu’on cultive dans les 
jardins , dont les feuilles ont l’odeur de citron, ce qui lui a 
fait donner le nom de citronclle. I.es feuilles et les fleurs sont 
d’un usage très-familier dans les maladies des femmes , et 
dans celles du cerveau. Cette plante est hystérique , céphali¬ 
que , stomachique ; elle est chaude , dessiccative , excel lento 
dans |cs affections de la tête , du cœur , de la matrice , dans 
la mélancolie , dans les songes turbulcns, la paralysie , l’apo¬ 
plexie , l’épilepsie, le vertige , la lipothymie ou^syncope , la 
rétention des mois , la suffocation de znatricc, et la puanteur 
de l’haleiuc. On prend l’infusion des feuilles comme du thé , 
une bonne pincée lorsqu’elles sont sèches , et une petite 
poignée lorsqu’elles sont fraîches , pour un demi-setier d’eau; 
ou en met aussi une poignée bouillir légèrement dans un bouil¬ 
lon de veau. Sa pn'paralion ordinaire est son eau distillée, 
laquelle est ou simple, ou composée. L’eaude mélisse simple 
s’ordonne dans les potions cordiales et hystériipies , jusqu’à 
six ou huit onces , comme les autres ; mais à l’égard de l’eau 
de m('lisfe composée ou magistrale , elle est beaucoup plus 
jspirjtucuse , soit par les aromates ([u’ou y ajoute , soit par 




M E L I ^i57 

l’cau-cle-vie dans Jaquelle on la fait infuser. Cette prépara¬ 
tion consiste dans les différentes doses des drogues ajoutées 
aux feuilles de mélisse j la meilleure est celle de Lémery , 
»|ue voici : 

Des feuilles fraîches de mélisse six poignées , écorce de 
citron séchée, noix muscade, coriandre, de chacune une once, 
girolle et canelle, de chacune demi-once ; les feuilles pilées et 
les autres drogues concassées seront mises dans un vaisseau 
propre k les distiller, avec une pinte devin blanc et un demi- 
setier d'eau-de-vie ; on laissera ce mélange trois jours eu 
digestion , après avoir couvert le vaisseau de son chapiteau , 
auijuel on joindra le récipient dont on bouchera exactement 
les ouvertures , ensuite on fera distiller celte matière au feu 
de sable modéré , ou au baiu-raarie. 

Cette eau est très-estimée pour l’apoplexie, la léthargie 
et l’épilepsie , pour les vapeurs , les coliques , la suppression 
des mois et celle des urines; enfin celte eau jouit d’une répu¬ 
tation égale i celle de l’eau de la reine d’Hongrie , à laquelle 
même plusieurs personnes la préfèrent, ün en donne une 
cuillerée , ou pure ,ou mêlée dans un verre d’eau, suivant les 
différentes maladies plus ou moins violentes. Forestus recom¬ 
mande la mélisse pour les palpitations de coeur, et pour les 
défaillances ; Rondelet pour la paralysie, le mal caduc et les 
vertiges; Simon Pauli pour la mélancolie, et pour pousser 
les règles ; Rivière pour la manie. La mélisse entre dans le 
sirop d’armoise de Rhasis , dans le catholicon , etc. 

MÉLtssE BATARDE OU Mélissc des bois ( Melissa humilis , 
sjlyeslris , laüfoUa , maximo flore purpiirescenle , Tourn. 
195. Melilis inelissa-sophjlum. Linn. ). Cette plante assez 
commune dans les bois de haute futaie et dans les endroits 
humides , est estimée comme vulnéraire. Voici ce que Tour- 
nefort dit des vertus de cette fausse mélisse pour la suppres¬ 
sion d’urine : mettre deux livres de cette plante dans un alam¬ 
bic avec autant d’herniole , les saupoudrer de sel , y ajouter 
un peu d’eau , les laisser en digestion pendant trois jours , 
après lesquels on les distille au bain-marie ; remettre l'eau 
distillée jusqu’à trois fois sur des nouvelles herbes pilées, 
et garder la dernière eau dans uue bouteille bien boucbéc. 
Dans la suppression d’urine , de quatre heures en quatre heu¬ 
res , il faut cil douiier quatre onces mêlées avec autant de vin 
blanc, et il faut oindre le bas-veulre, le périnée et la région 
des reins avec l’imile suivante : faire infuser au soleil pendant 
trois jours dans l’huile d’olive , ou y faire bouillir légèrement 
une poignée de cloportes , dix cantharides , et un scrupule 



458 M E N T 

de semence d’ammi. On peut en même temps donner des 
lavemens avec la ddcoction de mauve , de cette mélisse et 
d’herniole. Ces remèdes peuvent être utiles lorsque la réten¬ 
tion d’urine n’est accompagnée ni d’inflammation ni de fiè- 
tivre; autrement ils pourvoient nuire beaucoup au lieu d’être 
utiles, étant des diurétiques chauds. La racine de cette plante 
est d’une odeur assez aromatique , et semblable k celle de 
Varistolochia tennis , k laquelle quelques-uns la substituent. 

Melon ( AfeZo). Fruit d’une plante qui pousse des tiges 
longues et sarmenteuses, cultivée dans les jardins. Sa se¬ 
mence est une des quatre semences froides ; elle est apéritive , 
abstersive ,hépatique et néphrétique, elle convient à la toux , 
k la phthisie, aux fièvres , k la slranguric , k l’ardeur d’urine 
et k la soif. La chair ou pulpe de melon est humide et rafrat- 
cliissante , elle tempère les ardeurs du sang, elle réjouit le 
cœur , mais c’est un mauvais aliment sujet k la corruption , 
qui excite facilement des fermentations dans la masse du sang, 
dispose k la fièvre , enfle l’estomac , et engendre des tranchées 
et le choiera morbus ; c’est pourquoi on doit en user avec 
grande modération. 

Menianthe , ou Trèfle d’eau ( Menianthes palustre, lati^ 
folium et triphjllum , Tourn. 117. Menianthes trifoliata 
Linn. 208 ). Cette plante vivace croît aux lieux humides et 
marécageux. La fleur et la plante ont une odeur aromatique 
et piquante, une saveur âcre et amère. La plante est résolu, 
tive , détersive , savoureuse , diurétique, tonique , fébrifuge 
anti-scorbutique ; la semence est expectorante j les feuilles 
sont quelquefois indiquées dans le scorbut , dans l’ictère es- 
sentiel, lorsqu’il n’existe ni spasme, ni dispositions inflatn- 
inatoires, dans les pâles couleurs , les affections hypocon¬ 
driaques par obstruction récente et légère du foie ou de la 
r.itc , dans la paralysie par des humeurs séreuses , la sup¬ 
pression des règles. On en prépare une eau distillée qui a 
moins d’action que la simple infusion des feuilles j il en est 
de même de son extrait. 

Menthe , ou Baume (^Mentha angustifolio Apicata, Tourii. 
Meniha viridis , Linn. }. Plante dont il y a plusieurs espères, 
une domestique et les autres sauvages. Les propriétés les plus 
connues de la menthe sont de rétablir les fonctions de l’esto¬ 
mac , de faciliter la digestion , d’arrêter le vomissement et le 
hoquet , de corriger les aigreurs et les rapports, de pousser 
les mois et les urines , de dissiper aussi les vents , de soula¬ 
ger la douleur de la colique, et d’exciter l’appétit. Quelques- 
uns prétendent qu’elle est astringente , cl qu’elle arrête les 



MENT 


fleurs blanches et les pertes de sang. Dans les obstructions 
des viscères elle peut être utile , et quelques auteurs l’esti- 
inent hépatique. On l’emploie comme l’absinthe , et on en 
prépare l’extrait, l’eau distillée et l’huile par infusion j cette 
dernière préparation est d’un grand usage pour toutes sortes 
de plaies eide contusions, sous le nom A'huile de baume. Ou 
le fait simple ou composé : le simple se fait en faisant infuser 
au soleil , dans de grosses bouteilles ou cruches , les feuilles 
de baume ou ses sommités dans de bonne huile d’plive , et 
cela pendant un mois ou environ de l’été. A l’égard du com¬ 
posé , chacun le fait à sa manière j voici celui qui réussit le 


On met dix livres d’huile d’olive dans un grand pot de grès 
f|ui n’eu soit rempli qu’i la moitié , on y met baume , sauge 
franche , sauge large , millepertuis, tabac en feuilles vertes , 
bugle , sanirle , bétoine , camomille , armoise et roses de 
Provins , de chacun une poignée hachée et bien mondée des 
tiges et des côtes dures ; on les arrose de bon vin rouge au¬ 
paravant de les mêler avec l’huile , puis on y ajoute un quar¬ 
teron d’aristoloche concassée ; on laisse le vaisseau exposé au 
soleil pendant les trois mois de l’été , prenant soin de remuer 
tous les jours les herbes , ensuite on fait bouillir l'huile dans 
un chauderon pendant une heure ou environ, jusqu’à ce qu’elle 
suit bien verte, et les herbes bien cuites, les remuant avec, 
un bâton, de peur qu’elles ne brûlent j on passe le tout par 
un gros linge neuf, et on presse fortement pour tirer le suc 
des herbes , puis on remet l’huile dans un autre chauderon . 
un y ajoute environ un poisson de bon vin rouge , deux gros 
de mastic et autant d’oliban en poudre , et on fait bouillir le 
tout pendant une demi-heure, remuant toujours avec un b⬠
ton ; enfin on tire l'huile , et on la met’dans des cruches pour 
le besoin. 

Le baume macéré dans les doigts, et appliqué sur une cou¬ 
pure , est très-bon. Tragus assure que les feuilles de menthe, 
infusées dans du lait, l’empêchent de se c.aillcr. L’eau de 
menthe est très-bonne dans les coliques d’estomac, dans la 
difficidté de digérer, dans les palpitations de cœur. Harlmanu 
la recommande et avec raison , dans les vomissemens ■ une 
cuillerée de cette eau apaise les tranchées des enfans. Le ca¬ 
taplasme de menthe , de rue, de camomille et des semences 
de carvi, résout le lait gruinclé dans les mamelles j on y ajoute 
avec succès les feuilles et la racine de ju.squiaine. L’huile es¬ 
sentielle de menthe e.st un bon stomachique, donnée à huit 
oti dix gouttes dans deux onces de son eau distillée. On mange 


46o M E R C 

en salade les jeunes feuilles du baume, sur-tout de la pre¬ 
mière espèce. La ineiitlie entre dans le sirop de mélisse sau¬ 
vage , dans le sirop anti-scorbutique de Charas , dans la 
poudre diagalauga , et dans la poudre xjloaloès du même 
auteur. 

Les sirops de menthe major et minor, sont très-utiles dans 
le crachement de sang. Parkinson faisoit boire aux enfans 
qui avoient des vers deux onces de viu où on avoit fait infuser 
les feuilles et les graines de menthe ; sa vertu balsamique lui 
a fait donner le nom de balsamita. Elle entre dans l’onguent 
martiaiwn de Nicolas d’Alexandrie. 

Menthe , ou Baume aquatique ( Menilia rotundifolia , 
palusiris , seu affualica major y Tourn. Mentha aijuaüca , 
Linn. Bu5 ). Cette plante vivace naît dans les marais ; elle 
est stomachique et hystérique. On applique ses feuilles sur 
le front dans la douleur de tête, et on s’eu sert contre la 
piqûre des guêpes et des mouches h miel. 

Mejsthe poivrée ou citronnée {Mentha piperata, Linn. 
Bo5 ). Cette plante vivace , originaire d’Angleterre , se cul¬ 
tive dans les jardins. Le goût piquant de cette plante est suivi 
d’une fraîcheur très-sensible. Cette menthe est beaucoup 
plus active que toutes les autres espèces , particulièrement 
dans les maladies d’estomac causées par des humeurs séreuses 
ou par faiblesse , ou par abjudancc d’humeurs pituiteuses - 
l’époc{ue de la plus grande activité de la plante est lorsque 
les Heurs croissent, et c’est celle de la cueillir. On pn'pare 
des pastilles aussi agréables qu’elles sont utiles ; elles laissent 
sur le palais et dans toute la bouche une odeur et une fraî- 
clieur très-agréables. 

Mercure, ou Yif-argcnt {Merciirhis aut Jiydrargyrus). 

Métal ou demi-métal Iluidc , coulant , de couleur d’aigent , 
très-pesant et m^aninoins volatil, pénétrant, se liant et s’amal¬ 
gamant facilement avec l’or et l’argent. On le trouve dans 
plusieurs mines de l’Europe,comme eu Hongrie, en Espagne j 
on en a aussi découvert une mine en France,proche St.-I.o. Le 
vif-argent est un remède pour la colicjue de miserere; on en fait 
avaler une livre et même davantage , afin que par sa pesan- 
Ij ur il étende en passant les fibres des intestins qui sont plis- 
s 's dans cette maladie j ou le rend par les selles comme on l’a 
pris. On emploie le mercure cru pour tuer les vers dans le 
corps ; on le fait bouillir dans de l’eau mise dans un vaisseau 
de terre ou de verre , et non de métal, parce qu’il le perce- 
roit, et l’on en donne à boire la décoction qui n’a pris qu’une 
jl gère impression du mercure , parce qu’après l’avoir fait 




M E R C i6i 

bouillir long-temps , le mental se retrouve au même poids, et 
la décoction ii’a autre couleur, autre goût, ni autre odeur 
que de l’eau bouillie ; elle produit un bon ellet. Le vif-argent 
tue les poux , les puces et les autres petits insectes du corps. 
On en suspend au cou des enfans et des adultes, après l’avoir 
enfermé dans des chalumeaux de plume , pour résister au 
mauvais air en temps de peste ; il guc'rit la gratelle , les dar¬ 
tres , la lèpre et les autres infections de la peau , ii quoi les 
ceintures de mercure sont très-salutaires , pourvu qu’on 
observe les conditions suivantes , qui sont de faire précéder 
les remèdes généraux , de bien dépurer la masse du sang , de- 
prendre en même temps des diapliorétiques bénins , de tenir 
le malade dans un lieu chaud, et de le faire un peu marcher} 
à ces conditions les ceintures mercurielles sont bonnes et sans 
danger. Le mercure est très-recommandé par son agilité , sa 
subtilité et sa pénétration , pour ramollir extérieurement les 
tumeurs dures , spécialement le nodus vérolique et les squir- 
res } on l’applique en forme d’onguent ou d’eniphâtrc, 
comme l’onguent de Vigo , avec les grenouilles et le mercure. 
Les lamines de plomb, enduites de merrure, et appliquées 
sur les loupes, ganglions et nodus, les guérissent proinplc- 
meut. Le mercure renfermé dans un noiiet cordial est un 
excellent préservatif contre la peste. 

Mercuriale, Foimle [Mercurialis mas, Mercurialisfœmi- 
na, Tourn. Mercurialis annua, Liiiii.). Plante dont il y a deux 
espèces , l’une mâle et l’autre femelle. La mercuriale femelle 
a ses grains ou semences jt ints deux i deux autour de la tige, 
et la mâle les a disposés en façon de grappe ou d'épi. L’une et 
l’autre croissent par-tout le long des chemins , dans les cime¬ 
tières , dans les vignobles, dans les jardins , mais principale¬ 
ment aux lieux luimidcs. P'.lles sent <*raolli<'ntos , laxatives , 
apéritives, elles purgent la bile et les eaux. Pour l’hydropisie, 
la cachexie, les vapeurs et les pAles-couleurs , on fait boire 
l’eau dans laquelle elles ont macéré à froid pendant vingt- 
quatre heures. 

Leur usage ordinaire est d'entrer dans les décoctions émol¬ 
lientes et laxatives, sur-tout dans les lavemensqu’on ordonne 
aux témnies en couche et dans les suppressions des règles. On 
prépare un miel avec le suc des feuilles de mercuriale , qu’on 
ordonne à deux onre.v dans les mêmes maladies. Pittmuller 
dit qu’on peut faire des pessaires, pour la même rhose, avec 
celle plante , sur-tout si l’on ajoute au suc de mercuriale de 
la poudre de myrrhe , du safran et les trochisques alhnndal. 
On fait prendre trois once* de suc de mercuriale avec deu» 



462 M E li 1 

ou trois gros de teinture de mars aux jeunes filles duni ù s 
mois sont supprimes, et aux femmes qu’on croit stiiriles. 
Cette plante est purgative ; ou en préparé un sirop simple 
et un sirop composé : le sirop simple s’ordonne à une ou deux 
onces pour lâcher le ventre , pour pousser les urines et les 
lochies. Celui qui est composé s’appelle sirop de longue vie 
ou de gentiane , et que l'on prépare différemment j les uns 
y ajoutent le suc de la racine de llainbe , et les autres n’y en 
mettent point. Quelques-uns retranchent du sirop de longue 
vie la gentiane qui le rend, selon eux , trop .âcre et trop pi_ 
quant, et ils y substituent le quinquina j cependant quand on 
emploie la racine de gentiane en infusion dans du vin blanc , 
on ne doit pas craindre cet inconvénient. C’est pour cela que 
la composition de Tourncfort paroît la meilleure à Chomel , 
qui en a fait préparer de celte manière avec succès , pour 
tenir le ventre libre , pour purilier le sang , fortifier l’estomac 
et faciliter la digestion , pour dissiper certaines bouffissures 
qui menacent d’hydropisie , pour préserver de la sciatique 
et du rhumatisme ; en voici la préparation : 

Six livres de miel blanc, quatre livres de suc de mercuriale 
une livre de suc de bourrache, mêler le tout dans une bassine 
sur le feu, et le passer par la chausse sans le faire bouillir 
y ajouter ensuite trois deini-setiers de vin blanc dans lequel 
on a fait infuser pendant vingt-quatre heures deux onces de 
racine de gentiane coupée menue j mettre le mélange sur le 
feu, et bien remuer les sucs avec le vin et la gentiane , passer 
ensuite sans faire bouillir, puis faire cuire ce qu’on .aura passé 
en consistance de sirop qu’on gardera pour le besoin j la dose 
est d’une ou deux cuillerées à jeun qu’on délaye dans un verre 
d’eau tiède, et on ne mange que deux heures après. 

La mercuriale entre dans le lénitif, dans le catholicon , et 
dans quelques autres compositions. Quelques-uns font bouillir 
une poignée de cette plante dans un bouillon de veau, qu’il* 
prennent à jeun pour lâcher le ventre. 

Merisier, Cerisier sauvage ( Cerasus major sj’lvestris , 
fructu subdulci , nigro, colore inficienle ). Les fruits de celte 
espèce de cerisier sont estimés par les auteurs modernes, comme 
très-utiles dans les maladies du cerveau. .Schroder eu fait cas 
pour l’apoplexie , la paralysie et l’épilepsie. Simon Pauli con¬ 
firme, aussi bien que Rœnig , leur vertu spécifique pour celle 
dernière maladie , soit qu’on fasse manger ces fruits k ceux 
qui en sont atteints, soit qu’on leur en fasse prendre l’eau 
distillée au bain de vapeurs. Quelques-uns estiment davan- 
tagela quintessence des merises, ou l’esprit qa’on en tire 



M É U M 1G3 

par la distillation , apnls les avoir laissées en fermentation un 
temps convenable pour en développer le principes. Ray assure 
queJes sages femmes d’Angleterre font un grand ras des cerises 
sauvages pour lesmouvemens eonvulsifsqui aflligent les enfans. 

Le marasquin , liqueur agréable et qui a son utilité , vient 
d’Italie, de Sicile et de Venise ;re n’estautre chose que l’esprit 
de merises blanches, tiré parla distillation après l’effervescence 
nécessaire. 

Merlan ( Asellus. Gadus merlangus, Linn. ). Poisson de 
mer assez connu. On trouve dans la tête de ce poisson deux 
petites pierres oblougues qui sont apéritives , propres pour la 
pierre des reins, pour la colique néphrétique j elles sont pro¬ 
pres aussi pour arrêter le cours de ventre. On les prépare en 
les broyant sur le porphyre; la dose est depuis un demi-scru¬ 
pule jusqu’à une demi-drachme. 

SIeSURES de plusieurs ingrédiens. Ges mesures des bois , 
des herbes, des fleurs , des semences , sont la fascicule, la 
poignée et la pincée. La fascicule est ce que le bras plié en 
rond peut contenir ; on le marque par^s. y. La poignt'e ou 
manipule est ce que la main peut empoigner ; elle est désignée 
par man, j. ou m. y. La pincée ou pugile est ce qui peut être 
pris entre les trois doigts ; elle est désignée par pug. y. ou p. J. 
La mesure des fruits ou de plusieurs animaux se fait par le 
nombre qu’on désigne par N.» ou par paires désignées par pur. 

Quand on trouve dans les descriptions ana ou rf « , il faut 
entendre de chacun. Par S. une (quantité sujfisante ou au¬ 
tant au'il faut. Par S. A. ou ex arle. Suivant les règles de l’art. 
Par B. M. Balneum Marine , ou bain-marie. Par B. V. Bal- 
newn vaporis, ou bain vaporeux. 

Mesures des liqueurs en usage à Paris. Les mesures dont 
on se sert sont connues ; on se sert aussi du verre à boire ou 
du gobelet appelé cyatus ; il contient une dose de potion. On 
emploie aussi la cuiller d’argent ordinaire pour doser les sirops, 
les potions cordiales ; elle contient environ une demi-once de 
liqueur ; on désigne cette dose par cochlea y. On ordonne les 
esprits, les élixirs , les essences par gouttes , qu’on désigne 
par gui. 

Méi m MeumfoliisnnetJii. Athamenta meum, Linn. 552 ), 
Il n’y a que la racine seule qui soit en usage lorsqu’elle est 
■sèche et mise en poudre ; un dcini-gms ou un gros au plus 
dans un verre de vin blanc : on d.juble la dose en infusion. 
Cette plante ressemble au fenouil par la découpure de scs 
feuilles et par ses propriétés ; car elle pousse également les 
mois et les urines , elle dissipe les veuts , fortifie l’estomac , 



464 MIEL 

fait craclii-r , et soulage les asthmatiques. Elle a une 0(leui> 
très-aroiualique, elle fortilie et fait suer quelquefois. Cette 
plante convient aux personnes qui ont des accès de lièvre ,■ 
accompagnés de grand frisson. Un chirurgien nommé Rotonet 
faisait uii ratafia pour l’asthme , dont la hase étoit la racine 
de méutn. 

La racine de méum entre dans le diacurcuma tnagna de 
Mésué , dans la poudre lithontriptique de Nicolas d’Alex-an- 
drie , dans son aurea akxandrina, dans le ntithridat et dans 
la thériaque. 

Miel {Mel ). Suc, que les abeilles sucent sur les fleurs avec 
la partie subtile et la plus volatile de la rosée j il fermente dans 
leur estomac, ctquand il commence i fermenter, elles le vomis¬ 
sent dans le fond de leurs alvéoles où ce suc achève de fermenter 
peu i peu, jusqu’il ce qu’il devienne miel parfait. A mesure qu’il 
fermente , en vertu du principe qu’il a reçu dans l’estomac de 
l’abeille, les parties les plus grossières prennent la circonfé¬ 
rence , et font la cire. Voilà en peu de mots , dit Ettmuller , 
la génération véritable du miel et de la cire. Il y a deux sortes 
de miel en général, un blanc et l’autre jaune. Le miel blanc 
et particulièrement celui de Narbonne , qui a coulé de lui- 
même sans expression , est le plus propre pour être pris inté¬ 
rieurement. Le miel jaunea uupeu plus d’âcreté que le blanc 
il est aussi plus convenable pour les lavemens et pour les re¬ 
mèdes extérieurs, parce qu’il est détersif et plus laxatif. Oij 
doit le choisir d’une bonne consistance, d’un beau jaune et 
d’un bon goût. 

Le miel est chaud , dessiccatif, nourrissant, ahstersif 
apéritif, propre au poumon , béchique, diurétique , résistant 
à la corruption.Le miel jaune est détersif, laxatif, digestif 
atténuant, résolutif. Le miel n’est pas bon à ceux qui ont le 
foie chaud, car il se tourne aisément en bile. 11 est propre 
sur-tout aux vieillards pour redonner à la masse du sang le 
principe de fermentation qui lui manque , et par la même 
raison , il est contraire aux jeunes gens qui ont le sang bouil¬ 
lant, parce qu’il peut causer des ébullitions et des efferves¬ 
cences extraordinaires dans la masse de leur sang , et les jeter 
dans des diarrhées, des lièvres et d’autres maladies semblables ; 
c’est en ce sens que l’on dit cjue le miel se change en bile. 11 
nuit aux hypocondriaques, aux scorbutiques, aux femmes 
sujettes à la suffocation de matrice , et à ceux qui ont des 
grouillemens de ventre , des tranchées et d’autres symptênies 
semblables dans les intestins, parce qu’il augmente toutes ces 
alïeclions j en faisant fermenter les sucs acides qui en sont la 



M I E L 465 

cause J en un mot , ce qu’on dit du sucre se peut appliquer 
au miel. 

Le miel convient int(<rieureinent h l’estomac, pour dissoudre 
et dc^terger les matières grossières et visqueuses dont ce vis¬ 
cère est surchargé ; il convient aussi lorsque les Lrf.iirhcs et 
les vaisseaux des piouinons sont remplis d nue semblable ma-» 
tière j car en ce cas les hydromels cl les oxymels sont très- 
usités : on y ajoute des plantes pectorales , et même les pur¬ 
gatifs , suivant les circonstances j et par le moyen de la toux , 
la matière visqueuse sort , après qu’elle a été incisée et atté¬ 
nuée par le ministère du jni( I. la- miel est l’ingrédient ordi¬ 
naire des ongueiis que les chirurgiens appellent vulgairement 
digestifs , et dans ceux dont ils se servent peur délerger les 
ulcères , et mortifier le levain inorbi/ique. Les simples diges¬ 
tifs SC font avec un ^aune d'œuf cru et du miel simplement ^ 
ou bien avec un jaune d’œuf dur et une once de miel j on bat 
le tout jusqu’à consistance médiocre , et que l’onguent 
soit devenu rouge j il est suffisant pour riiondilicr , et même 
pour préserver de la gangrène , tant les plaies et les ulcères 
réceiis et invétérés, que les phagedéniques et les malins ; on 
y ajoute ([uel(|uefois du tartre de vin, et on fait cuire le tout 
jusqu'à consistance requise, ce qui augmente beaucoup la 
vertu abstersive. Le miel seul avec la térébenlhine est uii 
excellent digestif contre le levain corrosif des plaies. Quelques 
praticiens mêlent parties égales d’esprit de miel et d’esprit de 
térébenthine, et distillent le tout à la retorte au fende sable, 
ce qui leur donne un détersif admirable pour les ulcères ca- 
coétiques et malins. 

anthosat ovi de romarin. Concasser dans un mortier 
de marbre une livre de (leurs et de feuilles de romarin nou¬ 
vellement cueillies , les mêler avec quatre livres de miel «u- 
iné , les battre quelque temps ensemble , mettre le mélange 
dans un pot de terre vernissé, le boucher et l’exposer au soleil , 
ou bien le mettre dans le fumier chaud pendant un mois , en¬ 
suite y ajouter environ un demi-setier d’eau de romarin dis¬ 
tillée , ou, à son défaut, de décoction de romarin, boucher 
le pot et le mettre sur un petit feu , et dès que la matière 
bouillira , la couler avec expression j laisser refroidir le miel 
cl le garder. 

Il est bon pour la colique venteuse , la léthargie , la para¬ 
lysie et les maladies hystériques. On ne s’en sert ordinaire¬ 
ment que pour les lavemens. La dose est depuis une once jus¬ 
qu’à trois ; mais on pourroit aussi s’en servir par la bouche. 

Miei, de nénuphar. Mettre bouillir dans quatre pintes d’eau 

II. i 




466 


MIEL 

pour en faire une décoction , quatre livres de fleurs de nénu¬ 
phar nouvellement cueillies, dont on rejette la partie jaune 
du dedans j la couler avec expression , y mêler environ urv 
poids égal de miel commun, faire bouillir doucement le mé¬ 
lange , récumant de temps en temps , jusqu’à consistance de 
sirop. 

Il est propre pour rafraîchir , pour humeclcr , pour 
adoucir les intestins , pour modérer les cours de ventre ; on 
ne s’en sert que dans les lavemens. La dose est depuis une 
once jusqu'à trois. ^ , 

Miel de paridtaire. Couper et battre dans un mortier, pour 
l’écraser , nue bonne quantité de pariétaire tendre ( comme 
deux fascicules), cueillie dans sa force à de vieilles murailles, 
s’il se peut ; la mettre bouillir dans une bassine avec sept 
pintes d’eau jusqu'à diminution du tiers^ couler la décoction 
avec expression , faire bouillir de rechef dans la colature , 
environ une demi-heure , une pareille quantité de parié-^ 
taire écrasée ; couler la liqueur , exprimant fortement les 
herbes , la mêler avec un poids égal de miel commun , et faire 
cuire le mélange en écuraant jusqu’à consistance de sirop. 

Il n’est employé que dans les iavemeus. On s’eu sert pour 
la colique néphrétique, pour la pierre, pour la douleur des 
reins, pour la difficulté d’uriner. On en met deux ou trois 
onces dans chaque lavement. 

Miel de raisins. Monder deux livres de raisins de leurs 
pépins, le mettre infuser chaudement vingt-quatre heures 
dans trois pintes d’eau , puis faire bouillir l’infusion jusqu'à 
diminution de moitié , la couler et l’exprimer fortement 
y faire cuire deux livres de miel , en l’écumant jusqu’à con¬ 
sistance de sirop. 

Le miel de raisin est propre pour le rhume, pour exciter 
le crachat, pour tempérer les âcretés de la poitrine. La dose 
est depuis une demi-once jusqu’à une once. 

Nota. Quelques-uns appellent miel de raisin la décoction 
de raisin évaporée en consistance de miel ou d’extrait j mais 
les noms de rob ou de sapa conviendroient mieux à cette 
préparation. 

Miel de vulvaria ou d’arrochc puante , dite herbe de 
bouc. Prendre deux fortes bottes de vulvaria , les inciser 
les faire bouillir dans cinq pintes d’eau jusqu’à la consomp, 
tion du tiers ; et ayant coulé et bien exprimé les herbes boui¬ 
lles , faire de nouveau bouillir dans la liqueur une pareille 
quantité de vulvaria , . procédant en toutes choses de même 
qu’à la preiriière fois 3 puis ayant mêlé dix livres de hou miel 



MIEL 467 

dans cette liqueur , la clariiier avec deux blancs d’œufs , la 
faire cuire jusqu’à la consistance-ndcessaire , et ayant Lieu 
dcume' le miel, le garder pour le besoin. 

Ce miel produit de très-bons efl'cts dans les maladies hys¬ 
tériques , et sur-tout pour apaiser les émotions violentes de 
la matrice. Il est aussi propre dans les coliques venteuses. 
On s'en sert dans les clyslères , depuis deux onces jusqu’à 
trois. Ce miel pourra aussi être employé avec succès dans 
les ulcères venimeux des animaux à quatre pieds, pour eu 
chasser les vers , parce que l'herbe pilée et appliqm'e y est 
très-bonne , et mise de même sur le nomJjril des femmes . 
tourmentées de suffocation de matrice. 

Mikl niercurial et de tabac. On tire le süc de mercuriale 
et de tabac par expression eu la manière ordinaire ; on le 
depure en le faisant bouillir légèrement , et le passant par 
un blanehet ; on mêle ce suc dépuré avec un poids égal 
de miel commun , on fait cuire le tout ensemble jusqu’à con¬ 
sistance de sirop, on coule la liqueur par un tamis découvert, 
et ou la garde dans des cruches. 

Le miel inercurial est plus purgatif que les autres miels : 
on l’emploie dans les l.avemeus pour la colique venteuse, 
pour les maladies hystériques. La dose est depuis une once 
jusqu’à trois. Le miel de tabac ou de nicotiane purge violem¬ 
ment. On s’en sert dans les lavemeus des apoplectiques , des 
léthargiques, etc. 

Miel rosat. Piler dans un mortier de marbre des roses 
rouges récemment cueillies, jusqu’à ce qu’elles soient en 
pâte , les laisser cinq ou six heures en digestion à froid ; puis 
les mettre à la presse pour en tirer le suc , qu’on mêle avec 
autant de bon miel ; clarifier le mélange par le moyeu d’un 
blanc d’oeuf , puis l’ayant passé chaudement par uii blan- 
chet , les faire cuire en consistance de sirop et le garder. 

Il est détersif et astringent : on l’emploie dans les garga¬ 
rismes pour les maux de la bouche et de la gorge ; dans les 
injections et les lavemens , quand il est besoin de resserrer 
le ventre. 

.dutre miel rosat. Mettre digérer au soleil pendant dix ou 
douze jours une partie de roses rouges bien pilées, et mêlées 
avec deux parties de bon miel, dans un pot de terre bien 
couvert j faire ensuite bouillir doucement la matière , après 
y avoir ajouté une quantité suffisante de décoction de roses 
rouges, puis la çouler avec expression , clarifier la colature , 
et la faire cuire selon l’art. Ce miel ne cédera point en vertu 
au précédent. 


4.. 



468 M I L L 

Miel violât. Mêler dans un pot, de terre quatre livre*, 
de violettes récentes avÊc douze livres de miel commun , 
bouclier le pot , et le mettre sept ou huit jours eu digestion 
dans le turnicr ou dans un autre lieu chaud j ensuite faire 
une forte diicoction de fleurs et de feuilles de violettes , 
la couler , la mêler dans une bassine avec la matière digérée- 
faire bouillir le mélange jusqu’il diminution d’environ le quart 
de l’humidité ; lacouler avec expression , et faire cuire la cola- 
ture jusqu’il consistance de sirop , l’écumant de temps en 
temps ; garder ce miel dans des cruches de grès. 

Il est propre pour rafraîchir , pour adoucir, et pour llcher 
le ventre, ün ne s’en sert que dans les luvemcns : on en met 
depuis une once jusqu’il trois. 

Nota. Les violettes simples sont préférables aux doubles 
parce qu’elles sont laxatives. Les apothicaires n’y emploient 
ordinairement que le bouton qui reste après qu’on en a ôté 
la fleur bleue dont ou fait la conserve , et le sirop violât • 
c’est aussi dans ce bouton que consiste la qualité purgative 
de la violette. 

Mille-feuille, ou Herbe militaire , ou Hwhe h 
coupure, ou aux voituriers Mille folium vulgare album ^ 
Tourn. Achillea millefolium , Linn. "). Plante qui pousse pln_ 
sieurs liges hautes d’environ un pied , dont les feuilles sont 
découpées menu , et rangées le long de la côte , représentant 
une plume d’oiseau. Elle croît dans les prés, sur le bord de^ 
grands chemins; cette plante est vulnéraire , chaude, astrin¬ 
gente et détersive j on l’emploie intérieurement et extérieur 
renient pour arrêter toutes sortes d’hémorragies, soit en infn_ 
sion et en décoction , soit pilée et appliquée sur les plaies 
et les coupures , d’où lui vient le nom d'herbe au charpentier 
qu’on lui a donné , aussi bien qu’aux autres plantes qui „nt 
la propriété d'arrêter le sang , comme la hruiielle, la bugle , 
la grande coiisoude, l’orpiii, etc. La mille-feuille est très- 
utile dans le cours déréglé des hémorroïdes et des fleurs- 
blanches. Son suc déterge d'une manière surprenante les 
ulcères intérieurs , sur-tout ceux qu’on appelle vomiques du 
poumon. Il n’est guère de meilleur remède pour les matières 
purulentes qui coulent après la taille. Dans les hémorragies, 
cours de ventre et incontinence d’urine , on met une petite 
poignée de cette plante dans les bouillons, ou bien on la prend 
comme le thé j on en a vu d’cicelleiis eflets, mais les femmes 
et les jeunes filles sujettes au flux hémorroïdal n'en doivent 
pas trop long-temps continuer l’usage , qni leur causeroit 
une suppression de règles plus ûcheuse que les hémorroïdes. 



M I L L 469 

Simon Pauli assure avoir connu des femmes enceintes qui 
s'’dloient garanties de l’avorlement par l’usage de la ddcoc- 
liou de celte plante. Son suc à six suces avec autant de celui 
d’ortie , pris en deux doses îi une heure l’inie de l’autre , 
à rdussi plusieurs fois à Ghomel pour arrêter une hémorragie 
survenue p,ar l’ouverture de quelque vaisseau sanguin qui 
se dégorgeoit dans le canal intestinal ; cet accident étoit 
arrivé à deux ouvriers en faisant des eüorts pour lever un 
poids considérable ; ils avoient d(‘j:t rendu par l’anus plus de 
deux pintes de sang : il leur fit donner en lavement une 
forte décoction des mêmes plantés. On peut donner dans les 
mêmes cas la poudre de mille -feuille ?i deux gros , qu’un mêle 
avec de la pâle , pour en faire des biscuits astringens. D’après 
l'aberna-Montanus , l’eau distillée de cette plante est Irès- 
hoiine pour l’épilepsie. .Ses feuilles, légèrement pilées et mises 
dans l’oreille , calment souvent la douleur des dents : c’est 
un remède éprouvé par des praticiens dignes de foi. Quel¬ 
ques personnes se servent pour le même eflet des feuilles 
de pariétaire. 

1.1a mille-feuille entre dans l’eau vulnéraire, dans le baume 
polyrresle de Bauderon , dans le mondificatif d’ache, dans le 
martialum et dans quelques emplâtres astringens. 

Millepertuis {Hjpericum vulgare, Tourn. lïjperi- 
cum (fuadrangulutn , Linn. 1104). Plante très-connue , qui 
croît dans les bois et autres lieux incultes. Cette plante est 
chaude , dessiccative , diurétique et vulnéraire. 

On donne le millepertuis intérieurement pour emporter les 
obstructions des viscères, pour pousser le sable et les urines, 
pour faire mourir les vers , pour di^oudre le sang raillé par 
quelque coup ou chute, pour abattre les vapeurs hypocon¬ 
driaques et soulager les maniaques. Mynsicht et Rolfiusiu-s 
proposent pour cela une teinture excellente des fleurs avec 
cclh-s A'anagallis. On l’emploie extérieurement pour les bles¬ 
sures , les contusions, la goutte , les rhumatismes , les mou- 
vemens convulsifs , les trembleraens de nerfs , les plaies des 
tendons , et généralement pour fortifier les parties , et résou¬ 
dre l’euilure qui survient a celles qui ont été blessées. 

On emploie ordinairement les fleurs , et quelquefois les 
feuilles et les semences eu décoction, en infusion et en extrait. 
La préparation la plus commune dont on se sert extérieure¬ 
ment est son huile , qui est ou simple ou composée. La sim¬ 
ple se fait en mettant les sommités entre fleur et graine dans 
riiuile d’olive exposée au soleil pendant quelques jours ; 
ou réitère l’infusion avec de nouvelles fleurs sur la même 



M I L L 


buiie, jusqu’à ce qu’elle soit d’un rouge fonce'. (F ojvz Huile 
de niilleperluis coinpoSf'e. 

Dans les pays chauds ; on prt'pare l’huile de millepertuis 
avec la liqueur balsamique qui se trouve dans les vessies des 
feuilles d'orme piqudes par les insectes. Trois onces d’huile 
simple de décoction dmolliente adoucissent les hémorroïdes 
internes j il faut que le malade la garde un peu de temps • 
c’est une fomentation interne vuliu'rairc. 


Ces huiles sont excellentes pour toutes sortes de hlossures • 
on en fait mCme prendre intérieurement une demi-once ou, 
une once dans le crachement de sang et la dyssenterie. On fait 
frotter les parties affligées du rhumatisme, de la sciatique et 
des humeurs froides avec un.mélange de deux parties d’huile 
de millepertuis et d’une de bon espril-dc-vin {alcoltol) j ce 
remède est très-résolutif. Il y a peu d’huile ou de baume 
composé destiné pour les plaies où ou ne mêle l’huile de 
millepertuis. 

Préparation d’une teinture excellente , estimée comme un 
grand secret pour les maladies dont on vient de parler, et pour 
toutes sortes de plaies ; elle a réussi pour le rhutnalistne. 
Faire infuser des feuilles de millepertuis épluchées dans une 
bouteille qu’on remplit de bon esprit-de-vin ( alcohol ) , ej 
qu’on bouche ensuite exactement; la laisser au soleil un mois 
jusqu’à ce que la teinture soit d’un beau rouge ; la passer en* 
suite, et y faire fondre environ un gros de camphre sur ujj 
demj-selier de celte teinture. 


L’extrait des Heurs de millepertuis en bouton , digérée^ 
pendant deux jours daîls l’esprit-dc-viu {alcohol) , expr;,. 
mées ensuite , et l’infusion évaporée en consistance d’extrait 
se donne depuis un scrupule jusqu’/i un gros. Aiigelus Sala 
la prescrit dans la manie , la mélancolie , et les égarenicns 
d’esprit quj viennent sans lièvre et sans aucune autre cause 
manifeste. Baglivi en fait grand cas dans la fausse pleurésie. 
Suivant Bartholin et Rivière , la décoction de millepertuis 
l’eau distillée de cette plante et l’infusion de la graine tuent 
les vers et poussent les urines. Dans les grandes contusions 
dans le soupçon des ulcères dans les reins on dans la vessie ’ 
on fait avec les fleurs de millepertuis ung conserve qui est 
estimée. 

Cette plante entre dans les sirops anti-néjdirétique , apé¬ 
ritif et cachectique de Charas, dans le sirop d’armoise , dans 
la poudre de Paulmicr contre la rage , dans la théria([iie 
d’Andromaque, la thériaque réformée de Charas , le milhri- 



MOLL 471 

dat, l’huile de scorpion composée , dans l’onguent mania- 
tum , dans le mondicatif d’ache , etc. 

Millet , o« Mil ( Milium vulgare sernine luteo mit albo, 
Tourn. Milium effusum , Liiin. 90 ). Plante qui aime les 
lieux sablonneux , ombragt's et humides. On se sert en md- 
dccinedesa semence et de sa farine qui peuvent être cmplnjdes 
dans les cataplasmes résolutifs *et dniollicns. Le millet est 
rdfrigdratif et dessiccatif, il resserre le ventre , il est aisd 
à digérer, et c’est un bon aliu^cnt pour ceux qui y sont accou¬ 
tumés. Sa décoction pousse puissamment par les sueurs et 
par les urines. I.’eau distillée de l’herbe en fleurs est un excel- 
lent préservatif contre la pierre des reins. On fait une excel¬ 
lente décaction sudorifique de cette manière. Faire bouillir 
une livre de millet dans trois pintes d’eau de fontaine jusqu’à 
ce que le millet soit crevé, et couler la liqueur qui est excel¬ 
lente dans les fièvres, et spécialement dans les tierces , sur le 
déclin de l’accès, pour faire suer ; quelques-uns font cette 
décoction dans du vin. Elle convient encore à la petite vérole 
pour la faire sortir et en modérer l’eflcrvescence. On ajoute 
ordinairement à cette décoction la racine de fenouil ou desca- 
bieiise avec quelques figues. Ettmuller préfère la racine de 
scabieuse , qui est un excellent vulnéraire, et propre pour 
prévenir la phthisie , le pissement de sang et la dyssenterie , 
qui sont les suites de la petite vérole , lorsqu’elle se jette sur 
les parties internes. Il est pareillement salutaire de mêler le 
sirop de scabieuse à la décoction de millet, pour préserver 
la poitrine et les autres viscères contre l’exulcéraiion de la 
petite vérole. La décoction susdite convient aux mêmes ma¬ 
ladies. Le millet torréfié avec du sel commun , et appliqué 
on forme dt sachet sur le sommet ou fontaine de la tête , 
remédie puissamment aux affections catarreuses , et aux dou¬ 
leurs de tête accompagnées de pesanteur et de tension. Ces 
sachets sont recommandés par Lindanus pour appliquer sur les 
oreilles , même dans la surdité et le tintement. 

Mine de plomb [oxide de plomb rouge) [Minium). Plomb 
minéral pulvérisé, et rendu rouge par une longue calcina¬ 
tion au feu. On envoie le minium d’Angleterre. On doit le 
choisir net , haut en couleur. Il est astringent et dessiccatif; 
on s'en sert dans les emplâtres et dans les onguens. 

Molldqüe odorante , ou Mélisse des Moluques ( Molu- 
cella levis , Linn. Tourn. ). Cette plante annuelle , originaire 
des îles Moluques , se cultive dans les jardins. Elle est alexi- 
pharmaque, propre à fortifier le cerveau et le cœur. On l’em¬ 
ploie en poudre , en cataplasme , en décoction et en infusion. 



4; a M O R K 

Morei.iæ ( Snlanmn qfflcinarum, acinis nigrUantibus , 
Tourn. Solarium nigrum , liiiiii. afitj ). Pliiiitc tri^s-conime 
qui croît proche les haies, le long des chemins , cl fleurit tout 
l’cfleî. Elle porte des fruits gros comme des baies de genièvre 
ronds , verts au coimneuccinenf , mais en mûrissant ils de¬ 
viennent mous , noirs et remplis de suc. On se sert en nu'do- 
cilié de l’herhe et des baies qui sont rafraîchi.ssantes , astrin¬ 
gentes et rc'percussives. Le vin dans lequel on a fait infuser 
les baies arrête le flux dyssentèrique , ajiaise la douleur , et 
chasse toute la malignité par *la sueur ; mais le prim ipal 
usage de la morellc est externe dans l’érysipèle , les (lartres , 
les démangeaisons , les inflammations , le feu,volage ; pour 
ces mal.adies, ou se sert du jus mêlé avec une sixième partie 
d’esprit-de-vin {alcohol). La niorelle est éprouvée contre le 
cancer tant occulte et non ulcéré , qu’après l’exiilcéralioii 
comme remède palliatif. Iæ suc de celle plante entre dans 
tous les onguens et les cataplasmes qu’on ordonne contre ce 
mal, et ils doivent toujours être préparés dans nti mortier de 
plomb, d’autant plusquecc métal convientlui-mûnicaux can¬ 
cers , et que pendant la préparation il se détache toujours 
quelques parties de plouib qui se mêlent aux remèdes et les 
font paroître de couleur grise. On applique l’herhe pilée sur 
les liémorroïdes , ou ou les bassine avec son suc tiédi pour 
en apaiser la douleur. 

L’eau distillée de morclle sert aux mêmes usages que le 
suc ,• mais elle n’a pas autant de vertu. Ou emploie cette 
plante dans la plupart des cataplasmes anodins. 

Suivant Palmer , le suc de morelle, mélangé avec un blatip 
d’œuf , est excellent pour cahner 1 inflammation du ' 
pure qui accompagne les chancres de cette partie. Sebiiin, 
assure que cette plante , pilée et appliquée en forme de calai 

Î flasme sur les mamelles tuméfiées par r<'paississeiricnt du 
ait , le résout facilement. Ray, après le docteur llulse, rap¬ 
porte que le c.ataplasmc fait avec ses feuilles et la semence <le 
lin , bouillies dans du vin muscat , est excellent jtour résou¬ 
dre toutes sortes de tumeurs et pour dissiper les coniusions. 
La décoction d’une poignée des feuilles de mondle dans une 
pinte d’eau est bonne pour les femmes tourmentées d’urines 
âcres et de fleurs-blanches. Elles peuvent s’en éluver sou^ 
vent. Cette plante entre en quantité dans l’onguent popu- 
leum, dans la triphi-rapersica de Mésué, dans l’onguent pom- 
pholix de Nicolas d’Alexandrie , dans le mondicatif d’achc , 
|e martiatum et le baume trantfuille. 

Moiielle aniMPAjsTE, ou Vigne de Judée ( Solanuin dut^ 




MORT, 475 

Camara, Tourn. Linn. ). Celte plante, sanncnteuse et grim¬ 
pante, vivare seulement par ses racines, croît dans Jesendroits 
Immides , les haies , les buissons. Ses feuilles sont mod.'rdes, 
d’une saveur purement douceâtre, ensuite légèrement amè¬ 
res , enfin âcre^s. Elles sont apérilives , détersives , résoluti¬ 
ves , expectorantes. En Afrique, la décoction des sarmens de 
la vigne de Judée , bue long-temps et en quantité , guérit la 
gale , la goutte , et sur-tout les maladies vénériennes. Les 
nègres du .Sénégal emploient de même la racine pour la 
chaude-pisse. 

Tragus assure qu’on guérit les vieilles jaunisses avec un 
verre de vin blanc dans lequel on a fait bouillir légèrement 
la lige de cette plante coupée menu ; on en met une livre sur 
une pinte de liqueur dans uu pot bleu bouché ■ on la laisse 
consommer d’un tiers. Camérarius recominandc a racine de 
de cette plante dans l’hydropisie et pour purger les sérosités; 
il la fait bouillir dans l’eau , et ajoute Ji celte décoction deux 
verres de vin trempé d'eau sah'e : on peut aussi mettre envi¬ 
ron une poignée de la racine sur une ebopine d’eau , et la 
donner ensuite â deux ou trois prises dans la matinée. Jean 
Prévost range cette plante parmi les purgatifj de la bile. Par¬ 
kinson confirme cette propriété par l’expérience. 

MoRGni.iMiî [Æsinc nm/ta, Touru. Linn. 389 ).Plante très- 
commune qui croît par-tout, dans les jardins , dans les vigno¬ 
bles , aux lieux ombragés. On la nomme improprement 
mouron blanc. Cette herbe est humide , rafraîchissante, adou¬ 
cissante , épaississante ; elle a presque les mîmes vertus que 
la pariétaire, à l’aslrictioii près ; on la dit irès-nourriss.ante , 
et on la fait manger dans l’atrophie et dans la phthisie ; et 
Jean Bauhiu assure que son e.iu dislilli'e , ou le vin dans 
lequel la piaule a infusé , rétablit ceux qui sont cxtiâmi's 
après de grandes maladies. Ou fait manger aux malades qui 
cracbent le sang des omelettes lliites avec cette plante hachée 
au lieu de persil. Appliquée sur les mamelles , elle dissout 
le lait ^ruinclé, et dissipe la trop grande quantité de cette 
liqueur. Elle est bonne en décoction pour les galeux après 
av.ur fait préc<'dcr les remèdes généraux ; applicfiiée sur les 
coiilusiuiis , elle y est bonne ; elle arrête le Ilux des hémor¬ 
roïdes : prise en décoclion et appliquée cxtéricuremeul, elle 
en apaise les douleurs. 

Emmanuel Rœnig assure que cette plante est très-adou¬ 
cissante, etqu on en donne .tvec succès aux enfaus qui ont des 
Iraiichécs et des douleurs capables de les faire tomber dans 




.t;4 M 0 U s 

l«s convulsiims : c’est par-lJt qu’elle est utile i ceux qui loin^ 
berit dans des iiiouvemens (épileptiques. 

Le suc dcépurd de morgeline, à la dose d’une once dans 
petit bouillon, la poudre de ses feuilles s<<chdes h l’ombra 
h une drachme, ou la décoction d’une poigiidc dans une clio.. 
pine d’eau , sont les doses ordinaires. L’usage exldricur 
cette plante est utile pour nettoyer les plaies et les ulcèrtîs! 
Suivant Euniuller , cette herbe , pildc et appliqude sur 
mamelles , rdsout le sang coaguld. 

MouKO^•. Plante annuelle dont il y a deux espaces en usage 
en médecine^ savoiç celui i Heur rouge ( Anagallis pheniceà 
Jlore, Tourii. Anagallisarvensis an ) , et celui à llem- 
bleue qui n’est qu’une varidtd du premier (^Auagallis cerulcç^ 
Jlore^. Ces deux mourons, distiiiguds improprement eu initie 
ot femelle, puisque la Heur de chacun est hermaphrodite 
naissent dans les champs, dans les vignes , dans les jardins - 
ils Heurissent presque tout l’dtd. Quand ou ordonne simple* 
ment Yanagallis , on entend toujours parler du rouge. L’i,„ 
et l’autre moufen est amer, chaud , dessiccalif, détersif 
aslriugenl. Il est mis au nombre des vulnéraires, et rdcoiu_ 
mandé par quelques auteurs contrôla morsure du chien eiir»^ 
gd et de la vipère : on fait boire au blessé un verre de vin ~ 
dans lequel le mouron a bouilli Idgèreinent ; on en lave 1,.* 
blessures, et on applique riierbc par-dessus; on l’ernploj* 
aussi tant inUéricurement qu’extdrieureracnt (lans la goinj 
et dans la manie. Hartman, pour guérir la manie, fait pretç. ^ 
(1er un vomitif d’une infusion d’antimoine , et ensuite ij p. i' 
user au malade de la décoction de mouron rouge pem],.^*,**’ 
plusieurs jours. Le mouron est salutaire dans la mélaijcjji^l**' 
dans les délires des fièvres ardentes et malignes. C’est ans • 
lin excellent vulnt'raire dans les plaies r(érentes, suivant l’ex.* 
périence de Potier , qui dit que la décoction du mouroi, •' 
fleurs rouges calme les douleurs des vieilles plaies , qui 
ordinairement accompagnées de clialcurs et de convulsinii,j 
il fait cuire le mouron avec dos feuilles de roses , pu^ il 
jilique le tout. Mynsicthus assure que ce même mouron est 
un excellent céphalique. Ou a guéri des écrouelles ouverte 
en instillant dedans du jus de mouron’i fleurs rouges broyé * 
et en appliquant le marc par-dessus. Son eau distilhée (.gt 
très-bonne aux inflammations , nuages et ulcères des yeu^ 

îV son défaut, on peut appliquer l’herbe pilée , ou instiller sojj 
suc dans les yeux. * 

Mousse d’arbre ( Muscus arboreus, slye Usnea offiQf 
fiantm'). La meilleure mnuss(! est celle demelèze, dopi,, ^ 




MOUT 475 

Oc pcsse cl de sapin j celle de peuplier ensuite , mais la blaii- 
clie, car la noire ne vaut rien ; et enfin, la meilleure de toutes 
est celle de chêne. I.a mousse d’arbre est si'che , astringente , 
et mifdiücrement froide. La plus odorif'rante est celle qui 
se trouve sur le cèdre. Le vin où la mousse bl.->riche aura 
trempé pendant quelques jours fait dormir profondément, 
fortitie l’estomac, arrête les vomissemens, et resserre le ven¬ 
tre. tlle est très-bonne dans les remèdes qu’on ordonne ponr 
le ciTPiir h cause de son odeur agréable. On en donne une 
demi-drachme de rodoriférante dans du vin ù ceux qui ont 
difficulté d’uriner. Une prise de trois drachmes fait vider 
l’eau aux hydropiques. La poudre de mousse arrête le sang. 

Mousse de terre (^Muscus vulgatissimus, Tourn. ). Les 
feuilles sont menues comme des cheveux bien fins , molles , 
vertes , et quelquefois jaunâtres ; elle rampe, et couvre les ter¬ 
res maigres , stériles, liumidos, dans les bois, dans les forêts , 
sur les pierres , dans les déserts. Elle est astringente j appli¬ 
quée , elle arrête les hémorragies. 

Mousse terrestre (/^opod/um c.lavatum, Linn. i564). 
Plante qui jette du longs sarmens, faits comme des cordes , 
garnis de petites feuilles , d’où naissent d’autres petites bran¬ 
ches garnies de même. Toute la plante est rude au toucher ; 
elle rampe , jettant de petites racines cnpilleuses , comme le 
lierre. Vers le mois de juin , elle produit au bout de ses sar¬ 
mens des chatons presque semblables à ceux des coudriers 
qui sont de couleur jaunâtre. Elle croît dans les bols , aux 
lieux sablonneux et pierreux. D’après Matthiole , toute la 
plante est bonne pour la gravclle, car l’expérience a démontré 
que, si 011 boit le vin de sa décoction , ou fait sortir la pierre 
des reins ; l’eau distillée de toute la plante fait le même effet. 
La mousse terrestre est propre pour exciter l’urine , pour 
arrêter le coiirs de ventre , pour le scorbut ; elle a coutume 
d’être chargée de certaine farine qu’on appelle autrement le 
soufre de la mousse \ qui sert exlé^rieurcmcnt pour guérir les 
ulcères sordides et les écorchures ; mêlé .avec la poudre d’en¬ 
cens et de colophane, il est admirable pour arrêter les hé¬ 
morragies. 

Moutarde , Sénévé. Plante dont il y a trois espèces prin¬ 
cipales : une dont les feuilles sont semblables celles de la 
rave ( Sinapis rapi folio , Tourn. Sinapis nigra , Linn. q55 ) ; 
une autre ii feuille d’ache ( Sinapis apii folio , Tourn. Sina¬ 
pis alla , Linn. cfif). On les cultive toutes deux dans les 
champs et dans les jardins ; la semence de la première espèce 
est rousse ou noirâtre, et celle de la seconde est blanche. La 



4^6 MOUT 

troisième espèce ( Sinapis crucae folio , Tourn. Sinapis ar^ 
vensis, Linii.g^ri ),croît aux lieux rudes , pierreux , humi_ 
des , maritimes ; clic a les feuilles semblables à celles de la 
roquette et sa semence est rougeâtre. La semence de moulard« 
est chaude et dessiccative, apèritive , stomacale, aiiti-scorbu_ 
tique , hystérique , incisive , atténuante. Son principal usage 
est pour réveiller l’appétit. Dans les affections hypocondria- 
t[ues , dans la fièvre quarte causée par un mucilage tartareux 
on en donne une drachme avant le paroxisme; elle convient 
aussi au scorbut, au calcul et pour purger la tête. La in<iu.. 
tarde est excellente pour corriger le sel acide fixe , volatiliser 
le levain de l’estomac, et cuire plus parfaitement les alimens. 
La moniardc se prépare en pilant la semence avec du vin 
doux , ou avec du vinaigre jusqu’à consistance requise j ainsi 

S réparée , elle aiguise l’appétit , et perfectionne la digestion 
es alimens. 

Lorsque le mal hypocondriaque occupe la rate , et qu’ü 
y a tumeur , squirre , enflure ou obstruction de cette par¬ 
tie , la semence de moutarde y est très-salutaire tant intérieu¬ 
rement qu’extérieurement. Barlholin s’est servi heureusement 
de la semence de moutarde pilée avec de Turine, pour appli. 
qiicr en forme de cataplasme sur la région de la rate dans une 
tumeur dure et squirreusc de ce viscère. La moutarde est 
encore admirable , prise intérieurement , pour la cachexie 
sur-tout celle des jeunes filles , jointe à l’obstruction du 
inenstrucl. Les matelots , en s’embarquant, font provision 
de semence de moutarde pour sc préserver et se guérir du 
scorbut. Pour sc préserver de l’apoplexie , il faut en preinJi-g 
tous les matins une pincée à jeun , seule ou dans quelque 
véhicule approprié j ce même remède est bon dans le vei ii/re 
et (laits les calarres , sur-tout pour les vieillards. Cette 
même semence convient à la suffocation de matrice , (jui est 
une espèce de mal hypocondriaque , cl aux maladies sopo_ 
reuses. L’huile tirée par expression de la semence de mou¬ 
tarde est propre pour la* paralysie , et pour résoudre le» 
humeurs froides. 

I.a graine de moutarde est un puissant sternutatoire et u,j 
nifÀchicatoirc des plus efficaces. On enferme une drachme de 
celte graine dans un linge, après l’avoir concassée légèrement 
et on la fait mâcher aux malades menacés d’apoplexie ou dç 
paralysie j ce remède les fait cracher abondainmeut , et sou¬ 
lage aussi ceux (jui ont la tête pesaute et chargée de pituite. 
Ainsi la graine de moutarde est utile dans les affections so¬ 
poreuses et léthargifj^ues j elle est bonne aussi aux personne» 



MUGI 477 

sujettes aux vapeurs hystériques et hypocondriaques. Dans 
les pâles couleurs , dans le scorbut et dans les indigestions , 
011 l’emploie avec succès. 

La moutarde préparée , approchée du nez des personnes 
de l’un et de l’autre sexe sujettes aux vapeurs, les soulage 
dans leurs accès ; elle réveille aussi les léthargiques. Le ca¬ 
taplasme suivant est un bon résolutif, propre dans la goutte 
sciatique , les rhumatismes et les tumeurs squirreuses. Faire 
frire des poireaux avec du fort vinaigre , après les avoir ha¬ 
chés menus , et lorsqu’ils seront cuits , les saupoudrer avec 
de la graine de moutarde pilée j si on y en ajoute beaucoup, 
ce cataplasme deviendra un vésicatoire assez caustique. Quel¬ 
ques-uns en font un avec la fiente de pigeon , la moutarde et 
la térébenthine, pour l’appliquer dans les endroits où la goutte 
se fait sentir j mais Chomcl pense qu’il faut attendre que 
riuÜammalion soit passive. La graine de moutarde est bonne 
pour les engelures crevées , soit en la brûlant sur une pelle 
chaude et exposant le pied ou la main sur la vapeur , soit 
en frottant légèrement la partie malade avec la moutarde 
ordinaire. Elle entre dans la composition aurea alexandrina 
de Nicolas d’Alexandrie, et dans l’emplâtre vésicatoire. 

Mucilage {JHucilago. ^iscositas). Corps gluant et épaif. 
Il se fait avec des racines et semences pilées au mortier , in¬ 
fusées dans de l’eau chaude , cuites et coulées â tr.avers une 
forte toile. Les racines dont on se sert sont de guimauve, — 
de mauve, — de grande consoude j les semences sont celles de 
psjlliuin, — de lin, — de guimauve, —de mauve,—de coings. 
Les mucilages, entrent dans la composition de plusieurs ein- 
j)lâtres : on eu fait aussi avec des gommes et des fruits, comme 
gomme arabique , gomme adragaut, colle de poisson, coings , 
figues , etc. 

Mucilage de colle de poisson. Couper par petits morceaux 
une once de colle de poisson , la mettre dans un petit pot , 
verser dessus une chopiue d’eau chaude , laisser infuser la 
matière, l’agitant de temps en temps jusqu’à ce qu’elle soit 
entièrement dissoute , et qu’il se soit fait une colle. Si l’hu¬ 
midité SC consume trop tôt , et qu’il n’y en ait pas assez pour 
dissoudre la colle de poisson appelée icltllijcolla , on peut y 
ajouter un peu d’eau chaude. 

JLe mucilage est très-bon pour ramollir les duretés; on le 
fait entrer dans plusieurs emplâtres. > 

Mucilage émo/ûemcommim. Couper quatre onces dé ra¬ 
ciné de guimauve par pe.tits morceaux , les concasser et les 
mettre dans un pot de terre vernissée, avec une once de 



4n8 M U G U 

semence tle lin , et autant de celle de feiiu-grcc ; verser par¬ 
dessus une pinte et demie d’eau chaude , et après avoir couvert 
le pot , le placer sur les cendres chaudes , ou sur un peu 
feu pour entretenir la chaleur pendant dix ou douze heures - 
ensuite faire bouillir doucement l’Infusion dans le même poj 
couvert, jusqu’il la diminution de la moitié, ou jusqu’il cg 
qu’elle soit en mucilage, qu’on coule avec expression. 

11 est propre pour ramollir les duretés , pour calmer lo* 
douleurs, pour adoucir; on en peut faire des fomentations 
chaudement. 

MücinAGE pour arrêter les hémorragies. Mettre une demi., 
once de semence de coing et autant de celle de psyllium, ou herbe 
aux puces , dans un pot de terre , verser dessus six onces 
d’eau de plantain , et autant de celle de roses ; couvrir le pot 
et le placer sur les cendres chaudes dix ou douze heures 
puis faire bouillir l'infusion doucement dans le même pot cou¬ 
vert, la remuant de temps en temps avec une spatule d’ivoire 
ou de bois , jusqu’il la consommation du tiers de la liqueur 
et qu’il se fasse un mucilage , qu’on coule au travers d’une 
étamine avec ex^presaion. 

Il est propre pour arrêter le crachement de sang et le® 
autres hémorragies ; on le mêle avec parties égales de sirop de 
coing ou de roses sèches , et on eu prend une cuillerée ponj. 
chaque dose. 

MucinAGE pour les fentes et les crevasses des mains , des 
lèvres, des mamelles , etc. Faire macérer il un feu très-doux 
dans une raisonnable quantité d’eau de rose, deux gros de 
gomme adragaut blanche , pulvérisée subtilement ; en 
mucilage, dont on oint le mal dans le besoin. 

Mufle de veau ( Anthirrinurn vulgare, Tourn. Anthir^ 
rinum inajits , Linn. ). Cette plante vivace qui croît sans cul~ 
ture dans les terres incultes, sur les vieux murs, passe pour 
vulnéraire , et on l’emploie en décoction. La racine de ceitg 
plante est bonne pour adoucir les fluxions qui tombent sur 
les yeux. 

Muguet ( Lilium convallium album , Tourn. Convallarid 
majallis , Linn. 451 ). Plante qui croît dans les bois , aux 
vallées et aux lieux ombragés et humides, et dont la fleur est 
en usage en médecine. Le muguet est chaud , dessiccaiif gj 
céphalique. On emploie ses racines et ses fleurs, mais partie^, 
lièrement les fleurs qu’on ftiit sécher à l’ombre, et qu’on ré¬ 
duit en poudre ; c’est un slernutatoire assez puissant qu’o,^ 
ordohiie pour décharger le cerveau dans la paralysie et dans 
les fluxi.ms de la tête , sur tout dans l’épilepsie et dans 




MULE 479 

vertiges. Les racines de cette plante excitent rëternuement 
avec plus de violence. On distille les fleurs , et on en fait une 
conserve. L’eau distilhfe se donne h quatre onces , et la con¬ 
serve à demi-once. L’esprit tirii des fleurs par leur infusion 
dans l’cau-de-vie, ou l’esprit-de-vin ( alcohol) , est propre à 
calmer la frayeur des hypocondriaques , et h ranimer les per¬ 
sonnes (‘puisées par les femmes. Simon Fauli s’en servoit pour 
l’t'pilepsie des enfans dont il oignoit l’t'pine du dos. 

Ou prépare le suc de muguet en forme d’huile , en remplis¬ 
sant de fleurs de muguet un vaisseau qui se ferme bien avec 
son couvercle , qu’on enfouit dans un tas de fumier, jiisqu’ir 
ce que les fleurs se rtfsolvcntcn suc. 11 estauodin,-et excellent 
contre la goutte et l’herpe. 

Muguet des bois , ou petit Muguet ,ou Htipalique dtoil(^e, 
espèce de gratteron (^Aparina lalifolia , humilitT, inonlana , 
'l’ouru. 114- Asperula odorala , \Àm\. i5o ). Cette plante .a 
racines vivaces , ainsi nommée parce (jue ses feuilles sont 
rangées autour de sa tige en forme d’étoiles, croît aux lieux 
montagneux et dans les bois ; elle rend une odeur très-douce 
et agréable. Elle est chaude et dessiccative , ou plutôt tem¬ 
pérée; elle est propre au foie et au cœur. Son usage principal 
est dans l’obstruction du fl ic, dans la jaunisse et dans les ch.a- 
leur du foie pour lesquelles on l’applique aussi extérieuremeut. 
Les Allemands en mettent infuser en mai dans leur boisson 
à laquelle elle donne une agréable saveur; elle réjouit et for¬ 
tifie le cœur et le foie mal disposé ; prise en infusion ou eu 
décoction , elle excite Turinc , les mois , et h.âte l’accouche- 
incnt. On l’applique avec succès sur les plaies, sur-tout quand 
la fièvre et l’infiammation y surviennent. 

Muuet ( Mulus'). Animal .assez connu ; la femelle s’appelle 
mule ( inula ). L’ongle ou la corne du mulet c^t propre pour 
arrêter le flux des menstrues et les autres hémorragies ; on 
en donne intérieurement depuis un demi-scrupule jusqu’à deux 
scrupules ; on en fait aussi des fumigations. Le sang (le mulet, 
ou plutôt de mule , enduit, guérit les verrues. Le vin dans 
lequel on a mis infuser les verrues d’un mulet est bon à boire 
contre r(fpilepsie. L’urine avec sa bourbe , guérit les cors des 
pieds, et est très-salutaire à la goutte. La fiente de mulet arrête 
le flux menstruel et la dyssenterie , apaise la douleur de la 
rate et excite la sueur; et pour cette raison on en fait infuser 
quelques pelotes toutes fraîches dans un verre de vin blancsur 
des cendres chaudes pendant quelque temps, ensuite on passe 
le tout par un linge , 011 fait avaler la colaturt^à un pleuré¬ 
tique , ou le couvre bien , il sue abondamiceut, et guérit par 



48o M use 

ce moyen, sans le secours de la saigin^e. Au défaut de fiente 
de mulet, on peut se servir de la niênie manière de celle dii 
cheval. Pour les autres maux ci dessus marqués, la dose de 
fiente de mulet séchée et pulvérisée, est , depuis un scrupule 
jusqu’à une drachme , prise dufis un véhicule convenable. 

Mumie {Afvmia ). Vojez au mot Honunc. 

Muriek (^Miirus nigra aut alba , Liiin. i Sgb). Arbre grand 
et ranieux dont il y « deux espèces , le blanc et le noir , sui_ 
vant la couleur de ses fruits -, le noir est le plus usité ; on les 
cultive dans les jardins. L’écorce de la racine est chaude et 
dessiccative , amère , abstersive et astringente ; elle désopilç 
le foie et la rate, lâche le ventre et tue les vers larges , elle a 
une grande amertume. J.es mûres blanches sont peu usitées 
leur saveur étant fade et désagréable. Les mûres noires avant 
leur maturité sont rafraîchissantes , dessiccatives et trôs-as~ 
tringentes. Leur usage interne sert dans toutes sortes de flux - 
savoir , la diarrhée, la dyssenterie, le crachement de sang, Ig 
flux menstruel. I.’usagc externe sert en gargarisme dans les 
inflammations de la gorge et de la bouche, et les ulcères des 
mêmes parties. Les mûres dans leur maturité sont rafraîchis^ 
santés et dessiccalives , elles purgent ; mangées au comment 
cernent du repas , elles étanchent la soif et excitent l’appétit 
elles nourrissent peu et sônt aisées à se corrompre, elles adoni 
fissent la poitrine. Le jus de mûres noires en maturité impriinç 
aux doigts une couleur difficile à effacer, et qui disparoît 
d’abord qu’on les frotte avec d’autres mûres vertes. La décoc, 
tion de feuilles de mûrier seules , ou avec de la racine eu gar¬ 
garisme , guérit le mal de dents. 

On faitavecles mûres noires un sirop très-utile pour adoucir 
lesâcretés de la gorge et de la poitrine ; on en mêle une cuil¬ 
lerée dans un. verre d’eau. On ordonne ce sirop sous le norn 
de diamorum. Pour le faire composé , ou y ajoute du verjus 
de la myrrhe et du safran. Cordus le faisoit avec le suc 
mûres , le suc du fruit de ronces , de framboises , de fraises 
et du miel , et ou les emploie daus les gargarismes pour les 
ulcères de la bouche et de la gorge. L’écorce et la racine du 
mûrier sont délersives et apéritives en décoction. L’écorce du 
mûrier , mise en poudre et prise en bol , liée avec le siron 
d’absinthe , à la dose d’un demi-gros, est très-Lonne contre 
vers solitaire. 

Muscade et M\c.is{Moschata, sivenuxaromatica). L’ar¬ 
bre qui porte la' noix m uscade croît dans l’Asie , dans les îl^.^ 
Molusques, et particulièrement dans celle de Banda. Sou fruj^ 
est comp ié de d^ux enveloppes et d’un noyau ou aiuarido . 



M Ü S C 48t 

k première enveloppe est ('paisse et ( harnue, comme celle de 
de la noix ordinaire ; la seconde est mince et tendre , elle 
couvre immédiatement la muscade comme un r((s(!au , et s’en 
S(<pare dans sa maturité , après que la première i corce est ou¬ 
verte et tombée. Cette deuxième écorce s’appelle mac/s, ou 
improprement Jleur de muscade; elle est d’im j;,une rou¬ 
geâtre et orangé , d’une odeur très-agréable , et fimniit une 
buile excellente pour les douleurs et les tumeurs dai.s les join-- 
turcs. L’amande qui occupe le centre de ce fruit est la tuus- 
cade dont on se sert si communément dans la cuisine, et ejne 
tout le monde connoît. Les Indiens L'iit conlin' ce fruit avec 
ses enveloppes , comme nous faisons les noix j mais elles sont 
dangereuses, car ceux qui en mangent avec excès tombent 
dans des assoupissemens léthargiijues. 

La muscade est céphalique , cordiale , hystérique , stoma-* 
chique et carrainative; elle fortifie le cteiir et le cerveau , ré¬ 
tablit le cours du sang et des esprits ; elle pousse les mois , 
arrête la diarrhée , le vomissement, et dissipe l,es vents ; elle 
apaisse le cours de ventre , et devient anodine et assoupissante 
lorsqu’elle est rdtie et d(*pouillée de son huile ; car le marc des 
amandes pilées et pressées, donné à un demi-gros , est astrin¬ 
gent et propre dans la djssenterie ; elle remédie à la lipothy¬ 
mie et à la jialpitalion de coeur, diminue la rate et arrête les 
fleurs blanches. La poudre de muscade, prise dans un jaune 
d’œuf, est excellente dans la lienterie. 

On râpe la muscade , et on la donne en poudre Jusqu’i 
quinze ou vingt grains en bol avec la conserve d’absinthe, 
pour arrêter le vomissement. Le remède suivant a souvent 
réussi à Chomel pour cette maladie et pour fortifier l’estomac. 
Mettre en poudre muscade, girofle , canelle, et poivre de cha¬ 
cun deux gros, faire ensuite rôtir une croûte de pain de la 
longueur et largeur de la main , la' tremper dans le vinaigre 
pour l’amollir , l’égoutter et la saupoudrer du côté de la mie 
avec la poudre ci-dessus , puis l’appliquer sur la région de 
l’estomac , après l’avoir présenté au feu j couvrir le ventre 
d’un linge chaud avec une bande qui tienne cette croûte eu 
état ; ce remède est bon pour la colique venteuse. 

A- la lin de l’accès d’une fièvre intermittente , quinze mus¬ 
cades dans un verre de vin, avec deux gros de sucre, provo¬ 
quent et soutiennent une sueur abondante , et qui emporte 
la fièvre, si le malade a été préalablement saigné suflisamment 
et bien évacué par haut et par bas. Tout le monde connoît 
le frustratoire du vin , de la muscade et du sucre. I.es mili¬ 
taires croient qu’une noix muscade , avalée sur le champ de 

II. 5 



48'j M Y R A 

Lataille , lorsqu’on a ÔK; blesst? ,pt'ul: garantir de Ja gangrène 
une plaie dont Ic paiisemeul scroit trop retarde. 

On tire par expression l’huile de muscade qui a les 
vertus ; on en frotte l’estomac et les parties nerveuses qui sont 
foibles. .Celte huile est einployc<e dans la th(<riafiue ntforindc , 
dans les pilules de (iharas qui sont propres pour la coliffu^^ 
La noix muscade entre dans les tabh ttes stoniaclnques, Jan.s 
la poudre aromati(|ue rosat , et dans la poudre réjouissante. 
Le macis a les mêmes vertus , et entre dans les mêmes con,- 
positions j et outre cela , fui l’emploie dans la poudre contre 
l’avortement, et dans celle contre la dyssenterie j U entre 
aussi dans l’orviêtau , dans le diapht'uic et dans la bdnêdicte 

laxative. 

Myrabolans , ou Mirobolans ( Mjrobolani ). Fruits gros 
comme d.es prunes , qu’on apporte des Indes où ils croissent 
principalement vers Coa , aux environs de Dêcan et de Ben¬ 
gale. 11 y a cinq espèces de niyrobolans , qui sont les citrins^ 
les chébules, les bellirics, les emblics et les noirs ou indiens. 
Les myrobolans citrins sont ceux de tous qui sont le plus eu 
usage dans la médecine. 11 faut les choisir bien nourris 
pesaus , durs , de couleur jaunâtre , d’un goût astringent 
assez désagréable. I.es chébules doivent être gros, bien nour¬ 
ris, de couleur jaunâtre obscur, d’uu goût astringent tirant 
sur l’amer. Les bellirics doivent être choisis gros , bien nour 
ris , entiers , de couleur jaunâtre , unis et doux au toucher ' 
d’un goût astringent. Les emblics sont apportés coup,(s pj, * 
quartier, séparés de leur noyau , et séchés. 11 faut les choisi,, 
nets , sans noyaux , noirâtres eu dehors , gris en dedans ' 
d’un goût astringent , accompagné d’un peu d’âcreté. 
Indiens s’en servent pour verdir les cuirs et pour faire de 
l’encre. Enfin les noirs ou indiens doivent être bien nourris 
noirs, d’un goût aigrelet et astringent. Les myrabolans de 
toutes les espèces sont légèrement purgatifs et astringeus 
à peu près comme la rhubarbe ; mais ou estime les citrins 
propres pour purger particulièrement l’humeur bilieuse ; les 
indiens pour purger la bile noire ; les chébules , la pituite et 
la bile ; les bellirics et les emblics purgent la pituite seule. 
La dose est de six drachmes â une once et demie. Les myrabo¬ 
lans purgent avec quelque astriction , et on ne les emploi,, 
guère que dans les diarrhées , et les autres Ilux où il 
purger , déierger et resserrer en même temps. On les joint 
û la rhubarbe dans la dyssenterie et dans la diarrhée maligne 
dans le flux hépatique , etc. Il u’y a que la pulpe et la partie 
la plu* subtile qui purge j l’écorcc ou la partie la plus gros.. 



M Y H R 40 - 

siire resscrn;. En infusion , ils piirgont sans asiriclion , ot la 
liqueur la plus pri>pre est le petit lait. Lorstju’on les donne 
en substance, ou dans une forte décoction , ils sont purgatifs 
et astringens en m6nie temps. Si on les torrt<fîe tant soit pcv, 
ils resserrent sans purger , sorte que les effets cli.angent 
suivantles prtfparations. Ils entrent dans la confection Ilaniec, 
dans les pilules tart.arées de Quercdtan , dans celles dVsule 
de Fernel, dans le sirop magistral et dans celui de funieierre. 

Myrbhe ( Mjrrha ). La myrrhe est une résine qui coule 
par incision d'un arbre qui croît en Afrique, dans l’Arabie , 
chez les Abyssins et chez les Trogloditcs. La plus belle est 
en morceaux transparens, d'un rouge foncé et rouillé ; elle 
se met en poudre aisément dans les doigts : son odeur est 
assez forte , et son amertume considérable ; celle qui est 
noir.itre , et reinplie de terre et de saletés , est à rejeter. Le 
véritable stacté des anciens est cette liqueur précieuse qui se 
trouve dans le centre des gros morceaux de myrrhe, lors¬ 
qu’elle est récente, ou, suivant Dioscoride , le stacté est une 
préparation de la myrrhe dissoute dans un peu d’eau. Celte 
drogue ne se trouve point ; celle qu’on vend sous ce nom est 
artificielle. 

La myrrhe est un bon remède pour lever les obstructions 
des viscères, pour pousser les mois , et pour les autres mala¬ 
dies de. la matrice ; elle est utile dans la colique, la toux , 
l’esquinancie , la pleurésie , les frissons des fièvres ; elle tue 
les vers , soulage dans le cours de ventre et dans la dyssente- 
rie. On l’ordonne en bol , en pilules , en opiat , comme la 
gomme ammoniaque ; elle se met plus facilement en poudre 
qu’elle , et la dose est la même. On tire l’extrait de myrrhe 
avec l’eau-de-vie , ou l’esprit-de-vin ( n/co/io/). L'huile par 
défaillance se fait par le moyen des oeufs durs , comme l’en¬ 
seigne Léinery dans sa cliimie ; on tire aussi l’esprit et l'huile 
par la cornue au bain de sable. La inyrrlieTest employée avec 
succès extérieurement, étant très-résolutive et vulnéraire; 
elle est propre h résister à la pourriture et ii la carie des os. 
Son usage est contre le feu sacré , la gangrène , les tumeurs, 
les plaies récentes et invétérées , sur-tout celles de la tête , 
eonü-e les ulcères et la corruption des parties internes ; m⬠
chée et avalée insensiblement , elle guérit la puanteur de 
l’haleiiie. La myrrhe en poudre, enveloppée dans une toile 
d’araignée , et mise dans la narine , arrête le sang qui coule 
du nez. 

Elle entre dans la thériaque d’Androniaque , dans la con¬ 
fection d’hyacinthe, le pliiloiiium , les pilules d’agaric , les 





484 AI Y R T 

cailioliques de Potier , l’huile de scorpion compostée , c{ 
l’élixir de propriété de Paracelse. Ou prépare des trochisqucs 
de myrrhe. Elle est aussi employée dans plusieurs eiiiplitres 
et oiigueiis, entre autres dans le martiatum , l’onguent des 
apOtres , l’emplâtre divin ,celui.de mélilot, l’eiuplâlic styp- 
tique , Voxjcroceum , etc. 

Myrte , ou Meurte (^Mjrthus cornmunis iialica , Tourn. 
Mjrthus cornmunis, Linn. (>75). Arbrisseau toujours vert 
et odorant , dont il y a beaucoup d’espèces qui difl'èrent par 
la grandeur de leurs feuilles, et par la couleur de leurs fruits, 
dont les uns sont blancs , et les autres noirs. Le myrte est 
dessiccatif et astringent. L’usage interne est rare , excepté 
dans le flux de ventre et le crachement de sang, l.es feuilles 
de myrte corrigent la puanteur des aisselles j appliquées en 
forme de poudre, elles arrêtent la sueur ; en forme de Iriction 
elles soulagent les membres catarrciix ; remédient au cours de 
ventre , guérissent la puanteur de l’baleine , apaisent l’hé¬ 
morragie du nez, et guérissent le polype avec du miel et du vin. 

Les feuilles, et les fruits ou baies appelées mjrtilles , sont 
en usage intérieurement et extérieurement, et ont la pro¬ 
priété de resserrer. On emploie principalement le sirop l'ait 
avec le suc des fruits , qu’on ordonne depuis une demi-once 
jusqu’à une once dans les julcps ou potions astringentes et 
rafraîchissantes. Dans les pertes de sang des femmes , le sai¬ 
gnement de nez , et le flux excessif des hémorroïdes ,‘ce sirop 
est excellent , ainsi que dans le cours de ventre et dans la 
dyssenierie : on fait avec les feuilles de myrte échauff,!^^ 
des fomentations très-utiles dans les foulures de nerfs et U-a 
luxations ; ou bien on emploie leur décoction pour les niê- 
ines usages. Le suc de myrtille, épaissi en forme de rob , se 
donne h deux gros ou demi - once dans les mêmes maladies 
que le sirop. 

La décoction ou l’eau distillée des feuilles et des fleurs de 
myrte est délersivc , astringente, propre à fortifier les par¬ 
ties , et sur-tout les gencives j elle convient , en gargarisme, 
à tous les maux de gorge. I.e vin dans lequel on fait bouillir 
les baies de myrte est très-bon pour les rapports aigres 
pour le hoquet, pour le relâchement de la luette, la chutu 
du fondement et de la matrice. 

On prépare une huile , par l’infusion des baies de myrte 
dans l’huile , qu’on appelle oleurn mjrlillorum, pour la dis¬ 
tinguer de celle qu’on fait par l’infusion des feuilles , qu’on 
appelle olcum mjrti : l’une et l’autre servent pour fortifier 
les membres : on en fait une onction sur l’estomac, dans le» 



N A T U 485 

vomissemens et clans les cours de ventre. L’huile des baies 
est pr(<ft*rable Ji celle des feuilles. 

Ces fruits ont doniid le nom au sirop de myrte coinposd de 
Mdsud : ils entrent dans les irochisques de ramich du même 
et dans l’onguent styptique de Feruel. 

N 

jX" APF.I.. Voyez Aconit. 

Naiicotiqtjes , ou Stupéfactifs ( Narcotica'}. Remèdes 
qui apaisent les douleurs en excilant le sommeil et ôtant le 
vif sentiment de la partie; entre lesquels on met la racine 
et les feuilles de jusquiamc , la racine de mandragore , les 
feuilles de pavot blanc et de solanuin sotnniferum ; les fleurs 
aussi de jusquiameet de pavot blanc , desquelles on prépare 
le sirop appelé diacodiutn, qui se donne jusqu’à une once, 
avec la décoction de feuilles de laitue et les fleurs de nénu¬ 
phar , pour exciter le sommeil. Mais entre les remèdes nar¬ 
cotiques , il n'y en a point de plus propre ni de moins cher 
cpie Vopiurn , qui, étant préparé, est appelé laudanum ; il 
eveite doucement le sommeil, il convient ît la toux sèche, 
il arrête le crachcincnt et tout flux de sang immodéré, comme 
aussi toutes les grandes évacuations, la diarrhée , la dyssen- 
terie ; et il est si puissant , qu'il semble engourdir la plus 
véhiiinente douleur, qui ne cède pas ordinairement à d au¬ 
tres remèdes ; il se prépare ainsi. Faire dessécher sur une 
pelle chaude , ou dans un plat de fer-blanc sur le réchaud , 
une once d’opium bien conditionné , jusqu’à ce qu’il ne fume 
plus, le mettre ensuite dans un plat de fer-blanc ou d’ét.iiu , 
avec du bon vinaigre rosat , qui surnage la matière de deux 
doigts • Je faire digérer à petit feu , et sur la fin de la diges¬ 
tion y ajouter une drachme de poudre de la racine d’angéli¬ 
que ou Je souchet, et en former de petits boulons de deux, 
trois ou quatre grains chacun ; car ce remède se donne à celte 
dose à l’heure du sommeil dans une cerise confite, un pruneau 
cuit, ou un peu de conserves de roses liquides. 

Natüre , ou Bi.anc de Baleine {Sperrna ceti ) , que le» 
anciens ont cru être la semence de la baleine , et que Schro- 
der met au nombre des bitumes , n’a été connue , dit Ett- 
nmller , que depuis peu d’années ; Bartholin et les auteurs 
modernes nous ont appris qu’elle se trouvoit dans la tête 
d’une grosse baleine , dont il y a un grand nombre en Groen¬ 
land. Ce qu’on appelle semence de baleine ^ dit un curieux , 



486 NAT U 

SC trouve en si grande quantit(? dans des têtes de baleines , 
qu’uiic seule tête eu remplit des iiiuids entiers. C’est une ma¬ 
tière graisseuse et jautiilre , que l’on rend blauclie et rrislal- 
liiic en la coulant par un taïuis de soie, pour séparer certain 
excrément oléagineux qui s’y trouve quelquefois im'laugé j 
ou dissout la partie qui a été roulée dans une lessive irés- 
ârre , faite avec les cendres gravelées et la chaux vive j à force 
de remuer celte dissolution , elle blanchit comme du lait el 
jette une écume qu’on a soin de lever. nature de baleine , 
ainsi dépurée et séparée de la lessive , est desséchée h l’ombre 
et à l’air, et non pas au soleil. 

Voih'à la tiature de baleine dont on se sert, et qui n’a point 
été décrite par aucun auteur. Elle est ordinairement envoyée 
de Bayonne et de Saiul-Jean-clc-Eui. Ou doit la choisir en 
belles écailles blanches , claires , Inisaiilcs , car elle jaunit en 
vieillissant, et étant vieille , elle est plus capable de faire du 
jnal que du bien. Le blanc de baleine abonde en sel volatil et 
en soufre, ce qui est cause qu’il nage sur l'eau comme l’huile j. 
mais si ou le broie avec du sucre , il se dissout plus aisément 
dans les liqueurs aqueuses , pourvu qu’elles soient chaudes. 
Il se mêle facilement aux huiles ; et si on le délaie avec de 
l’huile d’amandes douces, on a un bon remède contre les dou¬ 
leurs internes ; il ne se fond ps avec la môme facilité dans 
les liqueurs spirilueuses. 

Les principales propriétés de ce médicament sont pour 
adoucir l’âcrcté des humeurs , pour tempi-rer les acides, pour 
relâcher les membranes trop tendues , pour ramollir les du¬ 
retés , pour calmer les douleurs , et en même temps pour 
résoudre et déboucher. On l’emploie aussi avec succès dans 
la coagulation du lait et du sang par les chutes ; ou autre¬ 
ment , dans la pleurésie , la péripueumonie j dans les diificul- 
tés d’uriner et dans la colique. 

George AVilhem prétend qu’il n’y a pas de meilleur remède 
contre les catarres sulToquaiis , qui , selon Ettmuller, ne sont 
pas une délliixion ou débordement de quelque matière séreuse, 
comme ou le dit, mais une coagulation du sang dans les vais¬ 
seaux du poumon, occasionnée par un acide contre nature qui 
cause des rcsscrreinens el le sentiment de suffocation dans 
celle rencontre j dans ces occasions , on délaie une demi- 
drachme el même une drachme de blanc de baleine dans tm 
peu d’eau d’hysope bien chaude ,'OU dans du sirop de cette 
plante , ou dans de l’eau ou du bouillon , qu’on fait boire au 
malade. Les enfans à la loainello sont sujets ces catarres , 
Cl pour les en délivrer , il n’y a <ju’à leur faire prendre dans 



N A V E 487 

une pelite quantité de lait environ la grosseur d’un pois de 
blanc de baleine , et puis les laisser dormir ; il dit avoir guéri 
par ce moyen plusieurs enfans qu’on avoii abandonnés comme 
morts. 

Ettimiller assure aussi que ce remède est souverain dans 
ces sortes d’occasions , et il le loue comme spt'eKique contre 
la coagulation du sang. 11 est difficile , ajoute Wilhem , de 
trouver contre la pleurésie un remède plus efficace. On délaie 
un demi-gros de ce blanc de baleine et sis grains de ca«o- 
reuin dans un jaune d’oeuf, on le fait prendre au malade, 
qui boit un peu d'eau de cerfeuil par-dessus. La dose ordinaire 
du blanc de baleine est depuis un scrupule jusqu’à uu gros 
pour les adultes , et depuis trois ou quatre grains jusqu’à 
huit pour les enfans. On le peut prendre seul en substance et 
sans aucun mélange. Quelques-uns le prennent dans de la 
bierre toute chaude , et s’eu trouvent bien. 

Navet, ou Naveau {Rrnssica /mpï(S,Linn.q^i ). Plante 
potagère dont il y a une espèce cultivée , et l’autre sauvage , 
qui ne diffère de la première que par sa racine qui est beau¬ 
coup plus petite. Elle croît dans les blés ; sa semence est 
pivférée en médecine à celle du navet cultivé. La semence du 
navet est chaude , dessiccalive , abstersive, apéritive, diges¬ 
tive, atténuante et incisive; elle résiste au venin, elle entre 
dans la thériaque d’Andromaque ; et on l’ordonne très-souveut 
dans les fièvres malignes et pétéchiales, en forme d’émulsion. 
La prise est d’une drachme, pour la poitrine , pour l’asthme, 
pour la plithisie, étant prise en décoction chaude comme un 
bouillon avec du sucre, ou en sirop fait avec du sucre et une 
forte décoction de cette racine, 

La meilleure manière de faire le sirop de navets est de 
les couper par rouelles après les avoir ratissés , d’en remplir 
un pot de terre , le couvrir ensuite , et le boucher exacte¬ 
ment avec de la pâle , le mettre au four après en avoir tiré le 
pain, l’y laisser pendant douic ou quinze heures , séprer le 
jus qui se trouvera au fond du pot, et sur quatre onces de ce 
jus mettre une once de sucre candi; la dose est d'une cuil¬ 
lerée , ou seule, ou mêlée avec un verre de tisane ou d’eau 
simple. Ce sirop a réussi dans des rhumes très-opiniâtres. 

La semence du navet est apéritive ; on eu prend deux 
gros , concassés et infusés dans un verre de vin blanc : celle 
du navet sauvage entre dans la thériaque, sous le nom de 
seinenbiiniados. Elle est cordiale ^ et quelques-uns la broient 
dans l’eau de chardon-béni ou de scorsonuère, au poids d'uu 



488 N E F L 

pros, et la donnent dans les fièvres malignes en émulsion , 
ainsi (juc dans la petite vt^role et la rougeole. 

Sclirader assure qu’un gros de cette semence est propre 
dans la suppressiou d’urine et la jaunisse, et que son liuile 
calme les tranchées des eiifaus. La pulpe de navet, passée au 
tamis et raéi('e avec du sucre , est utile dans la toujc et dans 
les Iluxions de la gorge. 

On se sert aussi extérieurement de la racine du n.avet r⬠
pée , appliquée eu cataplasme , pour digérer , résoudre , apa[, 
ser les douleurs. Les navets cuits sous la braise , appliquas 
derrière les oreilles, sur les carotides, font révulsion, et 
apaisent eflicacemeut la douleur des dents. Un navet cuit 
devant le feu comme une pomme, et appliqué, apaise la 
douleur de la goutte. Il est bon contre les engelures des 
talons et autres parties , mal qui paroît de peu de consé¬ 
quence au commencement, mais qui a souvent des suites 
dangereuses , comme la gangrène et l’exulcération des par¬ 
ties pour cet clfet on le peut faire cuire , et l’appliquer 
siinpleiuciit en forme de cataplasme sur les engelures. 

Navette. Semence d’une espèce de chou sauvage qu’ou 
appelle colsa; on cultive cette plante pour en avoir la se- 
menée, dont on lire une huile par expression qu’on .appelle 
finiïe de navette. Sa couleur est jaune, son odeur ii’est point 
désagréable , et sou goût est doux. Appliquée extérieurement 
elle est résolutive, adoucissante ; elle dissipe puissainmenî 
les venls eu clyslères, seule , ou .avec l’huile de lin ; elle est 
bonne contre la colique et les autres maladies venteuses 
et dans les constipaticiis désespérées, où les clyslères et les 
autres remèdes lie fout rien. 

NefLier. {Mespillus Sj'lvestris , Tourn. Mcspillus gernia- 
nica, Linn. 684'- Arbre de médiocre grandeur , dont le fruit 
s’appelle tièjle : il croît dans les haies, dans les buissons ; on 
le cultive aussi dans les, jardins où il porte des fruits plus 
gros. On les cueille en automne quand ils ont atteint leur 
grosseur parfaite , et on les met sur de la paille où ils s’amol¬ 
lissent , et deviennent bons à manger. I.es iièdes sont rafraî¬ 
chissantes, (lessiccalives et d’unesaveur austère: cl le resserrent 
et constipent puissamment, et sont contraires à l’estomac • 
les molles resserrent moins, sont moins nuisibles, mais plus 
sujettes à la corruption. On les emploie intérieurement lors, 
qu’elles sont encore vertes dans le flux de ventre , ladyssente- 
ric , le vomissement, la nausée ; et en général dans tous les 
cas où les fibres relâchées ont besoin d’être resserrées. Les 
nèfles confites avec du miel sont le plus eu usage, car elles 



N E I G 489 

sont plus agiv'ables à la bouche sans avoir perdu de leur 
aslriction. Forestus a apaisé plusieurs diarrhées très-opi¬ 
niâtres , et qui résistoient îi tous les remèdes , par l’usaqe seul 
des nèfles crues ; elles réussissent encore mieux dans la dys- 
sanlcrie. Les noyaux de nèfles réduits en poudre sont recom¬ 
mandés par plusieurs auteurs pour chasser la pierre dos 
reins , que cette poudre est capable de briser : on en peut 
donner une drachme dans un verre de vin blanc, après y 
avoir, infusé du soir au malin. Les feuilles ont les mêmes 
propri<'tés que les fruits, et les mêmes usages. On s’en sert 
dans les gargarismes pour les inflammations de la gorge. 

La tisane faite avec la décoction de bois de néflier , coupé 
par morceaux et bouilli quelque temps , est utile dans le flux 
de ventre lientc'rique. 

Les nèfles entrent dans le sirop de myrte composé de 
Mésuéjet les feuilles de néflier sont employées dans l’onguent 
de la Comicsse, que Varignana a proposé. 

Neige ( Nix). Elle est raréfianle, humectante, détersive, 
rafraîchissante , propre pour la brûlure , pour les ophtalmies, 
pour les inflammations. On distille une eau excellente pour 
éclaircir la vue des vieillards avec les fleurs de bluets macé¬ 
rés dans de l’eau de neige fondue, qu’on appelle par excel¬ 
lence eau de casse-lunettes, parmi les eaux distillées. Selon 
Bartholin , si on applique de la neige sur la chair à l’endroit 
où l’on veut faire un cautère , ou faire l’ouverture pour tirer 
la pierre de la vessie, sur-tout si c’est à un enfant, elle l’en¬ 
gourdit , et empêche qu’on ne sente la douleur. Mise sur les 
yeux affligés d’ophtalmie , cllcapaisc la douleur et la guérit, 
selon l’expérience du même , aussi bien que la douleur de la 
goutte de cause chaude,si on frotte l’endroit avec de la neige; 
appliquée sur une plaie , elle eu arrête promptement l’hémor- 
‘i'gie, et apaise les douleurs de tête, provenant de cause 
chaude Craton dit avoir vu de bons effets de l’application de 
l’eau de neige recueillie au mois de mars, qu’on avoit laissée 
fondre dans une bouteille de verre, pour guérir la rougeur 
et la douleur des yeux, ce qui est confirmé par l’expérience 
de Bartholin. .Selon Zarutus, la ngige, tenue dans la bouche 
et renouvelée de temps en temps , a apaisé de violentes 
douleurs de dents provenant de cause chaude. La neige est 
encore utile ù plusieurs autres maladies, qu’on peut voir 
dans le traité qu’en a fait Thomas Bartholin, qui prétend 
qn’on doit préférer celle de mars à celle des autres mois. Pour 
en avoir l’eau, on la met foudre d'elle-même dans la cave , 
et Payant passée ensuite par un linge blauc,on l’y conserve. 



i9( 

dej 


O N E R r 

peur qu’elle ne gèle, dans des vaisseaux de verre ou de grès. 

Nénuphah, ou Lis d’dtang , ou Volant à'eavi^Nj'mphaea 
alba, Touni. Litiu. ) Plante aquatique dont il y a deux 
espèces, une à fleurs blanches qui est pr<;fèrèe, et l’autre 
dont les fleurs sont jaunes. L’un et l’autre nénuphar naissent 
dans les marais , dans les étangs, dans les rivières, où leurs 
feuilles nagent sur la surface de 1 eau. La racine et la semence 
de nénuphar sont rafraîchissantes, dessiccativeset astringentes. 
Les feuilles et les fleurs sont rafraîchissantes et humides ; on 
se sert de toutes ces parties, particulièrement contre le flux 
de veutre, contre les âcretés d’urine, contre l’effervescence 
et la dissolution du sang. La racine est recommandée contre 
la manie; la prise est d’une drachme ù une drachme et demie 
en poudre. On se sert de la racine et des fleurs de cette plante 
dans les maladies où il est nécessaire d’apaiser le mouvemeut 
violent du sang et des esprits ; dans les fièvres ardentes , dans 
les insomnies , dans les inquiétudes et agitations d’esprit, 
dans l’ardeur et la rétention d’urine , dans l’inllammation des 
entrailles, on se sert avec succès de la tisane faite avec la 
racine de nénuphar. Le sirop préparé avec les fleurs , donné 
au poids d’une once dans les juleps et les potions rafraîchis- 
chissaiites, a les mêmes vertus. L’usage externe des feuilles 
et des fleurs est contre la chaleur des fièvres et les insomnies 
en forme de lotions aux pieds, ou eu mettant des feuilles 
sur les lombes, les tempes et les plantes des pieds. On fait 
une eau distillée des fleurs, un sirop simple par l’infusiou des 
fleurs, un sirop composé , une conserve de fleurs, un extrait 
de racines, une huile par l’infusion des fleurs, et l’onguent 
de nymphaen. Avec les calices et les étamines de ces fleurs 
on lait un miel qu’on donne ii deux onces dans les lavemens 
adoucissans et émolliens. 

Nerprun , Noirprun , ou Bourg-épine {Ratnnus caihar- 
tiens, aut soliUvus, I.inn. 279). Arbrisseau qui porte des 
baies molles, grosses comme celles du genévrier, vertes au 
commencement, mais qui noircissent eu mûrissant. 11 croît 
dans les haies, dans les bois et autres lieux incultes ; il aime 
les ruisseaux , les lieux humides ; on cueille son fruit quand 
il est mûr, en automne, vers le temps des vendanges. On 
doit choisir les grains gros, bien nourris, noirs, luisans, glu- 
lineux, nouvellement cueillis, succulens. Ces baies purgent 
la bile, la pituite, et spécialement les sérosités; elles con¬ 
viennent à la cachexie , à l’hydropisic , k la goutte, au rhn- 
^uatisme , k la paralysie. La dose des baies est de dix k vingt ; 
il est nécessaire de manger aussitôt qu’on les a avalées, afin 



N I E L 491 

qu’il SC rencontre dans l’cstoniac une substance capable 
d’('mousser racrimouie de leur sel ; car aulreracnt elles cxci- 
Icroient des Iranchées considA'ablcs. Quand elles sont 5(^01168, 
finies pulvf*rise , et la dose est d’une deuii-dracbiiic i une 
draclime et demie, incorporées avec de la conserve île fleurs 
d’oranger ou autre. En di'coctioii, la dose est de (juaranle ii 
soixante baies. On se sert plus ordinairement du sirop de 
nerprun ; la dose est d’une once '1 une once et demie. 

Quelques-uns appellent ce sirop sirupus domeslicus , ou 
sirupus de spind cervinû. 11 est en usage dans l’iiydropisie , 
la cachexie , la goutte , le rbumatisme et les maladies lon¬ 
gues et opiniâtres. Oliomel en a donne' îi des malades enlk's 
coiisidib'ablement , deux desquels avoient de l’eau cpanchde 
dans la capacitd du bas-ventre , et ils ont étd guéris j ils eu 
ont pris jasqu’h qnatre fois, de deux jours l’un, une once 
h chaque fois, avec, autant de manne dissoute dans une décoc¬ 
tion convenable. Sydenham a rcmarqud avec raison que le 
sirop de nerprun altère les malades considérablement ^ sur¬ 
tout quand on le donne seul, et qu’on n’a pas la précaution 
de manger un potage léger immédiatement après. Solénander 
s’en sert dans la goutté et le calcul. La décoction de ses baies, 
faite avec un demi-gros do crème de tartre, dans un bouil¬ 
lon :t moitié fait , bouillie pendant une demi-beure , purge 
doucement et sans tranchées. 

NiEni.E, Barbiche, ou Barbe de capucin, ou Toute- 
Epice ( ISigella arvensis coniuta , Tourn. Nigeüa arvensis f 
Liun. 755 ). Plante annuelle qui croît sans culture thius les 
champs, et qu’on trouve dans les blés, ,>iur-tout après la mois¬ 
son. La graine de cette plante est en usage en médecine ; sou 
infusion est api'ritive , et rétablit les règles ; elle est aussi 
incisive , et procure' l’expectoration : sa dose est d’uii gros. 
L’huile qu’on en lire, par expression eu par infusion , a les 
mêmes vérins. Dans la colirfue venteuse on fait une tisane 
avec les sommités de camomille, de mélilot et de graine de 
nielle. Cette semence est aussi très-propre à résoudre les 
matières glaireuses qui s’amassent dans les sinus de la tête , 
et fond les rhumes du cerveau et rcncbifréneineut ; pour cela 
on fait infuser une pinci^e de feuilles de marjolaine dans un 
verre de vin blanc , où l’on met un gros de graine de nielle ; 
on passe le tout par un linge, et on en respire par le nez. 
La graine de nielle entre dans le sirop d’armoise, dans 
l’élecluairc des baies de laurier de Rhasis , dans les tro- 
ebisques de câpres de Mésué , dans l’huile d« scorpion de 
Malhiole, 




N O L I 

Noix DF. GALLE, ou Galles ( Gallae). Excroissance qui 
naît sur un chêne du Levant. 11 y en a de deux espèces ([nj 
sont différentes par leur grosseur , leur figure, leur couleur , 
leur surface polie ou raboteuse et rude, l.es meilleures vien¬ 
nent d’Alep et de Tripoli. Il faut les choisir bien nourries 
et pesantes, non percées. Elles sont astringentes; donn-es 
en poudre , elles arrêtent promptement tout Ilux de ventre. 
On en fait entrer dans plusieurs emplâtres , dans les ongueus 
dans des injections , dans des fomentations. Pilées et'appli* 
quées , ou prises en breuvage avec du vin ou de l’eau , elles 
servent, selon Dioscoride, à la dyssenterie, lienterie, et â ceux 
qui sont sujets aux délluxions de l’estomac. Cuites , broyées 
et réduites en cataplasme , elles servent beaucoup aux apos- 
tumes chaudes , et aux relâchemens et descentes du fonde- 
nient et de la matrice. Si on a besoin d’une astriction médio¬ 
cre , il faut les faire cuire dans de l’eau ; mais s’il faut beau¬ 
coup resserrer, il faudra les faire cuire dans du vin j et plus 
on voudra resserrer, plus il faudra que le vin soit gros et rude. 
Les galles brûlées étanchent le sang, et acquièrent par la brû¬ 
lure une certaine inordacité et chaleur , et sont de beaucoup 
plus subtiles et plus dessiccatives que celles qui sont crues. 
Quand on les veut préparer pour arrêter le sang , il faut les 
mettre sur les charbons , et les laisser entièrement embraser 
puis après les éteindre dans du vin ou dans du vinaigre. On 
mêle la décoction de noix de galle avecla dissolution de vitriol 
Cf d’alun , pour empêcher la gangrène et pour déterger les 
ulcères ; cette décoction est très-noire. 

Noli me tangeue , sive Balsamina lutea. Espèce de balsa¬ 
mine , ou plante qui a , proche de ses feuilles , plusieurs 
petits nœuds remplis de suc , et les siliques ou fruits qui ren¬ 
ferment la semence s’ouvrent au moindre attouchement qu’ou 
leur fait, et la font sauter en l’air en manière de ressort , 
ce qui lui a fait donner le nom de noU me tangere. Cette 
plante croît dans les bois , aux lieux humides , ombragés. 
Prise en décoction ou en eau distillée, elle est très-apériiiyg 
propre pour faire uriner , pour briser la pierre des reins et de 
la Vessie. Gesncr remarque que cette plante est bonne poup 
provoquer l’iirine , sur-tout son eau distillée , et que ses 
feuilles appliqui'es conviennent à la strangurrie , et à caltner 
la douleur ; eu ayant mis cinq feuilles infuser dans un verre 
de vin qu’il fit boire îi une femme travaillée de strangurie 
elle se trouva soulagée par celte potion ; et un chien ayant 
pris d’un bouillon dans lequel on avoit fait bouillir une poi- 
gnçe de cette plante , rendit une très - grande quantii^ 




, NOYE 4^3 

d’urine pendant' une lioure et demie,et plusieurs heures après 
son ventre se lâcha , et il fut copieusement purgé. Les nœuds 
qui sont proche des feuilles , ont fait conjecturer à cet au¬ 
teur que le noli me toiigere pouvoit être propre à la goutle 
nouée , k cause de sa figure j et cette conjecture s’est trouve'e 
confirmé par l’expérience , car les feuilles piléesetappliquées 
en forme de cataplasme avec l’huile de lis , ou quelque autre 
huile appropriée avec quoi on les fait bouillir, résolvent puis¬ 
samment le nodus de la goutte. 

Nombril de vénls ( Cotylédon major, Tourn. 90. Coty. 
ledon umbilicus , Linn. ). Celte plante vivace croît sur les 
rochers humides, sur les vieux murs •, ses feuilles sont rafraî¬ 
chissantes , et produisent , ainsi que la joubarbe , de très- 
bons effets dans les inflammations externes, sur les brûlures, 
les hémorroïdes et les duretés des mamelles j leur suc est 
destiné au même usage. 

Noter (Ynaryug/anr, sive regia vulgaris, Tourn. Jugions 
régla , Linn. i4i5 ). Cet arbre croît dans les terres grasses. 
Les noix vertes sont chaudes et dessiccalives , les sèches 
le sont beaucoup plus ; elles sont de difficile digestion , peu 
nourrissantes, contraires à l’estomac, bilieuses; elles font 
mal 11 la tête , et irritent les maladies des poumons , et prin¬ 
cipalement la toux. L’écorce verte de noix fait vomir douce¬ 
ment ; son suc tiré par expression , épaissi selon l’art, se 
nomme rob nucurn, 11 est recommandé avec justice par Hart¬ 
mann dans les maux de gorge, spécialement dans l’inflamma¬ 
tion de la luette , des amygdales et dans l’esquinancie. On 
l’emploie dans cette dernière maladie dès le commencement 
pour arrêter l’inflammation. Les noix confites fortifient l’es¬ 
tomac , donnent bonne bouche et corrigent la mauvaise 
haleine. On tire par expression des noix sèches une huile fort 
en usage dans la médecine ; elle est très-adoucissante et réso¬ 
lutive; elle est, au rapport d’Haudry , bonne contre les vers 
et la gale qui vient au visage des enfans. Boyle assure qu’ayant 
pris de temps eu temps deux ou trois onces de cette huile , 
vieille au moins d’une année , parce que plus elle est vieille , 
plus elle â de vertus, mêlée avec de l’huile d’amandes douces, 
cela lui a plus servi qu’aucun des autres remèdes dont il avoit 
usé plusieurs années auparavant, et lui a fait rendre en forme 
de sable menu la gravelle dont il étoit tourmenté. Ou donne 
aussi des lavemens de cette huile avec succès dans les grandes 
douleurs de la colique néphrétique ; on l’emploie aussi pour 
les coliques venteuses , pour résoudre et pour fortifier les 
nerfs. Mêlée avec partie égale d’eau de chaux , elle est bonne 



494 NOYE 

aux brûlures. Bnuillie avec du vin, elle est bonne aux ulccre» 
auxquels les feuilles de noyer, bouillies clans de l’eau avec uu 
peu de sucre, sont aussi très-efficaces , si on applique dessus 
des compresses Ireinpi^es dans celte dc'coclion , ou les feuilles 
mêmes, l.e suc qu’on tire de la racine du noyer apaise les 
douleurs de la goutte et de la colique ndphrt'iique ; et outre 
cela il convient aux c'pbaliques. Les feuilles et les clialons 
ou fleurs de noyer sont aslriiigcntes, sudorifiques, et propres 

E our résister à la lïialiguitê des liuincurs , prises en décoction. 

a poudre de ces chatons desséchés est excellente dans la dys- 
senterie , donnée au pfûds d’une drachme dans du gros vin 
rouge , et pour la colique et la suffocation de matrice dan» 
du vin blanc. 

Les anciens ont reconnu dans les noix une espèce de contre¬ 
poison. Ray assure qu’en Angleterre les noix rôties , man¬ 
gées à jeun , sont un préservatif contre la peste. 

On distille les fleurs dans leur saison , on fait macérer dans 
l’eau qu’on en relire les noix lorsqu’elles sont parvenües au 
tiers de leur grosseur , on les distille ensuite , et on garde 
la lufueur distillée dont on se sert pour mettre en digestioii les 
noix lorsqu’elles sont bonnes ;i confire , c’est-h-dire , avant 
leur maturité. Ces trois distillations difl('renles ainsi réunies 
forment l’eau des trois noix qui est sudorifique , apéritjve 
cordiale , stomachique et hystérique. Ou l’ordoniie avec suc¬ 
cès depuis quatre jusqu’à six onces dans les fièvres malignes 
dans la petite vérole , les vapeurs hystériques, les indiges¬ 
tions, la colique venteuse et î’hydropisie. Chomel en a vu de 
très-bons effets dans cette espèce d’hydropisie qu’on appelle 
leucophlegmatie ou bouffissure universelle. 

Les coquilles de noix sont aussi sudorifiques , on les em¬ 
ploie dans les tisanes avec la squine , la salsepareille et les 
autres ingrédiens qui entrent dans la tisane sudorifique pro¬ 
pre pour la vérole. Les zestes de noix mis en poudre , et don¬ 
nés jusqu’à demi-gros dans uu verre de vin rosé , guérissent 
la colique venteuse j rien ne soulage plus dans cette maladie , 
qu’un lavement fait avec un quarteron d’huile de noix , un 
verre de vin et un demi-setier d’eau de son ou de décoc¬ 
tion émolliente. Cbomcl a donné avec succès dans la même 
maladie un verre de bon vin rosé dans lequel ou .avoit éteint 
à huit ou dix reprises des noix sèches allumées. L’eau de noix, 
à la dose d’une ou deux cuillerées , avec un peu de sucre , 
redonne le lait aux nourrices , et peut être utile à réparer 
ceux qui se sont épuisés avec des femmes. Les feuilles de iniyer 
sont employées uiilemcnl pour la brûlure , étant graissées 



(K I L L 495 

d’nn onguent fait des parties dgales d’huile de noix et de cire 
jaune. 

Voyez llcxhes aux deus. 

O 

OcHRE ( Ochra, terra metallica). Terre ou masse sdche , 
graisseuse, friable , douce au toucher , de couleur jaune ou 
(lorde. On la calcine au feu jusqu’à ce qu’elle ail acquis une 
couleur rouge ; c’est ce qu’on appelle ochre rouge. L’une et 
l’autre de ces terres est einpldyde dans la mddecine. On les 
choisit nettes, fragiles, hautes en couleur. Elles sont rdsolii- 
tives , dessiccatives, astringentes ; appliquées extérieurement, 
elles arrêtent les'excroissances , dissipent les tumeurs dures , 
et font disparoîire les marques des coups et les contusions. 
Quelques-uns veulent qu’elles soient diurétiques , et d’autres, 
pour toutes sortes de flux de sang, prennent gros comme un 
auf de pigeon , d’ochre qu’ils mettent en poudre dans un 
bouillon , et ayant Lien remué le bouillon, afin que rien ne 
demeure au fond, ils le font boire au malade. 

OEiL DE BOEUF {Biiphtalmum tanacetiminorisfolüs, Tourn. 
yiulhemis tinctoria , Linn. ). Celte plante croît dans les dépar- 
teinens méridionaux de France , auprès de la mer , dans les 
prés secs et arides. Elle entre dans l’eau vulnéraire , et plu¬ 
sieurs la substituent à la grande pâquerette. Tragus estime la 
décoction des fleurs dans du viu pour chasser les vers, et pour 
adoucir les douleurs de la colique. Il ajoute, qu’il s’est servi 
avec succès de cette décoction dans les maladies du foie, et 
que ce remède est un bon apéritif. Ses feuilles sont vulnéraires. 

OE1LI.ET DE JARDiN ( Catyophillus hortensis , Tourn. 
Dianthus Liun. ). Plante qu’on cultive dans les jardins pour 
la beauté de ses fleurs, il y en a de diverses couleurs. On se 
sert en médecine de l’œillet rouge simple préférablement au 
double , qu’on choisit haut en couleur, et bien odorant. Il est 
chaud et sec, céphalique et cordial , il est ordonné principa¬ 
lement dans le vertige et l’apoplexie, l’épilepsie et autres 
afl'ections des nerfs, diins la syncope, la palpitation de cœur, 
et contre les vers. 

On en fait un sirop et conserve qu’on ordonne sous le nom 
de tuniea, depuis une demi-once jusqu’à une once et demie., 
La décoction de ses fleurs est un excellent cordial j Simon' 
Pauli assure avoir guéri une infinité de personnes avec ce 
remède , lesquelles étoient afiligées de fièvres très-maligues j 



/jgG 0 I G iS 

cette décoction les falsoit suer ou uriner, selon les divers 
efforts (le la nature, elle leur fortifioit le cœur, et caliuoit leur 
soif. Dans les potions cordiales les plus lempt'rt^es , le sirop 
d’œillet est employé, lors même que la fièvre est violente; ou 
le délaie alors dans l’eau distillée d’alléluia , sans y ajouter 
de tlu'riaque ni d’autre remède volatil ou sudorifique. On fait 
infuser les fleurs d’œillet dans l’eau-de-vie, et on y ajoute du 
sucre , pour eu faire un ratafia bon pour les indigestions et 
pour les vents. 

Oignon {AlUum ceya j Linn. 451 ). Plante de diffiirentcs 
espèces qui ont le® mêmes vertus , et il suffit de choisir les 
plus âcres, savoir, ceux qui ont la tête un peu longue. Ou ne 
SC sert en médecine <[ue de la racine ou bulbe. L’oignon est 
chaud et sec , apéritif, incisif, détersif, mais venteux par la 
grossièreté de sa substance. En décoction (îaiis du miel , ij 
sert principalement â inciser et h déterger le tartre des pou¬ 
mons ; en infusion dans du vin , il excite les mois des femmes 
et tue les vers. 

Six onces du suc de la racine et des feuilles d’oignon, avec 
un peu de sucre candi , est un puissant diurétique ; il faut 
appliquer en même temps sur la région de la vessie un cata¬ 
plasme fait avec les feuilles de pariétaire et de mauve , et les 
oignons cuits et passés par le tamis , pour les réduire en une 
pulpe ou bouillie épaisse. Ce cataplasme appliqué sur le nom¬ 
bril , et la potion ci-dessus, ont quelquefois réussi dans l’iiy- 
dropisie. Les oignons seuls cuits sous la cendre et écrasés 
appliqués ensuite sur la région de la matrice après un accou¬ 
chement laborieux, ont fait vider une matière purulente et les 
restes de l’arrière-faix d’un piifant qu’on avoit tiré par mor¬ 
ceaux. Un oignon coupé par rouelles, infusé dans un demi- 
seticr de vin blanc , est uii remède éprouvé pour la néphré¬ 
tique. 

L’oignon est pectoral et apéritif ; quand il est cuit et amorti 
sous la braise, et mangé avec de l’huile et du sucre, il apaise 
la toux et soulage les asthmatiques. La salade d’oignons cuits 
de même pousse les urines, et appliquée sur les reins elle sou¬ 
lage le rhumatisme. Fernel et Ambroise Paré assurent qu’un 
oignon écrasé avec un peu de sel, et appliqué sur la brûlure 
toute récente , en apaise la douleur et empêche qu’il ne s’y 
forme des cloches. Dans la migraine on applique avec succès 
sur la tête, des oignons partagés en deux, et imbibés d’esprit- 
de-vin {alcohol). L’oignon pilé et mêlé avec du beurre frais 
apaise les douleurs des hémorroïdes ; le jus d’oignon dont on 

a imbibé du coton , mis dans l’oicille, en (lissipe le bruissement. 

L’oignon 



0 L I V 497 

L’oiguon nV'st pas sfulcincut api^iiiif, il est aussi diapho- 
r^tique, et pr<jpre dans la pesta. On donne aux pcstilerds le 
suc exprimé d’un oignon dont on aoté le coeur qu’on a rempli 
de thériaque, et qu'on a lail cuire dans un four ; on a soin de 
les couvrir pour aider à la sut ur que ce remède procure ; ou 
applique eu même temps uu pareil oignon écrasé sur le bubon 
pestilentiel. 

Olivier ( Oha saliva , Tourii. Olca euroyaca flAan. j 1 
Arbre de grandeur médiocre, dont il y a une espèce cultivée , 
et l’autre sauvage ; on les cultive dans les pays chauds ; ils 
aiment les lieux secs et argileux. Les feuilles de l’olivier sont 
rafraîchissantes , dessiccatives et astringentes. Leur usage 

{ irincipal est externe dans la ci'phalalgie , le lltix de ventre , 
herpe et les autres maladies semblables. 

Les olives dont on tire la meilleure huile et la plus douce 
par sa saveur et par son odeur, sont les picholines. 11 faut que 
les olives soient dans une parfaite maturité pour donner de 
J’huile, et qu’elles soient noires : avant cela leur suc est trop 
gluant. L’huile qui sort la première est appelée huile vierge; 
elle est préférable aux autres pour les remèdes. Elle adoucit 
]eS tranchées de la colique , et les douleurs du ttuiesine et du 
la dyssenterie , soit qu’on la donne par la bouche à une ou 
deux cuillerées , soit qu’on la mêle avec les décoctions émol¬ 
lientes , en lavement, ou dans de l’eau seule, à la dose de deux 
ou trois onces. L’huile d’olive est bonne contre les v'ers; c’est 
en bouchant l’ouverlnie de leurs trachées dans leur peau , et 
eu fermant le passage à l’air , (ju’ils sont suft'oqués. Elle 
est aussi très-propre pour arrêter les progrès des poisons cor¬ 
rosifs, comme sont l’arsenic, la sandaraque, rorpiment, etc. ; 
mais il faut en boire nue quantité sullisaute. L’huile qii’ou 
emploie si communément dans les emplilres et dans les ou- 
guens est la plus vieille et par conséquent la plus résolutive. 

Plusieurs personnes mangent h jeun des rôties à l’huile , 
pour avoir le ventre libre ; d’autres en boivent une ou deux 
cuillerées dans un verre d’eau tiède, pour se faire vomir. L’huile 
et le vin, battus ensemble , font un baume propre pour la brû¬ 
lure j c’est ce qu’on appelle baume du Samaritain. Le marc 
ou lie d’huile d’olive , appeli-e amurca , est un bon remède 
pour le rhumatisme et pour la sciatique ; pour la rendre plus 
pénétrante , on y ajoute uu peu d’eau-de-vie ou d’esprit-de¬ 
vin (a/co/m/). Sfhroderassure qu’en W'estphalie on fait avaler 
une si forte dose d’huile d’olive avec de la bière à ceux qui ont 
été blessés , que la sueur des malades que ce remède excite 
a l’odeur de l’huile. 



4^8 O N G U 

L’iiuile ompliaciiie , recomniandt^e par les anciens pour le* 
lit'inorragies,se tiroit, selon eux, des olives vertes. Quoiqu’il 
y ait des auteurs qui prétendent qu’elle dtoit naturelle , il est 
certain que les olives vertes ne fournissent qu’un suc visqueux 
et gluant, parce que leurs principes sulfureux ne sont déve¬ 
loppes que dans leur parfaite maturité j ainsi il paroît plug 
probable que cette huile oinphacine étoit une infusion de 
drogues astringentes dans 1 huile d’olive ordinaire. Les olives 
vertes sont astringentes j on ne les mange que cotililcs avec 
du sel : c’est une nourriture des plus légères, qui n’est propre 

qu’à exciter l’appétit. 

Les femmes se servent de l’eau des olives appelées muria 
pour calmer les aflfeclions hystériques nommées maux de 
mère j on la donne aussi aux hommes sujets à l’aflectiou hypo- 
condriaque , à la dose d’un bon verre; on peut la donner aussi 
en laveiueiit. Les feuilles de l’olivier sont astringentes; plu¬ 
sieurs personnes s’en servent en gargarisme pour les iiiUani- 
niations du gosier. 

Oagüens ( Unguenta '. Compositions de graisses, d’huiles, 
de cires, de poudres auxquelles on donne ordinairement des 
consistances approchantes de celle des graisses dont on se sert 
pour panser les plaies , les ulcères, et guérir les autres maux 
externes. Èanslcur préparation, la proportion de l’huile doit 
être, selon Gallien, de quatre fois autant d’huile que de cire 
et de huit fois autant que de poudre ; la matière se prend ordi¬ 
nairement des herbes sèches , ou des minéraux et terres pu) _ 
vérisés qu’on doit jeter dans le cérat à demi-refroidi, et pu|g 
les agiter tout doucement et continuellement avec une spatule 
de bois , de peur que la composition ne vienne à se gruineler ■ 
et quand on veut mettre dans lesonguensquelques sucs arides 
et secs , on les doit premièrement pulvériser , et puis après 
les dissoudre; s’ils sont liquides, on les mêle tels qu’ils sont 
dans le reste de la matière , et on les fait cuire jusqu’à entière 
consomption de leur partie aqueuse. Quant aux poudres, elles 
doivent être très-subtiles , sur-tout celles des racines, bois , 
feuilles , fleurs et résines sèches ; et pour les gommes, il les 
faut ramollir avec un pilon de fer bien chaud, ou les dissoudre 
dans du vinaigre ou autre liqueur convenable. Les autres 
ingrédiens encore plus humides, se mélangent diversement ; 
ou laisse couler ou filer tout doucement la térébenthine dans 
le vaisseau de l’onguent , et on fait cuire en perfection , ou 
dans du vin , ou dans quelque autre liqueur convenable , les 
herbes qui sont par trop humides , ou les parties des animaux 
qui ne se peuvent pas réduire en poudre j; on laisse consoni- 



O N G U ^95 

mrr toute leur hiiini(lil(< surperllue , puis on passe le tout p:u‘ 
le couloir, el dans celle liqueur on jeltc la poudre et la cire 
dans la proportion ci-dessus di'signt^e, pour en faire l’onguent 
de bonne consistance. Aux onguens qui sont destinds pour les 
ulcères , el qui sont coinposi's de choses naindrales , pour une 
once d’huile on inel une demi-once de poudre et deux ou trois 
drachmes de cire. 

Onguent admirable de Nicodème. Pulvériser deux onces 
de myrrhe , autant d’aloës et autant de sarcocolle , les incor- 
])orer dans une bassine avec trois quarterons de miel deumd , 
y ajouter un demi-setier de vin blanc , faire bouillir le md- 
lange à petit feu , l’agitant toujours avec une spatule de bois, 
jusqu’il ce qu’il soit épaissi en consistance d’onguent, le gar¬ 
der au besoin • f{uclqucs-uus y ajoutent une once de colcothar. 

Il ddtergc , il moiidifie les plaies , les vieux ulcères et les 
fistules; il agglutine , il cicatrice , il résiste à la pourriture; 
ou en met dans les plaies avec de la charpie. 

Onguent œgjpliac , ou de miel. Quatorze onces de bon 
miel, sept onces de fort vinaigre, et cinq onces de vert-de- 
gris ( oxide de cuivre vert ) ; au lieu de piler du vert-de-gris 
H sec dans le mortier, à la manière ordinaire,dont la poudre 
subtile qui s’dlèveroit entreroit dans les yeux et dans le nez, 
et y causeroit une cuisson insupportable , on le met dans une 
poêle de cuivre sur un très-petit feu , el l’y ayant écrasé avec 
un pilon de bois , et bien délayé avec du vinaigre, on passe 
le tout par un tamis de crin , et en cas qu'il reste du vert- 
de-gris sur le tamis, on le remet dans la poêle, et on l’y 
broie et délaie avec une portion du même vinaigre ; on les 
passe par le tamis , en sorte qu’il n'y reste que les parties 
inutiles du cuivre et de marc de raisins qui s’y irouveut ordi¬ 
nairement mêlées ; on fait cuire alors sur un petit feu relie 
dissolution de vert-de-gris avec le miel, les remuant de 
temps en temps, jusqu’à ce qu’ils aient acquis une consistance 
d’onguent un peu molle, et une couleur assez rouge. 

A'ota. On ordonne cinq onces et demie de vert-de-gris , 
au lieu de cinq onces seulement, à cause du déchet des par¬ 
ties de cuivre et du marc de raisins qui sont mêlés. Celte 
manière d’incorporer le vert-de-gris avec le vinaigre , au lieu 
de le piler à sec , a été inventée et communiquée par Charas. 

Il est propre pour déterger et consumer les chairs baveuses 
et la pourriture ; il résiste à la gangrène. 

Onguent basilicum , ou suppuratif de Lénerj. Cire jaune, 
suif de mouton , résine, poix iriv ale , tércbeiilhinc de Venise, 
de chaque une demi-livre; huile commune , deux livres, et 
6 .. 



5oo 0 N G U 

demie ; couper par morceaux la cire et le suif, casser la rt^- 
siiie et la poix.noire , mettre fondre le tout dans l’huile sur 
un feu médiocre , couler la matière fondue , et y mêler la 
térébenthine • il est meilleur que celui de Mésué , composé 
avec la cire , la résine , la poix noire , de chaque une demi- 
livre ; et l’huile commune , deux livres, qu’il appelle telra- 
p/iarmacuui ou basUicurn minus. 

hv basilicum , ou suppuratif, digère les humeurs , avance 

la suppuration. Si on ajoute de la myrrhe et derolii>an réduiia 
en poudre subtile , on aura unguenlum basilicum majus ,• il 
sera plus détersif et plus vulnéraire que les autres. 

Onguent blanc de céruse de Rhasis corrigti. Rompre six 
onces de cire blanche en petits morceaux, la faire foudre 
sur un petit feu dans une livre et demie d’huile rosat ou 
commune , y mêler avec un histortier huit onces de céruse 
(oxide de plomb blanc par l’acide ucéleux) , réduite en 
poudre subtile , et enfin une drachme de camphre dissous 
dans un peu d’huile ; agiter l’onguent jusqu’à ce que les in- 
grédiens soient bien unis ensemble. 

Nota. Les six blancs d’œufs que Rhasis y mêle pour le 
rendre plus rafraîchissant, le font corrompre j c’est pour¬ 
quoi il vaut mieux y en mêler quand on veut s’en servir. 
Il y ajoute de plus quatre onces de céruse et une drachme 
de camphre ; mais, ainsi composé , il est trop dur , trop sec 
et sent trop fort j on retranche même souvent de la com¬ 
position tout le camphre , à cause de son odeur désagréable. 

Il est propre pour dessécher et guérir les brûlures , là 
gratelle , les démangeaisons de la peau, les dartres, les plaies 
légères, comme les écorchures. 

Onguent blanc de Fernel. Quatre onces de céruse (oxide 
de plomb blanc par l'acide acéteux') , deux onces de litharge ; 
les laver long-temps dans l’eau rose ; ayant fait écouler toute 
l’eau rose , mettre la céruse et la litharge dans le mortier , 
et y ver.ser petit à petit , en remuant toujours, ce qu’il faudra 
d’huile rosat pour en faire un onguent d’une bonne consis¬ 
tance; sur la lin, y ajouter un peu de vinaigre blanc, et une 
drachme et demie de camphre en poudre. 

Il rafraîchit, et est un peu astringent, il apaise les in¬ 
flammations et les brûlures , il apaise et réprimé le feu de la 
galle et des démangeaisons, et toutes les saillies bilieuses. 

Nota. 11 peut suppléer aux onguens de litharge , au nuiri- 
tum de céruse cru et de céruse cuit , appelé emplâtre de 
céruse ; il possède toutes les vertus de ces différens onguens. 



O N G U Soi 

Onrtjent contre le rhumatisme, la sciatique, etr. Faire 
fondre sur une assiclle, en y nitdaiii un bon verre de vin, qua¬ 
tre onces de savon noir , et remuer le tout sur un feu doux 
jusqu’il re qu’il soit riMuit en consistance d’onguent : frotter 
les parties douloureiisesaussi chaudement qu’il est possible et 
appliquer dessus le linge qui a servi k faire la friction , en le 
niaintcnant avec une bande ; re remède actif et pibu'trant ne 
convient pas dans le rbuniatisinc aigu ou acconqiagnd de 

OsGVT.NTpour faciliter la dentition des enfans. Mêler par¬ 
ties égales de beurre frais et de miel commun , pour en frotter 
les gencives plusieurs fois le jour. 

On&ti ent contre les tumeurs scrofuleuses ou humeurs 
froides. Vieux oing de porc , miel blanc , bonne huile d’oli¬ 
ves , farine de seigle lainiséc , de chacun trois onces ; jaunes 
d’oeufs frais , trois : nettoyer l’oing et le piler ensuite dans un 
mortier de pierre ou de marbre , en y ajoutant successive¬ 
ment le miel , les jaunes d’oeufs, l’un après l’autre , et l’huile 
d’olives. Tout étant bien mêlé , y incorporer peu i peu , et 
en remuant toujours, la farine de seigle, et le garder dans un 
pot de faïence. 

Onguent à'jircœus. Gomme élémi, trois livres -, suif de 
mouton , saiii-doux, de chacun deux livres j huile de mille¬ 
pertuis , une livre; térébenthine, trois livres ; orcanelle, 
demi-poignée. Fondre et liquéfier toutes ces drogues ensem¬ 
ble sur un feu médiocre ; passer ensuite par un linge pour 
en séparer les impuretés qui se trouvent dans la gomme élémi : 
laisser refroidir la colature. 

Onguent vésicatoire perpétuel. Onguent basilicumou sup¬ 
puratif , demi-livre ; cire neuve jaune , six gros ; les fondre 
sur un petit feu dans une terrine vernissée; retirer ensuite 
la terrine, et lorsque la matière sera i moitié refroidie , ajou¬ 
ter à ce mélange : canth.aridcs , une once ; euphorbe , deux 
gros ; poivre long, un gros ; graine de moutarde, demi-once ; 
le tout réduit en poudre subtile. Remuer ce mélange jusqu’à 
ce que les ingrédiens soient bien incorporés , et le garder 
dans un pot de faïence. 

Onguent contre les poux de la tête et du pubis. Elhiops 
minéral ( oxide de mercure noir ) ou précipité rouge (^oxide 
de mercure rouge'), une partie ; axonge , six ou huit parties ; 
incorporer l’un ou l’autre de ces oxides avec la graisse, et eu 
faire un onguent dont on frottera l’endroit où il y a des poux. 

Onguent d'ache. Tirer par expression trois quarterons 
de suc d’ache pilé , y mêler et y faire cuire neuf onces de 



5oa O N G U 

miel, et trois onces de farine de froment , remuant toujours 
avec un bistnrticr jusqu’à consistance d’onguent. 

Tl est propre pour rainoljir et pour dissoudre les tumeurs. 
Cette composition est plutôt un catiiplasine qu’un onguent. 
Il n’cii faut faire que pour le besoin , car il ne se garde pas. 

Ongukivt A'aunée. Six onces de racine d’auneo sc^rht'e au 
soleil et réduite en poudre , vif-argent (^mercure), térdbcn- 
thinc claire , huile d’absinthe , de cliaque trois onces ; une 
livre et demie de graisse de p uc : dteindre dans un mortier 
de bronze le vif-argent avec la tdrdbcnthine , en les agitant 
cinq ou six heures ensemble , puis y nicleipeuà peu l’huile, 
la graisse et la poinlrc de la racine d’auiiee. 

Ceux qui emploient dans cet ongiumt la pulpe de la racine 
d’auiicc cuite dans du vinaigre , perdent la meilleure partie 
,1c la ([ualild de la racine, font un onguent grumeleux , mal 
lie , et qui se moisit promptement j au lieu qu’en la mettant 
en jtoudre , toute la vertu y demeure, l'onguent est bienlid , 
et il est de garde. 

11 est propre pour la gale , pour les dartres et pour les 
autres ddmangeaisnns de la peau. 

OjtGUENT de BarlhoUn. Une demi-livre de cire neuve • 
autant de beurre frais , et six onces de lérdbenthiiie de Venise 
faire fondre la cire , coupde en petits morceaux, sur un petit 
feu , en remuant avec une spatule de bois ; dtant fondue 
y mettre le beurre , et les remuer •, lorsqu’ils sont bien incorl 
pores, y mettre petit à petit la tdrdbenthinc, en remuant tou¬ 
jours jusqu’à ce que la composition commence à bouillie^ 
dter le vaisseau du feu , et continuer de remuer jusqu’à ce 
que l’onguent soit froid ; on le conserve dans un pot couvert. 

Il est bon pour les plaies , pour les ulcères et pour le» 
«^rouelles. 

Ongueivt de bol de Guidon. Pulvériser subtilement neuf 
onces de bol d’Arménie , le mêler peu à peu dans un grand 
mortier avec neuf onces de vinaigre ou de suc dV morelle 
ou de plantain, ou de quelque autre plante de môme vertu, 
et dix-huit onces d’huile rosat , agitant le mélange pour en 
faire un onguent nutritum, 

U fortifie , il arrête le sang, étant appliqué sur les plaies ; 
il se durcit en peu de temps , eu sorte qu’on est obligé d’y 
ajouter de l'huile rosat pour le ramollir. 

Onguent de cynoglosswn , ou langue de chien. Couper 
par petits morceaux une demi-livre de racines de langue do 
chien dans leur plus grande vigueur, les écraser, et les faire 
cuire à petit feu , avec une livre et demie de beurre frais , 
fl fipq onces de vin rouge, jusqu’à consomption du vin, 



O N G U 5o5 

couler la matière avec forte expression , et l’ayartt laissée re¬ 
poser , en séparer les f'ércs. 

U est propre pour les contusions , pour les dislocations , 
pour dissoudre le sang raillé. On s’eu sert extérieurement 
et intérieurement. On peut en donner intérieurement depuis 
une drachme jiisqu’ii six. 

OxcrUEMT difinsif. Huile rosat, trois quarterons; cire jau¬ 
ne , bol d’Arménie , do chaque trois onces ; Sang-dragon , 
une once ; vinaigre très-fort, une once et demie ; on coupe la 
cire en petits morceaux, on la fait fondre dans l'huile , pui, 
on la bassine (haut hors du feu, et la matière h demi-refroi- 
die , on y mêle , avec un bistortier, le bol et le sang-dragon 
en poudre subtile, on y incorpore ensuite le vinaigre peu îipeu, 
l’agitant avec l’onguent dans un mortier. 

11 arrête les fluxions , et il les «■npcclic de tomber sur les 
paities malades, il fortifie et desséche , il a plus de vertu 
que l’ongueut de l>ol , et il est de meilleure consistance. 

Onguent de genièvre d’ArnauU de Villencwe. Piler for- 
teiiieut eusemble une poignée de baies de genièvre , et une 
culllcrc'o de sel commun , en sorte qu'ils soient parfaitement 
incorport's ; faire foudre de la graisse de porc mâle, jeter 
dedans le genièvre , et les remuer bien cnseiubie sur le feu , 
ensuite passer le tout cliaudemcut avec expression au travers 
d’une grosse et forte toile. Cet onguent est bon pour oindre 
la galle ulcérée. 

Onguent de genièvre de Guy de Chauliac. F'airc bien 
cuire dans une suillsante quantité d’eau quatre onces de 
baies de genièvre concassées , passer le tout par un linge avec 
forte expression, ajouter â la colature six onces d’oing de 
porc frais fondu et coulé, et une once de térébenthine , incor¬ 
porer It: tout sur le feu eu remuant ; puis étant bien lie'» 
ensemble , êlcr le vaisseau du feu , et quand l’onguent sera 
refroidi , jeter l’aquosité , et agiter fortement la composition 
dans uu mortier , y ajoutant petit à petit deux onces de sou¬ 
fre vif en poudre. 

11 est très-bon pour les dartres , même invétérées de plu, 
sieurs anin'es, comme on l’a éprouvé avec succès sur une 
dartre de cinq ans. 

Onguent de genièvre de Rongeard. Faire bouillir des baies 
de genièvre concassées dans un mortier avec du beurre ou de 
la graisse sans sel, dans un pot neuf bien bouché, pour en 
arrêter les sels fugitifs ; quand le beurre aura tiré toute la 
force des baies , ayant bouilli ensemble un temps snllisaiit à 
petit feu, passer le tout chaudetuent au travers d’un linge 



5o4 


0 N G ü 

avec forte expression , et conserver la colature pour s’en ser^ 
vir Ji giiA-ir la teigne, m^me la plus invtftf<r(<c. 

Il faut coniinencer par purger le lualarle par le tliagrède , 
le sel de tartre, et le mercure doux {inuriale mercuriel doux), 
incorport's dans la conserve de roses. Clia([uc fois que l’on se 
servira derongueiit, U faudra bien nettoyer la tfite en la 
lavant avec de l’urine chaude, ou avec la décoction de baies 
de genièvre, ou de cresson, pour raondifier les ulcères, ensuite 
essuier la tète sans flotter , et aussitôt appliquer l’onguent 
aussi chaud qu’il faut pour l’étendre sur la tôte avec un pin, 
coau ou un petit linge, et par-dessus l’onguent, on mettra 
line calotte de vessie de porc, llongeard , inventeur de cet 
onguent, a assuré qu’il giiérissoit en huit jours et sans dou¬ 
leur les teignes les plus invétérées. 

Onguent de genièvre f>our fluxions, etc. Une livre de 
Leurre de mai, une demi-livre de baies vertes de genièvre 
bien pilées, une demi-poignée de sauge franche h feuilles 
étroites coupée menu ; faire bouillir le tout ensemble à petit 
feu environ une demie-beure, puis l’ayant iiiisdans un potdo 
terre neuf bien bouebé, l’exposer au soleil pendant quinze 
jours, après quoi le faire bouillir deux ou trois bouillons 
nfin de le presser tout chaud dans une toile forte ou canne- 
vas,J ajouter h la colature un demi-verre d’eau-de-vie faite 
avec de la lie de vin , et faire bouillir le tout jusqu’h con¬ 
somption de l’eau-de-vie. 

Il est bon pour les fluxions froides, t outes sortes de gouttes 
foulures de nerfs, et chutes sans plaies , entorses des pie,ig 
et des mains. On en frotte soir et malin la partie malade 
devant le feu , passant la main dessus pour mieux faire péné¬ 
trer l’onguent, particulièrement la nuque du col. 

Ongitent de gomme èlérni. Suif de mouton , deux onces • 
gomme élemi, térébenthine claire, de chaque une once et 
demie J graisse de porc, une once; mettre fondre toutes les 
drogues ensemble sur un petit feu eu remuant, les couler , 
et laisser refroidir.- 

Cet onguent est propre pour résoudre et fortifier les nerfs. 

Ojiguent de la mère. Beurre frais, sain-doux de porc , 
suif de mouton, cire blanche, litharge d’or en poudre, de 
chaque un quarteron ; huile d’olive , une demi-livre ; faire 
fondre la cire et les graisses avec l’huile , mêler peu-,\-peu 
la litharge dans la fusion , en remuant avec la spatule ; reti¬ 
rer du feu, et remuer jusqu’à ce que l’onguent soit froid. 

Il est excellent pour les panaris , les furoncles , les abcès , 
et sui'-loul les tumeurs qu’on veut faire mûrir , amollir , sup- 



O N G U 


purer et percer. 11 est spdcifîqiic pour les durctds et abcès qui 
surviennent au sein des nourrices et des nouvelles accou- 
chdes ; il ramollit toutes sortes de plaies. Quand un ulcère 
est sec, et qu’il ne suppure pas bien, il le faut appliquer 
dessus pendant quelques jours pour attirer la suppuration , 
et puis on l’dle pour y mettre le niondificatif. Quand il a fait 
percer une luineur, il ne faut point mettre de tente dans 
l’ouverture , il suffit d’y mettre un emplâtre de cet onguent, 
et on continue juscpi’.H l'entière gudrison. Il faut dtendre l’on¬ 
guent assez dpais sur la toile , parce qu'il fond aisément, et le 
linge reste sec. 

Nota. Pour le conserver, il faut bien l’envelopper et l’en¬ 
fermer ; car si on le laisse h l’air, il devient blanc et perd sa 
qualité. Il n’en faut pas faire beaucoup à la fois , k moins que 
ce ne soit pour le distribuer. 


Onguent de lierre terrestre composé. Faiçe fondre une 
livre de panne de porc mâle , jeter dedans deux poignées de 
feuilles de lierre terrestre , et autant de seconde écorce verte 
de sureau bâchées; faire bouillir le tout ensemble sur un 
petit feu pendant un quart-d’heure, passer le tout cliaude- 
inenl par un linge avec expression au-dessus d’uii vaisseau à 
demi-plein d’eau fraîche, ramasser l’onguent quand il sera 
condensé, et le conserver dans un pot. 

Il est bon pour les brûlures, plaies et ulcères , tels vieux 
qu’ils soient. 

Onguent de lierre- terrestre simple. Faire cuire dans du 
beurre frais, sans sel, des feuilles de lierre terrestre sur un 
petit feu, passer le tout chaudement au travers d’un linge 
avec expression comme le précédent. 

11 est éprouvé pour guérir toutes sortes d’ulcères , même les 

«lcrouelles. 

Onguent de Gujberlpour lahrdlure. Quatre onces d limlc 
d’olive, une once de cire neuve; faire fondre la cire avec 
l'huile sur un petit feu, puis jeter le tout dans un mortier, 
et y ajouter trois ou quatre jaunes d’oeufs durcis sous les 
cendres chaudes, émier et bien mêler le tout ensemble avec 
un pilon. 

Pour s’en servir, on l’étend très-mince sur du linge, ou 
plutôt sur du papier brouillard , qu’on applique sur la partie 
brûlée , et en contiiftiant l’application deux fois le jour, il 
guérit la brûlure très-promptement. 

Onguent pour la brûlure. Piler dans un mortier de 
marbre deux poignées de feuilles de seigle , cueillies au mois 
de mars , avant le lever du soleil ; faire fondre dans une bas- 



5o6 


0 N G U 

aine une livre de graisse de porc non salee; lorsqu’elle bouil. 
lira , y jeter les feuilles contuses , donner encore quelques 
bouillons sans alleiidre que les feuilles deviennent jaunâtres 
pour retirer le vaisseau du feu j passer le tout avec expres¬ 
sion : quand on voudra s’en servir , on eu dteiidra sur du 
papier , qu’on appliquera sur la partie brûl(<c ; on recouvrira 
Je papier d’un linge, renouvelant cet onguent deux fois par 

Autre, Faire foudre à un feu doux une once de cire vierge • 
y ajouter ensuite une once et demie d’huile d’olive très-fine ^ 
et deux jaunes d’eoufs durcis sous la cendre, en remuant jusqu’à 
ce que tout ait acquis la consistance d’un onguent. 

Pour s’en servir, ou eu dteud une couche mince sur un 
linge ou sur du papier brouillard, et on l’applique à froid sur 
la partie brûlee, ce qu’on répété plusieurs fois le jour , jusqu’à 
la guérison.. 

On&uewt contre la gale. Racines d’aunée , de bardane et 
de parelle , de chacune une once j les faire cuire jusqu’à con- 
•somption, avec une suftisante quantité de beurre frais j se 
servir de la pulpe après l’avoir passée au tamis. 

Onguent contre /fit gale et les dartres. Beurre ou graisse 
de porc récente, une livre j céruse (^carbonate de plomb ) 
demi-livre; sublimé corrosif ( muriate de mercure corrosif'j , 
six gros ; nettoyer et laver la graisse plusieurs fois dans l’eau 
la fondre ensuite sur un feu lent dans un pot de terre vernissé* 
réduire à part la céruse avec le sublimé en poudre subtile , et 
les mêler peu à peu avec la graisse , à l’aide d’un bistortler • 
.agiter le tout jusqu’à ce que les ingrédiens soient bien noirs 
cl conserver l’onguent pour le besoin. 

Pour en faire usage, on frottera trois ou quatre fois avant de 
se coucher les endroits où la gale se manifeste, excepté la tête 
et la poitrine. 

Autre, Mêler pour un onguent une once de soufre en 
poudre, deux gros de sel ammoniac {^muriate d’r.mmoniaque'j^ 
et deux onces de sain-doux. 

Onguent contre les dartres rongeantes. Mêler deux onces 
d’onguent blanc de Rbasis , avec deux gros de précipité blanc 
{^muriate de mercure doux) , pour former un onguent dont 
on frottera les dartres six jours de suite en se couchant. .Si 
elles ne se dissipent point, il faut substituer le précipité 
rouge au préeipité blanc. 

Onguent contre la goutte, les rhumatismes et la paralj~ 
sie. Ecorces de racines de passerage, cinq onces ; racines 




O N G U 5o7 

<Vniin(<e, trois onces , les piler avec une quantild suffisante 
<lc sain-ïloux. 

Onotjent contre les humeurs froides et les ulcères putrides. 
Mettre dans une bouteille de verre, telle quantité*qu’ilplairade 
feuilles et fleurs de troène , la remplir d’huile d’olive Jusqu’au 
tiers; laisser la bouteille bien bouclu'c au soleil, jusqu’à ce 
que les Heurs soient fondues, le tout se change en un baume, 
dont on pansera tous les jours les écrouelles et les ulcères. 

OivatntNT contre les ulcères , les hémorroïdes, les écrouelles 
et les maladies de la peau. Une suffisante quantité de velvote 
fleurie, la piler et macérer pendant vingt-quatre heures dans 
une suffisante quantité de vin blanc, de sorte que cette 
plante en soit couverte ; passer en exprimant fortement, faire 
bouillir jusqu'à réduction de deux tiers; ajouter ce'qii’il faut 
de sain-doux pour faire un onguent. 

Onguent contre les tumeurs et douleurs de la goutte. Piler 
et mêler deux livres de feuilles fraîches d’yéble, faire cuire 
jusqu’à siccité de la plante, et passer avec expression. 

Onguent de linnire. Séparer une livre et demie de grais.se 
de porc de ses membranes , la bien laver et la mettre dans un 
pot de terre vernissé, y mêler une livre de linaire fleurie, 
récemment cueillie et pilée dans un mortier de marbre ; cou¬ 
vrir le pot, le placer dans le fumier ou au soleil, pour y lais¬ 
ser la matière en digestion trois ou quatre jours, ensuite la 
faire bouillir doucement, l’agitant avec une spatule de bois 
jusqu’à consomption de l’humidité aqueuse, la couler avec 
expression. 

Î1 est bon pour ramollir et pour adoucir; on s’en sert pour 
les hémorroïdes. 

Nota. On peut réitérer l’infusion de la linaire une ou 
deux fois , pour rendre l’onguent plus empreint de la vertu 
de l’herbe. . 

Gnguent de madame de Lansac. Beurre frais , une livre ; 
jus desauge et d’yèblc, et vin rouge , de chaque un demi- 
setier ; baies de laurier en poudre , une once ; faire bouillir le 
tout ensemble dans une bassine, jusqu’à consomption des jus 
cl du vin. 

Cet onguent a opéré les belles cures de toutes sortes de 
plaies et d’ulcères en fort peu de temps , quelques opiniâtres 
et invétérés <[u’ils fussent. 

Onguent de marru.be blanc. Graisse de mouton , poix de 
Bourgogne et huile d’olive, de chaque nue demi-livre ; som¬ 
mités de marrube blanc, trois quarterons ; faire fondre ia 
graisse de mouton , ôter ce qui se trouvera sec, puis jeter la 



5o8 0 N n U 

poix cnninrreaux dans la graisse fondue ; retirer le chauderon 
du feu , tourner le tout avec une grande spatule de bois 
jusfju’à ce que la poix soit presque fondue , remettre le vais¬ 
seau sur le feu pour achever de fondre la poix, le retirer et 
verser l’huile d’olive, et remuer avec, la spatule pour bien 
mêler le tout ensemble; remettre sur le feu et faire bouillie 
quelques bouillons, retirer du feu et y jeter le inarrube 
haché, poignée h poignée, eu retournant bien avec la spa¬ 
tule, puis remettre le vaisseau sur un feu doux de charbon , 
et faire cuire le tout en tournant pendant environ une liçure 
et demie, ou jusqu’à ce que les herbes soient parfiiiteinent 
cuites ; passer le tout chaudement dans une grosse toile avec 
forte expression sous la presse. Cet onguent se conserve bon 
plusieurs années , pourv u que le pot soit bien couvert. 

Il est très-éprouvé pour les plaies et ulcères, tant vieux 
que nouveaux, foulures, maux d’aventure, clous, apostèines 
loupes et gangrène , aussi bien sur les animaux que sur les 
hommes. 

Onguent de miel. Battre ensemble dans une terrine envi¬ 
ron l’espace d’un demi-quart-d'heure une demi-livre de bon 

•uiel,six jaunes d’œufs, et un deini-setier de vin ; ensuite 
le mettre dans un chauderou pour le faire bouillir doucement 
de peur qu’il ne sorte par-dessus, le remuant conliimelJe * 
meut pour l’empêcher de s’attacher au fond ; il faut le faire 
bouillir trois quarts d'heure environ jusqu’à ce que Ifc yiu 
soit consommé. 

Cet onguent est hou aux maux des mamelles, aux abcès 
des genoux et des autres parties , aux plaies, aux ulcères 
même désespérés , aux charbons , peste, clous , inflammations 
et tumeurs. Pour s’en servir aux mamelles , il en faut faire un 
emplâtre assez épais sur un morceau de papier brouillard 
qu’on y appliquera lorsqu’on voit la mamelle près de jeter, 
ce remède l’ouvre et la guérit ensuite en très-peu de jours. 
Lorsque le mal est percé , on n’emploie poiul d’autre remède , 
on le renouvelle en faisant d’autres emplâtres. 11 faut faire 
servir chaque emplâtre jusqu’à ce qu’il u’y ait plus de cet 
onguent sur le papier ; on l’essuie seulement tous les jours 
et on le remet sur le mal : ce remède est souverain. 

Onguent de mille-feuille. Suif, cire neuve, et poix de 
Bourgogne , de chaque une livre ; herbe de mille-feuille , 
une livre et demie ; faire fondre le suif sur un petit feu , y 
jeter ensuite la cire coupée par petits mor^ eaux, eu remuant 
avec une spatule de bois ; lorsque la cire est fondue et incor¬ 
porée avec le suif, y mettre la poix de Bourgogne aussi eu 



0 N G U 609 

morceaux en rcmuaiU ; le tout dtant Lien li^ ensemble, y 
jeter la mille-feuille haclide par poignt^e, eu retournant bien 
avec la spatule, faisant le reste comme il est indiqué à l’on¬ 
guent de marrubc blanc. 

Il est éprouvé pour toutes plaies et ulcères, tant vieux que 
nouveaux j comme aussi pour la gangrène et maux pourris. 
Un bras près d’être coupé a été sauvé par l’usage de cet onguent. 

OtiGisEtiT de Lérneiy pour la brûlure. Entier quatre onces 
de pelotes de fiente de cheval récemment faites j dans une 
poêle les mêler avec douze onces de graisse de porc , fricasser 
le mélange sur un feu modéré pendant environ un quart- 
d’heure , remuant toujours la matière avec une spatule, puis 
la couler toute chaude , l’exprimant fortement au travers 
d’une grosse toile. 

Nota. Si on u’a point de graisse de porc , faire cuire , 
comme il est dit ci-dessus , la fiente de cheval fraîche avec 
égal poids d'huile de noix , et faire le reste comme dessus j 
celte huile ainsi préparée est aussi bonne que l’oiiguent. 

11 est bon pour la brûlure entamée ou non entamée, et 
il adoucit beaucoup j on en applique dessus avec un peu de 

f iapicr brouillard , qui est préférable au linge , parce qu’il se 
ève plus facilement, et qu’il ne creuse point la plaie. Léme- 
ry dit, par expérience , que cet onguent est le meilleur de 
ceux qu’on emploie pour la brûlure. 

Onguent d'or. Suif de mouton , cire neuve, poix-résine, 
huile d’olive, miel, térébenthine, égales quantités de chaque ; 
faire fondre le suif le premier , puis la cire p.ar petits mor¬ 
ceaux -, quand le tout sera fondu , mettre l’huile, le miel et 
la térébenthine , le passer par un linge , et toujours remuer 
jusqu’à ce qu’il soit froid. 

Cet onguent attire, nettoie , cicatrise les plaies et fait venir 
les chairs. 

Onguent de patience de du Renou corrigé. Faire bouillir 
des racines de patience sauvage dans du vinaigre , jusqu’à ce 
qu’elles soient molles, les écraser, et les passer par un tamis 
renversé , pour en avoir une demi-once de pulpe , qu’on mêle 
dans un mortier avec six onces de graisse de porc, une demi- 
once de populeum , et autant de soufre subtilement pulvérisé. 

Nota. On ne doit préparer de cet onguent qu'à mesure du 
besoin , parce qu’il se moisiroit. Si ou veut qu’il se garde, il 
faut y employer la racine de patience séchée et pulvérisée , 
il n’eu aura pas moins de vertu. 

Il est propre pour la gratelle, pour les dartres, et poul¬ 
ies autres démangeaisons de la peau. 



5io 0 i\ G U 

OMGUE^T de patience sauvage crue. Oter la corde du 
lieu des racines de patience sauvage ; couper le reste des 
racines œetiu, les piler dans un mortier de pierre, y mettre Ki 
quantité' iK<cessaire de beurre frais , et piler le tout enseruLle 
jus(pi’îi consistance d’onguent : il ne se garde pas long-temps. 

11 guérit la rogne et la grosse gale en les frottant douce- 
ineiil soir et matin : la gale sortira d abord avec abondance • 
mais l’humeur s’dtant enfin (‘puisde par la continuation , h, 
gale se gudrira parfaitement , ainsi qu’il a dtd dprouvd plu¬ 
sieurs foil II est bon aussi à la gale des animaux domestiques. 

Omguekt de petite chéiidoine ou éclaire. Faire cuire 
cnseinble à petit feu environ pendant une demi-heure , jus¬ 
qu’à ce que les herbes et racines soient bien cuites et l’iiujni- 
ditd consommde , des feuilles de petite cht'lidoine , ou dclairc 
non lavées , et une poignée des racines lavées et essuydes * 
une livre de beurre frais ; ensuite passer le tout chaudement 
par un linge avec forte expression , et le conserver dans un 
pot de faïence ou de terre vernissée. 

Il est excellent pour oindre les hémorroïdes douloureuses. 

Onguent de résine. Faire fondre sur un petit feu , dans 
une bassine , une once de térébenthine , une once d’huile 
une once de cire, et autant de résine en petits morceaux 
couler la matière fondue et la laisser refroidir. * 

11 est digestif, et propre pour préparer et attirer les ma¬ 
tières des abcès : il a à peu près la même vertu que l’ougueu^ 
basilicum, mais il n’est guère en usage. 

Onguent dessiccatif, rouge. Faire fondre sur un petit fgj, 
trois onces de cire blanche dans trois quarterons d’huile et 
quand la matière est à demi-refroidie , y mêler deux onces 
de pierre calaminaire, autant de bol d’Arménie , une once et 
demie de litliarge d’or et autant de cc'ruse , le tout en pou¬ 
dre ; et quand l’onguent est refroidi, y ajouter une demi- 
drachme de camphre dissous dans une drachme d’huile, 

11 desséche en rafraîchissant , il fortifie et fait revenir les 
chairs : on s’en sert pour les plaies enflammées. 

Onguent de soufre. Faire fondre la grosseur de deux 
noix de cire blanche dans deux verres d’huile de noix sur un 
feu doux , et y mêler une demi-once de fleurs de soufre (^sou¬ 
fre sublimé) ; remuer le tout continuellement pendant trois 
minutes , l’êter du feu, continuer de le remuer jusqu'à ce 
qu’il soit froid. 

11 est admirable pour guérir les plaies. 

Onguent de storax. Mettre fondre ensemble dans une 
bassine sur un feu médiocre , storax liquide, gomme élémi , 



O N G U 5ii 

cire jaune , de chaque sept onces et demie ; colophane, deux 
onces J huile de noix , trente onces j passer la matière par un 
linge , pour la purger des ordures qu’elle pourroit contenir , 
et laisser refroidir, l’agitant de temps en temps pour empê¬ 
cher qu’il ne s’y fasse des grumeaux. Ou peut augmenter ou 
diminuer la quanlitd de I huilc de noix, suivant qu’on veut 
l’oiigueul plus ou moins liquide. 

Cet onguent , excitant et résolutif, est propre pour déter- 
ger et mondilier les ulcères scorbutiques. Il fortilie les nerfs, 
résout les tumeurs froides , et arrête les progrès de la gan¬ 
grène. 

Omguent de tabac composé. Mêler, inciser , piler dans 
un mortier une livre et demie de feuilles de tabac, nouvelle¬ 
ment cueillies dans leur vigueur, avec une livre et demie de 
sain-doux dans un pot de terre vernissé , le couvrir , et lais¬ 
ser la matière eu digestion pendant trois jours, ensuite tirer 
par expression six onces de suc d’autre tabac après l’avoir 
Lien püè, verser ce suc dans le pot avec les autres drogues , 
et faire bouillir le mélange doucement , Jusqu’il la consomp¬ 
tion de l’humidité aqueuse , l’agitant souvent avec une spa¬ 
tule de bois , puis couler le tout par un linge avec forte 
expression ; quand la colature est presque refroidie , y mêler 
deux onces de racines d’aristoloche ronde subtilement pul¬ 
vérisée. 

11 nettoie les ulcères, même chancreux , sans douleur ; il 
digère les tumeurs , il guérit les dartres , la gratelle , les au¬ 
tres démangeaisons de la peau , et toutes les plaies. 

Onguent de tabac simple. Faire cuire une livre de feuilles 
de tabac nouvellement cueillies , pilées avec une demi-livre de 
sain-doux , nettoyée de toutes ses pellicules et niembraiics , 
jusqu’i consomption de l'humidité j passer le tout par un 
linge avec forte expression , remettre la colature sur le feu 
pour consommer quelque humidité qui s’y pourroit trouver. 

Il a les vertus du précédent. 

Onguent de térébenthine composé. Mastic, myrrhe et 
oliban, de chaque une demi-once; térébenthine de \enise, 
doute onces ; trois jaunes d’œufs ; mêler le mastic, la myrrhe 
et l’oliban en poudre subtile avec la térébenthine , puis y 
ajouter les jaunes d’œufs ; bien agiter le mélange avec un 
bistortier. 

11 digère , il dispose les matières pour la suppuration ; on 
en applique dans les plaies nouvellement faites sur des plu¬ 
masseaux , et l’on eu entoure les tentes. 



5 i 2 O N g U 

OîîaîiENT de térébenthine plus simple. Trois cnices du puis 
de Bourgogne et douze onces de tt^rdbenthine couuuuae, faire 
fondre sur un petit feu la poix de Bourgogne rompue aupa¬ 
ravant en petits morceaux, et l’incorporer avec la Idrdbeiilhine, 
en remuant toujours jusqu’à ce que l’onguent soit froid. 

Il est très-bon pour les apostènies , maux d’aventures et 
tumeurs des mamelles. 

O.NguENT de tuthie. Laver dans de l’eau d’euphraise cinq 
ou six fois , ou jusqu’à ce qu’il ait perdu son odeur , quaire 
onces de beurre frais j l’dgoutter pour en séparer l’eau autant 
qu’il se pourra , puis y mêler exactement une demi-once de 
tuthie préparée. On peut doubler la dose de la tuthie lors- 
(lu’ou veut rendre l’onguent plus dessiccatif. 

11 est propre pour les démangeaisons des yeux , il en net¬ 
toie les pustules et la chassie , il en apaise les douleurs, il en 
arrête les fluxions. On en met un petit morceau dans le èoin 
de l’œil malade eu se couchant, et on en frotte doucement 
la paupière. 

Onguent digestif simple. Térébenthine claire , onguent 
Lasllicum, de chacun une demi-once ; miel rosat, deux gros • 
huile de millepertuis , un gros -, un jaune d’œuf : mêler le 
tout ensemble. 

Onguent digestif magistral. Faire foudre une demi-livre 
de cire blanche dans une livre d’huile rosat, puis y ajouter 
une livre de térébenthine ; quand l’onguent sera refroidi 1« 
laver avec de l’eau de plantain. Il se garde plus loug-temps 
que celui qu’on prépare avec le jaune d’œuf, l’huile rosat et 
la térébenthine. 

Il est digestif et vulnéraire , il prépare la matière des plaies 
pour la suppuration ; on en applique avec des plumasseaux. 

Onguent jaune. Beurre de mai cuit à petit lieu, purifié de 
ses fèces et de son humidité , trois livres -, cire jaune , deux 
livres J résine , une livre ; térébenthine de Venise , une demi- 
livre ; composer cet onguent selon l’art. 

Il est un peu solide , afin qu’il séjourne sur les maux pour 
lesquels on le prépare. 11 est propre pour guérir les ulcères 
des jambes , les dartres , les engelures , les gerçures et les 
fentes des mamelles et des autres parties du corps. 

Onguent napolitain simple. Agiter fortement six onces et 
demie de vif-argent aveq quatre onces de térébenthine de 
Venise, dans un grand mortier de bronze , pendant cinq ou 
six heures , afin qu’il s’éteigne entièrement, y mêler ensuite 
peu à peu trois livres de graisse de porc. 

^ 11 est propre pour la gale, la gratclle, les dartres ci lo,. 



O N G IT 5ii 

aulics <l('man£jeaisons de la peau ; H tue les poux , les puces , 
les punaises J ou en iVolle les pal lies du corps , excepté la 
poilriue , à la(|uelle il pounoil apporter quelque altération , 
à c ause du vif argent qui y entre , on en oint les colonnes des 
lits pour faire mourir les punaises. 

OjfnuF.XT nutritum , ou lilliarge. Agiter long temps six on¬ 
ces de lilliarge d’or pulvérisée subtilement avec un deini-setier 
de fort vinaigre, et dix-huit onces d'iiuile d’olive, qu’on met 
peu à peu dans le mortier, tantôt de l’uii, tantôt de l’autre , 
pour nourrir et lier les ingrédieiis ensemble. 

11 est propre pour dessécher lagale, les dartres et les autres 
déinaiigeaisoiis de la peau ; il ôte J’iiillainmatiou et 1 âcreté des 
plaies ; il les cicatrise étant appl'qué dessus. 

Ou peut, îi la place delà litharge, employer la céruse ou 
le minium , et à la place du vinaigre , les sucs de morclle, de 
plantain, ou.de jourbarbe; mais ces onguens se corrompent 
proinplemenl. f)n l’emploie à la gui'risou des ulcères , sur¬ 
tout de ceux qui sont causés par une pituite salée j il ralfaîchit 

et desséche beaucc.up. 

JVota. Ou pourra en tout temps avec la préparation de 
lilliarge dans le vinaigre , faire promptement et sans Le iu- 
coiip de peine un nutrilum d’aussi bomie consistance, et pour 
le moins aussi efficace , en incorporant il froid cette dissolu¬ 
tion avec une pareille quaiilit(‘ d’huile. 

Onguent opiitalmitjuf de Baudron. Quatre onces de beurre 
frais lavé dans l’eau rose, tuthie d’Alexandrie préparée, six 
drachmes J sucre candi , trois drachmes; vitriol blanc, un 
scrupule ; tous ces ingrédiens, pulvérisés subtilement, seront 
incorporés avec le beurre , après eu avoir exactement séparé 
l’bumidité de l’eau rose. 

Il empêche les déÜuxions des yeux , tempère la chaleur et 
l’acrimonie des humeurs , arrête et desséche leur trop grande 
humidité en ôte la rougeur , et fortifie l’œil ; on en graisse 
à froid et'souvent le coin des yeux , les paupières et le tarse , 
observant que rien n’y puisse entrer , parce que la membrane 
adnate est très-sensible. 

Onguent ophtalmique de Charas, Faire fondre et cuire 
à petit feu dans une poêle, jusqu’il ce qu’il ne pétille plus , 
une livre de beurre bien frais , y verser peu h peu , et à diverses 
reprises, quatre onces de très-fort vinaigre , et continuer de 
cuire le beurre jusqu’h ce qu’il ne fasse plus de bruit; ce qui 
prouve la consomption de toute rhuinidité : mettre alors 
quatre onces de tuthie préparée dans un mortier de bronze , 
verser dessus le beurre cuit, passé par uu linge tiu avec expres- 
II. 


7, 



5i4 0 N g U 

sion , puis agiter dans le mortier le beurre et la tiithie , mêler 
jusqu’il ce que l’onguent soit tout Ji fait rdfroidi ; ce qu’on est 
obligé de faire pour empêcher que la tutliie ne se sépare du 
beurre et ne tombe au fond du mortier. 

Cet onguent est merveilleux pour éteindre les inflammations, 
et apaiser les douleurs et les démangeaisons de yeux, de 
môme que pour mondilier et cicatriser leurs pustules, et celles 
des paupières. H est éprouvé pour dessécher les yeux chas¬ 
sieux et parliculièremenl ceux des personnes âgées , arrêter 
et dessécher les fluxions qui causent les cliassies , et empêcher 
que les paupières ne se collent l’une i l’antre. Il faut en se 
couchant en mettre dans le coin de l’œil malade , la grosseur 
d’un petit pois, et fermer en même temps les paupières , jus, 
qu’â ce que rongiient soit fondu. 

Onguekt pour la gratelle. Mêler une demi-once de sel de 
Saturne , et une drachme de sublimé doux ( tiiuriale de mer¬ 
cure doux ), pulvérisés subtilement, avec trois onces d’on¬ 
guent rosat. 

11 est propre pour guérir la gratellc , les dartres et autres 
démangeaisons de la peau j on en frotte les parties malades} 
mais il est h propos d’avoir aupurava^it saigné et purgé , dé 
peur d’enfermer les humeurs. 

OuGUENTponr/es hémorroïdes. Fairefondre deux onces de 
vieux lard, ôter les peaux sèches, y jeter environ une demi- 
once de cire blanche , remuer le tout jusqu’à ce que la cire 
soit fondue et incorporée avec la graisse, retirer le vaisseau • 
du feu , et remuer l’onguent avec Ta spatule jusqu’à ce qu’il 
soit froid. 11 est éprouvé pour apaiser la douleur des hémor¬ 
roïdes que l’on eu frotte souvent. 

Onguent rosflt. Nettoyer de ses peaux de la graisse de porc 
récente , et la laver plusieurs fois dans de l’eau; en mettre 
trois livres dans un pot de terre , y mêler un égal poids de 
roses pâles récemment cueillies, séparées de leur pellicule cl 
de leur calice , et concassées dans un mortier de marbre , cou¬ 
vrir le pot et le remettre en digestion au soleil pendant sept 
jours , remuant de tempsen temps la matière avec une spatule 
de bois, ensuite faire cuire l’iiifusiou à petit feu pendant une 
heure ou deux, la couler avec forte expression ; y ajouter 
autant de nouvelles roses pâles qu’aupiravant, laisser encore 
digérer la matière pendant sept jours, la faire bouillir à petit 
feu et la couler de nouveau. Pour lui donner une coulem- 
rouge , on fait tremper chaudement pendant quatre ou cinq 
heures deux onces de racine d’orcanetie. 




O N G U Sif, 

. Nota. On fait de môme l*ougueiit violât, et celui des té'les 
de pavots. 

L’onguent rosat est estimd pour n'soudre et pour adoucir • 
on s’en sert pour les Iiôiuorroides , pour les iuflamniatioiis 
pour les douleurs de jointures. 

Ü.\(iUENT vert. Prendre trois livres de beurre frais , cuit et 
purilid, de la rdsine et de la poix de Bourgogne , de ch.ique 
trois qu.n-leroiis ; et quatre onces de cire jaune, pour faire cet 
onguent selon l’art , y ajouter hors du feu deux gros de vert- 
de-gris {oxide de cuivre vert) pulvdrisd, et agiter le tout en¬ 
semble jusqu’il ce qu'il soit froid. 

11 est merveilleux pour inondilier et pour guérir toutes sortes 
de plaies et d’ulcères. 

Onguent vert de Galien. Mettre fondre dans une demi- 
livre d’huile d’olive, une livre de résine de pin , et une demi- 
livre de cire, puis y mêler exactement avec le bistortier deux 
onces de vert-de-gris réduit en poudre subtile. 

Il nettoie les plaies et les ulcères , et il les guérit; on en 
fait un emplAtre qu’on applique dessus. 

Onguent vulnéraire. Faire fondre une demi-livre de vieux 
lard , dter les peaux sèches , jeter dedans autant de résine , 
les bien incorporer ensemble en les remuant , retirer le vais¬ 
seau du feu, y verser une demi-livre de térébenthine, eu 
remuant toujours avec la spatule , jusqu’.’i ce que l’onguent 
soit froid , le conserver dans un pot bien bouché. 

Il est bon pour guérir les plaies. 

Onguent émollient: Racines de guimauve, coupées par 
tranches ; feuilles de mauve, de guimauve, de violettes , de 
hranc-ursine , de chacune deux poignées ; graines de lin et 
de féuu-grec , de chacune une once ; fleurs de camomille et 
de inélilot, de chacune une poignée : faire bouillir dans suffi¬ 
sante quantité d’eau; verser la liqueur, piler le marc et pas¬ 
ser la pulpe à travers un tamis. Ajouter sur chaque livre de 
cette pulpe deux onces de sain-doux ou d’onguent d’altbæa , 
ou une once d’huile de lis ou de camomille : faire bouillir jus¬ 
qu’à consistance de graisse. 

Onguent émollient et excitant. Bonne huile d’olives, quatre 
livres ; minium ( oxide de plomb rouge ) , céruse {carbonate 
de plomb ) , cire vierge , de chacune une livre ; térébenthine 
bien claire , six onces. 

Mettre l’huile , le minium et la céruse dans une bassine sur 
le feu. Lorsf[u’ils sont cuits eu consistance d’onguent dler 
la bassine ; ajouter la térébenthine en remuant toujours avec 
une spatule de bois. Remettre la bassine sur le feu , et quelque 


5i6 O P I A 

inotncns après y ajouter la cire, et faire cuire le tout à la con¬ 
sistance requise ; ensuite mettre l’onguent refroidir en remuant 
toujours jusqu’à la fin. 

OjfGUF.NT contre la gale de la tdte des enfans. Cresson de 
fontaine et de la graisse de porc récente, de chacun une livre j 
suc de cresson exprimé, six onces : faire macérer le tout pen¬ 
dant trois jours , et ( uire ensuite jusqu’à consomption d’im- 
midité. Couler avec forte expression. 

Oput ( Opialum ). Nom qu’on donne souvent aux con¬ 
fections , antidotes et élcctuaires, quoiqu’il ne convienne 
qu’aux compositions molles dans lesquelles entre l’opium qui 
leur a donné son nom. C’est en général un remède interne , 
diversement composé de poudres , de pulpes , de liqueur , 
de sucre ou de miel, réduits en consistance molle et propre 
i être enfermée dans des pots. 

üiMAT d'hjsope. B’aire bouillir du meilleur miel vierge à 
petit feu pour l’empôcher de brûler, jusqu’à ce qu’il soit bien 
écuraé , et qu’il soit bien clair ; prendre ensuite de la pou¬ 
dre de feuilles d’hysope , sécbées à l’ombre, et passées an 
tamis , autant qu’il en faudra pour réduire le tout en consis¬ 
tance d’opiat : on en prendra tous les matins la grosseur d’une 
noisette. H est souverain pour l’asthme. 

Nota. On peut faire de la même manière des opiats de 
bétoine, de véronique et d’autres plantes semblables. 

OviKi fébrifuge. Une once de bon quinquina en poudre 
déliée , passée au tamis , petite centaurée , yeux d’écrevisse» 
en poudre , et confection d’hyacinthe de chacun deux drarb. 
mes ; incorporer le tout avec une suffisante quantité de siron 
de capillaire. 

On prendra (eu suivant le régime ordinaire au quinqui¬ 
na , c’est-à-dire , mangeant deux heures après la prise deux 
fois chaque jour dans le temps de l’intcrmission de la fièvre,) 
un gros chaque fois de cet opiat en bol dans du pain à chan¬ 
ter , et on boira par-dessus un verre de vin avec moitié eau ; 
on continuera huit ou quinze jours , selon la malignité de lu 
fièvre tant tierce que quarte , même invétérée de plusieurs 
mois. Cet opiat est bon à toutes sortes de tempéramens. 

Opiat contre la phlysie. Piler une once de racine de char- 
don-à-fonlon , après l’avoir lavée , et l’incorporer ensuite, 
avec une suffisante quantité de miel blanc , en prendre deux 
fois le jour , à la dose d’un gros et demi, dans du pain à chan- 
tc-r. Il faut boire par-dessus un verre de tisane pectorale. 

Autre. Dissoudre dans un jaune d’œuf une once de baume de 
lucatel , et y ajouter ensuite deux onces de conserve de roses^ 



O P I A 5i7 

on eu donne de la grosseur d’une noix muscade, deux ou trois 
fois le jour , dans du pain à chanter. 

Opiat contre l’apoplexie , la paralysie et autres ajjfèctions 
de nerfs. Semence de moutarde , deux onces -, de celles de 
cresson alenois , de roquette , de chacune deux gros ; feuilles 
saches d’origan , de menthe , de chacune six gros : pulvd- 
riser le tout et l’incorporer avec une suffisante quautitd de 
sirop de pivoine simple. La dose est d’un gros le malin 
à jeun et autant le soir , et boire par-dessus un verre d'infu* 
sion de pouliot en guise de thi!. 

Opiat purgatif dans la cachexie. Piler dans un mortier 
de marbre, trois onces de racines de pied-de-veau lavties et 
ratissdes , passer la pulpe à travers un tamis j ajouter menthe 
en poudre trois gros j feuilles d’absinthe un gros et demi. 
La dose est depuis une demi-once jusqu’à une once. 

Opiat contre le vomissement et le crachement de sang. 
Piler dans un mortier de marbre un peu de sucre fin , six 
onces de racines de grande cousoude fraîches et ralissdes , 
ajouter ensuite une suffisante quantité de suc de feuilles de 
plantain j la dose est d’un gros et demi à deux gros , trois fois 
le jour à prendre dans du pain à chanter; on boit par-dessus 
un verre de décoction pectorale. 

Opiat martial purgatif. Safran de mars apéritif (carbonate 
de fer ) , demi-once • séné mondé , rhubarbe , sel d’absinthe 
( carbonate de potasse ) , arcanum diplicatum ( sulfate de 
potasse ), de chacun un gros ; jalap, diagrède, mercure doux , 
trochisques alhandal , de chacun deux scrupules ; gomme 
ammoniaque , myrrhe , de chaque quatre scrupules; canelle, 
un gros. 

Pulvériser le tout , et après l’avoir mélé exactement 1 in¬ 
corporer avec suffisante quantité de sirop de fleurs de pêcher. 

La dose est de deux gros pour un adulte , à prendre le 
matin à jeun , deux fois la semaine, pendant quinze jours, 
enveloppé dans du pain à chanter ; une fois la semaine, pen¬ 
dant quinze autres jours , en continuant ensuite une fois le 
mois pendant quelque temps. La dose pour un enfant est 
depuis un scrupule jusqu’à un demi-gros. On boit par-dessus 
un peu de tisane chaude ou de bouillon. 

fïpiAT purgatif contre l’hydropisie. Safran de mars apéritif 
{ Carbonate, de fer) , antimoine cru , de chacun deux gros ; 
diagrède, une once ; faire du tout une poudre fine, et y ajou¬ 
ter suffisante quantité de sirop des cinq racines apérilives , 
la dose est d’un demi - gros à un gros, le malin et le soir, 
dans du pain à chanter. 



5i8 O P I A 

Opiat fébrifuge et purgatif contre les fièvres intermittentes. 
lîon quinquina, une once ; î^nitif, demi-once ; sen^ inondd , 
quatre scrupules ; sel de glaubcr {sulfate de soude), sel d’ab- 
sinllie ( carbonate de potasse ) , yeux dVcrevisscs ( carbonate 
de chaux) , de chacun un geos. Pulvériser ce que doit l’éirc 
et incorporer le tout avec suffisante quantittl de sirop dcüeurs 
de pôcher. 

La dose est d’un gros et demi It deux gros pour un adulte. 
On la prend de quatre en quatre heures, trois ou quatre fois 
le Jour , dans du pain Ji chanter ; on n’en donne aux enfans 
qu’un demi-gros ou un gros. 

OiMAT contre, la fièvre quarte. Quinquina en poudre , dia- 
pruu solutif, sirop de Heurs de pécher, de chacun une once j 
pel' ammoniac pulvérisé, un scrupule : mêler le tout ensem¬ 
ble : le malade en prendra six jours de suite , deux gros le 
matin , à jeun , et autant le soir dans du pain à chanter. 
l)oire une dcnii-hciirc après chaque prise , une tasse de bouil¬ 
lon de veau , auquel on aura ajouté une poignée dé feuilles 
de chicorée sauvage. 

Opiat fébrifuge pour les personnes dont la poitrine est 
délicate. Bon quinquina en poudre fine , cinq gros j miel de 
Narbonne, sirop de capillaire , de chacun une once ; mêler 
le tout exactement, et le partager en trois doses i prendre 
dans du pain i chanter de trois heures en trois heures , peu. 
dant l’intervalle des accès. 

On réitère le même opiat, et de la même façon, le joyp 
oh il n’y a pas de fièvre. Le plus souvent, la première dose 
suffit pour la faire cesser ; mais il vaut mieux la répéter p„uj. 
cmpêclier la récjdive. 

Si l’on craint que le quinquina ne surcltarge l’esloinac 
on partage l’opium en quatre ou cinq doses , qu’on donne de 
trois heures eu trois heures , supposé que l’accès ait assez de 
longueur. Lorsque le malade ne peut avaler de bols , on lui 
fait prendre l’opiat aux mêmes doses , délayé dans de l’eau 
tiède pure , ou colorée avec un peu de vin. 

Opiat fondant contre les tubercules du poumon. Conserve 
de tussilage , une once 5 pilules balsamiques de Morton , deux 
gros jlleurs de soufre , blanc de baleine(fld(pocè/v?) , de cha¬ 
cun un gros et demi; mercure doux sublimé six fois , yeux 
d’évrevisses ( carbonate de chaux ) , de chacun un gros : 
mêler le tout avec suffisante quantité de baume de soufre té- 
rébenthiné, pour prendre le malin à jeun , et le soir en se cou- 
chant, il la ilose de demi-gros dans du pain It chanter. 



O P I A Sig 

OpUt anti-asthmatique. Incorporer avec suffisante qiian- 
tit<* (le miel blanc , six gros de fleurs de soufre ( soufre su¬ 
blimé') ; deux gros de blanc de baleine {adipocère ) • et un 
gros de poudre d’iris de Florence. La dose est delà grosseur 
d’une noix muscade, à prendre le matin à jeun , dans du pain 
à chanter. 

OpiAT anti-asthmatique, avec complication de saburre in¬ 
testinale. Sdnd mondé , trois gros ; fleurs de soufre ( soufre 
sublimé ) , deux gros ; gingembre , un gros ; safran , demi- 
gros: réduire le tout en poudre fine et l’incorporer avec deux 
onces de miel blanc. La dose est de la grosseur d’une noix 
muscade dans du pain à chanter, à prendre , soir et matin , 
en continuant pendant quehjue temps. 

OvixT mésentérique , ou contre les obstructions du mésen¬ 
tère. Extrait de chicorée sauvage , de fumeterre , et de rhu¬ 
barbe, de chacun deux gros ; extrait de coloijuiute , huit 
grains; extrait de concombre sauvage , douze grains ; safran 
de mars apéritif ( carbonate de fer ) , deux gros ; poudre de 
séné , mercure doux (^muriate de mercure ) sublimé six fois, 
de chacun un gros ; poudre de jalap , diagrède , de chacun 
quarante-huit grains; sel d’absinthe {carbonate de potasse) , 
tamarise , de chacun demi-gros ; safran oriental , dix-huit 
grains ; macis , six grains. 

Mêler le tout exactement et l’incorporer avec suffisante 
quantité d’oxymcl simple : pour un opiat à prendre le matin 
Il jeun, dans du pain à chanter à la dose d’un gros à uu gros 
et demi, et un bouillon .apéritif une heure après. 

Opiat contre l’épilepsie. Reduireen poudre subtile six gros 
de quinquina, et deux gros de racine de serpentaire de Virgi¬ 
nie ; les incorporer avec suffisatite quantité de sirop de pivoine 
compost;, on en prend matin et soir, dans du pain à chanter. 
La dose est d’un gros pour un adulte , et de moitié pour uu 

enfant. 

On continue cet opiat pendant trois ou quatre mois , et le 
reste de l’année on se contente d’en prendre seulement quatre 
ou cinq jours a^aut los époques où l’on attend l’accès épilep¬ 
tique. 

Opiat contre la néphrétique , la difficulté et l’ardeur d’u- 
riiwr. Mêler ensemble , deux onces de lénitif fin , demi-once 
de térébenthine de Venise et un gros de crème de tartre : la 
dose est d’un gros , deux fois le jour , le matin , à jeun , et 
1 autre vers les cinq heures du soir , dans du pain à chauler, 
eu buvant après un verre dé tisane adoucissante. 

contre l’hématurie J ou urine sanglante. Piler une 




520 0 P I A 

once de savon d’Alicante, deux gros de filipendule en poudre, 
cl aui.iiit de farine de graine de lin , et l’incorporer avec siit- 
fisante quantild de sirop de guimauve : ou en prend pendant 
neuf jours , i la dose de deux gros le matin , à jeun , dans 
du pain i cliauler, en buvant après , une tasse d’infusion de 
lurquette ou de pariétaire , ou un' verre d eau seconde de 
chaux. 

Opiat pour prévenir l’avortement. Graine de kermès ou 
cochenille , sang-<lragon pulvérisé , de chacun un gros ; corail 
rouge préparé , un gros et demi j confection alkerniès ou 
d’hyacinthe , deux gros. 

Mêler le tout avec suffisante quantité de sirop de kermès 
ou de roses sèches : la dose sera d’un demi-gros jarndantune 
dixaiue de jours , il prendre le matin , à jeun , dans du pain 
îi chanter , en buvant après un verre tiède de la tisane con¬ 
tre l’hémoptisie ou crachement de sang. F.e soir on prendra 
aussi le julep contre l’avortement, .'i l’heure du sommeil , 
et dans le jour on fera usage de la même tisane. 

Opiat contre les hémorroïdes. Incorj)orer avec quantité 
suffisante de sirop violât, une once et demie de lénilif fin 
et une demi-once de fleurs de soufre , pour former un opiat 
dont la do.se sera delà grosseur d’un noix muscade , à pren¬ 
dre le matin , k jeun , et autant le soir h l’heure du sommeil 
dans du pain .k chanter. 

Opiat contre la jaunisse. Elhiops martial ( oxide de fer 
noir), vingt-quatre gniins ; safran oriental , un gros - sel 
de duobus ( sulfate de potasse ) , demi-gros : réduire le ty,,, 
en poudre et l’incorporer avec suffisante quantité de conserve 
de cynorrhodon, pour partager en sept parties égales .k pren¬ 
dre le matin , à jeun , pendant une semaine , dans du pain 
à chanter , en prenant après un verre de tisane apt'ritive. 

Opiat contre le diabètes. Réduire en poudre très-fine une 
once de quinquina , et deux gros d’alun purifié , et les incor¬ 
porer avec suffisante quantité de sirop de limon. On en prend 
chaque jour , la gro.sscur d’une noix muscade , dans du pain 
h chanter. On en continue l’usage suivant hîs cas. 

Opiat contre les glaires des reins et de la vessie , contre 
l'asthme humide et les rddehemens d’estomac. Poudre de 
racines sèches de hourr.ache , une demi-once j miel de Nar¬ 
bonne , six gros : y ajouter la quantité nécessaire de sirop 
de guimauve , à la dose de deux gros , h prendre tous les ma¬ 
lins à jeun , dans du pain à chanter. 

Opiat anti-scorbutique. Feuilles de cresson de fontaine , 
deux poignées } de celles de cochléaria et de beccabunga, de 


0 P I U 521 

chacune une poigiu?e : les piler toutes fortement dans un 
mortier de marbre et y ajouter ensuite des semences de cres¬ 
son et de moutarde pulvdrisdes , de chaeiine deux gros. I.a 
dose en est depuis quatre gros jusqu’il six , ?i prendre dans 
du pain ii chanter. 

Opiat contre Vasthme humide et la toux ittvt‘féri‘e. Suc 
dpaissi de la racine de queiie-de-pourceau , doux gros ; miel 
blanc , une once et demie : y ajouter un peu de sirop de tn.s- 
silage ; la dose est d'un gros et demi h prendre dans du pain 
h chanter , le matin et le soir. 

OpiATj ou électuaire lënitif. Ddcoctiou des racines de gui¬ 
mauve et de figues grasses, deux pintes ; sucre blanc, trois 
livres; faire cuire le tout en consistance de miel et de sucre 
lapais, et ajouter ensuite , pulpe de casse rdcemment mon¬ 
dée , une livre ; pulpe de pruneaux, poudre de sdnd , de cha¬ 
cune demi-livre; semences de violettes pildes, trois onces ; 
semences d’anis pili'cs, deux gros; sel vegdtal (^tartrite de 
potasse), une once et demie. 

Faire du tout un dlcctuaire selon l’art et de la manière qui 
suit. 

Faire premièrement bouillir une livre de racines de guimauve 
rdcentes, lavdcs et concassées , et une livre de figues grasses 
dans trois chopiiies d'eau , réduisant le tout à moitid; rouler 
celte décoction avec une Idgère expression ; faire cuire h part 
dans de l’eau les pruneaux, dont on tirera la pulpe, ce qui 
se fera pareillement de la cassci 

Faire dessdehor ces pulpes sur un petit feu. Pulvériser le 
send , les .semences de violettes et d’anis, et le sel vdgdtal 
{tartrite de potasse)-, faire cuire ensuite le sucre par un 
feu lent, dans la dccoclion ci-dessus, jusqu’il consistance de 
miel ou de sirop bien dpais ; retirer l.a bassine de dessus le 
feu, et y dissoudre les pulpes avec un bistorticr; y inêler 
ensuite les poudres. 

tlPiUM. Le vdrilable est une larme gommense qui sort de 
la tête des pavots d’ITgypie et de Grèce ; les Turcs le gardent 
pour eux, et ne pcrnicllcnt pas qu’on en transporte ; ifs 
envoient en sa place le méconium , qui est un suc tird par 
expression des têtes et des feuilles du même pavot, et tdduit 
pr dvaporation en consistance d’extrait ; ils le divisent par 
pains de différentes grosseurs , et ils les enveloppent de 
feuilles de pav'ots, afin qu’ils s’humectent moins ; c’est ce que 
nous appelons improprement opium , et dont nous nous ser¬ 
vons au ddfaiit du viTitablc. Il doit être choisi pesant , roin- 
pact, net, visqueux, de couleur noire tirant un peu sur le 


523 0 R A N 

roux , amer ctuu peu âcre au Roût , facile 5 se dissoudre, et 
luisantau-dedaus quand il est fraîchement rompu. On trouve 
dans les auteurs diverses manières de purifier et de préparer 
Yopiitm, après lesquelles opérations on 1 appelle laudanum. 
L’opium est propre pour épaissir les humeurs , pour exciter 
le sommeil, pour calmer les douleurs , pour arrêter le cours 
de ventre, le vomissement, le choiera morbus, les hémor¬ 
ragies, le hoquet J pour provoquer la sueur, pour les maladies 
des ycuyi et des dents. Boyle dit qu’il a observé que des 
malades se trouvoieut délivrés de cruelles douleurs dans leurs 
parties internes par le secours d’un peu d’opium mêlé avec 
les ingrédiens des emplâtres, et appliqué extérieurement. 

JVota. L’opium a ses iuconvéniens aussi bien que ses ver- 
ms, il faut eu user avec beaucoup de précaution ; car il sup¬ 
prime les urines et les selles, il renferme de la malignité, il 
rend les parties livides, excite les sueurs froides, rend la res¬ 
piration petite et dillicile, cause le délire et les démangeai¬ 
sons , si on en use souvent. La dose est depuis un demi-grain 
jusqu’à deux graius. 

ÜPOPANAX. Gomme jaune qu’on tire par incision de la 
tige et de la racine d’une espèce ûp. spntidjlium ([ui croît dans 
la Macédoine, dans la Béolie et dans la Phocide d’Acliaïe. 
<ln doit choisir l’opopanax récent, pur, en grosses larmes 
jaunes eu dehors, blanches au dedans , grasses et assez fra¬ 
giles, d’un goût amer, d’une odeur forte et très-désagréable. 
11 est chaud, émollient, résolutif, vulnéraire, hystérique , 
dessiccatif, digestif, carminatif; il purge la pituite grossière 
et lente des parties éloignées du cerveau , des nerfs, des 
jointures, de la poitrine j il incise et atténue le mucilage gros¬ 
sier et visqueux, il convient à l’asthme et aux toux invété¬ 
rées , bu avec du sac de marrube blanc et du miel. Sa 
fumée, reÿue par la bouche, remédie à la chute de la luette. 
Son usage externe sert contre les vieux ulcères et les fistules. 

11 entre dans les pilules d’euphorbe de Quercétau , les pi- 
Iules fétides, celles d’hiére, de coloquinte. Il a donné le nom 
aux pilules d’opppanax; il entre aussi dans l’électiiaire antj- 
hydropique de Charas , et dans les trochisques de myrrhe. 

Ouangeb. Arbre toujours vert qui porte des 

oranges aigres et amères, ou douces. L’orange amère est la 
plus usitée en médecine; ce fruit est appelé eu latin auran~ 
tium , sipe iiureuin inaluin. L’écorce de l’orange amère est 
chaude , et convient aux fièvres en qualité de fébrifuge sudo¬ 
rifique , à la dysurie, elle réjouit et fortifie l’estomac et le 
cerveau et résiste à la malignité des humeurs. 



O R C A 523 

I.CS fleurs Jcs orangers }i fruil <loux et amer fournissent par 
la distillation une eau qu’on appelle eau de naphe, fort estiuide 
pour son odeur et pour ses vertus j elle n^jouit le coeur et l’cs- 
tornac, elle ranime le sang et les esprits , elle tue les vers , 
elle aide à la digestion, elle abat les vapeurs des femmes; elle 
est cordiale , JiysUbique , ceplialique et vermifuge; on en fait 
prendre une ou deux euillerdes, ou pure , ou dans un verre 
d eau. On l’emploie aussi dans les potions et dans les juleps à 
une once; elle est utile dans les syncopes, les fièvres malignes, 
dans la peste, et pour faciliter la transpiration. Ou fait aussi 
une conserve avec ces fleurs , qu’on emploie dans (|uelqiies 
opiats stomachiques, .’i demi-once. Les feuilles de l’oranger 
ont .*1 peu près la même vertu. 

Un verre de vin d’Espagne, avec un gros de poudre d’dcorce 
d’orange aigre râpée , est bon pour la colique venteuse , ou 
celle d’estomac. Couper en deux une bigarade, la saupou¬ 
drer de safran en poudre , lier ensuite les deux moitiés , et les 
faire cuire sous la cendre, mettre cette orange infuser pen¬ 
dant la nuit dans un demi-setier de vin blauc , le passer, 
presser l’orange , et le faire prendre deux jours de suite à 
une personne dont les règles sont .sup])rimées ; ce remède les 
rétablit ordinairement. Une drachme d’écorce d'orange sèche, 
mise en poudre, prise dans quelque liqueur convenable, 
apaise les tranchées des accouchées. 

Le remède suivant est très-utile pour les vers des enfans. 
Ouvrir une orange par-dessus , la creuser pour y mettre deux 
ou trois gros de Loime thériaque , la recouvrir et la mettre 
sur les ceudres chaudes ; quand elle y aura été assez de temps 
pour être bien cuite , ouvrir l’oraiigc par le milieu , et 
l’appliquer chaudement sur le nombril , avec un linge par¬ 
dessus. 

Un confit les jeunes fruits d’oraiiger avant leur maturité, 
comme on fait les noix , les amandes et quelques autres fruits ; 
nii prépare de mémo leur écorce entière , ou coupée superii- 
ricllemeiit par zestes ; ces parties ont la même propriété que 
l’écorce et les zestes de citron. L’écorce d’orauge scelle en 
poudre et sa semence s’emploient aussi de même, elles eulreni 
dans les mêmes compositions alcxitères. Ou fait avec le sut' 
de la bigarade , de l'eau et du sucre , une liqueur appelée 
orangeai ou orangeade , ([u’on permet aux féhricitans , et qui 
fait le même efl'el que la limonade ; une once de ce jus , mêlé 
dans lin bouillon ou dans un verre de vin blanc , pousse les 
mois et les urines. 

Ojic A.x et TE ( Zit/g/ciwitm radice rubrd, sive anchusa 



vulfatior, Toitrn. ij4. Jnchusa tinctorla, Liiin. ). Espèce 
de buglose sauvage f[ui a la racine grosse comme le pouce • 
elle croît dans le midi de la France, aux lieux sablonneux j ou 
fait Sfîclier sa racine an soleil. 11 faut la choisir récemment 
séchi'e , un peu pliante , de couleur rouge fonerf extérieure- 
ineut , blanche int(îrieurenieut , rendant une belle couleur 
vermeille quand on en frotte l’ongle. Elle sert à donner u„e 
teinture rouge k l’onguent rosat, .'t des pommades , à la cire 
et h l’huile, dtant iiifusde dedans ; cette teinture vient de sou 
écorre. Ea racine d’orcanete est astrigente ; prise en di'coc- 
tion elle arrête le cours de ventre. Ou l’emploie aussi extêrieu- 
reineiit pour dêterger et pour sécher les vieux ulcères. 

Oheii-le d’oürs ( Auricula ursi, flore luteo, Tourii. Pri- 
jnula auricula, Linn. 2o5). Plante qu’on cultive dans les jar¬ 
dins k cause de la beauté de ses llcurs qui sont odorifiTantes 
et de (lifFérentcs couleurs ; elle croît aux lieux montagneux 
humides et ombragés. Celte plante est banne pour les breu¬ 
vages que l’on ordonne aux personnes qui ont des plaies d.aiis 
le corps , et pour consolider les plaies extérieures. Les Alle¬ 
mands en finit grand cas pour les ruptures et descentes do.s 
intestins , et pour les blessures de la poitrine, ils la prennent 
tous les jours eu breuvage. Ils s’en servent généralement 
à toutes sortes de plaies , ils la prennent intérieurement et 
l’appliquent extérieurement. Ettinuller dit qu’on la recom¬ 
mande contre le vertige. 

Orge {Hnrdeuni). Il y en a de deux sortes ; l’une sc sème 
en hiver et l’autre en étéj la première est la meilleure. L’orn-p 
est rafraîchissante , dessiccative , abstersive, apéritive, diges¬ 
tive, émolliente, diurétique et nourrissante. On'sépare 
l’écorce des grains d'orge , et on les appelle orge inondé. Ils 
sont pectoraux, émolliens , humectans , adoucissans ; ils 
excitent le crachat, ils tempèrent par leurs parties iniieilagi- 
nenscs les .'icrctés qui desrendent du cerveau , ils procurent 
le sommeil. On s’en sert en décoction. Il fiiut choisir l’oro-e 
nouvelle , bien nourrie , blanche , nette et séclic. 

Rien n’est plus commun que l’usage de l’orge dans les tisa¬ 
nes ordinaires. On en met une poignée dans une pinte d cau 
h Laifuelle ou fait d’abord jetter un bouillon ; on la rejeltè 
ensuile,parcü quelle est trop âcre. Cette orge, ainsi lavée, sert 
à la tisane ; on la fait bouillir avec du chiendent et les autres 
racines dont on veut se servir. Il ne faut p is attendre qu’elle 
soit crevée pour retirer la tisane du feu , m.ais qu’elle soit 
seulement gonflée ; alors la liqueur est rafraîchissante, noup- 
jrissaiile , émolliente et légèrement apéritive j elle est aussi 


O R I G 525 

im peu d(!lersive, et sert h <î(<layer les remèdes qu’on ordoim* 
pour les gargarismes dans les maladies de la gorge. 

On fait bouillir l’orge mondd, c’est-à-dire, dépouillé de son 
écorce, comme la précédente , mais sans y joindre d’autres 
drogues j car il fournit seul une liqueur assez chargée , d’un 
blanc jaunâtre , et d’une qualité plus nourrissante et plus 
adoucissante que la première. On met une cuillerée d’orge 
inondé dans une pinte d’eau qu’on fait bouillir jusqu’à dimi¬ 
nution d’un sixième, et on a soin d’en séparer l’écume 5 on fait 
prendre une chopine ou environ de cette liqueur chaude 
comme un bouillon ordinaire, après y avoir dissous une demi- 
once de sucre ; on y mêle quelquefois parties égales de lait 
pour rendre ce bouillon plus noiirrisssant , et on a soin de 
l’écrêmer à plusieurs reprises lorsqu’il est sur le feu , afin 
qu’il charge moins l’estomac. 

Cette boisson , qui est une sorte do crème d’orge , est utile 
aux personnes dont la poitrine est délicate ou échauffée , d.aus 
la toux opiniâtre , dans les rluiincs invétérés , et lorsqu’on 
a intention de tempérer et de rafraîchir les entrailles ; on s’en 
sert aussi pour les émulsions rafraîchissantes , en y délayant 
les semences froides pilées. Sa farine est une des quatre qu’on 
emploie dans les cataplasmes résolutifs. 

L’orge entre dans le sirop d’hysopc de Mésué, dans le 
sirnpdejujubesdu même, dans le sirop de chicorée composé , 
dans le lénitif, dans les trochisques de Gordon, etc. 

Origajv ( Origanum sjlvestre , Tourn. Origanwn vul- 
gare , Linn. ). Espèce de marjolaine qui croît aux lieux cham¬ 
pêtres , montagneux , ombragés. 11 a les mêmes usages et on 
l’emploie de la même manière que la marjolaine. La poudre 
de scs feuilles et de ses fleurs séchées à l’ombre , est cépha¬ 
lique, et propre à faire couler la sérosité par le nez; on se sert 
avec succès de l’infusion de ses fleurs dans la suppression des 
urines et des règles ; elle font aussi cracher avec plus de faci¬ 
lité les asthmatiques cl ceux qui ont une toux opiniâtre. 
Celte plante est chaude , dcssiccative, astringente, apéritiye , 
incisive , hystérique et stomachique ; elle facilite la respira¬ 
tion. On s’en sert principalement dans l’obstruction des pou¬ 
mons, du foie et de la matrice , dans la toux , l’asthme , la 
jaunisse , pour augmenter le lait des nourrices , dans les in¬ 
digestions , les rapports aigres et les vents : son eau distillée, 
son huile essentielle , le sirop et la conserve qu’onprépare avec 
cette plante, sont d’un secours merveilleux. L’huile essentielle 
d’origan est très-agréable ; elle réjouit les sens et apaise les 
douleurs des dents , en mettant du coton qui en est imbu 



526 0 R N I 

dans le creux de la dent cjui est gitde. Dans le rhume de cer-* 
veau et le lorlicolis , on fait seclier l’origau au feu , et on 
reiiveioppe tout chaud dans un linge dont on couvre bien 
la tête. 

L’origan entre dans le sirop d’armoise , dans l’électuaire dea 
baies de laurier, dans l’onguent martiatum, dans le sirop 
de stœrhas de Mcisud , et la poudre diaprassii de Nicolas 
d’Alexandrie. 

Orme ( Ulmus campeslris, Tourn. Linn. Sa?). Grand 
arbre qui croît dans les champs , aux lieux plats et découverts , 
eu terre humide , proche des rivières. Dioscoride, Pline et 
Galien conviennent que cet arbre est astriiigeiil ; il est plein 
d’une humeur balsamique et gluante qui le rend propre à réu¬ 
nir les plaies. La décoction de ses racines en est plus chargée 
que celle des autres parties de cet arbre j c’est pour cela qu’elle 
convient îi toutes sortes de pertes de sang, sur-tout ;'i celui 
qui s’échappe des vaisseaux du poiimon et delà inalriee. Cette 
humeur balsamique s’épanche dans des vessies qui se forment 
sur les feuilles d’ormeau par la piqûre des moucherons. 11 y 
en a dans les p.ays chauds qui sont plus grosses que le poing , 
semblables par leur ligure des trufl'es, remplies de ce baume 
naturel, qu’on passe par un linge pour le nettoyer des puce » 
rons. On a découvert quec’étoit une liqueur précieuse , et les 
habilans de la campagne , en Italie, s’en servent pour y faire 
infuser les somniitésde millepertuis j la liqueur devaient rouee 
comme avec de l’huile d’olive, et se conserve plusieurs années- 
la plus vieille passe pour la meilleure. Mathiole assure qué 
cette liqueur,sans aucun mélange de millepertuis, guérit les 
descentes des enfans , si on leur engraisse les parties; et Fal- 
lopc convient qu’il n’a rien trouvé de plus souverain pour la 
réunion des chairs. 

Le cataplasme fait avec l’écorce de cet arbre cuite dans du 
vin, après l’avoir pilée et appliquée chaudement sur la partie 
bles.sée , au rapport de Poppius , est un remède merveilleux 
pour l’anévrisme. 11 faut l’y laisser jusqu’h ceque le cataplasme 
devienne sec. 

Ray assure que la décoction de l’écorce , faite Jusqu’à ce 
qu’elle ait acquis la consistance de sirop , en y ajoutant le tiers 
d’cau-de-vic , est très-bonne pour calmer la douleur de l.i 
sciatique , si on en fait une fomentation chaude sur la partie 
malade. 

ORNrrHOGAi.E ( Ornithogulum vulgare). Plaute qui croît 
dans les haies et dans les blés aux environs de Paris, On se 



O R T I 5‘>7 

sert en médecine de sa racine pour exciter les crachais et les 
urines, 

Orobe ( Ervum verum , Tourn. SqS. Ervum ervilia, Linn. 
1040). Cette plante se trouve dans les blés. La farine de sa 
semence est une des quatre farines résolutives qu’on emploie 
ordinairement en médecine ; cette semence est aussi déiersive 
et apéritive : on s’eu sert comme de celle du pois chiche. 

La farine d’orobe entre dans la poudre diaprassio de Ni¬ 
colas d’Alexandrie, dans l’élecluaire de Justin et dans les 
trochisques de scille. 

Orpin , Reprise , Crassetie, Joubarbe des vignes , Fève 
'épaisse ( Telephium vulgare,Tom-n. Sedum telipliiurn, Linn. 
61 (i). Plante vivace dont les feuilles sont épaisses, remplies de 
suc comme celles de pourpier. Elle croît aux lieux incultes , 
pierreux , ombragés -, elle est humectante , rafraîchissante , 
résolutive,détersive,vuluérairc, consolidante, propre pour les 
hernies, pour effacer les taches de la peau. Quelquefois on en 
fait boire la décoction, ou bien on la reçoit en forme de clys- 
tère , après les remèdes généraux , pour consolider les ulcères 
des intestins dans la djssenterie , et souvent on y ajoute la 
grande consolide et les autres vulnéraires. 

On se sert avec succès des feuilles pour les coupures, comme 
de celles de la grande consoude; lorsqu’elles sont appliquées 
extérieurement sur les tumeurs, elles avancent la suppuration j 
elles réussissent ordinairement sur les panaris appelés commu¬ 
nément mal d’aventure : il faut auparavant les amortir sur la 
braise et les écraser ensuite. On les emploie pour les blessu¬ 
res, les hernies et les décoctions astringentes et rafraîchissan¬ 
tes ; elles entrent dans l’eau vulnéraire. Ses racines qui res¬ 
semblent il des hémorroïdes , étant composées de petits tuber¬ 
cules , sout estimées pour cette maladie j on les écrase et on les 
fait cuire dans du beurre frais et réduire en onguent, ou 
l’applique sur les hémorroïdes lorsqu’elles sont enüainmées ; 
ou en reçoit plus de soulagement que de celui qu’on fait avec 
la joubarbe. 

Ortie morte ( Galeopsis procerior , fœtida , spicata, 
Tourn, i85. Stachjs sjlvalica , Linn. 8u )• H J a plusieurs 
genres d’orties mortes qui diffèrent par la couleur des Heurs, 
parl’odeur et la ligure ; il y en ade puantes et de non puantes, 
de tachées et non tachées , k fleurs rouges, blanches et jaunes. 
Ces orties croissent près des haies , des murailles, et dans les 
masures. On se sert en médecine de leurs feuilles et de leurs 
fleurs; elles sont dessiccatives et astringentes , propres pour 




528 O R T I 

arrêter les tours de ventre. Le galeopsis !i fleurs rouges en 

forme (le décoction est salutaire contre la dyssenterie, et celui 

à fleurs blanches contre les fleurs blanches. Les feuilles du 
Liane, et particulièrement ses fleurs prises comme du thé, 
sont très-bonnes pour la gravelle des reins et de la vessie, 
ainsi qu’on l’a éprouvé , aussi bien que pour la goutte des 
pieds. On l’applique aussi sur la partie affligée, pilé, ou bouilli 
dans de l’eau. Les feuilles pilées avec du sel sont bonnes aux 
contusions , aux ulcères pourris et aux plaies. L’huile d’olive 
dans laquelle on a fait infuser au soleil les fleurs de cette 
plante, est un excellent baume pour les blessures des tendons. 
L’ortie' morte est ainsi appelée parce qu’elle ne pique point. 

Ortie morte grande des bois ( Galeopsis lamiiiin pur~ 
pureurn , Liim. 809 ). Espèce d’ortie non piquante qui croît 
dans les bois, où elle se multiplie beaucoup, parce que ses 
racines rampent sous terre ; la tige est carrée , haute de 
plus d’une coudée , portant des fleurs rouges disposées en 
forme d’épi h son sommet. La plante , dit ïournefort, sent 
le bitume ou l’huile fétide , a un goût d’herbe un peu salé , 
astringent j elle est vulnéraire et très-adoucissante. A la cam¬ 
pagne, on se sert avec succès de l’infusion de ses feuilles et 
de ses fleurs pour la colique néphrétique, sur-tout si on la 
boit étant dans le bain. Frite avec du beurre , et appliquée, 
elle dissipe la douleur de la pleurésie, résout les tumeurs 
scrofuleuses. C’est un très-bon remède contre les hémor¬ 
roïdes. Elle est très-adoucissante, tant prise intérieurement 
qu’appliquée extérieurement. On en peut préparer l’extrait 

F our s’en servir pendant l’hiver. On en fait une huile par 
infusion, sur-tout de ses fleurs, au soleil dans celle d’olive 
ou de noix pure , ou de lin , excellente pour les brûlures 
pour les plaies , sur-tout des tendons ; pour les ulcères, et 
pour arrêter et guérir la gangrène, pour laquelle on l’a éprou¬ 
vée avec beaucoup de succès. 

Ortie piquante. Plaute dont il y a trois espèces princi¬ 
pales ; savoir , la grande dont les fleurs sont en forme de 
grappes ( urtica urens maxiina , Tourn.), la petite qui périt 
tous les ans , appelée ( ortie grièche ), et la romaine ( urtica 
romana , Tourn. ) , qui porte depetits globules ou fruits ronds, 
gros comme des pois, qui renferment une semence semblable 
à celle du lin. Les orties croissent aux lieux incultes , sablon¬ 
neux , dans les haies , contre les murailles , dans les jardins. 

Toute ortie est chaude et dessiccativc , apéritive , incisive , 
abstersive , émolliente , diurétique , lithontriptique , et l’an¬ 
tidote de la ciguë et de la jusquiarac. 


O R V A Sag 

Les racines et les grappes de ilcurs de la première espèce 
soin apèrhives, et on les emploie avec succès dans les tisanes 
et dans les apozèmes qu’on ordonne dans la gravelle et dans 
la rétention d’urine : on en fait aussi une conserve pour le 
même usage. Mais le suc de l’ortie coiniiiune , et de celle qu’on 
appelle ortic-grièche , est un des meilleurs remèdes jviur le 
crachement de sang et pour les hémorragies j Chomel en a 
ordonné pour la première maladie h plusieurs personnes, et 
toujours avec succès : la dosa est’depuis deux onces jusqu’i 
quaire, ou seul un peu tiède, ou mêlé avec partie égale de 
bouillon. On est depuis quelque temps k Paris dans l’usage de 
prendre les feuilles d’ortie infusées dans l’eau bouillante, 
comme du thé , pcjiir purifier le sang , pour la goutle et le 
rhumatisme : cette infusion est bonne en gargarisme pour les 
maux de gorge. I.es racines confites au sucre procurent l'ex- 
pecloratioii dans la vieille toux, dans l’asthme , dans la pleu¬ 
résie , sur-tout si on appliqua les feuilles en cataplasme sur 
k côté : on en fait boire le suc pour les mômes maladies. Lo 
remède suivant réussit dans la pleurésie. 

Piler légèrement deux ou trois poignées d’ortie-grièche 
nouvellement cueillie , et les faire bouillir avec un demi-quar- 
leron d’huile d’olive et un verre de vin j passer le tout et en 
faire prendre le jus au malade , qu'on tiendra bien couvert 
pour ménager la sueur : ou peut appliquer sur le côté le marc, 
Icjpl us chaud possible^ et n’appliquer ce remède que deux jours 
après avoir fait deux ou trois saignées. Garidel l’a éprouvé 
plusieurs fois avec succès : il rapporte que les pleurétiques 
auxquels on faisoit ce remède , rendoient des nrines comme 
teintes de sang. La tisane d’ortie est bonne dans les lièvres 
malignes , la rougeole et dans la petite vérole. 

Plusieurs médecins s’en servent pour attirer les esprits et le 
sang sur les parties desséchées et paralytiques , en les frap¬ 
pant avec un paquet d’orties. Selon le rapport de Tournefort, 
le cataplasme d’ortie est émollient et résolutif - il soulage les 
goutteux , et dissipe quelquefois les loupes et les tumeurs 
froides. Un gros et demi de semence d’ortie en poudre sub¬ 
tile , prise dans un verre de vin chaud, d’après Clusius, est 
un bon remède pour chasser les vents de l’estomac. 

La graine d’ortie entre dans l’élccluaire de Justin , dans la 
poudre et l’électuaire lithontriplique de iNicolas d’Alexandrie 
et dans le tnartiatimi. 

tfavALE, ou Toute-boniic (^Sclarea prulensis , Tourn. l "g. 
Salvia sdarea, Linii. 58 ). Plante odoriférante qu’on cultive 
dans les jardins. Il y etJi U aussi u^c sauvagé qu’pu trouve diyts 

U. a 


53o 0 S E I 

]cs pri's. I.'oi vale est cliaucle , dcssiccallve, abstersive , all<f_ 
nuaiile, ap'rili\o et liysldriquc. Ou applique les feuilles 
fraîches sur les yeux pour eu apaiser riullaiiimalioii. L'in¬ 
fusion fies feuilles de celte plante est apebâtive , propre à 
pousser les mois et les urines : la semence est ophtalmique ; 
ou en met un ou deux grains dans l'oeil, on le frotte ensuite 
doucement; cette graine s'imbibe de rimmiditd sup erllue 
qui est entre les paupières et le globe de I mil, et la vue eu 
devient plus éclaircie. Le-doclcur^Michel fait entrer cette 
plante dans son essence pour guérir les Heurs blanches , et 
Corbius eu préparoit l’onguent suivant pour les mêmes ma- 

"piler de celle plante avec quantité suHlsantc débourré frais 
environ une demi-livre par livre d berbe ; laisser pourrir ce 
mélange, puis le faire bouillir , et le passer par.un linge; il 
eu faut graisser le bas-ventre , et faire user inti'rieurement de 
la même plante en tisane. Craton recommandoil cet onguent 
pour les sullocalious de matrice, sur-tout en y ajoutant du 
tacamahara. Schvvenfeldius approuvoit l’orvale dans l’épi¬ 
lepsie. 

Orviétan de 3Ierssonier. Racine de gentiane , de fraxi- 
nellc, d’aunée, de chaque deux onces ; racines d’aristoloche 
longue et ronde, de toruientille, de scorsonère, d'angélique, 
de grande valériane , de chaque une once, bien pulvérisées et 
passées au tamis; dictaine de Candie, demi-once; thériaque 
lidèlement préparée, trente-six onces ; miel cuit et écuiué selon 
l’art , la quantité nécessaire pour faire du tout un électuaire 
d’une bonne consistance. 

Cet orviétan est éprouvé, et facile à composer, et l’on s’en 
sert lorsqu’on a avalé quehjue venin, il en faut prendre une 
drachme, et le dissoudre dans du bon vin , de l’eau de scor- 
sorsonère ou de bétoine , qui sont les plus propres contre les 
venins. Meyssonier dit l'avoir compose et l'prouvé lui-méiue 
av eïî succès. 

OsEiuLE,ou Surelle,ou Vineltc(../ce<oso horlensis,Tourn, 
Tiumex acetosa. Linn. 4B1'). Plante potagère dont il y a beau¬ 
coup d’espèces. Toutes les oseilles fortilienl le cœur, excitent 
l’appétit, dé.saltèrent, résistent au venin et îi la corruption , 
calment la bile, arrêtent le cours de ventre, et les pertes de 
sang. 

La racine entre dans la plupart des apozèmes et des tisanes 
apéritives et rafraîchissantes, comme très-propre .’i procurer 
le mouvement du sang , lorsqu’il est ralemi dans le tissu des 
viscères ; les feuilles sont au contraire pluscapables de modé- 


rer la fernieiHalioii <lu sangquo d’augmenter son iiiouvcmeni • 
leur acidil<' tempère la bile , et calme l’ardeur cTe la lièvre 
coutinuc 5 elles apaisent la soif, cl soulagent les scorLuti({ues ; 
«m les inéde pour cela avec le rressnn et l’herbe aux cuillers 
dans leurs bouillons et leurs autres alimens. Les oeufs à là 
farce d’oseille, ou l’omelette dans laquelle on mêle de l’oseille 
liàclièe iiieiiu , est un aliment utile dans celle maladie ; oii 
fait prendre à ces malades en même temps h jeun un demi- 
gros de teinture de mars, tirée avec le suc d’oseille. 

llarlbolin remarque que l’oseille et llierbe aux cuillers 
naissent ensemble dans le Groetiland, comme si on ne devoit 
pas employer l’une sans l’autre , l’une abondant en sel vola¬ 
til, et l’aulre en sel acide: de ce mélange il résulte un sel 
moyeu très-utile dans le scorbut et dans les maladies chro¬ 
niques. riaterus lit boire avec succès la tisane d’oseille avec 
le jus de grenade Ji un frénétique, qui la prit pour de bott 
vin. Les feuilles d’oseille sont très-résolutives, étant appli¬ 
quées en cataplasme avec du levaiti, après les avoir fait cuire 
sous la cendre chaude dans une feuille de chou j elles avancent 
la suppuration des tumeurs. La scmcucc d’oseille peut entrer 
dans les émulsions apéritivès rafraîchissantes, à la dose de 
deux gros sur une chopine de liqueur. Ray soupçonne qu’elle 
est astringente comme celle dt-s espèces de patieiice. 

La graine d’oseille entre dans la poudre diamargaritifri- 
gidi, dans la confeclion d'hyaeinthe : le suc des feuilles entre 
dans les trocliisqties de ratnich de Mésué ; et la conserve d’o¬ 
seille est eniploy<'e dans l’opiat de Salomon de Joubert : ou 
fait aussi le sirop d’oseille. 

OsTiiocoLt-E , ou Pierre des os roiilpus ( Osteocotlà). Pierre 
sablonneuse , creuse , de cotdcur cendr<‘e ou blanchâtre , 
ayant la ligure d’un os , de dill'érentcs grosseurs. On en trouve 
qui sont grosses comme le bras. On eu voit de deux espèces ■ 
une ronde , raboteuse , graveleuse , pesante ; l’autre moins 
raboteuse et légère ; elle adhère à la langue comme la pierre 
ponce. Ou trouve rime et l’autre dans plusieurs endroits de 
l’Allemagne; elle naît dans des lieux sablonneux. Cette pierre 
est ratagmalique et célèbre pour consolider prompleinent 
les fractures des os , par le moyeu de la matière du calus 
qu’elle fournit abondamment. On la donne inte'rieuremeut 
depuis une drachme jusqu'il une drachme et demie. On la 
mêle aussi aux emplâtres et .aux cataplasmes. Ou j;, J„une 
en forme de poudre séclie av ec du sucre ou de la caiiclle , ou 
dans une décoction de pervenche. Pour préparer celle pou¬ 
dre , on broie l ostéocolle avec l'e.ui de grande censoude, 




532 0 Y E 

d’herbe à Robert, ou quelque autre appropriée. Il faut pren¬ 
dre garde-cpie l’usage de celte pierre uc soit pas excessif, car 
on a rcniaiqué qu’elle faisoit eu ce cas le calus trop gros , et 
qu’il falloit ensuite le dimumer avec des chnolliens et des 
discussifs. 

OxiMKL simple. Mêler dans un plat de terre deux parties 
de bon miel blanc et une partie de vinaigre blanc; placer le 
plat sur le feu , et faire bouillir doucement le mélange, l’écu- 
mant à mesure’quil pat'JÎt d*-' i et quand il est cuit eu 

consistance de sirop, le garder. 

11 est estimé propre pour inciser et pour déraciner les lm_ 
meurs crasses et visqueuses qui sont attachées à la gorge et ù 
la poitrine : on les mêle dans les gargarismes et dans les loks; 
on en peut prendre aussi i la cuiller. La dose est d’une demi- 

cuillerée. 

JVota. Il n’est pas convenable à la poitrine , quand elle est 
irritée par des humeurs trop âcres qui tombent dessus ; par 
son acidité il feroit tousser et l’irriteroit encore davantage ; 
mais il est propre h inciser et k dissoudre la pituite grossière 
qui s’attache en plusieurs endroits. 11 est bon de l’avaler dou¬ 
cement, alin qu’il ait le temps de pénétrer les flegmes qu’il 
rencontre h son passage. 

O X T R R H O D I N. Mettre dans une fiole deux onces d’huile 
rosat et une once de vinaigre rosat, les agiter quelque letnps, 
afin qu’ils se mêlent autant que faire se pourra ; ce sera 
Yoxjrrhodin, qui est bon pour les inflammations , pour 
dessécher les dartres et les gratclles ; on eu frotte les parties 
malades. 

Ote i^jinser). Oiseau dont le mâle s’appelleyars. Il y eu 
a de deux espèces, un domestique et l’autre sauvage : c’est uu 
aliment excrémenteux et mélancolique. La graisse d’oye est 
plus chaude que celle du porc ; et â raison de la subtilité de 
ses parties, elle péiiètre et résout promptement ; injectée 
dans l’anus , elle émousse les matières acrimonieuses des in¬ 
testins , elle fait venir du poil où il u’y eu a point , elle est 
d’uii grand usage dans les paralysies des nerfs , les convul¬ 
sions et les contractions des membres. Quelques-uns pren¬ 
nent pour se purger plein l.a coquille d’une noix de graisse 
1 qu’ils appliquent sur le nombril , et peu de temps 
après leur ventre sc lâche abondamment ; la même graisse 
avalée dans une pomme cuite , ramollit puissamment le ven¬ 
tre constipé. La graisse d’oye non lavée, enduite aux pieds 
et aux mains , les défend contre la rigueur du froid. Cette 
graisse , distillée dans les oreilles , remédie aux tintemeus , 


P A L M 535 

«M enduite , elle gii{<rlt les fissures des lèvres. Rarllioliu 
donne un cxrclleiil Ihiiineiit contre la paralysie. Vider une 
oye, la remplir de plantes nerviues, d’onguens et de moelles 
appropriées , et la faire idlir h la broche , garder la graisse 
qui en distille, et en frotter les membres paralytiques. I.a 
fiente d’oye re'duitc en poudre est cliaude et très-dessiccative, 
incisive et très-apéritivc ; elle fait sortir l’arrièrc-faix et 

F ousse les urines ; elle est d’un grand secours dans la jaunisse, 
hydropisie et la toux. La prise est d’une drachme dans du 
vin blanc ou autre liqueur convenable. Elle convient au scor¬ 
but en forme de poudre ou de décoction. Etlmullcr a vu un 
scorbutique désespéré guérir avec, la décoction. La meilleure 
fiente est la verdâtre , qui se trouve au printemps dans les 
prairies : on la desséche !i une chaleur modérée , puis on la 
pulvérise. La dose est d’une demi-drachme â une drachme. 
On la peut prendre fraîche depuis une drachme jusqu’à deux 
dans quelque liqueur convenable. La fiente d’une oye mâle 
appliquée , lire les flèches et les balles hors du corps. La lan¬ 
gue d’oye , desséchée et donnée en poudre, guérit la strangu- 
rie et la dysurie par une propriété particulière. La petite peau 
des pattes , desséchée et pulvérisée, est recommandée par son 
astriclion pour arrêter les perles de sang des femmes j la prise 
est d’une demi-drachme. On l’applique avec succès extérieu¬ 
rement sur les engelures. 

P 

Pain dç pourceau , voyez Cyclamen. 

Pamure , oM Porte-rhapeau ( Pob’i/n/j , Tourii. Rham~ 
nuspaliurus, Liiin. ). Cet arlirisscau épineux croît sur le bords 
des chemins eu Italie et dans les endroits chauds de la France. 
Ses semences passent pour être diurétiques ; la racine , la tige 
et les feuilles sont astringentes j toute la piaule , le fruit 
excepte , pilée et appliquée en cataplasme est recommandée 
contre les clous , les furoncles et autres tumeurs de ce genre 
qui s'élèvent à la superficie de la peau. 

Paumier. {Palma). Craiid arbre qui croît dans la Judée, 
la Syrie, l’higyple, l’Afrique et les autres pays rhauds. Il 
porte un fruit qu’on appelle datte {dnctjlus). (in doit choisir 
les dattes nouvelles, grosses, charnues, pleines, fermes au 
toucher, le noyau s’eu séparant aisément, jaunes, douces et 
sucrées. Les meilleures sont celles qui viennent du royaume 
de Tunis. On en apporte de Salé , mais elles sont maigres et 




53i PAON 

s(<clies ; celles qui viennent de Provence sont fort belles et d© 
bon goût, niais elles ne peuvent être gardées, car les vers s’y 
engendrent aisément, et elles se sèchent, en sorte qu’il n’y 
reste aucune vertu. La chair des dattes mûres est chaude et 
moins astringente que celle des vertes ; elle adoucit ràprelo 
de la gorge, arrête le cours de ventre , fortifie le fœtus dans 
la matrice, et remédie aux maladies des reins et de la vessie. 
On les emploie dans les tisanes pectorales , mondées de leurs 
noyaux; on les emploie aussi à faire des cataplasmes astrin- 
geiis. Elles sont difficiles à digérer, fout mal h la tête, ©t 
engendrent un sang grossier et mélancolique ; leurs noyaux 
sont estimés contre raecouchement difficile. 

Panais, ou Pastenade i^Paslinaca saliva Intifolia, Linn. 
516. Tourn, ). Plante très-commune. Il y en a de deux espèces 
une cultivée et l’autre sauvage; celle-ci est plus petite en 
toutes ses parties que la cultivée , dont on mange les racines. 
Leurs seinenres et leurs feuilles sont quelquefois employées 
en médecine. La semence est dessiecativc et chaude; son usage 
est daus le hoquet, la pleurésie, les tranchées , le calcul et 
la rétention des mois. T.a dose est d’une drachme; elle apaisé 
les vapeurs et rhasse les vents. On la fait bouillir légèrement 
daus du vin, et on eu jirend un verre le matin à jcuu.. 

Panicaut , vojez Chardon û cent têtes. 

Paon {Pavo'). Le plus bel oise.au connu en Europe. .Sa 
chair est sèche , dure et dilhciLe fi digérer , mais elle se garde 
long-temps sans se corronqire , et en se mortifiant, elle devient 
bonne à manger. On en fait du bouillon qui est propre pour 
la pleurésie, pour le calcul des reins et de la vessie, pou© 
exciter l’iiriiic. La fiente a la propriété de guérir l’épilepsie 
cl le vertige. On en prend h jeun pend.aut quinze jours une 
drachme en poudre qu’oii met infuser dans du vin , on conti¬ 
nue plus long-temps s’il est ni'cessaire. Ou en fait aussi uu 
sirop aiiti-épileptiquc. Plusieurs épilepti([ues ont été guéris 
de la manière qui suit. Infuser la fiente fraîche de paon 
dans du vinaigre de fleurs d’œillel ; l’exprimer et boire de 
celle colature pendant neuf jours. Tous les auteurs en gtméral 
reconiinaudent la fiente de paon daus celte maladie. Elle est 
admirable contre le vertige , qui a beaucoup de rapport avec 
l’epilepsie.Vüici eominenton l’emploie. Verser .suffisamment du 
vin sur une poignée de fiente de paon , couler le tout par un 
linge , partager la colature en trois parties égales, .’t preiidro 
_irois fois avant le paroxisme , cuuvraul Lien le malade pour 
le faire sner. 



PARE 555 

Pareira brava, ou Vigne sauvage. R.acinc qui vient rlu 
Brdsil, que les naturels <lu pays nomment boulon ou boutoua. 
On en cniinoît deux espères en France, nue qui est la plus 
usil('e , et qui est brune en dehors, et d’un jaune brun en 
dedans , l’autre est blanche en dehors, et en dedans d’un jaune 
citron. Toutes deux sont d’une substance dure, et cependant 
poreuse et spongieuse , quelquefois de la grosseur du pouce et 
mi51('e d’un goût amer et doucereux comme la rfglisse. Geof- 
iroy a reconnu par diverses expériences que cette racine est 
très-bonne contre les coliques néphrétiques j elle ne brise pas 
la pierre des reins et de la vessie, mais elle dissout les glaires 
qui collent ensemble les sables et les graviers dont se forment 
les pierres; eten effet, après avoir pris de cette racine, ou rend 
ordinairement beaucoup de sable. Geofï’roy s’est encore servi 
très-utilement de cette racine pour la cure des ulcères des 
reins et de la vessie , elle rend les urines plus roulantes, elle 
nettoie peu .’i peu les ulcères ; en y joignant Ji la fin le baume 
de copa h U, quelques malades ont (“lé eiilièrement guéris. Celte 
pri)pri(‘t() de fondre promptement et facilement les glaires , 
èpr.iuv('e dans le pnreira brava par Gt^offroy , lui a fait juger 
que celte plante scroit bonne pour rastliine humoral causé 
par une pituite gluante qui embarrasse les bronches du pou¬ 
mon , et pour la jaunisse causée par répaississcinent de la 
bile ; le succès a justilié son espérance , et il a guéri par deux 
verres d’infusion de parcira brava, pris h Une demi-heure 
l'un de l’autre, un viiàllard de soixante-douze ans, foiblc, 
et près d’étre sufl'oqué par une pituite qu’il ne pouvoit arra¬ 
cher de sa poitrine; cl cette même infusion lai a réussi sur 
une femme attaquée d’une jaunisse uniscrsclle f» l’occasion 
d’une colique violente, et qui fut délivrée de sa ro!i([ue par 
trois verres de cette inûision pris h demi-heure de distance , 
et de sa jaunisse , au bout de vingt-quatre heures , apres 
av .ir continué de boire de quatre heures en quatre heures 
une prise de pareira brava. La dose de cette racine est de 
deux gros , coupée par petits morceaux que l’on fait bouilli,- 
dansti-ois demi-setiers d’eau, jusqu’à ce que la lifjueur soit 
réduite à une chopjne. Un coule celte décoction , et on la 
partage en trois verres, que l’on fait prendre chaude comme 
du thé avec un peu de sucre, pour préserver ceux qui sont 
sujets à la gravelle. On leur fait user de cette racine tous les 
mois pendant huit jour.s .à la dose de vingt-ejuatre grains seu¬ 
lement, qu’on fait bouillir légèrement dans une lasse d’eau. 
Un peut donner celte racine en substance pulvtà-isée à la dose 
de douze ou dix-huit grains. Selon Helvétius, la manière de 



536 


PAR F 

b’ch servir dans le Brésil et en Portugal, est de faire bouillir 
dans une pinte d’eau , une once de cette racine battue et clli_ 
Ide , avec un gros de sel ammoniac j lorsqu’elle a fait cinq oii 
six. bouillons, on la retire du feu et on la laisse infuser jus¬ 
qu’à ce qu’elle soit froide, on passe la liqueur, et le malade 
en boit un verre de quatre heures en quatre heures. On eu 
peut donner aussi en substance un demi-gros avec quinze 
grains de sel ammoniac (^muriate ammoniacal) qu’on ri^itère 
de quatre heures en quatre heures , jusqu’à ce qu’on soit 
soulage?. 

Parfums {Sujimiiia , seu suffimenta). Vapeurs bonnes 
ou mauvaises , qu’on fait dlever eu l’air pour guérir les mala¬ 
dies. 11 y •'* ‘1®® parfums secs qui sont en trochisques et eu 
pilules, faites d’olihan , de mastic, d’aloes , de clous de geî- 
rofle , de benjoin, etc. ; les autres humides, visqueux et gras 
qui se font do jus , et de ddcoclion d’herbes , etc. 

Parfum agréable pour cassolette. Préparer une poudre 
avec trois drachmes de benjoin , une drachme et demie de 
bon slorax, une drachme de bois rose , une demi-drachme de 
santal citrin, uii demi-scrupule de calamus aromaticus, autant 
de fleurs de benjoin, et trois clous de gdrolle ; mêler (*ite 
poudre dans six onces de bonne eau rose, et trois onces d’eau 
de fleur d’oranger , et .après qu’on les aura gardes à froid 
dans un matras de verre bien bouché pendant vingt-quatre 
heures , et plus long-temps, si on le veut, verser une partie 
de ce méhuigc dans une cassolette qu’on fait chaufl'er douce¬ 
ment pour en faire exhaler la bonne odeur dans la chambre 
On peut garder le surplus des matières dans le matras où 
dans une bouteille bien bouchée. 

Parfum céphalique. Storax, calamite, benjoin, de chaque 
une drachme et demie, gomme de genièvre et encens , de 
chaque une drachme ; géroÜes, canellc, de cha((ue deux scru- 

E ules; feuilles de laurier, de sauge , de romarin , de marjo- 
line , de chaque uuedemi-draclnne ; pulvériser les gommes, 
puis les autres drogues , le tout grossièrement j mêler ces 
poudres ensemble , et en jeter une pincée à la fois sur le feu 
d’up réchaud pour en faire recevoir la v.apeur au malade. 

Ce parfum est bon pour l’épilepsie , l’.ipoplexie , la para¬ 
lysie. Ou peut faire .aussi flairer au malade l’esprit volatil de 
sel atumomnc aintfioniac étendu d’eau) et l’eau de la reiue 
de Hongrie, 

Parfum contre les mauvais air. Six cuillerées de bonne 
eau rose , dix ou douze clous de gérofle concassés , trois ou 
quatre petits morceaux de pelure de citron ou d’orauge , 


mettre le tout ensemble dans une dcuelle sur un réchaud 
allum<l et le mettre au milieu de la chambre. 

Autre. Sept ou huit cuillcrces de vinaigre rosat, ou autre 
bon vinaigre , quatre ou cinq morceaux de pelure de citron, 
douze ou quinze clous de géroile concasst‘s , et faire comme 
dessus. 

Nota. Ce parfum n’est pas si odorifib-ant que l’autre , mais 
il est très-bon. Remarquer qu’il ne faut pas que la liqueur 
bouille , mais qu’elle se résolve doucement en vapeur. 

Parfum pour arrêter la Jluxion qui tombe sur la poitrine. 
Ambre jaune , mastic , gomme tacamahaca , roses , lauda¬ 
num , sucre , de chaque deux drachmes ; pulvériser grossiè¬ 
rement toutes les drogues , mêler les poudres , et en jeter un 
peu dans un réchaud de feu , pour en faire recevoir la vapeur 
au malade. 

Ce parfum est propre pour calmer le grand mouvement 
des sérosités qui coulent du cerveau sur la poitrine dans le 
commenceinent du rhume, et pour les adoucir. 

Parfums pour diverses maladies. On verse peu k peu un 
mélange d’esprit-de-viu (^alcohol) et de soufre dans un poê¬ 
lon de fer , pour en faire recevoir la vapeur aux pulmoniques. 

On fait recevoir la vapeur de bon vinaigre mis sur un petit 
feu par un entonnoir renversé à ceux qui sont enchifrenés. 

On fait brûler des poudres céphaliques pour fortifier le 
cerveau. 

On fait brûler dos poudres astringentes pour empêcher que 
les sérosités ne tombent sur la poitrine au commencement du 
rhume. 

On fait brûler des poudres cordiales pour fortifier le coeur. 

On fait des sachets de senteur pour réjouir les mélancoli¬ 
ques, et pour leur fortifier le cerveau ; on parfume aussi leurs 
habits avec des poudres aromatiques. 

Pariétaire (/’or/WnnVï officinalis. Tourn. Linn. 1492). 
Plante qui croît ordinairement entre les pierres des murail¬ 
les ; elle croît aussi dans les haies. Les feuilles de la parié¬ 
taire sont rafraîchissantes , un peu humides , émollientes , 
maturatives , apéritives, abstersives et un peu astfingentes. 

La pariétaire est employée ordinairement dans les dt'coc- 
lion émollientes , et dans les demi-bains qu’on ordonne dans 
la néphrétique. On l’appliquoit , du temps de Dioscoride , 
sur les parties où la goutte se faisoit sentir ; on en ordonnoit 
le suc dans la vieille toux , on en préparoit un gargarisme 
pour les maux dégorgé, et on 1 injectoit dans l’oreille pour 
apaiser la douleur de ces parties. Cet auteur assure qu’elle 




553 PAS 

est propre pour arrêter les feux volages et les ulcères ainbii> 
laiis. C<’salpiu , Tragus , Dodone'e et la plupart tics auteurs 
conviennent que la pari''taireest très-utile tlans la suppression 
d’urine et dans la gravelle. On en fait prendre l’eau distilliîg 
li la dose de (rois onces , avec autant d’huile de lis , une once 
d huile d’ainaudcs douces , et autant de sirop de limon pour 
la colique in'phrdtique ; ce remède a souvent réussi à Chottiel. 
On applique la pariétaire bouillie en cataplasme sur la région 
de la vessie et sur le Las-ventro, pour dissiper les obstructions 
des viscères et faciliter le cours des liqueurs. Quelques-uns 
y ajoutent du cresson et du vin j Ilælideus profère f huile de 
scorpion il celle d’amandes douces que Dodonée y ajoutait. 
Le cataphasine de la même plante fricassée avec du sain-doux* 
appliqué sur le front, ap.aise la douleur de la migraine. 

Le suc de pariétaire entre dans l’opiat céphalique qu’on 
emploie avec succès dans les vertiges , l’épilepsie , et pour 
prévenir l’apoplexie des personnes qui en ont eu des attaques 
et sont menacées d’y retomber. Èu voici une description 
exacte : 

De la poudre de semence de cumin , une livre j du suc de 
pariétaire dépuré et épaissi en consistance d’extrait, une demi- 
livre ; de la poudre des feuilles et Heurs sèches de marjolaine 
six onces ; du miel de Narbonne ou du miel blanc du mciU 
leur, ce qu’il eu faut pour faire, l’opiat ; la dose est d’un gros 
pour les adultes , et pour les cnfaiis k proportion. Pour l’éni- 
iepsie , il est bon d’y ajouter la liente de paon avec la poudre 
de la racine de pivoine mille, ou, k son défaut, de la femelle 

Pour les iuilainmations du gosier , on fait frire dans du 
vieux beurre fondu cette plante hachée , et on l’applique 
chaude sur la gorge. 

La pariétaire , mise en poudre et mêlée avec du miel, passe 
pour être béchique , et propre dans l’asthme et la phthisie. 
Tragus faisoit faire pour les contusions un cataplasme avec 
la pariétaire fricassée dans la poêle avec de la farine de fèves, 
des mauves, du son , de l’huile et du vin. Pour les descentes 
accompagnées de douleurs dans les bourses , Caincrarius or- 
dounoit qu’on l’appliquilt toute chaude sur ces parties, après 
l’avoir pilée avec du vinaigre. Le sirop fait avec le suc de 
cette plante et le miel blanc soulage les bydropiques. Ou leur 
en fait prendre tous les matins une once battue dans un verre 
d’eau de cbieiideut. 

Les sommités de la parifltaire entrent dans la composition 
du sirop de guimauve de Fcriiel. 

Pas d’ane , ou Tussilage ( Tussilago vulgaris , Tourn, 



P A s s 553 

et farfara, Linn. 121 4 )• Planle qui croît <]ans les lieux Immi- 
dcs ,‘aux bords des rivières, des ruisseaux et des fossés -, sa 
fleur, qui est jaune , pousse avant ses feuilles , ce qui l’a fait 
nommer Jilius ante patrem. Les feuilles et les fleurs de cette 
plante sont en usage , sur-tout les fleurs ; elles entrent dans 
la plupart des tisanes pectorales; on en ordonne deux ou trois 
pince'es pour chaque pinte de liqueur. On en fait une con¬ 
serve et un sirop simple dont la dose est d’une once comme 
les autres. Le sirop de tussilage composé se fait avec les ra¬ 
cines , les feuilles et les fleurs de eette plante , auxquelles on 
ajoute les capillaires et la réglisse. L’eau distillée des fleurs 
de tussilage se donne jusqu’à six onces , et la conserve a une 

Les feuilles de celte plante ne sont pas moins utiles que les 
fleurs. Ray rapportequ’Hiller a guéri plusieurs enfans étiques , 
en les nourrissant de feuilles de pas d’àne qu’il faisoit cuire 
avec du beurre et de la farine , comme d'autres légumes. On 
fait fumer ces feuilles aux asthmatiques ; en Angleterre , on 
les fume pour la toux. Boyle conseille d’y mêler la fleur de 
soufre ( soufre sublimé ) , et le succin en poudre ; il dit que 
ce remède a guéri plusieurs phthisiques. 

Quelques personnes estiment la racine de tussilage autant 
que les feuilles et les fleurs , elles l’emploient en décoction et 
en tisane, lors même qu’elle est sèche. Ferncl a employé le 
tussilage dans le sirop de sjmphilo, 

Tournefort nous donne une tisane excellente pour la toux 
sèche. Quatre poignées de feuilles avec trois pincées de scs 
fleurs, deux poignées de sommités d’hysope , une onc.e de 
raisins secs , trois cuillerées de miel de Narbonne; on met le 
tout dans le fond d’un pot, cl on y verse quatre pintes d’eau 
bouillante , on fait jeter seulement trois bouillons, 011 tire le 
pot du feu ,*on le couvre , et on passe la tisane lorsqu’elle est 
refroidie. 

Simon Pauli, après Sennert , assure que la décoction des 
fleurs de pas d’âne , faite dans du vin , à laquelle on ajoute un 
peu de myrrhe, de mastic et de litharge , est excellente poul¬ 
ies ulcères des jambes des hydropiques, menacées de gangrène. 

Passeuage l^Lepidum lalifoUum , Tourn. Linn. 88()). 
Plante haute de deux ou trois pieds , dont les feuilles sont 
longues et larges comme celles du citronnier , et quelquefois 
plus grandes.La racine ust longue, grosse comme le doigt, ser¬ 
pentante, blanche, d’un goût âcre. Elle croît dans les terrains 
ombragés et humides. Cette plante est d’uuc saveur très-âcre, 



54o P A S T 

péni'tranle el corrosive comme le poivre , apdrilive , propre 
pour pousser les urines. 

Oii emploie sa racine et ses feuilles, mais particulièrement 
ces dernières qui passent pour extellciiles dans le scorbut, eu 
tisane et en décoction, comme les plantes dont on vient de 
parler ; elles poussent les urines , emportent les obstructions 
et conviennent à ceux qui sont allligés de vapeurs mélanco¬ 
liques ou affections hj-pocondriatfues. Les feuilles de passcrage 
mises eu poudre , après les avoir fait sécher à l’ombre ou au 
Jour , prises à la dose d’uu demi-gros dans un verre de viu 
blanc, soulagent les hydropiques ; il faut continuer ce remède 
peiidanl huit jours au moins, et le prendre le malin. L’eau 
où la passerage a macéré , peut servir de boisson aux scorbu¬ 
tiques. L’onguent préparé avec les feuilles est bon pour les 
humeurs érysijiélatcuses. La racine est résolutive et adoucis¬ 
sante J on la pile avec du beurre, et on l’applique sur les 
endroits où la goutte se fait sentir. Les feuilles broyées et 
appliquées eu cataplasme soulagent les douleurs de ta scia¬ 
tique. 

On peut distiller la passcrage avec le miel fermenté, suivant 
la méthode de l’abbé Rousseau ; elle donne alors une essence 
ou liqueur spiritueuse et inflammable qui est excellente pour 
les vapeurs hystériques , et pour celles qui aflligent les hom¬ 
mes , et qu’on appelle hjpocondriaijues ; on eu fait prendre 
une cuillerée , ou pure , ou mêlée avec de l’eau où elle a macéré. 
I.a teinture de cette plante, tirée avec l’csprit-de-vin (aico/ioA 
est très-forte ; elle étourdit les malades. 

Il y a une seconde espèce de passcrage qui se trouve sur le 
bord des grands cbcmiiis et dans les terres sèches j elle a les 
mêmes vertus que la première espèce. Dioscoridc et Galien 
J’ordonnoient comme nu bon remède pour la sciatique. Do- 
donée indique la manière de s’en servir, qui est d’en faire 
cuire les racines avec du vieux-oing , et de les appliquer eu 
cataplasme pendant quatre heures , el de graisser ensuite la 
partie malaik avec de la laine imbue d’huile. 

Cette espèce entre dans riiuilc de trois espèces de poivre de 
Mésué. 

Pastei,, ou Guesde (^Glastum isatistinctoria, Linn. q^G). 
Dans les terres sèches cl sablonneuses, cette plante n’est pas 
rare; l’espèce qu’on cultive dans certains endroits pour les 
teintures n’eii dififèrc que par la culture. Le pastel , pilé et 
appliqué extérieurement sur les tumeurs , est un des plus 
puissaus résolutifs ; l’infusion de ses feuilles fait pousser la 
petite vérole, et on s’cii sert pour guérir la jaunisse. Wédel, 




PATI 541 

fameux médecin de Gènes , en a tiré du sel volatil par la seule 
fermentation, et sans le secours du feu. 

Patience, ou Parelle des marais {Lapaihum aejuaticum, 
folio cubitali , Tourn. Rwnex aqualicus, Linn. 47g). Plante 
très-commune dont les feuilles sont faites comme celles de 
l’oseille ordinaire, mais beaucoup plus longues. Sa racine est 
longue, grosse comme le doigt , jaune , d’uu goût amerj elle 
croît par-tout dans les terres incultes. On la nomme papilla- 
ris, parce qu’elle guérit les ulcères des mamelles , appelés 
papillae, La patience est assez tempérée , mais elle incline à la 
siccité. La semence , au poids d’une drachme dans du vin 
rouge, arrête tous les flux de ventre j et les feuilles le lâchent. 
La racine est laxative et apériiive ; on s’en sert dans l’hydro- 
pisie, dans les pâles couleurs appelées jaunisse , et dans les 
autres maladies qui viennent d’obstruction. On l’emploie en 
tisane. La décoction de patience est bonne pour purilier le 
sang dans les maladies de la peau , elle est meilleure que la 
fumeterre. Le suc de la racine, ou l’infusion, sont usités contre 
la gale , l’herpe , les rousseurs et les autres vices de la peau , 
en forme de fomentation ou de Jinimeut j on eu fait un excel¬ 
lent pour la gale et la gravelle , en pilant cette racine avec du 
beurre frais, comme il est dit à l’article Onguent de patience 
sauvage crue, p. 5io. Pour guérir les dartres , on met infuser 
dans du fort vinaigre, les racines de patience sauvage coupées 
en rouelles et ou les en Irolle. On fait des cataplasmes de 
celte racine cuite dans du vinaigre et pili*e , pour les tumeurs 
de la rate. L’eau distillée de cette même racine est excellente 

f )our effacer les infections de la peau, les pustules, les aphlhes, 
es lentilles ; à son défaut , on y peut employer une forte dé¬ 
coction de cette racine. L’uxtrait de la semence est utile dans 
la dysseuterie. 

Patience des jardins, ou Parelle ( Liipalhum horiense 

latifolium,lLOUvn.Rumexpatientia,\Ami. On emploie 

les racines de ces espèces comme celle de l’oseille à laquelle 
on les substitue j on en ratisse une ou deux onces qu’on fait 
bouillir dans les décoctions, tisanes ou bouillons apéritifs ; 
on ajoute quelquefois un demi-gros de tartre martial soluble 
sur chaque bouillon. I^a tisane de patience est utile à ceux 
qui ont des dartres , la gale , pu quelque autre maladie de la 
peau , sur-tout lorsqu’on y ajoute autant de racine d’auuée. 
Ces deux racines fout la principale vertu de l’onguent pour 
la gale , si ordinaire dans les hôpitaux et dans les campagnes. 
Pour le faire , on fait bouillir dans un peu d’eau et assez de 
beurre quatre onces de racine de patience sauvage, et autant 



542 P A V O 

de celle •d’aunf’e coupde menu -, on les passe par un tanns , 
el on rncle une once et demie de fleurs de soufre avec six 
(Jnces de ce qui est passd. Cet onguent rdussit mieux lorsqu’on 
en frolle les jnalades , après les avoir fait saigner et purger 
une ou deux fois. 

Willis estime l’infusion de la racine de patience, faite dans 
de la bierre, comme un excellent anli scorbutique. Simon 
Pauli loue la décoction de cette racine faite avec la lieme 
de coii ou de poule , pour en bassiner les parties galeuses. 
Le même auteur se servoil de la poudre de cette racine, tnêlee 
avec du vinaigre , pour arrêter le feu volage. 

Cette racine pilée s’applique avec succès sur les ulcères 
des jambes. La tisane de patience est bonne dans l’ébullition 
de sang et l’érysipèle. Sa setneiite en poudre est propre dans 
Je cours de ventre ; Kay y ajoute la poudre de la racine de tor- 
ineutille, avec le sucre l osat et la poudre de coquille d’muf. 
I.a racine de patience est un des meilleurs remèdes pour l’esto¬ 
mac , le foie, et pour toutes les maladies opiniâtres de la peau. 
Elle sc prend en tisane , en bouillon , en poudre , eu opiat : 
elle est apêritive , diurétique , lu'palique , cordiale. On peut 
la substituer â l’eau de rluibarbe, si mal h propos vantée jtour 
les maladies des eufaus. Sa dose est d’une once sur une pinte 
d’eau. La patience outre dans l’oiiguent inarli'aluiit de Nicolas 
d’Alexandrie. 

Pavot blanc et noir cultivé {Papayer horiense , setnine albo 
aut nigro , Tourn. Papayer somniferum , Linn. 726 ). Plante 
très-commune dont il y a deux espèces générales, une domes¬ 
tique et ciüiivée dans Iqs jardins , et l’autre sauvage , dont 
on parlera. La cultivée est divisée en deux autres espèces , 
savoir eu pavot blanc et en pavot noir, par la couleur de leur 
semence. 

Entre les plantes narcotiques, il n’y en a poiutqui soit plus 
en usage que le pavot. La partie de la plante qu’on emploie 
ordinairement est la tête , ou cette capsule qui renferme 
les semences. Cts semences ne sont point capables de faire 
dormir, mais seulement d’adoucir et d’épaissir le sang ,comme 
peuvent faire les semences rafraîchissantes avec lesquelles on 
les mêle dans les émulsions , b peu près à la même dose. 
Eu Italie, les femmes les mangent à poignées , et sur-i<,ut 
à Gênes où on les couvre de sucre. 11 ii’cii est pas de même 
des têtes; il seroit dangereux d’en trop prendre. On nomme 
la semence de pavot œillette; ou préfère les têtes de pavot 
blanc qui sont ovales , â celles du noir qui sont rondes cl ply, 
petites. On les rompt par morceaux , et on en fait bouillir mm 




P A V O 5t3 

dans une chopine tl’eau pour les laveinens anodins qu’on 
donne dans la dysscntcrie , dans les traïu-ln'es douloureuses 
de la colique ndplirdlique, et dans les autres maladies du bas- 
veutre où il y a irritalion. On en l’ait bouillir trris ou quatre 
dans un cliauderon plein d’eau ,dans lequel < ii fait mettre les 
jambes des malades auxquels on n’ose pas donner interieure- 
nieiii le pavot; ce petit bain leur provoque un doux sommeil. 

L’usage inlt'rieur du pavot demande beaucoup de circons¬ 
pection; la pri^paration la plus ordinaire est le sirop tj^u’ou 
appelle diacode, ou sirop de pavot simple de Mdsud. f-^ojez 
It l’article des Sirops. 

Les llcurs de pavot peuvent s’employer eu infusion , comme 
le thd, dans les tisanes pectorales, dans renrouemént, la 
toux, le crachement de sang, la pleurdsie , etc. On en inet 
une pinede sur un demi-selier de liqueur. Ou peut aussi faire 
bouillir une tête de pavot blanc coupde par morceaux, sur 
une pinte d’eau, dans les tisanes qu’on ordonne pour les mêmes 
maladies. 

Pour le diacode composé , Mdsud joignoit à chaque livre de 
diacode simple un gros d’acacia, autant dliypocislc, de 
myrrhe , de safran et de balaustes , avec une demi-once de 
trochisqiies de Rainno. Quelques-uns ajoutent au sirop de 
pavot les graines de laitue, les jujubes, les semences de 
mauve et de coing, la réglisse et les feuilles de capillaire. 

Les graines de pavot blanc entrent dans le sirop de jujubes 
de Mésué , dans la poudre diarrhodon abhatis, dans la poudre 
diatragacant froide, dans le requics mjrcpsi, le philonium 
persicum de Mésué, dans les trochisques d'alkékengedu même, 
et dans ceux de Gordon. On emploie les têtes de pavot dans 
le martiatiim et dans le baume tranquille , et les feuilles dans 
le populeiiin. Quercétan croit que le pavot qu’on cultive l't 
Nîmes vaut celui du I.evaiit, dont la récolte se fait dans la 
Galalie et la Caramanic. 

Pavot conixu , Glauciuin i (leurs jaunes {Glauciumflore 
luteo J Touru. 254- Clielidonium glauciuin, I.inn ). Cette 
plante bienuale est três-coiumuiie dans le midi de la France. 
Uiscoride assure, et ses commentateurs le confirment, que 
celte plante est utile à ceux qui ont des urines troubles 
et «‘paisses. Lu Portugal, on fait boire à ceux qui sont su¬ 
jets à la pierre, un verre de vin blanc dans lequel on a fait 
infuser une demi - poignée des feuilles écrasées de celte 
plante. Galien dit qu’elle est vulnéraire et détersive; on l’em¬ 
ploie pour les ulcères et les blessures des chevaux; on broie 
ses feuilles, et après les avoir pilées légèrement, çn y .ajoute 



644 P A V O 

uii peu d’huile, c’est la manière dont s’en servoit Dodondtj. 

Pavot rouge des champs, ou Coquelicot (^Papaver erra- 
licum niajus, Touru. Papaver rhaeas, Lirm. ’j'ôG). Plante 
qui se fait assez remarquer dans les blc<s par la couleur rouge 
vif de sa Heur ; elle croît aussi dans les terres labourtles et le 
long des chemins. 

Ôn emploie les fleurs de cette plante, soit en sirop ou en 
infusion , comme du tbè, une pincée sur un demi-setier d’eau 
avec un peu tle sucre , cl eu tisane une petite poignt^e dans 
deux pintes de liqueur j on ne les jette dans le coqueinart 
que sur la fin , lorsqu’on est près de le retirer du feu et d’y 
jeter la réglisse ou les autres fleurs ; on tire aussi de ces (leurs 
Peau distillée , et on en fait une conserve. Dans les pleuré¬ 
sies, esquiiiaiicies, fluxions de poitrine et toux opiniâtres 
celte plante s’ordonne avec succès ; elle a réussi souvent à Cho^ 
inel pour la colique venteuse, prise en infusion un peu chargée 
d’une petite poignée de ses fleurs avec un peu de sucre , chau¬ 
dement comme le thé. En donnant une pareille infusion , le 
troisième ou le quatrième jour de la pleurésie , lorsque la 
sueur se présente , elle en devient plus abondante ; Chomel 
l’a éprouvé plusieurs fois comme un sudorifique plus efficace 
que le sang de bouc, la fiente de mulet, et les autres tant 
vantés. Quand on a saigné deux ou trois fois brusquement dans 
celte maladie , lu sueur survient ordinairement , et pour peu 
que celte crise naturelle soit aidée , la maladie se termine 
bientôt avec succès. 

Ou n’emploie pas ordinairement les fruits ou les têtes de 
pavots rouges, cependant ilsuesont pas sans vertuj leur décoc*^ 
tion est très-adoucissante , et même un peu sommifère • on 
en peut donner dans les pleurésies , les fluxions de poitrine 
crachement de sang , et autres maladies du poumon. La tisane 
faite avec une douzaine de ces têtes cueillies avant que les 
fleurs soient tout h fait passées , une poignée d’orge et deux 
onces de réglisse pour trois pintes d’eau, est très-utile dans 
ces maladies. L’extrait des têtes de pavots rouges, depuis uu 
demi-gros jusqu’à un gros , est anodin , et procure un som¬ 
meil assez doux ; on peut le donner avec succès dans la toux 
opiniâtre. Le sirop de coquelicot se fait avec l’infusion des 
fieui's, réitérée deux ou trois, et même quatre fois sur de 
nouvelles fleurs. Dans les rhumes opiniâtres , la teinture de 
coquelicot, chargée de deux ou trois infusions, est très-utile, 
particulièrement si on dissout sur chaque pinte de liqueur 
une once de sucre candi. On prend communément dans ce» 
maladies l’infusion des fleurs de coquelicot. 

PÈcmea 



P Ë R C 6i5 

Pêcher ( Pefsica, Touni. jimjgdalusperstca, Linii. 677 )• 
Arbre très-csiiiiu‘à cause de son fruit. Les poches sont rafraî¬ 
chissantes et humides, elles donnent peu de nourriture , et 
se corrompent aisément. Elles lifcheut le ventre , si on les 
mange au commencement du repas, elles le constipent étant 
sèches , et sont estimées dans te cours de ventre. Les fleurs , 
les feuilles et les noyaux sont chauds, dessiccatifs et détersifs. 
On prend les fleurs, et même quelquefois les jeunes feuille» 
du pêcher pour en faire un sirop qui purge assez bien j la dose 
est tl’uïie once, met quelquefois une petite poignoe de ces 
jleurs dans un bouillon de veau qu’on fait infuser légèrement 
sur un feu modéré ; on les ordonne aux personnes d’un tem¬ 
pérament pituiteux, et sujettes aux fluxions dans la tête; 
elles conviennent aussi aux enfans qui ont des vers. On leur 
applitjue avec succès sur le ventre un cataplasme fait avec 
les feuilles de pêcher et de la suie pilées ensemble et liées 
avec du bon vinaigre. La décoction d’une poignée de fleurs 
dans uii verre de lait, ii’cst pas moins efficace , et les purge. 
Selon Schroder et Ellmullcr, on peut encore purger ceux de 
quatre à cinq ans avec un gros de fleurs sèches mêlées avec le 
pain de leur déjeûner, ou dans un bouillon. L’eau distillée de 
fleurs de pêcher est aussi purgative ; Ray assure qu’elle efface 
les taches du visage. La gomme de pêcher est astringente , 
et propre pour arrêter le cours de ventre et le crachcmeiit de 
sang. 

Les noyaux ou amandes de pêches sont estimés contre le 
calcul, et ils excitent puissamment les urines. La poudre de 
ces amandes prise dans du vin blauc ,au poidsd’une drachme 
pendant neuf jours, guérit le calcul : Ettmuller assure eu 
avoir vu plusieurs expériences. On tire de ces noyaux une 
huile par expression , excellente poür les maux d'oreilles , 
sur-tout pour les vers qui s’y trouvent, la douleur de ces 
parties, le tintement et la surdité; ce remède sera meilleur , 
si on y ajoute de l’huile dans laquelle 011 aura fait bouillir de 
la coloquinte qui est elle-même bonne aux maladies des 
oreilles. 

PF.RCE-PF.tm,i,E ou Oreille de lièvre {Buptevrum perfolia- 
tum,roturidifolium, annuuni , Tourn. 51 o. Linu. 540 ). Plante 
qui croît dans les champs , entre les blés , aux lieux sablon¬ 
neux. Elle est chaude et dessiccative , d’une saveur amère , 
astringente et vulnéraire. La décoction de toute la plante, 
. ou ses feuilles sèches en poudre, se douiieiit à ceux qui, par 
quelque chute ou contusion violente , pourroient avoir quel¬ 
que vaisseau ouvert daus le corps, cette plante étant, de l’aveu 

ir. 9 


54G PERD 

de tous les auteurs, vulnéraire et astringente. On l’enipl^jç 
avec succès pour les descentes, sur-tout celles des eulans • 
ceux dont le nombril est plus élévd qu’il ne doit l'être , sont 
garantis de l’exoïnphale par lu cataplasme qu’on fait avec la 
perce-feuille fraîche pilée avec un peu de farine et de vin 
’Dodonée prétend que ce remède appli(jué sur les écrouelles ' 
les résout. Schweufeld, d’après Jeau Bauliiu , estime ce cata¬ 
plasme pour les exostoses. 

L’herbe pilée s’applique avec succès ii l’extrémité des pieds 
lorsqu’ils sont enflés par suite d’uue maladie clirouique , ou 
au cominenceiuent de l’hydropi-sie. L’eau et l’essenccde perce- 
feuille sont pour l’us.ige interne. 

Perce-mousse {^Muscus capiüaccus, major y pediçalq et 
capüalo crassioribus , Tourn. 5Cw. Poljtricum commune 
Linn. 1573 ). Cette plante çroît,,sur la mousse des vieux 
arbres, sur les vieilles inuraillep , dans les terrains bmuides. 

Touriiefort rapporte qu’un habile médecin sc servoit uiilel 
ment de sa décoction dans la pleurésie, mais qu’il eslimoit 
encore plus l’esprit qu’on en tire par la distillation j pour 
cela on pile la plante, on l’arrose avec de l’eau, on la distille 
après trois jours de macérai ion , on repasse l’eau distillée sur 
de nouvelles plantes jusqu’à six fois, et après six distillations 
réitérées, on a un esprit très-sudorifique qu’on donne par 
cuillerées. Une pincée de cette plante bouillie dans un verre 
de lait pris tous les matins à jeun pendant long-temps , est nu 
remède éprouvé contre la maladie scrophuleuse. 

Perjce-piekke , ou Passe-pierre, ou Fenouil marin ( Chrith- 
mwn marmiim, Linn. 554)' Plante dont il y a deux espèces 
une grande et une petite ; la grande croît aux lieux maritimes 
et pierreux eu Sicile, et la petite croît sur les rochers, dan^ 
les pays chauds , proclie de la ijacr j elle sort des fentes des 
pierres qu’elle semble avoir faites, d’où ou l’appelle perce- 
pierre. L’une et l’autre espèce soûl apéritives , et particuliè¬ 
rement la grande , propre pour la gravelle , pour atténuer la 
pierre des reins et de la vessie, pour exciter l’urine et les 
mois, et pour la jaunisse. Au défaut de celle qui est coufite 
dans le vinaigre, on peut faire une d(k:oclion de la feuille, 
de la racine et de la semence dans du vin blanc , pour en user 
dans les mêmes maladies. 

Perdrix PerJix). Oiseau assez connu. Son fiel est pré¬ 
féré aux autres fiels contre les afl'ections des yeux. Le sang et 
le fiel de perdrix sont propres pour les ulcères des yeux , poul¬ 
ies cataractes , y étant instillés chauds sortant de l’animal 
quand on le tue. Le foie desséché au feu et pulvérisé, guérit 



P E R s 54-^ 

la jaunisse, et il cliasse la fièvre si on eu prend plusieurs fois 
dans de l’eau de luille-fcuille. Lés plumes des ailes de perdrix 
sont usiti'cs eu forme de parfum sous le nez dans l’t'pile'psie et 
la suffocation de matrice. La poudre des pattes rôties et des¬ 
séchées sur une tuile mise proche deS charbons ardens, donnée 
soir et matin au poids d’une dradiuie dans du vin rouge ou 
du bouillon, guérit la dysseiiterie. 

PerS!caire âcre et brûlante dite Curage , ou Poivre d’eau 
{^PersicaHa urens , sive hjdropiper , Liun. 5i 7 )• Plaute qui 
pousse des tiges rondes, nouées , portant des feuilles sembla¬ 
bles à celles du pêcher ou du saule, d’un vert jaunètre, d’un 
goût poivéé ou brûlant J ses Heurs sortent en épi des aisselles 
des feuilles d’eu haut, attachées par de longs pédicules. Elle 
croît aux lieux humides et auprès des eaux dormantes. Le 
curage est três-elllcace dans 1 afléctiou hypocondriaque, le 
scorbut, lés màûx de la rate, les tumeurs et les obstructions 
du mésentèéé. Son principal usage est externe, eu forme de ca- 
tapl.isuies ou de décoction, contre les plaies, les tumeurs dures, 
les ulcères malins invétérés et difficiles h guérir. Chomel dit 
avoir vu de très-prompts efiéts de la décoction de cette plante 
pour dissiper les eiitlures et les tumeurs œdémateuses des 
jambes, <ies cuisses et des autres parties, eu appliquant uu 
peu chaudemenf l'herbe bouillie , uu des linges imbibt's de sa 
décoction. Le suc de l’herbe pilée instillé dans les oreilles eu 
fait mourir les vers , et nettoie les ulcères des hommes et des 
animaux. Planiscampi assure que l’eau de curage tirée par la 
distillation au bain-marie des feuilles et des sommités de cette 
plante, y ajoutàilt le sel tiré des cendres de l’herbe restée 
après la distillation avec de l’eau de pluie distillée, est excel¬ 
lente pour toutes sortes d’ulcères, si malins et si invétérés 
qu’ils soient, mêmes véroliques, toutes fistules, cancers, no/t 
me laiieere , toutes plaies d’armes b feu , gangrène, mortifica¬ 
tion de chair, ulcères des chevaux, etc. Le curage pilé, appli¬ 
qué sur les vieux ulcères, en mange les chairs baveuses, et en 
nettoie la pourriture et les vers. Boyle assure que le curage 
convient aux affections néphrétiques, et son eau cohobée 
plusieurs fois sur la plante récente, est uu préservatif souverain 
et éprouvé par quelques Anglais contre le calcul. Lapersicaire 
entre dans le siroj) d’armoise de Rhasis , et dans 1 eau vulné¬ 
raire. 

Persicatre douce tachetée ( Persicaria mitt's et maculosa , 
Tourn. Poljgoiium persicaria , Liiin. ). Plante qui diffère de 
la pcrsicaire âcre, eu ce que scs feuilles sont plus larges et 
plus longues, d’un vert plus foncé , marquées au milieu d’uue 

9- 



£48 P E R S 

tatlie noire ou de couleur ploinbde , et presque insipides au 
goùl, lorsqu’on les mâche. Elle croît aussi aux lieux aqua- 
ti({ues , d.Tus les marais , dans les fossds humides et dans les 
dtangs. Cette plante est incisive, astringente, vulnefraire, ra¬ 
fraîchissante , propre pour arrêter les hdmorragies, dtant prise 
en ddcoction , et appliquée extérieurement. Pour le mal de tête 
ayant Lroyd celte plante dans un mortier, on la saupoudre de 
sel, et on applique le tout sur le front, entre deux linges eu 
forme de bandeau qu’on y arrête avec une bande, l.a ddcoctiou 
de la persicairc est bonne dans le cours de ventre et dans la 
dyssenterie, sur-tout si les intestins sont uledrds, comme aussi 
à ceux qui ont la gale , et qui sont sujets aux infections de U 
peau. Cette plante est très-rdsolutive j car si on l’applique 
après l’avoir pilde, sur la contusion d’un cheval blessd , elle 
la guérit dans les vingt-quatre heures; elle guérit les plaies 
et les fistules. T uehs assure qu’elle est bonne pour les dyssen- 
teries, et pour les autres maux qui demaiideul du rafraîchis¬ 
sement et de l’astriction. 

PEhSiL ( Apium hortense , seu petroselinwn vul^b , Tourn 
Apium petroselinum , Linn. 579). Plaute potagère et mddi- 
cinale. Sa racine et sa semence sont plus en usage en médecine 
que ses feuilles ; la racine est du nombre des cinq apdritives 
majeures. Le persil est chaud et dessiocatif, atlduuani audri 
tif, détersif, diurétique et hépatique. Sou principal u^Ke est 
dans Eobslruction du poumon , du foie, de la rate, des r ' 
de la vessie, la jaunisse, la cachexie , le calcul , la gra 
la suppression d’urine et des mois. La décoction de la ra ^ * 
fuite dans du vin blanc ou dans l’eau , est très-bonne 
faire uriner , et chasser le calcul et la gravelle des reins ^r"^ 
voquer les mois, dans la petite vérole et les fièvres malien 
ou la met aus.si dans les bouillons et dans les tisanes fpérll 
lives. Les feuilles de persil sont résolutives et vulnéraires , c’est 
pourquoi ou les applique avec grand succès sur les coupures 
si profondes qu’elles soient, et sur les contusions , après les 
avoir froissées entre les doigts, comme aussi sur les mamelles 
pour faire perdre le lait aux femmes nouvellement accouchées • 
elles font résoudre les tumeurs chaudes , et spécialement les 
contusions des yeux. La semence de persil est une des quatre 
petites semences chaudes. Cuite avec les graines d'anis et de 
fenouil dans un bouillon, elle est très-utile dans les tranchées 
des accouchées. 

Persil de bouc, f^oyez Pimprcnelle. Saxifrage, 

Persil de Macedoine. Vojfez Maccrou. 




Pervenche ( Vinca major, seuminor, Linn. 504), Plaute 
dont il y a deux espèces principales , une grande et l’autre 
petite ; celle-ci est le plus en usage dans la médecine. Elle 
pousse plusieurs sarniens ou tiges menues , serpentànles sur 
terre, garnies de feuilles approcliantes de celles du laurier, 
mais plus petites, vertes en tout temps ; ses fleurs sont bleues. 
L’une et l’autre croissent dans les bois aux lieux liumides. La 
pervenche est rafraîchissante, dessiccativc, detersive , astrin¬ 
gente , vulnéraire par excellence, propre pour les cours de 
ventre, la dyssenterie , pour purifier le sang , pour les ulcères 
du poumon j elle convient aux plaies et aux ulcères , tant dans 
les potions vulnéraires , que pour inondificr et consolider. Son 
suc entre dans les clyslères contre la dyssenterie, quand il est 
temps de consolider les petits ulcères des intestins. 

Son usage le plus ordinaire est pour modérer le flux des 
menstrues et des hémorroïdes, lorsqu’il est immodéré ; dans 
le saignement de nez , on met d.ins cette partie un tampon 
des feuilles de cette plante pilée j Costoeus assure qu’il a vu 
plusieurs pertes de sang par le nez s’arrêter , eu prenaut dans 
la bouche des feuilles de pervenche. Agricola donne le garga¬ 
risme de décoction de cette plante pour un des meilleurs re¬ 
mèdes que l’on puisse donner dans l’esquinancie qui menace 
de suffocation j ce gargarisme est très-utile pour les maux 
de gorge. 

D’après plusieurs auteurs , la pervenche écrasée et .appliquée 
sur les mamelles, fait revenir le lait aux nourrices. Dans l’hy- 
dropisie , on emploie utilement le lait distillé dans lequel on 
a fait macérer vingt-quatre heures la pervenche, la tauaisie et 
l’eupatoire d’Avicenne. La décoction ou l’infusion de pervenche 
est utile dans le crachement de sang et aux puhnoniques ; ou 
la mêle avec parties égales de lait écrémé : ce remède est P*"^ 
pre il la dyssenterie^ Chomel s’en est souvent servi avec succès 
pour les (leurs blanches ; pour cela on verse deux pintes d eau 
bouillante sur trois poignées de feuilles de pervenche , on 
Couvre le pot, on le retire du feu, et on fait boire l’infusion 
par verre ou bien on la fait infuser comme le thé, une bonne 
pincée sur un demi-setier d’eau. L’infusion de pervenche , et 
la tisane dans laquelle on la fait entrer , sont des boissons 
propres dans la pleurésie. Garidel s’en sert avec succès dans 
le crachement de sang, en la faisant bouillir avec les écrevis¬ 
ses , et en donnant un bouillon tous les jours le matin pendant 
long-temps. 

PÉtasite , ou Grand-Pas d’âne , ou Herbe aux teigneux 
( PélasUes major viilgaris , Tourn. Tiissilago petasites , 



55o P E U P 

Liiin ! 215 }. Plante dont il y a deux espèces , une grande qyj 
n les (leurs purpurines, et une petite qui les a blanclies • elle 
est plus petite que la première dans toutes ses parties et inoiua 
usitée. L’une et l’autre espèce croissent aux lieux humides , 
aux bords des rivières , des ctaugs , des lacs j ou se sert de 
leurs racines, et rarement de leurs feuilles. Laraeine du grand 
pétasitc est préférée à celle du petit j elle est gommeuse , 

chaude,' dessiccative , raréfiante, atténuaiUe , apéritive , hys¬ 
térique , sudorifique , résolutive , vulnéraire et alexiphanna- 
que, aussi la nonunc-t-on par excellence la racine delà peste, 
h cause de ses vertus contraires au venin et à la maladie qu’elle 
chasse puissainment par les pores de la peau et par les sueurs • 

elle entre dans toutes les poudres alexipharmaques composées^ 

Son usage est dans la peste, la suffocation de matrice, la toux 
l’asthme elles autres maladies de poitrine causées par le tartre 
inucilagineux. On l’emploie en décoction jusqu’à deux onces 
dans doux pintes d’eau , ou eu infusion dans du vin blanc , 
une once sur une chopine , dont ou donne un demi-verre. La 
racine verte , pilée et appliquée suivies bubons pestilentiels , 
les mûrit , et en tire la malignité j elle est bonne aussi contre 
les ulcères malins. On prépare avec la racine un vinaigre par 
infusion , lequel mêlé avec le suc de rue et la thériaque , est 
nn puissant sudoriliqiie. Ou a remarqué que cette racine avoit 
les mêmes vertus que le coslus, auquel on la peut substituer. 

P É T RO I, E , on Huile de pétrole ( Petrolaeum , sive oleum 
petrae ). Espèce de naphte , ou liqueur bitumineuse qui sort 
des fentes des pierres , des rochers , des terres, en plusieurs 
lieux d’Italie et de la Sicile. On en apporte de plusieurs cou¬ 
leurs , de noire, de rouge, de claire ou blanche et de jaune. Le 
pétrole noir vient ordinairement d’un village du Languedoc 
nommé Gabian, ce qui l’a fait appeler huile de Gaiian • 
elle a une odeur forte et désagréable. Toutes les espèces de 
pétrole sont incisives , pemétrautes , raréfiantes , résolutives , 
attéiiuautcs ; elles résistent au venin, elles chassent les vers , 
elles font dissiper les vents, elles fortifient les nerfs j on eu 
fait prendre quelques gouttes intérieuretnent. Dix ou douze 
gouttes avalées dans du vin, provoquent les mois , spéciale- 
ineiit si on eu fait en même temps recevoir par le bas, la fu¬ 
mée de quel([Ucsgouttes jetées sur des cailloux rougis, il est 
bon aussi d’en oindre la région du pubis. L’huile de pétrole 
est très-salutaire aux affections convulsives et paralytiques 
des nerfs, sur-tout quand c’est de cause froide, cnduileseule, 
ou mêh'e avec l’imile de succin. 

Pei; r HER ( Populus). Grand arbre dont il y a trois espèces, 



P H A L 351 

savoir le blanc {pnpuhis nlha, inajoribus foliis, îânn. 1465 ) ; 
le noir {popiilus nigrn, Linn. 1464); et le tremble {p^pulus 
iremula , lànn. i,4<>4)- sert en mcMecinc que des 

deux premiers. Les peupliers croissent aux lieux humides , 
mardcageux, aux bords des rivières, de la mer, des diangs. 
L’un et l’autre peuplier est d’une nature tempdn'c et ddter- 
sive , tirant un peu vers le froid. L’dcorce du blanc est em¬ 
ployée intdrieuremeut et extérieurement dans la sciatique , la 
stranguric et la brûlure. Les yeux ou bourgeons du peuplier 
noir , appelés en latin oculi , seu getnrnae populi itigrae , qui 
donnent le nom à l’onguent appliqués extérieu¬ 

rement, sont propres pour amollir, pour adoucir et calmer les 
douleurs, rjcur décoction dans de l’eau ou du vinaigre , 
tenue dans la bouche, apaise la douleur des dents. La tein¬ 
ture tirée de ces bourgeons avec l’esprit-de-vin ^alcohol), est 
excellente , selon Choniel, pour les vieux cours de ventre 
et pour les ulcères intérieurs , prise soir et malin , au poids 
d’un demi-gros ou d’un gros dans une cuillerée de bouillon 
chaud. Le peuplier noir donne une gomme chaude , mais peu 
usitée. On croit que le suc qu’on ramasse dans les trous qu’on 
fait au peuplier, guérit les verrues. Les feuilles écrasées et 
appliquées sur la partie malade, sont estimées bonnes par 
quelques auteurs pour adoucir les douleurs de la goutte. 
L’onguent populewn et l’huile de peuplier qui se fait au 
commencement du printemps en faisant cuire ses bourgeons 
dans de vieille huile et du vin-, jusqu’û la consomption du 
dernier, sont usités dans les affections des nerfs et de la 
tête, spécialement l’onguent dont on enduit le front cl les 
tempes, pour apaiser le mal de tête et procurer un doux 
sommeil , seul ou mêlé avec l’onguent rosat. Appliqué aux 
poignets et sous la plante des pieds , il apaise les douleurs 
de tête des fébricilaiis , et il tempère l’ardeur de leur lièvre ; 
>1 guérit les brûlures , les érysipèles, et toutes sortes de feux 
volages étant enduit sur le mal ; il apaise rinflammation des 
hémorroïdes, sur-tout si on y ajoute de l’opium. 

Phalaris’ ou Alpiste, ou Graine de Canarie. Plante qui 
pousse trois ou quatre tiges , ou tuyaux nouées , à la hauteur 
d’un pied et demi ; ses feuilles sont semblables h celles du 
blé , mais plus petites. Elle pousse des épis courts , garnis 
de petites écailles blanchâtres qui renferment des semences 
blanches, luisantes et ohlongues. On cultive cette plante aux 
environs dé Paris , la semence sert à nourrir les serius de 
Canarie. Son origine vient des îles de ce nom. Le suc tiré 
de l’herbe verte pilée , bu dans du vin ou dans de l’eau, apaise 



553 r I E D 

les douleurs de la vessie, ce que fait aussi la graine quand on 
la boit dans de l’eau à la mesure d’une, cuillerée. Cette graine. 


selon Lobel, bue dans du vin ou du vinaigre , ou oxyinel , 
fait sortir les pierres de la vessie, et guérit les autres^ maux, 
auxquels elle est sujette, comme aussi le pain qu’on fait de la 
farine de sa graine. 

Phytouacca , ou Raisin d’Amdrique {Phjtolacca aineri- 
caria, Linn.) Celte plante vivace, originaire de Virginie, sc 
cultive dans les jaidins. Ses feuilles passent pour dtre ano¬ 
dines et r<*solntives ; la racine est au rang des plantes purga¬ 
tives médiocres dont on ne doit faire aucun usage quand il y 
a des inflammations internes, mais qu'on emploie dans les 
liilvres malignes , putrides , intermittentes , et dans les me¬ 
naces de Idthargic. 


Pied D’Ai-oumTE, o« Dauphinelle ( segeturn 

Jlore caerulco , Tourn. 426. Delphinium consolida, Liuu. 
748). Les blds sont souvent remplis dq cette plante • ses 
(leurs sont principalement en usage. On les applique sur les 
yeux, après les avoir fait macérer dans l’eau rose; elles en 
apaisent l’inllainmation. Taberna-Montanus dit que la con¬ 
serve des fleurs de cette plante apaise les tranchées des eufans • 
quelques - uns prétendent que cette plante est vulnéraire et 
apérilive. Kttinuller, après Agricola , observe que la décoc¬ 
tion des fleurs de cette plante facilite l’acccuclieinent ; mais 
il conseille de la faire avec du vin, en y ajoutant les flcur.s 
de bleuet. Il ajoute qu’elle est bonne pour la suppression 
d’urine , soit qu’on eu boive ladécoction , ou qu’on en appliqua 
le marc sur le bas-ventre. 

Pied de chat (^Elycrlsurn rnantanum, etc. Tourn. Gna~ 
phalium dioïeum, Linn. 1 iC)C)). Espèce de pilosclle, ou de 
gnaphalium. La plante est petite et cotoneuse , sur-tout les 
fleurs qui sont blanches ou rougedires , représentant en ligures, 
quand elles sont Ijien épanouies , le dessous du pied d’un 
chat. Elle croît sans culture aux lieux secs , déserts , sur les 
collines. La fleur avec la plante est en usage en médecine; 
elle a les mêmes vertus que les autres piloselles dont elle est 
une esjièce. Elle est détersive , vulnéraire, adoucissante, 
pectorale, spécifique dans les affections des poumons , dans 
leur exulcération, la phthisie , l’empyème ; elle excite le cra¬ 
chat, elle arrête le crachement de sang, étant prise eu décoc¬ 
tion. La fleur entre dans les tisanes béchiques; on en fait m, 
sirop simple, un composit, et une conserve dont on se sert 
avec succès dans les maladies de poitrine. 



PIED 553 

PiKD DE ITON, OU Alchimillc {yflchimilla vulgaris,Toxirn. 
làni). 180). Plante qui croît clans les lieux herbeux et humides, 
dans les pr^s, le long des vallées, dont les feuilles attachées 
à de longues tiges sont presque semblables à celles de la 
mauve , partagi'es chacune eu huit ou ncut quartiers ou angles. 
Sa racine est longue , noire en dehors, et fibreuse. On la 
cultive dans les jardins bolanic£ues, comme un excellent vul- 
nr'raire. Les feuilles du pied de lion tiennent le premier rang 
parmi les vulnc'raircs j elles sont teniperdes entre le chaud 
et le froid, elles servent pour consolider, pour astreindre, 
d(<lerger et iucrasscr le sang, elles sont utiles aux üux immo- 
dc^rds des mois des femmes. On les emploie intérieurement en 
décoction pour les ulcères des poumons , pour la phthisie , 
dans les potions vulnéraires et dyssentériques, et dans les 
lavemens quand il s'agit de consolider dans la dyssenteric. 
Ou les emploie aussi extérieurement pour les ulcères et pour 
les plaies , on en forme des cataplasmes pour appliquer sur 
les hernies ou descentes. 

Pied de pigeo»' ( Gcraniwn folio uialme rotundo , sive 
prs coluwbinus). Espèce de grraniinn ou bec de grue qui croît 
le long des chemins , dans les terrains incultes , pierreux et 
moiilagneux. Scs feuilles ressemblent assez k celles delà mauve, 
mais elles sont plus petites. Elle a des liges menues, longues 
cl souples; ses Heurs sont purpurines, d’où naissent ensuite 
certaines têtes avec des becs de grue attachées k de longues 
queues rougeâlres. Cette plante est d’uu goût d herbe salé , 
gluant et sliptique, dit Tournefort. Sou suc, cuit avec du 
sucre ,esl bon pour la dyssenterie, aussi bien que son extrait. 
On emploie ses feuilles dans les potions , dans les décoctions, 
dans les emplâtres , dans les ongueiis et dans les huiles que 
l’on prépare pour les plaies et pour les contusions auxquelles 
l’herbe seule pilée et appliquée est bonne aussi ; l’eau que 1 ou 
en distille a la même vertu. La décoction du pied de pigeon , 
faite dans du vin ou dans de l’eau, mondifie et nettoie les plaies 
et les fistules; prise iiitérieurerncnl, elle pousse par les urines, 
et nettoie les reins du sable , des glaires et des petites pierres 
fni les embarrassent, ainsi qu’on l’k éprouvé. Rondelet ordoii- 

ne cette plante dans les clyslères qu’on donne pour l’hydropi- 
sie. Les fomentations faites de l’Iierbc et de la racine du pied 
de pigeon , soulagent les goutteux. 

Lied de veau {Arum vulgare, Tourn. Arum maculatwn 
mit non maculalum, Linn. i^yo). Plante dont il y a deux 
espèces en usage dans la médecine; une dont les feuilles sont 
tachetées de blanc et noir , et celles de l’autre ne le sont 
point. L’une cl l’autre croissent dans les lieux ombragés, gras 



554 P I E R 

cl champêtres. I,a racine du pied de veau n’est gui^re en usage 
quand elle est fraîche , par sa trop grande acrimonie. Ou 
cueille quand la plante commence h pousser; oïl la laissesdclicr • 
elleesliHcisive,pdu(hraiitc,altenHanie,purg.alivc,hydragogue, 
On en donne depuis un demi-gros jusqu’à un gros, avec un 
peu de sucre et de canelle en poudre , pour les p.'iles cou¬ 
leurs , dans la jaunisse, les embarras du foie et des autres 
viscères ; on la mêle dans les opiats mêsentiTiques et .apéri¬ 
tifs. Cotte plante n’est pas seulement hi^patique et hystérique, 
elle est aussi béchique et purgative. Cette racine dissout cl 
fond la lymphe épaissie et glaireuse qui, dans l’asthme et 
dans la vieille toux, enduit ordinairement les vésicules du 
poumon , et qui, dans la rarhexie , le scorbut , les fièvres 
intermittenlos et les maladies longues et opiiiirarcs, corrompt 
le levain des premières voies, cl farcit les viscères. Une deini- 
oiice de racine de pied de veau , fiafehe , pilée et passée par 
un tamis, mêlée avec trois gros de menthe cl un peu d’ab¬ 
sinthe en poudre et malaxées ensemble avec suHisaiitc quan¬ 
tité de miel et de suc de coings mêlés en pareille quantité, 
font un opiat excellent pour purger les cachectiques. Les 
feuilles du pied de veau, pilées et appliquées sur les ulcères 
des hommes et des chevaux , les nettoient en peu de temps ; 
l’eau distillée est aussi délersive , et nettoie le visage. Le suc 
de sa racine , mis dans le nez avec une tente faite exprès, 
consume le polype ; si ce suc est trop âcre , il faut y mêler là 
décoction ou l’eau de plantain. La fécule d’arum, qui n’est 
autre chose que le résidu du suc de la racine pilée , soulage 
les asthmatiques ; on en donne deux gros en bol, liés avec un 
peu de miel. Cette fécule entre dans les pilules fébrifuges de 
.Schoeffer. 

Pierre admirable. Pulvériser et mêler ensemble du vitriol 
blanc {sulfate de zinc) , dix-huit onces ; du sucre liii, du sal¬ 
pêtre , de chaque neuf onces ; de l’alun {sufate d’alumine ) 
deux onces ; de sel ammoniac {muriate ammoniacal) ^ six 
drachmes , et du camphre une demi-once ; mettre le mélange 
dans un pot de terre vernissé , l’humcctcr , en consistance 
de miel, avec de la saumure d’olives , puis ayant nais le pot 
sur un petit feu, faire dessécher doucement la matière jusqu’.\ 
ce qu'elle ait pris la dureté d’une pierre ; la garder couverte , 
car elle s’humecte aisément. 

Elle est délersive , vulnéraire , .astringente ; elle résiste 
à la gangrène, clic arrête le sang , étant appliquée sèche ou 
dissoute. On l’emploie pour les cataplasmes des yeux en cnl- 
Jyrc ; pour les ulcères scorbutiques , pour les vieilles gonor¬ 
rhées , en injection. On ne s’en sert qu’cxlérieurcment. 


fier 555 

Pierre admirable de Cliaras. Du vitriol blanc ( sulfate 
de zinc ) et du vitriol vert {sulfate de fer ) , de chaque quatrî 
onces ; de la i ëruse ( oxide de plomb blanc par l’acide ac<‘~ 
leux ) et du bol du Levant, de chaque une onc<!, et un gros 
de camphre ; pulvériser toutes ces drogues, et les mettre dans 
trois onces de vinaigre distillé , pour les faire cuire ensemble 
jusqu’à ce qu’elles aient acquis une dureté de pierre. 

On recommande principalement cette pierre pour guérir 
les maladies des yeux. On eu fait infuser une drachme dans 
quatre onces de quelque eau ophthalmique, et l’ayant filtrée, 
on la inet tiède dans les yeux. 

Pierre admirable de Sollejstl. Une livre de couperose 
blanche ( sulfate de zinc ) , une livre et demie d’alun ( sulfate 
d’alumine ) , un quarteron de bol d’Arménie , et une once 
de lllharge d’or j le tout en poudre : le mettre dans un pot 
neuf de terre vernissé , dans lequel on verse trois chnpines 
d’eau , pour le faire cuire très-lentement sur un petit feu 
sans flamme , jusqu^à ce que l’eau soit entièrement évaporée, 
il faut que le le feu soit également tout autour du pot. Il se 
fera au fond une matière qui doit être dure , et qui durcira 
de plus en plus , si on la garde long-temps. 

On inet dissoudre une drachme de cette pierre dans quatre 
onces d’eau, pour s'en servir aux fluxions et aux maladies 
des yeux j pour les plaies et pour les ulcères , on peut faire 
l’eau plus forte , en augmentant la dose de la pierre , ou dimi¬ 
nuant la quantité de l’eau ■ on la filtre, et on la met tiède 
dans les yeux. 

Solleysel ordonne de s’en servir pour les chevaux de la 
manière suivante : Jeter une demi-once de cette pierre dans 
quatre onces d’eau où elle se dissoudra dans un quart- 
d’heure , et remuant la bouteille , l’eau blanchira comme 
du lait ■ elle peut se conserver vingt jours. Elle est bonne 
pour les fluxions des yeux , pour les coups et pour la lune 
des chevaux ; et il y a peu de remèdes pour les yeux qui 
ne cèdent à cette pierre. On met de cette eau sept ou huit fois 
par jour dans l'œil du cheval, ayant remué la bouteille 
auparavant. Elle est bonne aussi, si on en met deux drachmes 
dans trois onces d’eau , pour les plaies, les ulcères ; elle en 
ôte le feu et les desséche , lavant deux fois le jour la plaie 
ou l’ulcère, et y appliquant une compresse de linge mouillée 
dans cette eau. 

Pierre des philosophes , de Charas. Prendre de l’alun 
de roche et de vitriol romain , de chaque une livre et demie ; 
«cl de tartre, deux onces -, de la céruse l^oxide de plomb 


•,36 PIRE 

hlanc par l'acide acéteux) et du bol blanc, de chaque trois 
'onces; du camphre et de l’oliban, de chaque une demi-once 
rddiiit en poudre , et douze onces de fort vinaigre ; mêler 
le tout ensemble , le faire cuire doucement jusqu’à consis¬ 
tance de pierre. 

Mettre infuser une once de cette pierre dans six onces de 
vin blanc et autant d’eau de plantain , et ay.int tillrd cette 
liqueur, y tremper des petits linges qu’on applique sur toutes 
sortes d’ulcères, pour les raondifier et cicatriser. 

Pierre hématite , ou Sanguine ( Hématites, sive lapis 
sanguineus ). Pierre dure , compacte , pesante, participant 
du fer, disposée en aiguilles pointues, de couleur brunc- 
rougefitre, mais devenant rouge comme du sang à mesure 
qu’on la met en poudre. On la lire des mines de fer. La plus 
estimée et la meilleure est celle qui vient d’Espagne , nette , 
pesante , dure , compacte , en belles aiguilles , de couleur 
rouge-brune avec des lignes noirâtes par dehors , ressem¬ 
blant au cinabre en dedans. On prépare la pierre hématite 
sur le porphyre, suivant la méthode ordinaire avec de l’eau 
de plantain , ou de tormentillc , ou d’ortie, ou quelque autre 
asti’ingenle. Elle est rafraîchissante , dessiccative , astrin¬ 
gente, agglutinalive, et par conséquent salutaire aux ulcères 
des yeux et du poumon, aux larmes involontaires, au crache¬ 
ment de sang, aux (lux et hémorragies du ventre, des reins 
de la vessie et des viscères. La prise est d’un scrupule à une 
drachme , en forme de poudre très-fine , ou en farine. Elle 
sert aussi extérieurement ; appliquée sur le front, elle arrête 
infailliblement l’hémorragie du nez. 

Pierre hématite d’Ànglcterre , ou Crayon rouge. Autre 
espèce de sanguine qu’on apporte d’Angleterre, et qu’on peut 
appeler en latin haemalites spurius ; elle diffère de la précé¬ 
dente en ce qu’elle n’est point disposée en aiguilles, ni si 
dure. Ou la taille facilement pour faire des crayons ; c’est ce 
qu’on appelle crajon rouge. Ou doit la choisir rouge-brune , 
pesante, compacte , unie , douce au toucher. Elle est fort 
astringente ; on l’a éprouvée avec succès pour arrêter le cra¬ 
chement de sang, en la donnant en poudre au poids d’une 
drachme dans un jaune d’oeuf frais h la coque , après une 
saignée du bras. 

Pierre infernale ou chirurgicale de du Bé. Faire 
dissoudre dans un riiatras , avec quatre onces d’eau-forte 
( acide nitreux du commerce ), deux onces d’argent de cou¬ 
pelle réduit en limaille, verser la dissolution dans une cucur- 
bite couverte de son alambic , ou autre vaisseau convenable 



P I E R 557 

qu’on met au feu de sable , et retirer environ la moltlti de 
rhuinidité de l’eau-forte -, laisser ensuite refroidir le vaisseau 
pendant quelques heures : pn trouve la matière restante au 
fond de la cucurbite en forme de sel , on la met dans un creu¬ 
set un peu grand , sur un petit feu , jusqu’à ce que les gran¬ 
des ébullitions soient passées , et que la matière s’abaisse au 
fond ; on augmente un peu le feu , et la matière paroît comme 
de l’huile au fond du creuset ; on la verse dans un vaisseau 
Lien net, et on la trouve dure comme de la pierre. Si ou 
veut, on la retire avant qu’elle ait cette grande dureté pour 
la couper par morceaux avec un couteau , et lui donner une 
figure longue en pointe pour l’usage , la réservant dans une 
boîte ou dans une fiole bien bouchée , et ne la maniant qu’avec 
uii peu de papier. 

Elle divise les parties qui sont unies , et par accident elle 
unit celles qui sont divisées ; elle consume ce qui est superflu, 
et par ce moyen elle ôte tout ce qui est étranger à ces par¬ 
ties. Par 1® ministère de cette pierre , en touchant les chairs 
baveuses et sordides des ulcères, on les guérit ; et si la gan¬ 
grène n’est pas profonde, on sépare bien le mort du vif, et les 
chairs mortifiées de celles qui sont saines. Les écrouelles ulcé¬ 
rées et les chancres vénériens , touchés de cette pierre , ont 
été guéris lorsque son opération a été aidée par les remèdes 
généraux. Si les bords calleux d’un vieux ulcère empêchent 
la réunion , ou les sépare plus heureusement en les touchant 
de cette pierre , que par la lancette qui fait les scarificalions ; 
par ce moyen on avance la cicatrice de tel ulcère , qui ne se 
feroit point. En introduisant cette pierre au fond des ulcères 
fisluleux, la callosité a été consommée ; et telle carie d’os 
qui avoit résisté au bouton de feu., a cédé à la puissance de 
ce remède, après avoir été appliqué quelque temps sur ladite 
carie. 

Pierre médicinale. Douze onces de vitriol de Hongrie , 
six onces de sel de nitre , de la céruse ( oxide de plomb blanc 
par l’acide acdteux ) , de l’alun ( sulfate d’alumine) , du bol 
du Levant , du sel de verre , de chaque quatre onces j deux 
onces de sel ammoniac ( muriate ammoniacal ) ; toutes ces 
matières bien pilées seront humectées de vinaigre commun 
et cuites dans un pot de terre, jusqu’à ce qu’elles soient de¬ 
venues dures comme une pierre , et alors ayant cassé le pot, 
on en sépare la pierre qu’on garde pour l’usage. 

Il y a plusieurs descriptions de pierres médicamenteuses 
sous divers noms , et qui tendent toutes au même Lut. Celle- 
ci pourra suffire j elle est propre pour mondifier et cicatriser 


558 FIER 

les plaies et les ulrères , pour guérir les maladies des yeux , 
la gale , les t<rysipèles , et tous les maux qui arrivent à la 
peau , et même les brûlures -, elle est aussi spécifique pour 
arrêter les chaudepisses , en eu faisant injection lorsqu’on a 
surmonté leur inalignité. On en dissout une once dans trois 
deini-setiers d’eau de pluie , on la fdtre en liqueur, et on s’eu 
sert en lotion , eu injection , ou en y trempant des linges 
qu’on applique sur les endroits qui eu ont besoin. 

Pierre optiiat.miqtje. Mettre en poudre fort déliée et 
tamisée dans un pot de terre plombé , avec ce qu’il faudra 
d’eau de pluie , deux livres de couperose blanche ( de 

zinc) , une demi-livre de bol d’Arim'nie et trois livres d’alun 
de roche calciné ; faire cuire et évaporer l’humidité, en sorte 
que la matière devienne en forme de pierre. 

Pour rinflamination ou autres maladies des yeux , il en faut 
faire dissoudre la grosseur de trois pois dans trois onces d’eau 
de jilantain , ou au défaut, d’eau de fontaine. Pour les plaies, 
ulcères , érysipèles et autres maux semblables , oir en fait 
dissoudre mie once dans trois chopincs d’eau , puis on filtre 
la liqueur dont on se sert en lotion, en injection , ou en y 
trempant des ■ compresses pour appliquer sur les endroits 
malades. 

PiERRF.-PONCE {Puinex). Pierre ou terre qui a été calcinée 
par des feux souterrains , et emportée par des ouragans dans 
la mer , où elle se trouve nageante. Il y en a de plusieurs 
espèces , de grosses , de petites , de rondes , de plates de 
légères , de pesantes , de grises , de blanches. I.es plus esti¬ 
mées sont les plus grosses, les plus légères , les plus nettes • 
elles doivent être poreuses , spongieuses., d’un goût salé 
marécageux , remplies de petites aiguilles , aisées S polir, et 
sans mélange de sable. La pierre-ponce est dessiccative , ra¬ 
fraîchissante , atténuante ; elle mondifie les ulcères et cica¬ 
trise : les chirurgiens en saupoudrent les plaies. Sa farine ou 
fleur entre dans les remèdes pour les yeux , comme aussi 
dans les poudres pour blanchir les dents , et dans les steriiu- 
tatoires. 

Pierre vuhu‘raire d’acier. Poudre fine de limaille d’acier 
et de tartre de Montpellier, de chaque une demi-livre ; racine 
d’aristoloche ronde eu poudre fine, quatre onces j mettre le 
tout dans une terrine vernissée , verser dessus de bonne eau- 
de-vie qui surnage les matières de deux doigts , les laisser 
tremper eu digestion, la terrine étant bien couverte , pendant 
trois ou quatre jours , remuant de temps en temps les ma¬ 
tières avec une spatule de bois ; au bout de ce temps , faire 



P I E R 559 

consumer l’eau-de-vie sur un petit feu, en sorte que les 
matières soient coinme de la pâte , dont on forme de petites 
boules. 

Pour s’en servir , il faut mettre tremper une de ces boules 
dans de l’eau-de-vie, ou k son défaut dans du vin, jusqu’i ce 
que la liqueur prenne la couleur de la pierre. Faire tiddir 
celle teinture avant d’en laver la plaie , et appliquer dessus 
une compresse trempée dedans. Si la plaie pénètre dans le 
corps, il y faut faire entrer de la liqueur bien teinte, en seriu- 
guant ou autrement , eu sorte qu’elle touche et pénètre jus¬ 
qu'au fond , ensuite il faut réunir ses bords autant qu’on le 
pourra , et mettre par-dessus une compresse imbibée de ladite 
liqueur , la tenant toujours humide pendant vingt-quatre 
heures , en la mouillant souvent, au bout duquel temps on 
la lève. Si la plaie pénètre dans la capacité du corps, le blessé 
peut avaler deux ou trois cuillerées de la teinture ; appliquée 
extérieurement, elle est bonne aussi pour le rhumatisme. 

Pierre vulnéraire et stjplûjue. Mettre seuls sans eau dans 
un pot de terre vernissé sur un bon feu de charbon, et les 
y laisser fondre , bouillir, durcir, et pour ainsi dire, calciner 
pendant trois ou quatre heures , deux livres de vitriol ro¬ 
main ou de Chypre, et une livre d'alun de roche j au bout de 
ce temps retirer le pot du feu , et la matière étant refroidie , 
casser le pot pour avoir la pierre , qui se conserve tant que 


Pour s’en servir , on en réduit une demi-once en poudre 
qu’on met ensuite dans un vaisseau de terre ou de grès avec 
une piute d’eau. Plus la pierre a été.sur le feu , moins il en 
faut pour préparer l’eau ; mais pour connôître si elle est 
bonne , il ne faut qu’eu faire couler un peu dans l’œil ; si elle 
cuit, elle est trop forte , et elle est bonne quand elle ne pique 
plus. On la conserve dans une bouteille de verre ou de grès. 
Dans les plaies , de quelque manière qu’elles soient arrivées , 
dans la teigne.ou dans les écrouelles , ou prend un linge fin , 
on l’imbibe de cette eau, et on le presse avec la main pour 
en faire dégoutter sur le mal j ensuite ou le retrempe dans 
cette eau, et on l’applique y ajoutant une seconde compresse 
plus épaisse imbibée tic même , ayant soin de la mouiller 
souvent pour les empêcher de sécher sans les lever. Quand 
la plaie traverse , par exemple , la main , le br.as , la jambe , 
il faut tlcher d’eu faire entrer un peu dedans , et mettre deux 
compresses imbibées des deux cotés. Si le mal est dans une 
partie que l’on puisse tremper dans l’eau sans la développer 
comme le doigt, saus ôter le premier liage , il ne faut que 



56 o PIGE 

tremper de temps en temps le doipt dans l’eau. Pour arrêter 
le sang que l’on jette par la bouelic provenant d’une veine 
rompue dans le corps ou d’uu üux de sang par le bas , on 
fait avaler une ou deux petites euillerdes de cette eau au nia., 
lade chaque jour. Elle a produit des effets surprenans. 

Pigeon {Columba, siye colutnbus). Oiseau dont la chair 
est massive et un peu difficile i digérer. Le pigeon vif coupé 
par le milieu , et appliqué chaud sur la tête après l’avoir 
rasée , tempère les humeurs eflarouehées , et dissipe la mé¬ 
lancolie et la tristesse. C’est un excellent remède dans la 
frénésie , la céphalalgie , la mélancolie et la goutte. Ou l’ap¬ 
plique de la même manière aux plantes des pieds , dans les 
lièvres malignes jointes h la frénésie. Le sang de pigeon 
distillé chaud dans l’œil , guérit la douleur de la partie ma¬ 
lade, la chassie, la suffusion, la sugillation ou meurtrissure,et 
les plaies récentes. Il sert particulièrement à arrêter le sang 
qui sort des membranes du cerveau, et i calmer les douleurs 
de la goutte; Le sang de pigeon mâle, tiré sous l’aîle droite , 
est préférable ,- comme le plus chaud et le plus spiritueux. 
Le cœur d’un pigeon ouvert vif, avalé cru encore palpitant , 
avec deux cuillerées de sang tout chaud, a délivré avec une 
promptitude merveilleuse une fille aflligée de dysseuterie , et 
des douleurs de flux immodéré du sang. La tunique du gésier 
desséchée et pulvérisée est recommaiidée aussi contre la dys- 
senterie. La lieiite de pigeon est très-chaude â cause du uiire 
dont elle abonde ; elle brûle , dissipe et rougit la peau par le 
sang qu’elle y attire. Elle entre par cette raison dans les ca¬ 
taplasmes et emplâtres rubéllans. On la pile, ou la tamise 
puis on la mêlé avec la semence du cresson , pour appliquer 
dans les maladies invétérées •, telles que la goutte , la migrai¬ 
ne., le vertige, la céphalée, les douleurs de côtés et d’épaules, 
du col et des lombes ; la colique , l’apoplefie et la léthargie : 
appliquée avec de la farine d’orge et dû vinaigre ; étant en¬ 
duite , elle dissipe les écrouelles et les autres tumeurs , elle 
préserve de la chauveté , elle reuiédie à la colique en clys- 
tère ; appliquée avec de l’huile et du vinaigre , elle dissipe 
les déiluxioiis qui se jettent sur les genoux. Prise intérieure¬ 
ment , elle brise le calcul et pousse par les urines ; la dose 
est d’un ou de deux scrupules. Après l’avoir calcinée , ou en 
fait uiie lessive avec de l'eau simple pour boisson qui pousse 
Il merveille par les urines et qui convient aux bydropiques. 
Si on lave les pieds et les mains avec la même lessive , ces 
parties seront exemptes du froid pour ajuelque temps. On 
implique celle fiente avec les autres discussifs sur les tumeurs 
* oedémateuses 



ttdt'lnalcuscs et s(<rciises , ce qui les Aiit Lieulôi «lisparoîne. 

Pignons d’Inde, Rlcia, Palme de Christ , Crains de ïilli 
( Riciiius vulgarls , Liiin. iqao). Les pignons d’Inde sont des 
i'ruits eu des espèces d'amandes qu’on apporte des Indes oci i- 
deiitales et de l’Amérique : on en trouve de trois sortes. La 
première et la plus commune , est le rit in ' u patina Chrisii ^ 
qu’on distingue aisément, parce que son fruit est niarbré de 
noir et de blanc: on le .seine dans les jardins, eù on l’élève 
ordinairement j il purge avec moins de violence que les autres. 
I.es sauvages en prennent huit ou dix grains, qui purgent 
par haut et par bas i c’est un dangereux remède, qui ne con¬ 
vient c£u’à des Corps robustes , è moins qu'il ne soit adouci et 
corrigé par le sel de tartre. On pile huit ou dix de ces grains , 
on les délaye ensuite avec six onces d’eau tiède , dans laquelle 
on a dissout un srrujiule de sel de tartre j ou y ajoute dent 
ou trois gouttes d’builc de ranelle ou d’anis ; ce remède ainsi 
pre'paré, peut être employé avec succès dans l’hy.lropisie. 

La seconde sorte de pignons d’iude s'appelle pignons de 
Barbarie ; ils sont plus gres et semblables i dos amandes de 
noisettes, mais noirâtres : Ircis ou quatre suffisent pour jmr- 
ger ; il faillies préparer comiiie les précédciis. On en peut 
donner justpi’lt une once en lavement, dans l'eau de graine 
de lin ou l’eau de son , pour la colique et peuV l'hydropisie. 
Ou pourroit, dans un besoin ,■ faire une émulsion purgative, 
comme nous l’avons décrite ci-dessus , et prendre garde , en 
la priparaut, de les confondre avec les pignons blancs , qui 
sont les amandes de la pomme de pin j car les pignons d’iude 
sont Irès-d.angcreux. 

La troisième espèce de pignons d’Inde , ou les grains de 
Tilli, sont moins gros que les pignons de Barbarie ; mais un 
peu plus que les fruits du ricin, dont ou les di.sliiigue parce 
qu’ils ne sont pas marbrés. Ils sont beaucoup plus violcns 
que les pn'cédeiis , et doivent être regardés comme un poi¬ 
son ; trois ou quatre grains sont capables de purger avec la 
dernière violence. 

Les anciens liroient des pignons d’Inde une huile par 
expression , appelée huile de kerra ou oleurn ricinum , la¬ 
quelle purgeoit les seVosilés eu frottant seulement de celte 
huile l’estomac et le bas-ventre. 

Lorsqu’on a dépouillé les pignons d'Inde de celte huile 
ûcre et caustique qu’on eu lire par cx|)rission , il reste nue 
partie qu’il faut laisser sécher; c’est un des meilleurs remèdes 
pour les enfans sujets aux glandes du cou qui ressemblent 
aux écrouelles , et qui souvent le dcvieuueul par négUgeuce. 




562 P I L U 

Ce remède est aussi ce qu’il y a de mieux dans la recette de 
Rütrou pour cette formidable maladie. Cliomel a donné long¬ 
temps deux ou trois graius de cette poudre , qui agissoit 
comme absorbant , comme fondant et comme purgatit. I.cs 
foiidans mercuriels perdent l’estomac , et rarement l'éussis- 
sent aux enfaus. . . r. 

PiLoSELLE , OU Oreille de Souris ( Dens Leonts <fuae pi- 
losella officinarum/y^onnx. Hieracium pilosella, Linn.). 
Plante rampante dont les feuilles velues ont la ligure des 
oreilles de rat «u de souris. Scs fleurs sont jaunes : elle croît 
dans les lieux monlagncux , dans les champs. La piloselle est 
chaude , sèche , astringente, abstersive , slernutatoire , vul¬ 
néraire , propre pour arrêter la dyssenterie , le flux de ven¬ 
tre et les mois des femmes ; elle convient aux maux de poi¬ 
trine , au calcul. Mise dans la bouillie et dans les autres ali- 
ineiis des eiifaiis, réduite eu poudre, et appliquée extérieure¬ 
ment, elle guérit leurs descentes ; en gargarisme, elle convient 
aux ulcères de la bouche ; attirée en poudre comme le tabac 
elle arrête l’héniorrhagie du nez j elle est excellente pour la 
guérison des plaies ; on la met dans les potions vulnéraires , 
dans les baumes et dans les oiigiiens. 

Tragus assure que son infusion dans l’eau ou dans le vin 
avec un peu de sucre , est bonne pour la jaunisse , et pour 

E révciiir l’bydropisie. Péiia cl Lobel la croient admirable pour 
i gravelle. Dans la fièvre tierce, l’infusion de cette plante 
dans du vin blanc est très-utile j on l’y fait infuser pendant 
vingt-quatre heures , et on donne au malade un demi-sotier 
de ce vin , qu’on lui fait prendre une heure avant l’accès ; 
ce remède est éprouvé. 

Elle entre avec la sauge et la bruiielle dans les gargarismes 
pour les iiiflaninialioiis des amygdales, pour les ulcères de la 
gorge, et la chule de la luette. 

Pilule (^Pillula, Cataputia ). Médicament qu’on prend k 
sec en foi’nie de petit bol, qu’oii a inventé d’abord, pour qm; 
l’on puisse faire prendre facilement plusieurs remèdes qui , 
pris d’une autre manière, seroieiit insupportables au goût 
comme l’aloès , la coloquinte , et antres semblables , et 
afin que le remède étant pris k sec, demeure plus long-temps 
dans l’cstoinac , avant d’y être dissous , et qu’il puisse attirer 
peu k peu les mauvaises humeurs des parties éloignées aux¬ 
quelles il communique sa vertu, comme aux jointures , k la 
tête, et les faire évacuer par les voies ordinaires. 

La plus grande partie des pilules sont purgatives ; mais il 
y en a aussi d'allérativcs, de roboratives , d’astringentes, du 



VI LU 565 

somnifères , de diaphordliques , d’apériiives , de c^plialiques 
de bëchlques , d’arlliritiques , etc. ’ 

On conserve les pilules autrement que les trocliisques qui 
se forment dès que la masse est faite, aiin de les laisser sécher 
nu lieu que les pilules se gardent en masse , afin que les 
différentes drogues dont elles sont composées fermentent en¬ 
semble , et on les forme quand on veut s’en servir ; il faut 
remarquer que quand la masse des pilules a été faite avec des 
sucs , ou avec d’autres liqueurs sans sucre ni miel , elle dur¬ 
cit si fort quelque temps après , qu’on est obligé de la mettre 
en poudre, et de la malaxer de nouveau avec une liqueur 
pour en former des pilules j elle se durcit ainsi, parce que 
ces liqueurs se corporifient exactement, et se desséchent sans 
se réliumecter. Au contraire, si on s’est servi d’un sirop ou 
d’un miel, la masse ne se'dessérlie pas aiitartt, parce que le 
miel et le sirop contiennent beaucoup de sels qui prennent 
facilement l’humidité de l air , ce qui entretient cette compo¬ 
sition dans la consistance qu’elle doit avoir. Il est plus avan¬ 
tageux que la niasse des pilules se conserve plustôl molle que 
dure, parce que la fermentation se fait beaucoup mieux 
lorsqu’elle est humide. 

Comme les pilules pourroient donner un mauvais goût en 
passant par le palais , on les enveloppe soit avec du pain li 
chanter mouillé, des feuilles d’or ou d’argent,des confitures, 
ou avec du pain de soupe. 

Pilules pt/rgahVes universelles. Poudre cornachinc, une 
demi-once; diagrède, trois gros; crème de tartre (farfn/e acidulé 
de potasse) , deux gros; nitre {^nitrate de potasse), un gros. 
Mêler le tout après l’avoir pulvérisé avec le mélange de 
gomme adrngant , et en former des pilules de douze grains 
chacune. La dose est de trois pilules pour un adulte, à prendre 
le matin h jeun, en buvant par-dessus une tasse de tisane ou 
de bouillon. 

.Autres pilules purgatives. Tartre ( tartrite de potasse anti~ 
inonié ), un grain ; aloës succotrin, seize grains ; mucilage 
de gomme adragant, quantité suffisante , pour quatre pilules, 
dont la dose est d’uiic à deux. 

Pilules hydragogues , ou contre l’hjdropisie. Gomme 
gutte, deux gros ; jalap en poudre, diagrède , de chacune un 
gros; arcanum fifupficatm/j ( sulfate de potasse), une demi- 
once. 

Mêler le tout après l’avoir réduit en poudre ; et y ajouter 
assez de mucilage de gomme adragant pour faire des pilules 
du poids de dix grains, chaque dose est de deux pilules ou 


10 .. 



564 P I L U 

vingt grains, ;'t prendre le malin à jeun, dans du pain i 

PiLULüS angi-liqties de Seniiert. De l’aloes très-pur, imbu 
plusieurs fuis de suc de violettes , et s(‘chè autant de fois. 

' Pilules angéliques ordinaires. Ou pulvérise ensemble une 
demi-once de rhubaibc , deux draclimes de trochisques d’a¬ 
garic , et nue drachme de canelle ; on mêle la poudre avec 
six. onces d’extrait d’aloës, et ce qu il faut de miel rosat pour 
faire une masse solidequ’ongardera pour en former de petites 
pilules. Ou les appelle grains angéliques, à cause de leurs 
vertus. . T. . 

Elles purgent la bile et les autres huineursj on les prend 
en mangeant, afin que le manger corrige l’action trop violente 
de l’alocs. La dose est depuis un demi-scrupule jusqu’à une 
drachme. * 

Pilules contre la jaunisse ella goutte Faire cuire 

une once de térébentine de Venise, et autant de feuilles 
d’ivelle mises en poudre, pour des pilules à prendre dans la 
jaunisse et la sciatique. La dose est d’un grain et demi. 

Pilules upéritives de Duclos. Pulvériser subtilement une 
demi-once de vitriol blanc(.ÇMÿàtedc'=/nc),etle mêler exacte¬ 
ment avec autant de térébenthine de Venise, pour en faire 
«ne masse qu’on garde pour en former des pilules. 

Elles sont apérilives , propres pour lever les obstructions , 
pour exciter rurine, pour arrêter le pissement de sang. La 
dose est depuis un scrupule jusqu’à quatre; elles produisent 
de très-bons efl’ets dans toutes les difficultés d’uriner. 

Pilulï;s astringentes d’Helvétius. Deux onces d’alun de 
roche (^sulfate d’alumine) purifié,c’est-à-dire dissout, lUtré, 
évaporé et cristallisé, selon l’art, dans les cas pressants, on 
pourra se sendr de l’alun de roche tout simple et sans être 
purifié , mais il faut choisir le plus beau, le mettre eu poudre 
et le faire fondre dans une écuelle d’argent, y ajouter une 
demi-once de sang-dragon pulv<‘risé, et le bien mêler, l’dler du 
feu en le remuant toujours jusqu’à ce «[u’il.soit eu consistance 
de pâte molle, et propre à former des pilules de la grosseur 
d’un gros pois ; pendant qu’on les forme , ce mélange se dur¬ 
cit à mesure qu’il se refroidit, on le réchauffe de nouveau 
quand il est devenu trop dur, et on le remet au degré de 
consistance nécessaire, jusqu’à ce qu’on ait achevé de former ■ 
toutes les pilules. 

Si on n’a point de sang-dragon , on peut s'en passer, et 
former des pilules de la grosseur d’un pois avec la pointe 
d’un couteau i, du seul alun sans être purifié , et ces pilules 


P I L U 565 

foronl leur effet , parce qu’elles tirent leur principale vertu 
de l’alun. 

Nota. Ces pilult» ont dtd (fprouvdes avec un succès mer- 
veilleus par leur auteur , contre toutes sortes d’iièmorragies , 
comme tracliemens et voinisseineiis de sang , flux d'hèmor- 
roides , (lu nez , de quelque veine rompue dans le corps , 
par le conduit des urines , et par toute autre voie ; mais on 
doit laisser agir la nature dans les lii'inorragies qu’on pia'sume 
être critiques , dans le cours des fièvres et autres maladies. 
La dose ordinaire est d’un demi-gros que les malades prennent 
de quatre en quatre heures , jusqu'k ce que l’iidinorragie 
s’apaise ; on leur fait boire par-dessus un verre d’eau 
pamie, ou d’une tisane faite avec quelque plante astrin- 
geute, comme racine de grande consolide , feuilles de plan¬ 
tain , de renoude , d’ortie , de mille-feuille , bourse à berger, 
pervenche , saniele et autres semblables. Quand l’hdmorragie 
est tout h fait apaisée , on en donne une (irise chaque jour 
le matin , et une le soir pendant quel([uc8 jours , ce qu’ou 
se contente aussi de faire dans les hémorragies nouvelles et 
considérables. Il faut remarquer ((u’on ne peut jamais donner 
ce remède mal à propos, et qu’il n’y a aucun contre-temps 
.*1 craindre , en quehjue e'tal ou disposition que les malades 
puissent se trouver quand même il se rcncoulreroit une com¬ 
plication de maux. 

PiLUi. F, s vermifuges purgatives. Mercure cru éteint dans 
la térébenthine , une once j aloës hépatitjue , une demi-once ; 
séné moiidé, rhubarbe, de chacun doux gros -, coralline, sernen 
contrà , de chacun un gros. Pulvériser ce qui doit l’être , 
et mêler le tout av;cc sulfisautc quantité de sirop de cliicorée 
composi'c , pour une masse pilulaire , dont la dose est de 
douze à dix-huit grains pour les enfaus, et d’un demi-gros 
ù deux scrupules pour les adultes , k preudre dans du pain 
à chanter , le soir en se couchant. 

aiiti-asthmati(fues. Àloës hépatique, une oncej 
gomme ammoniaque, une demi-once : dissoudre le tout dans le 
viiiaigre-scillitique , le réduisant en consistance de plie solide, 
et ajouter ensuite un gros et demi de tartre vitriolé ( sulfate 
de potasse), et uii gros de gomme-gutte pulvérisée. 

Former du tout des pilules de six grains chacune , dont 
la dose sera de douze grains j ou de deux pilules , eu augmen¬ 
tant jus(ju’au double : ou les prendra le soir avant de se cou¬ 
cher , deux heures après avoir mangé, et on les réitérera selon 
le besoin. 



566 P I L U 

PiLUi-F.s cochées , petites , dites admirables. Pulv(<riser 
subtilement ensemble une once d’aloës et autant de scarn- 
monde dans un mortier oint de quelques gouttes d’huile 
d’amandes douces j d’autre part, mettre en poudre une once 
de trochisques alliandal, mêler les poudres , et les incorporer 
avec ce qu’il faut de sirop de roses, composé avec l’agaric pour 
faire une masse de pilules. Il est indififdrent quel sirop ou 
emploie pour réduire les poudres en masse , pourvu qu’il soit 
convenable. 

Elles purgent toutes les humeurs , mais principalement 
la pituite J on s’en sert pour purger le cerveau. La dose est 
depuis un demi-scrupule jusqu’à deux scrupules. 

Pilules anti-hystériques et anti-asthmatiques. Mêler 
suivant l’art, une demi-once de savon blanc ; deux g,.Qg 
de gomme ammoniaque , et un gros de poudre d’oignon 
de scillc , et l’incorporer avec quantité suflisante de sirop 
des cinq racines apéritives , pour former une masse de pilules 
de six grains chacune.On en prend deux, soir et matin, pen¬ 
dant quelque temps. 

Pilules contre les embarras des reins , la colique néphré¬ 
tique , et les urines sanglantes. Dans un mortier de marbre , 
mêler une once de savon d’Alicante ou savon blanc ordinaire, 
et trente gouttes d’huile d’anis : partager le mélange en vingt 
pilules qu’on enveloppera de poudre d’yeux d’écrevisses. 

La dose est de deux pilules par jour , dans une cuillerée 
de sirop de guimauve ; l’une le matin, à jeun j l’autre sur les 
cinq heures du soir. On boira immédiatement après , un 
verre d’eau seconde de chaux , ou une tasse d’infusion de 
turquette ou de pariétaire. , 

Pilules anti-hystériques ou contre les ^tapeurs, ülêler 
exactement, et en former uue masse qu’on divisera en pilules 
de six grains chacune : extrait d’alocs, une dcmi-once ■ succiu 
en poudre, deux gros j castoréum en poudre, un gros et demi ; 
opium concret, extrait de safran, de chacun un demi - gros j 
huile de tartre par défaillance. 

La dose sera détruis pilules, le soir en se couchant jet on 
pourra la réitérer de douze heures en douze heures , en la 
donnant dans quelque véhicule que ce soit. On aura soin 
d’attendre au moins trois heures après le repas, pour en faire 
usage, et on laissera couler le même intervalle avant de pren¬ 
dre de la nourriture. 

Pilules de duobus. Pulvériser une once de trochisques 
alliandal et auUut de scaininonéc, chacun séparément, mêler 



P I L ü S67 

les poudres ensemble , et avec ce qu’il faudra de sirop 
de nerprun , ou fait une masse pour former des pilules. 

Elles purgent la pituite crasse et les sérosités, elle dégagent 
le cerveau. On s’eu sert pour les goutteux , pour les hydro¬ 
piques : la dose est depuis huit grains jusqu’à un scrupule. 

PiutJi.ES de Francfort. Quatre onces d’extrait d’aloës , 
une once de rhubarbe en poudre, suc de roses ce qu’il en faut, 
faire des pilules du tout en mêlant la rhubarbe et l’extrait 
d’aloës avec le suc des roses. Quelques-uns se servent du suc 
de bouillon blanc au lieu de celui de roses , ponr empêcher 
qu’elles n’excitent les hémorroïdes. 

Elles purgent la bile et les autres humeurs , elles fortifient 
l’estomac -, on les prend en se mettant à table. La dose est 
depuis un demi-scrupule jusqu’à une drachme. 

Pt LU LES de longue vie de Macrobe. Myrrhe , quatre onces , 
aloës succotrin , trois onces ; mastic , deux onces j et safran 
une once 5 mettre infuser jusqu’à l’entière dissolution les trois 
premières drogues , chacune à part , daais le meilleur esprit- 
de-vin (alcoliol) , et le safran dans de l’eau-de-vie commune j 
mettre toutes ces dissolutions ensemble dans un grand bassin 
de terre vernissé sur de la cendre chaude, ou autrement à feu 
de cendres. Jusqu’à ce que le tout devienne en consistance 
de miel ; alors retirer les pilules qu’on forme de la grosseur 
d’un pois , qu’on avale avant de souper : une suffira tous 
les mois pour entretenir en bonne sauté. Elles sont particu¬ 
lièrement bonnes pour les vieillards J elles rétablissent les corps 
usés par la débauche , elles sont bonnes pour l’estomac et les 
poumons, elles préservent de la peste et de l’air envenimé, 
fortifient les intestins , uiondilient la poitrine , soulagent les 
hectiques , les c.atarrheux et les oppressés de la toux j elles 
sont bonnes au refroidissement de tête et de 1 estomac , sou¬ 
lagent la migr.aine. Quelques personnes en prennent deux lois 
chaque semaine. , 

Pilules contre les pertes des femmes et autres hémorragies. 
Faire fondre dans une cuiller de fer deux onces d alun de 
roche purifié et réduit en poudre , et y ajouter une once de 
sang-dragon pulvérisé; mêler le tout et l’ôtcr du feu en re¬ 
muant toujours avec une spatule de fer , jusqu’à ce qu’on l’ait 
réduit à consistance dep.ite molle, dont on forme des pilules 
de la grosseur d’un pois. 

La dose est depuis un scrupule jusqu à un gros, qu’on 
réitère de quatre heures en quatre heures, ou plus souvent 
suivant l’urgence, et jusqu’à ce que riiémorr.agie soit arrêtée : 
ensuite on eu donne une ou deux doses tous les jours , peu- 



568 P I L'U 

liant quplryiie temps. On fait boire i la malade un verre de 
tisane astringente .après chaque prise de pilules. 

On en peut faire aussi un dlecliiaire en incorporant les 
poudres d'alun et de sang-dragon, avec trois onces de con¬ 
serve de roses rouges. La dose en sera d’un gros toutes les 
(juaire heures. 

PtLüLES contre les suppressions invétérées des régies. Aloës 
.succotrin , deux gros ; sënè, un gros ; assa fœlida , galLanum, 
myrrhe , de ehaeuu demi-grosj sel de mars (carbonate de fer), 
deux gros; safran, macis, de chacun dix-huit grains; huile de 
succiu , vingt gouttes. Pulvériser ce qui doit l’être et l’incor¬ 
porer avec siifllsaiite quantité d'armoise pour former une 
masse , à diviser en cent pilules. 

La dose sera de quatre, à prendre une ou deux heures après 
Je soupé, de deux jours run, pendant un mois ou six semaines. 

PiLüLES de térébenthine. Quatre onces de térébenthine 
claire; poudre de racine de guimauve sèche, et d’yeux de 
cancres préparés , de chaque une onc(!,* iiilre purifié et clo¬ 
portes préparés, de chaque une demi-once; sel de succin deux 
lir.aclmies ; mêler et faire une masse de pilules. Comme elle 
sera un peu molle l’éti* , il est bon de la garder dans un pot, 
et de la faire prendre en bol. 

Elles sont bonnes pour la pierre, pour la gravellc , pour 
les ulcères des reins et de la vessie. La dose est depuis un 
scrupule jusqu’à quatre. 

Pilules de tribus. Pulvériser une once d’aloês à part et 
une once de rhubarbe, et autant de trochisques d'agaric en¬ 
semble , mêler les poudres, et avec une quantité suffisante 
de sirop de roses solutif, faire une masse solide pour en for¬ 
mer des pilules. Cette composition a beaucoup de rapport 
.avec les pilules angéliques pour les ingrédiens qui y ciitrenl 
mais elles diffèrent dans les doses. 

Elles purgent la pituite et la bile, elles fortifient resloinac. 
I-'.! dose est depuis un scrupule juseju’à une drachme. 

PiLiiLES diuréticfues. Pulvériser subtilement térébenthine 
de Chio, vitriol blanc (^sulfate de zinc), de chaque deux 
onces , mêler le tout ensemble , et en faire une masse de pi¬ 
lules pour l’us.agc. La qualité vomiti\e du vitriol se trouvant 
corrigée par le mélange de la tcrébenlhinc, et changée en 
diurétique , ces pilules produisent de bons cff'ets dans toutes 
losdiff’i(;ulli‘sd’iirincri ou les donne depuis une demi-drachme 
jusqu’à une drachme. 

Pilules hépatiques et stomachiques. Pulvériser ensemble 
deux drachmes de sautai citriu et une once de rhubarbe , 



P I L U 569 

mt'lor la pnudre avec six onces d’exlrait d’aloos, et ce qu'il 
faudra de sirop de roses pâles, et en faire une iriasse pour 
former des pilules. 

Elles purgent principalement l’humeur bilieuse, elles lèvent 
les obstructions , et après rp’elles ont purge , elles fortifient 
l’estomac. On les prend en mangeant, ou immédiatement 
avant le repas. La dose est depuis un demi-scrupule jusqu’à 
une drachme. 

PitULES pour la toux. Pulvériser ensemble une demi-once 
d’encens et quatre scrupules de myrrhe, d’un autre côté 
quatre scrupules de safran , après l'avoir fait sécher entre 
deux papiers , amollir ensemble quatre scrupules à'opium , 
et une demi-once de suc de réglisse, en les battant long-temps 
dans un mortier de bronze , et y ajoutant un peu de sirop de 
coquelicot, on y mêle les poudres , et on incorpore le tout 
ensemble pour eu faire une masse et en former des pilules. 

Elles agglutinent et épaississent l’humeur âcre qui descend 
du cerveau sur la poitrine, elles calment la toux,elles excitent 
le crachat et le sommeil. La dose est depuis six grains jusqu’à 
un scrupule. 

PiLUl.ES anti-cathnrrales. Mêler exactement une demi-once 
de pilules cochées majeures ; un gros de pilules de styrax, et 
en former des pilules de six grains chacune. On en prendra 
trois ou quatre à l’heure du sommeil , trois heures après le 
soupé, dans lequel on se contentera d’un potage, si cela se 
peut. 

Pilules contre le canrer. Piler telle quantité qu’il plaira de 
ciguë fraîclic , en exprimer le suc, et l’évaporer à un feu doux 
dans un vaisseau de terre, ayant soin de remuer avec une 
spatule pour l’empêcher de brûler. Lorsqu’il sera réduit à la 
consistance d’extrait, le retirer du feu, et avec des feuilles 
de la même plante desséeliées et ini.scs en poudre , en faire 
une masse crii’on divisera en pilules de deux grainsrhacun. 

La dose est d’abord d’une pilule le matin , et d’une autre le 
soir. On augmente ensuite d’une pilule à chaque prise, de 
trois jours en trois jours, jusifu’à ce qu’on soit arrivé à vingt- 
quatre ou vingt-cinq par jour. Mais on observe de ne pas 
augmenter la dose dès qu’on commence à s’apercevoir qu’elles 
produisent de rdlël, et on continue alors cette dernière dose 
jusqu’à guérison. 

On peutaussi composer des pilules avec la poudre de ciguë, 
incorporée avec la gomme adragant. Des praticiens assurent 
qu’elles sont plus actives et plus clficaces que les premières , 
ce qui seroit uue raison de les donner avec plus de prudence. 



570 P I M E 

Peudant l’admiuislration des pilules de ciguë, on fomente 
la tumeur caiicdreuse, quand elle est externe, avec la 
coclion de la même plante , ou bien on la couvre avec un 
cataplasme fait avec la pulpe de ses feuilles. 

Il faut éviter dans la nourriture tout ce qui peut irriter 
l’économie animale, comme le vin, les acides, les fruits acerbes, 
les farineux crus non fermentes : on purge les malades tous 
les dix ou quinze jours avec un niinoratit. ^ ^ 

PiLi LES stoinochigues. Une once et demie d aloës succo- 
trin bien choisi , des roses rOuges dont on sépare l’onglet, et 
de bon mastic, de chaque une demi-once ; pulvériser chacun 
à part, les bien mêler et les incorporer ensemble dans le 
grand mortier de bronze , les battre long-temps avec autant 
de sirop d’absinthe qu’il en faudra pour les réduire en une 
masse de bonne consistance. 

Ces pilules sont nommées stomachiques, parce qu’en net¬ 
toyant l’estomac de ses impuretés , elles le fortilieut et le 
rendent en état de bien faire ses fonctions. On les nomme 
aussi pilules an/e Cfèn/n, parce qu’on a coutume de les prendre 
avant de se mettre h table, et qu’elles ne demandent aucun 
régime particulier J elles ne font pas non plus de grandes 
évacuations k la fois , parce qu’on les donne en petite dose , 
c’est-à-dire, depuis un demi-scrupule jusqu’à une demi-drach¬ 
me; on en réitère l’usage aussi souvent qu’on en a besoin. 

PiME.VT ou Patte d’oie ( Rotris ambroisioïdes ,. Plante qui 
ressemble à un petit arbrisseau ; elle croît dans les lieux hu¬ 
mides proche des fontaines et des ruisseaux. Elle est esti¬ 
mée par les modernes pour les affections du poumon. Camé- 
rarius assure qu’on en fait un électuaire souverain dans les 
maladies de poitrine, et Ettmuller dit que pour la toux et 
l’asthme , on la fait cuire dans du vin pour la boisson du ma¬ 
lade, elle fait beaucoup expectorer , et par ce moyeu dimi¬ 
nue la difliculté de respirer. La décoction est meilleure , si 
on y ajoute un peu de miel , ou si on fait bouillir la plante 
dans de l’hydromel. Ou peut la concasser ; puis la meure fer¬ 
menter dans de l’eau avec du miel, et ou aura un remède 
excellent dans les maux chroniques de la poitrine, de la 
trachée-artère, et pour l’orthopnée. La conserve de piment 
convient à la phthisie , ainsi que le sirop qui suit.- Trois poi¬ 
gnées de botris , A'ëtysimum et d’ortie de chaque deux poi¬ 
gnées ; chou rouge , tussilage , de chaque une poignée et 
demie ; faire cuire le tout dans de l’eau avec du sucre , jus¬ 
qu’à consistance de sirop. L’herbe prise en décoction de ré¬ 
glisse , dit Malhiole , ou h décoction de l’herbe même prise 



P I M P 57t 

pendant quelques jours avec du miel violât ou du sucre violât, 
est propre à toutes les affections de la poitrine provenant 
d’humeurs froides, m^me aux asthmatiques, à ceux qui ne 
peuvent respirer sans avoir le cou droit, et aux phthisiques 
qui crachent du pus. La di^coction de celle plante est salutaire 
en gargarisme dans l’allongement de la luette , en clystère 
dans la dyarrhée , en parfum dans le flux iinniodtird des mois 
des femmes. Le suc est excellent contre les fluxions des yeux. 

P1MP11EHELI.E SANGUISORBE ( Pinipinella sanguisorba 
major , Tourn. Sanguisorba officinal!s , Linn. ). Plante qui 
croît sur les montagnes , dans les pr<*s , dans les pâturages j 
on la cultive dans les jardins potagers. Elle est rafraîchis¬ 
sante , dessiccative , astringente , vulnéraire , pulraoniqne et 
d’une saveur agréable. Son usage principal est dans les affec¬ 
tions catarrheuses des poumons , dans l'érosioii de poumon , 
dans la phthisie, dans les maladies malignes , dans la dyssen- 
terie , diarrhée , flux des hémorroïdes. On l’emploie intérieu¬ 
rement en décoction, et extérieurement par application contre 
toutes sortes d’hémorragies du nez ou de plaies. Les feuilles 
tendres purifient le sang. 

La pimprenelle entre dans le sirop A'adianthum de Fernel, 
dans celui de guimauve du même , dans le sirop d’armoise de 
Rhasis, dans celui de grande consoude de Fernel, dans le 
baume polycresle de Bauderon, dans le mondificatif d’ache , 
dans le martiatum, et dans l’emplâtre gratia dei de Nicolas. 

Pimprenelle saxifrage , Boucage ou Persil de bouc 
(Tragoselinum majus, umbellâ candidd, Tourn. Boq). Plante 
dont il y a plusieurs espèces qui ne diffèrent que par la gran¬ 
deur de leurs feuilles et par la couleur de leurs fleurs ; elles 
croissent dans les lieux incultes et dans les terres grasses. La 
pimprenelle saxifrage est chaude, dcssiccative, atténuante, apé- 
ritive, abstersive , lithontriptique , vulnéraire et sudorifique. 
Sa saveur est âcre , et son usage principal, prise en décoction 
ou eu poudre, est de préserver et de guérir les maladies ma¬ 
lignes et contagieuses , de lever les obstructions du foie , des 
reins, du poumon j elle remédie h la strangurie , .â la coli¬ 
que, â la toux , â l’asthme, k la péripneumonie, aux crudités 
et a la foiblesse de l’estomac. Selon Rivière , la décoction de 
cette plante dans de l’eau avec du beurre guérit la dyssenterie. 
Sa racine frite dans du beurre est bonne pour tirer les balles 
hors des blessures j et , suivant Slaricus , pour mondificr les 
ulcères, mûrir les bubons et les tumeurs carcinomateuses, 
xnondifier et consolider les plaies. 


573 VIS S 

Pin ( Pinus pinça, Llnn. i/i’O)- Arbre dont il y a quatre 
espèces , une cultivée et les autres sauvages. Le pin cultivé 
porte des fruits appelés pignons , ou pignolas , nucespmeae , 
strubili pinei. On cultive cet arbre dans les jardins , principa¬ 
lement aux pays cliauds ; les autres espères croissent dans les, 
lieux montagneux et pierreux. L’écorce et les feuilles du pi,x 
sont astringeuies et dcssiccalives. Les pignons viennent de 
Catalogne et des pays chauds de la France. On doit les choi¬ 
sir récens , assez gros , nets , blancs, tendres, doux et de 
bon goût. Les pignons sonj tempérés et buiuides, lualuratifs^ 
adoucissans , pectoraux , pupres à engraisser , ce qui fait 
qu’on en donne aux phtbi.siqucs ; dans la toux , la slrangu- 
ric et l’acrimonie de l’iirine , pour adoucir ; ils mondihent 
les ulcères des reins ; ils résolvent , ils mûrissent , ils amol¬ 
lissent , iis sont salutaires dans les maladies du poumon qui 
dépendent de la lymphe âcrê , salée et acide qui tombe des¬ 
sus , comme la phthisie, l’enrouement, l’âpreté de la gorge. 
On en lire une huile par expression , comme on tire celle des 
amandes, après les avoir bien pilées dans un mortier de mar¬ 
bre. Cette huile est pectorale et adoucissante à peu près 
comme l’huile d’amandes douces. 

Il faut bien prendre garde de confondre ces pignons avec 
les pignons d’Inde , qui sont des purgatifs Irès-violens. T.es 
pignons sont utiles dans le cracbeiuciit de sang, le dessèche¬ 
ment , et la maigreur appelée tabes ; ils tempèrent et cor¬ 
rigent la saumure des urines , détergent l’ulcère dés reins et 
réparent le lait des nourrices. 

Fne iKtinme de pin , infusée dans de l’eau tiède pendant 
vingt-quatre heures, est fort bonne pour laver les parties alTli- 
gims d’érysipèle et en apai.se l’inflammation. P'oj. Pignons. 

Pissenlit , ou Dent de lion ( Dens leoiüs , latiore folio , 
Tonrn. LeoiUoduni taraxacuin, Linn. i la.a). Plaute très-com¬ 
mune qui croit dans les lieux herbeux , incultes. On la mange 
en salade au printemps , quand la feaille commence â cr lîlre, 
et pendant qu’elle est encore tendre. Elle est chaude et des- 
siccalive , d’uiic saveur amère , abslersive , apérlti\T: , lu^pa- 
tique , et a du rapport avec l’eudivc ou chicorée j elle est plus 
eflicace. 

La tisane faite avec ses racines tempère l’ardeur des uri¬ 
nes , et convient dans les fièvres , dans la colique néphré¬ 
tique et dans la gravelle. Pour apaiser la toux violente et 
guérir le rhumatisme , on fait boire soir et matin un poisson 
de lait de vache sur lequel on verse autant de décoction de 



P I V O 

pissenlit toute bouillante ; on y ajoute un peu de sucre-candi. 
Tragus ordonne l’eau de pissenlit dans les inflammations in¬ 
térieures et extérieures , comme dans les collyres. Mathiole 
ordonne le pissenlit bouilli avec des lentilles dans la dysscn- 
terie. Parkinson recommande les racines et les feuilles de 
pissenlit , bouillies dans du vin ou dans du bouillon , pour la 
cachexie , la plithysie , et pour les lièvres iuU rmittentes. 

Ettmuller regarde cette plante comme un remède assuré 
dans ces sortes de fièvres, même les plus invétérées ; et Gari- 
del l’a éprouvé avec succès dans les nialades d’un tempéra¬ 
ment sec et bilieux , où le quinquina n’avoit fait que sus¬ 
pendre légèrement les accès , et où la lièvre dégénéi oit eu 
lièvre lente et habituelle. Barbette se servoit de son suc pour 
les inllammtions internes , comme dans la pleurésie , mêlé, 
à la dose d’une once et demie , avec Peau de chardon-b('ni et 
de scabieuse et le sirop de coquelicot, y ajoutant un dend- 
gros d’yeux d’écrevisses. On peut substituer la décoction de 
toute la plante à l’eau distillée ; ou eu fait prendre trois 
verres par jour au malade. ' 

Pistaches {Pistacia). Le pistachier est un arbre qui croît 
èn Perse et autres lieux de l’Asie j on l’élève aisément dans 
les pays chauds. Son fruit est en usage dans la médecilie 
comme dans les alimens ; on eu ordonne justfu’à une douzaine 
dans une pinte d’émulsion pectorale , avec les amandes et les 
pignons blancs. On les couvre de sucre , on en fait des dra¬ 
gées ; elles sont très-nourrissantes et très-agréables au goût. 

PivoiNE ( Paeonia ). Plante dont il y a deux espèces prin¬ 
cipales , l’une mâle ( Paeonia folio nigrieanle , splendido , 
fjuae mas , Touru. Paeonia officinalis mascula , I.inn. 
74-’') , dont les fleurs sont simples; l’autre femelle {Paeonia 
commuais , velfœmina /L'mirn. Paeonia officinalis fœmina , 
Limi.),qui les a doubles. L’une et l’autre espèce sont cultivées 
dans les jardins. La pivoine est chaude et dessiccative , d’une 
saveur amère et astringente , elle est céphalique et éprouvée 
dans les grands maux qu'on a coutume d’attribuer à la tête , 
comme l’épilepsie, le vertige, les'convulsions, l’incube appelé 
vulgairement cochemar ou oppression nocturne. 

On se sert ordinairement de la racine de pivoine et de sa 
semence , et quelquefois de .ses fleurs dont quelques person¬ 
nes tirent la teiuture avec du vin blanc , qu’ils donnent jus¬ 
qu’à quatre onces. L’usage commun de ces parties est de les 
réduire eu poudre , après les^ avoir fait sécher à l’ombre, et 
d’en donner depuis un gros jusqu’à deux en bol, en opiat , 



S47 plan 

ou de quelque autre manière j on ordonne les racines en 
coction et en infusion jusqu’à une once lors((u’elles sont fral- 
clicsj on les fait bouillir dans un bouillon de veau , ou dans 
une pinte d’eau , en forme de tisane. Cette plante pousse 
aussi les règles et les lochies des accouchées, et emporte les 
obstructions des viscères. La racine entre dans la poudre de 
Guttète. , 

Plantain ( Plantago ). Plante très-commune dont il y a 
trois principales espèces usitées j savoir , le grand {Plantago 
major , Linn. i65) , dont les feuilles sont luisantes , larges, 
marquées chacune de sept nerfs en leur longueur j le moyen 
( Plantago media , Linn. iG5) , qui dillère du précédent en 
ce que ses feuilles , ses tiges et ses épis sont couverts d’un 
poil blanc et mou , et en ce que sa racine est un peu plus 
grosse 5 et enfin le long {Plantago lanceolata , Linn. 1(14), 
ainsi appélé parce que scs feuilles sont longues , étroites , 
pointues comme le fer d’une lance. 

On emploie la première espèce de plantain comme la plus 
commune , et à son défaut, on se sert des deux autres dans 
la plupart des décoctions et des tisanes vulnéraires et astrin¬ 
gentes. Cette plante est d’un usage très-familier ; elle est ra¬ 
fraîchissante ,dcssiccative ,abstersive ,incrassante,hépatique, 
astringente et vulnéraire j on se sert des feuilles qu’on appli¬ 
que toutes fraîches sur les blessures et sur les contusions. On 
donne le suc depuis deux onces jusqu’à quatre au commen¬ 
cement des fièvres intermittentes j quelques malades en ont 
été guéris. On choisit pour cette maladie la seconde espèce 
dont on prend cinq ou six racines ; on les pile , on les fait 
infuser dans cinq onces d’eau , auxquelles on ajoute trente 
gouttes d’esprit de soufre pour trois prises , qu’on donne une 
lieure avant le frisson ; il faut auparavant bien purger le ma¬ 
lade. Tragus estime le plantain pour les phthisiques. La tisane 
et sou eau distillée sont utiles dans la dysseuterie , dans le 
crachement de sang , et dans les hémorragies , de quelque 
nature qu’elles soient. Pour les hémorroïdes on pile le plan¬ 
tain , on en fait un onguent avec du heurre frais qu’on fait 
fondre ensemble , on en frotte la partie souflrante avec le 
bout d’un poireau ; ce remède est très-salutaire. Sa semence 


n gros , prise 


dans du lait , ou r 


I poudre e 


tvalée 


dans du bouillon , a souvent réussi pour les cours de ventre. 
Dans les collyres on employé communément l’eau distillée de 
plantain avec l’eau rose , pour apaiser rinflamination des 
yeux. Camérarius donnoit le suc de toute la plante avec l’eau 
rose et le sucre. Dans la gmiorrhée , on ordonne l’eau de 




plantain en injection , lorsqu’il s’agit de l’arrêter ; c’est une 
méthode pernicieuse. Simon Pauli se servoit 'utilement de 
l’extrait de plantain, et de la ddcoction de salsepareille pour 
gudrir le pissement de sang qui survenoit après la gonorrhée. 

Le cataplasme fait avec les feuilles de plantain et la mousse 
qui croît sur les pruniers , cuits ensemble dans du vin, passe 
pour un bon remède, appliqué sur les hernies. Rivière assure 
qu’un demi-gros de semence de plantain, avalée dans un œuf, 
est capable de prévenir l'avortement. Boyle propose pour le 
crachement de sang le remède suivant qui paroit bon : piler 
dans un mortier, avec un peu de sucre , six onces de racines 
de grande consoudc fraîche et ratissée , et en faire une espèce 
d’électuaireavec le suc d’une douzaine de poignées de feuilles 
de plantain. Schvvenfeld recommande la fomentation des 
feuilles de plantain en décoction pour la chute de l’anus. Pour 
les cuissons et les démangeaisons de cette partie, Ettmuilcr 
conseille la décoction des feuilles de cette plante, dans laquelle 
on fait fondre un petit morceau d’alun ; on peut lui substituer 
son eau distillée. On se sert aussi du plantain avec succès en 
faisant cette décoction dans l’eau de chaux, pour dessécher 
les ulcères des jambes. 

Cette plante entre dans l’eau vulnéraire, et dans la poudre 
de Paidmicr contre la rage. Dans les maux de gorge le garga¬ 
risme de plantain est excellent. 

Plantain d’eau {Plantago a^uatica). Plante dont les 
feuilles sont plus longues et plus pointues que celles du grand 
plantain. Elle croît dans les étangs, dans les marais et dans 
les eaux donnantes. Le plantain d’eau renferme un sel très- 
caustique, âcre et volatÜ comme celui de la Jlammula-, de sorte 
qu’étant appliqué sur quelque partie, il y excite des ampoules 
et des vessies. On en applique même sur les deux pouls dans 
les lièvres intermittentes, et on croit qu’elles cessent par ce 
remède , pourvu qu’on ait fait précéder les généraux. Son 
sel âcre, volatil, capable de corriger l’acide scorbutique , le 
rend sp<irilique contre le scorbut • il passe pour un excellent 
alexipharmaque interne qui chasse le venin par les sueurs. Sa 
graine prise en breuvage guérit toutes sortes de flux, même 
ceux de sang les plus invétérés. La décoction de sa racine , 
faite dans du vin, est bonne au calcul des reins et de la ves¬ 
sie. Cette racine , prise en breuvage seule, ou avec semblable 
poids de daucus, est bonne aux tranchées et aux dyssente- 
ries. L’herbe resserre le ventre. L’eau de sa décoction, prise 
en breuvage, rompt et diminue la pierre et la gravelle des 
reins. 



576 PLAN 

Plantes : Manière de les préparer pour les pharmacies. 

Pour faire la r(<colte des plantes , il faut s’attacher spc<cia- 
lemeiit aux endroits qui sont le plus favorables îi chacune , 
où elles se plaisent le mieux et où elles profitent davantage. 
Il faut avoir pour principe , et meme pour axiome en botani¬ 
que , que toutes les plantes qu’on cultive dans les jardins sont 
plus grasses ; que celles qui viennent naturellement dans le, 
campagnes sont plus vigoureuses; que celles qu on rencontre 
sur les montagnes sont plus odorantes ; que celles qui crois¬ 
sent dans les lieux aquatiques sont plus âcres ; enfin , que 
celles qu’on ne peut se procurer que par artifice pendant 
riiiver, n’ont que très-peu de vertus et se sentent du fuinicr 
qui leur a dtd prodigué. D’après ces principes foudamen- 
tcaux, on doit conclure que le vrai terrain propre aux plantes 
émollientes est un terrain bas et humide, et que pour avoir 
de bonnes plantes aromatiques, on les doit chercher dans un 
terrain élevé et découvert. Le bon temps , pour cueillir ces 
fleurs , est celui où elles commencent â s’épanouir : passé 
ce temps, elles perdent chaque jour de leurs parties volatiles 
et par-là même de leurs vertus. Si on attend que ces (leurs 
tombent d’elles-mêmes pour en faire la récolte, on doit pour 
lors être assuré qu’elles n’ont presque plus de force et qu’elles 
ne sont par conséquent d’aucune utiliti^ On aura encore un 
inconvénient particulier à craindre, si on cueille trop tard 
les fleurs de tussilage , de pied-de-chat, de bouillon blanc, 
les filamens des étamines et des pistils de ces plantes tiennent 
peu alors , ils s’en détachent donc très-facilement, et si on 
les emploie en infusion ou en tisane, il en nage nécessaire¬ 
ment dans la liqueur des parcelles qui prennent à la gorge 
et importunent beaucoup les malades , sur-tout si on u’a pas 
l’allention de passer l’infusion à travers un linge. 

11 faut choisir, autant qu’il sera possible, un beau jour pour 
faire la récolte des (leurs , sur-tout celles de violettes : les 
temps pluvieux sont très - contraires à leur récolte. L’heure 
la plus favorable est le matin, lorsque la rosée , après un pre¬ 
mier rayon du soleil, s’en trouve enlevée : les ardeurs du midi 
les épui'sent trop de leurs parties essentielles. 

Une chose à laquelle on doit s’appliquer, c’est de connoître 
dans chaque fleur la partie où réside sa principale vertu. Dans 
les (leurs labiées , le calice est la partie principale pour 
la médecine , au lieu que dans les (leurs d’oranger les pétales 
sont ce qu’il y a de jdus odorant. 

Quand cts plantes ont des (leurs trop petites pour être 

considérées 



cOnsidtWcs sc'pardnient, on cueillo le haut de leurs tiges gar¬ 
nies de fleurs j ces bouts son connus communément dans les 
oflicines sous le nom de sornmMs fleuries. L’absinthe 
l’armoise , le caillelait jaune et blanc , l’euphraise , la ger- 
inandrde , l’ivette, le scordium , l’hysope , la marjolaine , 
l’origan, la sauge, le thym, la lavande, la petite centaurée , 
le millepertuis , la fumeterre sont toutes autant de piaules 
dont on doit conserver les sommités. Quant aux fruits , si 
on veut s’en servir incontinent, il ne faut les cueillir que 
dans leur parfaite niaturitéj mais si l’on veut les conserver , 
on les cueille un peu auparavant. En général, pour avoir 
des fruits bons , on doit les choisir bien nourris et bien con¬ 
ditionnés chacun selon son espèce. Si ce sont des semences ou 
des graines qu’on a à recueillir, on n’en fait la récolle que lors¬ 
qu’elles sent bien mûres, et on les choisit bien nourries et bien 
conditionnées , c’est-i-dire , qu’elles aient toutes l’odeur et 
la saveur qui leur conviennent. Pour les tiges , lorsqu’on est 
obligé d’en ramasser, on donne toujours la préférence aux plus 
fortes cl aux mieux nourries, à moins d’avoir des raisons par¬ 
ticulières d’en agir autrement. A l’égard des bois , celui du 
tronc de l’arbre est préférable k celui des branches pour les 
pharmacies : le plus pesant est toujours le meilleur. Si ce 
sont des écorces d’arbres qui sont nécessaires, on choisit celles 
des jeunespréférableinent à celles des vieux. Le meilleur temps 
pour en faire la récolte , afin de pouvoir mieux les conserver , 
est la fin de l’automne. En les cueillant au commencement du 
printemps , elles sont plus abondantes en sucs •, mais , en gé¬ 
néral , la diflérence en est de si peu de conséquence, qu’il 
seroit inutile d’en faire un précepte : excepté néanmoins les 
écorces résineuses , qu’il vaut mieux cueillir au printemps , 
lorsque le suc est prêt à se mettre en mouvement. 

Pour Conserver les feuilles des piaules , si on veut les avoir 
dans toute leur vigueur, il faut en faire provision aux appro¬ 
ches de la lleuraison ; si on n’a besoin que des feuilles qui 
s’emploient toutes récentes , ou les cueille imiquement .k me¬ 
sure qu’elles sont nécessaires ; et en cas qu’on trouve dans 
la même espèce des individus plus ou moins avancés , ou choi¬ 
sit toujours par préférence la plante qui paroît dans l’état le 
plus favorable. Si ce sont, par exemple, des feuilles de bour¬ 
rache dont on a besoin , on les cueille sur un pied qui est 
prêt à fleurir , plutôt que sur celui qui ne fait que de naître , 
ou que sur celui qui est eu pleine fleur , ou déjà déüeuri et 
prêt k dépérir. 

Les feuilles des herbes émollieutes , pour mériter ce nom , 



578 PLAN 

doivent nt'cessaireiiient êlre tendres et molles. Si on vent en 
avoir de cette sorte , il faut s’attacher sur-tout aux plantes les 
plus jeunes ; les feuilles saches cl dures ne valent rien. 

Les racines doivent encore avoir un temps propre pour 
leur rdeoite. Celles des plantes annuelles qui croissent eu 
même temps que les liges, demandent à êlre cueillies dans 
l’âge adulte de la plante, au temps de la lleuraison , lors¬ 
qu’elles ont acquis toute leur croissance , pourvu qu’elles 
soient encore tendres ; car elles sont sujettes à devenir dures 
ou c. rdêes dans leur arnère-saisou. Les racines vivaces s’ar¬ 
rachent sur la fiu de 1 hiver ou au coinmeucement du pri,i_ 
temps ; cependant il vaut mieux les arracher au commeuce- 
meiit de riiiver ou sur la fin de rautoniue, qu’au connnence- 
meut de l’automne ou â la fin du printemps , ayant sur-tout 
égard h la nature de chaque plante , selon qu’elle est ou 
précoce ou tardive. 

Les pharmaciens herboristes conservent les plantes d’une 
année à l’autre , afin de les trouver toujours au besoin. Les 
années sèches sont ialliiimeut meilleures que les années plu¬ 
vieuses et humides pour pouvoir les conserver j il y en a qui 
ne sont pas de nature h pouvoir l'être , telles sont les cruci¬ 
fères ; quelques autres peuvent se garder plusieurs années 
sans se renouveler, pourvu qu’elles aient été cueillies dans 
des temps favorables. 

Après avoir bien fait sécher les plantes, on les remue sur 
un tamis de crin , pour eu séparer les ordures et les insectes 
ou œufs d’insectes , qui peuvent s'y trouver et souvent même 
en assez grande quantité: ensuite on les serre dans des sacs de 
papier, ou dans des boîtes de bois garnies de papier , ou, ce 
qui vaut mieux, dans des bouteilles de verre exactement 
touchées. Les Heurs de violettes et de roses rouges exigent 
sur-tout celle priTaulioii. Cepciulaiil on peut épargner la 
dépense des bouteilles de verre pour les autres Heurs, ayant 
seulement attention de les tenir dans dis boîtes, dans un 
endroit sec et peu exposé aux vicissitudes de l’air ; car elles 
sont sujettes â s'amollir et â se ressêclicr alteiiialivement 
dans des boîtes même, suivant qu’il fait des temps humides 

La faisant bien sécher et eu tenant parfaitement serrées 
les Heurs de raillelait, on parviendra k leur prorurcr une 
odeur de miel fort agri'able. Ces Heurs peuvent se conserver 
uii an eu Liai ét.at; il n’en est pas de même des Heurs lilia- 
cées ; elles perdent entièrement leur odeur , dès qu’on lc:s 
desséche, de quelque manière même qu’ou puisse s’y prendre. 



PLAN 

11 en est ^ peu près de mcine des roses pSles et des roses 
niuscates ; elles perdent aussi presque toute leur odeur en 
séchant. Il y a eu cela une grande dirt’érence d’avec les roses 
de Provins5 lorsqu’elles sont fraîches, elles ont peu d’odeur j 
t'iles en acquièrent beaucoup par la dessiccation et se con¬ 
servent en bon état pendant plusieurs anqées. 

Si on fait sdchcr lentement les fleurs de bourrache et de 
buglose, elles polissent et se décolorent entièrement. Une 
attention qu’on doit avoir en faisant sécher les fleurs d oeil¬ 
lets et de roses rouges , c’est de les monder préalablement de 
leurs onglets. 

Il y a encore de certaines fleurs qui perdent entièrement 
leur couleur, si on les fait sécher k l’air libre. La violette , 
la gerinandrée , la petite ccntauiM'e sont de cette nature. Pour 
obvier à cet inconvénient , il suffit de les assembler par petits 
paquets, de les en\ elopper de papier pour les faire sécher, mais 
néanmoins toujours à une chaleur suffi saute pour pouvoir 
opérer une dessiccation très-prompte. Si on veut sur-tout 
conserver la couleur des violettes , il faut les faire sécher avec 
leurs calices, après quoi seulement les monder. On observera 
i l’occasion des violettes , qu’elles conservent leur couleur 
très-long-lemps , lorsqu’on a tiré une bonne partie de leur 
teinture par l’infusion dans l’eau bouillante , et qu’on les a 
exprimées et séchées promptement. 

On avoit anciennement l’usage de faire sécher les plantes 
doucement et à l’ombre. Sylvius est le premier qui a observé 
qu’elles perdent beaucoup moins à être séchées rapidement. 

Avant de les faire sécher , on commence d’abord par les 
bien inonder; on les nettoie de toutes parties étrangères ou 
alti'rées ; on les expose ensuite ?i l’ardeur du soleil ou d’une 
étuve , ou sur un four de boulanger , se gardant bien de les 
amonceler , elles s’écliaufleroieut davantage et s’.altiheroient 
considérablement. On les étend par couches peu épaisses , et 
on les remue meme plusieurs fois par jour , afin de multi¬ 
plier et renouveler leur surface. Ou feroit encore mieux de 
les étendre sur des canevas ou grosses toiles suspendues , afin 
de donner plus de latitude à la circulation de l'air. Si c’est au 
soleil qu’on les fait dessécher, on aura soin de les retirer tous 
les soirs , afin de les préserver de l’humidité de la nuit. 

En prenant ces précautions, on conservera très long¬ 
temps aux plantes leurs couleurs, leurs odeurs et toutes leurs 
propriétés. Si on les fait au contraire sécher par tus ou très- 
lentement, elles se fanent pour l’ordinaire entre elles , se noir- 



58o PLAN 

cissent, se moisissent, perdent toutes leurs vertus, se cor¬ 
rompent même et contractent de mauvaises qualités. 

Plus les plantes sont naturellement succulentes ,plus elles 
demandent de ct<l(^ritd pour le dessèchement ; elles sont pour 
lors plus susceptibles d une fermentation intérieure. Cepen¬ 
dant les plantes aromatiques , lorscp’elles sont desséchées 
rapidement, parofssent d’abord fragiles , cassantes et répan¬ 
dent peu d’odeur j mais quelques jours après elles repren- 
uent leur souplesse et redeviennent ensuite odoriférantes. A. 
l’égard des plantes crucifères et anti-scorbutiques , en vain 
s’opiniûtrcroit-oii à vouloir les dessécher; ainsi desséchées , 
on ne leur trouveroit plus aucune vertu. 

Les plantes aromatiques, lorsqu’elles contiennent des prin¬ 
cipes volatils, n’exigent pas d’être desséchées rapidement ; il 
faut leur ménager le degré de chaleur à proportion. ’ 

Les semences , pour plus grande facilité, se distinguent en 
semences arides, farineuses et résolutives. Les arides sont 
aussi dures dans toute la substance que dans leur écorce : 
de celte classe sont les semences de coriandre, d’anis, epi 
croquent sous les dents. 

Les farineuses sont celles qui ont la substance de leurs cdteg 
comme poudreuse : cette substance se réduit aisément sous la 
dent en une farine mollette ; telles sont les bois et les 
semences des plantes légu^nineuses. Les semences éinulsives 
ont dans leurs lobes beaucoup de matière huileuse : celte 
matière, étant mâchée ou arrosée avec de l’eau, rend la salive 
ou l’eau blanche ou comme laiteuse ; telles sont les semences 
des plantes cucurbitacées , aussi bien que les amandes. 

On aura de la peine à conserver long-temps les semences 
émulsivesmalgrétouteslesprécautionsqu’onpourroit apporter 
à leur dessèchement; elles perdent beaucoup de leurs qualités 
en vieillissant; les amandes vieilles ne valent rien: quand elles 
sont fraîches, elles sont douces , blanches et fermes ; mais 
viennent-elles à vieillir, elles se colorent , se rident, rancis¬ 
sent et contractent une très-mauvaise qualité. 

Lorsque les semences qu’on veut garder se trouvent ren¬ 
fermées dans des capsules sèches, on les conserve dans leurs 
capsules autant qu’on pourra. Quant à celles qui sont renfer¬ 
mées dans des fruits charnus , ou les tire pour les dessécher, 
bien n’est plus facile à sécher que les semences , pourvu qu’on 
les expose dans un endroit sec et modérément chaud ; si on 
veut garantir les semences éinulsives de rancir trop vite , on 
ne les fait pas trop dessécher. 

Les racines demandent plus de sujétion pour leur exécu¬ 
tion ; U faut préalablcmeut les inonder, eu couper les filaincas 



PLAN 581 

el les frotter d’un linge rude pour en emporter la terre et les 
ordures qui peuvent y être adhi'renles. Souvent même on 
trouve des racines qu’on est obligé de laver, pour pouvoir 
les bien nettoyer, après qur)i on les fait sécher rapidement. 
Pour cet ell'ct, on les ('tend sur des toiles, si elles sont petites, 
ou même dans des tamis, si on n'en a pas beaucoup h faire 
sécher. Si, au contraire, elles sont gros.ses el rliarniics, on 
les coupe par rouelles et ou les enfile avec une ficelle comme 
un chafK'let avant de les mettre s(‘rher : telles sont les racines 
de bryone, d’énula canipana. Si elles se trouvent cordées, on 
commence par les fendre en long et en arracher les cordons. 
Les racines gluantes et mucilagiucuscs sont très-sujettes h se 
moisir. Pour parer Ji cet inconvénient, on les lave bien après 
les avoir coupées par tranches, afin de leur enlever une partie 
de leur mucilage. On diminue par-là un peu leur vertu , mais 
«n a l’avantage de pouvoir les coii.server. Il arrive quelquefois 
que pour conserver les racines fraîches pendant l’hiver, on 
les met à la c.ave; mais elles y végètent, s’y épuisent et se 
réduisent pre.squ’à rien, 

lie toutes les racines, les bulbes ou oignons sont les plus 
dilUciles à sécher’. On aura bien de la peine à réussir, à moins 
d’avoir recours à la chaleur de bain-marie, après les avoir 
doucement effeuillés et enfilés. La racine d’arum est peut- 
être une de celles qui mérite le plus d’attention; la différence 
prodigieuse de scs qualités lui vient des difl’érens états oii 
elle peut être prise. 

Cette racine a un tubercule charnu, bl.anc, irrégulièrement 
arrondi, garni de quelques fibres et rempli, sur tout au prin¬ 
temps , d’un suc laiteux. L’arrimonie de ce suc est telle que, 
pour peu qu’oii le goûte , la langue , vivement piqui‘e , s’en 
resseiit pendant un jour entier. Si on desséche et conscjrvc 
«implemeiil relte racine, .ses couches e.xK'rieures en devien- 
iieiil presque insipides , tandis que l’intérieure récèle long¬ 
temps une arreté consid.bablc. On peut concevoir par-là com¬ 
ment celle iinune racine a pu être employée à faire du pain 
pour les pauvres en temps de disette ; h faire de l’amidon , du 
savon , cl à laire en métlecine, pour l’usage intérieur, des 
londans, des purgatifs et des stomachiques; pour l’usage 
extérieur , des anodins cl des détersifs. 11 seroit à désirer 
qu’iudépendammcnt des racines d’arum qu’on peut toujours 
avoir fraîches , mais plus ou ujoins succulentes, suivant la 
diversité des saisons, ou en recueillît, tant au printemps qu’en 
automne, cl (pi’on en gardât au moins pendant deux ans, 
les unes entières, les autres fendues en quatre, toutes datées 



582 P L O M 

du temps de leur n-colte, afin d’en pouvoir toujours trouver 
avec les conditions que le mddecin jugcroit à propos de pres¬ 
crire. 

Les racines d’orchide demandent aussi une préparation 
particulière. Ou prend ces racines ou bulbes les mieux nour¬ 
ries ; 011 leur ôte la peau ; on les jette dans de Teau froide , et 
après qu’elles y ont resté quelques heures, on les fait cuire 
dans une suffisante quantité d’eau, et ensuite égoutter ; après 
quoi on les enfile pour les faire sécher i l’air. Choisissant 
pour cette préparation un temps sec et chaud, elles devien¬ 
nent transparentes , très-dures et semblables h des morceaux 
de gomme adragant. Elles peuvent sc conserver saines tant 
qu’on voudra, pourvu qu’on les tienne dans un lieu sec: celles 
qu’on fait sécher aulrement s'humectent et moisissent, pour 
peu que le temps soit pluvieux pendant plusieurs jours. 

Pi-ATRF. CRU Gj-psum crudiim). Pierre blanche d’une 
dureté médiocre , assez poreuse, qui se trouve dans toutes 
les carrières ; on la calcine, et on en fait une demi-chaux qui 
est le piètre dont on se sert dans la maçonnerie. Le piètre 
cru est astringent , et propre pour dessécher les huinidilés 
superducs , pour aréter le sang , pour rc^sèrrer et fortifier. 
On s’en sert dans les hernies , on en fait entrer dans quel¬ 
ques emplâtres ou nnguens. Si on en avale , il étouüe et 
étrangle la personne. Etant brûlé , il n’est pas si emplastiqué 
qn’auparavant , mais il est plus subtil et plus dessiccalif • 
on trouve aussi qu’il est répercussif, principalement étant 
détrempé dans de rtau et du vinaigre. Le piètre ratissé è une 
muraille , mis sur une coupure fraîche , en arrête le sang et 
la guérit. 

Plomb (Pluinbum). Métal mou, pliant , pesant, noir, 
luisant , très-froid , s’étendant sous le marteau. Il naît dans 
les mines d’Angleterre et de France d’une pierre nommée 
pluinb minéral ou initie de plomb , et par quelques ouvriers 
alfju'foux. Le plomb minéral doit être choisi en beaux mor¬ 
ceaux , les plus nets , les plus pesans , les plus brillaiis , doux 
et pour ainsi dire gras au toucher. 

Le plomb est rafraîchissant, astringent , incrassant ; il 
incarne les ulcères, cicatrise et diminue l’excroissauce des 
chairs ; seul appliqué dessus en plaque , ou mêlé avec d’au¬ 
tres remèdes : il convient aux plaies , aux ulcères nommés 
chironniens , malins, chanen ux et pourris , on en applique 
aussi des plaques sur les tumeurs pour les résoudre. Pour 
purifier le plomb, ou y jette de la cire ou du vieux-oing lors¬ 
qu’il foud ; et quand la fiagime çst passée, on verse dessus 



P 0 I D 585 

de l’eau ehaude : mais la meilleure manière de purifier le 
plomb , est de le faire fondre dans un creuset , et d'v jeter 
un <[uarl -d lieurc après <[u il est f.indu, sans le retirer du feu, 
un peu de sel aiuiu.uiiac ( muriate ammoniacal) , et de re¬ 
muer deueemciil avec une spatule de fer jusqu i ce que lesel 
ammoniac soit dvaporé , après quoi ou jette les ordures qui 
sont dessus, et on a du plomb blanc et pur comme de l’argent; 
cette dépuration a pareillement lieu b l’égard de l’étain. On 
pulvérise le plomb en le faisant foudre, et y mêlant du char¬ 
bon en poudre ; on lave ensuite ce plomb pulvérisé pour en 
séparer le charbon, puis on le fait sécher. On [«eut pulvériser 
le plomb en se contentant de le faire fondre dans une terrine, 
et l’agiter sans y ajouter de charbon ; mais l’opération est 
plus longue. 

Pour fairelcplomb brûlé (^plumbum ustinn) , on met dans 
un creuset ou dans un pot deux parties de plomb et une par¬ 
tie de soufre ; on calcine le tout ensemble jusqu'il ce que le 
soufre soit brûlé, et que le métal soit réduit eu pmdre noire. 
Il est dcssiccatif, astringent, résolutif; on l’emploie dans les 
emplâtres et dans les onguens. Ettmuller dit que le sucre de 
Saturne commun ( acétite de plomb) , est un remède poly- 
cresie , et d’une grande utilité , car il est propre à absorber 
l’acide vici(< du corps , et un remède spécifique dans le mal et 
la maladie hypocondriaque , et dans les all'eclions de la rate, 
causi'es par l’.acide. Plusieurs mélancoliques hypocondria¬ 
ques ont été guéris par le moyen de ce sucre qui n’est pas 
moins salutaire au scorbut. Le sucre de Saturne est excellent 
contre la colique causée par la bile. Il est éprouvé contre 
l’érysipèle scorbutique provenu du vice delà rate.Un homme 
alTligé d’un érysipèle sjili'tiiiiue rési-staiit â tous les remèdes, 
a été guéri par l'usage interne du sucre de Saturne qui lui fit 
jeter des cxcrémciis irès-iioirs. .Selon Boyle , ce sucre dissous 
dans de l’eau de plantain , ou même dans de l’eau commune, 
est un remède incomparable pour la brûlure , aussi bien que 
pour arrêter le sang , et pour détourner les symptômes rjai 
suivent rainputatioii des membres , en appliquant aussitôt 
des éloupes imbues de cette liqueur le plus chaudement pos¬ 
sible , arrét(ies avec des bandages, en les y laissant long temps 
pour donner au remède le temps d’opérer. La dose est d une 
once de sucre de S ilurne dans iinecliopine d’eau. 11 a encore 
d’autres propriétés qu’il seroit trop long de rapporter. 

Poids qui sont en usage en pharmacie et en médecine. 

Les poids dont on se sert sont la livre, la demi-livre, lefjnai - 
teron , l’once , la drachme ou gros, le scrupule et le grain. 



58i P 0 r R 

La livre marcliaiide, et qui est celle dont on entend parler 
dans cel ouvrage, est de seize onces qui sont de deux marcs ■ 
mais la livre de tnddccine n’est que de douze onces. Les an¬ 
ciens la di'signoicnt pas as ou pondo ; mais les inodenies la 
désignent par ce caraclèie ffe j j pour la derni-livre , ou 
™t-t ü R . , et pour la livre et demie ffe j. R. 

Le quarteron , poids de marchand, est de quatre onces , 
et poids de nit'decine, trois onces; il est désigne! par j_ 

demi-quarteron e.st dc'sign^ par 4'‘'' R - 

L’once est toujours la seizième partie de la livre , poids de 
marchand , et la douzième partie de la livre , poids de im^de- 
cine. Ainsi l’on ne doit point admettre deu.x sortes d’onces 
puisqu’elle est la même. On dèsjgne l’oiicc en médecine 
par ce caractère , la derni-once g R . , et l’once et demie 
g j. R . L’once est composée de huit drachmes cm gros. 

La drachme ou gros est la huitième partie d’une once , dé¬ 
signée par ce caractère 3 j , qui est comme uii 3 en chill're 
parce qu’elle est composée de trois scrupules. La demi- 
drachme est désignée par 3 R., et la drachme et demie par 

5j. R. 

Le scrupule est la troisième partie d’une drachme , désigné 
par le caractère ^j. ; il est composé de vingt-quatre grains. 
Le demi-scrupule est marejué ^ R. 

7\o/a.Le grain est la vingt-quatrième partie d’un scrupule 
mar<[ué par gr. j. On doit se servir de celui de laiton c’est 
celui qu'on emploie dans le coniineree; car quand on se sert 
de grains de blé ou de grains d’orge , on n’csl pas bien sûr du 
poids , parce que ces grains sont de pesanteur diflWente • ce 
qui peut avoir des suites dangereuses dans les médicainens 
violeus. 

Poireau ( Porrum commune capitatum, Toiirn. Pornim, 
Linn, 423 ). Planlp potagère très-conimime. Le poireau est 
très-chaud , dessiccalif, atténuant, apc'ritit , incisif, rc'solu- 
tif ; il excite les urines et les mois , il est bon contre la mor¬ 
sure des serpens , la brûlure , le mucilage des poumons , le 
tiiitcnient et la suppuration des oreilles , ta tumeur et la dou¬ 
leur des Inimorroïdes. On fait cuire sous la cendre , dans une 
feuille de chou, une ou deux poignées du blanc des poireaux 
qu’on applic|ue sur le côté dans la pleurésie , ou bien on les 
h icasse dans la poêle avec de bon vinaigre. Les poireaux crus 
ou bouillis légèrement , pilés et appliqués sur les tumeurs 
des articles , sont exccllens pour les dissiper. Les bouillons 
aux poirc.iux et aux navets convieimcnt dans l’extinction de 
voix , et fortilieiit la poitrine. Le poireau cuit sous la cendre 
cl mangé, est bon contre le veniu des champignons. Lopoi- 



P O I R 5«5 

rcau n’est pas si pi^ncftrant que l’oignon ; leurs semences sont 
aperitivos aussi bien que leurs racines : on en donne un gros , 
après les avoir concassées et infusées dans un verre de vin 
blanc , pour guérir la difficulté d’uriner , et faire sortir le 
sable des reins et do la vessie. 

Quatre ou cinq gouttes de suc des fibres pilées de la racine 
de P lireauxavec un peu de sucre sont très-bonnes pour les 
enfans qui ont des vers. 

PoTREE ou Belle [Bcta alba vel pallescens (juae cjcla offici- 
nariiin , Tourii. 5o2. Bêla vulgaris, I.iiin. 322 ). Plante 
potagère dont il y a deux espèces principales , une blanche et 
une rouge. I.a première est appeléepoirée blanche , bêla alba ; 
la seconde est subdivisée eu deux espèces dont la première 
est appcb'e poirée rouge , bêla rubra, sive nigra; et la seconde 
bette-rave , bêla rubra, radice rapne. Elle dilfère de l’autre 
espèce de belle rouge eu ce que ses feuilles sont plus petites 
et plus rouges , en ce que sa racine est très-grosse, ayant la 
figure d’une rave , et empreinte d’nn suc rouge comme du 
sang. On cultive toutes les bettes. On se sert en médecine 
principalement de la bl inclie. La poirée est chaude , dessic- 
caiive et abstersive j clic est boimc aux personnes qui sont 
îneommodées de la rate • cuite et mangée avec de l’ail , elle 
fait mourir les vers. 

On applique extérieurement les feuilles sur la peau , lors¬ 
qu’elle a été enlevée par qnel([uc vésicatoire ou remède caus¬ 
tique; on les metaussi sur les petits ulcères de la gale, elles 
entretiemient avec douceur r<xoulemciil des humeurs qu’ou 
veut faire sortir par les glandes de la peau. Ou fait aspirer 
par le iiez le suc de la poirée blanche , pour détremper et pour 
dissoudre la pituite qui s’y est épaissie et qui en bouche les 
conduits , ou bien on y introduit un morceau de pédicule de 
la feuille , coupé pour cet effet. Ces p.'diculcs sont appelés 
cardes lorsqu’ils sont parvenus ^ une certaine largeur. 

Le suc de la racine passe p'>ur un sterimtatoire assez puis¬ 
sant ; quelques ailleurs en font cas pour la migraine, parce 
qu’en menant celle racine pilée dans le nez , il en coule une 
quantité considérable de sérosités. On fait avec la racine de 
poirée un suppositoire ; on la dépouille de son écorce , et o» 
l’introduit dans le fondement pour l.lclicr le ventre des en- 
fans ; elle est plus efficace lorsqu’on la saupoudre de sel. 

Poirier (^Pjrus). Arbre qui porte les fruits qu’on nomme 
poires ;les douces et franches soûl les plus usitées. Les poires 
eu général ont de l’astriclion , et outre qu’elles chargent l’es¬ 
tomac, étant de difficile digestion , elles rendent le ventre 



586 P 0 I V 

paresseux. Les p )Ires sdehes sont estimi^es contre les flux de 
ventre excessifs et les diarrlid.-s. Le poird est un excellent - 
remède pour forlilier l’estomac et les intestins , en rallermis- 
sani leurs fibres. 

Pots CHICHE ( Cfcer anefinmn , Linn, 1040). Les pois 
chiches sont chauds , dcssiccatifs j ils amollissent, détergent, 
discutent, adoucissent, excitent les urines, nettoient les 
reins et la vessie, lâchent le ventre , et enlèvent les obstruc¬ 
tions du foie et de la rate. 

Leur décoction est utile dans la néphrétique; elle fait Jeter 
aux malades quantité de glaires, conline si c’étoit des pierres 
fondues. Les pois chiches sont utiles dans la Jaunisse , pour 
tuer les vers , faire venir le lait aux nourrices , rétablir les 
règles , et faciliter l’accoucheinent ; on s’en sert en Espagne. 

La farine de ces semences est propre pour résoudre les tu¬ 
meurs, sur-tout celles des testicules. Ils entrent dans le sirop 
de guimauve de Fernel. 

Poivre noir {Piper rotundum luf'ntm); Poivre blanc 
(^Piper rotimdwn album); Poivre long ( Piper tongum orien¬ 
tale). Le poivre croît aux Indes orientales ,'i Alalaca , à Java , 
à Sumatra et h Malabar. Le poivre est chaud, dcssiccatif , 
incisif, atténuant', apéritif, asiringciit , et usUé dans la 
froideur et la crudité de l’estomac , dans la colique , la vue 
basse et les maladies venteuses. Il convient à toutes lès mala¬ 
dies causées par l’acide vicié , en en prenant quelques grains 
concassés dans du vin , et qui)i(pi’oii les rende comme on les 
a pris, leur sel a produit de bons effets dans l'estomac pendant 
le séjour qu’il y a f.iit, en c )rrigeaiil l’acide vicié , cl décou¬ 
pant les mucilages grossiers. 

La manière de s’eu servir est en poudre ou concassé sim¬ 
plement , i la dose de cinq ou six grains , avec les autres 
iiigrédicns âcres , pour faire cracher. Outre cette vertu , Il 
réveille l’appétit,apaise la colique , f >rt!fie l’estomac et chasse 
les veuts ; pour cela on avale trois ou quatre grains de p livre 
blanc tout entiers après le repas, ou la pi'saoleur de huit ou 
dix grains en poudre dans un verre d eau tiède. Ou emploie 
le poivre en poudre au bout d'une spal ule pour resserrer la 
luette relâchée , pourvu que l’inllamm ilion soit apaisée ; il 
calme aussi la d.iulcar des dents. Quelques auteurs as.surent 
que le poivre blanc n’est antre ch ise que les gros grains du 
poivre noir dépouillés de leur écorce, après les avoir trempés 
dans l’eau salée qui les g mile ; on les fait sécher ensuite. 
Ce sciitiinenl est appuyé sur 1 exp a'ieuce. Quand ou ord jiiiic 
le poivre , c’est le noir j autrement on ajoute blanc ou long. 




POIX 587 

I-e poivre noir n’csl pas employti dans les macliicatoires , 
parce qu’il est moins agrt^able que le blanc ; mais il entre 
dans la Ihdriaquc d’Aiidromaque , dans le miihridat de dias- 
cordium , IVlectuaire de satjrio , celui des baies de laurier , 
et dans la bàiddicte laxative. Le blanc entre dans le mithri- 
dat , le diaplnfnic , et dans Vhiera-diacolocjnthidos. 

On fait un excellent cataplasme pour apaiser les iranchdes 
des femmes en couche , avec le poivre long en poudre. On 
en prend une once , deux œufs frais , autant d’esprit-de-vin 
( alcohol ) qu’il y a de blanc dans les œufs j on les bat bien 
ensemble pendant une demi-heure , on l’tftend ensuite sur 
des dtoupes et après l’avoir dchaufl'dsur une assiette, on l’ap¬ 
plique sur le nombril. 

Poivre de Guinée ou d’Inde , Corail de jardin , Poivre 
du Brésil, Piment ( Capsicum vulgare , siliquis longis pro- 
pendentibus, Tourii. Capsicum annuum , Linn. 270 ). Celte 
espèce de poivre croît naturellement dans les Indes et au 
Brcàil : on l’élève aisihuent de graine dans les jardins. LiC 
fruit ou les capsules de celte plante ne sont pas beaucoup eu 
usage en médecine. La semence est d’une âcreté intolérable ; 
la seule gousse ou capsule qui l’enveloppe est supportable. 
On la confit au sucre , et on en mange une demi-once au plus, 
pour dissiper les vents , aider la digestion , et fortifier l’es¬ 
tomac. L’usage de ce fruit peut causer la dyssenterie. 

Poivre de la Jamaïque ( Piper jamaïcense'). Le poivre 
de la Jamaïque fortifie le cœur et l’estomac , il dissipe les 
vents , pousse les urines et les mois , soulage la colique et la 
passion iliaque, en un mot il ranime le sang et les esprits , 
et emporte les obstructions j il est cordial , céphalique , apé¬ 
ritif, hystérique , stomachique et carminatif. Le petit girofle 
rond a les mêmes vertus , et approche de celles du girofle 
ordinaire; quelques medécins le substituent au fruit du bois 
de baume appelé carpobalsamum, ou bien le poivre de la 
Jamaïque qui est plus commun. La dose et la manière de se 
■servir de l’un et de l’autre est la même que celle des cubèbes ; 
ils peuvent aussi être employés dans les mêmes compositions. 

Poix DE Bourgogne , Poix grasse ou blanche ( Pix Bur- 
gitndiœ'). Galipot sec , fondu sur le feu , et mêlé avec de la 
térébenthine grossière, et un peu d’huile de térélveiithine ; 
la meilleure poix vient de Hollande et de Strasbourg. Il faut 
la choisir assez dure , nette , blanchâtre, tirant sur le jaune. 
Elle entre dans la composition de plusieurs onguens ; on en 
fait des emplâtres avec la cire , appelés ciroênes , dont les 
babitaiis de la campagne se servent ordinairement lorsqu’ils 



588 POIX 

su sont blessJs en portant des fardeaux trop pesans, ou qu’ils 
ont fait quelque effort dans leur travail ; ils l’appliquent sur 
les verltibres des lombes, ou sur les autres parties souffrantes. 
La poix est résolutive , digestive , di'tersive et ramollissante. 
11 est dangereux , dit Choinel, de l’appliquer sur une partie , 
lorsqu'il y a disposition à drysipèle j car elle pourroit aiig- 
menter rinllainmalion. On applique avec succès sur les lou¬ 
pes des genoux un emplUre de p .ix de Bourgogne seule , et 
saupoudrée de soufre en poudre, ou Acmimum pour la s ia- 
tique , l’y laissant jusqu’à ce qu'il tombe de lui-inêtne ; et 
s’il survient démangeaison, on bassine l’endroit avec de l’eau 
mêlée avec autant d’eaii-dc-vie. 

Poix noire appelée aussi Poix navale ( Pix navalis ). 
Mélange d’arcançon ou fausse colophane, et de talc ou gou¬ 
dron , afin de lui donner une couleur noire. Il y en a de deux 
sortes qui ne diffèrent néanmoins que suivant qu’elle est dure 
ou niollc. La meilleure doit être d’un beau noir luisant , la 
]>tus approchante du bitume de Jude'e que faire se pourra, 
r.clle qu’oii fait eu France ne vaut pas à beaucoup près celle 
de Stockolin. Elle est résolutive, déterslve , dessicralive, 
vulnéraire , digestive j on l’emploie dans les emplâtres et dans 
les onguens. 

La poix navale, dit Ettmullcr, appliquée en forme d’on¬ 
guent ou d’emplâtre, amollit, digère et dissipe puissamment 
les tumeurs douloureuses des parties causées pur une lymphe 
âcre et acide qu’elle attire par les pores de la peauj l’empl⬠
tre de poix est salutaire à la sciatique , à la goutte et aux 
rhumatismes. 

En voici une formule de Potier , excellente contre la scia¬ 
tique : poix navale, quatre onces; térébenthine commune, 
une demi-once ; mastic , trois drachmes ; soufre bien pilé, 
nue demi - once ; mêler le tout en forme d’emplâtre. On 
lire de la poix noire , selon Poinet, par le moyen d’une cor¬ 
nue , une huile rougeâtre , qu’oii nomme bauinc ou huile de 
poix. C’est un très-bon baume , ou prétend que ses qualités 
approcheiil de celles du baume naturel. Outre cette poix 
uoire , il y en a encore une autre que les anciens oui nom- 
u»'-e zopissa, qui est ie goudron y dont on se sert pour gou- 
ihoiiner les vaisseaux. Ce zopissa est une composition de poix 
noire , je poix résine, de suif et de talc fondus ensemble. 

Poix résine {Résina pini ). Galipot pur , ou encens blanc 
f[ui est sorti par les incisions qu’on a faites au pin , cuit jus¬ 
qu’à une certaine consistance ; mais celui qu’on vend est fait 
de celui qui est ramassé au pied des arbres , appelé encens 



P O L Y 539 

marbré , et qui est plein d’ordures. La plus belle poix 
résilié vient de Bavoiine et de Bordeaux; et pour être de la 
plus belle qualité^ elle doit être sèche, blanche, la moins 
remplie de sable possible. La poix est propre pour amollir, 
pour atténuer ,pour digérer , pour résoudre, pour consoli¬ 
der , pour dètergcr , pour dessécher. On ne s’en sert qu'ex- 
térieureinent ; on la mêle dans les emplâtres et dans les 
onguens. 

PoLiuM ( Poliuin moiitanmn luteum, seu album ). On re¬ 
cueille le polium dans les collines de la Provence et du I.aii- 
guedoc ; on le fait sécher pour s’en servir dans la thériaque 
et dans le milhridat. On estime Leaucoupcelui qui vient d llalie 
et de Candie j on se sert des Heurs et des feuilles du polium 
en infusion comme du thé, et on l’ordonne dans les mala¬ 
dies du cerveau , dans les obstructions des viscères , et pour 
pousser les mois et les urines. En Provence on fait boire dans 
les cours de ventre fâcheux, l’eau où le polium a macéré ; 
011 en donne la décoction en lavement, et on applique le 
marc sur le bas-ventre. 

Poi.YPODE(/’o/;pod/i/7n intlgare ,\Ànn. i544.) Plante dont 
les feuilles ressemblent ;’t celles de la fougère mfde, mais elles 
sont beaucoup plus petites. Elle croît sur les troncs des vieux 
arbres et sur les vieilles murailles. On se sert de sa racine 
pour les remèdes. La meilleure et la plus estimée est celle 
qu’on trouve entortillée au bas des chênes; on l’appelle 
podiuin tfiwrnwn aut ijucrcimnn. On doit la choisir récente, 
bien nourrie, grosse , se cassant aisément ; on la monde de 
ses lilamcns avant de s’en servir. La racine de polypode sert 
à purger la bile recuite, la pituite visqueuse ; elle e.st spéci¬ 
fique et elle convient aux obstructions du mésentère, du foie, 
au mal hypocondriaque, au scorbut et aux écrouelles. 

Sa racine donnée en poudre, â un gros , avec un peu de 
crème de tartre {taririie acidulé de potasse) et de cassia 
lignea est un excellent remède contre les duretés de la rate , 
la jaunisse et pour l’hydropisie. Tragus et Turnerus préfèrent 
il son eau distillée sa di'coction faite avec du vin, et à laquelle 
on ajoute un peu de miel et de sucre, pour la lièvre quarte et 
l’aflection mélancolique. Le polypode est utile dans l’asthme 
et dans le scorbut, parce qu’il adoucit le sang^et le rend plus 
fluide; sa décoction ne devient laxative qu’après qu’elle a 
bouilli long-temps dans l’eau. 

Elle entre dans le catholicum, dans le lénilif, dans la con¬ 
fection hameck, dans l’élfctuairc de psjilio, dans Vliitradia- 



figo P O M M 

colocynthidos, dans l’extrait paucliimagogue d’IIarlmami, et 
dans les pilules tartardes de Quercdlan. 

PoLYTRic {Asplénium irichomancs, I.iun. i54o). Celle 
plante, une des cinq capillaires, aime les lieux humides j 
elle croît proche des fontaines, aux bords des ruisseaux, contre 
les vieilles murailles, l’ombre, dans les puits, sur les ro¬ 
chers; elle reste verte pendant lhi^er. Elle est aperilive , 
pectorale, détersive, propre pour les maladies de la rate, 
pour exciter les mois. Son eau distillée est spécifique pour 
ceux dent le foie coinincnce îi se pourrir. P oyez Capillaire. 

Pommades (des). Les pommades ne sont que des oiigucns 
([u’on rend plus agréables en y ajoutant quelcjues arômes , et 
en leur donnant quelques couleurs. 

Pommade épipastique, ou de cantharides. Axonge , une 
livre; poudre de cantharides , une once; feuilles de morelle 
quantité suffisante. Faire cuire l’axonge avec les feuilles de 
morelle,pour les colorer eu vert : passer et y ajouter les can¬ 
tharides , puis les faire infuser au bain-marie. Celle pommade 
sert ordinairement h panser les vésicatoires, quand on veut 
en provoquer et entretenir la suppuration. 

Pommade de garou. l’aire digérer au bain-marie, une livre 
d’axonge ou graisse de porc , et deux onces d’écorce de garou. 
Cette pommade s’emploie au môme usage que la précédente. 

PoAiMADE pour la teigne. Charbon de bois pulvérisé , une 
once ; fleur de soufre , deux onces ; cérat , cinq onces : mêler 
exactement pour faire une pommade dont on frotte le cuir 
chevelu. 

Pommade pour la gale. Mêler ensemble en forme de pom¬ 
made quatre onces de graisse de porc lavée plusieurs fois , et 
une dcini-once de mercure blanc précipité ( muriate mercuriel 
par précipitation). Si on veut quelle soit odorante, on pourra 
se servir de pommade de jasmin îi la place de la graisse lavée. 

Pommade pour les lèvres. Faire fondre deux onces et demie 
de cire jaune dans quatre onces d’huile d’amandes douces. 
Laisser refroidir ce mélange , il acquiert alors une forte con¬ 
sistance : pour le ramollir, on le racle légèrement avec une 
spatule, et on le met à mesure dans un mortier de marbre , 
ensuite ou l’agile dans le mortier avec un pilon de bois, pour 
en faire disparoître les grumeaux. On obtient ainsi une pom¬ 
made jaune qu’on met dans un pot. On peut y ajouter le suc 
exprimé d’une ou deux grappes de raisins, qu’on mêle 
avec l’huile et la cire , et dont on fait évaporer l’humidiié h 
'une douce chaleur; ou passe ensuite la pommade î» travers un 



P 0 M M 591 

linge lin , et on la coule dans des cartes pour en former des 
tablettes qu’on conserve ainsi sans les ramollir. 

Pour rendre celte pommade rouge , on y ajoute un ou deux 
gros de racine d’i rcanèle: on peut aussi l’aromatiser avec 
quelques gouttes d’une huile essentielle , telles que celle de 
jasmin , de rose , de lavande , etc. 

Pomm ade pour /es/icmorrottfes. Faire fondre dans un poê¬ 
lon sur le feu , et le passer dans un linge lin pour en sciparcr 
les pellicules , uii quarlcrou de panne de porc mâle, bien 
épluchée de ses peaux , coupée en petits morceaux ; remettre 
la colature dans le poêlon sur un petit feu, avec un quarte¬ 
ron de Leurre bien frais qu’on fait fondre en remuant toujours 
avec une spatule j le tout bien fondu et incorporé, le retirer 
du feu et le mettre dans un plat avec deux onces de miel ro- 
sat, et deux jaunes d'œufs Lien frais délayés dedans j remuer 
toujours avec la spatule le tout ensemble jusqu’à ce qu’il soit 
Lien incorporé et bien froid , et le mettre dans un pot dans 
lequel il est bon de le remuer de temps en temps. 

Pour s’en servir, on met souvent de celte pommade avec 
le bout du doigt, c’cst-â-dire , quand celle qu’on y a mise est 
sèche. Si on sent quelque petit picotement, c’est un signe que 
la sérosité se dissipe. Si les hémorroïdes sont internes , il faut 
avoir une canule de bois ou d’ivoire , semblable Ji celle des 
seringues , mais un peu plus ouverte , dans laquelle ou met 
de la pommade qu’on pousse doucement avec un petit bâton 
arrondi par le bout, pour la communiquer plus facilemeut 
It la partie douloureuse. 

Pomme de merveille, ou Pialsamine mâle {MomorJica 
vulgaris , Tourn. Momordica balsamina , Linu. ). Plante qui 
pousse des tiges inenuès, sarmenteiises,’i la hauteur de deux 
ou trois pieds , s’altachant par des fibres qu’elle pousse. Son 
fruit est long, formé à peu près comme un petit concombre 
renllé vers son milieu, prenant en mûrissant une couleur 
rouge. On ctdlive celle plante dans les jardins. On se sert en 
médecine de ses feuilles et de son fruit qu’on appelle pomme 
de merycillc. Elle est rafraîchissante, un peu dessiccatiye et 
très-vulnéraire ; elle apaise les douleurs des hémorroïdes, 
remédie aux nerfs blessi's, aux hernies et à la brûlure. Ou 
l’appelle balsaminej !i cause de sa qualité balsamique, et 
parce qu’elle est une espèce de baume qui guérit et soude 
toutes sortes de plaies. 

L’huile d'amaudes douces dans laquelle son fruit mûr , 
déptmillé de ses semences, a infusé, est un baume incompa¬ 
rable ; cette infusion se fait au soleil ou au bain-marie : c’est 



5g2 P O M M 

un bon remède pour la piqûre des tendons , et pour ôter l'in, 
flamrnatiou des plaies, pour les hèmorro'ides, les gerçures 
des matnelles ,les engelures, la brûlure, la descente de l’anus; 
elle dessdehe les ulcères , et injectée dans la matrice, elle 
soulage considérablement les leinutes qui en ont dans cette 

Pomme d’or, qu Pomme d’amour (Ao/unttm Ijcopersicutn, 
Linn. aGd). Cette plante annuelle, originaire de l’Amérique, 
est h peu près de la même qualité que la matidiagore. Quel¬ 
ques personnes font infuser ce fruit dans 1 huile d’olive dont 
elles se servent ensuite pour les contusions, les tumeurs , le 
rhumatisme et la sciatique ; c’est un assez bon résolutif et 
anodin. Iæ suc de toute la plante s’emploie extérieurement 
dans rinflainmation des yeux et des autres parties; ou l’ap¬ 
plique en foinentalion.On peut s’en servir aussi en cataplasme 
comme des feuilles de la inorelle ordinaire. 

Pomme épineuse , ou Stramonium , ou Herbe-aux sorciers 
( Stramonium fructu spinoso , rolundo, Jlore albo shnplici , 
Tourn. \ \\i. Dalura stramonium, Linu. 255). Espèce de 
solanitm haut de quatre ou cinq pieds, qui porte des fleurs 
de la forme de celles du grand liseron , mais beaucoup plus 
longues et plus larges. Les fruits, qui sont plus gros c[ue les 
noix , sont armés de grosses et courtes épines , et remplis de 
semence semblable à celle de la mandragore. Cette plante est 
aussi dangereuse, étant prise intérieurement, que la jusquiame, 
la beliadona et la ciguë ; appliquée en cataplasme , elle est 
adoucissante, résolutive, anodine et émolliente. 

üti assure, dit Tournefort, que le vinaigre distill.t où scs 
graines ont trempé pendant une nuit, est admirable pour les 
dartres vives et pour les ulcères ambulans. L’onguent fait 
avec le suc de ses feuilles et le sain-doux ,guérit les brûlures, 
méiiic les plus grandes ; il est bon aux hémorroïdes, aussi 
bien que l’huile ainsi préparée : piler une livre de feuilles 
fraîches de stramonium, en versant dans le mortier deux 
livres et demie d’huile d’olive; faire cuire le tout à la con¬ 
somption du jus , exprimer la décoction au travers d’uii gros 
linge clair , ajouter à la coiature une demi-livre de nouvelles 
feuilles concassées de la même plante , exposer ensuite au so¬ 
leil cetiepréparalioii mise dans une bouleillependant quatorze 
ou quinze jours, et ensuite la faire cuire et l’exprimer. Cette 
coiature est admirable , selon Baleus , pour les brûlures de 
toutes espèces. Le stramonium est ordonné dans le baume 
tranquille de Rousseau, sous le nom de solanurn Juriosiirn 
ou maniacum. Ou se sert milcineul de cette plante , dit Cbo- 

mel. 



P O M M 593 

mel, dans l«;s drysipèles, les Li ûlui es , les inflamiiialions, les 
ulcères chancreux, etc. 

Pommier Poitius, seu malus). Grand arbre dont il y a 
deux espères générales , une cultivée, et l’autre sauvage. Il y 
a une iiiiinitéd’espèces de pommes qui difl'èrentpar leur figure, 
par leur grosseur, par leur couleur, et par leur goût. Celles qui 
sont les plus employées eu médecine , sont les pommes de rei¬ 
nette: elles sont humectantes, pectorales , rafraîchissantes, 
apéritives , cordiales eu les faisant cuire devant le feu et jpn 
les mangeant le matin îi jeun , mêlées avec du beurre frais ; 
elles chassent la mélancolie et elles lâchent le ventre. Pour 
la pleurésie, on creuse une pomme de reinette ou autre , 
on la remplit d’une drachme d’oliban en poudre, on.rebouche 
l’ouverture, on fait cuire la pomme devant le feu , on eu fait 
manger la pulpe au malade qu’on couvre bien ; il survient 
une sueur qui le guérit. L’esprit tiré du cidre fortifie le cœur, 
et convient aux afléctions mélancoliques ,ainsi quelespommes 
douces , et spécialement celles de reinette. Le cidre qui a fer¬ 
menté avec des gros raisins de Damas séchés , est la meilleure 
boisson médicamenteuse qu’on puisse ordonner dans le mal 
hypocondriaque. 

Le sirop de pommes simple est salutaire dans les maladies 
causées par le chagrin et la tristesse , datis la syncope, la pal¬ 
pitation du cœur , etc. Le sirop de pommes composé , appelé 
vulgairement le sirop du roi Sapor, est laxatif, et purge la 
mélancolie. Si on met infuser du séné dans ce sirop, ce sera 
un purgatif agréable et spécifique pour les mélancoliques, les 
scorbutiques, les hypocondriaques, et les autres maladies 
de cette sorte. On distille des pommes pourries une eau 
éprouvée et spécifique dans les maux citernes, spécialement 
dans les ulcères malins , la brûlure , la gangrène et le spha- 
cèle, pour lesquels cette eau est un des meilleurs remèdes. 

Si oij dissout du mercure doux ( muriate mercuriel doux) , 
ou du sucre de Saturne {acétite de plomb ) dans la même eau, 
elle sera souveraine contre les ulcères phagédéniques, télé- 
phiens et cacoëthcs. Elle est encore excellente contre le can¬ 
cer putride et corrosif, et les ulcères de même nature; on met 
dessus des compresses mouillées de cette liqueur. La même 
eau mêlée avec le sucre de Saturne , ei appliquée sur l'a brû¬ 
lure avec du linge , la guérit eu rafraîchissant ,et en corrigeant 
le vice que le feu y a causé. 

Les pommes douces, cuites et appliquées sur les yeux en 
forme de cataplasme , sont merveilleuses ciM»»re l’inllamma- 
tion et la douleur des yeux, à la suite d%t coup ou d’une 

ir. 


12 


594 PORC 

blessure.Les pommes sauvages sont astringentes, propres 
pour arrêter le cours de ventre, prises en ddcoctiou , et pour 
les maux de gorge , en gargarisme. 

PoMfHOT.LX, ou Calamine blanche ( Nil, seu nihili albutn'). 
Fleur d’airain , blanche , légère , qu’on trouve attachée au 
couvercle ou h la voûte de la fournaise où on le rafine ; mais 
connne on en trouve rarement, on lui substitue la tuthie. 
jyez ce mot. ,, ., ^ i 

Le pomphülix doit être blanc, léger , friable ; étant lavé , 
c’est le meilleur de tous les dessiccalifs pour desséclier sans 
mordication. H convient à tous les ulcères chancreux et ma¬ 
lins , et aux plaies. 11 entre dans les collyres pour les üuxions 
et pustules des yeux qu’il guérit parfaitement. On ne s’en 
sert guère qu’extérieurcmeut dans les onguens. 

Porc, ou Cochon ( Sus, siveporcus ) : sa femelle s’appelle 
truie ( Scrofa , sive porca ). Le fiel de porc est salutaire 
contre les ulcères des oreilles et des autres parties. Le foie, appli¬ 
qué, sert aux affections. Le poumon, appliqué sur le mal, gué¬ 
rit les écorchures faites par des souliers trop étroits. La graisse 
appelée pnnne est amollissante, anodine et résolutive; elle 
entre dans les cataplasmes pour ramollir les tumeurs, ù cause 
de sa qualité rafraîchissante. Jetée bouillante goutte à goutte 
sur des feuilles de laurier , et enduite sur une partie brûlée 
elle guérit très-promptcnieut la brûlure d’une manière admi¬ 
rable , quelque grande qu’elle soit , et de quelque manière 
qu’elle soit arrivée. Le lard cuit, et lié sur les fractures des 
os , les agglutine heureusement. 

La graisse d’un vieux porc , ou de la graisse salée , est plus 
chaude et plus efficace que celle des jeunes porcs et que la 
douce ; la vieille est aussi plus âcre que la fraîche. Si ou appliq ne 
une couenne de lard sur des verrues, elle les fait disparoître. 

Dans l’esquiiiancie où la langue est sèche , brûlée et noire , 
si un gargarisme, fait avec le suc de grande joubarbe et du sel 
ammoniac ( muriate ammoniacal ) dissous dans ce jus, ne dé- 
terge jws la langue , il faut mettre dessus une couenne de 
lard et l’y laisser quelque temps ; la langue se ramollira , cl 
la matière de dessus se lèvera comme une croûte. 

Contre les toux violentes qui tourmentent principalemeui 
pendant la nuit, piler ensemble trois têtes d’ail et une quan¬ 
tité suffisîtnte de graisse de porc, et eu faire un onguent pour 
oindre les plantes des pieds du malade devant le feu, le soir 
en se couchant, et étant au lit, on lui en oindra un peu l’é¬ 
pine du dos ; sron continue trois jours , la toux cessera infail¬ 
liblement. 


POTI 5y5 

. La graisse de porc sert i» faire plusieurs otigucns , comme 
le rosat , la pommade , et beaucoup d’autres. Sa lieiite est 
émolliente , discussive, et boiuieà mettre toute chaude sur les 
démangeaisons, sur la gale , les exanthèmes ou pustules qui 
s’élèvent sur la peau, les cors des pieds, et les autres tu¬ 
meurs dures de la peau : elle remédie aux morsures des bêtes 
venimeuses , étant cuite avec du vinaigre. Elle surpasse toutes 
les autres iieutes d’animaux pour arrêter les hémorragies. On 
exprime le suc de la fiente récente de porc, et on le donne 
int('rieurement , ou bien on l'applique an front et au nez. 
On en fait aussi un sirop pour prendre int(‘rieurement. Si 
la fiente est sèche , on la délaie avec de l’eau ou du suc 
de plantain , d’ortie , de bourse fi berger , ou autre semblable 
pour l’usage interne et externe. Si ou a de la fiente toute 
chaude , on peut l’appliquer au front ou aux tempes et la 
donner h llairer au malade, dans un linge clair; ou la fait 
brûler sous son nez, ou bien on trenq)e une tente de linge dans 
le suc pour la fourrer dans le nez. Par exemple, trois dracli- 
jnes depoudre de fiente de porc desséchée, et une demi-drachme 
de poudre de roses pour corriger sa mauvaise odeur ; mêler 
CCS poudres avec du suc de plantain , ou plutôt avec du suc 
d’ortie, puis y tremper du coton pour introduire dans le nez. 
La vessie du porc soulage le pissenicut involcuitaire ; on 
la donne en décoction ou eu poudre , après avoir été desséchée 
au four dans un pot de terre ; elle a les mêmes vertus , appli¬ 
quée sur la région du pubis. 

Potion. On appelle ainsi un médicament liquide qui a de 
trois à six onces de volume , et qu’on ne donne que par cuil¬ 
lerées. L’eau, le vin, l’csprit-de-vin ( alcohol), etc. , y ser¬ 
vent de véhicule :,la température eu est variée. 

Les potions se composent avec des infusions , des décoc¬ 
tions , des solutions , des su.spensions simples ou composées , 
dont la saveur et l’odeur varient beaucoup. 

Ou les édulcore avec une ou deux onces de sirop ou de 
sucre , et on les aromatise avec l'eau de fleur d’oranger, etc. 
On leur donne enfin la couleur rouge avec le vinajgre de 
framboises , la couleur bleue avec celui de violettes , et ta 
couleur verte avec ce dernier et iin peu de sel fixe de tartre 
( carbonate dépotasse ) ou de soude. 

Potion contre la peste. Racines d'angélique et de petasite 
mises en poudre , de chacune un demi-gros : les mêler avec 
uu verre de vin vieux pour boire. 

Potion contre l’hjdropisie. Nettoyer, sans les laver, des 
larges feuilles qui croissent sur la tige de l’artichaut ; les piler 
12 ., 



5y6 P 0 T I 

dans un mortier , et en exprimer le jus i travers un linge • 
mettre ensuite une pinte de ce jus avec une pinte de vin 
blanc : en prendre trois cuillert‘es k jeun tous les matins , 
et autant eu se couchant : la dose peut être augmentée jusqu’à 
quatre ou cinq s’il est nécessaire , et si 1 estomac le supporte. 

jlulre. Meier ensemble douie onces de suc dépuré de cer¬ 
feuil , deux scrupules de cristal rninéraX^tartrite de potasse)^ 
et une once et demie du sirop des cinq graines apéritives, 
à partager en trois doses , qu’on prendra tièdes dans la jour¬ 
née en continuant quelque temps. 

Potion purgative dans l hjdropisie. Faire cuire dans du 
lait deux gros d’écorce de frangula ou aune noir, et faire boire 

la décoction. , , . i 

Jutre. Faire infuser pendant la nuit, dans un verre d’eau 
bouillante, deux gros de séné et un gros de sel végétal ( tar- 
trite de potasse ). lendemain passer la liqueur par un linge 
avec expression , et dissoudre dans la colature douze grains 
de poudre de cornacliine et autant de celle de jalap , avec 
une once de sirop de nerprun , pour une potion à prendre 
tiède , le matin , k jeun. 

Potion contre la rougeole et la petite vérole. Racines de 
cabaret mises en poudre,un demi-gros j eaudechardon-béni , 
six onces , pour prendre le matin. 

Potion purgative. Dissoudre dans une demi-livre de décoc¬ 
tion de pruneaux une once de sirop de nerprun. 

yfutre, purgative commune. Lénitif fin , six gros ; manne, 
deux onces j sel de Glaubcr ( sulfate de soude ), deux gros • 
sirop de üeurs de pécher, une once ; faire fondre la manne dans 
un verre d’eau chaude, la passer ensuite et y ajouter le lénitif, 
le sel et le sirop , pour une dose k prendre le matin k jeun. 

Autre, purgative commune, qui peut servir pour une femme 
grosse. Léuitif fin , demi-once ; manne, deux onces •, sel 
végétal ( tartrile de potasse ) , un gros ; sirop de chicorée , 
composé de rhubarbe , une once , pour prendre le matin 
à jeun dans un verre d’eau tiède. 

Potion purgative dans la jaunisse , la cachexie et la bouf- 
fsure. Pépins de sureau concassés , deux gros ; graine de 
fenouil , un demi-gros : faire infuser le tout pendant la nuit 
pour une dose. 

Autre. Faire cuire dans huit onces de lait un gros et demi 
de racines de tithyinale. 

Potion contre le pissement de sang. Feuilles de prèle , 
de plantain , de bourse-k-pasteur , de chacune une poignée j 
les faire bouillir dans de l’eau de fontaine jusqu’k réduction 



P O T I 597 

de cinq onces : ajouter à la dtfcoclion une once de sirop 
de coings. 

Potion contre la blennorrhagie,ou écoulement muqueux de 
l’urètre. Eau distillde de menthe , esprit-de-vin ( alcohol ) , 
baume de copahu, sirop de capillaire , de chacun deux onces ^ 
eau de Heurs d’oranger, une oncej esprit de nitre dulcifid , 
deux gros, et mêler ensemble : en prendre deux cuillpr<<es à 
bouche le matin , une à midi , et l’autre le soir-, pendant 
doute jours. 

Potion contre la pleurésie et la péripneumonie. Racines de 
bardane mises en poudre , une demi-once j ddcoction de bar— 
dane , cinq onces. 

Potion contre la pleurésie. Piler Idgèrement deux ou trois 
poigndes d’ortie grièche la plus fraîche , et les faire bouillir 
avec deux onces de bonne huile d’olives et uu verre de bon 
vin , jusqu’à réduction d’un verre. Passer le tout avec expres¬ 
sion , et faire prendre la colature au malade , qu’on tiendra 
bien couvert, pour ménager la sueur. On aura soin d’appli¬ 
quer le marc en cataplasme sur le côté douloureux , le plus 
chaudement qu’il sera possible. 

Potion pour faire sortir l’cifant mort et l’arrière-faix. 
Racines de livèche en poudre , un gros j suc récent de la 
môme plante, une cuillerée : mêler pour une potion emména- 
gogue. 

Potion pour expulser une partie de l’arrière-faix. Mêler 
ensemble deux onces d’eau de (leurs de sureau et une onqe 
de sirop d’armoise , pour une doije qu’on répète s’il est néces¬ 
saire. 

Potion contre l’épilepsie. Eau de pivoine, quatre onces ; 
huile de buis , dix gouttes. 

Potion vermifuge. Eau de pourpier , deux onces j huile 
d’amandes douces et sirop de (leurs de pêcher , de chacun um; 
demi-once , pour une potion putgative et vermifuge que 1 on 
peut donner aux enfans à la mamelle. 

Potion purgaliv^- moyenne* Dissoudre dans un verre d eau 
bouillante, pour une dose tiède , le matin , à jeun, six gros de 
diaprun solutif, un scrupule de poudre cornachine , un gros 
de sel végétitl ( tarlrite de potasse), et une once de sirop 
de (leurs de pêcher. 

Potion purgative majeure. Faire infuser pendant la nuit , 
sur les çendres chaudes , dans un verre d’eau bouillante, deux 
gros de follicules de séné , et un gros de sel végétal (^tartrite 
dépotasse ). Le lendemain passer la liqueur par un linge avec 
expression , et dissoudre dans la colature depuis quatre jus- 



598 P O T I 

qu’à six gros de tablettes de citro , ou de diacartamc, pour 
une dose à prendre tiède , le malin , à jeun. 

PoTlOpi purgative émulsionnée. Lait d’amandes douces 
quatre onces ; résine de jalap , huit grains j scammoiice , six 
gros; sucre blanc, six gros. ÏJissoudre l.i résine de jalap dans 
suilisante quantité de jaune d’œuf: mêler la scamnionée et le 
sucre , et aromatiser avec quantité suflisanle d esprit de ci¬ 
tron, pour une dose à préndrc tiède , le matin , à jt-un. 

Potion purgative astringente. Dans uii verre de décoction 
de plantain , dissoudre une once et demie de manrfe ; passer 
la liqueur et y ajouter ensuite une demi-once de ratholicon 
double , pour une dose à prendre tiède , le matin , à jeun. 

Potion laxative contre l’dsthme. Dissoudre dans un verre 
d’hydromel simple deux onces de manne ; passer la liqueur 
par un linge , et y ajouter un gros de sel végétal { tartrite 
potasse ) , deux grains de kermès minéral (^océlde d’antC~ 
tnoine hjdrq-sulfuré brun ), povir une dose à prendre tiède , 
le matin , à jeun. 

Po tioy sédative contre rast/irite. Mâler nn grain d’extrait 
aqueux d’opinm , dix-huit giàiiis d’étlicr, une once d’eau 
distillée de Heurs d’oranger, ettrois onces d’infusion de safran , 
1» prendre par rnillerécs dans les accèsi 

Potion laxative dans les phlegtnasies ou inflammations de 
poitrine, telles que la pleurésie et la péripneumonie. Faire 
Fondre deux onces de inaintc dans un verre de bouiUojj chaud , 
passer le tout pr un linge , et y ajouter une once ci demie 
dlbuile<l’amaiKles douces ricente , dans laquelle on aura dis¬ 
sous auparavant un demi-gros de blanc de baleine, pour une 
dose à prendre tiède, le matin , à jeun. 

Potion pour ranimer les douleurs languissantes du travail 
de l’enfantement. Faire infuser pendant une heure dans un 
petit verre d’eau bouillante, doux gros dé séné mondé ; passer 
ensuite par un linge avec expression , et y ajouter le jus d’unè 
orange aigre , pour une doso à donner sur-lc-cliamp. 

Potion diaphorélique et anodine. Eaux distillées de fleurs 
de sureau , de chardon-béni, de chacune deux onces ; con¬ 
fection d’alkermès, un demd-gros ; thériaque, un demi-gros ; 
kermès minéral (fixide d’antimoine hydro-suljuré bruri), deux 
grains ; sirop diacode , une once. Celte potion convient pour 
favoriser la sueur quand elle èst iiéccjisaire ; 011 pont l’admi¬ 
nistrer à toute heure. Pour en seconder l'elfct, il faut couvrir 
soigneusement le malade sans l’accabler ; ou lui donne en¬ 
suite du liouilloii pour le soutenir, en y entremêlant quelques 
verres de tisane bien chaude. 


P O T I 599 

PoTioM anodine et astringente. Môler , pour une potion 
à prendre par cuillerées d’heure en heure , deux onces d’eau 
distillée de plantain , cl autant de celle de renouée , six grains 
de cachou, un gros de diascordiuua, et une once de sirop de 
coings. 

Potion calmante. Eau de laitue, trois onces ; eau de fleurs 
d’oranger , une demi-once j sirop diacode ou d’opium , une 
once : mêler le tout pour prendre par cuillerées. 

Potion anti-hystérique , ou contre les vapeurs. Eaux d’ar¬ 
moise et de mélisse simple, de chaque deux onces j poudre 
de castoréum, douze grains ; laudanum liquide de Sydenham , 
vingt gouttes ; sirop "d’armoise ou de fleurs d’oranger , une 
demi-once,; mêler le tout, pour prendre à la cuiller. 

Potion pour apaiser les douleurs après l'accouchement. 
Dans une once d’huile d’amandes douces récente , dissoudra 
un demi-gros de blanc de baleine j y ajouter une demi-once 
de sirop de capillaire , pour une dose qu’on répétera quatra 
jours après s’il est nécessaire. 

Autre. Racines de chiendent , une once j sommités d’absin¬ 
the , une demi-poignée ; fleurs de pêcher , une pincée : faire 
bouiliir pendant unquart-d’heure dans six onces d’eau de fon¬ 
taine J .ajouter à la décoction six gros de sirop de limon , pour 
une dose à prendre matin et soir. 

Potion contre les convulsions des enfans. Eaux de cerises 
noires , de fleurs de tilleul, de chacune une once j poudre de 
Guttète, de vahfriane sauvage, de chacune quinze grains: 
mêler pour prendre par cuillerées toutes les deux heures. 

Potion contre les hémorragies ilu nez. Semences d’ortie 
pulvérisées , un gros ; suc de la même plante, trois onces ; 
sirop de pavots rouges , une once. 

Potion pour les Jleurs blanches. Cueillir dans la saison 
une livre de fleurs d’orties blanclies , uue once de fleurs de 
romarin , deux onces de fleurs de roses pâles ,. et ajouter une 
demi-livre de graine d’orties grièches , une poignée de plan¬ 
tain à basse tige , deux douzaines de glands de chêne , deux 
onces de racines de bistortc : piler le tout dans un mortier et le 
mettre dans quatre pintes de bon vin blanc nouveau , avec un 
quarteron de bonne térébenthine de Venise j faire ensuite dis¬ 
tiller au bain-marie ou à la cendre jusqu’à sec. F<aire brûler 
et calciner le marc polir en avoir le sel , l’incorporer dans la 
liqueur distillée , et faire dissoudre une cuillerée d’extrait de 
sureau par chaque pinte. Passer le tout et ajouter aussi Ji cha¬ 
que piiile de la décoction environ un quarteron de sucre 
candi réduit en poudre. Ce remède , qui est plutôt une clai- 



6 ^ P O T I 

ustte qu’une potion , est excellent contre les fleurs blanches : 
“u faut que les malades eu prennent un bon verre tous les 
matins à jeun. 

Potion contre le crachement de sang. Suc df^pnrd d’orlie , 
trois onces; sirop de grande cousoude , une demi-once ; m'.., 
1er le tout pour une dose à prendre trois fois le jour. 

^utre. Eaux de plantain , de buglose , de chacune deux 
onces ; sirop de grande consolide , une once ; essence de ra- 
bel, trois gouttes ; eau de fleurs d’oranger , un demi-gros : ' 
mêler pour prendre en deux ou trois fois. 

Potion contre l’épilepsie. Eaux de fleurs de tilleul et de 
mélisse simple, de chacune trois onces ; delà racine de pivoine 
mâle pulvêrisi^e, un demi-gros ; du sirop de fleurs de muguet, 
six gros : mêler le tout pour une dose h donner dans l’a-'cès. 

Potion vtdnëraire pour les abcès internes. Pied-de-lion , 
pervenche grande et petite, pâquerette, mille-feuille, pyrole, 
biigle, sanicle , de chacune un gros ; bon vin , une chopine ; 
digérer le tout ensemble, dans un vaisseau convenable, pendant 
six heures ; verser dessus troischopines d’eau bouillante ; ma- 
c(Ter encore pendant quelques heuves , en agitant le vaisseau 
de temps eu temps ; passer ensuite. I^a dose est de six onces , 
Il laquelle on ajoutera une once de sirop de lierre terrestre. 
Héitérer cette potion soir et matin dans les chutes et abcès 
internes. 

Autre potion vulnéraire pour les plaies et ulcères internes. 
Racines d’aristoloche ronde et de gentiane , un gros et demi ; 
les couper par petits morceaux , les faire boüilllr dans deux 

E intes d’eau pendant un quart-d’heure ; ajouter feuilles de 
ugle, de sanicle , de prunelle et de pied-de lion , de chacune 
un demi-gros; fleurs de petite centaurée et de millepertuis , 
de chacune une pincée : faire bouillir légèrement. Ajouter 
à cinq onces de cette décoction une demi-once de sirop de 
Kerrc terrestre , pour une dose très-bonne dans ces maladies. 

Autre potion vulnéraire contre les contusions. Mêler , pour 
deux doses à prendre, une le matin li jeun , l’autre vers cinq 
heures du soir , quatre onces d’eau distillée de pavot rouge , 
six gros de vinaigre de vin, deux scrupules d’yeux d’écrevisses 
{carbonate de chaux) , et une once de sirop de roses sèches. 

Autre. Laisser infuser peudant la nuit sur des cendres chau¬ 
des , quatre onces de tiges vertes de douce-amère , une pinte 
de vin blanc, six grains d’élhiops martial {oxide de fer noir)y 
et .ajouter â la colature ([uatre onces de sirop de lierre terres¬ 
tre , une demi-once de thériaque : la dose est de quatre onces 
tièdes , trois fois le jour. 



P 0 T I 6oi 

Potion contre la néphrétique, l'ardeur et la suppression 
d’urine. Eau ou décoction de paritdaire , quatre onces ; sirop 
de guiniauve ou de limon , uue once ; huile d’amandes douces 
récente et tirife sans feu, une once : pour une dose, qu’on 
n'itihera souvent, après avoir fait prendre les remèdes nt‘ccs- 
saires. 

Potion huileuse contre la néphrétique. Eau de pari«<iaire , 
quatre onces ; huile d’amandes douces préparée sans teu, deux, 
onces ; sirop de guimauve, de capillaire , de chacun deux on¬ 
ces ; y ajouter le suc d’un citron : mêler le tout ensemble et 
le partager en deux doses <t prendre It deux heures de distance 
l’une de l’autre. 

Potion contre la pierre. Argentine verte, quatre poignées; 
seigle vert , deux poignées : expriincr le suc de ces plantes et 
y ajouter parties égales de vin rouge. Passer ce mélange et le 
prendre en une dose le matin , ce qu’on réitérera pendant un 
certain temps. 

Potion contre la pleurésie, la péripneumonie et les fièvres 
inflammatoires. Sucs clarifies de bourrache , de buginse, de 
cerfeuil, de chicorée sauvage, une livre ; y délayer sirop vio¬ 
lât , de tussilage ou d’œillet, deux onces : partager en quatre 
doses à prendre de quatre heures en quatre heures dans ces 
maladies. 

Potion contre la jaunisse et les embarras du foie- Piler 
dans une pinte de décoction de racines de grande chélidoine , 
do fraisier et d’oseille , une once de graine de seneçon : passer 
en exprimant ; prescrire la décoction par verres. 

Potion contre la djsscnlerie invétérée. Poudre de roses 
sèches , deux gros ; eau de plantain , quatre onces ; sirop de 
roses sèches, une demi-once : mêler pour une dose , h répé¬ 
ter deux fois le jour. . 

Potion contre l’enrouemmt et les rhumes invétérés. Faire 
houillir une demi-poignée de feuilles de pouliot dans une 
suffisante quantité d’eau pour avoir six ou huit onces de d(“- 
coction ; passer par un linge .sans expression , v ajouter un 
peu de sucre candi : la prendre le soir en se couchant, et réi¬ 
térer pendant quelques jours. 

Potion contre la dyssenterie. Poudre d’aubier d,e chêne ou 
des capsules de glands , deux gros ; racines de bistortc et de 
tormentillc, de chacune un gros : mêler le tout avec une suf¬ 
fisante quantité de sirop de coings , et le partager en huit 
doses Ji prendre en deux jours de quatre heures en quatre 
heures. 



Go3 P O T I 

PoTIO^ contre la manie, la mélancolie , et le flux de sang. 
Faire dissoudre dans une piulc de petit lait deux gros de 
puljie de semences de mouron , autant de celle de graine de 
lin et de celle de millepertuis, à prendre par verre dans ces 
maladies. 

Potion pour apaiser de fortes coUcjues. Meier ensemble , 
pour en faire une potion dont ou donnera au malade d'abord 
deux cuillcri^es de suite et le reste par cuillerdes de deux 
heures en deux heures : deux onces d’eaU distillde de tilleul ; 
deux onces d'eau distille de laitue; quatre gros d’eau dis¬ 
tillée de aeiirs d’oranger ; six gros de sirop de diacode et 
quatre gros de sirop de guimauve. 

Potion cordiale. Eaux distillées de méli.sse, de chardon- 
béni, de chaninc deux onces; eau de fleurs d’oranger, une 
demi-once; confection d’alkermès , un gros ; sirop d’oeillet , 
une once ; mCdcr pour une dose , à prendre toutes les heures. 

Autre. Eaux de canelle, de menthe poivrée , de chacuno 
deux onces ; sirop d’écorce d’orange, une once : pour pren¬ 
dre par cuillerées. 

Potion contre l’embarras des reins et de la nessie. Raci¬ 
nes de raifort, une once ; poudre de fruits desséchés d’au¬ 
bépine , deux gros : faire infuser le tout, penlant la nuit 
sur les cendres chaudes, dans quatre onrc>s de vin blanc. 
Couler le lendemain ,pour une dose à prendre le matin .H jeun. 

Potion contre le crachement ou le vomissement de sang. 
Poudre de mille-feuille , deux gros ; suc de plantain six 
onces : mêler le tout ensemble pour une dose k prendre tiède, 
chaque jour. 

Potion émétique. On donne le nom ééémétiques aux remè¬ 
des qui excitent le vomissement ; il est des cas ou cette éva¬ 
cuation doit' é(re simple et sans secousses , tandis que dans 
d’autres elle doit être accompagnée d’une agitation plus ou 
moins cpnsidérablc de toute l’économie animale. 

Potion émétique qui agit sans secousses. Ipécacuanha en 
poudre, douze grains ; eau de rivière , trois onces ; pour une 
dose à prendre h jeun. 

Potion émétique qui produit des secousses. Tartre stihid 
( tartriie de potasse antimojué ) , deux grains ît étendre 
dans douze puces d’eau : diviser en deux prises à trois quarts- 
d’heiirc ou une heure de distance l’une de l’autre. 

Potion vomitive pour un enfant de quatre mois à un an. 
Ipécacuanha eu poudre , deux grains ; eau sucrée ou édulco¬ 
rée avec im sirop,deux onces; éprendre par cuillerées keafé 



P O T I 6 o 5 

d'heure en heure. Le vomissement a lieu ordinairement après 
la seconde ou la troisième ci/illerèe. 

Autre. Tartre stibid {taririte de potasse antimonié ) , 
un quart ou un demi-grain; sucre blanc , douze ou seize grains; 
triturer et dtendre le tout dans un verre d’eau , à prendre 
par cuillerdes h cafd toutes les demi-heures, jusqu’à ce que le 
vomissement ait lieu. 

Potion étnétir/ue pour un enfant depuis deux ans jusyu’à 
huit. Ipdcacuanha eu poudre , six grains ; eau de rivière, 
deux onces : à prendre par cuillerdes de demi - heure en 
demi - heure , jusqu’au voinisscinent parfait. 

Autre. Tartre stibid {tartr.'te de potasse antimonié^ , nu 
grain ; eau de rivière, un verre : à prendre par cuillerdes, tou¬ 
tes les demi-heures. 

Potion anti-dmétique, et contre le vomissement. Eau de 
menthe, deux onces; sel d’absinthe ( carbonate de potasse), 
un scrupule ; sirop de limon , une once : mêler pour pren¬ 
dre une dose qu’on peut rdpdter deux ou trois fois par jour , 
selon le besoin. 

Au}re.. Sel d’absinthe , (carbonate de potasse), un scru¬ 
pule , à dissoudre dans une demi-once d’eau suerde; ajouter 
au goût du malade suc de limon, ou sirop tartareux,unedcmi- 
oiice ; sucre blanc , quantité sullisante , pour une dose. 

Potion anti-émétique de Rivière. Sel d’absinthe (carbonate 
de potasse ) , un demi-gros ; suc de citron (acide nitrique ) , 
une cuillerée ; eau de rivière , deux cuillerdes ; mêler pour 
faire prendre au moment de l’effervescence. 

Autre de Haen. Eau distillée de menthe, cinq onces ; pou¬ 
dre d’ye ux d’dcrevisscs (carbonate de chaux) , un demi-gros ; 
suc de limon , une cuillerée ; liqueur d’Hoffman , un demi- 
gros ; laudanum liquide, vingt gouttes; sirop de menthe , une 
once ; mêler pour prendre par cuillerées , de deux heures en 
déiix heures 

Autre. Mêler un gros de sel d’absinthe ( carbonate de po- 
tasse)et quatre onces d’eau de chicorée avec une once de sirop 
de limon , pour prendre ;i la cuiller. 

Potion contre les règles immodérées. Suc de mille-feuille, 
quatre onces ; sucre en poudre , une once : mêler le tout 
pour nue dose à donner tiède , le matin à jeun , pendant quel¬ 
ques jours. 

Potion ernmé/iagogue ou contre la suppression des règles. 
Verser un grand verre d’eau bouillante sur un scrupule ou 
un demi-gros de safran, et laisser infuser pendant une heure; 
couler ensuite la liqueur par un linge avec forte expression , 



6o4 P O U D 

et ajouter i la colature le jus d’uiie orange aigre, pour UQg 
dose îi prendre sur-le-champ. 

Autre. Eau distillde d’dcrevisscs,cinq onces; eau de fleurs 
d’oranger , une demi-once ; huiles essentielles de rue , de 
Sabine , de chacune six. gouttes ; sirop de fleurs d’oranger , 
une once ; i prendre par petites cuillerdes. rojez Purgatifs. 

PoxJURK teinpériinte. Sel de nitre {nitrate de potasse') , deux 
gros ; tartre vitriolrf (^sulfate de potasse) , coquilles d’huitres 
prdpardes ( carbonate de chaux ) , de chacun un gros ; cinabre 
{sulfate rouge de mercure préparé) , un scrupule : pulvériser 
et mêler le tout exactement. La dose est de vingt-quatre grains 
trois fois le jour pour les .adultes , et de la moitié deux fois le 
jour pour les enfans. On la prend chaque fois dans une cuil¬ 
lerée d’e.iii ou de tisane. 

Poudre absorbante. Pidvériscr pour un mélange qu’on 
donue à la dose de vingt-quatre grains , deux heures après le 
dîné, et autant après le soupé , trois gros de magnésie pure , 
et un demi-gros de noix muscade. 

On peut faire aussi un opiat avec cette poudre , en l’incor¬ 
porant dans le sirop de roses sèches. . 

Poudre contre les vers. Quatre onces de setnen contra; 
feuilles de séné, une once ; coriandre préparée et corne de cerf 
cil poudre , de chaque une demi-drachme ; mêler le tout en¬ 
semble réduit en poudre. Cette poudre est une des plus usi¬ 
tées. OnPapipcIle avec raison pondre à vers , parce qu’elle les 
attire et les fait sortir. 

Autre. Racines de fougère mâle, un gros; ellébore noir, dix 
grains : en faire une poudre Ji prendre dans un bouillon. 

Autre. Faire une poudre très-déliée de semen contra, se¬ 
mences de citron mondé , de genêt, de pourpier et de chou , 
de la rhubarbe , du scordium , de la petite centaurée , racine 
de gentiane , raclure de corne de cerf, de chaque une once. 
On peut y mêler lors de l’usage quelques grains de mercure 
doux {muriate mercuriel doux). Cette poudre contient un 
.assemblage de ce que la médecine a de plus spécifique contre 
les vers. 

La dose est depuis un demi-scrupule jusqu’h unedcmi-druch- 
me, et même jusqu’il une drachme pour les adultes. On peut la 
donner dans du vin , ou dans de l’eau de scordium , de pour¬ 
pier ou de fleurs d’oranger , ou dans de la pomme cuite, 
quelque sirop ou confiture. On la mêle aussi quelquefois dans 
les opiats ou daus les potions ; on peut y ajouter quelques 
grains de mercure doux, lorsqu’on veut la donner, mais ou 
ne peut p-is alors la faire prendre commodément en breuvage. 


P O U D 6o5 

parce que le mercure doux par sa pesanteur reste au fond du 
verre. 

On peut aussi, lorsqu’il en est besoin, rendre cette poudre 
purgative en y mêlant quelques grains de résine, de scammo- 
infe ou de jalap , ce qui réussit ordinairement en faisant sortir 
par bas les vers que la poudre a fait mourir. 

Poudre vennifuge. Fleurs de tanaisie, seinen contra , de 
chaque trois grosj limaille d’acier, un gros ; réduire le tout 
en poudre fine et le mêler exactement. 

Autre poudre vennifuge et purgative. Rhubarbe choisie, deux 
gros; scammonée, mercure doux (^muriate mercuriel doux) ^ 
de chacun un gros; réduire le tout en poudre et le mêler 
exactement. 

Nota. La plus forte dose de ces deux poudres est d’un demi- 
gros pour les adultes , et de ia moitié pour les eiifans. La dose 
de la première se donne deux fois le jour , le matin îi jeun et 
eu se couchant, et la seconde deux fois la semaine, le matin 
à jeun dans du pain k chanter, ou on les inet entre deux soupes 
pour les prendre plus facilement. On en continue l’usage pen¬ 
dant à douze jours. 

Poudre cornachine de Charas. Réduire en poudre subtile 
pour l’usage , deux onces et deux gros de bonne scammonée 
préparée à la vapeur du soufre, une once et demie d’anti¬ 
moine diaphorétique i^oxide d'antimoine blanc par le nitre) , 
et autant db crème de tartre {tartrite acidulé de potasse). On 
l’a ainsi nommée, parce qu’elle a été inventée par Cornachinus, 
médecin à Fisc. On a voulu y retrancher ou y ajouter , mais 
celle-ci produit tous les bons effets qu’on en peut attendre , 
si on met la dose comme elle est indiquée. 

Elle opère promptement, sûrement et agréablement ; elle 
purge doucement les humeurs superflues qui se rencontrent 
dans tous les viscères, et déracine la matière et la cause des 
fièvres et de plusieurs filcheuses maladies. La dose est depuis 
un demi-scrupule jusqu’h une demi-drachme, même jusqu’il 
une drachme. On la prend le matin it jeun dans du vin blanc, 
du bouillon, ou quelque décoction hépatique; on la mêle 
quelquefois dans quelque infusion de médecine. On la peut 
prendre aussi dans un jaune d’œuf, dans un peu de sirop , ou 
avec quelque confiture. 

Pou DRE contre ma/ de cœur. Pulvériser un gros de raci¬ 
nes d’aristoloche longue, l’incorporer dans un œuf frais, et 
l’avaler. 

Poudre contre la jaunisse , la cachexie et les fièvres inter¬ 
mittentes. Racines de cabaret, un demi-gros;crème de tartre 



6o6 P O iJ D 

(^lartrite acidulé de potasse), iiu scrupule ; les pulvt'riser pour 
prendre le nialiii dans un bouillon gras. 

Poudre coure la pleurésie et la péripneumonie. Pulveri.ser 
un gros de racines d’asphodi^le et le délayer dans un verre 
de vin , i prendre dans ces maladies. 

Poudre de Bauderon pour les descentes desenfuns. P'euilles 
d’herniaire , racines de grande cousoude , de chaque deux 
drachmes : racine de pain de pourceau de sceau de Salo.nou , 
de chaoue une drachme et demie j cendres de limaces rouges, 
une drachme j mettre sécher les racines après les avoir net¬ 
toyées et coupées par morceaux, envelopper riierniaire d’un 
papier brouillard, et la faire sécher sans que sa qualité soit 
détruite, la mettre en poudre avec les racinesj nieitrc des 
limaces rouges dans un pot de terre non vernissé en dedans , 
couvrir le pot et le placer entre des charbons ardens jiisc|u’Jl 
ce que les limaces soient réduites en cendres ; alors on les 
retire du pot, on les met en poudre , et on mêle tous les in- 
grédiens pulvérisés. 

Elle est propre pour les descentes des petits enfans • on 
leur en donne une demi-drachme dans une petite quantité- 
de bouillie , leur donnant à manger par-dessus le reste de la 
bouillie, et l’on continue l’usage de ce remède pendant plu¬ 
sieurs jours , mettant cependant un petit bandage sur la partie. 

Poudre contre l’atrophie ou maigreur des enfans. Mêler 

S our une seule dose h prendre le matin, à jeun, dans une 
emi-tasse d’eau sucrée , ou de bouillon gras, six grains de 
rhubarbe pulvérisée et autant de magnésie pure. On eu con¬ 
tinue l’usage pendant quelques mois, sauf à laisser reposer 
l’enfant quand il en sera fatigué, et à reprendre le remède 
quelque temps après. 

Poudre anti-asthmatique. Craie préparée {carbonate de 
chaux) , une once ; trochisques alhandal, cinabre {oxide de 
mercure sulfate ronge),de chacun un gros j pulvériser et mêler 
le tout exactement. 

La dose est d’un demi-gros le matin , h jeun , en y ajoutant 
un gros A’arcanum duplicatum {sulfate de potasse) qu’on 
délaye dans une tasse de tisane tiède ou de bouillon ; deux 
heures après, on prend un bouillon et on suit le reste du 
jour le même régime qu’après une purgation. 

Poudre de bouillon blanc de Mjnsicht. Remplir un creuset 
de feuilles vertes de bouillon blanc , le couvrir d’un autre 
creuset, bien luter les jointures , placer le vaisseau au milieu 
des ch.arbous ardens, pour faire réduire la matière en une 
espèce de charbon qu’on puisse réduire en poudre j la retirer 



P O U D 607 

da creuset, et la pulvériser subtilement, mêler une once de 
cette poudre noire avec deux drachmes de rhubarbe aussi en 
poudre subtile. 

Elle est propre pour résoudre les hémorroïdes ; on l’ap¬ 
plique dessus, détrempée avec un peu de salive. 

Poudre contre l’esquinancie. Cristal minéral ( nïrnre r/e 
potasse fondue), une demi-once; poivre blanc, un gros ; sucre 
blanc, dix grains ; mêler le tout pour une poudre à prendre 
«I la pointe du couteau , la laissant foudre doucement dans 
la bouche , et la rejetant k mesure ; ce que le malade répète 
souvent dans le jour. 

Poudre contre la rage. Mettre sur de la braise telle quan¬ 
tité d’écailles de dessous d’huilres , les couvrir de diarbon 
allumé, les y laisser jusqu’à ce qu’elles soient blanches , et 
se rompent facilement, ensuite les mettre en poudre qui se 
conservera long-temps sans se corrompre : on s’en sert de la 
manière suivante ; 

Aussitôt qu’on aura été mordu d’une bête enragée , ou 
qu’on soupçonnera de l’être , on prendra la poudre d’une 
ëcaillc ou même davantage , car le plus ne peut nuire ni aux 
hommes ni aux animaux ; on la mêlera avec quatre œufs, on en 
fera une omelette avec de l’huile au lieu.de beurre, on la fera 
manger à jeun à la personne mordue , et elle ne prendra rien 
que six heures après ; quand elle auroit eu un accès de rage, 
elle guérira assurément; et pour plus grande sûreté, il faut 
répéter ce remède de deux jours l’un , trois fois, c’est-à-dire, 
pendant six jours. On peut aussi appliquer de celte omelette 
sur la morsure; d’autres se contentent de faire .avaler une 
drachme de cette poudre dans un verre de vin blanc. 

Pour les chiens mordus , on leur fait manger la poudre 
d’une écaille calcinée , mêlée avec de l’huile d’oliv'C, puis on 
les laisse jeûner, et on réitère trois fois en six jours comme 
aux hommes. Aux chevaux , bœufs et vaches , on leur fait 
avaler la poudre de quatre ou cinq écailles avec de bonne 
huile d’olive , et on réitère seulement deux fois de deux jours 
l’un , les ayant fait jeûner six heures avant la prise , et autant 
après. 

Poudre de Galien contre la rage. Cancres ou écrevisses de 
rivière desséchées , après les avoir mises vivantes dans un pot 
de terre non-vernissé à l’entrée du four ; les réduire en poudre 
au poids de dix onces ; ajouter une once d’encens et cinq onces 
de poudre de racine de grande gentiane ; mêler ces trois 
poudres ensemble. On fait avaler à la personne mordue une 
cuillerée de cette poudre dans de l’eau pendant quarante 


6o8 P 0 U D 

jours ; si le malade se trouve inconiinodti au commencement , 
on lui en donne deux cuillerées au lieu d’une , et on met 
pendant le temps sur la blessure un emplâtre composé avec 
douze onces de poix , vingt onces de fort vinaigre et trois 
onces d’opopanax. 

Galien dit avoir vu pratiquer ce remède avec succès par son 
maître , le vieillard Æschriou , docte et habile médecin. 

PouDttE de Pirou contre la rage. Des feuilles de grande 
absinthe, d’armoise , de bétoine , de petite centaurée , de 
mélisse , de menthe , de millepertuis , de plantain, de poly- 
pode, de rue , de petite sauge et de verveine, de chaque 
parties égales j ayant recueilli toutes ces herbes lorsque cha¬ 
cune d*elles est dans sa grande force , et les ayant fait sébher 
h roinbre, enveloppées dans du papier, eu faire une poudre 
très-fine, passée par le tamis de soie. 

Cette poudre a été inventée par Pirou,et Palmarius assure 
l’avoir très-souvent éprouvée , et en avoir vu des effets mer¬ 
veilleux , et que tous ceux qui en avoieut usé avoient été pré¬ 
servés de l’hydrophobie , sans y être jamais tombés , et que 
ceux qui y éloient tombés avant que d’avoir pris de cette 
poudre , en avoient été délivrés par son usage , pourvu qu’ils 
n’cusseiit pas été mordus la tète , au-dessus des dents , et 
qu’on n’eût pas lavé la partie mordue avec de l’eau j dans ce 
cas, il estime qu’il y a fort peu d’espérance de guérison. Cha- 
ras loue beaucoup ce remède. Palmarius veut qu’on puisse 
augmenter la dose jusqu’à deux ou trois drachmes pour les 
personnes robustes. D’autres médecins veulent qu’en outre de 
l’usage de cette poudre , on applique du persil pil<< ^ur la 
morsure. 

.^utre. Faire sécher à l’ombre et réduire en poudre feuilles 
et fleurs de mouron à fleurs rouges. Donner de cette poudre 
depuis un demi-gros jusqu’à un gros qu’on délayera dans 
de l’eau distillée de cette plante , ou dans du bouillon ou 
dans du thé. Ou réitère ces remèdes de six en six heures. 

Pou DRE de Minsycht pour les érysipèles. Farine volatile, six 
onces J plomb brûlé, bol rouge, de chaque deux onces j mas¬ 
tic , oHban et céruse ( oxide de plomb blanc par l’acide acé~ 
teux) , de chaque une once ; pulvériser ensemble le bol et la 
cèruse,pulvériser séparément l’oliban dans un mortier oint 
de quelques gouttes d’huile, et le mastic humecté de quelques 
gouttes d’eau; mêler ces ingrédiens pulvérisés avec le plomb 
brûlé, et la farine de froment bien tamisée. 

Elle est propre pour sécher et guérir les érysipèles ; on en 
applique uu peu dessus, cl ou les couvre d^uu morceau de 

Piipier 



P O U D eojj 

papier brouillard -, il faut auparavant saigner et purger le ma-' 
lade. Cette composition de poudre peut servir pour les dartres 
faciles à gudrir, mais non quand elles sont invdtdrees et 
rebelles. 

Poüdrt: d’encens et d’aloës. Pulvdnser ensemble dans un 
mortier de broiiïc oint de quelques gouttes d'huile , deux, 
parties d’encens et une partie d'aloës. 

Cette poudre est propre pour rardfier et ddterger les hu¬ 
meurs visqueuses et gypseuses des plaies, et pour résister à la 
gangrène , étant appliquée dessus. 

Poudre des trois poivres de Galien. Trois onces de chaque 
des poivres qui sont le noir, le blanc, le long ; une drachme 
de gingembre j sommités de thym avec la fleur et la semence 
d’auis, de chaque une demi-once : pulvériser le tout ensemble 
subtilement. 

Cette poudre est propre pour inciser et r.aréfier la pituite 
crasse, pour fortifier l’estomac, pour en chasser les vents, 
pour aider à la digestion. La dose est depuis un demi-scrupule 
jusqu’à une demi-drachme. On la prend après le repas j on 
peut s’en servir aussi pour les relâchemens de la luette, en en 
appliquant une |Tetite quantité dessus avec le bout d’une spa¬ 
tule ou d’une cuiller. 

Poudre contfe la chlorose ou pâles couleurs, et la suppres¬ 
sion des régies. Safran de mars apéritif {^carbonate de fer) y 
une once; craie préparée {^carbonate de chaux), six gros; 
canelle, un gros et demi. Pulvériser et mêler exactement. 

La dose est d’un gros, le matin à jeun, dans du pain â 
chanter, ou dans un petit verre de vin ou d’eau, pendant 
quinze jours : on a soin de prendre un potage k dîné et un à 
soupé : on fait aussi précéder la saignée, si la malade est plé¬ 
thorique et sanguine, et on la purge si les premières voies sont 
embarrassées : on lui recommande en même temps de faire 
le plus d’exercice qu’il lui sera possible. 

Poudre digestive- Semences de fenouil, d’anis et de co¬ 
riandre , de chaque une once et demie ; de canelle , écorce de 
citron et d’orange, de chaque trois drachmes ; gérofles et 
rhubarbe, de chaque une drachme ; sucre candi, huit onces • 
on pulvérise séparément le sucre candi : mettre en poudré 
toutes les autres drogues ensemble, mêler les iugrédiens pul¬ 
vérisés. 

Elle aide à la digestion, elle chasse les vents, elle fortifie 
l’estomac , elle excite l’appétit ; on en prend immédiatement 
après le repas. La dose est depuis une demi-drachme jusqu’à 
deux drachmes. 

n. t3 


6io P 0 U D 

Poudre contre les /leurs blanches. Feuilles de menthe , 
de véronique mâle , sommités de petite centaurée séchées h 
l’ombre , craie préparée ( carbonate de chaux ) , karabé , de 
cbacune deux gros : pulvériser et mêler exactement. La dose 
est d’un gros le matin , â jeun , pendant neuf jours , en bu¬ 
vant immédiatement par-dessus deux tasses d’une légère 
infusioij de véronique mâle , ou de romarin. 

Poudre contre les nausées et les vomissemens des fem,nés 
grosses. Noix muscade , deux gros ; canelle , un gros ; clous 
de gérofle, douze grains ; sucre blanc , une demi-once. Re- 
dtiire le tout en poudre pour prendre à la dose d’un gros , 
après le repas, dans un peu de bon vin rouge , en continuant 

quelque temps. 

Poudre contre les flatuosités de l estomac. Mettre dans un 
petit verre de vin rouge un scrupule de poudre sèche d’é¬ 
corce d’oranges amères , pour prendre après le repas, en 
continuant quelque temps. 

Poudre purgatiVe. Réduire en poudre fine et mêler exacte¬ 
ment, séné mondé, rhubarbe, de chacun une demi-once ;jalap , 
un gros; diagrède, deux scrupules; antimoine diaphorétique 

oxide d’antimoine blanc par le nitre) non lavé, deux gros ; 
crème de tarlre (^tartrite acidulé de potasse)une deini-once ; 
semences d’anis, une demi-once : réduire le tout en poudre très- 
fine et le mêler exactement. La dose est d’un demi-gros à un 
gros , incorporé avec quelque électuaire purgatif, pour pren¬ 
dre le matin à jeun dans du pain à chanter. On boit immé¬ 
diatement après , un petit verre de tisane chaude , ou un 
peu de bouillon pour délayer le bol dans l’estomac. 

Poudre du Duc simple. Canelle , une demi-once ; sucre 
candi blanc, six onces ; les deux ingrédieus pulvérisés sépa¬ 
rément et mêlés. 

Elle fortifie l’estomac, elle aide à la digestion , elle excite 
l’appétit, elle apaise les nausées. La dose est depuis une 
drachme jusqu’à trois ; on en prend immédiatement après le 
répas. 

Poudre du prince de la Mirandole. Faire sécher et mettre 
en poudre subtile égales parties de feuilles de gerrnandrée , 
de chamepjlris , de petite centaurée , de racine de grande 
centaurée , d’aristoloche ronde et de grande gentiane ; mêler 
ces poudres , et les garder dans une boîte bien bouchée et 
dans un lieu sec. 

Cette poudre a été éprouvée avec succès par des goutteux 
tourmentés depuis plusieurs années ; on s’eu sert aussi pour 
la sciatique. Ou en fait infuser pendant la nuit une drachme 



P O U D 6it 

dans un dcinl-verre de vin vieux, ou dans un bouillon dë- 
graissd qu’on prend le malin Ji jeun , ne mangeant que trois 
lieurcs après , sans autre régime» continuant ainsi tous les 
jours pendant un an pour les plus invétérées ; si elle n’est pas 
invétérée, on guérit en trois mois j et lorsque la goutte donne 
du relâche , ou en prend seulement une ou deux fois par 
semaine. 

Poudre Racine d’ipécacuanha, deux onces • 

myrobolans citrius , rhubarbe choisie , de chaque trois drach¬ 
mes; graine de thalitron, ou sophia cliirurgorum, deux drach¬ 
mes : pulvériser subtilement toutes les drogues ensemble 
dans un mortier de bronze. 

Elle fait vomir sans violence , purge par les selles, et ar¬ 
rête aussi la dysseiiterie. La dose est depuis un scrupule 
jusqu'il quatre. La principale drogue de cette poudre est la 
racine d’ipécacuaiiha ; on la donne ordinairement seule, niais 
cette composition produit de bons eflcls. 

^ulre de Jean Longius. Mâchoires de brochet avec les 
dents, priape de cerf, écorce de grenade , corne de cerf brû¬ 
lée , bol d’Arménie et semence de patience sauvage, de clia- 
que une once; faire sécher au four les mâchoires de brochet 
garnies de leurs dents , et le priape de cerf, puis les pulvé¬ 
riser avec l’écorce de grenade sèche et la semeuce de patience 
sauvage â feuilles étroites ; d’un autre part mettre en poudre 
ensemble la corue de cerf calcinée et le bol, et mêler les 
iiigrédiens pulvérisés. 

Elle est propre pour arrêter les cours de ventre, et prin¬ 
cipalement la dyssenterie. La dose est depuis un scrupule 
jusqu’à une drachme. 

■^utre. Mêler avec de la farine de seigle autant qu’il plaira 
de suc exprimé des baies de sureau , lorsqu’elles sontdans leur 
maturité : en faire une pâle dont on fait de petits pains pour 
cuire dans le four jusqu’à trois fois , et dont on fait ensuite 
une poudre pour l’usage. 

Poudre /70i/r fes dartres invéti-rées et rebelles. Farine vo¬ 
latile d’orge,six onces; racine d’année sèche, une once; sel de 
Saturne {ac(‘tite de plomb ) et mercure blanc précipité ( tnu- 
riaie mercuriel par précipitation) , de chaque trois drachmes ; 
mêler le tout ensemble. 

Poudre contre les dartres, la gale et autres maladies de 
la peau. Réduire en poudre très-fine et les mêler exac'.ement 
une demi once d’antimoine cru ( sulfure d'antimoine') , deux 
grosd’élhiops minéral (^oxide de mercure noir) : Ja dose est 
d’un demi-gros deux fois le jour pour les adultes, et de quatorze 

l5,. 



6 i2 P 0 U D 

à vingt grains pour les enfaiis. On renvcloppe dans du pair» 
à chanter , ou bien on l’incorpore avec un peu de miel ou de 
sirop pour en faire un bol : on aura soin de boire immédia¬ 
tement après une tasse de tisane de patience sauvage. 

Poudre pour dessécher et fortifier le cerveau. Mastic , 
oliban, ambre jaune, sommités de sabine , de rue , et fleurs 
de stœchas , de chaque une demi-once 5 sucre , trois onces j 
pulvériser ensemble le mastic et 1 oliban , d une autre part 
l’ambre jaune , d’une autre le sucre j mêler le tout pulvérisé 

grossièrement. . ■ , 1 , , 

On en jette deux ou trois pincées dans un réchaud de feu , 
«t ou en reçoit la vapeur en inclinant la tête dessus. Elle des¬ 
séche la trop grande humidité du cerveau , et elle le fortifie. 
Un s’eu sert dans les rhumes de cerveau. 

Poudre contre la céphalalgie, ou mal de tête invétéré. Pou¬ 
dre de feuilles sèches de cabaret, une demi-once j sel ammo¬ 
niac {muriate d’ammoniac)pulvérisé,un demi-gros : mêler, 
et prendre la quantité de quatre grains , le soir 'eu se cou¬ 
chant , comme du tabac , ce qu’on continuera pendant quel¬ 
ques jours. 

Poudre contre la faiblesse de la vue. Euphraise, une demi- 
once J semence de feuouil , deux gros j maïs , un scrupule j 
sucre candi, une demi-once j réduire le tout en poudre très- 
fine , et la mêler exactement. La dose est d’un gros dans un 
petit verre de vin, à prendre le soir avant de se coucher et 
continuer quelque temps. 

Poudre pour la gravelle et la colique néphrétique. Yeux 
d’écrevisses de rivière , os pierreux des têtes de perches et de 
merlans , cloportes secs , sang de bouc préparé , semence 
de grémil , de chaque une once. Il est à propos de broyer sur 
le porpht re les yeux d’écrevisses et les os pierreux des têtes 
de perches et de merlans , les humectant avec de l’eau de 
raves , ou autre appropriée , et y procédant de même que 
pour les pierres précieuses j prendre le sang d’un jeune bouc 
nourri sur les montagnes , le faire sécher à l’ombre en été , 
étendu sur des assiettes ou des bassins plats , le pulvériser 
parmi les cloportes séchés et la semence de grémil ; mêler le 
tout et le passer par le tamis de soie. ^ 

La dose est depuis un scrupule jusqu’è une drachme ; on 
la prend ordinairement dans du vin blanc, et on en peut con¬ 
tinuer l’usage suivant le besoin , tant pour emjiêcher la géné¬ 
ration du calcul, que pour le dissoudre , et eu faciliter U 
sortie par les voies ordinaires. 



P O U D 6i5 

Poudre pour les dents. Pierre pouce , corail pr<^par^ , os 
Je sdche , et crème de tartre ( tartrite acidulé de potasse ) , 
de chaque une once ; iris de Florence, deux drachmes j pul¬ 
vériser l iris de Florence à part, les autres drogues ensemble 
et mêler les ingrddiens pulvérisés. 

Elle est propre à nettoyer , à blanchir , h fortifier les dents 
et à les conserver contre la carie. Ou en prend avec le doigt 
mouillé de vin , et l’on s’en frotte les dents le matin en se le¬ 
vant , et après le repas ; on en peut mettre aussi sur les gen¬ 
cives attaquées du scorbut, pour en adoucir et déterger l’hu¬ 
meur âcre qui décharné et ébranle les dents. 

Nota. Si on veut réduire la poudre en opiat,il faut la mêler 
avec du sirop de roses sèches, ou avec du miel rosat clarifté. 

Poudre contre les poux de la tête et du pubis. Répandre 
quelques pincées parmi les cheveux, ou dans le bonnet du 
malade , d’une suffisante quantité de semences de céradelle , 
ou de staphisaigre , réduites en poudre, et les poux disparoî- 
tront bientôt. 

Poudre purgative. Séné mondé, rhubarbe , de chacun 
uhc demi-once j jalap , un gros j diagrède , deux scrupules ; 
antimoine diaphorétique ( oxide d’antimoine blanc par le 
nitre ) non lavé , deux gros ; crème de tartre ( tartrite acidulé 
de potasse ) , une demi-once ; semence d’anis, un demi-gros • 
réduire le tout en poudre fine et le mêler exactement; on 
garde celte poudre pour l’usage. La dose en est d’un demi- 
gros à un gros , incorporé avec quelque électuaire ou sirop 
purgatif, pour prendre le matin, à jeun, dans du pain à 
chanter. Ou boit immédiatement après un petit verre de ti¬ 
sane cliaude , ou un peu de bouillon, pour délayer le bol 
dans l’estomac. 

Poudre sternulntoire. Feuilles sèches de bétoiiic , de mar¬ 
jolaine , de sauge , de Heurs de muguet, de stœchas , de ra¬ 
cine d’iris de Florence , de chaque une demi-once ; pyrèthre , 
ellébore blanc et tabac, de chaque deux drachmes ; écorce 
d’orange sèche, une drachme ; pulvériser grossièremeut toutes 
les drogues ensemble. 

Elle excite l’éternuement sans grande violence , elle fortifie 
le cerveau. Ou s’eu sert dans l’épilepsie , l’apoplexie, la lé¬ 
thargie , la paralysie , et les autres maladies du cerveau prove¬ 
nant d’humeurs pituiteuses, grossières; on l’aspire par le nei, 
ou on eu souille dans les narines avec un chalumeau aux ma¬ 
lades qui ne sont pas en état de l’aspirer. 

PouoRE sternutatoire contre l’apoplexie. Mêler douze 
grains de poudre d’ellébore blanc, avec douze grains de pou- 



6 ii POUD 

dre d’euphorbe , el la souffler dans le nez du malade avec un 
tuyau de plume. 

uéutre. Feuilles sffehes de bétoine, de marjolaine, de (leurs 
de muguet, de chacune un gros ; pulv«!riser le tout et le 
mêler exactement, pour le même usage que ci-dessus. 

PoUDUE conti'e les hernies des enfans. Ilerniole , une j>f)i_ 
gnêeJ racines de grande consoude, une demi-once: pulvdri- 
sei le tout. Donner de cette poudre tous les matins , depuis 
un scrupule jusqu’à un gros. 

^ulre. Délayer dausuu verre de vin un gros de la seconde 
dcorce de saule pulvérisé. Prendre une pareille potiou trois 
fois par jour jusqu’à guérison. 

PoüDHE contre la teigne , les vers , les ulcères malins et la 
difficulté d’uriner. Poudre de racines de pétasite, un gros • 
la délayer dans un verre de vin pour prendre le soir à l’heure 
du sommeil. 

PoüDRE contre la rétenticfn d’urine. Semences de persil , 
de chardon-béni et de genêt , de chacune parties égales ; ré¬ 
duire le tout en poudre : la dose est de trois pincées dans un 
verre de viu blauc. ’ 

PounRE contre la pleurésie. Mettre en poudre une demi- 
once de racines de bardane, et )a délayer dans cinq onces du 
suc de la même plante , pour prendre le matin. 

Poudre pour faire sortir Varrière-faix. Pidvériser à la 
dose d’un gros des racines de livèchc sèches j délayer cette 
poudre dans une cuillerée de jus récent de la mèim. plante. 

Poudre contre la douleur des dents. Racines d’iris , deux 
gros J semences de staphisaigre , un gros ; feuilles de marjo¬ 
laine et de bétoiiie , de chacune un demi-gros : mettre le tout 
en poudre dans uu petit linge, que l’on doit mâcher en bais¬ 
sant la tête. . 

Poudre contre la cachexie. Ethiops martial ( oxide de fer 
noir ), ou safr.an de mars apéritif ( carbonate de fer) , six 
gros ; cassia lignea en poudre , tinc once et demie ; sucre fin 
pulvérisé , trois onces : mêler le tout exactement, en prendre 
trois fois le jour pendant une quinzaine et nfênie un mois. 

Vov-DViV. contre l’épilepsie. Poudres de racines de valériane 
sauvage et de pivoine mâle , de chacune une demi-once ; R:* 
mêler exactement : la dose est depuis un demi-gros jusqu’à un 
gros et demi, suivant l’âge , dans deux cuillerées de vin blanc, 
et pour les eiifan , dans une cuillerée de lait. 

PoTTDRE contre les convulsions des enfans. Feuilles de mille¬ 
pertuis , telle quantité qu’il plaira} les faire sécher à l’ombre 



P O U L 6 i 5 

et les r(<3nire en poudre subtile : la dose est de dix k quinze 
grains, deux fois le jour : on la mêle dans la bouillie. 

Poudre contre la noudre et la maigreur des enfans. Poudre 
de feuilles de lierre en arbre , depuis un demi-gros jusqu’à 
deux scrupules j mettre infuser cette poudre dans une tasse 
de thd ou dans une petite bouteille , pour prendre pendant 
neuf jours , le matin a jeun. 

Poudre contre la jaunisse. Feuilles sèches de bouillon 
blanc, un gros ; les mettre en poudre et les avaler dans un 
petit verre de vin ou dans une tasse de bouillon. Ce remède 
doit être continué trois jours de suite , le matin à jeun. 

VovuKE saxotme de Label, Angélique sauvage et domes¬ 
tique, dompte-venin, valériane des jardins , polypode de 
chêne, racines de guimauve et d’ortie, de chaque quatre 
gros , écorce de mezéreon, deux gros -, grains de raisin de re¬ 
nard , vingt-quatre ; feuilles entières de raisin de renard , 
trente-six ; faire macérer les racines dans le vinaigre, les sé¬ 
cher et les réduire en poudre. La dose est de deux gros. 

VoVDisz fébrifuge. Racine de quin te-feuille , un gros ; la 
délayer dans un verre d’eau chaude , pour une prise à donner 
avant l’accès dans la fièvre intermittente. On peut répéter 
cette prise , s’il est besoin. 

Poule. Voyez Coq. 

PouLiOT ( Mentlia aquatica , seu pulegium vulgare f 
Tourn. i8g. Pulegium, Linn. 807 ). Plante odorante dont il 
y a deux espèces, une à feuilles presque rondes, et l’autre 
à feuilles oblongues et étroites, appelée pulegium cervinum 
angustifoliwn, qui est plus rare que l’autre , et moins en 
usage. Le pouliot croît dans les lieux cultivés et incultes , 
humides et champêtres. Il est chaud et dessiccatif, d’une sa¬ 
veur un peu âcre et amère j atténuant , incisif, apéritif, ré¬ 
solutif • il convient au foie et au poumon j bu avec du vin 
blanc, il dissipe la nausée et les tranchées , pousse la gravelle 
et l’urine, remédie à la jaunisse et k l’hydropisie. Pour la 
toux opiniâtre et les rhumes invétérés , il en faut prendre 
comme du thé , savoir , une petite pincée quand il est sec dans 
un demi-seticr d’eau, ou une poignée quand il est récent. Se¬ 
lon Boyle, une cuillerée du suc de pouliot est admirable avee 
un peu de sucre candi , contre la toux convulsive des enfans. 
Les plantes odorantes et aromatiques sont plus efficaces sèches 
que fraîches. 

Chesneau ordonnoit un verre de la décoction pour l’en- 
rouenient. Le pouliot facilite le crachement, cl soulage consi¬ 
dérablement les asthmatiques. * 



6i6 POUR 

Ti-agus estime le vin blanc, où le pouliot a bouilli, pour les 
fleurs blanches e( les pâles couleurs ; il assure aussi que son 
suc éclaircit la vue et dissipe la chassie. Montanus faisoit 
prendre la poudre de pouliot avec autant de miel et d’eau , 
pour les maladies des yeux. 

Le pouliot entre dans l'aurea alexandrina de ^’icolas de 
Salerne, dans le sirop d’armoise de Rhasis,dans le diacalamin.^ 
thés de Nicolas d’Alexandrie , dans la poudre diaireos , dans 
celle diahrssopi, dans ctWe diaprassU, et dans la poudre de 
l’decluaire de Justin du même auteur. 

Pourpier ( Portulaca lalifolia, sive saliva , Tourn. Por~ 
iulaca oleracea, Linn. 658). Plaute potagère dont il y a deux 
espèces , une cultivée dans les jardins, et l’autre sauvage. 
Le pourpier cultivé est le plus en usage j on emploie dans la 
médecine sa tige tendre , ses feuilles , sa graine. 11 est rafraî¬ 
chissant, dessiccatif, astringent, il nourrit peu, et tue les 
vers. Sou principal elfet est d’éteindre l’ardeur de la bile ; il 
est par conséquent souverain dans les lièvres putrides , ma¬ 
lignes , dans l’ardeur d'urine , le scorbut, et le feu de la 
fièvre; il adoucit les âcretés de la poitrine, et purifie le sang. 
Le suc de pourpier convient dans l’ardeur d’urine et la slrau- 
gurie , ou même dans le soda , ou ébullition qui sc fait dans 
l'estomac avec ardeur et douleur, parce que toutes ces mala¬ 
dies procèdent de l’acide yieié que ce suc tempère et corrige 
doucement ; le sirop a les mêmes vertus. Les feuilles mâchées 
sont bonnes contre l’agaccineut des dents, parce qu’elles ab¬ 
sorbent l’acide. Les mêmes feuilles pilées avec du sel, arrosées 
de vinaigre, et appliquées en forme de cataplasme à la plante 

des pieds dans les fièvres ardentes, diminuent considérable¬ 
ment la chaleur et la douleur de tête. 

Le pourjiicr, en forme de suc, de sirop ou de lok , est bon 
contre le cracliement de sang , particulièrement contre celui 
qui vient du poumon. Si le sang sort des dents ou des.genci¬ 
ves , du palais pu de la gorge , ce qui est assex ordinaire dans 
le scorbut , le pourpier mâché et avalé peu à peu guérit cette 
hémorragie. L’eau distillée de pourpiçr , doiniée dopuis deux 
jusqu’il quatre onces , est un remède éprouvé dans les pertes 
• de sang des femmes , le crachement de sang , pour faire 
mourir les vers des enfans et arrêter la dyssenterie ; |e suc 
ou la décoction de cette plante a la même vertu. Une feuille 
de pourpier mise sur la Langue apaise la soif. Le cataplasme 
fait de poiu pier et de farine d’orge , appliqué sur le foie et 
sur les lianes, est miraculeux contre les lièvres ardentes. Pil,t 
et appliqué sur le front, il fait reposer le malade. Pour f.ûrg 



P R È L 617 

«lisparoftre les verrues , il faut les frotter fr(?qucmment avec 
des feuilles de pourpier. La semence de cette plante donntfe 
dans du lait aux eufans, à la quantité d’une dcini-drachme 
les délivre des vers des intestins } ou augmente la dose pour 
les .adultes. 

Rans la dyssenterie bilieuse, un bouillon fait dans un pot 
de terre vernissd, lutd, et dans lequel on met, lit sur lit, une 
livre de veau coupd par tranches, et deux grandes poigndes 
de pourpier mises aussi par couches entre ch.aque tranche de 
veau , avec une chopine d'eau pour deux petits bouillons , est 
un remède qui calme les entrailles et l’ardeur de la bile. Dans 
les fièvres putrides épidémiques , dans la s'iette, dans les 
fièvres vermineuses , dans les fièvres pourprées , le pourpier 
ajouté dans les bouillons ordinaires est un très-bon remède. 
Son suc mêlé avec du miel rosat est bon pour graisser les 
hémorroïdes dont il apaise la douleur et rinüammation. 

Poux [ Pediculi). Insectes qui se trouvent sur les hom¬ 
mes. Les remèdes qu’on emploie pour les faire mourir sont 
les semences de staphisaigre, appelée herbe aux poux, et celle 
Je pied d’alouette , le soufre , les racines de patience et d’au- 
uée , le tabac , le vert-de-gris [oxide de cuivre vert ), le mer¬ 
cure , etc. Les poux sont apéritifs et fébrifuges } on s’en sert 
pour lever les obstructions. Pour la lièvre quarte, au com¬ 
mencement de l’accès , on en fait avaler cinq ou six, plus ou 
moins, suivant leur grosseur. Avalés au nombre de huit ou 
neuf tout vifs , ils guérissent la jaunisse ; ce remède , fami¬ 
lier aux gens de la campagne , est éprouvé et confirmé par 
Zacutus Lusitanus. On met des poux vifs dans le conduit de 
la verge , aussi bien que des punaises , pour faire pisser dans 
les rétentions d’urine. 

Prèle , ou Queue de cheval ( Equisetum majus aquatiewn, 
Tourn. Equisetum palustre et limosum , Linn. i5iü). Plante 
qui ressemble à la queue d’un cheval. Il y en a de plusieurs 
espères ; il s’en trouve dans les marais, dans les bois , dans 
les champs , dans les prés : toutes ces espèces ont h peu près 
les mêmes propriétés ; celle des prés est le plus en usage. La 
prêle est rafraîchissante, vulnéraire , dessiccalive, incr.as- 
sante , astringente , et usitée dans les hémorr.agies,dans l’exul- 
ccralion et la blessure des reins , de la vessie et des intestins. 
Elle convient h tous les flux d’humeurs ou de sang par le 
nez, par les reins et les autres parties, et pour les h finorroïdes. 
Sa décoction a beaucoup d’.astricliou , et remédie sûrement 
au crachement de sang qui regorge dans le poumon par érup¬ 
tion , ou par l’ouverture de quelque rameau. Le suc, donné 



h la quantitt* fie deux ou trois onces , est bon aux «îyssente- 
ries , au pissement de sang et aux descentes ; il est bon exté¬ 
rieurement pour les ulcères et pour les plaies. 

Dioscoride prétend qu’elle pousse les urines. Hoffmann 
rapporte que dans des fièvres opiniâtres , même malignes , ü 
s’est bien trouvé de sa décoction. Bauhin conseille dans l’ul_ 
cère du poumon ce remède pris soir et malin à la dose de deux 
ou trois onces , pourvu que la décoction soit un peu forte. 
Taberna-Montanus faisoit mêler la poudre de prêle dans la 
nourriture des pulmoniques. 

La psêle entre dans l’onguent de la comtesse de Varignana, 
dans les potions vulnéraires pour les plaies ou ulcères del 
parties internes , et dans les oiiguens vulnéraires. 

Pkimü-vÈre , ou Herbe de la paralysie ( Primula wris 
odorata, Jlore luteo , simplici, Toiirn, Primula officinalis ^ 
Linn. 204). Plaute basse qui porte des (leurs jaunes au com¬ 
mencement du printemps, d’où elle a pris son nom de prime- 
7’èn*. Elle croît dans les champs , dans les prés, dans les bois. 
Celte plante est plus dessiccative que chaude, d’une saveur 
entre l’âcre et l’amer , astrictive et anodine. Son principal 
«isage est dans les affections de la tête , l’apoplexie , la para¬ 
lysie i pinir cet effet, on peut user des fleurs comme du thé , 
de leur conserve ou de l’eau distillée. L’huile d’olive dans 
laquelle on a fait infuser les fleurs au soleil dans une bou¬ 
teille de verre double bien bouchée pendant six semaines , est 
bonne contre toutes les contusions ou meurtrissures , plaies 
malignes, douleurs ou points aux épaules , aux cuisses ou 
ailleurs , comme lassitudes , paralysie commençante , sur¬ 
tout celle de la langue et le bégayement, inflammation et 
enflures aux membres blessés , et où il y a plaie ; on en frotte 
soir et matin la prtie malade avec la main pour la faire péné¬ 
trer , et on applique dessus de la vessie de porc , ou du vieux 
papier froissé entre les mains pour l’amollir. Les feuilles et 
les* racines sont apéritives et vulnéraires. Bartholin assure 
avoir guéri un paralytique du côté gauche, en lui faisant user 
de l’eau de-vie de froment, dans laquelle on avoit fait bouil¬ 
lir la prime-vère. La racine, prise en poudre, est bonne contre 
les vers, et en décoction , pour déboucher les reins et la ves¬ 
sie et faire sortir le gravier. Le suc de cette plante , mis sur 
les articles , guérit les douleurs de la goutte, et les tumeurs 
qui surviennent des piqûres de bêtes venimeuses. Toute la 
plante , broyée et appliquée , guérit les blessures. Elle entre 
dans l’oatgucnt rnartiatum. Le vinaigre dans lequel oa a mis 



P R U N 619 

infuser ses racines , attird par le nez en ftjrme d’errhine, gud- 
rit le mal de dents. 

Prunier franc ou cvi.n\È {Prunus satiya , siye hor- 
lensis ). Grand arbre très commun dans les vergers ; il y en a 
de diverses espèces. Le fruit s’appelle prune ( pruntfm ). Les 
prunes de Damas noir sont celles dont on se sert en médecine; 
elles mûrissent vers l’automne ; elles doivent être choisies 
assez grosses , bien nourries , mûres, nouvellement cueillies , 
d’un goût et d’une odeur agréables. On fait sécher au four de 
ces prunes , qu’on appelle petits pruneaux. Il faut les choisir 
nouveaux , charnus, moelleux , mollets , de bon ^oût. Les 
prunes mûres sont rafraîchissantes et humectantes ; ut man¬ 
gées crues, elles ramollissent le ventre , mais elles se corrom- 
rompent facilement et ne sont pas bonnes au dessert, sur-tout 
si on mange beaucoup. On doit s’abstenir des blanches, parce 
qu’il n’y a point de fruit d’automne qui donne plutôt la diar¬ 
rhée cl la dvssciiteric. Les prunes de Damas sont les moins 
nuisibles ; elles lûchent le ventre , corrigent racrimonie des 
humeurs , humectent la langue et éteignent la soif. 

On a coutume de faire cuire des pruneaux avec du séné 
enfermé dans un nouet de linge, pour avoir un laxatif domes¬ 
tique qui se prend par précaution. Les pruneaux laxatifs se 
pniparent de diverses manières ; la meilleure est celle de 
Timæus. Faire cuire dans de l’eau quatre onces de prunes de 
Damas entières , prendre trois quarterons de cette décoction, 
deux onces de séné mondé , deux drachmes de crème de tar¬ 
tre ( tartrite acidulé de potasse ) , et une drachme et demie de 
canelle; laisser infuser le tout pendant la nuit , le faire bouil¬ 
lir le matin et l’exprimer une fois ou deux , verser l’expres¬ 
sion sur les prunes , et garder le tout dans un vaisseau qui ait 
l’ouverture large , afin que l’humidité s’évapore insensible¬ 
ment. La dose est est de cinq à dix ou douze prunes. 

Les prunes confites de Berserus se préparent ainsi : une 
once de séné, une demi-once d’anis , des Heurs cordiales , de 
chaque une drachme, et une chopine d’eau de fontaine ; lais¬ 
ser infuser le tout, et mettre bouillir les prunes dans l’infu¬ 
sion jusqu’à ce qu’elles soient enfh^es , après quoi verser la 
liqueur par incliuation pour séparer la décoction des prunes, 
y faire dissoudre trois ou quatre oiKes de manne pour les 
confire. Elles purgent doucement la bile et la mélancolie ; et 
ceux qui n’airneut point les clystèros peuvent en prendre 
depuis trois jusqu’il six , une heure avant le repas. 

Voici encore une autre préparation de pruneaux purgatifs 
inventée par Bauderon : polypode de chine concassé , trois 



620 P R U N 

onces > semences d’jnis , une demi-once j s^nd mondd , trois 
onces J gdrofles entiers , huit j pruneaux de Damas noirs et 
doux, et luannc de Calabre, de chaque huit onces; il faut 
preiniôreincat faire bouillir niédiocreineiit dans trois demi- 
setiers d’eau le polypode eoncassd avec l’aiiis , puis le sdnd 
auquel il suffira de donner un bouillon avec les gdrofles en¬ 
tiers , couvrir le pot , et laisser infuser le tout pendant quel¬ 
ques heures, puis l’exprimer. La colature pour toute clarifi¬ 
cation sera passde deux ou trois fois sur le blanchet et cuite 
avec les pruneaux et la manne en consistance de sirop , afin 
qu’il se puisse garder sans se moisir. Pour empêcher que le 
sirop ne se candisse , il faut mettre quatre onces de manne et 
quatre onces de sucre. Ce remède est bon pour les personnes 
âgées , délicates et faciles h émouvoir , parce qu’il purge dou¬ 
cement et sans violence. La dose commune du sirop sera de 
trois ou quatre cuillerées , et six ou liuit prunes le matin 
seulement, sans qu’on soit obligé de garder la chambre. 

La pulpe des prunes , en forme d’dlectuaire de la manière 
qui suit, est encore fort bonne pour lâcher le ventre : pulpe 
de raisins secs , de pruneaux , de tamarin, de sdbestc , de 
casse , de chaque une once ; candie en poudre, trois drach¬ 
mes ; mêler le tout pour un dlectuaire bon dans la constipa¬ 
tion et le mal de ventre. On trouve sur toutes les espèces de 
pruniers une gomme blanche , luisante , transparente , que 
les marchands mêlent souvent avec la gomme arabique , â 
laquelle elle ressemble beaucoup eu couleur et en vertus. Elle 
est propre pour la pierre , pour la colique néphrétique , pour 
humecter la poitrine , pour exciter le crachat, étant prise en 
poudre ou en mucilage. 

Les prunes entrent dans le sirop de fumeterre de Mésué , 
dans celui d’épithym, dans le lénitif et dans la confection 
hameck. 

Prunier sauvage, ou Priinelier {Prunus sjlvestris ,Tonrn. 
et spinosa, Linn. 68i ). Petit arbrisseau qui croît communé¬ 
ment dans les haies , dans les champs , clans les lieux incultes, 
et qui porte de petites pruucs grosses comme de gros grains de 
raisin , presque rondes ou ovales , de couleur noire tirant sur 
le bleu; on les appeWe prunelles. Elles sont d’un goût stip- 
lique et âcre. Son bois , ses feuilles et son fruit sont astrin- 
gens , propres pour la dysseuleric et pour les autres cours de 
ventre. La poudre du fruit entier cueilli presque mûr, et 
desséché comme les pruneaux , prise k la dose .d’une drachme 
dans un verre de vin blanc , fait sortir promptement l’urine 
retenue et la gravelle. On fait des gargarismes avec les feuilles 



P U L M 621 

les plus tendres , pour calmer les douleurs de dents. Les fleurs 
fraîchement cueillies et cuites , ou mises infuser dans du petit 
lait ou dans du lait, donnent un excellent purgatif pour 
toutes les humeurs sf<reuses et ieseaux des hydropiques j pour 
le scorbut auquel le lait et le petit lait sont très-salutaires , 
pour la gale de la tête et du corps, et pour toutes les mala¬ 
dies séreuses. Le sirop qu’on prépare avec les fleurs récentes 
perd sa faculté purgative quand il est vieux. Ou prépare un 
vin qui se tire des fruits lorsqu'ils sont mûrs et desséchés. On 
pile les prunelles, ou les met ensuite en petites masses pour 
les faire sécher au four, après quoi on les met infuser. Ce 
vin est utile h tous les flux de sang et à la iK'ssenterie. Le demi- 
vin se prépare avec les prunelles et de Peau. On écrase les 
prunelles , on eu lire le suc par expression , et l’on fait épais¬ 
sir ce suc sur un petit feu jusqu’à ce qu’il soit dur comme 
du suc de réglisse j c’est un extrait qu’on appelle acacia rios- 
tras , ou acacia gtnnanica ; on le substitue au véritable acacia 
d’Egypte, quand il est rare. acacia nostras doit être bien 
séché, noir, ressemblant assez au suc de réglisse , d’un goût 
fort astringent, aigrelet. 11 est propre pour arrêter les hémor¬ 
ragies , les cours de ventre, le voniisseuient , pour résister au 
venin. La dose est depuis un scrupule jusqu’à une dr.ichme. 
La mousse du prunier sauvage est spécifique pour les her- 

Pui.MONAiRE ( Pulmonaria Italonim ad huglossum accé¬ 
dons, Tourn. Pulmonaria officinalis , Linri. 194). Plante 
dont il y a deux espèces principales , une à larges feuilles , et 
l’autre à feuilles étroites ( Pulmonaria anguslifolia, Linn. 
iq4). La pulmonaire pousse des feuilles marbrées de taches 
blanches assez semblables à celles de la buglose. Elle croît 
dans les bois, dans les lieux ombragés et cachés. Les feuilles de 
la pulmonaire sont rafraîchissantes , dessiccatives et aggluti- 
natives- elles sont usitées intérieurement dans la phthisie, 
dans le crachement de sang , et autres aflections du poumon 
et de la poitrine, et on la nomme souvent consoude, à cause 
de sa vertu h consolider j on l’emploie dans l’érosion et l’ul¬ 
cère du poumon , en forme de tisane avec du miel blanc ,• on 
l’emploie aussi dans les bouillons dans les mêmes maladies, 
aussi bien qu’en sirop. Elle convient extérieurement aux 
plaies , tant pour en arrêter l’hémorragie que pour les guérir. 

Pulmonaire de chêne, ou Hépatique des bois {Pulmo¬ 
naria arborea, Tourn. Lichen puimonarius, Linn. ifiia). 
Espèce de mousse qui s’att.ache sur les troncs des hêtres ou 
des chênes, et quelquefois sur les pierres mousseuses dans les 




6,a P U R G 

bois ; celle de chêne est la plus usltde en niddeciiie. Elle est 
rafraîchissante et dessiccalive , et utile dans les affections des 
poumons , priiicipaleiueat dans l’exulcêralion , la phthisie , Ja 
toux et l’astluiie, dans le Ilux de ventre et de la matrice ; elle 
est vulnéraire , astringente ; elle arrête les hémorragies , étant 
prise en décoction avec de 1 eau et du niiel, et uppli,jm<e 
sur les plaies. On s’en sert aussi comme du thé; on en met 
une petite poignée avec du sucre sur une chopine d’eau 
bouillante. 

Punaise Insecte large , plat, rouge, et d’une 

puanteur incommode ; il naît dans les bois de lits , dans les 
vieilles soliVes des maisons , principalement dans les lieux secs. 
Ou introduit des punaises vives dans le conduit de l'urine 
pour la faire sortir quand elle est supprimée ; Dioscoride les 
y met mortes en poudre. Schrodtr dit en avoir vu doinier au 
nombre de trois pilées, avec succès, pour faire sortir l’arrière- 
faix et le fœtus. Dioscoride assure que sept à huit punaises 
de lit, avalées à l’entrée de l’accès, sont un grand remède 
contre les fièvres quartes. L’odeur des punaises fait revenir 
les femmes de la suffocation de matrice. 

Purgatif pour un enfant qui vient de naître. Mêler un gros 
de sirop de chicorée composé avec deux gros d’eau de rivière, 
pour une potion à prendre en une fois. 

Purgatif pour un enfant de quatre mois. Etendre dans 
deux cuillerées d’eau ou de lait une demi-once de sirop de 
chicorée composé. 

Purgatif pour un enfant de huit tnois. Mêler une once de 
sirop de chicorée composé, et une once d’huile d’amandes 
douces , pour en prendre une cuillerée d’heure en heure. 

Purgatif ^our un enfant de dix-huit mois. Incorporer avec 
trois ou quatre gros de sirop de Heurs de pêcher, deux grains 
de poudre de jalap , et autant de crème de tartre ( tarlrite 
acidulé de potasse ). On peut, au lieu de sirop de Heurs de 
pêcher , les étendre dans deux cuillerées d’eau ou de lait. 

Purgatif pour un enfant de trois ans. Mêler ensemble et 
l’étendre dans deux cuillerées d’eau ou de lait, trois ou quatre 
grains de poudre de jalap , avec autant de crème de tartre 
{tartrite acidulé de potasse ) , et une demi-ouce de sirop de 
Heurs de pêcher. 

Purgatif pour un enfant de six ans auquel on soupçonne 
des vers. Poudre de jalap, crème de tartre {tarlrite acidulé de 
potasse), de chacun neuf grains; coraline de Corse, ou poudre 



P Y R O 625 

fontre les vers , douze grains ; sirop de fleurs de péclier , six 
^ros. Mêler le tout et l’dtendre dans deux ou trois cuillerées 
de tisane ou de bouillon, pour prendre en une ou deux petites 
doses. 

Purgatif pour un enfant de huit à dix ans. Délayer dans 
un peu d’eau ou de tisane, pour une dose, quinze grains de 
jalap , autant de crème de tarire {tarlrite acidulé de potasse) , 
et une once de sirop de fleurs de pêcher. 

Purgatif, ou biscuit pour les enfans. Sucre blanc pulvé¬ 
risé , œuf frais y compris la coque, de chacun, neuf onces j 
fleur de farine de froment, quatre onces ; poudre très-fine de 
jalap, une once six grosj auis pulvérisé, un gros et demi : 
faire du tout un biscuit. 

La dose est d’un gros par année jusqu’.\ quatre ans; de cinq 
gros depuis quatre ans jusqu’h six ; de six à sept gros depuis 
six jusqu’à dix; d’une once depuis dix jusqu’à quinze, en 
augmentant suivant l’âge et la force. 

Ptrèthre , ou Racine salivaire ( Pyrethrum officinarum , 
Tourn. Anthémis pyrethrum, Linn.). Racine d’une plante 
qui naît à Tunis, et qu’on apporte sèche de ce pays. On on 
voit de deux espèces ; la première et la meilleure est en mor ¬ 
ceaux longs et gros environ comme le petit doigt, ronds, 
ridés , de couleur grisâtre en dehors , blanchâtre en dedans , 
garnis de quelques petits fibres, d’un goût fort âcre. La se¬ 
conde espèce est plus menue que la précédente; quelques- 
uns l’appellent pjrèthre sauvage : elle a moins de force que la 
première. La racine de pyrèlhre est chaude et dessiccative , 
atténuante, incisive et sudorifique. Son usage interne, quoique 
rare, est contre les flegmes grossiers du corps , et spéciale¬ 
ment du poumon qu’elle atténue et purge par les urines. El e 
convient extérieurement dans les douleurs de dents de cause 
froide, et dans la paralysie de la langue , en forme de masti¬ 
catoire’, pour exciter le crachat ; elle entre dans les composi¬ 
tions de’s poudres sternulatoires et dans le philonium roma^ 

Pyrole (Pyrola rotundifolia major, Linn.). Petite phnle 
verte en tout temps , qui croît dans les lieux humides et om¬ 
bragés des forêts , dont les feuilles sont rondes , et appro¬ 
chantes de celles du poirier. On se sert en médecine de ses 
feuilles qui sont fort astringentes, vulnéraires, rafraîchis¬ 
santes, dessiccatives, consolidantes, propres pour les cours 

de ventre , pour les hémorragies, pour les inflammations de 
la poitrine , prises en infusion comme le thé, ou en poudre ; 




6 q 4 Q U I N 

elles conviennent également aux plaies internes et externes ’ 
elles entrent dans les décoctions et dans les essences vulné¬ 
raires, pour consolider les plaies des intestins. Staricius re- 
coininandc la décoction des feuilles de pyrole dans du vin ^ 
pour les plaies considérables; il en faut boire pendant plusieurs 
jours , et il assure qu’elle fait sortir les os, les morceaux de 
bois, et tout ce qu’il y a de corps étrangers. On joint souvent 
la pyrole aux plantes vulnéraires , telles que la pervenche , la 
saniclc , la verge d’or , la véronique, lu bugle, dont on fait 
des décoctions excellentes dans de I eau ou dans du vin , pour 
prendre intérieurement, et pour bassiner les plaies et les 
ulcères. 

Q 

UuEtiE DE POURCEAU , Fenouil de porc ( Peucedanum offi~ 
cinale , Linn. 555 ). La racine de cette plante est en usage en 
médecine; on la donne intérieurement en poudre et en décoc¬ 
tion ; on s’en sert extérieurement pour nettoyer les plaies et 
les ulcères. Elle est incisive et apérilive, béchique et hysté¬ 
rique ; elle est propre dans l’asthme et dans la difficulté de 
respirer, en aidant l’expectoration ; elle pousse aussi les 
urines, les mois et les lochies. Son suc épaissi et réduit en 
poudre est très-utile dans la toux opiniâtre , suivant Tragus 
qui l’estime aussi pour la difficulté d’uriner, eu mêlant cette 
poudre avec du miel: sa dose est d’une drachme avec une once 
de miel blanc. On estime cette racine pour les maladies hy¬ 
pocondriaques ; elle est employée dans la poudre diaprassii 
de Nicolas, dans l’électuaire lithontriptique et la triphœa 
magna du même auteur. 

Quinqu INA ( Cor/ex sive arborfehrifuga peru- 

viana). Ecorce d’un arbre appelé ArtViafc'wa, qui croît au 
Pérou , dans la province de Quito, sur des montagnes, proche 
de la ville de Loka ; il est â peu près grand comme un ceri¬ 
sier. On en trouve de dift'érentes sortes ; le meilleur est sec , 
pesant, d’une substance serrée et compacte, en petites écorces 
fines et chagrinées , d’une couleur foncée et noirâtre en dehors, 
et d’un tanné p'ile en dedans ; sa saveur est amère et a 
quelque chose de résineux. Le quinquina qui est en grosses 
écorces épaisses , filandreux quand ou le casse, d’une couleur 
rousse, ou semblable à celle de la canelle , n’est pas si bon 
non plus que celui qui est mêlé d’éclats de l’arbre qui tiennent 
à l'écorce, et rempli d’ordures. 



Q U I N 6‘25 

Le quinquina bien choisi est un des meilleurs remèdes dans 
les lièvres intermiuentes, et dans les continues qui ont des 
redoublemcns réglés et périodiques. Celles qui sont accom¬ 
pagnées de frissons cèdent plus facilement à la vertu de cette 
écorce. Le quinquina ne réussit pas quelquefois, parce qu’il 
est mal choisi , ou parce que le malade n’est pas assez bien 
prépiiré p:'r les remèdes généraux qui doivent précéder son 
usage ; car il faut remarquer qu’il y a deux causes assez géné¬ 
rales des fièvres : la première , l’abondance des mauvais sucs 
crus et indigestes dont les premières voies sont remplies ; la 
seconde, l’embarras et les obstructions qui se rencontrent dans 
les viscères. Dans le premier cas, si on ne commence pas par les 
évacuations, selon les différentes indications , inutilement 
tentera- t-on le quinquina ; ou s’il réussit, ce n’est que pour 
un temps , après lequel la fièvre revient plus violente et plus 
dangereuse qu’auparavant. Dans la seconde circonstance, 
après l’usage de la saignée et des purgatifs , il faut employer 
les apéritifs, et même y mêler quelque préparation de mars, 
pour frayer un passage au quinquina ; autrement le malade 
est en danger de tomber dans l’enflure , l’hydropisie, la jau¬ 
nisse, ou quelque aujre maladie pire que la fièvre. 

Il y a diflérentes manières de faire prendre le quinquina, 
en substance ou en infusion , en bol ou en tisane, en sirop 
ou en extrait , seul ou mêlé avec d’autres drogues. On le 
donne en substance et eu poudre subtile , depuis un ou deux 
gros jusqu’il une demi-once par jour , ordinairement en qua¬ 
tre prises égales, de quatre en quatre heures, et de la nour¬ 
riture dans les intervalles , soupe , panade ou viande, si le 
malade a de l’appctit ; s’il n’en a point , c’est une preuve 
qu’il n’a pas été assez purgé ; et le quinquina ne réussira pas 
si bien , à moins qu’on ne le mêle avec quelque purgatif, 
comme le diaprun simple ou composé , la confection liameck , 
l’hiera-picra, ou quelque autre sirop ou élecluaire, avec lequel 
ou lie la poudre de quinquina pour en faire un ou plusieurs 
bols J la dose doit être proportionnée au besoin que le malade 
a d’être purgé , et continuée selon la prudence du médecin. 
Le quinquina , avec parties égales de quelqu’un des purga¬ 
tifs cités , pris deux ou trois fois par jour li la dose d’un gros 
chaque prise, a toujours assez bien réussi dans les fièvres 
les plus opiniâtres , comme celles d’automne et les fièvres 
quartes. 

Ceux qui ne peuvent avaler des bols , ni prendre le quin¬ 
quina en poudre et en substance , peuvent le prendre en in¬ 
fusion et eu tisane. On emploie ordinairement le vin, ou 

II. 14 



626 Q U I N 

l’eau dislUlc'c des trois noix , celle de scorsonère , de cliico- 
rde , ou telle autre, selon les vues différentes ; ou met dans 
une pinte de liqueur une once de quinquina en poudre ■ on 
le laisse infuser dans un lieu chaud pendant dix ou douze 
heures au moins, eu remuant le vaisseau de tenips en temps ■ 
on eu donne ensuite au malade une prise de six onces ou en¬ 
viron J s’il peut avaler la poudre avec la liqueur , et la pren- 
elre toute Lrouilh^e, sou effet est plus prompt. Ou laisse qua¬ 
tre heures de distance , comme ou a dit ci-dessus , entre 
chaque prise ; ou donne de la nourriture proportionnée à 
l’appétit des malades j on leur fait prendre jusqu’à quatre et 
mime cinq prises de cette infusion , lorsque les accès de la 
fièvre sont longs , et ou en diminue le nombre lorsque la fiè¬ 
vre se relâche. 11 faut toujours continuer le quinquina en 
infusion ou en substance quelque temps après que la fièvre 
a manqué , et diminuer insensiblement la dose et le nombre 
des prises. On mêle avec succès cette écorce en poudre dans 
les infusions purgatives , à la même dose que le séné ; ou avec 
la scammonée , le mercure doux ( rnuriate mercuriel doux') , 
etc., en opial : avec cette précaution, qu’il faut toujours finir 
par le quinquina, et non par la purgation : c’est un fait d’ex¬ 
périence. 

Les personnes qui ont la poitrine délicate doivent s’abste¬ 
nir du quinquina J ou si l’on est obligé de leur en donner, 
il faut le faire eu tisane simplement, et y ajouter ou les ileurs 
de coquelicot avec la racine de scorsonère , ou quelque autre 
piaule béchique ou cordiale j on fait bouillir deux onces de 
quinquina en poudre grossière dans trois pintes d’eau , avec 
nne once de ratine de scorsonère ou de bardane ; lorsque la 
tisaue est réduite environ aux deux tiers , on y jette une 
poignée de fleurs de coquelicot ou de pas-d’âne , et un peu 
de réglisse j on retire le vaisseau du feu auprès duquel on le 
laisse infuser chaudement , sans bouillir davantage ; on en 
donne la même dose et la même quantité que de l’infusion 
ci-dessus. 

A l’égard des autres préparations de quinejuina , savoir la 
teinture faite avec l’esprit-de-viu ( alcohol ) , le sirop , l’ex¬ 
trait et le sel , elles n’ont pas le même effet que l’écorce em¬ 
ployée telle que la nature nous la présente j et ces sortes de 
préparations raffinées sont plus propres à faire gagner les 
apothicaires qu’à guérir les malades. Le quinquina n’est pas 
seulement un excellent remède contre les fièvres , c’est un 
bon stomachique et un absorbant très-propre à détruire les 
acides vicieux qui causent souvent tant de désordies dans les 




Q U 1 N 627 

premières voies. Quelques protieieiis le regardent comme un 
cordial propre à rétablir la fluidité des liqueurs. 

Le sel essentiel de quinquina de la Garaye est une pré¬ 
paration eilicace et facile U prendre , pour les enfans sur^tout 
a qui le sirop ne fait pas autant de bien ; on donne ce sel 
essentiel depuis six grains jusqu'i vingt-quatre, dans une 
cuillerée de liqueur appropriée , en bol ou en opiat. Le quin¬ 
quina réussit également bien infusé dans de l’eau - de - vie 
adoufie par quelque sirop j quatre onces de cette eau-de-vie 
j)rises à jeun , avant l’areès , eitpportent la lièvre. 

Qi’Intepeuii.le ( Quinquefoliwn inajus repens , Tourn, 
Potentilla repttms, Linn. 7 1 4). Plante qui a comme le fraisier 
plusieurs tiges menues,serpentantes, qui poussent de petites 
fleurs jaunes. Elle croît dans les champs dans les lieux sabloii- 
licuK, pierreux et proche des eaux. La quinlefeuille est tem¬ 
pérée , astringente , dessiccative et vulnéraire ; elle sert prin¬ 
cipalement aux affections catarreuscs , au ( rachenieiit de 
sang , ît la toux , la jaunisse , l’obstruction du foie et de la 
rate , pour arrêter toutes sortes de flux de ventre , des hé¬ 
morroïdes , et l’hériiorragie du nez. Choniel assure que là 
racine de celte plante est un des meilleurs remèdes pour les 
cours de ventre et la dyssciilerie , qui lui a souvent réussi 
lors même t|ue l’ipécacuanha lui avoit manqué, en la donnant 
en tisane, une once sur trois chopines d’eau réduites à envi¬ 
ron une pinte , et que cette tisane peut être ulHement em¬ 
ployée dans le crarhemcnl de sang et le flux immodéré des 
hémorroïdes et des mois. Cette plante convient à la pierre 
et i l’cxulcération des reins , selon Schroder , aux hernies et 
aux fièvres. Son suc guérit extérieurement l’iiiffaramation des 
yeux . et la décoction remédie à la putréfaction de la bouche, 
au relSrhemeiit des dents, et déterge les ulcères malins. 

La quinlefeuille passe pour fébrifuge. Un gros de sa ra¬ 
cine en poudre , pris dans un verre d’eau avant l’accès , gué¬ 
rit les fièvres intermittentes; ce remède est éprouvé. Le jus de 
la racine fraîchement cueillie est bon pour frotter les dartre*-. 

On prépare l’extrait des racines, qui est utile dans toutes 
sortes d’hémorragies , •’i la dose de deux gros au plus. La dé¬ 
coction de quiiilefenille fournit un très-bon gargarisme pour 
les maux de gorge et pour les ulcères de la bouche. Quelques 
auteurs prétendent que l’infusion des racines emporte la jau¬ 
nisse, débouche le foie , et soulage les phthisiques et les 

goutteux. 

Cette racine entre dans la composition de la thériaque , 
dans IVlectuaire de Jusliu , de Nicolas d’.41exandrie , et dans 
le martiaturn. jA.. 



R A I F 


R 

Racine sentant les roses ( Rhndia radiX, sive anacamseros 
radice rosarum spirante). Espèce d’orpin , selon Tournefort, 
qui croît sur les Alpes dans les lieux ombragés , et qui est 
cultivée dans les jardins des botanistes. On nous envoie sa 
racine sèche. 11 faut la choisir récente , bien nourrie et séchée 
h propos, de couleur obscure, luisante en dehors , blanche 
en dedans, assez odorante quand on la casse. Elle est résolu¬ 
tive anodine , propre pour apaiser les douleurs de tête, pul¬ 
vérisée grossièrement , humectée avec un peu de vinaigre 
rosat, appliquée sur le front et sur les tempes ; et selon d’au¬ 
tres, on la pile dans un mortier avec de l’eau de verveine et de 
Heur de pêcher , pour appliquer le tout sur la tête en forme 
de cataplasme avec un linge ployé double : si on appréhende 
l’érysipèle k la tête, à quoi l’humidité est contraire, on prend 
de la poudre de cette racine et de verveine , une once de 
chaque , pour saupoudrer la partie malade. 

Raifort cultivé {^Raphanus sativus, minor, oblongus , 
hortensis , Tourn. Raphaiius sativus , Liun. y'vS ). Plante 
qu’ou cultive dans les jardins potagers , et qu’on tire de terre , 
principalement au printemps , pendant qu’elle est tendre ’ 
succulente , facile k rompre et bonne à manger. On la con- 
iioît à Paris sous le nom de rave, mais mal à propos , car ce 
nom ne convient qu’à une espèce de gros navet rond , large 
et plat, appelé rapa ou rapum , dont on parlera cl-après. On 
ne se sert guère en médecine que de la racine et de la se¬ 
mence de raifort qui est chaud, dessiccatif, apéritif, abs- 
tersif, atténuant. Ou se sert de sa racine, principalement 

F our briser et faire sortir la pierre des reins, pour exciter 
urine , pour lever les obstructions du foie et de la rate j il 
est en outre excellent pour découper les matières gluantes et 
inucilagineuses , et son suc tiré par expression , donné à la 
quantité de trois ou quatre onces avec une demi-once de miel, 
le malin à jeun , trois ou quatre jours de suite , est bon dans 
les maladies des reins et de la vessie , causées par des glaires 
ou par du gravier. Ce même suc , mêlé avec un peu de sucre, 
est excellent pour nettoyer l’estomac et les poumons, cl pour 
guérir la toux et l’asthme qui proviennent de ces matières 
visqueuses. On applique la racine de raifort écrasée sur la 
plante des pieds pour les fièvres malignes et pour l’hydropi- 
sic. La seme^ice du raifort est aussi apériiive j mais si ou U 



RAIS 623 

prend seule inK'rieurcmeiit , elle cause des naus(<es. Quelques 
aateurs l’ont plac(fe parmi les vomitifs foibles. La dose est 
depuis une demi-drachme jusqu’il deux drachmes. 

Raifort sauvage ( Cochleariafolio cuAitoh jTourn.aiS. 
Cochlearia armoriaca , Linn. ). Plante que Toiiniefort a pla¬ 
cide entre les espèces de cochl(<aria. Sa racine est grosse et 
longue, rampante , blanche , d’un goût fort âcre et brûlant; 
elle croît dans les jardins dans les lieux humides. On se sert 
en médecine de sa racine , qui est apéritive , chaude et dessic¬ 
cative , incisive , atténuante , et a presque les mêmes vertus 
que la précédente, mais û un degréplus fort. Elle découpe le 
tartre mucilagineiix , guérit spécifiquement le scorbut, excite 
l’urine , chasse la pierre des reins. Son suc ou son infusion 
dans du vinaigre , bu tiède avec du miel , et de l’eau par des¬ 
sus , fait vomir. Cette racine pilée, ou sou suc tiré par expres¬ 
sion , étant appliqué, efface d’abord les contusions ; il faut 
l’ôter dès qu’il commence h piquer. TjC raifort sauvage passe 
pour un des premiers anti-scorbutiques qui agit en corrigeant 
et précipitant l’acide vicié du scorbut. On infuse la racine 
coupée par rouelles dans du vin , seule ou avec la berle, le 
cochlearia et le cresson d’eau. Ettmuller dit avoir connu un 
soldat qui a été guéri par cette infusion , comme aussi une 
femme hydropiq UC , ascitique et scorbutique avec l’enflure 
des pieds et la toux , guérie , après les remèdes généraux , 
par la raciue de raifort sauvage , infusée dans du vin avec du 
cresson d’eau , hachée et pilée dans un mortier sans autre 
liqueur ; la malade biivoit la colature qui purgeoit les eaux 
par haut et par bas , et continua pendant plusieurs jours. 

Raiponce Rapunculus escukntus, Tourn. Campanulla 
rapimculus, Linn. 252 ). Cette plante est commune d.ins la 
campagne. Sa racine est rafraîchissante, et Dodonée dit que 
la décoction en est utile dans le commencement des inflam¬ 
mations de la gorge. 

Raisin. Fojez Vigne, Vin , Vinaigre. 

Raisin de renard IJerba Paris, Tourn. Paris gua~ 
drifolia, Linn. 627 ). La racine et les fruits de cette plante 
sont en usage , et même les feuilles ; elle passe pour alexi- 
tère , céphalique , résolutive et anodine. On fait sécher toute 
la plante , on la met en poudre, et on en donne, à jeun pen¬ 
dant vingt-quatre jours , une demi-cuillerée ou environ un 
gros, Quelques auteurs assurent que ce remède soulage les 
maniaques, et guérit la colique. On fait un bon antidote 
avec l’herbe et les baies macérées dans du vinaigre , séchées 
et mises en poudre, donné îi la dose de deux gros daus un 



63 o RATA 

verre de vin. Selon Tragus , cette plante pildc, et appliquée 
eu cataplasme , adoucit l’inllaramation , et rt^sool la tumeur 
des bourses ; elle est aussi souveraine pour les panaris , et «on 
eau distillf'e gutd’il rinflammation des yeux. 

Ettinuler et Hoir.nann assurent que la poudre des baies de 
cette plante, ?i In dosed’nn scrupule ou d un dcmi-.(;ros, prise 
dans l’eau de tilleul ou quelque autre eau e(<pha)ique , estlrùs- 
bonne dans l’épilepsie. 

Caraérarius conseille l’application de toute la plante pilée 
sur les bubons et cliarbons peslilenticU; il.se servoit aussi 
de ses fruits pour calmer la douleur des liém^rroides et des 
crêtes du foiidemeiil. 

Rapohtic. Voyez Rhubarbe des 3Ioiiies. 

Ratafia ( ). Sorte de boisson ou de liqueur 

forte , composée avec de l’eau-de-vie, du sucre , et quelques 
fruits , comme cerises , groseilles , fleurs d’orauger , noyaux 
de pêches, d’abricots , baies de genièvre cl autres. 

Ratafia de baies de genièvre. On met infuser des baies de 
genièvre des plus grosses et des plus mûres dans de l’cau-de- 
vie , on y ajoute du sucre. Il est trèn-boii pour résister au 
mauvais air. 

ydiitre. Une chopinc de bonne eau-de-vie, quatre onces de 
baies de genièvre mûres , une demi-once de canelle en petits 
morceaux , douze clous de gérofle , cl quatre onces de sucre 
candi qu’on fait fondre dans quatre onces d’eau de rose ; les 
avant fait bouillir ensemble un bruill-m , mettre le (oui aii 
soleil dans une bouteille de verre double bien bouchée. 

Il est bon pour les indigestions cl douleurs d’estomac. La 
dose est d’une cuillerée ou deux à jeun. 

Ratafia des six graines. Une pinte de bonne eau - dé¬ 
vie, graines d’aneth , de carvi , de fenouil , de carotte, de co¬ 
riandre et d’anis , de chaque une demi-once ; il faut les bien 
«•pluclicr , les concasser d.aus le mortier, puis les inellrc avec 
I eau-de-vie dans nue bouteille de verre double bien bouebéc , 
l'our faire infuser au soleil pendant trois semaines on davan- 
‘age. On a soin de les remuer tous les jours trois ou quatre 
luis , et de ne pas remplir la bouteille pour l’agiter plus ûici- 
Jemeiit, et de peur que la chaleur du soleil ne la fasse casser. 
On peut aussi les faire infuser sans les mettre au soleil 
niais ou y enqdoie un mois ou six semaines ; après cette infu- 
.siiui , il faut passer la li<|ueur dans un blanchet, ou chausse 
’i hypocras qui n’ait point servi ; ajouter dans la colaiure une 
demi-livre de sucre candi fondu avec nu peu d eau eu cojisis- 




RAT 65 i 

aucc de sirop, et après le mettre dans la bouteille et bien la 
boucher. 

Il est très-bon pour l’estomac, l’indigestion , les vents 
et les coliques. On en peut prendre deux cuillerées après 
le repas , ou à jeun si l’on veut. 

Ratafia pour se préserver de la colique néphrétique. Bonne 
eau-de-vie , eau de fraise , eau de persil, de chaque une pinte • 
baies de genièvre broyées , une once et demie ; sucre en pou¬ 
dre , une demi-livre; mettre le tout dans une bouteille de 
verre double bien bouchée , l’exposer six ou sept heures au 
soleil , ou , h son défaut, dans un lieu chaud , puis passer 
le tout par une chausse, ou par le papier gris, et remettre la 
Cülature dans une bouteille bien bouchée. 

En prendre trois cuillerées le mat in à jeun , éfre ensuite trois 
■heures sans manger , et continuer toujours de trois jours l’un. 

Ratafia purgatif. Une once de jalap, une demi-once d’iris de 
rioreijce; cauelle en morceaux et clous de girolle , de chaque 
une drachme , et une pinte d’eau-de-vie; mettre infuser les 
quatre «Irogiies dans l’eau-de-vie pendant dix ou douze jours 
dans une bouteille de verre bien bouchée ; au bout de ce temps 
passer le tout par un linge, mettre une livre de sucre en pou¬ 
dre dans la col attire , et conserver la liqueur dans une bou¬ 
teille bien bouchée. 

Elle est bonne pour la bile, la pituite, le rhumatisme, en en 
prenant tous les mois. Pour l’hydropisie on en prend de qua¬ 
tre jours eu quatre jours. Pour les femmes qui enflent après 
leurs couches, quand il n’y auroit que deux jours qu’elles 
scroienl accouchées , ou en a vu des effets adinii’ablcs. Pour 
toutes sortes de fièvres , on la prend le lendemain de l’accès. 

Ea dose ordinaire est de deux onces pour les grandes per¬ 
sonnes , et à proportion pour les enfaiis. 

Rat et Souris (A/mj et S'orear). Deux animaux très-connus. 
Le rat ouvert vif et appliqué, tire du corps les épines, les poin¬ 
tes des flèches, le venin du scorpion et des autres piqûres veni¬ 
meuses. Les rats et les souris , réduits en cendres et bus 
dans du vin , empêchent d’uriner involontairement la nuit ; 
on les fait cuire pour les faire manger h ceux qui sont sujets 
h l’incontinence d’urine. Les éphémérides de Léipsic rappor¬ 
tent des guérisons d’incontinence d’urine, faites par la poudre 
de souris séchée au four, mêlée dans des œufs fricassés. Les 
têtes de souris , calcinées et mêlées avec du miel pour enduire 
les parties chauves , fout venir le poil. La fiente du rat lâche 
le veutie des petits enfans ; la prise est de trois , quatre , cinq 
ou six graius qu’on met dans leur bouillie. Ou l’emploie aussi 



63a RAVE 

enclystère et en suppositoire; on s’en sert encore eu liiiimcnt 
contt'c ralop(^cie. Celle fiente est apt^ritivc et propre pour la 
pierre , étant prise desséchée et réduite en poudre ; la dose 
est depuis un demi-scrupule jusqu’à une drachme, Elle em¬ 
porte les condylomes , les verrues , les inarisques et les autres 
excroissances de Vanus ; on la fait cuire dans du vin pour l’ap, 
pliquer. On s’en sert aussi pour la graielle, dissoute dans 

du vinaigre, et enduite ; étant pulvériséect délayée dans l’esprit 
de miel etdusucd’oignon,elle laitcroître et revenir les rlieveux. 

Rave ( Rapa saliva rotunda , Tourn. 23,8 ). Il y en a de 
deux espèces ; l’une appelée mâle, dont la racine est charnue , 
ronde , très-grosse; et l’autre appelée/micWe , qui dill'ère de 
la première en ce que sa racine est oblongue et grosse ; celle- 
ci est estimée plus délicate au goût que l’autre. L’une et l’au¬ 
tre tiennent beaucoup de la nature du navet, et on les prend 
indifl’éreinment l’un pour l’autre. Le suc et la décoction adou¬ 
cissent racrimonie de la bile, et l’âcreté de la trachée-artère. 
Cette décoction est bonne pour adoucir la toux et la voix rau¬ 
que , étant édulcorée avec du sucre, et bue le soir eu se cou¬ 
chant ; elle est des plus recommandées comme un remède fa¬ 
milier dans le mal hypocondriaque et contre les vents qui en 
dépendent. Elle est aussi spécifique , suivant Gabelchoverus , 
dans l’ardeur d’urine ou la dysurie , et dans la rétention d’u¬ 
rine. Craton avoit coutume d’ordonner la décoction de rave 
dans la toux , l’asthme et les autres affections des poumons 
qui dépendent de l’acrimonie de la lymphe, que la douceur 
tempérée des raves et des navets corrige facilement. Les 
raves , cuites sous la braise , appliquées derrière les oreilles 
sur les carotides , font révulsion , et apaisent efficacement 
la douleur des dents. La rave, cuite dans de l’eau simple , 
et appliqm'e en forme de cataplasme , guérit les engelures. 
Quelques-uns creusent une rave qu’ils remplissent d’huile 
rosat et de térébenthine , faisant cuire le tout pour en oindre 
les parties gelées. Le même remède convient aux fissures 
des parties gelées ; mais avant de les oindre , il faut les baigner 
dans de l’eau froide , et les exposer ensuite à la fumée de l’eau 
bouillante, /^oici un emplâtre éprouvé par Fcuiseca contre la 
gangrène des engelures. Piler dans un mortier une racine de 
rave et une de raifort, y ajouter une once de semence de 
moutarde, trois drachmes de girofles en poudre, et une suffi¬ 
sante quantité d’huile de lin et de vieille huile de noix ; mêler 
le tout cl l’appliquer. La semence de rave résiste aux venins „ 
et fait sortir la rougeole , prise depuis une demi-drachme jns,- 
qu’à une drachme, La rave a les vertus du navet. 



635 


R E N A 

Réglisse ( Glycjrrhiza, sive lifjuiritia ). Plante assez con¬ 
nue, principalement la racine j elle croît dans les pays chauds, 
dans les bois et dans les lieux sablonneux; on ne se sert en rn(!- 
decine que de sa racine qu’on apporte d’Espagne. On doit 
la choisir re'cente , moyennement grosse , bien nourrie , rou¬ 
geâtre en dehors, d’un beau jaune en dedans , d’un goût donx 
et agrdable. La reiglisse est tempi^rt'e entre le chaud et le froid , 
humide, pulmonique et uéphrdtique ; elle adoucit l’acrimonie 
des humeurs, humecte la poitrine et les poumons , facilite 
l’expectoration ; elle désaltère. Son usage est dans la toux , 
1 enrouement, l’érosion de la vessie , et l’acrimonie de l’urine ; 
on s’en sert en poudre, eu infusion et en décoction. Le suc 
de réglisse épaissi a coutume d’étre ordonné dans les affec¬ 
tions de la gorge, de la langue et du larynx ; on le lient dans 
la bouche pour le laisser foudre insensiblement, pour mieux 
corriger l’acrimonie de la lymphe. 

Lorsque cette racine est bien fraîche, il suffit de l’infuser 
à froid dans les tisanes , ou même dans l’eau simple ; elle con¬ 
vient dans les maladies des reins et de la vessie, dans la pleu¬ 
résie et le crachement de sang. Les sucs de réglisse , noir ou 
blanc , sont employés familièrement dans les rhumes et dans 
la toux opiniâtre; ce sont des extraits faits par l’évaporation 
d’une forte décoction de réglisse , à laquelle on ajoute des 
gommes adragant et arabique , du sucre, de l’amidon , et quel¬ 
quefois de l’iris et de l’ainbre gris. 

La réglisse entre dans un grand nombre de compositions 
en pharmacie, entre autres dans la thériaque , dans les pilules 
de rhubarbe de Mésué , dans les poudres des trois santaux , 
dans celle diatragacanl froide et celle diarrhodon , dans les 
trochisques de .Gordon, etc. 

Reine des prés ( Uhnaria, Tourn. Sptraea ulmaria^ 
I-inn. 702 y Cette plante vivace croît dans les prairies un peu 
humides. Sa racine et ses feuilles sont en usage. L’eau distil- 
lée de cette plante est sudorifique et cordiale ; la dose est la 
même que celle du chardon-béni. La décoction de la racine 
est estimée dans les fièvres malignes. Cette plante est aussi 
vulnéraire et détersive ; on l’emploie comme celle de scorso¬ 
nère , â laquelle plusieurs personnes la préfèrent. L extrait 
de celle racine, pris à un gros, est sudorifique \ mais il faut en 
prendre matin et soir , deux ou trois jours de suite, et ajou¬ 
ter à la prise du soir un demi-grain de laudanum. 

Renard ( F'ulpes ). La graisse de renard est émolliente, 
résolutive, fortifiante ; enduite, elle sert contre les coiivul- 
«ious , les rétractions des membres , le tremblement, la para- 



G5t R E N O 

lysie et les autres affections des nerfs , la douleur d’oreillcs , 
les plaies de la tête, et la ( hauveté ou alop<*cie. L’huile de rel 
nard, par la décoction de l’aniiiial dans de l’huile d olive , a le 
tn^me usage. Le poumon consolide et déterge ; étant dcsséchd 
cl brûl(' , il est estiiué contre les vices du poumon , sur-tout 
contre les plaies et les ulcères. Lltmullcr dit qu’un homme 
qui avoil les poumons perces d’une grosse balle de mousquet , 
crachant le sang et des morceaux de poumon , fut guéri avec 
le poumon frais d’un renard qu’on ht cuire légèrement dans 
une eau appropriée au crachement de sang j ou le hacha , et 
on V ajouta de la conserve de racine de grande consoude , de 
ses Ueurs , de l’amidon , et spécialement de la sarcocolle dé¬ 
purée , lavée et nourrie dans du lait de femme. Le lolt de 
poumon de renard est recommandé contre l’asthme et la toux ; 
et la chair de renard , rôtie ou bouillie, est utile à la phthisie. 
Le foie , comme le poumon , convient aux maladies du fo;e 
et de la rate. liel enduit efface l’ongle des yeux. La rate 
appliijuéc remédie à la tumeur et à l.a dureté de la rate. I.e 
sang de renard , desséché , pilé et enduit sur la r<'gioii de la 
vessie, et bu dans du vin , brise le calcul arrêté dans le canal ; 
il remédie au calcul des reins et de la vessie; bu tout chaud 
jusqu’.*i un verre , et appliqué sur rahdomeii , les aînés , la 
région du pubis et des reins, il fait le luêine effet. Le renard 
entier calciné, ou sa chair seuleuicul, est recommandé contre 
les vices de la poitrine. 

Remoncule , ou Bacinet, ou Grenouillctte ( Banunculus 
palustris , apii folio levis , Touni. Ranunculus sceleratus j 
Liim. 779 ). Plante dont il y a un grand nombre d’espèces j 
les unes cultivées à cause de la beauté de leurs Heurs , les au¬ 
tres sauvages , naissent dans les bois , dans les champs , dans 
les pr(‘s , dans les marais , sur les montagnes , sur les rochers. 
On ne doit jamais se servir intérieurement de ces plantes qui 
sont très-âcres et très-caustiques. 

Il n’y a que la renoncule des prés , ou le haciiiet rampant 
et velu ( ranunculus pratmsis repens , lâuu. 779 ), qu'ou em¬ 
ploie utilement eu fomentation sur les hémorroïdes. Les an¬ 
tres peuvent servir pour faire des cautères et des vésicatoires j 
mais celte pratique est dangereuse, parce qu’elle peut attirer 

gangrène. 11 ii’y a guère que les charlatans qui s’eu servoni 
qui les appliquent sur les articulations des parties où la 
goutte se fait sentir , ou sur les cors des pieds, après les .avoir 
amoilis dans l’eau chaude et coupés jusqu au vif. 

Il est moins dangereux d’employer ces remèdes violens pour 
Ja leigiic, les écrouelles, la gale et les vieux ulcères, dan* 



R II U B 635 

lesquels ils sont fort utiles. Chomel a vu de bons effets tic la 
reuoiirule des bois ( ranunculus nemoroms ) , appliquée sur 
la tête des eiifans teigneux ■ les feuilles et les fleurs, ëcrasdes 
sans autre pn'paratiou, se mettent en eataplasme sur la partie 
afiligde qu’elles guérissent en peu de temps ; on les renouvelle 
deux fois par jour. 

C’est la renoncule bulbeuse (roni/ncu/w , Linn. 

772 ) , qu’on pile et qu’on met sur les poignets, avec du sel 
et du vinaigre, en t'picarpe pour la lièvre. Ce remède est 
assez bon j il eidève quelquefois la peau comme si le feu y 
avoit passé , et il attire alors une lluxion érysipélateuse plus 
douloureuse que la fièvre qu’on veut guérir. Il est excellent 
pour rappeler la goutte aux pieds , lorsqu’elle est vague et 
qu’elle menace la poitrine. 

R E N O U É E , ou Traînasse , ou Heruiole ( Poljgonum ). 
Plante qui pousse plusieurs petites tiges déliées , rampantes 
et couchées à terre , d’où elle a pris le nom de traînasse ; il 
y en a de plusieurs espèces. Elle croît dans les lieux incultes 
et arides , et le long des chemins. La renouée est astringente , 
délersive , rafraîchissante , dessiccalive et vulnéraire. Sou 
usage interne est d’arrêter toutes sortes de üux , savoir : la 
diarrhée , la dyssenterie , les pertes de sang des femmes , le 
vomissement, l’hémorragie du nez. Elle est appelée saiiguî- 
naria, parce qu’elle arrête le sang de toutes les parties aussi¬ 
tôt qu’elle est appliquée dessus , après avoir été pilée. Prise 
intérieurement , elle guérit spécialement les hernies. Fallope 
en a guéri un grand nombre avec la grande renouée. On a 
guéri, dit Ettinuller , une hémorragie du nez rebelle aux plus 
forts remèdes, en appliquant sous les aisselles , de la reuuuée 
bouillie dans de l’eau. I.e suc de renouée , bu dans du gros 
vin , est éprouvé contre le vomissement de sang , et les pertes 
de sang des femmes. 

Schroder assure qu’elle est employée utilement, pilée et 
appliquée extérieurement, dans les ulcères et iulluiumations 
des yeux , et même dans toutes sortes de plaies. La renouée 
entre dans le sirop de consoude de bernel, et dans le mondi- 
Ccatif d’achc. 

IIhiibar'!e des boutiques ( Rhabarbarum officinariiin , 
Touru. Rheiiin rhabarbarum , Linn. )■ Grosse racine spon¬ 
gieuse , jaune , que l’on apporte sèche de Perse et de la Chine 
où elle croît abondamment. Il faut choisir la plus nouvelle , 
jaune au dehors , au dedans semée de veines rouges , ù peii 
près comme la noix muscade j elle doit être d’uue odeur aro¬ 
matique et assez agréable. Lorsqu’elle est infusée dans l’eau, 



Il 


636 R II U B 

elle lui communique pioinptemeiil une couleur safran^e. 
Quand elle est bien choisie , la meilleure préparation est de 
la prendre en substance ou eu poudre dans quelques cuille¬ 
rées de bouillon , ou de la mâcher simplement, son amertume 
étant supportable ; la dose est depuis quinze ou vingt grains 
jusqu’à un demi-gros ; mais en inius.on dans 1 eau , ou l’or¬ 
donne ordinairement â un gros. Les propriétés de la rhubarbe 
sont en très-grand nombre ; ses vertus les mieux autorisées 
lar l’expérience sont de purger avec douceur les humeurs 
mlieiises , de rétablir le ressort des libres intestinales , lors¬ 
qu’elles ont été trop relâchées par des flux de ventre et des 
lienteries , de fortifier l’estomae, de faciliter la digestion, de 
détruire les matières vermineuses , et de tuer les vers auxquels 
les enfans sont sujets j on leur doiiuc avec succès pendant 

Q uelques jours , pour boisson ordinaire , une légère infusion 
’un gros de rhubarbe et un peu de réglisse dans une pinte 
d’eau. L’infusion de deux gros de rhubarbe coupée par mor¬ 
ceaux , et mise dans un linge , dans une chopiiie d’eau de chi¬ 
corée sauvage , et prise ensuite .â la dose de quatre onces , 
•après avoir presse le nouet, est un assez bon reinèdapour les 
fièvres longues et opiniâtres ; il faut en continuer l’usage pen¬ 
dant huit ou quinze jours , et laisser seulement infuser la 
rliuharbe pendant la nuit. 

L’usage de cette racine ne convient pas dans l’ardeur d’uri¬ 
ne , ni dans les maladies où il y a disposition inflammatoire 
dans le bas-vèntre. L’expérience a prouvé que la rhubarbe 
réussit dans les cours de ventre , quand elle est bien choisie , 
sans qu’il soit nécessaire de la faire rôtir. La manière la plus 
ordinaire de l’employer est d’en ordouncr la préparation 
qu’on appelle catholicon double de rhubarbe, â une once , 
délayée dans un verre d’eau de plantain. Elle réussit mieux 
quand on la délaye dans l’infusion d’un gros de myrobolaus 
citrins. La préparation suivante est un excellent stomachi¬ 
que : Faire bouillir dans trois pintes d’eau , après les avoir 
enveloppés dans un nouet, et réduit à deux pintes sur un feu 
doux, de la rhubarbe et des trois santaux en poudre , de cha¬ 
cun deux gros J râpure d’ivoire et de corne de cerf, de chaque 
un gros et demi j en prendre un poisson ou quatre onces le 
matin h jeun, et manger deux heures après. 

La rhubarbe ne convient pas h tous les eiifaus , mais seule¬ 
ment à ceux qui sont pâles , sujets au dévoiement , et qu’il 
faut purger en fortifiant j dans tous les autres cas , elle leur 
fait plus de mal que de bien. 

On prépare des pilules de rhubarbe dont la dose est depuis 


P I Z 637 

un demi-gros jusqu’à un gros. Son extrait fait avec de l’eau 
de pluie, se donne à un demi-gros, aussi bien que les trocliis- 
qucs de rhubarbe de du Renou. Cette racine entre dans le 
catholicon simple et dans le double , dans la confection ha- 
meck , dans l’ëlectuaire de psyllio , dans l’extrait béni de 
Schroder , dans l’extrait panchymagogue de Crollius et 
d’Harthmann , dans l’extrait catholique de Semiert, dans les 
pilules panchymagogues de Quercétan, le sirop magistral, etc. 

Rhubarbe des moines, ou Rhapontic {^Rhabarborain 
fortè Dioscoridis et antiquorwn , Tourn. 8g. Rlieuin rliapon- 
ticum , Linn. ). Espèce de lapathum etranger qui vient aisé¬ 
ment dans les jardins. On substitue sa racine à celle de la rhu¬ 
barbe de la Chine, en doublant la dose. On doit la choisir 
récente, légère, la plus haute en couleur, bien conditionnée 
en dedans, non cariée , d’un goût un peu amer, visqueux et 
astringent. Elle ne purge point, mais elle est très-bonne 
pour arrêter le cours de ventre, et pour fortifier l’estomac. 
roici ce qu’en dit du Bé : Le cours de ventre étant le plus 
souvent un bon effet de la nature, on ne doit pas se hâter de 
l’arrêter, mais seulement lorsqu’après avoir continué trop 
long-temps, le malade en est afl'oibli , on lui donnera une 
infusion de deux gros de la rhubarbe domestique, faite dans 
un verre de décoction de plantain qu’on peut fortifier d’une 
douzaine de roses pâles , si c’étoit la saison j après quoi, si le 
cours de ventre ne s’arrêtoit pas, on pourroit sécher la rhu¬ 
barbe infusée, la mettre en poudre, et la faire prendre dans 
du vin ou dans la décoction de plantain. Si on ri’a pas la rhu¬ 
barbe domestique, on pourra lui substituer la racine de 
l’herbe nommée lapathum acutum , ou la patience , la faire 
sécher, la réduire en poudre et s’eu servir , à la dose d’un 
demi-gros jusqu’à un gros. 

Cette plante entre dans la thériaque d’Andromaque, dans la 
poudre diaprassii de Nicolas , dans celle des trois santaux du 
même, dans les trochisques de laque, dans le diacurcuina de 
Mésué , et dans Vaurea alexandrina. 

Cette racine a les mêmes vertus que celle de la patience sau¬ 
vage J elle est apéritive et stomacale. 

Ricin. Voyez. Palme de Christ. 

Riz {Oriza). Plante cultivée dans les lieux humides et maré¬ 
cageux , en Italie et eu Espagne. Ses graines doivent être 
choisies nouvelles, nettes, bien nourries,dures,blanches. Le 
riz est restaurant, adoucissant , il épaissit et agglutine les 
humeurs , il modère les cours de ventre , il purifie le sang. 
C’est une nourriture très-utile aux personnes épuisées par 



638 R 0 B 

des h(<morrag!es , aux femmes qui ont soulfert des pertes dg 
sang excessives , aux pulmouiqucs , aux hectiques • il adoucit 
râcrelt* du sang, il l’rpaissit elle tempère. Ou en l'ail bouillir 
une cuillerée dans une pinte d'eau pendant un quart-d’heure 
on la coule ensuite, et on y ajoute très-peu de sucre pe ur là 
boisson des malades. On peut faire de la gelée , de la crème 
de la bouillie et de très-bon pain avec sa farine. ’ 

IloB {Succus decoctus et defecalus). Nom qu’on donne aux 
sucs des fruits dépurés et cuits jusqu’à consomption des deux 
tiers de leur liuinidité. On en fait de coings , de mûres , de 
Laies de sureau , de réglisse, etc. 

Rob de baies de sureau. Il faut prendre les baies de sureau 
bleu mûres et nettoyées de leurs petites queues, les exprimer 
par une forte toile pour en tirer le suc , le laisser reposer 
pendant trois jours , le séparer de ses fèces , et le faire bouil¬ 
lir à petit feu dans un vaisseau de terre vernissé, jusqu’il ce 
qu’il soit diminué des deux tiers , ou qu’il ait une véritable 
consistance de rob ; on le laisse refroidir, on en sépare l’écume. 
Pour le rendre plus agréable et en état d’être conservé plus 
long-temps , on y ajoute , en le cuisant , le tiers ou le quart 
de son poids de bon sucre ou de miel écunié. 

Pris le malin à jeun à la dose d’une demi-cuillerée à une 
cuillerée , il est estimé pour la guérison des maladies du cer¬ 
veau , et principalement de l’épilepsie et de la paralysie • il 
est aussi spécilique contre la dyssenterie , et pour ceux oui 
vomissent après le repas , aussi bien qu’aux asthmatiques On 
peut le prendre seul à la cuiller, loin des repas, ou le mêler 
dans les potions, ou dans diverses mixtures liquides ou épaisses. 

Rob de coings appeh; sirop de l’empereur Ferdinand. Peler 
et râper jusqu’au cœur une centaine de fruits de coings 
mûrs, cueillis quelques jours auparavant, jeter les pierres • 
mettre reposer deux ou trois jours ce qui aura été râpé, puis 
l’exprimer dans une forte toile neuve , lentement au commen¬ 
cement , mais fortement à la lin , et par ce moyen on aura un 
suc assez clair qu’on battra avec cinq blancs d’œufs pour le 
clarifier , puis on le met dans un chauderon sur le feu, pour 
Je faire bouillir à gros bouillons jusqu’à ce qu’il soit clarifié • 
ensuite on le coule sans le presser, et on met la colature dans 
une bassine sur un petit feu, pour bouillir peu, le laissant 
ainsi consommer jusqu’à la consistance de sirop qu’on garde 
dans un pot bien bouché. Il ne se conserve bon qu’un an. 

Ce rob renferme les principales vertus qu’on attribue à la 
chair de coings. On en prend deux cuillerées le matin , deux 
heures avant de manger, et on se promène après lorsqu’on le 



R O B 6 

peut. 11 est Irès-recommandd pour fortifier l’estomac, pour eu 
arrêter les dêvoieniens , et ceux des intestins ; il excite l’ap- 
pdtit, et il aide à cuire les alimens. On l’emploie heureuse- 
ment dans les diarrhées, dyssenteries, lienteries, choiera 
morlus, et les hémorragies internes. Il est bon contre touie.s 
sortes de poisons, contre les maux de cœur, les vertiges, 
1 hydropisie et la phthisie. Il est propre contre les fièvres mali¬ 
gnes; m.ais lorsque l’on en prend pour le poison, pour la fièvre 
maligne, ou la pleurésie, on en prend quatre ou cinq, et 
même six cuillerées, en cette quantité il fait suer beaucoup. 
Quant aux autres incommodités, il suffit d’en prendre deux 
cuillerées, et continuer selon le bien qu’on eu ressentira; on 
peut le quitter et le reprendre quand on veut. 

Rob de mûres composé. Prendre des mûres , tant domesti¬ 
ques que sauvages, cueillies avant leur parfaite maturité, les 

f )iler dans un mortier de marbre ; on en tire le suc qu’on 
aisse dépurer un jour ou deux au soleil, puis on le passe par 
un blanchet, on en fait cuire de chacun une livre *et demie 
avec une livre et demie de miel , trois onces de sapa , et une 
once de verjus, jusqu’à consistance de miel , puis on y mêle 
myrrhe et safran en poudre subtile , de chaque une drachme 
et demie. 

11 est propre pour déterger les llegmes de la poitrine , pour 
faciliter la respiration. La dose est depuis une drachme jusqu’à 
une demi-once. 

Rob de mûres simple. Après avoir tiré le suc des mûres, 
ou domestiques ou sauvages , cueillies avant leur parfaite 
maturité, et l’avoir dépuré, comme il vient d’être dit, on eu 
mêle deux parties avec une partie de miel dans un plat de 
terre vernissé; on les fait évaporer par un feu médiocre jus¬ 
qu’à consistance de miel. 

Il est bon pour les inflammations de la gorge, pour les 
aphthes qui viennent au palais et à la langue. (>uelques-uns 
retranchent le miel de ce rob , mais il est moins agréable. 

R ou de noix de Galien. Cueillir au mois de juillet cl 
d’août une bon ne quantité d’écorces de noix vertes , les piler 
dans un mortier , et en tirer le suc; on le dépure en lui fai¬ 
sant prendre un bouillon , et le passant par un linge ; on mêle 
deux parties de ce suc de noix avec une p.artie de miel écumé, 
on les fait cuire par un feu médiocre dans une terrine vernis¬ 
sée jusqu’à consistance de miel. 

l’h l’on ne peut pas tirer aisément le suc. des écorces de 
noix vertes pilées, on les humecte avec de l’ea*dislillée de noix 
vertes , ou avec une forte décoction d’autres écorces de noix. 



64o 


R O M A 


Il est propre pour fortifier l’estomac , pour faire suer , pour 
résister au venin. La dose est depuis une draclime jusqu’à uuc 
demi-once. , 

Rob de véronique. Tirer le suc de véronique a la manière 
ordinaire , le dépurer eu le faisant légèrement bouillir , et le 
passant par un bianchet, eu mêler deux parties avec une par¬ 
tie de miel ou de sucre dans une terrine vernissée , et l’on eu 
fait consumer l’humidité par un feu médiocre jusqu’à consis¬ 
tance de miel. . , v i 

Ce rob est propre pour 1 es ulcères du poumon, pour 1 asthme, 
pour faire uriner , pour purifier le sang. La dose est depuis 
trois dr.achraes jusqu’à une once. 

Rocxmbole. Vojez Ail. 

Romarin ( Rosinarinus hortensis, angustiore folio, Tourn. 
Rosmannus officinalis, Liim. 5ô). Arbrisseau ligneux , odo¬ 
rant et aromatique, qu’on cultive dans les jardins, et qui 
conserve ses feuilles pendant l’hiver ; il naît sans culture et 
abondamment dans les pays chauds et secs. Ou se sert souvent 
en médecine des feuilles et des fleurs de romarin , mais on 
doit préférer celles qui naissent dans les pays chauds , parce 
que la chaleur du climat les rend plus spiritueuses et meil- 
leures. Le romarin est chaud et dessiccalif , incisif, d’une sa¬ 
veur mêlée d’âcre et d’amer, astringent, et un des principaux 
céphaliques et utérin. Son principal usage est dans l’apoplexie 
et l’épilepsie , le vertige, la paralysie , le carus , et les autres 
affections de la tête et du genre nerveux. Il éclaircit la vue 
corrige la puanteur de l’haleine, lève les obstructions du foie 
et de la rate, il fortifie le cœur. Sa décoction est spécifique 
contre la paralysie, elle excite la sueur. Quelques-uns font 
celte décoction de trois simples , savoir de mélisse , de menthe 
et de romarin. Les remèdes tirés du romarin sont encore 
propres à fortifier le fœtus, et à prévenir l’avortement. Ou 
se sert extérieurement du romarin pour fortifier les jointures 
et les nerfs, pour résister à la gangrène , pour résoudre les 
humeurs froides. 

Le vin aromatique dont on se sert si utilement en fomen¬ 
tation, pour dissiper l’enflure qui survient aux plaies , est fait 
avec les feuilles de romarin , de thym, de sauge, etc. L'eau 
ou les feuilles et les fleurs de romarin ont macéré pendant la 
nuit, est bonne pour la jaunisse et les fleurs blanches, pour 
le relâchement de la matrice, en injection j et prise intérieure- 
iiicnt, elle fortifie la mémoire et la vue. 

D’après EttuMillcr, les feuilles prises eu infusion , comme 
du thé ou autrement, pendant long-temps , sont utiles pour 

les 



RO QU 641 

les écrouelles. Borel prétend que les feuilles ou les fleurs 
cuites dans du vin , étant passées , y joindre un peu do miel , 
et les prendre en boisson en se mettant au lit , sont un 
excellent remède pour les asthmatiques. Ou a donné avec 
succès dans les fièvres tierces quatre h cinq gouttes d’essence 
de romarin dans une liqueur convenable. 

On fait avec les feuilles le miel appelé anlhosat, qui se 
donne à une once ou deux dans les vapeurs et dans la colique 
venteuse. Les fleurs de romarin entrent dans le sirop de siœ- 
chas, dans l’opiat de Salomon et dans l’orviétan ; l’huile es¬ 
sentielle est employée dans le baume apoplectique. 

Ronce ( Rubus vulgarisfructu nigro , Tourn. Ruhusfruc- 
ticosus, Linn. 707 ). Arbrisseau dont le branches sont 
toutes garnies d’épines , et qui porte un fruit nommé mûres 
sauvages ou de renard , ressemblant à celui du mûrier j mais 
beaucoup plus petit ; il croît dans les haies, dans les buissons , 
dans les vignobles, le long des chemins. Les feuilles et les 
fruits de la ronce, avant leur maturité , sont rafraîclnssans , 
dessiccatifs et astringens. Le fruit mûr est tempéré et moins 
astringent. On se sert des feuilles pour les gargarismes dans 
les inflammations de la gorge. 

Suivant Dioscoride , la décoction des branches et des 
feuilles arrête les cours de ventre et les fleurs blanches j elle 
nettoie les ulcères des gencives et de la bouche , en garga¬ 
risme , surtout lorsqu’on y ajoute quelques gouttes d’esprit 
de vitriol ( acide sulfurique étendu d’eau ). Le sirop des 
fruits de ronce est utile , et on s’en sert avec succès pour les 
maux de gorge, sans vitriol. Les feuilles pilées et appliquées 
sur les dartres , sur les vieilles plaies et sur les ulcères des 
jambes , les guérissent en peu de ttmips. Galien employoit 
la fleur et le fruit pour le crachement de sang, et la racine 
pour la gravelle. Néedham faisoit grand cas du sirop des 
fruits de ronce pour l’ardeur d’urine. 

On en fait un sirop qui est plus détersif et astringent , 
lorsqu’on n’a pas attendu la parfaite maturité de ces fruits, 
et qu’on les a cueillis encore rouges. Le suc des mûres sau¬ 
vages entre dans la composition du diamorum composé de 
Nicolas. Ces fruits , bien mûrs et bien noirs , sont ralraîchis- 
sans et apaisent la soif ; on les peut substituer aux mures do¬ 
mestiques. Les sommités des ronces entrent dans l’onguent 
populeum. 

Roquette ( Eruca ). Plante dont il y a deux espèces prin¬ 
cipales , l’une cultivée ( eruca latfolia alba , Tourn. 227. 
hrassica eruca , Lian. ) t l’autre sauvage ( erucago sege~ 

II- i5 



64 » ROSI 

tum , Tourn. 252 , bunias erucago , Linn. ). La première a les 
feuille» plus grandes que celles de la sauvage; ou la cultive 
dans les jardins potagers, où on la sème tous les ans pour la 
manger en salade ; niais comme elle est extrêineineiit chaude , 
Ùn la mêle avec la laitue , alin qu’elle la tempère. La semence 
de roquette a un sel Stere volatil qui lui donne lepremicr rang 
parmi les semences aiiti-seorbutiques qui peuvent outrer en 
hiver dans les mêdicamens propres au scorbut, à la place des 
feuilles qui manquent dans celte saison. 

La décoction de leurs leuilles est bonne dans le scorbut ; 
elle pousse les urines et les mois, elle emporte les obstruc¬ 
tions des viscères et soulage les hydropiques. Sa semence est 
aussi d’usage , et eulre dans quelques compositions de phar¬ 
macie , entre autres dans l’électuaire de satjrio , et dans celui 
qu’on appelle electuarium magnaniinitalis. Cette graine est 
fort âcre, et .se substitue à celle de la moutarde, soit pour 
les remèdes qui font cracher, soit pour les assaisunnemens. 
Cette semence est meilleure que les feuilles pour les scorbuti¬ 
ques; on en donne jusqu’à un gros, concassée et infusée dansua 
verre d’eau dislilléedeeochléaria,ou quelqu’autre convenable. 

Mathiolc recommande la décoction de la roquette pour la 
toux opiniâtre des enfans , la graine passe pour être propre 
à faire mourir les vers. Ou pri'tend que l’usage de cette 
plante garantit les vieillards des affections soporeuses , et 
qu’elle soulage dans la paralysie. Quelques auteurs font cas 
de cette plante en épicarpe pour les fièvres intermittentes. 

Roseau, ojez Calamus verus. 

Rosée du souEti., ou Herbe de la rosée, ou Herbe aux 
goutteux ( ros soUs ,Tourn. 127. Drosera roiundifolia , 
Linn. 402 ). Cette plante aiin lelle naît dans les lieux sauvages , 
humides , marécageux, le plus souvent parmi une mousse 
aquatique , d’un blanc rougeâtre. Toute cette plante est eu 
usage pour l’asthiiie , la toux invétérée et l’ulcère du pou¬ 
mon; on l’ordoiine en infusion jusqu’à deux gros , et à un 
gros en poudre. On en fait un sirop fort estimé pour les mêmes 
usages, qu’on ordonne à une once. 

Rosier ( Rosa j. Arbrisseau dont la fleur est appelée rose 
( rosa ) aussi bien que la plante qui la porte. Cet arbrisseau 
est franc ou s.auvage ( vojez Eglantier ) ; il n’est question ici 
que de la rose fraiirhe qu’on cultive dans les jardins. 11 y eu 
a beaucoup d’espèces diflérentes ; celles qu on emploie dans 
la médecine sont les roses pâles, appelées en latin rosae pal- 
lidae, siye incaniatae; les roses niuscales appch'es en latin rosof 
muscatOB et damascenœ} les roses blanchesconimunes , appe- 



ROSI 645 

it'es en latin rosae sativae albae , Linn. yo5 , et les rose» 
rouges ou de Provins , appek^es en latin rosaegallicae rubrae , 
Linn. 704. 

Les roses pâles qu’on doit choisir les plus simples et les 
moins garnies de feuilles , sont purgatives ; elles altdiment 
et délaient la pituite du cerveau j elles purifient le sang • elles 
purgent principalement l’humeur bilieuse et les S(<rosite's; elles 
sont plus purgatives quand elles ont <lté cueillies le matin 
avec la rosée. 

On emploie ordinairement les fleurs de cette espèce de rose 
pour faii-e l’eau des neuf infusions , qu'on ordonne k deux 
onces dans les potions purgatives. L’eau rose distillée se fait 
aussi avec les fleurs de celle espèce , ou avec les roses blan¬ 
ches simples. Elle est propre pour les maladies des yeuxj 
ou la mêle avec celle de planiain dans les collyres , pour l’in- 
flammalioii de ces parties. Dans les cours de ventre simples 
et la diarrhée , on prescrit avec succès des bouillies avec deux 
onces d’eau de rose et un jaune d’œuf, sur un demi-setier 
de lait- E J en a qui préfèrent les calices des fleurs aux fleura 
mêmes pt)ur faire l’eau rose. Le sirop de roses pâles se pré¬ 
pare avec leur suc épuré, et parties égales de sucre • on l’or¬ 
donne à une once dans les fluxions du cerveau. Ou se sert 
particulièrement de celui qui est composé, dans lequel en¬ 
trent le séné , l’agaric et quelquefois la rhubarbe ; on donne 
souvent ce dernier seul à une once et demie. On fait aussi 
avec le suc de roses un électuaire qui est estimé, déns lequel 
entre la scammonée, et dont la dose est d’une demi-ofu'ce. C’est 
avec cette espèce de rose qu’on faille miel rosat, l’onguent 
rosat , et l’huile rosat. 

Constantin les croit aussi purgatives que les roses pâles. 

Les dames de Provence prennent dans les vapeurs une po¬ 
tion faite avec trois onces d’eau rose et autant d’eau de fleurs 
d’oranger , échauffées sur un feu doux, pour y faire fondre 
un morceau de sucre, 

La conserve de la rose de Provins , mêlée avec la vieille 
thériaque en assez grande dose pour en faire un cataplasme 
et l’appliquer sur l’estomac, apaise le vomissement causé par 
une indigestion. 

Les roses muscates sont de petites roses simples blanches 
qui n’éclosent ordinairement qu’en automne ; elles ont une 
odeur musquée très-douce et fort agréable. Les meilleures 
et les plus purgatives sont celles qui croissent dans les pays 
chauds. Trois ou quatre de ces roses muscates, prises en con¬ 
serve ou en infusion , purgeât vigoureusement, et quelque- 


j5.. 



644 ROSS 

fois jusqu’au sang. Celles de Paris ne purgent pas si fort ? 
mais elles sont plus purgatives que les roses pâles. On en fait 
infuser une ou deux, piiicdes dans un bouillon de veau , pour 
•e purger , ou bien on mêle dans potage une drachme de 
ces roses sèches et réduites en poudre. 

Les roses blanches communes sont grandes , belles , odo¬ 
rantes, un peu laxatives et dètersives ; mais on ne les emploie 
que dans les distillations. Quelques auteurs préfèrent les 
roses blanches pour en tirer l’eau par la distillation, pour les 
maladies des yeux. Ettmuller les approuve contre les Heurs 

blanches. , • ru ■ 

Les roses rouges ou de Provins ont une belle couleur rouge 
foncée et veloutée j mais peu d’odeur j on les cueille en bou¬ 
tons lorsqu’elles sont prêtes à s’épanouir, afin de conserver 
mieux leur couleur et leur vertu. Celles qui croissent aux 
environs de Provins sont les plus belles et les plus estimées. 
Les roses rouges sont employées pour la conserve de roses j 
on en fait aussi sécher au soleil une grande quantité pour les 
garder , parce qu’elles entrent dans beaucoup de compositions. 
Elles diiivcnt être choisies récentes , hautes eu couleur, 
d’un rouge brun velouté , bien séchées , ayant assez d’odeur. 
Il faut avoir soin de les tenir enfermées et pressées dans des 
boîtes dans un lieu sec, afin qu’elles conservent leur couleur , 
leur odeur et leur vertu. Prises intérieurement , elles sont 
astringentes , détersives , propres pour fortifier l’estomac 
pour arrêter le voniissetnent, les cours de ventre, les hémor¬ 
ragies. On les emploie aussi extérieurement pour les contu¬ 
sions îi la tête et ailleurs , après des coups et des chûtes, pour 
les dislocations , pour les entorses des pieds ou des mains , 
pour les meurtrissures, pour fortifier les jointures et les nerf s. 
Ou les applique en fomentation, bouillies dans du gros vin , 
ou bien on les mêle dans des cérats, dans des onguents, dan» 
des emplâtres , réduites en poudre. Ou doit observer de cueil¬ 
lir toutes les rose» le matin avant que le soleil ait passé des¬ 
sus, parce qu’alors leurs substances essentielles sont comme 
concentrées par la fraîcheur de la nuit. 

IlossOLis purgatif. Mettre dans une bassine deux drachmes 
de scainnioiiée, huit onces de sucre candi, une chopine de. 
bonne eau-de-vie, y mettre le feu , et remuer toujours jusqu’il 
ce qu’il s’éteigne, ensuite couder la liqueur par un linge. 

Il en faut prendre une once chaque fois , et continuer jus- 
qu’.*» ce qu’on se trouve assez purgé. 

Autre. Mettre dans une bouteille de verre bien bouchée , 
pour iufuser au soleil peudaiil quelques jours, une once de 



RUE 645 

turbilh , une once Je jalap, une drachme de scammonde en 
poudre, deux onces de sucre blanc, et une chopiiied’eau dé¬ 
vié rectifiée. 

La dose est depuis deux cuillerées jusqu’à trois. Ce rosso- 
lis est très-favorable pour les personnes délicates, sur-tout 
pour celles qui ont de l'aversion pour les remèdes. Quand on 
veut s’eu servir , on verse doucement par inclination, de peur 
que le marc ne tombe, ou, pour mieux faire , on passe par 
un linge ce qu’il en faut pour la prise. 

Roücou [^Miiella ainericana, maxwna,/mcfona,Tourn.). 
Voj'ez Chocolat. 

Rubéfiant. On donne le nom de rubéjîa?it à des médica- 
mens qu’on applique sur la peau pour eu exciter la rougeur , 
la chaleur et la sensibilité. 

Rubéfiant contre la fièvre putride ou adj’namirjue , et la 
fièvre maligne ou ataxicjue. Farine de moutarde , et de graine 
de lin , de chacune une demi-livre ; vinaigre chaud , quan¬ 
tité suffisante. Mêler les farines avec le vinaigre pour en 
faire un cataplasme de consistance convenable, qu’on appelle 
tinaplstne. On l’applique ordinairement h la plante des pieds 
ou sur toute autre partie dont on veut ranimer la sensibilité , 
et on l’y maintient à l’aide de compresses et de bandes médio- 
aement serrées. Lorsqu’il a produit l’effet désiré, au bout 
de cinq ou six heures on l’dte. 

On peut également le composer avec la racine de raifort 
sauvage ou de renoncule, l’oignon, l’ail écrasé','le levain bien 
fermenté, le sel marin [muriate de soude), ou le sel ammo¬ 
niac (muriate d’ammoniaque"). 

Rubébiant avec le levain. Mêler et exposer à un feu doux, 
jusqu’à ce que la fermentation s’établisse ; une livre de farine 
de froment ou de seigle, et une demi-livre de levain de 
bière. 

Rue hortensis lalifolia .Tom n. Ruta grave otens , 

Linn. 548 ). Plante dont il y a deux espèces générales , une 
domestique, et l’autre sauvage. La première croît dans les jar- 
dins, dans les lieux secs exp>stfs au soleil ; toute la plante a 
une odeur fort désagréable, et un goût âcre et amer. Les rues 
sauvages croissent dans les pays chauds, dans les terrains 
pierreux, et montagneux. La rue de jardin est chaude et dessic- 
cative, incisive, atténuante , digestive, discussive, alexiphar- 
maque et nervine. Son principal usage est contre l’épilepsie, 
k peste et les maladies malignes , tant comme préservative 
que curative, pour chasser le venia, aiguiser la vue, corri- 



646 RUE 

ger la foiblesae de l’estomac, dissiper la colique venteuse, et 
remédier à la morsure des serpens. 

Les feuilles et les semences sont en usage en infusion et en 
ddcoction; comme elles sont d’une odeur très-forte et même 
désagréable, la d(.sc eu est moindre que des autres plantes. 
La rue est encore bysterique , céphalique , stomacale et ver¬ 
mifuge, carmiiiaiive, anti-scorbutique, cordiale et vulnéraire. 
Une ou deux pincées de feuilles fraîches infusées dans un verre 
de vin blancou une drachme lorsqu’elles sont sèches et en 
poudre, est très-propre Ji rétablir le cours des mois, et à 
apaiser les vapeurs hystériques. Misaldus prescrit la rue avec 
riiysope , bouillies dans du vin , et en donne un verre pour 
les mêmes maladies. I.a conserve des feuilles et des Heurs de 
rue dissipe les indigestions. Simon Pauli la loue pour les versj 
on met dans le nombril des enfaus qui y sont sujets , du coton 
imbibé de quelques gouttes d’huile de rue , ou à son défaut, 
du sue de ses feuilles fraîchement pilées : on peut même en 
donner à jeun quelques ruillerées intérieurement, mêlées 
dans l’eau de chiendent ou de scordiuin. Ce même auteur s’é¬ 
tend beaucoup sur les qualités de la rue, sur-tout pour la 
colique , soit qu’on eu donne la décoction en lavement , soit 
qu’on mêle quelques cuillerées de son huile dans les décoc¬ 
tions carminatives , soit enfin qu’on l’applique en calaplasme 
sur le ventre. Ij’huile d’olive dans laquelle on a fait infuser 
les feuilles et les semences de cette plante, est m, puissant 
remède dans les mêmes maladies ; cette huile bue à une cuil¬ 
lerée , et prise à trois ouces en lavement, soulage considéra¬ 
blement dans la colique humorale; l’huile essentielle de rua 
est plus estimée, sur-tout pour la passion hystérique. On 
prépare .avec les feuilles une conserve , une eau distillée et un 
vinaigre pour les mêmes usages. La rue est propre pour les 
écrouelles; on en fait prendre le matin k jeun, trois ou 
quatre feuilles aux enfans allligés de cette maladie. Ils les 
maiagent avec leur pain , et continuent long-temps ce remède. 
On ])eut leur faire avaler deux ou trois gros de suc de rue 
dépuré dans un bouillon, lorsqu’ils ne veulent pas manger 
les feuilles. 

Dans les maladies contagieuses , pour se garantir du mau¬ 
vais air, (leux cuillerées de suc de rue , avec autant de bon 
vin, est un remède très-utile , on peut même eu augmenter 
la dose jusqu’h un verre le matin ^ jeun, et autant quatre 
Jienres après le dîner. Le vinaigre de rue fait le même effet ; 
(jn le pr(*pare en Italie de cette manière : on fait infuser les 
feuilles de rue dans du fort vinaigre j on y ajoute de la pim- 



RUE 647 

prenelle, de la Wtoine , quelques gousses d’ail , des noix 
et des baies de genièvre , avec très-peu de camphre j la dose 
est d’une cuillerée. 

Zacutus loue beaucoup la rue pour IVpilepsie , et Valériola 
ordonne pour la même maladie une once de son suc, avec 
une demi-once de miel scillitique. Sylvius et Fabricius HiU 
damus employoicnt souvent la même plante dans le même 
cas. Dolœus en faisoit mettre dans le nez des épileptiques 
pendant l’accès, La décoction des feuilles de rue est un ex¬ 
cellent gargarisme pour les gencives des scorbutiques , et pour 
ceux qui sont attaqués de la petite vérole; ce gargarisme ré¬ 
sout les grains qui fatiguent la gorge ; on eu peut bassiner 
aussi le tour des yeux. 

Jean de Milan , dans son école de Salerne, prétend que la 
rue sert à éclaircir la vue, ce que l’expérience confirme dan* 
les taies de la cornée, et dans les suffusions où l’humeur 
aqueuse est trouble, si on fait souiller dans l’œil malade 
l’odeur de la rue, par une personne saine qui en a mâché au¬ 
paravant. La vapeur de la décoction reçue à l’œil malade 
par le moyen d’un entonnoir renversé, fait le meme effet. 

La rue convient dans les ulcères internes, soit vénérien* 
ou autres. On mêle parties égales de rue, de menthe, de 
graine d’agnus castus, de succia et d’os de sèche , pour en 
faire prendre un gros. 

Chomel a vu réussir pour les pâles couleurs , en faisant 
mettre sous la plante des pieds, dans le chausson, des feuilles 
de rue, aussi bien que celles de matricaire. Maycrne assure 
que la poudre de rue, prise jusqu’à deux gros dans de vieille 
bière pendant long-temps, guérit l’épilepsie, et que son suc 
est de même usage , il lâche le ventre , fait quelquefois vomir, 
et agit par la transpiration. D’autres emploient les feuilles de 
rue exposées à l’air pendant la nuit, et pilées le lendemain ; 
on prend ce suc trois jours de suite ?• la dose d’une once dans 
quatre onces d’eau distillée de tilleul ou autre. 

La rue entre dans la composition du vinaigre fébrifuge de 
Sylvius Deleboë , dans le sirop apéritif cachectique de Cha- 
ras, le sirop anti-épileptique et le sirop martial apéritif ca¬ 
thartique du même auteur , dans les trochisques de câpres , 
ceux de myrrhe, l’électuaire des baies de laurier , la poudre 
de Paulinier contre la rage, le sirop de stæchas , le sirop d’ar¬ 
moise et la décoction céphalique. Elle entre aussi dans la 
poudre diahyssopi de Nicolas d’Alexandrie, dans Vaurea du 
même auteur, dans l’huile de câpres , dans l'onguent aregon , 
dans le marlialum , et dans le baume tranquille. La semence 



648 S A B I 

de rue est employf^e dans les pilules optiques de M^suf<, dan, 
les pilules Wlides , dans celles des hennodates , et dans les 
trocliisques de rhubarbe du même auteur. 

Rue de cuÈvre. Voyez Galdga. 

Rue de mukaiule, ou Sauve-vie {Ruta muraria, Tourn. 
Adianthum ruta muraria, Linn.). Petite plante toujours 
verte qui fient rang entre les cinq capillaires ; on la nomme 
ainsi, parce qu’elle porte des feuilles assez semblables à celles 
de la rue de jardin, mais beaucoup plus petites, et qu’elle 
croît dans les murailles, entre les pierres , proche des eaux 
et à l’ombre j elle est terapdrde , dessiccativé , digestive , dis- 
eussive, et propre à découper la matière tartareuse et muci- 
lagineuse des poumons ; elle sert principalement à la toux , à 
l’asthme, à la jaunisse , à la pleurésie, aux douleurs des 
reins et de la vessie , à exciter les urines et h dissiper la gra- 
velle des reins. Mathiole assure que la poudre de rue de mu- 
l'aillc, prise pendant quarante jours , guérit parfaitement les 
descentes des enfans. Elle est spécifique contre le scorbut. 
Chomel assure que l'infusion ou le sirop de cette plante est 
un excellent remède pour les pulmoniques , qu’il en a vu de 
très-bons effets , et qu il a fait vider un vomica ou abcès dans 
la poitrine , i une femme guérie d’une pleurésie, eu lui faisant 
user pour boisson ordinaire d’une tisane faite avec une poi¬ 
gnée de rue de muraille sur une pinte d’eau bouillie pendant 
un demi-quart-d heure, y ajoutant deux onces de sun o anré« 
l’avoir passée. Voyez Capillaire. * 


Sabine ou Savinier {Juniperus sabina , Linn. 1472). Arbris¬ 
seau à feuilles de tamaris , ou à feuilles de cyprès; on cultive 
dans les jardins le premier qui est le plus usité , et le second 
croît sur les montagnes, dans les bois et autres lieux incultes. 
On so sert en médecine des feuilles de la Sabine , qui sont 
chaudes et dessiccatives , incisives , atténuantes , discussives 
en infusion jusqu’à une demi-once, et en substance ou en 
jwudre à une drachme dans du vin blanc ; on en préjmre aussi 
l’extrait, l’huile essentielle et l’eau distillée. Son usage prin¬ 
cipal est de pousser les urines, et de remédier à l’asthme. Son 
usage externe est contre les ulcères rampans , invétérés et in¬ 
curables , en forme de lotion , parce qu’elle attire les vers, et 
Jes autres choses invisibles qui en rendent la guérison difficile. 
La même décoction dans du vin, avec la nicotiaue, sert à pu- 



SAGA 649 

rîlier les ulcères fistuleax et chancreux ■ appliquée en poudre 
•avec de la crème , en forme de Uniment, elle gu<<rit la gale 
de la tète des petits enfans, et en forme de parfum elle eü’ace 
les taches du visage, et dissipe les diMuxions. 

Cette plante pousse les mois avec violence ; on s’en sert 
pour aider l’accouchement laborieux , pour les lochies , et 
pour faire sortir le fœtus lorsqu’il est mort dans les entrailles 
de sa mère. Les femmes ou filles qui usent de ce remède pour 
se procurer l’avortement , ii’y réussissent pas toujours , et 
risquent souveut leur vie avec celle de leur enfant. La Sabine 
est très-résolutive J on l’applique avec succès sur les loupes, 
après l’avoir fait bouillir dans du vinaigre. Elle est dangereuse 
iut(‘rieurement et cause souvent des voinissemeus violens. 
Elle est employée dans la poudre de Charas pour l’accouche¬ 
ment laborieux , et dans la poudre pour les petits ulcères de 
la verge. 

Safran ( Crocus sativus , Tourn. 7.5. Linn. 5 o). Plante 
bulbeuse qui porte des fleurs purpurines au commencement 
de l’automne. On cultive le safran dans plusieurs déprtemens 
de France. 11 doit être choisi nouveau , bien sec , mais mol¬ 
lasse et doux au toucher, en longs filets de très-belle couleur 
rouge , les moins chargés de parties jaunes, très-odorans , 
d’uu goût balsamique agréable; on le conserve dans des boîtes 
bien fermées. Le safran est cordial ; mis sur l’estomac , il 
empêche les nausées qui fatiguent ceux qui vont sur mer. On 
le nomme Yami des poumons, parce qu’il convient particuliè¬ 
rement k ce viscère. Il est chaud , dessiccatif, digestif, émol¬ 
lient, il procure le sommeil. .Son usage est dans la syncope 
et l’apoplexie , ou l’on met une goutte ou deux de sa teinture 
sur la langue. 

Sauapenum, ou Gomme séraphique , frVe fcrapi/ium. 

Gomme rouge en dehors et blanchâtre en dedans , d’un goût 
âcre, d’une odeur forte et désagréable comme celle du poi¬ 
reau. Elle sort par incision d’uue espèce de férule dont les 
feuilles sont très-petites , qui croît abondamment en Pcr.se et 
en Médie. On doit choisir le sagapenum en belles larmes 
claires , nettes, luisantes. Cette gomme se dissout dans le 
vin , dans le vinaigre , et dans les sucs des plantes ; mais il 
vaut mieux la réduire en poudre quand on veut 1 employer 
dans les compositions , que d’en faire la dissolution , parce 
que la chaleur du feu qui est nécessaire pour cette dissolu¬ 
tion di.ssipe et emporte la plus grande partie de S' n sel v la- 
til , qui est sa plus grande vertu. 11 faut la faire s rher et la 
pulvériser. Le sagapenum est chaud, dessiccatif, atténuatif, 



650 S A L P 

apiVilf J il est si attractif, qu’il lire les flèclies et les balles 
hors du corps ; il purge les s.Vositt^s visqueuses et grossières * 
de la poitrine, de l’estomac , des intestins , des reins , du cer¬ 
veau, des nerfs et des jointures. Il est b >n dans 1 liydr ipisie, 
la toux inv<<t(Tèe , l’asthme , l’i'pilepsie , la paralysie , le 
tremblement des articles ; il excite le üux menstruel , mais il 
fait mourir le fœtus et pousse p.ar les urines. L’usage externe 
est dans la pleuri^sic , et dans les tumeurs douloureuses où 
l’on a besoin d’adoucir et de r!<soudre Sa fumtfe fait revenir 
les épileptiques. La dose prise intérieureiiient est d’une demi- 
drachme .*1 une drachme , en bol ou en pilule ; mais comme 
l’estomac et le foie ii’y sont pas faits, on le corrige en y ajou¬ 
tant une partie de mastic , de cauelle et de gingembre. Elle 
entre dans l’hière de Pacchius , Vhiera diacolocjnlhidos , les 
pilules d’iiennodates de Mesué , et dans les pilules fétides. 

Nota. Il est bon de remarquer que la différence des gom¬ 
mes et des résines consiste en ce que les premières, qui sont 
inncilaginimscs , se dissolvent dans un menstrue aqueux et 
acide,, comme l’eau simple et le vinaigre ; et les résines , qui 
sont grasses , se dissolvent dans un menstrue huileux ; par 
exemple , dans l’esprit-de-vin (^alcohol) , les jaunes d’œufs 
et autres. 

Sai.iîp,ou Salop (Salep T’urcarum, orchis mascula, Linn.). 
Cette racine, mise en poudre , est très-uourri.ssante , prise h 
la dose d'une cuillerée dans un demi-selier d’eau bouillante 
ou dans du lait avec un peu de sucre. Ce n’est antre chose 
que la racine d’orchis. On doit la regarder comme béchique, 
adoucissante et incrassantc. 

Salpêtre, ou \itre {Salpetrae, sive nitrum). Sel miné¬ 
ral en partie volatil , et eu partie fixe , qu’on lire des pierres 
et des terres des vieilles masures et des vieux bltimens , des 
urines de plusieurs animaux qui ont long-temps séjourné 
dans la terre des caves ou sur des pierres. On trouve aussi du 
salpêtre ualurel attaché en petits cristaux contre des murailles 
et contre des rochers ; on le sépare en houssant les lieux avec 
des balais : ou l’.ippelle salpi-tre de houssage ; il est préféré 
au salpêtre ordinaire pour la poudre à canon et pour les eaux- 
fortes^Les anciens l’appeloientu/p/io/iùrum. Le salpêtre ordi¬ 
naire doit être choisi bien raffiné en longs cristaux , rafraî¬ 
chissant la langue 1. rsqu’ou en applique dessus, jetant une 
grande llannuè quand ou le met sur des charbons ardens. Le 
salpêtre est apéritif, incisif, résolutif; il apaise la soif, il 
excite l’urine, il résiste la pourriture , il éteint les ardeurs 
du sang , il pousse la pierre des reins et de la vessie , U résout 



SANG 65r 

le sanç grumel^ ; il est usité inli<rieurenient dans ]a boisson , 
et spécialement dans l’eau de fontaine , i la dose d’une dracli- 
me ou d’une drachme et dentie par pinte pour les fitivres 
ardent<'s , putrides , pour la fièvre hongroise, la pleurésie , la 
péripneumonie, les'obstructions du foie et du incsenlèrc; il 
n’est pas bon quand le ventre est trop biche et l’estomac foible. 
L’usage externe est en forme de gargarisme, dans l’iiiflamnia- 
tioi) de la gorge et resquinancie , dans les topiques anodins et 
rafraîchissans , ou bien on le dissout dans une liqueur appro¬ 
priée , et on l’applique avec un linge sur les brûlures , etc. 

SALsr.PAREiT.i.E , ou Saicepareille ( Sarsaparilla, sive smi- 
laxaspcraperuviaua). Racine qu’on apporte sèche de la Nou¬ 
velle Espagne. Cette plante croît abondamment au Pérou dans 
les lieux humides. La racine de salsepareille doit être choisie 
en longues fibres bien nourries et bien séclu'es , grosses envi¬ 
ron comme une plume h écrire , flexibles , grises en dehors , 
un peu ridées, faciles îi fendre , blanches en dedans , mais 
bordées de deux raies rougeâtres , bien saines, moelleuses , 
sans vermoulures , et ne se séparant point en petits éclats ni 
en poussière. Elle est sudorifique , dessiccalive , propre poul¬ 
ies rhumatismes , pour la goutte sciatique , pour l’hydropi- 
sie , pour arrêter les gonorrhées , pour les écrouelles , pour 
adoucir les accidens de la vérole. On en fait prendre en décoc¬ 
tion ; la dose est depuis une once jusqu’à deux qu’on fait 
bouillir dans quatre pintes d’eau et réduire à la moitié j et 
quelquefois en poudre. 

Sang-dragon ( Sariguis draconis ). Suc gommeux , con¬ 
gelé , sec , friable, de couleur rouge comme du sang, tiré par 
incision d’un grand arbre des Indes , appelé dracœna draco , 
Linn. On doit choisir le sang-dragon net , pur, résineux , 
SCC , friable , très-rouge. Celui qui est enveloppe s’appelle 
sang-dragon en roseau ou en herbe. Celui qui est eu larmes 
est très-rare ; on l'envoie des Indes où cet arbre est commun ; 
il est ordinairement en petits morceaux de la langueur et de 
la grosseur du doigt d’un enfant, enveloppés dans des feuilles 
repliées et liées ensemble. 11 est astringent , agglutinant, des¬ 
siccatif ; il arrête les hémorragies , les cours de ventre ^ il 
déterge et consolide les plaies, il forlilie et raffermit les j(,iii- 
lures relâchées; il est propre pour les contusions ; appliqué 
sur le nombril, il remédie à la dyssenterie. 

On le donne en poudre depuis un scrupule jusqu’à une 
drachme dans toutes sortes d’hémorragies et de pertes de sang, 
dans le rrachenieiit de sang; on le mêle aussi utilement au 
poids de huit ou dix grains , avec autant de poudre de corail 
et d’yeux d’écreyisscs, pour une dose à prendre deux fois par 



65s SANG 

jour , en augmentant le nombre selon le besoin , dans un 
bouillon ou en bol , mêl^ avec quelques gouttes de sirop dg 
plantain ou autre astringent, et diminuant les prises quand 
le mal s’apaise. On l’applique extérieurement dans les hd- 
mopi agies des plaies , sur-tout pour arrêter le sang des artères 
coupées. 

Sang-dr/Lgon , ou Patience rouge ( Lapathum folio acuto 
rubenle , Tourn. Rumex sanguineus, Linn. 476). Plaute 
dont les feuilles sont faites comme celles de la patience ordi¬ 
naire , mais plus courtes et traversées de quantité de veines 
rouges, d’où il sort, quand on les coupe, un suc rouge comme 
du sang. Elle croît dans les jardins j elle est un peu laxative 
par ses feuilles, et astringente par sa semence, qui se donne 
en poudre depuis une demi-drachme jusqu’à une draehme 
pour arrêter tout flux de sang. I-es feuilles plli<es et appli¬ 
quées sur une coupure , quelque profonde qu’elle soit , la 
guérissent promptement. 

Sanglier, ou Porc sauvage ( Aper). Animal qui a la 
figure et la grosseur d’un cochon ; il habile les bois où il vit 
de glands et de racines. Le mâle est appelé verres sylvaticus , 
la femelle sus fera , sive scropha sjlvestris. Le sanglier a les 
mômes vertus que le porc domestique , mais à un plus haut 
degré. La graisse entre dans la composition de l’onguent 
annarium ; elle est propre pour amollir, pour résoudre pour 
fortifier, pour adoucir les douleurs , spécialement du côté • 
on en frotte les parties malades. Les grosses dents, broyées eu 
poudre très-subtile , sont alkalines , sudorifiques, apérilives 

S ropres pour la pleurésie et l’esquinancic. La prise est d’une 
cnii-drachme à une drachme , dans une décoction de pavot 
rouge ou de chardon-béni, ou dans leurs eaux distillées. Va- 
lériola donne une drachme de ràpure de dent de sanglier avec 
de rimilc d’amandes douces et du sucre candi, comme un re¬ 
mède souverain contre la pleurésie et l’esquiiiancie. Le fiel 
résout les tumeurs des écrouelles ; la fiente, appliquée exté¬ 
rieurement , est résolutive et propre pour guérir la gralelle • 
sèche , prise intérieurement et appliquée extérieurement 
elle arrête l’hémorfagie. 

Sangsue {Sanguisuga hirudo nigricans, Linn. ). Animal 
aquatique , amphibie au besoin , ayant la figure d’un gros 
ver, long comme le petit doigt. Il y en a de plusieurs espèces • 
celles dont ou sc sert en médecine doivent être les plus peti¬ 
tes , bien vives , ayant la tête menue , le dos rayé, de c iu- 
leur vert-jaune et le ventre rougeâtre , qui aient été prises 
dans des eaux claires et couraules. Il faut les laisser dégorger 



s A N T 653 

et jeûner quelques jours dans de l’eau claire avant de s’en 
servir , afin qu’tûaiit alTamt'es , elles s’attachent plus vite aux 
endroits du corps où l’on veut les poser. 11 faut frotter l’en¬ 
droit avec du salpêtre, et y mettre un peu de sang et d’argile, 
du lait ou de l’eau sucrée, pour les faire mordre. Les endroits 
où on les attache ordinairement sont les veines des pieds , 
proche du gras de la jambe, les tempes dans les longs ou 
grands maux de tête , derrière les oreilles pour prévenir les 
désordres que produit l’engorgement îi la têtej près de l’anus 
pour les hémorroïdes trop cnllées ou suppriinccs. Quand on 
veut les retirer, il faut jeter dessus un peu de sel , des cen¬ 
dres ou du lin brûlé. II seroit dangereux de les retirer de 
force , parce qu’elles pourroient se casser et laisser leur tête 
dans la chair , ce qui pourvoit occasionner des ulcères sordi¬ 
des. Lorsque les sangsues sont retirées, il survient quelquefois 
dé grandes hémorragies qui alTuiblissent beaucoup le malade; 
U faut alors faire des applications de remèdes astringens sur 
la partie. 

Sakici-e ( Sanicula officinarum , Tourn. Sanicula euro- 
paea , Linn. SSq ). Plante d’un goût arner qui croît dans les 
bois , dans les lieux ombragés ; elle se plaît en terre grasse et 
humide; elle est chaude , dessiccative , astringente , consoli¬ 
dante , une des premières vulnéraires détersives. Prise inté¬ 
rieurement en décoction , et appliquée, elle est propre pour 
les ulcères internes et externes, les fistules, les hernies. Elle 
entre dans les potions , dans les tisanes et décoctions vulné¬ 
raires ; on la prend comme du thé. Pour les pertes de sang , 
de quelque manière qu’elles arrivent aux hommes et aux 
femmes , soit par le nez , ou par l’ouverture de quelque vais¬ 
seau dans la poitrine ou dans les reins , il faut nettoyer et pi¬ 
ler une poignée de tiges et de feuilles de sanicle , les faire in., 
fuser à froid dans un verre de vin blanc pendant une nuit, 
couler le tout le matin par un linge avec expression , et faire 
avaler la colalure au malade à jeun, qui ne mange qiicra deux 
ou trois heures après. Ce remède a été éprouvé plusieurs fois 
avec grand succès ; s’il ne réussit pas à la première prise , 
il faut en donner une seconde. 

Selon quelques auteurs , le cataplasme de sauicle , bouilli 
dans du vin, résout l’exomphale dans sa naissance. La sa¬ 
nicle entre dans l’eau vulnéraire et dans quelques emplâtres 
et baumes pour les blessures. L’herbe pilée et appliquée sur 
une plaie est très-bonne pour la guérir. 

Santal ( Santalum, sive sandal ). Bois qui est apporté des 
Indes; il est citrin, blanc, ou rouge. Le santal citrin est 



65-4 S A P I 

le meilleur. 11 esl apporlef de la Chine , et de Siam. On dnî< 
le choisir récent , dur , compact, pesant, de couleur citrine 
ou lirant sur le jaune , d’une odeur douce et fort agréable. 
Le santal blanc cliHère du cilrin , non seulement en couleur 
mais en ce qu’il est bien moins spiritueux et odorant ; il est 
apporté de 1 ile de Timor. On doit le choisir récent , pesant 
bl.aiic,et de la plus forte odeur qu’il se pourra. Le sautai 
rouge est le moins odorant de tous j il est apporté dt; Tauasa- 
rim, et des contrées maritimes de Coromandel , au-delîi de 
la rivière du Gange. On doit le choisir récent, dur , compact 
pesant, de couleur rouge-foncé , noirâtre en dehors. Ils sont 
un peu astringens, et particulièrement le rouge; ils fortifient 
Je coeur , reslomac, le cerveau ; ils purifient le sang , ils ar¬ 
rêtent le vomissement, les catarres, les obstructions du foie 
et des autres viscères , et les rapports aigres. 

Ou les emploie eu infusion , après les avoir râpés, depuis 
une once jusqu â deux , dans deux ou trois pintes d’eau - on 
les fait bouillir ensuite â la diminution du tiers de la liqueur 
et on fait boire cette tisane par verres dans les fièvres ma¬ 
lignes. On les ordonne aussi en poudre , depuis un demi-gros 
jusqu’à un gros , pour fortifier l’estomac , et détruire les ran- 
ports aigres et les levains qui empêchent la digestion. ^ 

Le santal citrin entre dans l’opiat de Saloinou dans le 
sirop hydragogue de Charas le sirop de myrihe, la p„udre 
aromatique rosat , et la confection alkermès f le rouee eiitr 
dans le sirop lientérique de Charas. L’un et l’autre sont ein^ 
ployés dans la poudre diarrhodon , et dans celle qu’on appelle 
diamargaritifrigidi. Ils ont donné leur nom à l.apoudredia- 
/na MWonmi, et on les emploie dans la confection d’hya¬ 
cinthe , et dans l’élecluaire du suc de roses. ^ 

Sapin ( Jbies , Touni. P inus, Linn. ). Grand arbre tou¬ 
jours vert dont il y a deux espèces, le blanc et le rouge ; ils 
sont si semblables, qu’ou les confond souvent ; il y a pour¬ 
tant de la différence entre eux. Les feuilles du rouge appelé 
pesse ( abies tenuiore folio , Tourn. 5o5. Pinus picea , Liiin. 
1420) , sont plus noires, plus larges, plus molles, plu, 
unies , moins piquantes , et rangées autour de la branche - son 
écorce est aussi plus noire et plus forte que celle du sajiin 
qui est blanchâtre et facile à rompre ; enfin les branches de 
la pesse se courbent vers la terre , au lieu que celles du sapin 
s’élèvent. Ces arbres croissent principalement dans les lieux 
jiiotitagneux et pierreux. Les sommités de ces arbres , cuites 
dans de l’eau et du vin , sont salutaires en boisson pour le 
scorbut, les gouttes et les rliumatismes ; leurs pommes, dans 



655 


S A R C 

leur primeur , lorsqu’elles sont encore résineuses et cou¬ 
vertes d’une certaine poussière jaune , sont aussi bonnes que 
leurs feuilles en gargarisme pour le mal de dents. Le guy qui 
se trouve quelquefois sur le sapin est spécifique pour la 
goutte des pieds. La dose en poudre est d’une dcini-drachine 
à une drachme à prendre tous les matins. On prépare des 
bains avec les pommes et les feuilles du sapin, excellens con¬ 
tre les contractions et les paralysies scorbutiques. L’écorce 
est astringente , et son usage est externe pour les ulcères et 
la brûlure. Les pommes de sapin sont aussi astringentes. On 
s’en sert extérieurement en forme d’épithême dans les iiillam- 
malions du foie et des autres parties , et en forme de lotion 
contre les verrues et les cors des pieds. La vermoulure du 
sapiu est bonne contre les écorcburcs des petits eufans, et pour 
dessi<cher les parties ulcérées. 

Saponaire , ou Savonière ( Ljehnis sjlveslris , quae sapo- 
naria vulgo , Tourn. ). Espèce de lychnisqui croît proche des 
rivières, des étangs, des torrens , le long des ruisseaux et dans 
le terrains sablonneux j on la cultive aussi dans les jardins, 
principalement celle dont la fleur est double. Cette plante est 
chaude, atténuante , aperitive , sudi rifique j prise en décoc¬ 
tion , elle excite l’uriue et les mois aux femmes, et elle est 
bonne pour l’asthme. Bord assure qu’une drachme de se¬ 
mence de saponaire donnée eu poudre aux épileptiques pen¬ 
dant trois mois , une fois chaque mois , diminue le nombre 
et la violence de leurs accès • ce qu’il éprouva avec succès sur 
une fille de vingt cinq ans. On se sert de cette plante dans 
les stcruutatoires j on l’applique au.s.si extérieurement pour 
résoudre les tumeurs , et pour guérir les dartres , la gratelle 
et les autres démangeaisons j on se sert de sa décoction en fo¬ 
mentation. Le jus de ses feuilles est si détersif, qu’il emporte 
les taches des habits , ce qui lui a fait donner le nom de sayo- 
nière. Sa racine est bonne, selon Zapata, pour résoudre et 
ramollir les écrouelles, et , selon Schroder , pour adoucir les 
maux vénériens , pour garantir de l’asthme, et pour provo¬ 
quer les mois. 

Sarcocolle, ou Colle-chair ( Sarcocolla ). Gomme ogre- 
pée en très-petits morceaux spongieux , de couleur jaunâtre 
tirant sur le blanc , ressemblant à des fragmens de gomme , 
ou â de l’encens qu’on auroit pulvérisé grossièrement. On 
l’apporte de Perse et de l’Arabie Heureuse. On dit qu’elle 
sort d’un arbre épineux dont les feuilles ressemblent à-peu- 
près à celles du séné. 11 faut choisir la sarcocolle récente , 
petites larmes, ou égrenée, légère, pâle , glutineuse , d’un 



656 S A S S 

goût un peu amer, d('saf»ré'able, tournante, et facile à dis-i 
soutire dans l’eau. Elle est astringente, digestive, dt^lersive , 
agglutinante , consolidante. Elle (“toit fort estiint^e des ancien» 
contre la dyssentcric. Son principal usage sert à dëterger 
consolider et cicatriser les plaies. Elle est merveilleuse contre 
les fluxions des yeux, aux taies et aux nuages de ces parties. 
On la fait inactoer pendant cinq jours dans du lait de iëuiaie 
ou de vache , puis on la mêle avec de l’eau ruse pour en bas¬ 
siner les paupières , et on y ajoute, si l’oii veut, un peu de 
sucre. Ou peut aussi en bassiner les frontaux dans l’hëinor- 
ragie du nez. 

Sariette ( Satureia saliva , Tourn. Salureia horiensis 
Lirin. 795). Mante qu’on cultive dans les jardins potagers* 
elle est d’une odeur et d’une saveur âcre et piquante , ce qui 
la fait rëputer chaude et dessiccative , atténuante , apéritive 
et discussive. Sou usage est dans les crudités , le dt'goût , 
l’asthme , la suppression de l’urine et des mois , et dans laa 
autres afl'eclions de l’estomac et de la poitrine. Elle aiguise 
la vue, dissipe extérieurement les tumeurs, et apaise les 
douleurs des oreilles. Elle convient à la léthargie et aux 
autres affections soporeuses , soit intérieurement jointe aux 
autres remèdes, soit extérieurement en forme de décoction 
dans du vin , pour appliquer à la partie occipitale. Ouelaues 
gouttes de celle décoction , distillée dans les oreilles'^ réveil¬ 
lent promptement les malades assoupis. La sariette es\ nectol 
raie , et son sel volatil , aromatique , est propre pou,- déter- 
ger les ordures des poumons et de la poitrine , et pour guérir 

la toux, l’asthme , et les autres maladies qui en dépendent. 
Elle sert en forme de g.argarisnie contre la relaxation de là 
luette, les plaies , les ulcères de la gorge, les autres affections 
de ces parties, et sur-tout des amigdales. La fumée de sa dé¬ 
coction convient au tintement d’oreilleg et à la douleur des 
dents. 


Sarrazin. Voyez Blé noir. 

Sassafras {^Laurus sassafras'). Bois jaune, odorant, d’un 

goût un peu âcre , aromatique , tirant sur celui de fenouil. 
Dn l’apporte eu gros morceaux de la Floride. On doit le choi¬ 
sir couvert de son écorce, car elle a plus de vertu que le bois 
récent, odorant, de couleur jaunâtre tirant sur le blanc * 
d’un goût aromatique uu peu piquant. 11 est chaud , dessic-^ 
catif, atténuant, apéritif, discussif et sudorifique. Son usage 
est dans les maladies où il y a des obstructions à lever, et des 
yjscères à fortifier. Ce remède entre comme les autres dans 
les décoctions sudoriAques , et il convient aux maladies pecto¬ 
rales 



s A U G 657 

Yales et calarreuscs. Bi unerus l’appelle le véritable alexi-^ 
phannatfiie des catarres , Mynsiclit donne une teinture de sas¬ 
safras facile h tirer , et excellente pour guërir radicalement 
toutes les fluxions catarreuses. Elle se fait en mettant infuser 
simplement ce bois dans de l’eau de fontaine claire et bouil¬ 
lante , elle devient d’un beau rouge , on l’aromatise avec 
un peu de canelle; cette teinture est un nectar pour les ca- 
larreux. On attribue la même vertu à l’êcorce de tamaris , 
prise et préparée comme le sassafras. Barlliole recommande 
le sel ammoniac ( muriate ammoniacal ) avec une décoction 
de sassafras pour guérir un grand dégoût après une forte 
indigestion. La sassafras râpé ou bâché, infusé depuis une once 
jusqu’h deux dans trois chopines ou deux pintes d’eau, est une 
très-bonne boisson contre les rhumatismes, la goutte, les 
fièvres malignes , et contre toutes les maladies où il est néces¬ 
saire d’augmenter la transpiration et de pousser les sueurs. 

Satvkion ( Ort7t/\f inonomas. Tour. Orchis mascula ^ 
Linn. tVô'b i Saijrium tricinium,\Àün. i557 ). Entre un 
grand nombre d’espèces de cette plante , qui sont cümiTiunes 
dans les prés et dans les bois humides, on choisit ordinai¬ 
rement les précédentes, ou celles qui Ont les racines les plus 
charnues ; ou en fait une conserve estimée pour augmenter la 
semence, et pour fortifier les parties de la génération j on les 
fait aussi sécher , et ou en donne une demi-drachme eu pou¬ 
dre dans un verre de bon vin. Cette plante est une de celles 
dont on a conjecturé les propriétés sur la ligure extérieure d« 
leurs parties: et parce qne la racine de cette plante ressemble 
aux testicules , on a jugé qu’ellepourroit être utile à la gé¬ 
nération. Elle a donné le nom à l’électuaire de satjrrio, qu’on 
donne & une drachme pour réveiller les esprits , et rétablir 
les forces épuisées ; mais les ingrédiens âcres, comme la 
semence de roquette, le poivre , le gingembre , les aromates 
spiritueux et volatils, comme les huiles de canelle et de gi¬ 
rolle , le musc, l’ambre gris, et les autres drogues de cette 
nature ,{iui forment cette composition , en font plutât la ver¬ 
tu , que les racines de la plante dont il s’agit. 

Sauoe ( Salvia major, Tourn. Salvia qfficinalis^ Linn. 
34)- Plaute dont il y a plusieurs espèces qui dili'èrent entre 
elle# par la grandeur et la couleur de leurs feuilles ; on parle 
ici de celles qu’on cultive ordinairement dans les jardins , et 
qu’un emploie dans la médecine. Elles sont distinguées en 
deux espèces, une grande et l’autre petite; celle-ci est la plus 
estimée et la meilleure, elle est appellée sauge franche. \..3 
.sauge aime les terres argileuses 3 il est boa eu la plantant d’y 


658 


5 A U G 


mêler de la rue pour tHoiguerles serpens et les crapauds qui 
cherchent la sauge. Ou se sert en iiiêderine des feuilles et 
des fleurs de cette plante , qui sont chaudes , dessiccatives , 

astringentes , abslersives,céphaliques et diurétiques. La sau- 

KC comient k la paralysie , au rhiimalisine , au vertige , k 
IVpilepsie , aux catarrès, aux trerublemens de membres , à 
l’apoplexie et aux autres alTectionsdu cerveau ; on s’en sert 
comme du thé , une pine.'e ou un petit bouquet de huit h 
dix feuilles dans un deuu-setier d eau bouillante ; on y ajou¬ 
te un peu de sucre. Cette boisson continuée pendant plusieurs 
jours les matins !i jeun, est très bonne aussi contre les uri¬ 
nes et les mois des fenaincs, les indigestions , foiblesses 
d’estomac, les vents et la colique, pour tuer les vers , et 
pour débarasser le poumon des asthmatiques. Rulaiid a gué¬ 
ri une femme (épileptique par l’usage seul du vin dans lequel 
il mettoit infuser (le la sauge. LHe n’est pas moins recom¬ 
mandée que le coclMaria , dans le scorbut, où leur suc et 
leur décoction servent conjointement pour gargariser les gen¬ 
cives enib'es et ulc<érées. Liiidanus a guéri plusieurs scorbuti¬ 
ques parrette décoction. Fumer de la sauge soir et luatinsou- 
lage généralement toutes les maladies du cerveau. 

Forcsius (lit qu’il a connu un malade qui sé délivra d’un 
grand tremblement p ir l’usage continuel de bierre préparée 
avec la sauge, de sauge crue haebée et mangée avec du pain 
et du beurre, et enfin en mettant de la sauge dans tous ses 
alimeus. Son eau distillée niotidifie les plaies • attirée par le 
nez , elle en arrête l’hémorragie, fortifie le cerveau et les 
membres, guérit les pituites, soulage le mal d'os dents, et 
resserre les gencives. 

Sauge des bois ou sauvage ( Scordlum alterum seu 
salvia sjlveslris , Tourii. Teucrium scordium , Linn. ). Espè¬ 
ce de germandrée , selon Touriiefort, dont les fouilles res¬ 
semblent k-peu-près k celles de la sauge ; mais elles sont 
plus larges et plus molles ; étant froissées elles ont une 
odeur aromatique tirant sur celle de l’ail. Elle croît dans 
les bois montagneux, contre les haies, et dans les autres 
lieux Incultes. Cette plante est fort apéritive, diaphorétique , 
vulnéraire et r(ésoliitive ; elle résiste k la malignité des Jiu- 
ineurs , k la gangrène ; elle r(<sout les tumeurs j Tragus en 
recommande le suc et l’infusion dans du vin , comme un re¬ 
mède très-apéritif et sudorifique, propre k fortifier l’esto¬ 
mac , k tuer Us vers, k faire couler les urines, et k guérir la 
jaunisse et la fièvre tierce. Selon Tournclort, ou s’en sert 

très-utilement à Paris contre l’hydropisie ; on fait boire de* 



s A X I 659 

ffualre heures en quatre heures un verre de viii blanc dans 
lequel cette plante a infus(<. 

Saül , ou Saulx ( Salix). Arbre dont il y a deux espèces 
g(hi(traies j une grande, appeldesn/iX vulgaris alba arborescent 
et une petite , appeb* osier , salix vulgaris rubens , sive tninor 
viminalis. Tous les saules aiment les lieux humides et maré¬ 
cageux. T..eurs leuilles sont rafraîchissantes, dcssiecatives, 
astriiigenfes et sans niordication. Leur décoction est bonne 
pour le craclieuicnt de sang, et pour arrêter les ardeurs do 
Vénus. On les donne en lavement pour la dyssenlerie. 
L’usage exlerne est en forme de lotion aux pieds contre les 
inso.mnies et la chaleur des fitbrieilans, et pour arrêter les 
Inhnorragies des plaie* , du nez et des autres parties. On eu 

i ’onclie les chambres des inal.-idcs pour rafraîchir l’air. Pour 
'opilation du foie et de la rate , et pour nettoyer l’estomac, 
on fait bouillir une petite poigrn'e d’écorce de saule dans une 
cliopiine d’eau à la consomption du tiers, et ayant mis iiii peu 
de sucre dans la colature pour en adoucir l’aniertuine, on 
la boit h jeun tons les matins justju’i ce qu’on se trouve sou¬ 
lagé- Pour le mal de rate, on applique dessus des feuilles de 
saule broyées avec un peu de sel. La décoction de l’écorce 
d’osier , (lans du gros vin rouge, est un remède ('prouvé dans 
les pertes de sang des femmes, les plus opiniâtres ; on peut 
boire de même en forme de tisane la décoction de l’i'corce 
de saule ou d’osier faite dans l’eau. La cendre de l’écorce de 
saule mêlée avec du fort vinaigre, appliqut'e, est bonne contre 
les cors des pieds et les verrues. Le saule mâle ne porte que 
des chatons, et le saule femelle ne porte que la graine. Ces 
chatons ou Heurs appliquées arrêtent toutes sortes d’hémor¬ 
ragies. 

Saumuhe (^Garuin, sive Murid). Liqueur salée d.ms latfuellc 
on a conserv(' de la viande nu du poisson. Elle est propre 
pour nettoyer les vieux ulcères, pour la morsure du chien 
enrag(', pour résister à la gangrène , pour résoudre et pour 
des'st^cher : on en fomente les parties malades ; ou en mêle 
aussi dans les lavemens, pour l’hydropisie et pour la goutte 
sciatifjue. 

Saxifiiage blanche {Saxifraga rotundi/olia ^ alba, 
Touru. Saxifraga radiçe granulosa , Linn. 676). Plante qui 
pousse des leuilles presque rondes , (lentelées sur leurs bords, 
ressemblant un peu à celles du lierre terrestre , niais plus 
grasses et plus blanches ; elle ados petites fleurs blanches au 
bout d’une tige assez haute. Sa racine est garnie de petits 
tubercules uu peu plms gros que les grains de coriandre , que 
16.. 



l’on appelle grains ou semence de saxifrage. Elle croît dans 
les lieux herbeux, incultes, sur les montagnes et dans lus 
Yalk‘es. Celte plante est chaude et dcssiccative, diurétique et 
apéritive. Son principal usage est contre le gravier et la pierre 
des reins et de la vessie qu’elle brise , contre le mucilage des 
Miéines parties ; elle pousse puissamment par les urines: ou 
fait bouillir une poignée de ses racines dans une piute d’eau , 
ou infuser une dcmi-once pendant la nuit dans un demi-se- 
lier de vin blanc , ou bien on en fait bouillir une poignée avec 
du cerfeuil et du maigre de veau, avec une telle quantité 
d’eau, qu’aprés l’ébullition il en reste une écuellée , qu’on 
boit le malin h jeun. 

ScABiEUSK ( Scabiosapratensis, hirsuta , quœ officinaruw, 
Tourii, Scabiosa arvensis , Linn. 145). Plante assez connue 
qui croît dans les prés , dans les champs , sur les montagnes 
et dans les bois. Elle est chaude, dessiccative, abstersivc, 
atténuante , discussive, sudorifique, alexipharmaque et pec¬ 
torale. Son principal usage est dans lesapostèines internes, la 
toux, l’asthme, la pleurésie,la peste,les ulcères fistuleux et sa- 
nieux des mamelles et des jambes ; dans la gale, démangeaison, 
gratelle , teigne : elle est très-propre aux aposièmes et abcès 
des parties internes,soit du foie , de la rate, de l’estomac ou 
du poumon. Son sirop, eu décoction, ou son eau distillée ouvre 
l’abcès , le mondifie, amortit le levain morbifique, et consolide 
enfin la plaiej un seul des trois remplit toutes ces indications. 
La scabieusc, sur-tout en forme de sirop, est éprouvée dans 
la petite vérole, lorsqu’elle se jette sur les parties internes , 
qu’elle est accompagnée de la toux et que l’on craint la 
phthisie. La scabieuse pilée seule, ou avec autant de sel, 
appliquée sur un charbon, le fait disparoîlre promptement ; 
pour la gale, la gratelle, et autres infections de la peau , on 
iàit boire sa décoction, on fi'otte le mal avec le jus de la 
plante seule, ou mélé avec des onguens. 

Scabieuse des bois, ou Mort du diable {Scabiosa folio 
intégra hirsuta , Tourn. Scabiosa succisa , Linn. 142’). 

En outre des vertus que cette plante a communes avec la sca¬ 
bieuse, Dodonée assure que la décoction est excellente en 
gargarisme pour l’inflammation du gosier. Simon Pauli con¬ 
firme cette propriété, et ajoute qu’elle est propre aussi dans 
les ulcères vénériens de la gorge et des gencives. 

Rontius recommande cette plante comme un très-bon re¬ 
mède dans l’hydropisie et dans les abcès du foie. Cette espèce 
de scabieuse est très-bonne aussi pour les femmes qui perdent 
leurs règles ,et qui sont tourmentées d’engorgemens à la ma- 


s C A M 66i 

tricc, de coliques sourdes , d’dcoulumcns de couleur suspecte. 
Chomell’a souventdoniideavec succès eu pareil cas. liamêma 
vu que, dans les apparences d’ulcères à la matrice, la ddeoe-» 
tioii de la racine cl des feuilles, mise eu usage pendant siï 
mois 'de suite , forlifiuit l’estomac , rectifioit les digestions , 
ranimoit la circulation , et faisait cesser toutes les douleurs 
sourdes de coliques utdrines. On prend une demi-poignde de 
feuilles et de racines sdches de cette plante j on la fait bouillir 
dans trois demi-seliers d'eau , rc'duits à une cliopine ; on en 
donne soir et matin un grand verre. 

La scabieuse entre dans la ddcoction pectorale , dans le vi¬ 
naigre fébrifuge de Sylvius Deleboé , dans le sirop de mdlisse 
composé de Charas , et dans le sirop de sympliilo de Fernel. 

ScAMMONÉE (^Scamnonium, $ive Scammonea ). Suc rési¬ 
neux , concret, ou gomme d’un gris cendré ; elle coule par 
incision de la racine d’un grand liseron qui croît abondamment 
dans le Levant, mais principalement aux environs d’Alcp, 
ou de Saint-Jean d’.Acre. Quand le suc est sorti, on le niet 
épaissir ou évaporer au soleil jusqu’à ce qù’il soit réduit en 
forme solide. Ün doit choisir la scainraonée nette , légère , 
tendre , friable , résineuse , grise , se réduisant facilement en 
poudre grise cendrée, d’une odeur fade, désagréable, et d’un 
goût un peu amer. Elle est très-purgative ; elle évacue par le 
bas les humeurs bilieuses, âcres , séreuses , mélancoliques ou 
tartareuses. 

Il est rare de la trouver bien pure et sans mélange des sucs 
de périploca , de tithymale , ou d’autres plantes laiteuses et 
corrosives ; c’est pour cela qu’on la prépare soit à la vapeur 
du soufre, soit avec les sucs de limon, de coing on de réglisse. 
Lorsqu’elle est préparée , elle s’appelle diagrède , dont la dose 
est depuis six grains jusqu’à douze ou quinze. I.a scaminouée 
qui est pure , d’un gris cendré, luisante et résineuse, laquelle 
se met en poudre blanchâtre en la pressant dans les doigts , 
n’a besoin d’aucune préparation, et vaut bien le diagrède j 
c’est la véritable scammonéed’Alep, qu’on trouve difficilement: 
celle qu’on débite ordinairement est la scammonée deSmyrne, 
noirâtre et altérée par d’autres matières , et qui a par consé¬ 
quent besoin de préparation. 

On ordonne la scammonée en bol, en opiat, ou en pilules , 
et rarement eu liqueur, parce qu’elle ne se dissout pas, à 
moins que ce ne soit par l’addition d’un acide , comme le jus 
de citron , le verjus, etc. Ou la corrige avec les sels fixes , 
comme la plupart des autres purgatifs trop âcres, ou bien 
avec parties égales de mercure doux (nmnale mercuriel 



6ü3 s C E a 

doux) : ce fondant empêche que cette résine ne s’attache U 
surface interne de l’estomac et des intestins , où elle pourroit 
causer des tranchées douloureuses sans cette précaution. Ou 
tire l’extrait ou la résine et le magistère de la scanunonée 
avec de l’esprit-de-vin ( alcohol), dont la dose est de six ù dix 
grains. Le sirop de scaininonée , dont on fait un grand secret 
sous le nom de sirop purgatif, ou sirop pour la bile , se fait 
avec de l’eau-de-vie , le sucre et la scainiuonée en poudre • ou 
y met le feu , on remue la matière- jusqu’à ce que la llainmc 
s’éteigne ; on garde ensuite cette liqueur dans une bouteille 
et on en prend une ou deux cuillerées délayées dans un verre 
d’eau. 

La scammonée sert d’aiguillon à la plus grande partie des 
électuaires purgatifs, entre autres , au diaprun composé, au 
di.aphénic, à la bénéclicle laxative, à l’électuaire de psillio , à 
l’électuaire diacarthami, à celui de citron et à celui du sucW 
roses ou de violettes. Elle entre dans la confection Ilamech 
et dans l’extrait catholique de .Sennert. Presque toutes les pi¬ 
lules célèbres tirent la vertu de la scammonée, comme les pi¬ 
lules cachées m.ajeurcs et mineures, les pilules mercurielles 
les pilules des deux de la pharmacopée de Londres, les pilules 
hydropiquesde Bantius, la poudre arlhritiqucde Paracelse etc 

Sceau i,e Notre-Dame , ou Racine Vierge {fiamnus race- 
mosa, Jlore imnon yluteo pallescente , Tourn. ïo"). Ramnus 
communis, Linn. 1458). Plaute qui pousse plusieurs s.irmens 
xnenus comme la bryone ou couleuvrée , dont il y a deux 
espèces, qui croissent l’une et l’autre dans les bois Leurs 
racines sont fort apéritiyes etun peupurgatives, hydra’gogues 
prises en poudre ou en décoction ; elles évacuent la pituite * 
les sérosités, et elles provoquent l’urine. On inange aussi ses 
preinicrs rejetons tendres, comme les asperges, pour les 
maladies ordinaires, et pour diminuer la rate; ils sont bons 
aussi pour le vertige et l’épilepsie. Cette racine pilée, et appli¬ 
quée .sur les meurtrissures, les guérit en peu de temps, comme 
celle de la couleuvrée. Selon Ray , la poudre de cette môme 
racine, mêh'e avec la fteute de vache et du vinaigre, donne un 
excellent cataplasme pour apaiser jes douleurs de la goutte. 
La racine vierge pntre dans la poudre de Bauderon pour les 
descentes des enfans, et dans l’emplàtre diabotanuin de 
Blondel. 

Sceau de Saeomon, ou Genoiiillet {Latfolium vulgare , 
Tourn. Convallaria polygonaetuin, Linn. 45t). Plaute quj 
croît dans les bois dans le,s lieux ombragés; la racine est la par¬ 
tie la plus usitée en médecine. Elle est détersive et aslriti.. 





s C O L 663 

çeiitejselon Chomel ,elle est d’un usage irès-familler pour les 
descentes. Ou en fait infuser uue once coupt^e par morceaux 
dans undeini-selier de vin blanc pendant vingt-quatre heures 
qu’on fait boire ensuite aux enfans, en deux ou trois prises 
pour chaque jour; on eu continue l’usage pendant huit ou 
quinze jours, et on applique sur l’heruie de la môme racine 
pilôe , avec un bandage par-dessus, ce qui a même nmssi à des 
personnes avancées en âge. Cette di-coction se donne avec 
beaucoup de succès pour faire sortir la gravelle. La racine 
est bonne, aussi pilée avec celle de grande cousoude qui 
corrige sou acrimonie, pour appliquer sur les contusions , et 
pour guérir les plaies. On donne la racine de sceau de Salo¬ 
mon hachée dans l’avoine des chevaux qui ont le farcin. 

Cette plante étant astringente peut être fort utile dans les 
fleurs-blanclies. Palmer, après Hermann, la donne pour un 
bon remède contre la goutte, si ou eu fait boire l'iiifusioa 
faite dans la bière. Sa racine est excellente pour les enchy- 
moses et meurtrissures ; c’est pour cet eflet qu’elle entre 
daus l’emplâtre d’.\drianus de Mynsicht. Seiinert et Ettinul- 
ler confirment cette vertu , soit qu’on,cn applique la racine 
pilée sur la partie meurtrie, soit cuite et en cataplasme. Ett- 
muller en fait un avec deux parties de cette racine et uue de 
grande cousoude, cuite dans un peu d’eau , et passée par le 
tamis : il faut l’appliquer eu cataplasme un peu chaudement. 

La tisane avec la racine de sceau de Salomon est bonne 
pour la gravelle, d’après Césalpiii : son eau distillée décrasse 
le teint et l’embellit : la décoction de toute la plante guérit la 
gale et les autres mahidies de la peau. 

ScHOEvANTE , ou Jonc odorant (^Andropogon schaenan- 
thus, Liun.). Cette espèce de chiendent croît en Arabie, sur¬ 
tout au Mont-Liban, où il est en très-grande abondance. On 
nous en apporte les fleurs ou les épis , qui sont d une odeur 
aromatique très-agréable. Quelques-uns tirent les fleurs du 
reste de l’épi, pour l’employer dans la thériaque et daus les 
autres compositions dans lesquelles elles entrent ; d’autres y 
mettent tout l’épi. On peut ordonner les fleurs de schœnante 
eu poudre, depuis un demi-scrupule jusqu’à trente grains, 
dans les maladies contagieuses ; elles sont propres aussi dans 
celles du cerveau, pour pousser les mois et les urines , et 
pour lever les obstructions des viscères. Les fleurs de schœ- 
uaiite eiilieut dans la thériaque et dans quelques confections 
alexitères. 

Scolopendre. Voyez Langue de Cerf. 




SconmvM,ou Chamaraze {Chamœdty’spalustris canescens, 
seu sco'rdium officinarum. Tourn. 2o5. Teucrium scordium , 
290). Espèce de germandrèe, ou plante qui pousse plu¬ 
sieurs petites liges carrées, velues , rameuses^ et serpentan¬ 
tes ; broyées, elles ont une odeur d’ail et un goût amer, aslrin- 
geut. Elle croît dans les lieux humides, marécageux , le long 
des fossés remplis d’eau. On se sert en médecine de ses feuilles, 
qui sont chaudes , dessiccatives, abstersives, atténuantes, 
incisives, alexipharmaques, sudorifiques, et résistant la 
pourriture. I.e principal usage du scordium est dans la peste, 
les maladies pestilentielles, les fièvres malignes, tant pour 
préserver que pour guérir ; dans les obstructions du foie et de 
la rate, dans les abcès et lesmucilages du poumon. Il sert ex¬ 
térieurement îi mondifier les plaies , les ulcères et apaise les 
douleurs de la goutte. 

Ou emploie les feuilles et les fleurs de cette plante en dé¬ 
coction et en infusion , une petite poignée sur chaque pinte 
d’eau , ou une bonne pincée comme du thé , pour un demi- 
setier de liqueur. Cette plante est cordiale , diaphorétique , 
npéritive, béchiquc , vulnéraire et détersivej c'est aussi un 
bon fondant, et capable , par son amertume , de rétablir 
l’appétit et faire mourir les vers. On en fait boire l’infusion 
avec succès dans les fièvres malignes , la petite vérole la 
rougeole, et dans les maladies de la peau. L’extrait de toute 
la plante , i une demi - once en bol, fait suer , et pousse 
quelquefois les urines. On en prépare aussi un vin et un 
vinaigre, dans lesquels on fait infuser le scordium , qui font 
le même eflét ; la dose est depuis quatre onces jusqu’à six. 
La conserve qu’on fait avec les feuilles fait suer, et s’ordoune 
utilement pour faire cracher les asthmatiques et les phthisi¬ 
ques. Elle soulage aussi les filles qui ont la jaunisse , et qui 
ne sont pas réglées j la dose est d’une once. 

L’eau, le sirop et le vinaigre de scordium sont usités dans 
la peste et dans les maladies contagieuses , tant pour préser¬ 
ver que pour guérir. I .a décoction de scordium avec la myr¬ 
rhe , l’aloés et l’esprit-de-vin {nlcohol ) , est une fomentation 
éprouvée pour corriger et arrêter la gangrène et le sphacèle. 

Cette plante a donné son nom à l’élcctualre diascordiuin 
de Fracaslor : elle entre dans le vinaigre thériacal, dans la 
théri.aque , Icmilhridat, l’orviétan ,1a poudre contre les vers , 
l’huile de scorpion , et dans plusieurs autres confections 
alcxilères. On l’emploie aussi dans les lotions vulnéraires , 
pour bassiner les parties ulcérées et menacées de gangrène. 



665 


S C O R 

Scorpion ( Scorph ). Petit insecte terrestre , gros envi¬ 
ron comme une chenille, ressemblant k une petite ëcrevisse. 
Il est fort commun dans les pays chauds. Il habite les trous 
des murailles et de la terre j il se nourrit de vers et d’herbes. 
Sa piqûre est mortelle, si on n’y remédie. Ou le fait s(<cher 
après l’avoir tud , et avoir sdpard le bout de sa queue , puis 
on le niduit en poudre. Elle est propre pour exciter l’urine, 
comme celle d’escarbot et de ver de terre, pour chasser le sable 
des reins et de la vessie, pour rdsisler h la malignitd des hu¬ 
meurs, pour provoquer la sueur. La dose est depuis un demi- 
scrupule jusqu’k une demi-drachme, c’est-à-dire, depuis 
douze grains ju qu’à trente-six. Le scorpion derasd et appliqué 
remédie à sa propre morsure , on y remédie encore en en 
mettant plusieurs vivans infusés dans l’huile d’amandes amè¬ 
res ; quelques-uns la donnent dans la colique et dans la dou¬ 
leur du calcul. On en enduit la région des reins pour chasser 
la pierre , cl la région du pubis ou de la vessie pour pousser 
l’urine ; on y ajoute quelquefois l’onguent A'althaea, ou le 
cataplasme d’oignons et de pariétaire ; on en oint la verge 
pour lever la suppression d’urine. Elle est encore très-bonne 
dans la douleur des oreilles j on en mêle une drachme avec 
une demi-drachme d’huile d’amandes douces, dont on dis¬ 
tille une ou deuxgoullcs chaudes dans l’oreille. Les cloportes 
piles, et bouillis dansl'huile de nénuphar ou violât, convien¬ 
nent au même mal, spécialement s’il y a inflammation. L’huile 
sanguine de scorpion se prépare de la manière suivante. 
Mettre infuser dans du vin de Malvoisie pendant trois jours 
et trois nuits six onces de semence d’hypéricuin , y ajouter 
trois onces de térébenthine de Venise , six onces de vieille 
huile , une drachme de safran , et quatre poignées de fleurs 
d’hypéricum j renfermer le tout dans une bouteille bien bou¬ 
chée l’espace de trois jours j au bout de ce temps exprimer 
fortement la liqueur dans une autre bouteille qu’on verse 
par inclination jusqu’à ce que l’huile paroisse rouge comme 
du sang ; mettre dans chaque livre de celte huile cinejuante 
scorpions, et laisser le tout en digestion au bain-marie jusqu’à 
ce que la fermentation soit passée -, en faire l’expression par 
une étamine, et garder l’huile. Appliquée extérieurement, 
elle calme souverainement les douleurs néphrétiques. 

SCOHSONRRE , ou Cersifis d’Espagne ( Scorzonera , lati- 
folia } sînuata , Tourn. Scorzonera hispanica , Linn.’ i 112), 
Plante que l’on cultive dans les jardins potagers. Elle croît en 
Espagne sans culture dans les lieux humides, et dans les bois 
Bioutagiieux. On se sert principalement de sa racine qui est 



666 S C R O 

chaude , liumiiîr cl alexipliariuarfue. Son principal usage est 
contre la morsure de la vipère et des autres serpens ; la peste , 
la mélancolie , l’épilepsie, le vertige, la palpitation de cœur ■ 

pour exciter la sueur, résister au venin, pour la petite vérole, 

et pour pousser l’uriiie. Mathiole rapporte (jue des inoisson- 
iieuis mordus des vipères , et eu danger de leur vie, furent 
sauvés leur faisant avaler le jus de cette racine, dont ou 
lit plusieurs expériences ; ce qui lui ht donner le nom de 
viparia ou vipérine. , , . 

ScROPHunsiRK GRANDE {àcropliularia nodosa ,faetida , 
Tourii. Scrophularia nodosa , Linii. 865 ). Plante dont la 
racine est grosse , noueuse , inégale. Toute la plante a une 
odeur désagn'able et un goût amer. Elle croît dans les lieux 
ombragés, humides et dans les taillis. On se sert, eu méde¬ 
cine principalement , de sa racine , qui est chaude , dessic¬ 
cative ^ digestive, incisive, vulnéraire. Son usage principal 
est dans les écrouelles et les hémorroïdes , dans les ulcères 
carcinomateux et rainpans , dans les gales malignes. Lors¬ 
qu’on se trouve tourmenté cruellement par la douleur des 
hémorroïdes internes , il faut prendre dans les aliinens ou 
dans la boisson de la racine ou des feuilles do scrophulairc , 
et la douleur s’apaisera ; ou peut les manger eu substance , 
sèches ouvertes , ou boire le vin dans lequel on les aura fait 
bouillir ou infuser. La prise est d’une demi-drachme k une 
drachme en poudre ; on eu boit la décoction. Pour l’usage 
externe on prend plusieurs tubercules de cette racine , on les 
enfile en forme de collier pour les porter au cou , et toutes 
les écrouelles , sur-tout celles de cette partie , disparoissent. 

Préparation d'un onguent propre aux maux cités. 

On tire de terre en automne la racine de grande scrophu- 
laire j l’ayant bien nettoyée, on la broie avec du beurre frais , 
et on la met dans un pot de terre bien couvert dans un lieu 
fort humide , où on la laisse pendant quatorze ou quinze 
jours ; au bout de ce temps on fait fondre ce beurre sur 
uu petit feu , et on le passe au travers d’un linge. Pondant 
l’application de cet onguent, on fait prendre au malade ,1e 
inatiu k jeun , une drachme de poudre de racine en bol , ou 
en conserve , avec quelque sirop approprié , ou un verre de 
vin, dans lequel la racine aura infusé pendant la nuit. 

Scrophulaire ( grande) aquatique , ou Herbe du siège 
( Scrophularia aqualica major , Tourn. Scrophularia aqua~. 
tira, Liiin. 8;4). Plante dont les feuilles, qui sont d’uu 
vert brun, ressemblent assez k celles de la bétoiiic des bois , 
mais beaucoup plus grandes , ayant k leur base deux petits 



s E I G 667 

oreillons. La tige , qui est carrée , monte i la hauteur de 
deux ou trois pieds, au haut de laquelle il vient des (leurs 
semblables à celles de la scropliulaire vulgaire dont nous 
venons de parler à l’article précédent. Elle croît dans les 
lieux humides et ombragés , sur le bord des petites rivières 
et des fossés remplis d’eau. 

Cette plante est chaude , dessiccaliveet détersive. Ses feuil¬ 
les pilées ou leur jus cuit avec du miel , appliqu('es , sont 
très-bonnes pour mondifier les ulcères sales et malinset pour 
la gangrène ; les feuilles amorties sur le feu , broyées et 
appliquées tous les jours soir et matin, guérissent les ulcères 
et les contusions , elles sont bonnes aussi aux panaris , aux 
plaies , et aux f miures et froissures de membres, pour les 
coups et les chutes. Pour les clous , il faut en appliquer des¬ 
sus une feuille*, après l’avoir passée légèrement sur le feu. 

Ou en fait de cette manière , un onguent excellent pour les 
écrouelles, hémorroïdes , ulcères sales , plaies et contusions : 

Faire bnuillir'sur un feu médiocre juscfu’à la consompti m de 
l’humidité, une demi-livre d’huile d’olive, une livre et demie 
de jus de scropliulaire d’eau , un demi-setier de vin ; ajouter 
dans l’huile deux onces de cire jaune coupée en petits mor¬ 
ceaux ; étant fondue et bien incorporée avec l’huile , retirer 
le vaisseau du feu, et remuer avec une spatule jusqu’h ce que 
l’onguent soit froid ; on le conserve dans un pot bien bouché. ^ 
Celte plante a toutes les vertus de la grande scrophulaire 
décrite en l’article précédent. 

Sébestk Sebesten , seu Prunus sebesten ). Fruit gros 
comme un petit gland, oblong , rond , noirâtre, ridé, sem¬ 
blable Il une petite prune • ce fruit naît à un arbre de même 
nom qui croît en Sj'rie et en Egypte. Ou doit choisir les 
sébestes nouveaux , charnus , bien nourris , noir.âtres, garnis 
de leurs petits chapitaux , d’un goût doux et visqueux. Les 
«ébestes sont émollieiis, adouciss.ms , pectoraux : on s en sert 
pour les âcretés de la poitrine et des reins , pour exciter lu 
crachat , pour lâcher le ventre , pour émousser l’acrimonie 
de l’uriac dans la dysurie et ses autres vires ; on les prescrit 
ordinairement avec' les jujubes. La décoction d’une once ou 
deux de sélMJstes dans une chopine d’eau avec la manne et la 
casse , est un purgatif doux , très-convenable dans les mala¬ 
dies du poumon j ils sont bons dans les catarres , la toux, 
le rhume, et les fluxions de poitrine. On les mêle en nombre 
égal avec les jujubes dans les tisanes pectorales : ils entrent 
dans le lénilif, et dans l’électuaire qui porte leur nom. 

Seiglc {Secale). Espèce de blé j il y en a de deux sortes , 



668 SEL 

le grand qui se si^inc l’iiivcr, et le petit qui se s^me au prlu' 
temps. Le seigle est rnt^diocreinent chaud , moins toutefois 
que le froment , et plus que l’orge. Sa farine en forme de 
cataplasme sert Ji dissiper les tumeurs douloureuses des dry- 
sipèlesctdela goutte, ou saupoudrée , sur-tout sur les érysi¬ 
pèles. Le cataplasme de farine de seigle avec du miel et un 
jaune d’œuf est adoucissant, résolutif et avance la suppura¬ 
tion : on l’applique ordinairement sur les mamelles pour le 
lait grumelé. Le son, pris en décoction par la bouche ou en 
lavement, est détersif, émollient, propre pour arrêter le 
cours de ventre et pour adoucir les âcretés de la poitrine. La 
décoction du son et des figues est utile dans les affeclious des 
amigdales. Le pain de seigle s’applique dans les douleurs de 
tête et des autres parties , dans la foiblesse d’pstoniac, la pal¬ 
pitation de coeur , et dans l’appréliension de l’avorleineut par 
fa foiblesSe du fœtus. On le fait rôtir, ou bien on le réduit 
en miettes, puis on le trempe dans du vin , ou quelque autre 
liqueur convenable, pour l’appliquer sur la partie, [.a croûte, 
®u une tranche rôtie , arrosée de vinaigre , et saupoudrée de 
caiielle , de muscade et d’un peu de safran , et de quelques 
autres poudres aromatiques, est salutaire pour appliquer sur 
la région de l’cslomac dans le choiera morbus, pour arrêter 
le vomissement, et ôter le dégoût. Le pain d’épices est bon 
pour le même usage. L’odeur du pain chaud empêche le vo¬ 
missement et le dégoût, qui suivent souvent la prise d’un 
purgatif désagréable, ou d’un vomitif. Le pain de seigle , 
mâché avec du beurre , et appliqué sur les tumeurs , les fait 
mûrir. Ce pain , un peu laxatif, est bon à ceux qui ont le 
ventre paresseux. 

Sel ammoniac (Muriale d’ammoniaque. Sol armonia- 
emn, sive ainmoniacum'). Celui des anciens se trouvoit dans 
les sables de Lybie , proche le temple de Jupiter A.mmun j 
ce qui l’a fait nommer sel ammoniac , oû il se formoit par 
l’urine des chameaux et de plusieurs autres animaux , il étoit 
naturel ; mais comme on n’en apporte plus, il n’y eu a que 
d’.artificiel, qu’on prépare avec cinq parties d’uriuc, une 
partie de sel marin , et une demi partie de suie de cheminée 
qu’on fait cuire ensemble, et qu’on réduit eu masse , laquelle 
étant mise dans des pots suLlimaloires sur un feu gradué , 
on en fait sublimer un sel qui est le sel alnmoniac ordinaire. 
Celui de Venise est le meilleur , et ensuite celui d’Anvers. 

On doit choisir le sel ammoniac beau, blanc, sec , ner 
cristallin , d’un goût âcre et fort pénétrant. 11 est sudorifique * 
api'rilifj il résiste i la corruption cl ît la gangrène j pris itUé- 



s E- L G6ÿ 

ripiiremont, il est bon pour la lièvre quarte, on le donne 
le jour de l’intennission ou avant l’accès , et il manque rare¬ 
ment. La dose est depuis un demi-scrupule jusqu’à une deini- 
drarliine. Eu forme de gargarisme , il guérit l’esquinancie, 
et il sert h faire l’eau bleue des oculistes pour emporter les 
taclics des yeux. I/eau dans laquelle on Aiit dissoudre du sel 
ammoniac guérit les verrues , en le.s mouillant souvent. 

Sr.L DE DUOBUS {^sulfate de potasse) (^Arcanurn duplica- 
tum ). On fait ce sel avec la matière rouge qui reste au fond 
de la cornue dans le procédé de l'eau-forte (^acide nitreux du 
commerce ). Ayant dissout cette matière dans de l’eau , on 
filtre la dissolution, et on fait évaporer riiumiditéj; il reste 
un sel très-blanc. Cette blancheur est parfaite quand le sel nt 
contient plus de parties vitrioliques -, il peut exciter le vomis¬ 
sement , quand il participe encore du vitriol {^sulfate ) , soit 
martial (de fer) , soit cuivreux ( de cuivre ), 

Ce remède, donné plusieurs fois au commencement des 
accès , guérit la plupart des lièvres, même celles qui accom¬ 
pagnent le scorbut. On le regarde à Paris presque comme 
un spécifique pour le lait épanché, 11 convient aussi dans l’iiy- 
dropisife. 

Sel DE PRUNELLE, ou Cristal minéral, (^nitrite dépotasse 
mêli de sulfate de potasse ). Salpêtre duquel on a emporté 
une partie du volatil par le moyeu du soufre et du feu ; ou 
le pr('pare ainsi. Concasser trente-deux onces de salpêtre 
rafiné ( nitrite de potasse), et le mettre dans un creuset qu’on 
place dans un fourneau entre les charbons ardens } lorsque 
le salpêtre est en fusion , y jeter à diverses reprises une deiui- 
oiice de fleurs de soufre (soifre sublimé) ; la matière s’enflam¬ 
mera aussitôt, et les e.sprirs du salpêtre les plus volatils seront 
enlevés ; quand la flamme est passée, la matière reste en 
fusion fort claire j ou renverse le creuset dans une bassine 
d’airain plate, bien nette, et qu’on aura un peu chauffée 
auparavant, de peur qu’il n’y reste de l’humidité ; on remue 
la bassine entre les mains, afin que le sel s etendc eu refroi¬ 
dissant j c’est ce qu’on appelle set de prunelle, il s’en trouvera 
vingt-huit onces. Il faut , pour l’avoir bien pur, le faire 
fondre dans une quantité suffisante d’eau , filtrer la dissolu¬ 
tion , et la faire cristalliser en la faisant évaporer dans un 
vaisseau de verre ou de terre , jusqu’à diminution de la moi¬ 
tié, ou jusqu’à ce qu’il commence à paroître une petite pelli¬ 
cule déssus; transporter alors le vaisseau dans un lieu frais , 
l’agitant le moins possible, et l’y laisser jusqu’au lendemain , 
on trouvera des cristaux qu’il faut séparer d’avec la liqueur, 


faire <<vaporcr de reclief cette liqueur Jusqu Ji pellicule , et 
reiiiellre le vaisseau dans un lieu frais , il se fera de nouveaux 
cristaux ; réitdrcr les dvaporations et les cristallisatiuiis , jus¬ 
qu’à ce qu’on ail tird tout le sel. 

On le dit u.eilleur que le salp.-tre rafmd pour la inddednc, 
parce qu’on prdiend que le soufre l a corngf On le donne 
pour rafraîchir, et pour faueunner dans les Itc'vres ardentes, 
dans les esquluancies, dans les gnnorriu'es , et dans les autres 
maladies qui proviennent de chaleur et d’obstructions. La 
dosé est diqmis dix gr.ains jusqu’à une drachme dans dubouil- 
Ion ou dans une autre liqueur appropri(‘e à la maladie. 

Sel makin , ou commun , {muriate de sovtJe) (Sal mari- 
nuvi, sive commune'). Ce sel est tir<‘ des eaux de la mer par 
dvaporalion et par crislallisalioii. Ou tire aussi du sel de plu¬ 
sieurs endroits de la France, et de plusieurs lacs sales d’Ita¬ 
lie cl d’Allemagne; mais le sel marin est le meilleur de t«>us , 
celui de fontaine est le moindre. Le sel dchaulfe, dessdche , 
deterge , dissout, purge , restreint incdiocreincnt, consume 
les superfluilfs, p-'iiàtre , digère , ouvre , découpe , résiste à 
la corruption cl aux venins. 11 est salul.àirc intérieurement 
aux crudités de l’estomac, à la perte de 1 appétit , aux cons¬ 
tipations de ventre, à la suppression d’urine, à la colique; 
on s'eu sert dans l’apoplexie. L’usage externe est pour mondi- 
fier les ulcères putrides et rampans , pour dissiper les tumeurs 
simples et pestilentielles , pour dessécher la gale et les dé¬ 
mangeaisons , pour résoudre les contusions et le sang extra¬ 
vasé, pour consumer l’ongle des yeux, et pour calmer la 
douleur des’ dents. 

Sel poLYcuaESTF. (^sulfate dépotasse). Salpêtre ( mVnte 
de potasse ) , dépouillé de sa partie volatile par le soufre : on 
le prép.'ire ainsi : Pulvériser et mêler exactement parties égales 
de salpêtre et de soufre commun, jeter environ une once de 
ce mélange dans un bon creuset, qu’on a auparavant fait 
rougir au feu, il se fera une grande flamme, laquelle étant 
passée, y jeter encore autant de matière, et coutinuer ainsi 
jusf/u’à ce que tout le mélange soit employé ; entretenir le 
feu pendant environ une heure, en sorte que le creuset soit 
toujours rouge, puis le renverser dans une bassine d’airaiu 
Lieu si^cLdc: au feu j la lualière (^lanl refroidie , la pulvf^riser 
et la faire foudre dans une suffisante quantité d’eau , flbrer la 
dissolution, et la ffiire évaporer dans une terrine de grès ou 
dans un vaisseau de verre , au feu de sable jusqu’à siccité. Si 
ce sel n’étüit pas tout-à-fait blauc , c’est qu il contiendroit 
encore du soufre; il faut le calciner à grand feu dans un 


SEL 6-1 

creuset, en l’agitnnt avec une spatule pendant trois ou quatre 
heures, ou jusqu’i ce qu’il soit bien blanc, puis rt^itdrcr la 
dissolution dans de l’eau, la filtration et l’dvaporation j on 
aura un sel polycbresle très-pur. Il faut rejeter comme inu¬ 
tile ce qui sera demeuré dans les filtres. 

Le sel polychreste purge les sérosités par les selles et quel¬ 
quefois par les urines. La dose est depuis une demi-drachme 
jusqu’à six draelitnes dans une liqueur appropriée. 

Ce sel est appelé polychreste, du mot grec tloAi-iyf»»», c’est- 
a-dire servant à plusieurs usages, parce qu’on à’en sert non 
seulement pour purger par les selles, mais pour faire uriner, 
étant pris au poids d’une ou de deux drachmes dans une pinte 
d’eau le malin, comme une eau minérale. On l’emploie com¬ 
munément dans les infusions de séné, depuis un scrupule 
jusqu’à quatre , tant pour augmenter le purgatif, que pour 
tirer plus fortement la teinture du séné. On ne doit ptnnt se 
servir du sel polychreste qu’il n’ait été rendu bien blanc et 
bien pur ; car li rsqu’il y reste quelque partie grossière du 
soufre, il est sujet à exciter des vertiges, des stupeurs de 
nerfs et des soulèvemcns d’estomac. 

SEt VÉGÉTAL {tarlrile députasse). Crème de tartre réduite 
en forme de sel. Pulvériser et mêler ensemble huit onces de 
cristal de tartre (tartrite acidulé de potasse), et quatre onces 
de sel de tartre fixe ; mettre ce mélange dans un pot de terre 
vernissé, et ayant versé dessus trente-six onces d’eau, faire 
bouillir la matière doucement pondant une demi-heure; puis 
l’ayant laiss<<e refroidir, la filtrer, et faire évaporer la liqueur 
jusqu’à siccilé : il faut garder ce sel dans une bouteille. 

L’évaporation de la liqueur doit se faire dans une terrine 
de grès au feu de sable, plutôt que dans un pial de terre 
vernissé, parce que la terre étant plus poreuse que le grès, 
le sel péuétreroit au travers , et il s’en perdroit’ beaucoup. Les 
vai.sseaux de métal ne sont pas bons, parce tju’ils donneroient 
'[uelque impression au sel , et il ne scroit pas si blanc que 
quand on le fait dans un vaisseau de terre. Ceux ([ui n’oiit 
jioint de terrine de grès peuvent se servir d’uii vaisseau de 
verre. Il faut prendre garde sur la fin de l’évaporation que le 
feu ne soit trop fort ; comme la crème de tartre {lartritc aci¬ 
dulé dépotasse) qui entre dans ce sel est composée de cinq 
principes, la matière s’attache facilement au vaisseau , et elle 
se brûle ; il est nécessaire , pour éviter cet inconvénit at, de 
la remuer avec une spatule jusqu’à ce qu’elle soit sèche. 

C’est un bon apéritif et laxatif ; il est propre pour les ca¬ 
chexies , pour les liydropisics, et pour toutes les maladies qui 



viennent d’obstruction. La dose est deimis dix grains jusqu’à 
deux scrupules dans du bouillon, ou dans quelque liqueur 
appropride. 

Semence contre les vers , ou Poudre vers ( .9eme« 
contra vermes, sive santonicum). Seinence inenue , oblongue, 
verdltre d’une odeur ddsagrdable, d un goût amer , et assez 
aromatique. F.lle nous est envoyde sdebe de Perse. Elle naît 
à une plante dont les feuilles sont très-petites , que l’on croit 
être une espèce d’.ibsintbe. Il faut choisir celte semence rd- 
cente , bien nourrie, d’uuc odeur assez forte. Elle est chaude , 
dessiccative et amère ; elle est très-bonne pour provoquer les 
mois et fortifier l’estomac, pour faire mourir et chasser les 
vers. On en donne depuis un scrupule jusqu’à une drachme 
aux enfans suivant leur âge , aux petits dans le lait de leur 
nourrice , et aux plus grands dans de l’eau de chiendent dis- 
tillde, de fleurs de pikhcr , d’/t/pencum , de pourpier ou 
quelque autre semblable, ou dans la pulpe d'une pomme 
cuite. On la donne seule, ou mêlde avec de la corne de cerf 


brûlée , la semence A'hjpericum , l’aloës , ou même avec le 
mercure doux ( muriale mercuriel doux ). 

SÉNÉ ( Senna ). Petite feuille oblongue qu’on apporte sdche- 
de plusieurs endroits. Elle naît sur un petit arbriseau dont il 
y a deux espèces ; celui d’Alexandrie , qui a les feuilles poin¬ 
tues , est le meilleur j et celui d’Italie , ([ui a les feuilles plus 
rondes , duquel on peut se servir à défaut du premier. Le 
séné doit être choisi récent, en feuilles , la plupart entières , 
ou les moins brisées , de grandeur médiocre , nettes , les 
nioina remplies de bûchettes et de feuilles mortes , douces 
au toucher , de couleur verte jaunâtre, d’une odeur assez 
forte , d’un goût un peu visqueux et désagréable ; elles don¬ 
nent à l’eau une forte teinture. 

On se sert aussi des follicules ou gousses de séné. Il faut 
les choisir récentes, grandes , entières , de couleur verte tirant 
sur le jaune. Le séné est le purgatif le plus en usage ; il purge 
sans incommodité les humeurs recuites et séreuses , la bile 
et la pituite de la tête , du foie , de la rate et des jointures j 
par la suite il tranche quelquefois , ce qui vient de son muci¬ 
lage visqueux en s’attachant aux iutestins , c’est pourquoi il 
ne faut iaraais donner le séné sans y ajouter le sel de tartre 


(^carbonate de potasse) pour aiguillon, et pour découper ce 
niuciluge, soit qu’on le donne en substance ou eu infusion • 
car si on le fait bouillir, la décoction est épaisse et miicllagi-. 
neuse j en la buvant, elle cause seulement des tranchées sans 
fieu opérer, au lieu que si ou y ajoute la crème de tartre 
C tartrite 



séné 67.1 

{tartrileacidulé dépotasse) , la d(!coclion deviendra très-pur* 
gative , et ne tranchera point. On donne le sdnd plutôt en in¬ 
fusion qu’en d<icoction, d’autant que cette dernière dissipe 
beaucoup la vertu purgative. 

Comme le sèm* est chaud et sec , on le corrige avec les fleurs 
de vi(detle et de bourrache ; ,et pour empêcher qu’il ne nuise 
h l’estomac , on y ajoute la canelle, le galanga, le gingem¬ 
bre , etc. On peut le donner à tout âge , et même aux femmes 
grosses. La dose en substance est d’une drachme ou d’une 
drachme et demie ; en infusion de deux drachmes et demie ou. 
d’une demi-once. Choniel dit que le séné purge toutes sortes 
d’humeurs, mais qu'on ne doit pas l’ordonner dans les hémor¬ 
roïdes , les hémorragies , les maladies de la poitrine , ni dans 
les dispositions inflammatoires. 

Le séné ne peut nuire â personne , dit du Bé ; il n’allume 
point par sa chaleur les humeurs, il ne ronge pas les intestins , 
et ne brûle point les entrailles ; il purge doucement toutes 
sortes d’humeurs j il purge la mélancolie et la bile, si on 
en fait infuser une demi-once dans deux verres de lait, et si 
on les donne le matin à une heure l’un de l’autre , ce qui peut 
•être réitéré dans les longues maladies qui dépendent des obs¬ 
tructions causées par ces humeurs ; il purge aussi la pituite, 
et la tire du cerveau , du mésentère et de l’estomac , comme 
la bile et la mélancolie du foie et de la rate. Il ne se donne 
pas seulement eu infusion, mais aussi en substance ; car 
il purge fort bien , si on en prend une drachme .avec une demi- 
drachme de crème de tartre ( tartrite acidulé de potasse ) , et 
un peu d’écorce de citron , pour en faire une poudre d’une 
prise ; ou si la drachme est mélée avec un peu de sirop, pour 
le donner en forme de pilules. 

Le séné entre dans la plupart des électuaircs purgatifs, entre 
autres dans le lénitif, le caiholicon, la confection hameck, 
les tablettes de Citro , l’électuaire de tamarins d'Horstius , 
l’extrait panchymagogue de Crollius , la poudre arthritique 
de Paracelse , etc. 11 a donné le nom â l’électuaire de séné. 
Les follicules’ s’emploient dans les pilules tartarées de Quer- 
cétan. 

Seneçon {Senecio vulgaris, Linn. 1216 ). Plante fort 
commune qui croît dans les champs , dans les chemins , dans 
les jardins. Le seneçon est émollient , résolutif, humectant , 
rafraîchissant , apéritif, vulnéraire; Son principal usage est 
dans l’épilepsie des enfans, cuit dans leur bouillie ; dans le 
choiera morbus, la jaunisse , l'intempérie chaude du foie 
contre les vers, pour le vomissement et le crachement de sang ^ 



6;4 SÉNÉ 

et pour apaiser la colique. On emploie toute la plante dans 
la ddcnctioii ordinaire des lavemens , et dans les cataplasmes 
que l’on ordonne pour avancer la suppuration des tumeurs ; 
cuit avec du vieux-oing , et appliqué, il n’y a point de tumeurs 

qu’il ne fasse mûrir et percer, ou dissiper , soit aux genoux 
ou ailleurs ; il guérit les démangeaisons et les licrpes. Pour 
la goutte , pour les héuiorroïdes , et pour dissiper le lait gru- 
Bielé dans les mamelles , il faut faire bouillir cette plante 
dans du lait, ou bien lafaire cuircavcc du beurre frais, et l’ap¬ 
pliquer en cataplasme. Le seneçon pris eu décoction , ou au¬ 
trement , provoque les mois retenus. Pilé et appliqué sur une 
plaie , il 1» guérit en peu de temps. Il est bon à la gale de 
la téle , aux écrouelles , à la suppression d’urine , aux fistules 
et à rinflamiTiation des mamelles. Selon Tournefort, deux 
onces de suc de seneçon, avalées , font mourir les vers et apai¬ 
sent la colique. On assure que l’eau de seneçon distillée fait 
passer les Heurs blanches. 

SÛNÉKA , ou Poljgala virginiana. Racine grise en dehors , 
blanche en dedans , fort entortillée, de la grosseur d’une 
plume d’oie ; elle vient de la Virginie, où elle est très-connue 
des sauvages comme spécifique certain contre la morsure du 
serpent û sonnettes. Suivant le docteur ïennent, celte racine 
contient un sel actif, atténuant , enveloppé dans un principe 
balsamique, d’un goût piquant , mais qui ne se développe pas 
d’abord. Elle est diurétique , diaphorétique, purgative et 
quelquefois émétique , mais plus rarement , û inoi,% qu’on 
ne la donne à double dose. Ou peut ne la rendre que diuré¬ 
tique et diaphorétique , en y ajoutant des absorbans , de l’eau 
de cauelle aflüiblie, des yeux d’écrevisses, etc. Cette racine 
est très - atténuante , facilite puissamment l’expectoration, 
et convient principalement dans certaines pleurésies et fluxions 
de poitrine. 

Le docteur Tenncnt s’en servolt de trois manières diffé¬ 
rentes , ou en poudre à la dose de trente-cinq grains, et alors 
elle agissoit plus lentement , ou en teinture dans du vin d’Es¬ 
pagne , ou en décoction dans de l’eau. La décoction se faisoit 
en prenant quatre onces de la racine concassée, et la faisant 
bouillir dans une pinte d’eau réduite û moitié. La dose étoit 
de trois cuillerées réitérées de quatre eu quatre heures , jus¬ 
qu’à ce que le crachat, la sueur , les urines devenues plus 
abondantes, le malade lût soulagé. Il faisoit toujours précé¬ 
der une saignée de dix onces. 11 préparoit la teinture avec 
(lualre onces de la racine concassée mise dans une pinte de vin 
d’Espagne, placée sur les cendres chaudes pendant six heures j 



SENE 67S 

la dose dtoit aussi de trois cuillerrcs. Il paroîi que le docteur 
Teiinent a employé par prédilection la teinture, et av'ec rai¬ 
son ; l’eau lire beaucoup moins que le vin sur les racines gom¬ 
meuses , aromatiques et résineuses. 

Chôme] qui a employé cette racine toujours avec sucrés , 
étoit étonné des doses dont usoit le médecin écossois. Il ne 
l’a Jamais donnée en substance qu’à la dose de douze ou quinze 
grains, en décoction qu’à la dose d’une once , et il faisoit 
constamment la décoction avec une chnpine de vin blanc léger, 
et autant d’eau , à un tiers tout au plus de réduction , obser¬ 
vant d’en donner quatre onces toutes les quatre heures. Les 
malades se plaignent d’un goût de poivre qui leur reste dans 
la gorge j ce qui exige quelques cuillerées de lok blanc ou 
d’infusion de guimauve , pour adoucir. 

Il faut observer ( et cette observation est corrforrne à celle 
du docteur Teniwnt) que ce remède convient beaucoup mieux 
dans les fausses pleurésies et fausses fluxions de poitrine appe¬ 
lées nolbae, que dans les pleurésies sèches et inllaininatoires. 
Les premières qui sont les plus fréquentes , et même presque 
toujours épidémiques , viennent dans un temps froid et hu¬ 
mide après un hiver tempéré, ou après un été chaud et hu¬ 
mide auquel succède un froid inattendu ; mais lorsque les 
pleurésies sont occasionnées par un froid piquant accompagné 
d’un vent de nord sec et opiniâtre , la racine ne convient nul¬ 
lement. 

Voici comment le médecin écossois s’est conduit, et en gé¬ 
néral Chomel n’est pas éloigné de sa méthode. La maladie 
constatée par un frisson, un point de côté, de la fièvre, 
la difficulté de respirer, une toux fréquente et vainc ; il fai- 
soil tirer dix ouces de sang du bras j une heure après, il faisoit 
prendre Irois cuillerées de la teinture , et coutinuoit jusqu’à 
«eqiie les symptômes se calmassent ; lorsque ces mêmes symp¬ 
tômes se nfveilloiciit, il recouroit à la saignée et de suite 
à la racine. Chomel croit qu’il seroit mieux de ne donner ce 
remède qu'avant le troisième jour de la maladie ou après 
le cinquième , pour hâter et faciliter l’expectoration. Tout 
le monde sait que dans les fausses pleurésies la saignée est 
moins nécessaire , tandis que dans les vraies elle est rmiiquc 
remède. Celle racine merveilleuse est bonne dans les hydro- 
pisies ; clic convient dans l’asthme, dans la goutte , et dans 
tous les cas où il est avantageux de diviser la lymphe , et d’at¬ 
ténuer la partie trop mucilagineuse du sang. 

Il faut observer que , si le docteur Tennent donnoit à la 
Virginie quatre onces de la racine de sènéka pour une pinte 



676 s E R P 

de tciulurc, tandis qu’en France on n’cn emploie qu une once , 
c’est parce que les racines aromatiques sechdcs ont plus de 
vertu que celles qui sont fraîches. 

Serpent, ou Couleuvre {Sei-pens , anguis , coluber). 
Animal reptile qui se dc'pouille de sa peau deux fois l’aiinde , 
au printemps et eu automne. 11 demeure l’inver cachd dans 
la terre, spi'cialemeut sous les racines du bouleau et du 
coudrier.’Le mot de serpent est un mot gdm^rique qui com¬ 
prend en soi plusieurs espèces: on le prend ici pour le serpent 
vulgaire qui fait une espèce p.articulièredistinguée de l’aspic, 
de la vipère et des autres reptiles. Le serpent doit se prendre 
au printemps quand il a quitté sa dépouille , non pas pourtant 
quaud il est nouvellement sorti de terre. Les serpeus dessé¬ 
chés entiers, ou leur poudre , sont alexitères et sudorifiques ; 
leur usage est dans les maladies malignes et venimeuses , 
comme la fièvre, les fièvres pétéchiales, la lèpre, etc. 

Cardan dit que les phthisiques et les vérolés doivent regar¬ 
der comme un beau secret l’usage des serpens, et sur-tout 
des vipères. La chair , dit-il, se mange cuite, le bouillon se 
boit, et la graisse sert à enduire l’épine et les jointures. Après 
avoir jeté la peau, les entrailles, le fiel, la tète cl la queue , 
ou peut manger le reste sans crainte. On jette la tête à cause 
de sa malignité et des dents; on jette la queue , non qu’elle 
soit venimeuse, mais parce qu’il n’y a que des os; la vési¬ 
cule du fiel est rejettée parce qu’elle est proche d’une lacune 
remplie d’une matière venimeuse, qui est portée de là par deux 
canaux aux vessies des dents ou aux gencives, où clic se rend 
si active et si venimeuse, que la morsure des dents de la vipère 
est mortelle, même long-temps après sa mort. 

Le fiel fait mourir les chiens quand il est frais, mais ils le 
mangent sans danger quand il est desséché. Les entrailles 
sont rebutées à cause des ordures et des oeufs qui y sont atta¬ 
chés , sans cela elles seroient bonnes. Les emurs et les foies , 
gardés à part, sont, suivant quelques-uns, un trésor précieux 
en médecine ; mais il ne faut pas croire qu’ils aient quelque 
vertu particulière plus que la chair et les os. La graisse de 
serpent ramollit les écrouelles, guérit les rougeurs et les taies 
des yeux, et calme les douleurs de la goutte. 

Les dépouilles des serpeus, dét.achées d’elles-mêmes , gué¬ 
rissent les démangeaisons; appliquées en forme de poudre ou 
de cendre, et font revenir le poil, enduites aux parties chauves. 
Ces dépouilles, appliquées en forme de ceinture, purgent les 
eaux des hydropiques par les urines. Leur poumon, mêlé avec 
de la poudre d’écrevisses, convient aux pluies des nerfs quj 



s E R P 677 

ont dtd coupds , et même des tendons qui sc consolident dès 
qu’on en a fetd dessus. La même poudre est dprouvde contre les 
plaies des veux qu’elle gudrit promptement. La poudre de 
dépouille seule , semée sur une plaie récente, la guérit en 
trois jours, et leur décoction est souveraine pour guérir la 
maladie p'<diculaire. On se sert encore de la dépouille de ser¬ 
pent en gargarisme , en infusion ou en décoction pour les dou¬ 
leurs d’oreilles, de dents et des yeux. Le fiel des serpens , 
appliqué sur les morsures , en attire le venin ; on dit la même 
chose de la tête écrasée etappliquée. Le foie desséché se donne 
à la grosseur d’une aveline dans l’eau de cauelle ou dans du 
vin pour les accouchemens difficiles. 

Pour faire le bézoard animal, simple , il faut prendre un 
serpent dépouillé de sa peau , jeter les intestins , la queue et 
la tête , le laver et le dessécher à l’air pour le pulvériser av’ec 
les vertèbres, et garder la poudre pour l’usage. La prise est 
d’une demi drachme à une drachme. Le bézoard animal com¬ 
posé se fait de la manière suivante : prendre deux drachmes de 
poudre de serpent, racines de valériane, d’angélique, de 

E imprenelle, feuilles de rue, de chaque une drachme ; mêler 
; tout pour une pondre. La dose est d’un scrupule à deux 
au plus. La poudre de serpent seule est le contre-poison 
des araignées vives et de l’arsenic ; mais elle ne suffit pas 
contre la jieste. Tout le serpent est alexipharmaque , et la 
poudre est appelée avec justice b:‘zoard animal. 

La méthode de brûler les scrpeiis u’est pas bonne , puisque 
leur force, qui consiste dans le sel volatil et l’esprit, s’exhale 
au feu ; il vaut mieux les dessécher, puis les pulvériser, et 
arroser la poudre d’cspril-de-vin ( alcohol ) camphré , pour 
exalter la vertu alexipharmaque. On eu donne depuis un scru¬ 
pule jusqu’à une demi-tlraclune coulre les fièvres malignes , 
le pourpre . les fièvres pétéchiales et la peste ; cette dose fait 
transpirer. Les serpens sont merveilleux pour alfennir la 
santé et p iur prolonger la vie. La chair, le foie et le cœur des 
serpens sont sudorifiques , propres pour résister à la mali¬ 
gnité des humeurs, pour chasser les fièvres intermittentes, 
pour purifier le sang et exciter l’urine. On les fait sécher, et 
on les réduit en poudre. La dose est depuis un deini-scrupiilc 
jusqu’il une drachme. 

La poudre de serpent de Norimberg, décrite par Mayerne , 
se prépare ainsi : prendre les cendres blanches de six ser¬ 
pens ou couleuvres calcinés dans un pot de terre bien bou¬ 
ché , n’ayaut qu’une petite ouverture au-dessus du couvercle 3 
ajouter à ces cendres des racines d’angélique , de valériane , 



678 s E R P 

lie tormentille , et d’eclaire s(*ch<*cs et réduites en poudre, de 
chaque Irois drachmes, et faire du tout une masse et former 
des pilules dont la dose est de la grosseur d’une aveline. 

SKnPENTAmE GRANDE Drncunculus major vulgaris 
Tourn. Arum dracwiculiis , Liiui. i5Ô7 )• Plante qui poussé 
une seule tige à la hauteur de deux pieds ou environ , droite 
couverte d’une écorce qui représente la peau d’uu serpent 
par ses marbrures ou taches de couleurs diversifiées ; sa ra¬ 
cine est grosse, en forme d’oignon; elle croît dans les lieux 
ombragés, particuliérement dans les pays chauds. Sa racine 
ou oignon est purgative,elle détache les humeurs grossières 
pituiteuses et visqueuses, elle purge les sérosités. On la fait 
sécher, et on la prend en poudre; la dose est depuis un scru¬ 
pule jusqu’à une drachme. Ses feuilles sont détersives et 
vulnéraires; 011 les estime propres pour résister au venin et 
contre les morsures des serpens. On emploie la racine et les 
feuilles de la serpentaire comme celles du pied de vc.au, que 
1 on nomme aussi petite serpentaire ; elle eu a les vertus. 

Serpolet [ Serpyllum foliis citri odore, Tourn. Tlij-tnus 
serpyllum, Idnn.). Petite plante qui s’étend sur terre , dont 
les feuilles approchent assez de celles du thym ;elle croît dans 
les terrains incultes, montagneux , secs , rudes, sablonneux 
pierreux et dans les champs ; elle a une odeur fort agréable * 
et un goût aromatique âcre. U serpolet est chaud , dessiccal 
tit, (1 une saveur âcre , atténuant, apéritif, céphalique uté¬ 
rin et stomachique. Son principal usage est d’exciter r'uriiie 
et les mois, d’arrêter le crachement de sang et les moiive- 
raeus convulsifs; il est d’une grande utilité dans les maladies 
catarreuses de la tête, pour lesquels l’eau et l’esprit sont spé¬ 
cifiques; la plante se doit cueillir le matin lorsqu’elle est 
mouillée de la rosée. On applique le serpolet sur le front pour 
apaiser le mal de tête, ou on le fait cuire dans le vinaigre 
et l’huile rosat, et on en oint les tempes. Bouilli avec du 
miel, il nettoie les poumons. Une drachme de sa poudre, bue 
avec de l’eau , apaise les tranchées, et délivre de la difficulté 
d’uriner. 

La conserve des fleurs et les sommités de serpolet soulagent 
ceux qui sont sujets au vertige et à la migraine. Simon Pauli 
dit qu’eu Dannemarck , on se trouve bien de boire dans l’éry¬ 
sipèle la décoction de serpolet qui dépure le sang , et pousse 

par les sueurs ou par les urines. On laisse macérer une poignée 

de .serpolet dans de Peau à laquelle on ajoute une cuillerée de 
bon miel blanc , pour le rhume et pour la toux opiniâtre. 
Paraœlse eslimoitla liqueur qu’on tiroit du serpolet, distillée 



s I M A ^79' 

avec resprit-de-vin ( alcohol) , pour les fluxions catarrcuses 
et le rhume de cerveau. Ray, sur le témoignage du docteur 
Soame, rapporte qu’elle est merveilleuse pour faire recouvrer 
la parole aux apoplectiques. 

Serrette i^Jacea nemorensis cjuce serracula viilgà). Es¬ 
pèce de petite jacée qui croît dans les bois, dans les prés, 
dans les lieux sombres et humides. Elle est vulnéraire, propre 
pour les contusions, pour ceux qui sont tombés de haut j elle 
dissout le sang caillé , elle déterge, elle desséche , elle apai.se 
la douleur des hémorroïdes, étant écrasée et appliquée des¬ 
sus. Elle est propre pour les hernies. Ou s’en sert intérieu¬ 
rement et extérieurement. On donne en boisson ou dans une 
cuillerée de soupe , de sa racine en poudre. La dose est depuis 
un scrupule jusqu’il une drachme. 

Séséli {Fœiiiculum toriuosum, Tourn. Seselli tortuosuntf 
Liun. ). La semence de séséli de Marseille chasse les vents, 
pousse les mois et les urines ; on l’emploie comme l’auis, et 
4 la môme dose. Cette semence est aussi stomacale et apérilive. 
Dioscoride l’ordonne dans du vin pour aider 4 la digestion, et 
pour dissiper les tranchées J cet auteur recommande la racine 
et la graine pour l’asthme, pour la pa.ssion hystérique et pour 
l’épilepsie J selon lui, elle facilite aussi raccouchement, et 
pousse les règles. Les habitans de la campagne, du côté de 
Marseille , font infuser la graine de séséli dans du vin pour 
rétablir le üux menstruel. Quand on n’a point le séséli de 
Marseille, ou se sert du séséli commun. 

La semence de séséli est employée dans le sirop diacala- 
rninthes de Mésué , dans la poudre diacalaminthes de Nicolas- 
d’Alexandric , dans le dtagalaiiga major, dans le diahj‘SS0~ 
puni, diaprassium et le diacjminum de Mé.siié, dans Vaurea 
alexandrina , dans l’électuaire des baies de laurier , dans le 
diabotanum , dans le mithridat, dans la thériaque , et dans 
plusieurs autres compositions cordiales. 

Simarouba ( Evonimus fructu nigro, vulgà Simarauba ). 
On trouve depuis peu dans les .serres chaudes du Jardin des 
Plantes, et dans quelques serres d’amateurs , uii arbuste assez 
élevé auquel on a donné cette dénomination. Il paroît démon¬ 
tré que le simarouba est semblable au macer des anciens , 
coiiuu par Dioscoride. Cette drogue a commencé 4 être con¬ 
nue en France dans l'année 1715. Antoine Jussieu ayant ob¬ 
servé que , dans la grande quantité de dévoiemens dyssenté- 
riques occasionnés par des chaleurs excessives, 1 ipécacuanha, 
les purgatifs et les astringens ordinaires nuisoient plus qu’il» 
ne réusiissoient, eut recours au simarouba comme au der- 



68 o S I N A 

nier rcmJïïle , et eut tout lieu de s’en louer. Encour.ig^ par ]« 
succès , il continua de s’en servir , noii-seuleinciit dans les 
dèvoieniens djssenlériques , mais tnémc dans les pertes de 
sang auxquelles les femmes sont sujettes. C est de iVcorce 
sur-tout dont on use <lans le traitement des maladies, quoi¬ 
que le bois rip(< ne soit pas .absolument dépourvu de vertu , 
mais îi la dose double. 

Deux gros d’écorce de siraarouba, bouillis dans trois denû- 
setiers d’eau, réduits h. une chopine, siiffisoat pour trois ver¬ 
res dont on prend deux dans la matinée, à trois heures l’un 
de l’autre, et le troisième quaire heures après un léger repas 
fait avec du riz ou du vermicelle , ou quelque autre farineux. 
Ce rciiièdc étant légèrement amer , on peut y ajouter uu peu 
de canelle. 

Chomel a observé , ainsi que Jussieu , que ce remède réus- 
sissoit mieux dans les dévoiemens séreux occasionnés par une 
grande fonte des humeurs. 11 est stomachique , apéritif, légè¬ 
rement purgatif et astringent. On peut en continuer l’usage 
long-temps , et alors on en prend un verre tous les matins. 
On peut aussi le prendre en substance , eu poudre ou en bol , 
h la dose de douze ou quinze grains , suivant les circons¬ 
tances. La manière de s’en servir dans les perles des femmes 
est la même que dans les dévoiemens ; mais il faut observer, 
de même que dans les cas de dyssenterics , qu’il faut qu’il 
n’y ait ni grande lièvre, ni tension douloureuse , ni obstruc¬ 
tion dans les viscères. Ce remède, étant tonique et b dsami- 
que , occasionneroit de l’irritation. Il fait quelquefois vomir; 
il est bon de ne le donner que lorsque les premières voies 
ont été évacuées. 

Sinapisme d’Aëce. Faire tremper des figues grasses un 
jour entier dans de l’eau tiède , les exprimer fortement le len¬ 
demain , et les battre long-temps dans un mortier ; broyer en 
même temps dans un attire mortier de la semence de mou¬ 
tarde , et l’arroser peu !t peu de l’eau où auront infusé les 
figues , afin de la broyer plus commodément ; incorporer en¬ 
suite celte graine ainsi pr(<parée avec les figues , et en faire 
une niasse. Si mi juge qu’il soit nécessaire que le sinapisme 
soit un peu violent, on le compose de deux parties de mou¬ 
tarde et d’une de figues ; s’il est besoin qu’il soit médiocre , 
on y met autant de l’une que de l’autre; si c est pour un corps 
délicat , on v met de la mie de pain au lieu de figues , ou bien 
on fait infuser la semence de moutarde dans du vinaigre , 
pour tempérer par ce moyeu sa trop grande acrimonie. 

Il est bon contre toutes les maladies longues , comme ver- 



s I R O 68i 

tige , dpilepsie, migraine , sciatique , cl autres maladies de 
cause froide. 

üiROp ( Sirupus). Composition ou liqueur agri'able , d’une 
consislaure un peu épaisse , qui est extraite des eaux , des 
sucs , ou des teintures des fruits ou des herbes , cuite et 
assaisonuf'e de sucre ou de miel. 

Nota. On ne doit jamais se servir de vaisseau d’air.ain pour 
faire les siropis aigres,de peur qu’ils n’en tirent un vcrl-de-gris. 

Sirop astringent. Faire infuser deux onces de roses de 
Provins pendant douze heures sur la rendre chaude dans uu 
derui-setier d’eau rose et autant de celle de plantain j passer 
le tout, et mettre dans la colalure deux drachmes de rhu¬ 
barbe coupde par petits morceaux , infuser le tout pendant 
douze heures; l’ayant passi‘ et preS|St‘, mettre la liqueur avec 
deux onces de sucre pour le faire cuire en consistance de sirop. 

Il est bon pour le flux de sang et le diVoicment ; il en faut 
prendre Si jeun, le premier jour deux cuillerées , et une tous 
les autres jours; on reste une heure et demie après la prise 
sans manger , et on continue ainsi jusqu’à guérison. 

Sirop d’absinthe simple. Inciser menu six onces de som¬ 
mités ou de feuilles d’absinthe, quand la plante est dans sa 
vigueur , et les mettre tremper chaudement cinq ou six heu¬ 
res dans vingt onces d’eau ; faire bouillir l'infusion jusqu’à di¬ 
minution du tiers ; on la coule avec expression, on la laisse ras¬ 
seoir pour en sc'parer les fèces, on mêle dix-huit onces de bon 
miel , et on fait cuire le mélange , en l’écumaiit jusqu’à con¬ 
sistance de sirop. 

Nota. Si d.ins la composition de ce sirop on emploie de 
l’absinthe cueillie avant le lever du soleil , lorsqu’elle est cou¬ 
verte de la rosée , et qu’on y mêle un peu de poudre de rhu¬ 
barbe , il sera meilleur. 

Il aide à la digestion , il fortifie l’estomac , il tue les vers. 
La dose est depuis une demi-once jusqu’à une once. On s’en 
sert aussi extérieurement pour mondilier les plaies. 

Sirop d’aigremoine simple. On peut le préparer en faisant 
cuire ensemble parties égales de suc d’aigremoiuc et de 
sucre. 

H fortifie l’estomac et le foie; il lève les obstructions, La 
dose est depuis une demi-once jusqu’à une once et demie. 

Sirop d’alhiuia. Piler des feuilles et des (leurs A’oxitri- 
phjUurn , dit alléluia, nouvellement cueillies dans leur vi¬ 
gueur , les ayant laissées trois ou quatre heures en digestion 
à froid , les exprimer pour en .avoir le suc ; on le dépure en 
lui dounant un bouillon , et en le passant plusieurs fois par 




68, SI RO 

un blancliet ; on mêle ensemble dans un plat de ferre vernissé 
parties égales de ce suc dépuré et de sucre blanc ; on met 
le plat sur un feu modéré, pour faire fondre le sucre, et pour 
faire évaporer l’humidité de la liqueur jusqu’à consistance 
de sirop. 

11 est propre pour désaltérer, pour fortifier le cœur , pour 
purifier le sang. On le donne dans les fièvres ardentes , d.ans 
les fièvres malignes. La dose est depuis une demi-once jus¬ 
qu’à une once et demie. 

Nota. I-e sirop d’oseille peut se faire de la même manière. 

Sirop d’althaea simple. On peut faire ce sirop .avec une 
infusion ou une décoction de racines de guimauve faite dans 
de l’eau chaude et du sucre, parties égales j ou les fait cuire 
ensemble jusqu’à consistance de sirop. 

Il est excellent pour les âcretés de la poitrine et pour le 
rhume. 

Sirop de berberis ou épine-vinette. Bien écraser dans un 
mortier des fruits mûrs de berberis, les laisser trois ou quatre 
heures en digestion à froid, puis les mettre en presse pour 
en tirer le suc ; pour le dépurer , on le met dans une bou¬ 
teille qu’on expose deux ou trois jours sans la remuer , et 
on le filtre. Si on veut le garder long-temps , on eu remplit 
des bouteilles jusqu’au cou, on ajoute par-dessus de l’huile 
d’amandes douces ou d’olives à la hauteur de deux travers 
de doigt, pour empêcher que l’air ne le fasse corrompre ; 
on met dans im plat de terre vernissé , et non de métal , 
nu poids égal de suc de berberis et de sucre blanc ; on met 
ce plat sur un petit feu , et on fait consumer l’humidité de 
la liqueur jusqu’à consistance de sirop. 

Il est astringent et rafraîchissant j on l’emploie dans les ju- 
leps pour arrêter les cours de ventre, pour fortifier le cœur ^ 
et pmur résister à la malignité des humeurs. La dose est 
depuis une demi-once jusqu’à une once et demie. 

Sirop de berberis préparé sans feu. On peut faire ce sirop 
en mettant simplement fondre deux parties de sucre dans une 
partie de suc de berberis, sans le faire bouillir ni év.aporer , 
car on n’aura employé que la quantité de suc qu’il faudra 
pour liquéfier le sucre en consistance de .sirop; il sera plus 
agréable au goût que le premier, mais il ne contiendra pas 
tant des acides du fruit, et il aura moins de vertu. 

Sirop de béioine simple. Ce sirop se fait de la même ma¬ 
nière que celui de lierre terrestre , dont la description sera 
ci-après. 



s I R O 685 

On peut encore préparer un sirop de bi'toine avec une forte 
infusion de ses fleurs , faite dans de l’eau distillée de la même 
ptanle. 

Il est bon pour les maladies du Cerveau ; il le fortifie, il 
provoque les urines, il est bon pour les puliiiouiques. La dose 
est depuis une demi-once jusqu’il deux onces. 

Sirop de bourrache simple. On fait cuire ensemble parties 
dgales de suc de bourrache ddpurd et de sucre blanc. 

Il est propre pour humecter la poitrine , pour purifier 
le sang , pour rderder les esprits ; on le donne aux mdlan- 
coliques. La dose est depuis une demi-once jusqu’à une once 
et demie. Le suc de buglose peut être substitué à celui de 
bourrache. 

Sirop de camomille simple. Mettre infuser douze heures 
dans deux pintes d’eau de fontaine chaude , dans un pot 
couvert, une livre de Heurs de camomille récemment cueillies 
dans leur vigueur ; faire bouillir b gèremeiit l’infusion , la 
couler avec expression, réitérer ainsi jusqu’à trois fois avec 
de nouvelles fleurs, mêler dans la troisième colature trois 
livres de sucre blanc, clarifier ce mélange avec uu blanc 
d’œuf, et P ir un feu modéré le faire cuire en consistance 
de sirop. 

Il est excellent pour la colique venteuse. La dose est depuis 
une demi-once jusqu’à une once et demie. On prépare de la 
même manière le sirop de sauge. 

Sirop de capillaire simple. Couper menu et mettre tremper 
chaudement dans trois chopines d’eau pendant six ou sept 
heures , six onces de capillaires fraîchement cueillis des 
plus beaux et des plus odorans, faire ensuite bouillir l’infu¬ 
sion jusqu’à diminution de la quatrième partie, la couler avec 
expression , et y mêler deux livres un quart de sucre blanc j 
on clarifie le mélange avec un blanc d’oeuf, et après lavoir 
■passé par un blanchet, on le fait cuire jusqu’à consistance 
de sirop. 

Aola. La meilleure méthode pour faire le bon sirop de ca¬ 
pillaires est d’employer pour sa composition la conserve de 
capillaires venantdcs pays chauds , car l’herbe ayant fermenté 
avec le sucre dans la conserve , les principes s’en détachent 
plus facilement.On prend une livre de conserve de capillaires, 
on la met infuser chaudement dans deux pintes d’eau pen¬ 
dant quatre ou cinq heures , ensuite on coule l’infusiou avec 
expre.ssion , et on y mêle trois livres de sucre blanc ; on cla¬ 
rifie le mélange avec un blanc d’oeuf, et on le fait cuire en 
consistance de sirop. Le véritable sirop de capillaires doit 



684 S I R O ^ 

avoir une couleur rougeâtre et un goût de capillaires très- 
aisdâ disliiiguer. Ce sirop est pour les maladies de la poi¬ 
trine , parce qu'il adoucit I humcur âcre qui s’y porte, et 
il excite le crachat. On le donne aux eufans mêk< avec de 
l’huile d’amandes douces. 

Nota. On peut rendre le sirop de capillaires plus teint 
et plus pectoral , en augmentant la quantit^ des capillaires 
qui entrent dans sa composition , et en y ajoutant une once 
et demie de réglisse ; mais il en sera un peu moins agréable 
au goût. Ou peut aussi y employer les cinq espèces de capil¬ 
laires , et même la langue de cerf, connue sous le nom de 
scolopendre , ou bien n’y en mettre que d’une ou de deux 
sortes j l’espèce de capillaires qu’on emploie est assez indiffé¬ 
rente ; car elles ont toutes une vertu semblable. 

Le sirop de capillaires est bon pour la toux , pour les mala¬ 
dies de la poitrine et pour les maux de rate. On en prend 
à la cuillerée, et l’on en mêle dans les juleps , dans les émul¬ 
sions et dans la tisane. 

Sirop de cerises appelées aigriotles. Ecraser dans un mor¬ 
tier de marbre des cerises aigriotles , avant leur parfaite ma¬ 
turité, en tirer le suc qu’on laisse dépurer au soleil pendant 
deux jours ; ou le filtre, on y mêle un égal poids de sucre 
blanc dans un plat de terre vernissé, et on fait cuire le mé¬ 
lange en consistance de sirop. 

11 rafraîchit, il désaltère , il est bon pour les fébricitans 
et pour tempérer la bile ; on le prend en julep avec de l’eau. 
La dose est depuis une demi-once jusqu’à deux onces. 

SiROP</ec/itcoréeîi/np/e.Onlepeutfaire avec parties égales 
de suc de chicorée sauvage dépuré et de sucre blanc , qu’on 
fera cuire en consistance de sirop. 

Il est apéritif et purifie le sang. 

Sirop de chou rouge. Rompre par morceaux toutes les 
feuilles d’une pomme de chou rouge, les mettre dans une 
cruche de terre contenant deux pintes , qu’on emplit d’eau 
de rivière, la boucher avec du papier ployé en sept ou huit 
doubles, bien ficelés pour que l’air n’y entre pas , la mettre 
devant un feu médiocre environ cinq-quarts d'heure ; passer 
le tout au travers d’un linge blanc sans presser, mettre la 
colature dans une bassine de cuivre avec une livre de bon 
miel de Narbonne sur le feu de charbon , bien écuiner jus¬ 
qu’à ce que le sirop soit parfait ; il n’en restera environ qu’un 
deini-selicr et demi, qu’il faudra conserver dans une bou¬ 
teille de verre double , ou de grès, qu’on bouchera bien. 



s I R O 685 

Il est ton pour les maladies Je la poitrine et du pouaion. 
Il faut , avant de commencer Ji en user , se purger la veille 
avec un quarteron de casse en bâton , fendu par lamoitid, que 
le malade sucera entièrement. Le lendemain il prendra à jeun 
une cuillerée à bouebe dudit sirop, et il sera deux heures 
après sans rien prendre , et autant deux heures après le sou¬ 
per, continuant ainsi soir et matin jusqu’à guérison. Pendant 
rusage de ce sirop , il ne faut point user d’autres remèdes , 
ni lavement , ni saignée , ni médecine. 

Siiiop r/es cinq racines. Nettoyer, monder , couper par 
morceaux des racines d'acbe, d’asperge , de petit houx , 
de fenouil et de persil , de chaque deux onces , les plus 
grosses , les mieux nourries , récemment tirées de terre j 
les faire bouillir dans deux pintes et un deml-setîer d’eau à la 
diminution du tiers , couler la décoction et l’exprimer j ou 
y mêle deux livres un quart de sucre , on clarifie le mélange 
avec un blanc d’œuf, et on le fait cuire avec le sucre dans 
un vaisseau de terre vernissé jusqu’à consistance d’opiat ; on 
y mêle alors huit onces de vinaigre , et sur un petit Ibu , 
ou réduira le tout en sirop. 

JSota. Lémeri est d’avis de retrancher le vinaigre de cette 
composition , parce qu’il est astringent, et qu’il ne convient 
guère dans un sirop apéritif. 

Il est bon pour lever les obstructions du foie , de la rate , 
du mésentère ; il excite Turine. On le donne aux bydro- 
piqiies , aux graveleux , et dans toutes les autres maladies 
causées par des opilations. La dose est depuis une demi-once 
jusqu’à deux onces. , 

Siuop de citron ou de limon. Séparer l’écorce des citrons 
ou des limons les plus succuleiis, écraser le dedans dans un 
mortier de marbre avec un pilon de bois , les laisser digérer 
à froid cinq ou six heures , alin que leur viscosité se raréfie , 
les exprimer pour en tirer le suc, le mettre dans des bou¬ 
teilles , et l’exposer quelques jours au soleil pour le faire 
dépurer • on le filtre ensuite , et l’ayant mêlé avec le double 
de son poids de sucre dans un plat de terre vernissé , on met 
le mélange sur un petit feu pour faire fondre le sucre -, ou 
l’écume et on le coule. 

Il est cordial et rafraîchissant; on le donne pour résister à la 
corruption des humeurs et pour les vers. La dose est depuis 
une demi-once jusqu’à une once et demie. On en mêle dans 
les potions et dans les julcps. Une cuillerée ou deux dans 
un verre d’eau, battues d’un pot daus un autre, c’est ce qu’ou 
appelle limonade. 



686 S I B O 

SiRO? de citron ou de limon préparé sans feu. On peut 
faire re sir.^p en roupanl le fruit par traiiehcs , les saupoudrer 
de surre pulvi'risc^, et les mettre sur un tamis renversil qu’on 
pose dans une grande terrine; ou place le tout à la cave , 
ou dans un autre lieu humide , il coule dans la terrine un 
sirop qui a les mêmes vertus que le précédent. 

Sirop de coquelicot on pavot rouge. Mettre dans un pot 
de terre vernissé trois quarterons de fleurs de coquelicot 
nouvellcmcut cueillies, verser dessus trois chopines d'eau 
de fontaine bouillante , couvrir le pot, et laisser la matière 
en digestion sept ou huit heures chaudement ; on fait bouillir 
l’infusion légèrement, on la coule avec expression , et on 
y met tremper sur des cendres chaudes de nouvelles fleurs , 
comme auparavant, pendant un pareil temps ; on fera le reste 
comme la première fois, on mêle ensuite dans l’infusion coulée 
trois livres de sucre blanc et deux onces de miel écumé ; on cla¬ 
rifie le mélange avec un blanc d’œuf, et on le fait cuire 


eu sirop. 

11 est propre pour épaissir les sérosités trop subtiles , pour 
faire cracher ; on s’en sert pour le rhume, pour l’esquinancie , 
pour la pleurésie , pour la phthisie, pour le crachement 
de sang ; il provoque un peu le sommeil et la sueur. La dose 
est depuis une demi-once jusqu’à une once et demie. 

Sirop des deux racines. Monder et couper par petits mor¬ 
ceaux des racines de fenouil et de persil , dans leur vigueur 
et nouvellement tirées de terre, de chaque quatre onces ; les 
faire bouillir doucement dans deux pintes d’eau jusqu’à dimi¬ 
nution de la moitié , couler la décoction avec expression , et 
y mêler une livre et demie de sucre ; clarifier le mélange avec 
un blanc d’œuf, et le faire cuire en consistance de sirop. 

Il est propre pour exciter l’urine, et pour lever les obstruc¬ 
tions. La dose est depuis une demi-once jusqu’à deux onces. 

Sirop de Jleurs de gc'net simple. On le fait avec le suc des 
fleurs tiré par expression , et parties égales de sucre blanc. 

Il est apéritif et propre pour lever les obstructions de 
la rate et clu mésentère , il fortifie le coeur et l’estomac ; on 
en donne aux mélancoliques. La dose est depuis une demi- 
once jusqu’à une once et demie. 

Sirop de Jleurs de pécher simple. Ecraser dans un mortier 
de marbre deux livres de fleurs de pecher nouvellement cueil¬ 
lies , les mettre dans un pot de terre vernissé , verser dessus 
quatre pintes d’eau bouillante, couvrir le pot, et laisser La 
matière en digestion pendant douze heures ; la faire bouillir 
légèrement, la couler avec expression; on fait dans la cola- 



s I R O 687 

turc trois ou quatre pareilles infusions de nouvelles fleurs 
de pécher , les coulant et les exprimant comme la première 
fois; enfin , dans la dernière colature, on mêle huit livres 
de sucre blanc, on clarifie le mélange avec un blanc d’ecuf, 
et ou le fait cuire eu consistance de sirop. 

11 purge doucement , principalement les sérosités , c’est 
pourquoi on l’estime pour purger le cerveau ; il est propre 
aussi pour les obstructions , pour les vers. La dose est depuis 
une demi-once jusqu’à deux onces. 

Nota, Il ne s’agit , pour faire l’infusion des fleurs de pé¬ 
cher , que d’empreindre l’eau autant qu’elle peut l’étre de 
leur substance, et l’on reconnoît que cette infusion est assez 
forte lorst[ue les fleurs sortent aussi teintes qu’elles y étoient 
entrées ; il seroit inutile alors d’y en employer davantage , 
parce que les pores de l’eau en étant remplies , ils ne pour- 
roient plus rien recevoir. 

On peut garder une partie de l’infusion de fleurs de pécher 
coulée dans des bouteilles de verre et de grès, et mettre par 
dessus un peu d’huile d'amandes douces pour empêcher l’air 
d’y entrer, et quand on veut faire le sirop, on retire l’huile 
avec du coton, on verse par inclination la liqueur claire, on 
la filtre et on la fait cuire avec autant de sucre. En mêlant 
le sucre avec l’infusion, on peut y ajouter cjuelques onces 
de conserve de fleurs de pécher, faire houillir le mélange, 
le couler avec expression, le clarifier et le faire cuire j on 
aura un sirop qui sentira l’amande, et qui aura autant de 
vertu que s’il avoit été fait au printemps. 

On peut, au lieu de l’infusion , tirer le suc des fleurs de 
pêcher par expression , après les avoir suffisamment pilées 
daus un mortier de marbre, et y mêler un égal poids de 
sucre; 011 clarifie le mélange et on en fait un sirop aussi bou 
qtte le précédent. 

Sirop de fleurs de pêcher préparé sans feu. Piler et bien 
mélanger dans un mortier de marbre trois livres de fleurs de 
Pocher, autant de sucre en poudre, y ajouter un demi-seticr 
d’eau, brouiller le tout pour en faire une conserve liquide, 
etendre un linge clair sur un pot de terre vernissé, le lier 
autour du bord, faire une cavité dans le milieu , y mettre 
la conserve , et la couvrir d’un autre linge; placer le pot à la 
cave ou dans un autre endroit humide, et l’y laisser quelques 
jours , on trouve au fond du pot un sirop de fleurs de pécher 
qui a bon goût et beaucoup de vertu. Comme tout le sucre 
n’a pas été fondu, on peut faire bouillir dans de l’eau la 



688 S I R O ^ 

conserve reslanle , couler la d<?coction, la clarifier, et la faire 
cuire ; on aura un sirop de fleurs de pêcher ordinaire. 

On’peut encore faire un sirop'de feuilles de pêcher, en 
employant les feuilles les plus tendres de l’arbre au lieu de 
fleurs ; il aura la même vertu que l’autre, mais il sera un peu 

de saule. Prendre fleurs et sommités les 
plus tendres des branches de saule, des feuilles d’ortie, de 
chaque trois poignées j sommités de ronce ou de framboisier, 
et de bursa pastoris, de chaque une poignée j faire bouillir 
le tout dans quatre livres et demie d'eau distillée de saule 
jusqu’à consomption du tiers de l’humidité; couler la décoc¬ 
tion , > mêler une livre et demie de sucre blanc, clarifier le 
mélange avec un blanc d’œuf, et le faire en sirop. 

11 est propre pour arrêter les cours de ventre, le crachement 
de sang et les autres hémorragies. I^a dose est depuis une 
demi-ouce jusqu’à deux onces. On s’en sert aussi dans les 
gargarismes. 

Sirop de fleurs de soufre. Prendre quatre onces de fleurs 
de soufre (^soufre sublimé), une pinte de bonne eau-de-vie , 
une livre de sucre; placer les fleurs de soufre datis une ter¬ 
rine vernissée, mettre la terrine sur un feu doux, remuer la 
matière avec une cuiller d’argent, pour l’échauffer également. 
Lors<iue le soufre commence à roussir et à vouloir s’attacher 
y verser peu à peu l’eau-de-vic., en remuant, pour bien dél 
layer la matière , et l’empêcher de se former en pierre; fitire 
bouillir pendant un bon quart-d’heure, pour bien tirer la 
teinture du soufre, passer le tout à travers un linge bien 
serré , remettre la liqueur sur le feu, y ajouter le sucre , et 
faire cuire en consistance de sirop un peu épais qu’ou garde 
dans une bouteille bien bouchée. 

Il est merveilleux pour la poitrine, pour la difficulté de 
respirer et les vents de l’estomac. On en prend le malin une 
cuillerée à jeun, ne prenant rien que deux heures après. L« 
soir on eu prend autant deux heures après le souper, et on 
continue ainsi soir et malin jusqu’à guérison, ün a guéri par 
ce moyeu des malades désespérés. 

Sirop de fleurs de tussilage simple. Mettre dans un pot de 
terre vernissé dix-huit onces de fleurs fraîches de pas-d’ânc‘ 
cueillies dans leur vigueur et bien mondées de leurs queues, 
verser dessus à peu près quatre pintes d’eau bouillante, 
couvrir le pot, laisser le tout en macération pendant douze 
heures , faire bouillir ensuite légèrement l’infusion, la couler 
avec expre sion, et la verser toute chaude sur une pareille 

•luantité 



s I R O 689 

quantité de douvcHcs fleurs ; on laisse dig(<rer la matière 
comme dcv.iiit, on la fait houillir, on la coule et on l’exprime ; 
on mêle trois livres de bon sucre blanc dans la colaiure on 
clarifie le mélange avec un blanc d’œuf, et l’ayant passe par 
un blancliet ou par une chausse de drap , on le fait cuire en 
consislanre de sirop. 

On pourroit encore faire le sirop de tussilage avec la con¬ 
serve des mêmes fleurs qu’on auroit mis tremper dans de 
l’eau en y ajoutant du Sucre. 

11 est propre pour la toux et pour les maladies de la poi- 
h-iiie, pour l’aslhme, etc. On en prend h la cuiller, et l’on 
en mêle dans les julcps. 

Nota. Le sirop de pied de chat se prépare comme celui de 
fleurs de tussilage. 

Sirop de fleurs d’œillet simple. Monder de leur partie 
herbeuse et blanche des oeillets bien rouges et bien odorans , 
nouvellement cueillis, retenant seulement la partie purpu¬ 
rine ; en mettre deux livres dans un pot de terre vernissé ou 
de faïence, et verser dessus trois pintes d’eau bouillante, 
couvrir le pot, et laisser la matière en digestion dix ou 
douze heures; ensuite fitire bouillir légèrement l’infusion, 
la couler avec expression , et y mettre tremper autant de 
nouvelles fleurs d'œillets comme devant ; on a par ce moyen 
une forte teinture d’œillet, on y mêle quatre livres de bon 
sucre, on clarifie le mélange avec un blanc d’œuf, et après 
l’avoir passé par un blanchet, on le fait cuire doucement en 
consistance de sirop; il est fort agréable au goût. 

'Nota. Si l’on faisoit bouillir dans le sirop clarifié, sur la 
fin de la décoction, deux ou trois drachmes de girofles con¬ 
cassés et enveloppés dans un nouet de linge , le sirop seroit 
plus odorant et plus céphalique. 

Il est bon pour fortifier l’estomac , pour réjouir le cœur et 
le cerveau, pour résister au venin , pour chasser par la trans¬ 
piration les mauvaises humeurs. On le donne pour la peste , 
pour la petite vérole, pour les fièvres malignes, pour l’épi¬ 
lepsie. La dose est depuis une demi-once jusqu’i une once. 

.Sirop de fraises simple. Pour tirer aisément le suc des 
fraises, il ne faut pas attendre qu’elles soient trop mûres, 
car alors elles sont visqueuses ; mais il faut les prendre dans 
le conuneuccinent de leur maturité ; on les écrase dans un 
mortier de marbre, on les laisse trois ou quatre heures en 
digestion à froid, afin que leur viscosité se raréfie , puis on 
les exprime ; ou fait dépurer le suc dans une bouteille au so¬ 
leil , on le filtre, on le mêle avec un égal poids de sucre daus 
il- 18 


600 ^ ^ ^ 

un plat de terre, on le met sur un feu mtfdiocre, pour en faire 
consumer l’humidité jusqu’à consistance de sirop, et ou 
l’écume à mesure qu’il cuit. 

11 réjouit le cœ\ir, il fortifie l’estomac, il purifie le sang , 
il excite l’uriue. La dose est depuis une once jusqu’à une 
once et demie. 

Nota. Le sirop de framboises, qui possède à peu près les 
mêmes vertus que celui de fraises, peut se préparer de la 
même manière. 


Sirop defumeterre simple. Ou cueille de la fumeterre dans 
sa vigueur, on la pile dans un mortier, et on l’exprime à la 
presse pour en tirer le suc, on le clarifie en le faisant bouil¬ 
lir un bouillon , et le passant par un blanchet ; ou y mêle le 
même poids do sucie blanc, on fait bouillir le mélange à petit 
feu dans un plat de terre, jusqu’à consistance de sirop, et on 
l’écume de temps en temps. 

11 est propre pour la gale , pour les dartres, pour exciter 
l’urine, il pprilie le sang. La dose est depuis une demi-once 
jusqu’à une once et demie. 


Sirop de genièvre. Faire cuire quatre livres de baies de 
genièvre noires cueillies dans leur maturité dans un seau d’eau 
jusqu’à ce qu’elles tombent au fond et qu’elles se puissent 
écraser facilement sous les doigts, ensuite les passer dans un 
linge qu’il ne faut pas trop exprimer; on met la colature sur 
le feu pour l’y faire réduire par coction à trois chopines, dans 
lesquelles on met un quarteron de sucre, et on fait cuire 
doucement le tout eu consistance de gelée ; on la conserve dans 
des pots de faïence ou de verre. 

Il est cordial, propre au mal d’estomac foible et refroidi , 
aux indigestions, à la colique venteuse, à la gravelle, à l’é¬ 
pilepsie , et aux autres maux auxquels le genièvre convient. 
La dose est d’une demi-cuillerée qu’on délaie dans un demi- 
verre d’eau, et que l’on boit le malin à jeun , ne mangeant 
que deux ou trois heures après. Ou en peut prendre une fois 
ou deux chaque semaine. 

Sirop de grande consoude simple. On peut préparer ce 
sirop en faisant une forte décoction de racines de grande 
confonde ; y ajouter un poids égal de sucre, faire clarifier et 
cuire le mélange en consistance de sirop. 

11 est bon pour arrêter le crachement de sang et les autres 
hémorragies, il fortifie les poumons et la poitrine , il modère 
les cours de ventre. La dose est depuis une demi-once jusqu’à 
une once et demie. 



s I R O Ggi 

Sihop de grenades aigres. On le fait comme le premiei* 
sirop de berberis. 

Il rdjouit le cœur, arrête le vomissement, le flux de ventre 
et les hémorragies , il di'sallère en rafraîchissant. La dose est 
depuis une demi-once jusqu’à une once et demie. On peut eu 
préparer un sirop sans feu , comme le second sirop de berberis. 

Sirop de groseilles rouges. On écrase des groseilles rouges 
dans un mortier, on en tire le suc par expression, dont on 
emplit des bouteilles jusqu’au cou ; on met dessus de l’huile 
d’amandes douces à la hauteur d’un pouct, on bouc he les 
bouteilles, on laisse di'purer ce suc quinze ou vingt jours , ou 
jusqu’à ce que les fèces se scient précipitées au fond , et qu’il 
soit bien clair ; on le filtre alors par le papier gris , ou le verse 
doucement par inclination , on le pèse et on le mêle avec le 
double de son poids de sucre blanc dans un vase de terre ver¬ 
nissé ; on le met sur un petit feu pour faire fondre le sucre, 
on l’écume et ou le passe. 

Il est astringent, rafraîchissant, il réjouit le cœur. La dose 
est depuis une demi-once jusifu'à une once et demie. 

Sirop de houblon simple. On le prépare avec parties égales 
de suc de houblon dépuré et de sucre, qu’on fait bouillir en¬ 
semble jusqu’à consistance de sirop. 

11 purifie le sang, il apaise les elTervescences, il excite 
l’urine. La dose est depuis une demi-once jusqu’à une once 
et demie. 

Sirop de jaunes d’œufs. On fait durcir douze œufs frais, 
on en tire les jaunes, on les pile dans un mortier de marbre 
avec quatre onces d’eau rose, jusqu’à ce qu’ils soient en pâtej 
on fait fondre une livre de sucre, on y ajoute petit à petit de 
ce sirop avec les jaunes d’œufs, en remuant jusqu’à ce que 
tout le sucre fondu y soit entré et incorporé, puis on jette le 
tout dans une bassine, on l’y fait jetter un bouillon, on 
coule le tout par un linge clair, et on fait cuire la colature 
en consistance de sirop. 

Il est bon pour les pulmoniques. La dose est d’une cuille¬ 
rée le s( ir , deux heures après le souper. 

Sirop de joubarbe simple. On pile de la grande joubarbe 
dans un mortier, on la laisse quelques heures en digestion 
ît froid, on l’exprime , on dépure le suc , le faisant bouillir 
légèrement, et le passant plusieurs fois par un blaiichet ; on 
en mêle trois parties avec deux parties de sucre blanc , et par 
Un feu médiocre on les fait cuire en sirop. 

Nota. Pour faire un sirop de joubarbe composé , on dissout 
une drachme de stl ammoniacal pulvérisé subtilement dans 
l8.. 



69^ S I R O 

une livre de sirop de joubarbe simple. On l’estime pour cal¬ 
mer l’ardeur de la fièvre , pour d(<sallérer, pour les inüamma- 
tions de la gorge. La dose est la même que celle du sirop 
simple, c’est-à-dire, depuis une demi-once jusqu'à une 

Il tempère les ardeurs de Vénus , il calme le trop grand 
mouvement des humeur», il éteint la soif. On en donne dans 
les fièvres ardentes, dans les sécheresses de bouche, et dans 
les humeurs. ^ , r ■ 

Smop de jujubes simple. On le fait avec une forte décoction 
de jujubes et partie égale de sucre blanc. 

11 est propre pour épaissir les sérosités ou les autres hu¬ 
meurs trop subtiles et trop âcres qui tombent sur les pou¬ 
mons J il provoque le crachat, il fait mûrir la toux. On le 
donne dans les pleurésies , dans l’asthme , et dans les autres 
Iluxions de poitrine. La dose est depuis une demi-once jusqu’à 
une once et defnie. 

Nota, Le sirop de dattes peut se préparer aussi de la même 
manière. 

Sirop de lierre de terre. Comme le lierre terrestre est peu 
succulent, on auroil de la peine à en tirer le suc sans y ajou¬ 
ter quelque liqueur. Après avoir pilé exactement, au mois 
d’avril ou de juin, neuf ou dix poignées de lierre terrestre 
dans un mortier de marbre, on les humecte avec neuf ou dix 
onces d’eau distillée , ou dé forte décoction de la même plante , 
ou à son défaut, d'eau chaude j on couvre le mortier et on 
met la matière en digestion dix ou douze heures, puis on l’ex¬ 
prime ; on dépure le suc exprimé en le faisant bouillir un bouil¬ 
lon , et le passant deux ou trois fois par un blanchet j on pèse 
ce suc dépuré, on le mêle avec un poids égal de sucre blanc , 
et par un petit feu on fait cuire le mélange en sirop. 

Ou peut employer dans la composition de ce sirop deux 
parties de suc de l'herbe sur une partie de sucre. 

Il est propre pour les maladies du poumon et de la poitrine , 
quand elles procèdent d’une pituite crasse qui tombe dessus , 
car il déterge et consolide. Il est bon pour l’asthme, pour 
lever les obstructions de la rate, du foie et du mésentère ; 
c’est aussi un sudorifique. La dose est depuis une demi-once 
jusqu’à deux onces. 

Nota. Le sirop de mélisse se fait de la même manière. 

Sirop de longue vie ou de Calabre. On pile dans un mor¬ 
tier de marbre avec un pilon de bois une bonne quantité de 
mercuriale nettoyi'c de toute ordure, on pile aussi séparément 
de la buglose et de la bourrache, on en tire les jus sous la 


s I R O 695 

presse aussi sefpardmcnt, on prend huit livres de jus de mer¬ 
curiale, deux livres de celui de buglose, et autant de celui de 
bourrache ; on les fait bouillir ensemble , et on les ccume jus¬ 
qu’à ce qu’il ne reste plus que le clair. Les jus ëtant dcumi's , 
on les passe par un linge, et on les met dans une bassine avec 
douze livres de miel de Narbonne, ou de miel blanc dcum<t j 
on aura mis vingt-quatre heures auparavant infuser sur les 
cendres chaudes quatre onces de racines de grande gentiane, 
et une demi-livre de racines de flambe de jardin , coupdes par 
tranches bien minces dans trois chopines de bon vin blanc 
qu’on aura souvent remué pendant les vingt-quatre heures 
d’infusion ; on les passe dans un linge sans expression , et on 
met la colalure dans la bassine avec les jus d'herbes et le miel 
écumé, pour les faire cuire ensemble sur le feu jusqu'à con¬ 
sistance de sirop. 

Il entretient en santé ceux qui en font usage, il fait évacuer 
par le bas toutes les corruptions intérieures. 11 est très-bon 
contre les maladies de langueur, contre la goutte ; il dissipe 
}es chaleurs d’entrailles , il rétablit le poumon malade , il est 
{,011 pour les douleurs d’estomac , la sciatique, le vertige, les 
niigraines, pour les oppressions, engorgemens et autres maux 
de poitrine , d’estomac, rhumes où l’on tousse , et les eaux 
de la rate qu’il purge. La dose est d’une cuillerée tous les 
malins à jeun. Il faut le composer quand les herbes ont plus 
de vertu, le printemps vaut mieux que l’automne. 

Sinop de mercuriale simple. On le prépare comme le sirop 
de fumeterre décrit ci-devant. 

Il llchc le ventre , il purifie le sang. La dose est depuis une 
once jusqu’à trois. On le fait cuire à très-petit feu , afin qu’il 
se fasse moins de dissipation du sel essentiel. 

Sirop de mûres simple. Ou écrase des mûres de jardin dans 
un mortier de marbre, on les laisse digérer sept ou huit 
heures à froid , on exprime le suc au travers d’un linge , on le 
mêle avec un poids égal de sucre, et on fait cuire ce mélange 
en sirop; c’est ce qu’on appelle diamorum cuin saccharo. 

Il est bon pour les maux de la bouche et de la gorge ; on 
en mêle dans ks gargarismes, ou en prend aussi par cuillerée 
pour le rhume. 

11 est bon pour les maux de gorge et pour arrêter la dys- 
senterie. Si on laisse dépurer le suc au soleil, et qu’ou le 
passe ensuite par un blanchet, le sirop en est plus beau et 
moins épais. 

Ou peut préparer de la même manière le sirop de mûres 



(594 S I R O 

sauvages qui croissent sur les ronces, appelles commuiuimeut 
jnùres de renard. 

Sirop de nénuphar simple. On prend des fleurs de nénu¬ 
phar blanc, uouvelleincut cueillies, on en sépare les feuilles 
du milieu les plus blan< lies et les plus ncUes, dont on met 
deux livres dans un pot de terre vernissé ; on verse dessus 
quatre pintes et demie d’eau bouillante , on couvre le pot , 
on laisse la matière en digestion pendant vingt-quatre heures , 
ensuite on la fait bouillir légèrement; on la coule avec ex¬ 
pression , on met dans la liqueur coulée toute chaude autant 
de nouvelles fleurs de nénuphar que devant, on les laisse 
eu macération , on fait bouillir l’infusion, on la coule avec 
expression , on y mêle quatre livres de sucre , on clarifie le 
mélange avec un blanc d’œuf, et on le fait cuire en consis¬ 
tance de sirop. 

Il lempère la chaleur des entrailles, et en incrassant les 
humeurs trop subtiles, il provoque le sommeil. Il calme les 
ardeurs de "Vénus, il modère les cours de ventre qui viennent 
des sels âcres et bilieux , il arrête les hémorragies. La dose 
est depuis une demi-once jusqu’à une once et demie. 

Sirop de nerprun. Prendre beaucoup de baies mûres de 
nerprun , les écraser dans un mortier de marbre, les laisser 
quelques heures eu digestion, puis les cxprjmer ; faire dépu¬ 
rer le suc en le laissant reposer dix ou douze heures dans 
un lieu chaud, et le séparant de ses fèces par inclination , en 
mêler six livres avec quatre livres de sucre et une demi-livre 
de miel écumé; faire cuire le mélange à petit feu jusqu’à consis¬ 
tance de sirop, y ajouter sur la fin une demi-once de candie 
et deux drachmes et demie de mastic, concassf's et enveloppas 
dans un nouet de linge qu’on laisse toujours tremper dans le 
sirop. 

Il est très-purgatif, il évacue principalement les sérosités. 
On en donne aux goutteux, aux hydrnpiques, pour le té¬ 
nesme , à ceux qui ont des obstructions. I.a dose est depuis 
deux drachmes jusqu’à une once et demie. Il faut manger 
aussitôt qu’on l’a pris, pour empêcher qu’il ne cause des 
tranchées. 

Sirop de noix, de Mésué. On pile dans un mortier des noix 
vertes, on les laisse un jour en digestion, on les met en presse, 
on fait bouillir légèrement le suc sur le feu, afin que la par¬ 
tie crasse s’en sépare; on la passe ensuite par un blauchet, on 
en mêle quatre livi-es avec deux livres de miel écumé , et oq 
fait cuire le mélange en sirop. 

Nota. Il ne djtïère du rob de noix qu’en consistance. 



s I R O 695 

Il est propre pour les fluxions qui tombent du cer\’eau sur 
la poitrine, pour resquinancie, pour exciter Ja sueur elle 
crachat. La dose est depuis une demi-once jusqu’à une once 
et demie. 

SiKOP de pavot blanc simple , dit diacodium. Couper par 
morceaux deux livres de têtes de pavot blancs presque mû¬ 
res, et une livre de celles de pavots noirs, puis les mettre dans 
un vaisseau de terre vernissé ; verser dessus quatre pintes 
d’eau bouillante , et après l’avoir bouché , le laisser sur les 
cendres chaudes pendant vingt-quatre heures ; faire bouillir 
ensuite pendant un quart-d’heure,passer et couler la liqueur 
avec expression , ajouter deux livres de sucre qu’on fait cuire 
en consistance de sirop. La dose est depuis une demi-once 
jusqu'à une once. 

Nota. Le sirop de pavot excite quelquefois le vomissement, 
à moins qu’on n’ait la précaution de ne point donner d’ali- 
niens au malade deux heures avant de le prendre et deux 
heures après l’avoir pris. Ce sirop est contraire à ceux qui 
sont sujets aux vapeurs et à la migraine, auxquels il cause 
des étourdisseineus , des nausées , et augmente les vapeurs. 

Ou l’ordonne avec succès dans la toux violente et opini⬠
tre, dans les tranchées de la colique venteuse et néphrétique, 
sur-tout avec partie égale d’huile d’amandes douces j dans 
la dyssenlcrie , le ténesme , le flux immodéré des menstrues 
et des hémorroïdes , lorsqu’il est â propos de les arrêter j car 
il faut le défendre aux femmes en couche et à celles qui sont 
dans le temps de leurs règles. Ce sirop est aussi très-utile 
pour apaiser les douleurs du rhumatisme et de la goutte 
sciatique. 

Le diacode de Galien se faisolt ainsi : laisser macérer sur 
les cendres chaudes pendant vingt-quatre heures, dans une 
suffisante quantité d’eau , des têtes de pavots ; les.faire cuire 
jusqu’à ce qu’elles soient molles , pour en tirer le suc qu on 
réduit en consistance d’électuaire avec le sucre ou le raisiné. 

de plantain. Concasser quatre onces de racines ré¬ 
centes et une once de semence de plantain , les faire bouillir 
doucement dans une livre et demie d’eau de plantain distil¬ 
lée jusqu’à diminution d’environ le tiers de l’humidité ; cou¬ 
ler la décoction avec expression , y mêler une livre et demie 
de suc de plantain tiré récemment par expression , et trente 
onces de sucre blanc , clarifier le mélange avec un blanc 
d’œuf, et le faire cuire en sirop. 

Cette composition de sirop renferme les qualités de toutes 
les parties du plantain, et c’est assurément la meilleure qu’on 



puisse donner. La méthode ordinaire de faire le sirop de 
plantain , est de faire bouillir ensemble peyties^égales de suc 
de plantain dépuré- et de sucre blanc, jusqu’à consistance 
raisonnable. 

Il est propre pour arrêter les cours de ventre , les hémor¬ 
ragies , les gonorrhées. La dose est depuis une deriii-onre 
jusqu'à deux onces. 

Nota. De cette manière on peut préparer le sirop d’arrête- 
bœuf , de pulmonaire , et de renouée. 

Sirop de pommes simple. Râper des pommes de reinette, 
les laisser dix ou douze heures en digestion à froid , puis les 
exprimer j mettre le suc dans des bouteilles de verre , l’ex¬ 
poser au soleil jusqu’à ce qu’il soit clairet dépuré ; ou s’il 
ne fait point de soleil , en emplir des bouteilles jusqu’au cou , 
puis y verser de l'huile d’arnandes douces à la hauteur d’un 
doigt , les boucher , et les laisser en repos jusqu’à ce que le 
suc soit dépuré, filtrer alors par un papier gris ; on le pèse , 
et ou le mêle avec un égal poids de sucre dans un plat de 
terre vernissé, et par uu petit feu l'on fera cuire le mélange 
en l’écumaiit jusqu’à consistance de sirop. 

Il est cordial, pectoral , lientérique , propre contré la mé¬ 
lancolie. La dose est depuis une demi-once jusqu’à une once 
et demie. 

Sip.op de pommes simple préparé sans bouillir. On sc con¬ 
tente quelquefois , pour faire le sirop de pommes de mettre 
fondre sur un feu modéré deux parties de sucre fin en poudre 
dans une partie de suc de pommes bien dépuré sans Iw faire 
bouillir. 

Sirop de pommes simple préparé sans feu. Mettre dans un 
grand plat de terre vernissé ou de faïence uu tamis de crin 
découvert; arranger dedans , lit sur lit, des pommes de rei¬ 
nette coupées en tranches minces , et bien saupoudrées de 
sucre pulvérisé , couvrir le tout d’un linge délié , le mettre 
à la cave ou dans un autre lieu humide , et l’y laisser trois 
ou quatre jours, après lesquels ou trouve dans le plat du sirop 
qui aura découlé par défaillance , parce que l’humidité des 
pommes et du lieu auront liquéfié le sucre. 

Ce sirop est fort agréable au goût ; il doit être meilleur 
que les autres , parce qu’il n’a reçu aucune impression du feu, 
mais il ne se garde pas si long-temps; on peut le préparer en 
tout temps. 

Sirop de pourpier simple. On peut préparer ce sirop en 
mêlant parties égales de suc de pourpier dépuré et de sucre , 


s I R O 697 

et faisant cuire le mélangé doucement jusqu’à consistance 

11 est propre pour d^saltdrer , pour calmer le trop grand 
mouvement des humeurs dans la fièvre , pour les duretés du 
foie et pour tuer les vers. On le prend par cuillerée. 

Sirop de (juinquina. On prend de bon quinquina qu’on 
pulvérise grossièrement , on en met une demi - livre dans un 
pot de terre vernissé , on verse dessus deux pintes de vin 
blanc qui tire mieux la vertu du quinquina que les autres 
dissolvans , on couvre le pot, et on le place en digestion au 
bain-marie , ou dans un lieu chaud pendant trois jours , agi¬ 
tant de temps en temps la matière j on fait ensuite bouillir 
doucement l’infusion dans le même pot jusqu’à diminution 
du quart de l’humidité , on coule avec expression , on mêle 
trois livres de sucre blanc, on clarifie le mélange avec un 
blanc d’œuf , et on le fait cuire en consistance de sirop dans 
un vaisseau de terre plutôt que dans une bassine, pour éviter 
qu’il ne prenne l’impression du cuivre 

C’est un fébrifuge J il arrête toutes les fièvres intermitten¬ 
tes. La dose est depuis une demi-once jusqu’à deux onces. 
On peut le délayer dans un verre d’eau de petite centaurée , 
quand on veut le faire prendre au mabade. 

Nota. On ne doit s’en servir qu’après avoir bien purgé le 
malade , et fait les saignées nécessaires, parce qu’il fixe les 
humeurs. 11 en faut donner trois ou quatre fois par jour , et 
en continuer l’usage au moins quinze jours. 

Autre. Faire bouillir deux onces de quinquina pulvérisé, 
dans trois demi - setiers d’eau jusqu’à la consomption de l’eau 
qu’on coule en exprimant un peu, faire rebouillir le marc 
dans trois autres demi - setiers d’eau , comme devant, jus¬ 
qu’à consomption de la moitié , couler comme la première 
fois , faire encore rebouillir ce marc une troisième fois avec 
trois autres demi - setiers d’eau et un grand verre de bon vin , 
et couler comme les deux premières fois j mettre les trois 
colatures dans un même vaisseau, et y ajouter une livre de 
sucre commun , faire bouillir le tout ensemble jusqu’à dimi¬ 
nution du tiers , et ou aura une espèce de sirop à demi-fait 
seulement, parce qii’on ne le fait pas pour être gardé long¬ 
temps. 

On en fait prendre dans les fièvres intermittentes deux cuil¬ 
lerées trois ou quatre fois par jour , loin du repas, ayant fait 
auparavant saigner et purger le malade. 

Sirop de raves simple. On peut préparer ce sirop avec le 
suc des raves et le même poids de sucre blanc. « 


Il a beaucoup de vertu pour la gravelle. La dose est depuis 
une deiui-once jusqu’à deux onces. 

SiRor de réglisse composé. Ctmper, casser et faire bouillir 
dans deux pintes et demie d’eau, environ une demi-heure , 
des nriiies derdglisse deuxdrarhmes j de tussilage et d’aunde, 
de chaque une once et demie; d’iris de Florence une onre • 
de feuilles de pulmonaire , de marrube blanc , de scabieuse , 
d’hysope et de vdronique , de chaque une poignde ; dattes , 
jujubes , figues , de chaque dix en nombre ; semence d’ortie 
une demi-once ; y ajouter les fruits ouverts , la semence d’or¬ 
tie piice, et les herbes incisdes ; continuer de faire bouillir 
la ddcoction jusqu’à diminution de la moitié de l’humidité , 
la couler avec expression , y mêler deux livres un quart de 
sucre blanc, clarifier le mélange avec un blanc d’œuf, et après 
l’avoir passé par un blanchet, le faire cuire en sirop ; lors¬ 
qu’il sera presque refroidi , y mêler exactement une drachme 
d’essence d’anis. 

Ce sirop est vulnéraire ; il est propre pour l’asthme , pour 
nettoyer les ulcères du poumon , pour exciter le crachat , 
pour fortifier le cerveau, la poitrine et l’estomac. La dose est 
depuis une demi-once jusqu’à une once et demie. 

Sfrop de roses pdles sans feu. Faire dans un vaisseau de 
verre , un lit épais de quatre doigts de feuilles de roses pâles, 
qui sont les communes dos jardins, cueillies avant le lever 
du soleil, puis y mettre un lit de sucre en poudre , selon la 
quantité des roses ; le jour suivant remettre dessus un autre 
lit de sucre , et continuer ainsi de jour en jour jusqu’à ce que 
le pot soit rempli, et quand le sucre aura entièrement con¬ 
sommé les roses, le sirop sera fait ; il faut alors tirer tout 
le clair , et le conserver dans une bouteille de verre bien 
bouchée. 

Il est purgatif; la dose est de deux cuillerées le malin , 
seules ou dans un bouillon. Celte purgation est sans dou¬ 
leur , et purge extrêmement. 

Sirop de roses pdles solutij. Monder de leurs pédicules et 
de leurs calices des roses pâles simples nouvelleFiient épa¬ 
nouies et cueillies le matin avant le lever du soleil , les piler 
dans nn mortier de marbre, et les ayant laissé quelques heu- 
ve.s eu digestion , les exprimer pour en tirer le suc qu’on 
laisse rasseoir ou dépurer au soleil, ou dans un autre lieu 
chaud , le verser par inclination ; et Tayaut passé p.ar un 
hiancliet, le mêler avec un poids égal de sucre ; ou eu fait 
évaporer Tl^^niidiié par uu petit feu jusqu’à consistance de 



s I R O 699 

sirop. On peut aussi faire un sirop de roses pâles sans feu, de 
la même manière que celui de fleurs de pécher sans feu. 

La méthode de tirer le .suc des roses pour faire le sirop ci- 
dessus , est plus courte et meilleure que celle des infusions , 
parce qu’on ne fait point dissiper les parties volatiles de là 
rose dans lesquelles consiste sa qualité. Ou peut {garder le suc 
des roses dans des bouteilles , en mettant un peu d’huile 
d'amandes douces dessus , et préparer le sirop quand on 
voudra. 

Il purge doucement les sérosités et les autres humeurs en 
fortifiant l’estomac. La dose est depuis une demi-oucc jusqu’à 
deux onces. 

Nota. Le sirop de roses muscates et celui de fleurs d’acâcia 
peuvent se faire de la même manière. 

Le premier est plus purgatif que celui de roses pâles , prin¬ 
cipalement quand un le fait dans les pays chauds , où les 
roses muscates ont beaucoup plus de force qu’aillcurs. 

Le sirop d’acacia purge très-doucement j il purifie le sang. 
La dose est de deux onces. 

Strop d’erysimum simple. On peut préparer ce sirop avec 
une forte décoction, ou avec le suc de celte plante et le même 
poids de sucre blanc. 

H est bon, mêlé dans la tisane pectorale, pour l’asthme et 
pour tirer le mucilage des poumons, dans l’enrouement et 
dans la toux invétérée. La dose est depuis une demi-once jus¬ 
qu’à deux cnce. 

Sirop de scolopendre, ou langue de cerjsimple. On le peut 
faire avec une forte décoction de la plante et le même poids 
de sucre. 

Il a à peu près la même vertu que le sirop de capillaire 

ordinaire. 

Sirop de tabac simple. Inciser de l.a nicotiane ou tabac 
mâle , cueillie dans sa vigueur , la piler dans un mortier de 
marbre exactement, la laisser en digestion à froid trois ou 
quatre heures, rexprimer pour en avoir le suc j on le di'pure 
eu le faisant bouillir un bouillon , et le passant plusieurs fois 
par un blanchet, on pèse le suc dépuré , on y mêle un poids 
égal de sucre , et l’on fait cuire le mélange à petit feu , l’écu- 
mant de temps en temps jusqu’à consistance de sirop. 

11 est un peu vomitif j on s’en sert pour l’asthme , pour 
purger le cerveau et l’estomac, pour lever les obstructions de 
la rate. La dose est depuis trois drachmes jusqu’à une once. 
Ou l’applique sur les vieux ulcères , et il les déterge sauf 
douleur. 



700 s I R O 

SmoT de grains de verjus. Il se fait comme le sirop de 
cerises appeli^es aigriotles, décrit ci-devant. 

Il est rafraîchissant , il arrête le vomissement, il tempère 
la bile , il excite l’appêtit. La dose est depuis une demi-once 

jusqu’il une once et demie. 

Sirop de vinaigre simple. Mettre dans un plat de terre 
vernissé deux parties de sucre en poudre et une partie de 
vinaigre blanc ou rouge bien clair , poser le plat sur le feu , 
et quand le sucre est fondu, le siio p est fait j on l’écume et 
on le coule. ^ 

11 est propre pour rafraîchir dans les fièvres ardentes , il 
désaltère , il arrête le crachement de sang et les autres hémor¬ 
ragies , il résiste au venin. La dose est depuis une demi-once 
jusqu’k une once. 

Sirop de violettes simples. Mettre dans un pot de terre 
vernissé deux livres de belles violettes simples nouvellement 
cueillies et mondées, verser dessus deux pintes d'eau chaude, 
couvrir le pot , et laisser la matière huit ou neuf heures eu 
digestion ; faire chauffer l’infusion au bain-marie, la couler 
avec forte expression , y mettre infuser , comme devant, une 
pareille quantité de violettes , couler et exprimer fortement 
cette seconde infusion , la laisser reposer trois ou quatre 
heures , la verser par inclination pour la so'parer de ses fèces , 
la passer et la m^ler avec le double de sou poids de sucre 
subtilement pulvérisé dans une bassine d’étain ou dans le 
même pof de terre j on pose le vaisseau sur un bain de v.a- 

E curs , c’est-k-dire, sur un pot à demi-rempli d’eau bouil- 
mte , et ou remue le mélange avec une cuiller d'argent jus¬ 
qu’il ce que tout le sucre soit dissous , alors ou le coule et ou 
le garde. 

Ou le donne pour rafraîchir et humecter la poitrine , pour 
épaissir et adoucir les humeurs trop âcres , pour lemp 'rer 
la bile, pour désaltérer dans les fièvres ardentes et dans le 
rhume. La dose est depuis une demi-once jusqu’à une once. 

Nota. Les premières violettes qui paroissent sont les meil¬ 
leures , parce qu’elles perdent de leur beauté h mesure que l.a 
saison avance , il faut les cueillir en beau temps, et les mettre 
dans un linge mouillé d’eau fraîche , afin de conserver leur 
fraîcheur, jusiju’à ce qu’on les ait mondées et qu’on les emploie. 
Le sirop de Üeurs de ejanus ou bluet peut se préparer de 


Sirop de vipères. Prendre deux onces de racines de squine, 
autant de santal rouge , et six onces de salsepareille , mettre 
le tout en petits morceaux , le faire infuser pendant vingt. 



s I R O 701 

quatre heures dans huit pintes d cau de fontaine dans un 
vaisseau de terre bien bouchti, y ajouter ensuite huit vipères 
préparées selon l’art , trois onces de racines de grande con- 
souije , et trois poignées de sommités de millepertuis , faire 
cuire le tout !» petit feu jusqu’à la consomption de la moitié , 
le passer avec expression s jus la presse , ajouter à la colature 
quatre livres de sucre et vingt-deux grains d’ambre gris , et 
faire, selon l’art, un sirop de consistance moyenne, qu’on 
aromatise avec un peu de canelle. 

Un malade attaqué d’un tremblement de tête, de goutte , 
de rhumatisme , et d’autres restes de vérole , a été guéri de 
tous ces maux en ayant pris deux onces le matin, et un 
bouillon quelque temps après , pendant quinze jours ou trois 
semaines au printemps et à l’automne. Un autre malade a été 
pareillemenf guéri, par l’usage de ce sirop, d’un tremblement 
de tête invétéré depuis cinq ans , et d’un rhumatisme pres¬ 
que général par tout le coims ; en ayant continué l’usage , 
il a repris son embonpoint. Un autre qui avoit un ulcère d.ans 
la vessie depuis long-temps , éprouvant de grandes douleurs 
en urinant, et rendant du pus , après avoir usé inutilement 
d’une infinité de remèdes, a été guéri par l’usage de ce sirop 
continué pendant huit jours. 

Sirop d'jèble simple. Ou peut faire ce sirop avec p.arties 
égales de suc d’yèblc dtipuré et de suc que l’on fera cuire en¬ 
semble. 

11 purge les sérosités par les selles et par les urines ; on s’en 
sert pour les hydropiques et pour les goutteux. La dose est 
depuis une demi-once jusqu'à trois. 

Sirop émetique fébrifuge de du Bé. Couper , piler et faire 
bouillir dans trois derai-setiers de vin blanc et d’e.au , deux 
onces de chair de coings coupés par tranches , une once do 
racines de souebet et une drachme, de canelle; l’exprimer 
et faire infuser pendant vingt-quatre heures sur les cendres 
chaudes une once de verre d’antimoine ( oxide d’antimoine 
sulfure vitreux) subtilement pulvf'risé, lié dans un nouet de 
linge , couvert d’un nouet de papier ; le nouet ôté , ajouter 
une demi-livre de sucre pour faire un sirop selon l’art. 

Il purge doucement et sans violence , parce que les deux 
nouets dans lesquels le verre d’antiiuoiiicest enfermé, émous¬ 
sent l’acrimonie , et ralentissent son activité. On le donne aux 
enfans depuis deux drachmes jusqu’à une demi-once, aux 
adultes depuis une once jusqu’à une once et demie. Il guérit, par 
expérience , la fièvre quarte , quand il est donné avec l’infu¬ 
sion de séné dans une décoction convenable, cinq heures avant 



702 ^ 
l’acrès ; comme aussi quaiu 
des fièvres tierces et quotidi 
point aux remèdes ordiiia 


S I R O 

quand il est donnd dans l’intermissia 


point aux remèdes ordinaires. Il purge les enfaris des vers 
qui les rengeut, et il guérit les douleurs et les convulsions 

qui eu dépendent, ou de quelqu’autre matière putride. U 

a souvent chassé le grand ver plat appelé taenia , qui causoit 


l’uii et l’autre symptôme. 

Sirop laxatif. Faire infuser dans une bonne pinte dVau 
de fontaine sur les cendres chaudes , l’espace de trois heures 
dans un pot de terre vernissé Lien couvert, une once de 
feuilles de séné du Levant bien mondées, tn;ji« drachmes de 
canelle un peu concassée ; faire bouillir le «éué pendant cinq 
minutes , couler par une étamine ou un linge , mettre dans 
la colature deux douzaines de bons pruneaux lavés , et ensuiio 
infusés dans du vin blanc pendant l’espace de l’infusion du 
séné, c’est k-dire pendant trois heures j les faire cuire , ajou¬ 
tant sur la fin de la cuisson des pruneaux , quatre onces de 
sucre , laissant cuire le tout jusqu’à ce que le jus des pru¬ 
neaux soit en consistance de sirop. 

La dose est de deux cuillerées le matin k jeun , et prendre 
un bouillon une demi-heure après. 


Sirop magistral hjdragogue de du Bé. Faire bouillir dans 
trois demi-seliers d’eau jusqu’k ce que la décoction se réduise 
k une chopine , une once de racines de llambe k Heur vio¬ 
lette, une demi-once de moyenne écorce de sureau, et une 
once de tendons d’yèble ; après avoir passé cette décoction 
faire bouillir et écuiner une livre de miel, ajoutant sur la fin 
deux onces de racines de Üainbe, et deux drachmes de canelle 
ou de racines de souchet en poudre. 

Il purge les sérosités , et guérit les hydropisies. La dose est 
de trois onces k chaque prise , deux ou trois fois la semaine , 
avec un verre de vin blauc , ou une décoction de racines de 
chiendent, dans laquelle on fait quelquefois iufuser deux, 
drachmes de séné. 

Smov pour les hi‘morragies. On fait cuire ensemble par¬ 
ties égales de suc de inillefeuilles dépuré et de sucre blanc 
en consistance de sirop. 

Il est bon pour arrêter toutes sortes d’hémorragies, soit 
par haut, soit par bas. 

Sirop pour les maladies de la rate. Prendre douze onces 
de suc de buglose, neuf onces de suc de pommes de reinette 
ou de courlpendu, quatre onces de suc de houblon , quatre 
onces de suc de fumelerre ; ayant dépuré tous ces sucs • 



ro3 


S I R O 

faire bouillir avec une livre de sucre plus ou moins en 
sistance de sirop , selon qu’ou veut le garder. 

On en prend deux fois chaque semaine , deux cuillcrdes 
le malin it jeun , et un bouillon par dessus, ne mangeant que 
deux heures après. 

Sirop pour les veilles fluxions , toux et rhumes. Faire 
foudre dans un pot de terre une livre de sucre en poudre 
délayée sans eau j lorsqu’il est fondu , y faire dissoudre deux 
onces de fleurs de soufre ( soufre sublimé ) , lequel étant fondu 
et bien incorporé avec le sucre , on le retire du feu , et on 
le jette sur une platine; refroidi, on le retire, et on le met en 
poudre , on y ajoute les blancs de douze œufs durcis coupés 
par petits morceaux , on met le tout dans un linge clair dans 
une cave ou autre lieu frais , et dessous, une terrine pour 
recevoir ce qui eu coulera , le pressant même quelquefois ; 
et quant cela est dissout entièrement , on en fait prendre au 
malade une cuillerée soir et matin , en se levant et en se 
couchant. 

Sirop roj-al , ou julep alexandrin. Pour faire le julcp 
alexandrin , il faut simplement mettre fondre deux onces do 
sucre blanc pulvérisé dans trois onces d’eau rose distillée ; 
pour le préparer en sirop , il est nécessaire de faire cuire le 
mélange en consistance requise ; mais en bouillant, la partie 
volatile , odorante et essentielle de l’eau rose se dissipe , le 
sirop n’a pas plus de qualité que s’il avoit été fait avec de 
l’eau ; c’est pourquoi Léinery est d’avis pour préparer ce 
sirop , qu’on mette fondre sur un petit feu , dans une partie 
d’eau de rose deux parties de sucre , il seroit fait sans bouil¬ 
lir , et il seroit empreint de la vertu de l’eau rose. 

Ce sirop est propre h fortifier Je cerveau, le cœur , la poi¬ 
trine et l’estomac ; ou le donne aussi dans les cours de ventre 
et dans les hémorragies. I.a dose du sirop est depuis une 
demi-once jusqu’à deux onces , et celle du julep est depuis 
une once jusqu’à quatre. 

Sirop scorbutique , de la Forest. Trois livres de sucs de 
cochlearia et de beccabunga dépurés , deux livres de hou 
sucre blanc ; on peut y mêler , si l’on veut, du suc de cresson 
d’eau , et faire cuire en consistance de sirop. 

Il est très-bon dans les maladies scorbutiques ; on le donne 
loin des repas , depuis une cuillerée jusqu’à deux. 

Sirop contre la toux et les deretés de poitrine. Feuilles 
d’adiante , de rue de muraille, de trichomaniies , de scolo¬ 
pendre et de cétérach , de chacune une poignée ; racines de 
réglisse ratissées et concassées , deux onces ; les faire infuser , 



pendant la nuit, dans une suffisante quantité d eau tiède jus- 
îm’J. la réduction de cinq livres j clarifier la colatiire et la 
faire cuire avec quatre livres de sucre blanc. On en prend 
par cuilleri'e. 

Sirop contre la grande eprvescence du sang. Suc des 
fruits dVpine-viuelte dans leur maturité , récenuiient exprimé 
et nettoyé, et sucre blanc, de chacun deux livres -, les faire 
cuire îi petit l'eu jusqu’à consistance de sirop. 

Ou eu fait dissoudre une once dans une chopine d’eau de 
fontaine. Cette boisson convient dans l’ardeur d’urine , le 
vomissement bilieux et le flux de ventre. La gelée qu’on fait 
avec ces fruits produit le même effet. 

Sirop contre le crachement de sang. Racines de grande 
consoude , quatre onces j feuilles de plantain , douze poi¬ 
gnées ; piler et exprimer le suc, auquel on ajoutera le même 
poids de sucre, et faire cuire en consistance de sirop. 

Sirop de nerprun contre l'iijdropisie. Trois livres de suc 
exprimé de baies de nerprun ; laisser dépurer par résidence j 
y ajouter deux livres de sucre blanc , et faire cuire le tout en 
consistance de sirop. La dose est d’une ou de deux onces dans 
quatre onces d’eau de persil ou de pariétaire ; on prend en¬ 
suite un petit potage. 

Sirop contre la djssenterie et les hémorragies de la matrice. 
Faire cuire jusqu’à ce qu’ils soient mous , avec du gros vin 
rouge , dans un poêlon sur un feu clair et modéré , quatre 
poignées de fruits de cynorrhodnn avant leur parfaite matu¬ 
rité. Passer le tout par une toile serrée avec forte expression , 
remettre la liqueur sur le feu avec une suffisante quantité de 
sucre, et la faire réduire en consistance de sirop. La dose est 
de trois ou quatre cuillerées. 

Sirops , manière de les clarifier. Ou met dans une bassine 
un blanc d’œuf, et trois ou quatre onces de la liqueur qu’on 
veut clarifier ; mais il ne faut pas qu’elle soit chaude, car le 
blanc d’œuf se cuiroit j on les bat ensemble quelque temps 
avec des verges , jusqu’à ce qu’il se convertisse eu écume , 
ou ajoute par-dessus le sucre et le reste de la liqueur, on fait 
bouillir le mélange quelques bouillons, afin que le blanc 
d’œuf qui est visqueux , se charge de la crasse qui est dans le 
sirop, et se sépare aux côtés de la bassine j quand on voit 
que le sirop qui bout au milieu est bien clair , ou l’écume et 
on le passe par un blanchet ou par une chausse d’hypocras j 
on fait ensuite cuire le sirop clarifié jusqu’à consistance ré- 
quise, l’écumant encore de temps en temps s’il est besoin. 
Quand on a plus de trois livres de sucre à clarifier, il est 



s O U C ;o5 

i propos d’y employer plus d’un blanc d’œuf; on doit y en 
mettre i proportion de la quantité du sucre. 

SoLDANEi-LE , OU Chou marin ( Convolvulus maritimus 
nosiras rotundifoUis, Tourn. Convolvulus soldanella , Lin. 
226 ). Les feuilles de cette plante vivace qui croît sur ]es 
bords de la mer, purgent assez fortement les sérosités; oa 
les emploie différemment : quelques-unS en donnent une ou 
deux'poignées macérées dans le vinaigre avec le cresson d’eau ; 
d’autres les mettent en poudre et en donnent deux sorupnies ; 
plusieurs en font bouillir dans un bouillon de veau deux ou 
trois drachmes, et y jettent un peu de canelle en'poudre. 
La meilleure manière de s’en servir est de faire macérer les 
feuilles dans le vinaigre , ou avec la crème de tartre ( tartrite 
acidule-de potasse ), ou le tartre vitriolé ( sulfate de potasse ). 
On prépare aussi une conserve avec les feuilles de soldanelle , 
le sucre et la canelle. Duménil faisoit bouillir cette planio 
avec le concombre sauvage et les baies de sureau , dans du 
vin rouge dont il faisoit prendre quelques verres par jour 
aux hydropiques. 

Elle entre dans la composition du sirop hydragogue de 
Cliaras , dans l’hydragoguc merveilleux de du Ilenou. 

SoucHET ( Cjperus, Tourn. Cjperus fuscus, Liun. 69 ). 
Plante dont il y a plusieurs espèces entre lesquelles il y en 
a deux qui sont le plus en usage dans la médecine ; savoir : 
celle qu’on appelle souchet ( Cjperus rotundus -vulgaris ) , et 
le souchet long ( Cjperus odoratus, sive cjperus officinarum , 
Tourn. Cjperus longus, Linn. 67 ). L’une et l’autre espèce 
croissent dans les marais, le long des ruisseaux et des fossés. 
Leurs racines sont employées dans les remèdes; on les ap¬ 
porte sèchesd’Etampes ; ou en trouveaussi dans les environs 
de Paris. On doit les choisir grosses, nouvelles , bien nour¬ 
ries , ayant quelque odeur. On préfère le souchet rond au 
long! Les racines de souchet fortifient l’estomac, elles excitent 
l’urine , poussent les mois , sont propres à apaiser la scia¬ 
tique ; elles résistent au venin, elles chassent les vents , 
elles arrêtent l’hydropisie commencée , et soudent les ulcères 
de la vessie. La dose en substance est d’une drachme, et 
jusqu’à une demi-once en infusion. 

SoüCT ( Caltlia, sive calendula ). Plante très-connue dans 
les jardins où on la cultive. Il y eu a une espèce qui croit 
d’elle-méme dans les vignes ( Caltha arvensts , Linn. 1 ao 5 ) , 
beaucoup plus petite dans toutes ses parties que la cultivée 
( Caltha officinaliSj i 3 o 4 ) , et qui est la meilleure pour l’usage 
de la médecine. On se sert principalement des fleurs de soucv 



qui sont carJiaques, Wpatiques, aptfritivesj elles excitent Ic9 
urines, sont sp(<cifiqucs dans l’hydropisie h la dose d’une 
drachme, et dans la jaunissej elles sont alexiphannaques , 
sudorifiques. L’eau et le sirop fait du suc des Heurs de soucy 
sont ordoiinds dans les maladies malignes. 

On peut donner les fleurs de soucy eu substance, en ddcoc- 
tion et en conserve. Le vinaigre de soucy est un bon préser¬ 
vatif contre la peste. Le soucy est un bon fondant ; pilé avec 
du vin blanc, et appliqué sur les tumeurs des écrouelles-, il 
les fait disparoître. Pilé seul , et appliqué sur les cors des 
pieds, il.les guérit. On mange le soucy sauv.igc en salade , 
et on en boit avec succès la décoction pour les écrouelles. Le 
jus de soucy , mêlé avec un peu de vin ou de vinaigre tiède 
en fomentation et en gargarisme, est souverain pour apaiser 
la grande douleur de tête et des dents. 

Avec les fleurs de ces deux espèces de soucy on fait une 
conserve, dont la dose ordinaire est depuis deux drachmes 
jusqu’à une demi-once j l’extrait s’ordonne à la même dose ; 
la teinture qu’on tire des fleurs avec de l’esprit-de-vin 
( alcohol ) s’ordonne à une drachme ou deux. Ces prépara¬ 
tions sont excellentes dans la jaunisse , les pùles couleurs et 
toutes les maladies causées par quelques obstructions dans 
les viscères. Le suc des fleurs de soucy,bu k jeun depuis une 
once jusqu’il quatre, pousse les mois et les lochies ; on peut 
ajouter k une once de ce suc un gros de poudre de lombris 
imbibée auparavant de quelques gouttes d’esprit volatil 
de sel ammoniac. Césalpiu ordonnoit le soucy dans les 
maladies contagieuses, et eu faisoit injecter le suc dans les 
oreilles pour en faire mourir les vers; il conseilloit l’usage 
des fleurs en boutons, confites au vinaigre, pour rétablir 
l’appétit. Dans quelques pays, on applique les feuilles de 
soucy sur toutes sortes de tumeurs , et sur les ulcères qui ont 
des bords calleux. 

Plusieurs médecins préfèrent le soucy sauvage k celui des 


jardins ; on attribue k ses fleurs une vertu cordiale, et par 
cette raison on emploie leur décoction en tisane pour la petite 
vérole , pour la fièi re maligne et pour la peste. Valériola s’en 
sert dans les cataplasmes qu’il fait appliquer aux charbons ; 
Marcellus Cumanus en préfère le suc k la décoction , à la 
dose de trois k quatre onces. L’eau distillée , selon Tragus , 
est bonne pour les inflammations des yeux , en les bassinant 
avec cette eau. Camérarius assure que la semence de soucy 
est un bon contre-poison. Quelques-uns prétendent que k» 
fleurs de soucy sauvage pilées, fournissent uu suc dont deux 



SOUP ;o7 

onces peuvent passer pour un sudorifiijue ; on peut eu aug¬ 
menter la dose , suivant les forces du malade. L’extrait du 
soucy est employé dans la plupart des opiats apéritifs , aussi 
bien que le sirop qu’oii prt^pare avec les lîeurs. 

Soude, Salicot, la Marie ( Kali majus cochleato semine^ 
Tourn. Salsolae soda , Linn.). On se sert indiÜdreninient de 
ces deux espèces de plantes qui sont communes sur le bord de 
la mer. On les lait se'cLer et brûler ensuite dans de grands 
trous faits dans la terre ; leurs cendres et le sel tixe qtr’elles 
contiennent eu quantité s’y calcinent, et forment une espèce 
de pierre très-dure qu’on appelle ^o£/^fc; on l’emploie pour 
faire le savon , la lessive et le verre, et elle entre dans la 
composition du sel de seignette. La plupart des auteurs con¬ 
viennent que sa composition estapdrilive et diurétique; selon 
Simon l’auli, elle pousse les urines et les matières glaireuses 
qui s’amassent dans la vessie, elle emporte les obstruc¬ 
tions du foie et des autres viscères , mais il en faut user avec 
beaucoup de circonspection, et n'en pas donner aux femmes 
grosses , non plus qu’à ceux qui ont des ardeurs d'urine, ou 
une disposition inflammatoire dans la vessie. 

Le sel qui domine dans la soude est si Icre, qu’on doit plutôt 
le regarder comme un puissant détersif que comme un apéritif. 
La soude est propre dans les vieux ulcères, la gale et les 
autres maladies de la peau; on en fait même des pierres à 
cautère assez corrosivus. Comme ce sel fermente avec tous 
les acides , on a donné par analogie le nom A'alkali iiou- 
seulenient aux sels fixes qu’on tire des plantes brûlées, et aux 
sels volatils des animaux , mais encore aux matières terreuses 
et insipides , et généralement à tout ce qui est capable de fer¬ 
menter avec les acides. 

SouFBE {Sulpitur). Espèce de bitume, ou matière miné¬ 
rale grasse et vitriolique. Il y a deux espèces de soufre , un 
appelé soufre vif, et l’autre soufre jaune ou soufre commun, 
Lesoufre vif est une matière grise, grasse, argileuse, inflam¬ 
mable, qu'on trouve dans la terre, en Sicile et en plusieurs 
autres lieux. 11 doit être choisi net, uni, luisant, doux au 
toucher , tendre, facile à casser, de couleur grise. Il est em¬ 
ployé pour les dartres et pour la teigne, on en mêle dans les 
oiiguens. Le soufre jaune ou commun est une matière dure , 
luisante, cassante , facile à fondre et à s’enflammer , et d’une 
odeur désagréable, piquante et incommode à la poitrine. 11 
faut choisir ce soufre en canon léger, se ca.ssant facilement, 
de couleur jaune doré , ou si l’on en veut tirer de l’esprit de 

19. 



7«8. « P O D 

soufre , «le couleur verdâtre ; car c'est une marejue qu’il fjst 
plus vitriolique et plus remjpli d’acide. 

Le soufre est chaud, dcssiccalif, et propre à la poitrine ; il 
ouvre, d(<Cüupe, riîsisle â la pourriture , aux veiiius et aux 

morsures des animaux veniincux J il procure la sueur , con¬ 
vient aux calarres, â la toux, â la phthisie, â l’asthme , à la 
peste et aux fièvres pestilentielles. Dans la colique , il n’y a 
rien de meilleur que de prendre une demi-drachme de soufre. 

Potier dit que la décoction du soufre dans de l’eau simple, 
prise intérieurement , appliquée extérieurement , est uu 
excellent remède pour rafraîchir le foie et soulager les fièvres; 
elle guérit la gale, l’érysipèle , et ôte la rougeur du visage; il 
n’importe qu’on le fasse bouillir, ou qu’on le fasse simple¬ 
ment infuser dans l’eau froide, on a guéri avec cette simple 
infusion un ulcère rebelle à beaucoup d’autres remèdes. Il 
ajoute que le soufre sublimé dans un tonneau vide , rend le 
vin qu’on y met propre â diverses maladies, spécialement 
contre celles qui ont été causées par la fumée ou la friction 
du mercure. Ceux qui ont reçu le mercure doivent en faire 
leur boisson ordinaire, ainsi que les pulmoniqucs, les asthma¬ 
tiques , les galeux et les vérolés. 

SotJnis. Voyez Rat. 

Spic-NARn (^pica nardi). Cette racine vient des Indes 
orientales par la voie d’Alexandrie ; son odeur est très-pé¬ 
nétrante et aromatique. Le spic-nard est propre â fortifier 
le cerveau et l’estomac; il pousse aussi les urines et les mois 
résiste à la pourriture, et excite la transpiration. On ne l’em¬ 
ploie guère seul, mais il entre dans la thcAiaque et dans 
quelques autres compositions alexitères. Sa dose en poudre 
est de quinze à vingt grains , et en infusion jusqu’à deux 
scrupules. 

S PI ^ A solstitialis , sive carduus slellatus luteus ,foliis g/an i. 
Espèce de chardon étoilé dont les Heurs sont jaunes. Cette 
plante croît dans les pays chauds, près Montpellier, et dans les 
jardins où oii la cultive ; elle fleurit vers le solstice d’été , elle 
est ap 'ritive, sudorifique , résolutive , propre pour la cachexie, 
pour I hydropisie , pour les obstructions de la rate et du mé¬ 
sentère, pour la sciatique, pour la jaunisse, pour lesquelles 
maladies on prend les fleurs et la racine. On s’en sert en dé¬ 
coction, ou de son eau distillée pour la pleurésie, pour les 
douleurs de la sciatique, pour les enflures de la rate et pour 
pr ivofjuer la sueur. 

Spode, ou Ivoire brûlé {Spodium, sive ebur ustum). C’est 
de l’ivoire coupé par petits morceaux, et calciué à un feu ouvert 



s Q U I 709 

jusqu’à ce qu’il ne fume plus , et qu’il ait ^td rddtiit en matière 
poreuse , cassante , Idgère, blanche , alkaline , facile à mettre 
en poudre. Ettniullcr dit que c’est proprement la tête morte 
de l’ivoire ddpouillde de toute vertu active , qui n’csl d’aucune 
utilité prise intérieurement , et qui entre dans les eolljres et 
dans les remèdçs pour dessécher les plaies. On doit choisir le 
spode bien blanc en dehors et en dedans, net, en beaux mor¬ 
ceaux , faciles à rompre. 11 est astringent, et propre h arrêter les 
hémorragies , les cours de ventre, la gonorrhée j pour adoucir 
les acides et les âcretés des humeurs , pour empêcher que le 
lait ne caille dans l’estomac. La dose est depuis un demi- 
scrupule jusqu’à deux scrupules. 

Squh-le, ou Oignon marin. Plante bulbeuse dont il y a 
deux espèces, savoir : le mâle appelé stfuiile blanche, de la 
couleur de son oignon (^scilla mascula, sivescilla radice albd), 
et la femelle appelée souille rouge {scilla vulgaris, radice 
rubrd, Tourn. à8i ; scilla marilima, Linn. 44 ^ )' Les squilles 
croissent dans les terrains sablonneux , proche de la mer , en 
Espagne, en Portugal et en Sicile 5 on en apporte de diffé¬ 
rentes grosseurs. On doit les choisir récentes, de grosseur 
médiocre , bien saines, bien nourries , cueillies vers le moi* 
de juin, pesantes, fermes, empreintes d’un suc visqueux, 
amer et âcre. La squille est chaude, dcssiccalive , âcre, amère, 
atténuante, incisive, absterslve, discussive, diurétique, et 
elle résiste à la corruption. Son principal usage est dans les 
obstructions du foie , de la rate et des reins , dans le mucilage 
tartareux des poumons, dans la toux ; elle excite l’ürine, in¬ 
fusée dans de Vhuile •, elle guérit les gales de la tête et les 
engelures. 

On fait plusieurs préparations de squille , savoir : les tro- 
chisques , le vinaigre, et même le miel ; les deux premières 
sont le plus en usage. Les trochisques entrent dans la thé¬ 
riaque. Le vinaigre scillitique est estimé propre à résister au 
venin , et à purifier le sang ; on le donne aussi pour l’i'pilep- 
sieetpour chasser les vents; la dose est depuis une demi- 
once jusqu’à une once; celle des trochisques est depuis un 
scrupule jusqu’à deux. Ils ont la même vertu , ou préfère 
pour cela la squille blanche. 

La squille auroit pu trouver place, de prt'férence , parmi 
les diurétiques chauds. On sait que sa vertu principale est 
d’évacuer les eaux des hydropiques, d’atténuer puissamment 
la lymphe , de faciliter l’cxpectorartion dans l’asthme humo¬ 
ral. L’oxyiuel scillitique , à la dose d’une once dans trois 
onces d’eau des trois noix et une once d’eau de fleur d’oran- 



ger, devient la base d’une potion très-bonne dans l’astbms qui 
menace de dégénérer en hydrçpisie de poitrine. On donne 
toutes les trois heures trois cuillerées de celte potion , U la- 
quelle on peut ajouter une once tle sirop d allliœa. 

Chomel a fait préparer un vin d'Espagne scillilique qui 
a réussi très-souvent dans 1 anasarque et dans 1 asthme opi¬ 
niâtre. Il faut prendre une once des feuilles de l’oignon de 
scille les plus rouges , séchées a 1 ombre, bien nettes et choi- 
sies, qui ne soient ni moisies ni tachées. On hiil infuser ces 
feuilles ainsi choisies dans une pinte de bon vin blanc d'Es¬ 
pagne , jusqu’il ce qu’il ait pris une belle couleur pourpre j 
ce qui est plus ou moins long , suivant lu qualité du vin. 
Lorsqu’on est pressé , il faut les mettre au bain de sable ; 
au bout de six heures l’infusion est faite. Il faut filtrer la 
liqueur j la dose est d’une once soir et mqtin , suivant l’âge , 
tempéraincnl et les accideiis. Çe vîn doit être renouvelé 
tous les six mois ; il se trouble et dépose. 

On prépuroit aucieniieineut un vin scilliii([uc de cette 
façon : on prenoit un oignon de squille , on l’euduisoit de 
pâte faite avec de la farine et de l’eau; ainsi enveloppé , otj 
le cuisait au four , et lorsqu’il étoit cuit et refroidi , on le 
faisoit infuser dans du vin blanc. Ce vin est diurc'tique , niais 
il est émétique , ce que n’est pas le vin d Espagne , et U 
altère beaucoup. Ou y ajoute des feuilles de pêcher , ou quel¬ 
ques autres ingrédiens ; ce qui est extraordinaire , c’est qu’il 
est très-blanc. 

Chomel a donné aussi de l’oignon de scille en poudre sub¬ 
tile , soit en bol , soit eu potion , aux asthmatiques, aux 
liydropiques , et quelquefois dans des alfeclions hystériques. 
On peut regarder ce remède comme un puissant cordial, atté¬ 
nuant, diurétique et fort tonique. 

Quinze grains d’oignon de scille en poudre dans une potion 
diurétique de quatre on< es, à prendre par cuillerées , ou dans 
un lok blanc, sont une dose suflisante. 

Squine,, ou Esquille (Chinaradix). Racine d’une grosseur 
ordinaire, longue de quatre à < inq pouces , tortue , noueuse , 
rougeâtre au dehors , de couleur de chair eu dedans , sans 
«ideur , insipide au goût. On l’apporte si'cbe des Indes orien¬ 
tales; elle naît dans la Chine. On la doit choisir bien nour¬ 
rie , pesante , compacte, rougeâtre, prenant garde qu’elle 
ne soit cariée, car le ver s’y ipet souvent. Celte racine est 
tliaudc, dessiccativc , astringente, diaphorélique , diuréli- 
(lue , résolutive , apéritive et hépatique. 

‘ Lu squiue est préférable aux autres bois sudorifiques ; elle 


s T (B C ru 

est plus douce , sans être moins pénétrante, elle convient 
aux maladies des enfans pleins de glaires , elle facilite la sortie 
«les dents , elle est convenable dans la gale, et détermine 
celte espèce de gourme si dilllcile à sortir. Elle convient 
•> la cachexie , à l’hydropisie , paralysie , goutte , eéphalée , 
jaunisse , vérole, et aux tumeurs squirreures et œdéinatcu- 
ses. Elle est bonne au scorbut dans une décoction de lait de 
dièvre ou de petit lait , dont on use pendant quelque temps. 
Si on y ajoute quelques gouttes d’esprit de cochléaria , cette 
décoction deviendra spécifique pour la goutte vague. Comme 
la squiue desséche un peu trop , on ajoute h cette décoction 
des raisins séchés, pour rendre la saveur plus agréable, et pour 
mieux humecter. 

Staphisai«%re. Voyez Herbe aux poux. 

Statice {Capitata, aut amena , Linn. 594)-Plante dont 
on lait des bordures dans les jardins. Il y en a une espèce 
dont les liges sont plus hautes que celles de l’autre. Les fleurs 
sont pour l’ordinaire rougeâtres ; on en voit aussi une espèce 
dont les fleurs sont blanches. L’une et l'autre espèce crois¬ 
sent dans les lieux montagneux et humides , proche de la 
jner et des rivières. Toute la plante est astringente et très- 
dessiccative , souveraine pour resserrer la délluxion des hu¬ 
meurs , soit qu’on l’applique broyée , ou qu’on en boive le 
suc ou la décoction ; elle guérit la dj'ssenlerie , l’hémorragie 
du nez , le crachement de sang , elle arrête les cours de ven¬ 
tre , enfin elle est excellente pour les plaies, et elle guérit 
même les ulcères malins. 

SxœcAS ARABIQUE ( Stœclms arabica vulgô ). Plante 
d’une odeur aromatique, et d’un goût âcre un peu amer, qui 
a pris son nom des îles Stécadesou d’Yères où elfe croît abon¬ 
damment ; elle aime les lieux secs et arides ; c’est de-là qu’on 
apporte les épis de stœchas secs , garnis de leurs fleurs qu’on 
emploie en médecine. Il les faut cueillir entre la fleur et la 
semence ; et pour leur conserver leur odeur et leur couleur, 
il faut les faire sécher , enveloppés dans du papier gris, 
puis les enfermer dans une boîte. On doit choisir ces épis 
gros , bien nourris , récens, prnis de beaucoup de fleurs , 
et odorans j ils perdent eu vieillissant leur couleur et leur 
odeur. Les épis de stœchas sont chauds , dessiccatifs , absler- 
sifs , ,alt(hitians , apéritifs , céphaliques et hystériques. 

Les fleurs sont très-propres dans les maladies du cerveau , 
l’apoplexie, la paralysie, les vertiges, les tremblemeus des 
membres, et iiour les affections hypocondriaques; on en fait 
infuser une petite poignée dans uu demi-sclier de viu blanc; 



on en lire une huile essentielle comme des fleurs de lavande , 
qui a les mêmes usages. 

On prépare un sirop simple de stœclias , et un composé. 
Le sirop de stœchas de Fcriicl, dans lequel entrent plusieurs 
plantes c.fphaliques et quelques aromates étrangers, est estimé 
pour l’asthme et pour la toux opiniâtre ; d rend la lymphe 
épaissie dans les tuyaux du poumon, plus roulante et plus 
capable d’en sortir par les crachats ; ce sirop chasse les vents, 
pousse les règles,et fortifie le cerveau et les nerfs. 

Les fleurs de stœchas entrent dans la décoction cifphaliquc, 
Vhiera-diacolocjnlhidos, dans l’onguent martialum , dans 
J’emplâtre de grenouilles j dans la thériaque , le mithridat et 
l’huile de renard. 

STœciiAS ciTRiN, ou Immortelle {Eljchrimm , sive stœ¬ 
chas citrina). Plante dont les tiges sont colouneuses, h.aiites 
d’un pied , garnies de petites feuilles étroites , velues, portant 
de petits bouquets de (leurs de couleur jaune pâle, qui peuvent 
se garder quelques années sans qu’elles se pourrissent, ce qui 
a fait appeler cette plante immortelle. Elle croît dans les ter¬ 
rains chauds, secs et sablonneux. On se sert en médecine de 
ses fleurs qui sont chaudes, dessiccatives, apéritives, incisives, 
diaphordiiques et vulnéraires. 

Storax (^Styrax'). Gomme résineuse, odorante, dont on 
voit trois espèces, La première est appelée styrax ruber, qii’on 
tire par incision d’un arbre de moyenne hauteur appelé du 
même nom styrax arbor. 11 croît eu Syrie ,.eii Pamphilie et en 
Cilicie; on eu cultive en Europe dans quelques jardins. La 
gomme du slorax doit être choisie nette,mollasse, grasse, d’une 
odeur douce, aromatique, fort agréable j celle qui est trop 
«éche est souvent remplie de sciuredu bois de l’arbre, et d’autres 
impuretés. 

La seconde espèce de storax est appelée slorax calamita , 
parce qu’on l’apportoit autrefois dans des roseaux pour mieux 
coiisei-ver sa beauté et sa bonne odeur. On l’envoie quelquefois 
en masses rougeâtres remplies de larmes blanches, quelquefois 
Cil larmes séparées, rougeâtres en dehors, blanches en dedansj 
cette espèce de storax est la plus estimée pour la médecine. 
Les modernes, croient qu’elle u’csl point naturelle comme la 
première, mais que c’est une composition faite avec le véritable 
storax qui découle de l'arbre, et plusieurs autres dj-ogues odo¬ 
rantes. 

On doit choisir le storax calamite en belles larmes séparées, 
ou en petits morceaux bien nets, graisseux , rougeâtres en 
dehors ,blancs en dedans ,rendant, étant amollis,une liqueur 



suce 7 i3 

mielleuse d’une odeur douce, aromatique, fort agrdable , 
approchante de celle du baume du Pérou. Celui qui est noir 
moisi et sans odeur, ne vaut rien. Ces deux espèces de sto- 
rax sont chaudes, dessiccatives , dinollientes, digestives, 
céphaliques et nervines j elles convieunent li la toux, aux 
c.atarres, à la raucitd; on les donne intérieurement et exté¬ 
rieurement. 

Le storax calamite est excellent pour fortifier le cerveau , 
les nerfs et les tendons ; on le fait dissoudre dans de bon vin 
blanc sur un petit feu, on en met un demi-gros dans six 
onces de liqueur , on fait prendre cette solution aux malades , 
mais il est plus ordinaire de le donner en bol ou en opiat, h 
la dose de quinze ou vingt grains. 11 est utile dans l’asthme 
et dans la toux opiniâtre. On en tire par la distillation une 
huile qui a les mêmes vertus, et dont la dose est de huit ou 
dix grains. 

La troisième espèce est appelée storax liquide , storax li¬ 
quidas ; c’est une matière huileuse, visqueuse, grossière, 
ayant la consistance d’un baume épais , de couleur grise , 
d’une odeur forte et aromatique. Les auteurs sont très-par- 
tagés sur la composition qui n’est pas bien connue. Il doit 
être choisi net, de bonne consistance , ayant l’odeur de sto¬ 
rax. Il est incisif, atténuant, émollient et fort résolutif} il 
fortifie le cerveau par son odeur. On ne s’en sert qu’extéricu- 
rement. 

Le storax entre dans la thériaque et dans la poudre cépha¬ 
lique odorante. Les pastilles qu’on fait brûler comme un par¬ 
fum précieux, sont composées de parties égales de storax et 
de benjoin; quelques-uns y ajoutent d’autres aromates et 
drogues odorantes : les oiselets de Chypre de Charas sont de 
cette nature. 

Stramo.miim. Voj’ez Pomme épineuse. 

SuccisE, ou Mors du diable {Succisa, sive inorsus dia- 
boli). Sorte de scabieuse distinguée en deux espèces , dont 
l’une qui est la plus rare, a les feuilles velues. Ces plantes 
croissent dans les lieux incultes, près des bois , aux bord.s des 
chemins et dans les prés. La succise est chaude , dessiccativc, 
amère , alcxipharmaque , sudorifique , vulnéraire , comme la 
scabieuse avec qui elle convient dans scs autres facultés. Elle 
est célèbre contre l’épilepsie, la peste , le sang coagulé , les 
abcès internes; en forme de gargarisme contre l’esquinancie, 
les tiimcurs des amigdales qui ont peine h suppurer, les 
boutons, contusions, charbons, et les plaies récentes; ou 
donne une drachme de la racine pour faire suer. 



7,i SUC 

Stic de rdgUsse blanc. Prendre douze onces de sucre royal 
et deux onces il’amidon Lien blanc , les pulvt^riser enseiuLle , 
ratisser sept drarhmes de belle réglisse sèche , la mettre eu 
poudre avec une deini-onee d’iris de Florence ; choisir deux 
onces de belle gomme adragant bien blanche et bien nette , la 
réduire en poudre dans un mortier de bronze qu’on aura fait 
chauffer, mettre un grain d’ambre gris , et autant de musc 
dans un mortier de marbre , les pulvériser avec un peu de 
suere et mêler toutes ces poudres ; mettre tremper environ 
trois drachmes de belle gomme adragant,, concasst% dans 
quatre onces d’eau rose , pour faire mi mucilage épais , en 
prendre la quantité qu’il faudra pour incorporer dans un 
mortier la poudre en pâte dure, et eu former des rotules, 
ou de petits bâtons qu’on mettra ensuite sécher â l’ombre. 

11 est employé pour les maladies de la poitrine, pour 
l’astliine, pour exciter le crachat ; il n’a pas tant de vertu quo 
le sue de réglisse noir; mais , à cause de sou goût agréable , il 
est beaucoup plus usité. Il est improprement appelé suc de 
n’glisse, puisi^u’il nV entre qu’un peu de réglisse eu poudre. 
Ou doit te laisser fondre doucement dans la bouche, afin 
qu’il ail le temps d’huinecter la poitrine en passant. 

Suc de rdgUsse de Blois. Ou fait une forte décoction de 
réglisse dans laquelle ou met fondre sur le feu beaucoup de 
gomme arabique concassée et un peu de sucre , on coule la 
liqueur , on en fait consommer l’iinmidilé jnsqu’h ce qu’elle 
soit en consistance requise pour eu former des bâtons. On s’en 
sert comme du précédent. 

Suc de réglisse noir. Prendre une livre et demie d’extrait 
de réglisse nouvellement fait, et d’une consistance un pea 
molle, une once de belle gomme arabique pulvérisée, dis¬ 
soute dans de l’eau, prasée par un tamis de crin et un peu, 
épaissie, une once et demie de mucilage bien épais de gomme 
adragant tiré dans de l’eau rose , et uue livre et demie de 
sucre fit! en poudre ; battre et incorporer le tout ensemble 
dans un mortier de marbre avec.un pilou de bois, et former 
des l)âtons ou des tablettes de la figure qu’on voudra ; on les 
fera séclicr h l’ombre. 

Ponr.faire Fextrait de réglisse qui entre dans la composi- 
tioudu suc de réglisse noir, on ratisse et on concasse une bonne 
quantité de réglisse verte ou sèche , et Payant séparée par fila- 
mens , ou la met dans une grande terrine , on verse dessus 
beaucoup d’eau chaude , on la lai.sse en digestion sur un pi iit 
feu sept il huit heures ; on coule l’infusion avec expression , 
on remet tremper le marc dans de nouvelle eau chaude , et ou 



suc • 715 

coule l’infusion eomrne ci-devant; on mêle les colaturcs ensem¬ 
ble , et l'on eu fait évaporer l’humidité sur un feu modéré 
jusqu’il consistance d’extrait, et on le garde dans un pot. 
C’est le meilleur extrait de réglisse qu’on puisse faire ; mais 
il ne peut pas être gardé en forme de bâtons ni de pastilles , 
parce qu’il s’humecte trop facilement, et qu’il a un goût 
trop âae. 

Le suc de réglisse noir est bon pour le rhume , pour faci¬ 
liter le crachat, pour adoucir les âcretés de la poitrine; ou en 
laisse fondre un petit morceau dans la bouche. 

Suc contre le délire et la frénésie. Partager en quatre doses 
huit onces de suc de trique-madame , â prendre, de six heures 
en six heures , dans du vin ou du bouillon , et continuer plu¬ 
sieurs jours. 

Suc contre la dyssenterie , le cours de ventre et le ténesme. 
Piler une quantité suffisante de feuilles récentes de bouillon 
blanc, et exprimer deux onces de ce suc qu’on fera boullir un 
iust.nnl les mêler dans un bouillon gras à prendre deux fois 
par jour. 

Suc contre la gravelle. Mêler dans quatre onces de vin 
blanc , pour prendre le malin à jeun pendant trois jours, deux 
onces de suc d’ortie-grièche dépuré. 

Suc contre les vers,les glaires elles viscosités de l’estomac. 
Feuilles récentes d’absinthe, d’herbe-au-coq, de marrube 
blanc et de lanaisie, de chacune deux poignées,; après les 
avoir hachées et broyées , eu exprimer le suc au pressoir , 
mettre ce suc sur un feu modéré , pour en ôter le marc qui 
s’eu sépare, et quand ce suc sera purifié, le faire évaporer 
jusqu’à consistance de miel épiais ou d’extrait, dont la dose 
sera d’un demi-gros dans un verre de vin , le malin à jeun. 

Suc sudorifique pour la pleurésie Piler une demi-p»ign<« de 
feuilles de chardon-béni dans deux pintes et demie de bon 
vin , et faire prendre la colature au malade. 

Suc contre le pissement et le crachement de sang. Des sucs 
clarifiés de lierre terrestre, de cerfeuil et de véronique , de 
chacun six onces ; sirop de lierre terrestre, une once : parta¬ 
ger eu six doses h prendre de quatre heures euquatre heures , 
dans le crachement ou pissement de sang, ou de pus, et pour 
déterger les ulcères internes. 

Suc contre le scorbut. Racines de raifort sauvage ralissées , 
quatre onces ; feuilles récentes de cochléaria , de nmnmulaire 
et d’ortie, de chacune quatre poignées ; eu exprimer le suc 
selon l’art, et le mêler avec du sucre pour en prendre quatre 
fois le jour à la dose de deux gros. 



7i6 • S U C R 

Soc edntre l’épilepsie. Prendre pendant cinq jours, quatre 
onces chaque fois, du suc de caille*lait cueilli avant le lever du 
soleil. 

Sucre {Saccharum, sive mel arundinaceum). Sel essentiel 
d’une espèce de roseau nomm<? arundo saccharifera , canne à 
sucre ou cannamelle, qui croit abondamment en plusieurs 
endroits des Indes , au Brésil , aux îles Antilles , en Am»t- 
rique, etc. Le sucre reçoit diffdrens noms des lieux d’où on 
l’apporte , et des façons diiri'renles qu’on lui donne. On dit , 
par exemple , sucre de Madère, sucre de Canarie , sucre de 
Saint-Thomas, sucre de Mallhe, sucre de Talence, etc. 

Le sucre est rafiné ou non raffiné , et candi. Le sucre non 
raffine' est celui qu’on dépure par une simple coctiou dans de 
l’eau , et qui se vend eu pains ou en cassonade. Plus la cas¬ 
sonade est dépurée, plus elle est blanche. Lorsqu’on fond 
cette cassonade, pour la metire dans des moules après l'avoir 
écumée, elle se congèle en sucre, et se purge de scs ordures par 
tin trou qui est k la pointe et k la partie inférieure du moule. 

Le sucre fin ou raffiné est celui qui a été écumé et dépuré 
dans une lessive faite d’eau et de chaux vive , et versé dans les 
moules percés comme ci-dessus , pour le mieux dépurer. I.e 
sucre candi est celui qui a élé réduit en forme de cristaux. Il 
y en a de blanc et de rouge ; le blanc est tiré du sucre de . 
Canarie , et le rouge du sucre de Saint-Thomas. Le meilleur 
sucre est celui de Madère ; celui des Canaries suit, celui de 
Walthe vient après, et celui de Saint-Thomas est le dernier 
de tous. Plus le sucre est blanc , plus il est raffiné. Le sucre 
raffiné étant plus kere, est par conséquent meilleur pour atté¬ 
nuer, inciser et délerger. Le sucre non raffiné, comme le 
plus doux, est meilleur pour radoucir, et par conséquent 
salutaire dans les affections du poumon, parce qu’on raffine 
ordinairement le sucre dans de l’eau , dans laquelle on a 
dissous de la chaux vive qui lui communique certaine acri¬ 
monie corrosive , fort ennemie des poumons et des parties 
internes. 

L’usage du sucre est nuisible , parce qu’il est extrêmement 
fermentatif. Les hypocondriaques , par exemple , les scorbu¬ 
tiques , les cachectiques et les femmes sujettes k la suffocation 
de matrice , ne sauroient souffrir le sucre ni les choses sucrées 
qui excitent des effervescences soudaines dans ces sortes de 
sujets, des endures k l’abdomen , des tranchées, des diar¬ 
rhées , et d’autres affections semblables qui dépendent de 
l’effervescence des humeurs. Si on donne du sucre k une 
femme sujette k la suffocation de matrice, elle ne manquera 



s U C R 717 

jtas de tomber d’abord dans l’accès. C’est pour cela qu’il est 
dangereux d’ordonner irop de sirop de conserves, et d’autres 
remèdes où il entre du sucre, dans les lièvres intermittentes 
ou continues j et la plupart des riches meurent de la fièvre par 
l’abus fju’ils font de ces sortes de sirops sucrés qui aigrissent 
la fièvre, au lieu que les pauvres qui n’ont pas le moyen d’en 
acheter se contentent de simples décoctions et guérissent heu¬ 
reusement. Le sucre est sur-tout nuisible aux poumons, comme 
le démontre Garanzier dans son Traité de la phthisie anglaise , 
où il condamne la méthode d’ajouter le sucre aux décoctions 
pectorales , sur-tout dans la phthisie, parce qu'il rend les ul¬ 
cères des poumons plus sordides , et dispose ce viscère li la 
consomption. 

La liqueur ou sirop de sucre qui se prépare en brûlant de 
l’eau-dc-vic dessus, qui le surnage d’un doigt, est un remède 
très-bon pour la toux, et pour agglutiner les plaies récentes, 
déterger et mondifier les ulcères. Quelques-uns font infuser 
dans l’eau-de-vie, avant de la brûler sur le sucre, des 
simples pectoraux , comme la racine d’aunée, les feuilles de 
niarrube blanc, d’hysope, et autres semblables. Starizius dit 
que les Turcs ne font point d’autres remèdes pour guérir les 
plaies récentes , que de les bassiner avec du \nn et de les sau¬ 
poudrer de sucre. Mettre du sucre dans des moitiés d’œufs 
durcis d’où on aura tiré les jaunes, puis les mettre fondre ù 
la cave, cette liqueur est salutaire pour la toux des petits en- 
làns, et pour la rougeur des yeux. 

Le sucre candi est. pectoral, adoucissant, propre pour le 
rhume, pour la toux, pour exciter le crachat, le laissant 
foudre doucement dans la bouche j on doit le préférer au sucre 
commun pour ces maladies, parce qu’il est plus long-temps 
i se dissoudre dans la bouche , par conséquent il humecte 
plus lentement les conduits pour en détacher les flegmes et 
adoucir les .^crêtés qui tomberoienl dans la Iraclu^e-artère et 
sur la poitrine. 

Quand ou fait cuire du sucre en grande quantité, et .qu’il 
s’élève en bouillant,demanièreùfairecraindrequ’ilpasse par¬ 
dessus le vase et que le feu n’y prenne , il faut promptement 
diminuer le feu, et jeter dans le sirop quelques petits mor¬ 
ceaux de beurre frais , et il s’abaisse aussitôt. 

Les préparations de sucre en usage dans la médecine sont ; 

tlio sucre rouge ou la chjpre. C’est une espèce de inosco- 
vade faite des sirops des sucres en pain ; on l’ordonne à une 
once dans les laveinens, sur-tout aux enfans qu’on soupçonne 
avoir des vers. 



8 S ü C S ^ 

2.» Le sucre candi qui est un sucre cristallist^ qu'on em¬ 
ploie conimunëincnt contre le rhume pour adoucir la toux , 
les âcretds de la gorge et de la poitrine. 

5.» Le sucre d’orge. C’est du sucre dissous dans de l’eau 
d’orge ou dans l’eau simple ; lorsqu il est très-cuit, ou le 
forme en bâtons longs , de la grosseur du doigt. 

/,.» Le sucre tors appeld p'/i/cles , épénides, ou alphaenix. 
C’est du sucre cuit comme le précédent, et réduit eu pâte , 
ou seul , ou avec l’amidon, qu’on forme ensuite eu bâtons 
tortillés. 

5.0 Le sucre rosat , ainsi nommé parce qu’on emploie l’eau 
rose pour le dissoudre; lorsqu’il est bien cuit, on le met en 
grenailles ou en tablettes; on le préfère au sucre commun 
pour mettre dans du petit lait. Le sucre entre dans plusieurs 
compositions, tablettes, etc. 

Sucs ou Jus; manière de les tirer et de les conserver. Ou 
pile ordinairement dans un mortier de marbre ou de pierre 
dure avec un pilon de bois , les herbes, les Heurs, les fruits 
et les semences dont on veut tirer le suc, puis on les met dans 
une toile forte, et on les exprime avec les mains, ou à la 
presse entre deux platines de fer, d’étain ou de bois ; on laisse 
après rasseoir ce suc wndant quelque temps, on l’expose plu¬ 
sieurs jours au soleil, puis on verse doucement et par incli¬ 
nation ce qui est le plus clair; si le suc n’est pas assez clair , 
et s’il est aqueux, on le passe par un blanchet ou par une 
chausse d’hypocras. Les sucs des herbes qui doivent être em¬ 
ployés, ou qui doiventêtre clariliés et cuits avec du sucre ou du 
miel, ou être mêlés et cuits parmi des onguens et des emplâtres, 
n’ont pas besoin de toutes ces précautions; mais les sucs vineux 
des fruits doivent être bien dépurés, car il faut les exposer 
auparavant au soleil, et les couler ensuite, afin que par cette 
chaleur et cette digestion, et parla colature, les parties 
grossières du suc soient séparées des parties pures. 

Ces sucs doivent être passés par la chausse , ou pour mieux 
dire , par le papier gris , et ils peuvent être cuits parmi le 
sucre et le miel , ou être gardés dans des bouteilles qui en 
doivent être remplies , à la réserve de la hauteur d’un tra¬ 
vers de doigt qu’il faut remplir d’huile d'amandes douces ou 
d’olive , pour empêcher que l’air ne les fasse corrompre. 
11 faut néanmoins avoir soin de bien boucher les bouteilles , 
et de les garder dans un lieu modérément frais ; lorsqu’on 
veut s’en servir ,on ôte avec un peu de coton l’huile qui sur¬ 
nage , et en emploie le suc'bieu dépuré en rejetant les fèces. 



SUIE 

Les surs de fleurs de roses et de pêcher demandent les mêmes 
précautions que les sucs vineux. 

Il faut remarquer qu'on tire davantage de suc de la plante 
qu’on a pilée, en la laissant quelques lieures en digestion , 
que si ou l'exprime dès qu elle est pilt^e, parce que dans la 
digestion le suc se détache , se raréfie , et devient moins %is- 
queux. 11 est plus dilFicile de tirer les sucs des plantes vis¬ 
queuses; comme du pourpier ,dela bourrache, delà buglose, 
que des autres. Il est bon de les faire chaufler avant de les 
exprimer , ou bien il faut les mettre toutes entières dans une 
bassine de cuivre étamine , sur uu feu de charbon modéré , et 
les y tenir en les remuant de temps eu temps, jusqu’il ce 
qu’on voie que quelque partie du suc s’est amassée au fond 
de la bassine ; ou doit alors séparer ce suc par inclination , 
remettre ensuite la ha.ssine sur le fou , et continuer à remuer 
les herbes , et à séparer le suc delà même luauière , jusqu’à 
ce qu’on en ait assez ; par ce moyen on a un suc beaucoup 
plus pur qu’en pilant les herbes. 

Plusieurs plantes sont naturellement si peu succulentes , 
qu’on est obligé de les arroser de quelque liqueur appropriée 
à leur vertu , lorsqu’on eu veut tirer le suc ; telles sont la 
petite centaurée , la verge d’or, la pervenche, l’armoise, l’cu- 
pliraise , le lierre de terre , et plusieurs racines. 

Nota. Pin tirant les sucs acides rouges, et particulièrement 
celui des grenades, on le doit faire dans des vaisseaux de 
verre , de faïence , ou de terre vernissée j il faut avoir les 
mains bien propres , et éviter sur toutes choses qu’aucun fer 
ne les touche , de peur d’obscurcir leur couleur. Le suc , et 
même le sirop de Aemiéf, demandent les mêmes pre-cautioiis ; 
car iis s’obscurcissent en séjournant dans des vaisseaux de fer 
ou de cuivre. 

Scie i^Fuligo'). Partie la plus légère des matières combus¬ 
tibles , élevée par la fumée , et condensée par le froid en sub¬ 
stance grossière et noire. On doit choisir la suie la plus lui¬ 
sante , la plus noire , et la plus proche du foyer ; ql il ne seroit 
pas mal à propos d’avoir égard à la matière brûlée , dont la 
suie reçoit sa vertu médicale et sou excellence. La suie est 
âcre et détersivc, selon litti luller; elle est excellente dans les 
chutes , pour résoudre le sang grumelé ; et prise iulérieurc- 
menlen substance au poids d’uiie drachme, elle est spécifique 
dans la suffocation de matrice , dans la colique , et dans la 
pleurésie qu’elle guérit très-pi on.ptemeiit ; la prise contre 
la pleurésie est d’une demi-drachme daus de l’eau de char- 
don-béni, ou dans un œuf frais à la coque , à la quantité de 



7,0 S U P P 

deux liincdcs , telle qu’elle sort de lu cliemiiule saue 

lavde. 

Spécifique anti-pleurétique d’Horstius. 


Laver plusieurs fois dans de l’eau de sureau de la suis 
pili'e puis l’avant sdchde, la mettre en poudre j la dose est 
d’une’ demi-drachme à une drachme. L’usage etterne de la 
suie est bon contre les ulcères , sur-tout s’ils sont malins et 
cacoëthes ; il se trouve chez les apothicaires un empliltre ap- 

peld emplâtre de suie, très-recommandé pour appliquer sur 

les bubons et charbons pestilentiels , parce qu’il lire le venin, 
ramollit la tumeur , et les mène h une heureuse suppuration. 

La suie , mêlée avec du vinaigre , s’applique sur le pouls 
pour chasser les lièvres intermittentes. On emploie la suie 
dans les onguetis pour la teigne et pour la gale invétérées. 

Le sel de suie ,qui se tire de la tête morte après sa distilla¬ 
tion , est d’une grande recommandation , soit en forme de 
sel, soit en forme d'huile ou de liqueur , ayant été fondu 
à la cave par défaillance, contre les cancers ulcérés , les ulcè¬ 
res invétérés , cacoëthes et incurables , les fistules , les lou¬ 
pes des jambes , et les autres ulcères phagédéniques qui se 
guérissent promptement eu y appliquant cette liqueur seule , 
ou en la mêlant avec les onguens. 

Sumac ( Wiusfolio uhna, Tourn. Rhus coriaria , Linn ). 
Arbrisseau qui croît quelquefois il la hauteur d’un arbre j il 
aime les terrains pierreux. Ou se sert en médecine de ses 
feuilles, de ses fruits ou de ses semences qui viennent en 
grappes très-rouges. Le sumac est rafraîchissant, dcssiccatif 
et astringent. On se sert de ses feuilles et de ses fruits, prin¬ 
cipalement en décoction , dans les cours de ventre , dyssen- 
teries , flux d’hémorroïdes , pertes de sang des femmes , et 
gonorrhées. Ou met une poignée de feuilles , ou une demi- 
once des fruits qui sont plus efficaces, dans chaque pinte 
d’eau ; d’après l’expérience de Chomel, on donne encore avec 

P lus de succès, pour arrêter toutes espèces de flux dé ventre , 
extrait de ces fruits ou grappes fait avec de l’eau , depuis 
deux gros jusqu’à une demi-once. On se sert encore des feuil¬ 
les et des semences du sumac en forme de gargarisme dan» 
le scorbut de la bouche , l’exulcératiou ou la pourriture de» 
gencives , et pour raffermir les dents. 

StiPPOSiTOiRES (^Suppositoria). Médicainens solides à peu 
près de la longueur et de la grosseur du petit doigt, arrondis , 
et faits presque en pyramides. Ils ont été inventés pour la 
commochté des personnes qui ont de la répugnance , ou qui 

ti« 



SURE 721 

ne peuvent pas farilement prendre de*s clystères , ou la ma¬ 
ladie et la constitution ne le permettent pas ; car lorsqu'on 
ne ddsire que lâcher le ventre , et avoir quelques selles ^ un 
suppositoire introduit et gardé un peu de temps dans le fon¬ 
dement , pour irriter la faculté expulsive , en lâchant le 
ventre , donne du soulagement à ceux qui en ont besoin. 

La matière ordinaire des suppositoires est le miel commun 
cuit en consistance solide, et qui puisse se casser étant reifoi- 
_di ; on en fait de petits bâtons , en les roulant sur une pla- 
’tiue huilée , tandis que le miel est enctjre chaud ; on aji.ute 
quelquefois au miel commun du sel marin {rnuriate de soude ), 
ou du sel gemme {wuriate de soude fossile), ou de la (-(.lo- 
quinte en poudre , ou quelque bière , ou quelque autre élec- 
tuairc laxatif. 

On se contente aussi quelquefois de suppositoires faits avec 
du savon coupé en petite pyramide , huilé ou frotté avec du 
beurre salé j ou on trempe une plume d’oie qui n’a point été 
taillée , ou un morceau de bougie long comme le doigt dans 
du fiel de bœuf séché à la cheminée , di'trempé avec environ 
Je quart de vinaigre et un peu de sel , qu’on introduit dans le 
fondement. 

Sureau i^Sambucus fructu in umbelld nigro , Tourn. Sain- 
bucus vulgaris et nigra , Liun. 585 )■ Arbrisseau qui croît 
dans les lieux ombragés , les haies , les fossés et les a al Ions 
enfoncés. On se sert en médecine de ses fleurs , de ses baies 
qui sont noires dans leur maturité , de son écorce verte , de 
sesscimes et de ses éponges. Tout le sureau est chaud et des¬ 
siccatif, résolutif, et spécifique dans l’hydropisie. 

Les fleurs sont discussives, émollientes, résolutives et ano¬ 
dines , appliquées extérieurement , et diaphoretiques , prises 
intérieurement. Cuites dans du lait, et appliquées avec la dé¬ 
coction , elles donnent un excellent cataplasme contre la goutte. 
Cuites dans de l’eau, et appliqu<-es avec la décoction , elles 
sont merveilleuses contre l’érysipèle j et cette même décoction, 
prise int('rieurement, est excellente dans le même mal pour 
exciter la sueur ; la décoction eu est encore meilleure , si on 
la fait dans du petit lait , et elle convient au scorbut , parce 
qu’outre sa vertu diaphorétique , elle lâche inédiocremei.t. 

Les baies sont sudorifiques et alexipharmaques j elles sont 
propres pour la dyssenterie , prises intérieurement, ün en 
fait un rob , et on en tire le suc qu’on incorpore avec de la 
farine de seigle , dont ou forme de petits pains ou des rotules 
qu’on met cuire au four , en sorte qu’on les puisse mettre en 
poudre ; on la doune dans cette maladie avec grand succès 
IL 


20 



72 » SURE 

depuis une detni-draclime jusqu’à deux drachmes ; on eu 
trouvera la préparation parmi les irochisques. 

La seconde écorce verte purge les humeurs séreuses des 
liydropiques et des scorbutiques , prise en infusion ou en 
décoction ; celle qu’on tire de sa racine est estimée la meil¬ 
leure ; elle évacue aussi les sérosités de la masse du sang qui 
produisent la gale. Le suc exprimé de cette écorce , pris 
depuis une once jusqu’à une once et demie dans un véhicule 
approprié , purge spécifiquement les eaux des hydropiques. 
Le sirop, préparé avec le même suc, possède les mêmes ver¬ 
tus. L’huile dans laquelle on a fait infuser ou bouillir cette 
écorce, est un excellent remède contre les brûlures , la goutte 
et les inflammations ; elle entre dans plusieurs bous onguens 
que l’on prépare pour ces maux. 

Les bourgeons ou boutons de sureau purgent violemment 
par haut et par bas ; on en peut manger en salade dans cette 
intention. 

L’éponge qui croît sur le sureau , appelée vulgairement 
oreille de Judas , guérit les maladies des yeux ; on la met 
tremper dans une eau appropriée pour l’appliquer. Quelques 
médecins font boire l’infusion de cette éponge dans du vin 
blanc , pour guérir l’hydropisie. L’infusion de la même épon¬ 
ge est très-propre aux maux de gorge, à l’esquinancie , et 
aux autres inflammations de celte partie ; on la met macérer 
dans du vinaigre , on s’en gargarise la gorge. Ces éponges 
sont très-petites , mais infusées dans quelque liqueur , elles 
deviennent prodigieusement grosses et molles ; l’eau de Itur 
infusion est spécifique , tant intérieurement qu’extérieure- 
ment, contre toutes les tumeurs de la gorge ; et Freitagius 
convient avec tous les auteurs , qu’il n’y a point de remède 
plus précieux. Lorsque les petits enfans ont une apostème 
sous la langue , qu’on appelle ranule , on fait infuser de ces 
éponges dans leur boisson pour les guérir ; la même infusion 
est pareillement bonne contre l’épilepsie des enfans. 

D’après Blochurizius , la moelle qui se trouve dans le mi¬ 
lieu des branches , hachée et avalée , pousse l ’urine et les 
sables des reins , et guérit souvent la néphrétique et l’hydro¬ 
pisie ascite. 



T A B A 


725 


T 


1 abac , ou Nirotiane ( Nicotiana , Tourii. ). Plaute origi_ 
iiaire de l’Am(!rique , mais qui croît aisément en France. Il 
V a trois espères principales de tabac, savoir : le mâle qui est 
a feuilles larges et à feuilles étroites {^nicotiana tabacum , 
lÂiin. 258) , et la femelle qui a les feuilles presque rondes , 
et les fleurs d’un jaune verdâtre (^nicotiana rustica , Linn. 
258 ) , au lieu que celles du mâle sont de couleur purpurine 
et plus longues , et qu’il a des tiges beaucoup plus hautes que 
la femelle. Toutes les trois espèces sont d’usage, mais néan¬ 
moins on se sert plus communément du mâle, tant intérieu¬ 
rement qu’extérieurement ; car la femelle ne sert qu'à l'exté¬ 
rieur , et lors seulement qu’on la spécifie j au lieu que ([uand 
on parle du tabac simplement , on entend les deux espèces du 
mâle dont on se sert à faire le tabac en corde et en poudre. 
Les feuilles de tabac sont chaudes et dessiccatives en plus 
haut degré étant sèches , que fraîches j abstersives , incisives, 
résolutives, avec un peu d’astriction j elles résistent à la cor¬ 
ruption , font éternuer, cracher et vomir ; elles sont anodines, 
très-vulnéraires , et usitées le plus souvent extérieurement ; 
car les feuilles vertes du tabac mâle, pilées et appliquées , 
jus ft marc , sont bonnes à toutes plaies , ulcères, ecrouelles, 
gangrène , noU me tangere , gale.ouverte , teignes , dartres , 
contusions même invétérées , piqûre de vive , rougeurs du 
visage , piqûres venimeuses et brûlures. 

Les feuilles du tabac, séchées et mises en poudre , ou 
celui qui est en corde , étant râpé et pris par le nez , excitent 
l’éternuement , et procurent une abondante évacuation de 
siTosités , sur-tout à ceux qui n’en ont pas contracté l’habi¬ 
tude. On mâche aussi les feuilles de cette plante séchées et 
mises en corde , lesquelles , par le sel âcre et piquant qui 
domine en elles , expriment des glandes du palais et de la 
bouche une quantité de salive assez considérable pour déchar¬ 
ger le cerveau d’une lymphe dont la trop grande quantité 
ou la mauvaise qualité causent de dangereuses maladies ; ainsi 
le tabac , pris par le nez , mâché ou fumé , est excellent 
pour prévenir l’apoplexie , la paralysie , les catarres , les 
fluxions , la migraine et le rhumatisme. 

On peut même assurer , d’après une longue expérience , 
que le tabac mâché rectifie les digestions , et donne au chyle 


7^4 T A B A 

plus de fluiditë. La salive devenue plus savonneiise par le 
îndlange du tabac, en tombant dans l’estomac, en s’insinuant 
dans les glandes des intestins, y divise la viscosilti de la lym¬ 
phe , l’altt^nue ; et on a souvent vu des cominenceinens d’obs¬ 
tructions dans les glandes du mésentère , entièrement gudris 
par l’usage du tabac mâchrf. 

Le tabac mâché a encore sur le tabac fumé l’avantage de 
ne point donner de mauvais goût à la bouche , de ne point 
gâter les dents , et de réveiller l’appétit. 

“ L’usage du tabac en fumée est assez connu j en outre des 
vertus dont ou vient de parler , il est assoupissant et anodin , 
puisqu’il calme les douleurs les plus aiguës du mal de dents , 
et qu’il procure le sommeil par une espèce d’ivresse. Si le 
tabac , pris avec modération et avec sagesse , est un remède 
capable de guérir de grandes maladies , l’excès est d’une con- 
aéquence infinie ; car il est constant qu’il affuiblit la mémoire, 

3 u’il cause des tremblemcns par les irritations qu’il excite 
ans les nerfs de ceux qui en prennent sans mesure , et qu’il 
consoninie en eux cette lymphe douce qui sert de nourriture 
aux parties ; c’est pour cela qu’il les maigrit et les conduit 
U un dessèchement mortel , particulièrement ceux qui sont 
maigres, et dont le tempéramment est vif et bilieux. Le séjour 
habituel dans un lieu rempli de tabac en corde maigrit consi¬ 
dérablement. 

Le tabac en poudre, sur-tout celui d’Espagne, peut être 
dangereux k ceux qui n’y sont pas accoutumés. Une per¬ 
sonne en ayant inconsidérément pris par le nez une trop forte 
dose, tomba dans le moment en défaillance , avec une sueur 
froide et des accidens qui firent craindre pour sa vie. Si le 
tabac aide à supporter la faim , il ne faut pas pour cela le re¬ 
garder comme une plante capable de nourrir , mais plutôt 
comme une espèce de remède irritant qui ranime les fibres 
nerveuses dont le mouvement ne contribue pas peu k la diges¬ 
tion , et cela par la salive qui coule du palais dans l’oesophage, 
et de-lk dans l’estomac de ceux qui ont perpétuellement la 
pipe k la bouche. Fumer le soir empêche d'uriner la nuit. 

Le tabac est un puissant vomitif et uii purgatif des plus 
violens. Diermerbroeck a vu des personnes guéries de la dys- 
senterie , après avoir beaucoup vomi par l’infusion du tabac j 
l’épreuve de ce remède paroît délicate , k moins qu’oii n’ait 
k traiter des corps vigoureux et remplis de mauvaise nourri¬ 
ture. La décoction légère d’une once de tabac en corde , coupet 
par morceaux dans une chopine d’eau , prise en lavement 
dans les aflëctions soporeuses, fait souvent plus d’effet que 



T A B L 725 

les purgatifs les plus âcres , mais il faut en user avec diserc'- 
tion , car des malades ayant pris uu semblable lavement 
après être revenus de ces espèces d’assoupissemens léthargi¬ 
ques , et avoir recouvré le sentiment et la conuoissance, sont 
tombés dans des convulsions accompagnées de vomissemens , 
de sueurs froides , d’un pouls foible et frémissant , et autres 
accidens , quoiqu'ils eussent rendu ce remède aussitôt après 
l’avoir reçu ; et s’ils n’avoient été promptement secourus 
par l’eau tiède et l’huile d’amandes douces prises par haut 
et par bas , ils auroient peut-être péri malheureusement. La 
fumée du tabac corrige le mauvais air , et Dierraerbroeck le 
recommande pour la peste. 

Les feuilles fraîches du tabac ont des vertus différentes de 
celles qui sont sèches, car elles sont vulnéraires et détersivesj 
étant appliquées sur les ulcères et sur les vieilles plaies , 
elles les nettoient et les conduisent â une heureuse cicatrice. 
Elles sont contraires aux poux , et principalement aux puces 
qu’elles tuent. On les écrase et. on les fait macérer dans du 
vin , ou infuser ou bouillir dans de l’huile j elles sont aussi 
très-résolutives , et on en fait un cinpl'ilre qu’on applique 
sur les tumeurs avec succès. Cette huile guérit la teigne des 
enfans , mais il faut les purger souvent. ()n rase la tête et on 
la frotte d’huile de tabac. Les feuilles de nicotiane entrent 
dans l’eau d’arquebusade ou vulnéraire , dans le baume tran¬ 
quille , dans l’onguent de nicotiane de Joubert, et dans l’on¬ 
guent splénique de Bauderon. 

Tablettes {Tahella medica , seu lamella meçlicà). Elec- 
tuaire sçilidc , ou composition de quelques drogues réduites 
i sec , qu’un taille eu forme de petites tablettes carrées. On 
dissout dans du sucre des poudres , des condits , des confec¬ 
tions de fruits pih^s , des huiles , des sels et des esprits dont 
on fait des tablettes , comme celles du jus de réglisse pour le 
rhume. 

Tablettes de guimauve. On fait bouillir dans de l’eau 
des racines de guimauve bien nettes jusqu'ît ce qu elles soient 
molles; on les sépare de leur dt*coction , on les écrase dans un 
mortier de marbre , on les passe par un tamis renversé pour 
en avoir lu pulpe ; on fait cuire dix-huit onces de sucre fin 
dans six ou sept onces d’eau-rose , j usqu’â consistance d’élec- 
tuaire solide ; on y môle alors hors du feu quatre onces de 
pulpe de guimauve avec uu bislortier , on remet la bassine 
s'ir un très-petit feu pour faire dessécher la matière , l agi- 
taut toujours , et quand elle a une consistance raisonnable , 



ou la jette sur un papier huil*^ d'huile d amandes douces , ou 
on l’t'tfiid avec un bistorticr , et ou la coupe en lableUcs. 

On peut faire un sirop de guimauve de cette décoction avec 
poids dgal de sucre. 

On peut encore faire des tablettes de guimauve sans feu 
avec le sucre pulve‘ris<l qu’on ri^duit en paie dans nn mortier 
de marbre , et une suffisante quantité de pulpe de racines de 
guimauve , dont on forme des pastilles ou des rotules , et on 
les fait sdclier. 

Les tablettes de guimauve sont propres pour adoucir et 
émousser les âcretds de la toux , poiir (épaissir les siirositiis 
qui tombent sur la poitrine, pour faire cracher. Ou en met 
fondre une tablette dans la bouche. 

Tabi-ettes de sucre rosat. Mettre trois quarterons de sucre 
grossièrement pulvdrisè dans une bassine avec un quarteron 
d’eau rose , le faire cuire à petit feu jusqu’il consistance d’é- 
lectuaire solide , le retirer du feu , et quand il est h dcini- 
refroidi, le verser sur un marbre où on a dpaiidu de l’amidon 
en poudre subtile ; on étend la matière en levant le marbre 
de cAté et d’autre , puis on la coupe en tablettes. 

Elles sont propres pour déterger et pour adoucir la poitrine, 
pour exciter le crachat, pour fortifier le cœur. La dose est 
depuis une drachme jusqu’k six. 

Quand on veut faire du sucre rosat pour mêler dans le lait 
qu’ou fait prendre aux malades, il suffit de mettre du sucre 
en poudre dans un plat de terre vernissé , de l’arroser plu¬ 
sieurs fois d’eau rose , et de le faire sécher à chaque fois sur 
un peu de feu, en le remuant continuellement avec un bistorlier. 

Tablettes de tussilage. Piler dans un mortier de marbre 
des feuilles de pas-d’âne cueillies dans leur vigueur , en tirer 
le suc â la presse , le dépurer en lui'faisant taire un bouil¬ 
lon, et le passer par un blanchet; dissoudre sur le feu deux 
parties de sucre blanc dans une partie de ce suc dépuré , et le 
faire cuire en consistance solide ; retirer alors la matière du 
feu , et quand elle est â demi-refroidie , la verser sur un mar¬ 
bre où on aura répandu de rainidoii eu poudre subtile j elle se 
condense eu s'étendant , on la coupe en tablettes qu’oii garde 
dans une boîte , en lieu sec. 

Elles sont propres pour adoucir les âcretés de la poitrine , 
ft pour exciter le crachat ; on eu met fondre une tablette 
dans la bouche. 

Tablettes diunlliques. Racines d'arrête-bœuf, de cbar- 
don-roland, de fenouil, de petit houx et de persil, de chaque 
une demi-once; des semences de grandes bardanc et de gré- 



T A B L 737 

mil , de chaque deux drachmes ; faire la décoction de tous 
ces simples dans une livre et demie d’eau de raifort j couler 
ensuite et faire cuire la colature avec six onces de bon, sucre , 
pour en former des tablettes du poids de deux drachmes. 

Les graveleux, et ceux qui sont sujets à des difficultés 
d’uriner , peuvent user avantageusemeut de ces tablettes et 
en prendre une ou deux à la fois le matin à jeun, et eu con¬ 
tinuer l’usage. 

Tablettes /jecïoraZes «le Gendron. On fait bouillir douze 
onces d’orge entière dans une suffisante quantité d’eau , jus¬ 
qu’à ce qu’elle soit crevée , alors on ajoute dans la décoction 
quatre onces de raisins mondés de leurs pépins , trois ^onces 
de réglisse ratisséc et concassée, une once de semences d’aiiis , 
et quatorze clous de girofle concassés -, quand le tout est suffi¬ 
samment cuit, on coule la décoction avec forte expression j 
on fait cuire à petit feu dans la colature une livre et demie de 
sucre blanc, jusqu’à consistance d’électuaire solide, et on 
remue la matière continuellement avec une spatule de bois ; 
dès qu’elle commence à s’épaissir, de peur qu’elle ne s’atta¬ 
che au fond de la bassine , on la verse sur un marbre, ou sur 
un papier oint d’huile d’amandes douces , et on l’étend avec 
un bistortier aussi huilé, puis on la coupe en tablettes qu’on 
garde dans une boîte en lieu sec. 

Elles sont propres pour faire mûrir le rhume , pour adou¬ 
cir l’âcreté des sérosités qui tombent du cerveau , et pour 
exciter le crachat. La dose est depuis une drachme jusqu’à 
une demi-once. 

Quand on use de ces tablettes, il est bon, de les laisser 
dissoudre doucement dans la bouche , afin que leur mucilage 
arrose et humecte inseusiblcment les conduits qui vont à la 
poitrine. 

Nota. Ces tablettes sont difficiles à faire par la grande 
quantité de mucilage que donne l’orge crevée; car ce mucilage 
s’épaississant par la cuisson , s’attache facilement à la bassine 
et se brûle , si le feu est un peu trop fort, ou si on n’agite 
pas la matière continuellement. 

Tablettes pectorales pour la toux. Une once de pulpe 
de racines de guimauve , iris de Florence en poudre, de ré¬ 
glisse ratissée , de chaque deux drachmes ; fleurs de soufre 
( soufre sublimé ) , deux scrupules ; fleurs de benjoin, un scru¬ 
pule ; bon sucre, huit onces ; et former ces tablettes avec du 
mucilage de gomme adragant. 

Elles soulagent beaucoup ceux qui ont la toux ; on en prend 


^28 T A B L 

la uioiild d’une à la fois , loin des repas, Ji toute heure du jour 
ou de la nuit lorsqu’on est pressd de la toux. 

j4ulre. Racines de guimauve cuites dans de l’eau d’orge , 
trois onces ; sucre blanc, suffisante quantit(< : faire cuire , se¬ 
lon l’art, dans de l’eau d’orge , jusqu’il ce que le int<lange ait 
acquis une juste consistance pour faire des tablettes qui doi¬ 
vent peser un gros , dont on tiendra une dans la bouche pen¬ 
dant la toux violente. 

Autre contre l’asthme et la toux. Faire cuire dans de l’eau 
d’orge, avec suffisante quantité de sucre blanc , jusqu’il ce 
que le tout soit assez épais pour faire des tabletti.s du poids 
d’un gros , quatre onces de pulpe de racines de polypode et 
de guimauve bouillies dans la décoction de grande consoude. 

Tablettes pour les hernies ou descentes. Racines de grande 
consoude, une once; roses sèches inondées de leurs onglets , 
bon mastic, corail rouge préparé, sang-dragon, de chaque deux 
drachmes ; sucre candi, douze onces ; faire une poudre du tout, 
et l’incorporer avec du mucilage de gomme adragant , pour 
en former des tablettes du poids de deux drachmes. 

Ou les recommande beaucoup pour fortifier les parties de 
ceux qui sont sujets h des descentes, pourvu qu’ils se servent 
de bandages nécessaires. On en peut prendre une à la fois 
à toute heure, loin des repas , et en continuer l’usage. 

Tablettes pour tuer les vers. De bonne rhubarbe , des 
semences moijilées de citron , de pourpier , de choux , de 
genêt, et de poudre h vers, de chaque trois gros ; deux gros 
de mercure doux ( muriate mercuriel doux ) , et une livre de 
sucre royal ; réduire le tout en poudre subtile, et l’incorporer 
avec du mucilage de gomme adragant tirée avec de l’eau de 
fleurs d’oranger , dont on fait des tablettes du poids d’environ 
une drachme ; on les met sécher à l’ombre. 

On en donne une ou deux aux enfans le matin li jeun , et 
trois ou quatre h la fois aux personnes plus avancées en âge. 
Elles font mourir les vers de l’estomac et des intestins ; on 
peut les prendre en toutes saisons. 

TABLETTE9,Aiomit£Ves. Tartre émétique (^tartre dépotasse 
antimonié ) , réglisse ratissée , amidon , de chaque deux 
onces ; sucre blanc, six onces ; pulvériser subtilement les 
ingrédiens , les mêler exactement ensemble dans un mortier 
de marbre, les incorporer avec ce qu’il faut de mucilage de 
gomme adragant, pour en faire une pâte solide, et battre 
long-temps avec un pilon de bois, puis on former de petite* 
tablettes ou rotules du poids d’une demi-drachme. 



T A M A r.;, 

Elles purgent doucement par le vomissement, et quelque¬ 
fois par les selles. La dose est depuis une tablette jusqu'à 
deux ■ si le remède excitoit un vomissement un peu trop vio¬ 
lent , il faut donner au malade quelques cuillerées de bouil¬ 
lon gras ou d’huile d’amandes douces. 

Tamarins ( Tamarindi). Espèce de pruneaux qu’on 
appelle c/aWei acides, qui viennent sur un arbre grand comme 
le frêne -, il croît en plusieurs lieux des Indes, en Cambaïa , 
en Guzarate, au Sénégal, etc. Les Indiens séparent les tania- 
rins (le leur écorce, après les avoir fait si^cher , et les envoient 
entassés en masse les uns sur les autres. Il faut les choisir 
récens , en pâte assez dure , moelleux , noirs , d’un goût 
aigrelet agréable , d’une odeur vineuse , qu’ils n’aient point 
été encavés ; on connoîlroit s’ils avoicnt été gardt^s à la 
cave par leur consistance trop liquide, par une odeur qu’ils 
auroient prises , et par leurs semences qui se scroient goiillécs. 
Ils sont détersifs, légèrement laxatifs et astringens j ils cal¬ 
ment par leur acidité le trop grand mouvement des humeurs , 
ils modèrent la fièvre , ils rafraîchissent , ils désaltèrent, ils 
purgent doucement la bile et les humeurs recuites. La dose 
est depuis une demi-once jusqu’à une once, et en décoction 
depuis deux onces jusqu’à trois. 

La direction de tamarins est un remède souverain contre 
les fièvres tierces , en forme de potion ou de julep , et même 
dans les fièvres malignes j quand il faut lâcher le ventre , pour 
lors on peut les dissoudre (fans du petit-lait. La dose est (l’une 
once de tamarins ou six drachmes de pulpe qu’on fait cuire 
dans du petit-lait ; on en fait avaler la colature. Il n’est point 
de meilleur laxatif dans les lièvres ardentes , tierces et ma- 


Les tamarins entrent dans les mêmes électuaires que la 
casse ; ils donnent le nom à.l’électuaire de tamarins d’IIors- 
tius ; ils entrent aussi dans l’éleclmiire hydragoguc de Fran¬ 
çois Sylvius, dont la dose est d’une demi-once. 

Tk-is.Kv.is{Tainariscusgallica,lÀim. 58()). Arbredemoyen- 
ne hauteur , qui croît priucipaletnent dans les pays chauds , 
proche des rivières et,autres lieux humides. Sa racine , son 
bois et son écorce, sont en usage pour faire vider les urines , 
pour riiydropisie , les opilations du foie , de la rate et des 
autres viscères ; ou les emploie dans les apozèmes , tisanes 
et bouillons ap(‘ritifs , une once pour chaque pinte de liqueur 
qu’on fait réduire à (leux tiers. L’extrait de l’écorce fait avec 
du vin blanc ou de l’eau-de-vie , est un puissant ap(Titif ; on 
eu prend depuis une drachme jusqu’à deux. Son sel fixe est 



d’un usage très-familier dans les bouillons , depuis douze 
grains jusqu'à vingt pour chaque prise. 

L’rfcorce (le la racine est la partie la plus usitde j elle est 
chaude et dessiccative , atténuante , apéritive , absiersive , 
astringente , tliurélique et spli'nique ; elle remédie elllcace- 
mentaux afièctionsde la rate aussi bien que l'écorce de frêne, 
et on a coutume de les ordonner conjointement pour rétablir 
les fonctions de ce viscère. On assure que l’habitude de boire 
dans une tasse de tamaris , est un préservatif et même uu 
curatif pour tous les maux de rate. 

ün prend ordinairement six onces d’écorce du bois de tama¬ 
ris et de la racine de frêne ou de tamaris qu’on fait cuire 
dans six pintes d’eau jusqu’à la cousomptiou de la' moitié ; et 
cette décoction , bue seule ou avec dit vin , est fort estimée 
contre les alfeclions catarreuses , la goutte et rhjdro])isie j 
mais il faut avoir soiu que le ventre demeure libre, [.e ta¬ 
maris a les vertus du frêne , excepté la faculté vulnéraire. 

Tanaise, ouTanaisie ( 7’anacçtum vulgare luteum, Tourn. 
Linn. 1184)-Plante qui a nue odeur forte , d'sagr-’able, et 
d’un goût amer ; elle croît le long des chemins , dans les 
champs, proche les haies et dans les jardins. Elle est chaude, 
dcssiccative , incisive , discussive , vulnéraire , utérine et 
néphrétique. Son principal usage est contre les vers , les 
tranchées du ventre , le calcul, contre les veuls , et contre 
les pâles couleurs. 

D’après Césalpin, les feuilles et les fleurs de tanaisie s’em¬ 
ploient en infusion, en décoction et en substance. Leur suc 
se donne à deux gros avec l’eau de plantain dans les lièvres 
intermittentes , et leur infusion dans le vin provoque les 
mois. La tanaisie est pn outre apéritive, hystérique et cépha¬ 
lique ; elle corrige les rapports aigres et fortifie l’estomac ; 
elle emporte les obstructions , et nettoie les conduits de 
l’urine J elle est utile dans l’hydropisie , dans la jaunisse et 
dans les p.ilcs couleurs. Quelques-uns estiment la conserve de 
ses fleurs bonne pour les vertiges et pour l’épilepsie. Ses 
feuilles fraîches, pilées et appliquées sur le nombril, pvé- 
vienncMit l’avortement. 

Le suc de tanaisie est très-bon pour la gerçure des mains , 
pour les dartres et pour la teigne. Pour le rhumatisme, il 
faut distiller les tendrons de tanaisie avec de l’eau-de-vie j 
l’esprit qu’on eu tire est pénétraul, et l’on en bassine les 
parties affligées ; ce môme esprit est bon pour les hydro¬ 
piques, et la décoction de toute la plante , mêlée avec de la 
lie de vin et du jus d’hièble, est excellente pour bassiner leurs 



T A R T ySi 

jambes. On fait boire en même temps aux malades Irois ou 
quatre onces du suc de tanaisie , ou bien plusieurs verres de 
l’infusion, faite en versant une pinte d'eau bouillante sur deux 
petites poignées de la plante , feuilles, fleurs et graines. Cette 
boisson est utile dans les fièvres malignes et dans les maladies 
du bas-ventre. 

La tanaisie est utile dans les foulures et les entorses j on en 
pile les feuilles, et on y mêle du beurre frais , puis on les 
applique en cataplasme sur la partie aifligée j elle entre dans 
le baume tranquille. 

Tarc, Goudron. II est employé ordinairement pour gou¬ 
dronner les navires, c’est pourquoi on l’appelle pix navahs. 
Le goudron est détersif, résolutif, dessiccatif; on s’ensert pour 
guérir les dartres, pour les plaies des chevaux, et pour la gale 
des moutons. 

Tartre ( Tartarum). Matière dure , pierreuse ou croû- 
leiise qu’on trouve attachée contre les parois intérieurs des 
tonneaux de vin. Il y a deux espèces de tartre , un appelé 
Inrtre blanc qui se tire du vin blanc, et l’autre tartre rouge 
(jui se tire du vin rouge; le blanc est plus pur que le rouge. 
11 faut en choisir les morœaux assez épais , pesaus , faciles k 
casser, de couleur grise-blancliâtre ou cendrée, nets, cris¬ 
tallins et brillans en dedans, d’un goût aigrelet agréable. Le 
tartre rouge se sépare en gros morceaux épais; ils doivent être 
nets , secs , rougeâtres , pesans : il a le même goût que lé 
blanc, et on en tire les mêmes principes. Tous les tartres de 
vin sont apéritifs et un peu laxatifs , ils lèvent les obstruc¬ 
tions , ils excitent ruriiie , ils calment la fièvre, ils dissolvent 
les glandes. 

On u’emploie guère le tartre rouge intérieurement, mais 
on se sert souvent du tartre blauc et du cristal de tartre 
( tartrite acidulé de potasse). La dose est depuis une demi- 
drachme jusqu’à trois drachmes. La crème de tartre atténue, 
incise , déterge les humeurs crasses , pituiteuses et mélanco¬ 
liques ; sou usage est très-fréquent dans les obstructions du 
mésentère , du foie, de la rate et des reins , et dans les fièvres 
intermittentes. La dose est d’une drachme dans un bouillon 
ou autre liqueur. Pour faire l’huile de tartre par défaillance 
(^potasse mélangée de carbonate dépotasse en déliifuescence) , 
on met du tartre calciné li la cave dans un petit sac de drap 
ou de toile qu’on suspend, ou met un vaisseau dessous , pour 
en recevoir la liqueur qui en distillera ; ou on dissout dans de 
l’ean le tartre calciné , filtré et coagulé ; c’est un très-bou 
remède contre les dartres, les ulcères, la teigne, la gale et les 
autres affections semblables. 


Teistüre (Co/or«m cjrïrûc/jo). Extraciion ou scfparation 
qu’on fait de la -'ouleur d’un ou de plusieurs mixtes , et 
impression qu’elle fait dans quelque liqueur ou menstrue 
propre, qui emporte une portion de leur plus pure substance; 
car elle quitte sou propre corps eu se dissolvant, et s’uuitaux 
mensirues , pour leur cominuni([uer sa couleur et ses vertus. 

Teinture tie Jleurs de millepertuis. Mettre une chopine 
de bonne eau-de-vie dans une bouteille de verre double avec 
deux fortes poi(;ndes de Heurs ou boutons de millepertuis , la 
bien boucher et l’exposer au soleil , ou dans un lieu chaud 
pendant cinq ou six jours ou plus long-temps; passer le tout par 
un linge avec forte expression , puis mettre tlans la colature 
de nouvelles (leurs ou boutons de millepertuis , rditdrer l’iu- 
solation et l’expression jusqu’il trois fois, et garder la liqueur 
après la troisième expression , dans une bouteille de verre 
double bien bouchee. 

Elle est bonne pour la roli({ue j on en avale une ou deux 
cuillerées dans la dottleur. Elle est bonne aussi pour les plaies 
et les ulcères, tant internes qu’externes ; et lorsqu on a quel¬ 
que plaie ou ulcère où il J a de la tdiair morte ou baveuse , il 
ne faut que tremper de la charpie dans cette liqueur, qu’on 
applique dessus , et en peu de temps elle les nettoitt et les 
guiTit. Pour les rbuinatisiucs , la sciatique et les humeurs 
froides , il les faut frotter de cette teinture , après y avoir fait 
dissoudre un peu de camphre. 

Teinti'RE de roses. Mettre infuser dans trois livres d’eau 
rose ou de fontaine tiède, nue once de roses rouges sih hes , 
y ajouter deux drachmes d’esprit de vitriol (acide sulfuri<jue 
étendu d'eau ) ou de soufre ; exprimer et filtrer le tout s’il est 
nécessaire. 

Teinture de roses astringente. Mettre une demi-once de 
belles roses rouges séclu s dans un pot de faïence ou de terre 
vernissé , verser dessus trois demi-setiers d’eau bouillante , 
couvrir le pot , et après une heure d’infusion , le di'couvi-ir , 
et verser goutte .N goutte dans la liqueur une deini-draehme 
d’esprit de vitriol ( acide sulfurique étendu d’eau ) , en meme 
temps elle prendra une belle couleur rouge. On remet le 
couvercle sur le pot, et on laisse la matière encore trois heures 
en infusion , puis on la coule ; on y peut mêler du sucre ou 
du sirop de roses séclies , pour la rendre plus agréable. 

Si on met infuser les roses dans une décoction de raclure 
de corne de cerf, faite dans de T eau ferrée, elle sera plus 
astringente. On peut aussi y ajouter des balaustes, ou de l'é- 
corcc de grenade. Au défaut de roses sèches qui sont plug 
asti it.'’eutcs, ou peut se servir de roses récentes. Cette teiu- 


T E N C 733 

turc ne peut être conseï vt'e qu’au jour ou deux en étd et deux 
ou trois eu hiver. 

Elle est propre pour arrêter les diarrhées, la dyssenterie 
le craeheiiieiil de sang et les autres hémorragies. On la prend 
comme la tisane , uu verre chaque fois. 

Teinture thérlacale. On peut tirer la teinture de quatre 
ou cinq onces de thériaque, en les iiieltaiit tremper pendant 
quelque jours dans douze ou quinze onces d’cspril-de vin 
( alcohol') , puis on filtre la liqueur. l.a dose de cette teinture 
est depuis un scrupule jusqu’il deux drachmes. 

TEtNTURE mart/a/e contre le carreau des enfans. ÎMetfre 
dans un grand vaisseau de fer ou de terre, trois onces de 
limaille de f«r bien nette, et une demi-livre de tartre blanc 
en poudre, et en faire une plie en inouillanl le mélange, 
qu’on laissera vingt-quatre heures dans cet état. On y verse 
ensuite quatre pintes d’eau de pluie , et on fait bouillir le tout 
pendant douze ou quinze heures , en reinuaut de temps en 
temps la matière avec une spatule de fer , en y ajoutant en¬ 
core de l'eâu bouillante à mesure ([u’il s’en consomme. 

Retirer ensuite la liqueur , et attendre que tout ce qu’il y 
a de grossier tombe au f nd. On la verse k clair, on la filtre 
et on la fait évaporer dans une terrine de grès au feu de sable , 
jus([u'h consistance de sirop. Enfin , lorsque cette teinture est 
refroidie, on y mêle une demi-once d’esprit-de vin {alcohol) 
rectifié , pour empêcher celte teinture de moisir et de se dé¬ 
composer. 

l.a dose est depuis uii scrupule jusqu’il un gros pour les 
enfans , et depuis un gros jusqu'à deux pour les adultes. Ou 
])rend celte teinture dans une ou deux cuillerées de bouillon 
gras léger, ou boit par dessus une tasse du même bouillon. 

Tenche, ouTanche( Cyprinustinca, Liiin.) Poisson d’eau 
douce très-connu , qui naît dans les eaux marécageuses. La 
tanche fendue, et appliquée entière sur les pouls et aux plantes 
des pieds, diminue la chaleur de la fièvre , et détourne le 
venin peslilentiel; on en applique aussi contre les douleurs de 
tête et de la goutte sur les parties affligées. La vertu de la tanche 
est célèbre pour la cure de la jaunisse ; on l’applique de dif¬ 
férentes manières : les uns la mettent sur le nombril, et l’y 
laissent ju.squ’.à ce qu’elle meure ; les autres sur la plante des 
pieds , d'autres sur la rate ; mais la meilleure manière est de 
l’appliquer sur la région du foie, et de l’y laisser toute la 
nuit ; le matin on trouve le poisson jaune et enflé du cêté 
qu’il a été appliqué, et le mal est guéri radicalement. Mcc- 
bius assure que ce remède lui a bien rihissi toutes les fois 
qu’il l’a appliqué sur le iionibril ou sur le foie. Le fiel est re- 


754 I . 

coinmaiuli! contre les alTeclions des oreilles. La pierre qui se 
trouve dans la télé a les mêmes vertus que celle de la tête de 

Térébenthine {^Ferebenthina). Résine liquide , ou liqueur 
visqueuse, qluaute , résineuse, huUeusc, claire, transp;irenie, 
avant la consistance et la qualilffdes baumes naturels. On 
emploie dans la médecine deux sortes de lérébentliinc; la pre- 
inièrc est appelée térébenthine de Chio, parce qu’elle coule 
par des incisions qu’on fait au tronc et aux grosses branches 
du térébinthe qui croît dans cette île; c'est la plus estimée , 
la plus chère, mais elle est rare; sa consistance est épaisse et 
assez dure. On doit la choisir nette, transparei le, de couleur 
blanche-verdîltre, ayant peu d’odeur, d’un goût presque in¬ 
sipide. On l’emploie dans la thériaque ; on la substitue û la 
térébenthine de Chypre, parce qu’on n’en apporte point de 
ce pays. 

La seconde espèce de térébenthine est appelé térébenthine 
claire , qui est beaucoup plus liquide, plus belle et plus odo¬ 
rante que la précédente; elle sort sans incision et par inci¬ 
sion du térébinthe, du mélèze, du pin, du sapin'et de quel¬ 
ques autres arbres qui croissent dans les pays chauds. Celle dont 
nous nous servons est apportée du midi de la France. 

La térébenthine qui sort sans incision est appelée bijon ; 
c’est une espèce de baume qui aune consistance , une couleur 
et des vertus approchantes de celles du baume blanc du Pé¬ 
rou , mais parce qu’elle naît proche de nous, et qu elle est 
assez commune, on n'en fait pas beaucoup de cas. 

La térébenthine qui sort par incision est appelée vulgaire¬ 
ment térébenthine de Venise, quoiqu’elle n’en vienne point , 
mais on en apportoit autrefois de ce pays, elle est la plus en 
usage dans la médecine. Il faut la choisir nette, claire, belle, 
blanche , transparente, de consistance de sirop épais , d’une 
odeur forte et assez désagréable , d’un goût amer. 

Les n'rébeulhiiies sont fortapéritives, propres pour la jtierre, 
pour la colique néphrétique , pour les ulcères des reins et de 
la vessie , pour les rétentions d’urine et pour la goutte. On 
en prend par la bouche , et l’on en mêle dans les lavemens ; 
la dose par la bouche est depuis une demi-drachme jusqu’à 
une drachme dans du pain à chanter, ou dans un jaune d'œuf; 
elle donne h l’urine une odeur de violette , et elle excite quel¬ 
quefois des douleurs de tête: on eu met deux ou trois drachmes 
dans un lavement. 

Ettmullcr dit que l’usage externe de la térébenthine est un 
vulnéraire excellent : il n’est guère d’emplûtre ni d’ongui nt 
où elle u’e..Vre , et pour cet usage, la térébenthiue vulg.iirc 



T II A L .55 

esl même plus usitée que celle de Venise. Elle guérit promp- 
lement les plaies , quand ou 11e feroit que la fondre et l’appli¬ 
quer seule dessus. 

Tehre sigii.i.ée ou scellée ( Terra sigillita). Espèce de 
bol ou terre graisseuse, argileuse, sèche, tendre, friable, 
jaune , ou blanche rougeâtre , insipide ou astringente au 
goût. Ou la prenoii autrefois dans l’île de Lemnos, mais il 
en vient pn'sentement de Constantinople , d’Allemagne et de 
France, formée ordinairement en petits pains, gros comme 
le pouce , arrondis d'un côté , et aplatis de l’autre par un ca¬ 
chet gravé de quelques armes ou certaine figure que les princes 
des lieux où on les prend y font mettre j c’est pourquoi on l’a 
nommée tertv sigillée ou scellée. 

On doit la choisir douce au toucher, friable, de couleur 
blanche-rougeâtre, qui s’allaelie h la langue et s'y suspend. 
La terre sigillée est dessiccative, astringente, alcxipliarmaque, 
résolutive, elle dilate le sang et pousse les sueurs. .Son prin¬ 
cipal usage est dans la fièvre maligne, la peste, la diarrhée , 
la dyssenterie, les morsures des bêles venimeuses , les hémor¬ 
ragies , les gonorrhées , les Heurs blanches et le vomissement. 
La dose est depuis un demi-scrupule jusqu’à deux scrupules. 
On s’en .sert aussi extérieurement pour arrêter le s.ing, pour 
dessécher les plaies, pour niondifier les plaies empoisonnées 
et les piqûres de bêtes venimeuses,pour purifier et consolider 
les ulcères cliancreux et malins. 

La terrede V(tt(’ravie approche des vertus de celle de Lem¬ 
nos , n’è'iant ni moins sudorifique, ni moins astringente; à 
r<’gard de l'axongedu soleil (la terre stigienne) , l’expérience 
a prouv(' qu êtant donnée crue comme elle sort de la mine, 
elle guc'rissüit l’épilepsie et les philtres j la prise est d’une 
demi-drachme jusqu’à deux drachmes. 

Thalitbon [Sjsirnbrium sophia , Linn. 922 , et annuum , 
absinlhi minorisfolio , Tourn. 200). Planté qui croît haute 
d’un pied et demi, branchue en forme de petit arbre, dont 
les feuilles blanchâtres sont découpées très-menu , et qui 
porte une graine rougeâtre fort déliée , enfermée dans de 
petites g lusses j elle croît dans les terrains rudes , pierreux , 
sablonneux et incultes. Le thalitron est d’un goût un peu 
astringent , mais âcre , et qui approche de celui de la mou¬ 
tarde ; il est vulnéraire , astringent , détersif et fébrifuge. 
Le suc, la conserve et l’extrait des feuiiies et des fleurs sont 
propres pour le crachement de sang et pour le üux immodéré 
‘les hémorroïdes. 

I^a graine , connue sous le nom de thalitron , donnée les 



736 thé 

jours de crise, est dprouvde pour les fièvres tierce, quarte 
et même continue , pour arrêter les diarrhées , les dyssen- 
teries, les üux hépatiques , les pertes desang et les fleurs . 
Llanches des femmes ; on la donne écrasée , avec la pointe 
du couteau , depuis une demi-drachme jusqu à une drachme s 
pour les fièvres tierce et quarte , on en met en guise de sel 
dans un œuf à la coque , deux heures avant le frisson. 

Il faut que le malade soit deux heures avant et après sans 
rien prendre. Il est bon qu’il ait été saigné , et qu’il ait pris 
quelques laveiiiens avant d’en user ; on la donne dans un 
potage ou dans du vin rouge , s’il n’y a point de fièvre , ou 
dans un œuf à la coque , en observant de ne prendre aucune 
nourriture deux heures avant et après , pour les fleurs blan¬ 
ches , pour tous les flux de vent ré , de sang et autres. On 
s’en sert aussi pour les hernies. Elle tue les versj ou la peut 
donner dans une pomme cuite , dans du vin , ou dans la 
bouillie des enfans à la mamelle. L’eau où la plante a macéré 
à froid a les mêmes vertus. Cette graine est bonne aussi 
pour les hémorragies , tant du nez que des plaies ; on l’appli¬ 
que écrasée sur celles-ci , et on en attire par le nez, comme 
le tabac, pour en arrêter le sang, serrant un peu la narine 
avec le doigt pendant q uelques minutes. I.a plante , broyée 
et appliquée , guérit les blessures, les ulcères même invétérés 
et malins , elle est en outre bonne è résoudre le sang grumelé 
et épanché sur les tégumeus, elle le fait évaporer en l’attirant 
à la surface. 

Thapsie. Voyez Turbith. 

Thé ( The Sine?isium , Tsia Japonensibus , Thea viridis, 
Linii). Très-petite feuille qu’on apporte sèche de la Chine, 
du Japon , de Siam j elle croît à un petit arbrisseau ; ou la 
cueille au printemps pendant qu’elle est encore petite et ten¬ 
dre. Cet arbrisseau croît également en terre grasse et en terre 
maigre. 11 faut rhoisir le thé récent, en petites feuilles entiè¬ 
res , vertes , d’une odeur et d’un goût de violette , doux et 
agréable. Il doit être gardé dans une bouteille , ou dans une 
boîte bien fermée , afin de conserver son odeur en quoi con¬ 
siste sa vertu. On en inet infuser chaudement pendant une 
demi-heure deux pincées, ou environ une drachme, dans une 
chopine d’eau , et l’on prend l’infusion toute chaude en plu¬ 
sieurs tasses ou à la cuiller. Cette décoction est estimée contre 
plusieurs maladies , sp<‘cialement contre l’indigestion , les 
crudités , et les autres vices semblables de l’estomac ■ elle 
remédie par conséquent au mal hypocondriaque , qui a sa 
source dans l’estomac. 


L’iufusi( 


T H É R -5- 

L’infusion du th(^, prise avec discr^iion, est bonne pour 
dAruire les mauvais levains des premières voies, et pour dis^ 
soudre les matières visqueuses qui, se reneonlrant dans l’es¬ 
tomac, corrompent et allèrent le chyle , et par conséquent 
forment les obstructions des glandes du mésentère et des 

E rties voisines , d'où naissent une iufiuitè de maladies rebel- 
i et opiniâtres. Le thé n’est pas moins prr.pre aux maladies 
du cerveau et de la poitrine, qu’i celles du bas-ventre; car 
il apaise la migraine, réveille les esprits, dissipe les va¬ 
peurs , les étourdissemens et l'assoupissement, rétablit la 
mémoire , rend l’esprit plus libre, et prévient l’apoplexie , 
la paralysie et le catarre ; pris avec du lait, il est ulile aussi 
aux asthmatiques , aux phthisiques et aux pulmoniques. Eu 
un mot, il entretient dans le sang cette Üuidité naturelle dans 
laquelle consiste la santé. Une forte infusion , par exemple , 
d’un gros sur un demi-setier d'eau , lâche le ventre , purge 
doucement et fait suer. Le thé desséche et maigrit. 

TnÉaiAQUE d’Andhomaque , ses vertus et son usage. 
Cette composition qu’on trouve en tout temps , étant trop 
longue et trop dilhcile à préparer pour être décrite , on s’est 
contenté d’indiquer les maladies à la guérison desquelles 
Charas l’a vue employer avec succès. 

Quoique le climat des pays méridionaux de la France soit 
plus chaud que celui de Paris , l’usage de la thériaque y est 
néanmoins très - familier. Ceux qui sont attaqués d’ac¬ 
cès de lièvres, de rhumes , de foiblesses d'estomac, d’indi¬ 
gestions , de maux de cœur , de coliques , ou d’autres dou¬ 
leurs internes , même les femmes pour les maux de matrice, 
ont coutume d’en prendre deux ou trois matins consécutifs 
la dose d’une drachme à la fois avec la pointe d’un couteau , 
et boivent deux doigts de vin par-dessus. Ils s’en servent 
conimunémeiit contre les vers des enfans, tant intérieure¬ 
ment, qu’en l’appliquant sur l’estomac , étendue sur la peau 
en forme d’écusson. Ils en preimeut pour préservatif contre 
la peste , au poids d’uu demi-gros , et pour remède curatif, 
au poids d’uu gros , à deux gros dans du vin , ou dans des 
eaux ou des décoctions cordiales. 

Ils l’appliquent en forme d’emplâtre sur les bubons et sur 
les charbons , et même sur les clous ou petits entrax qui arri¬ 
vent eu tout temps. Ils rcconnoissent aussi que , prise inté¬ 
rieurement , elle chasse le venin , eu fortifiant le cœur et 
toutes les parties nobles , et qu’élaut appliquée , elle tire le 
venin, et aide à avancer la formation du pus. Ils s’en ser¬ 
rent aussi eu application sur les pouls et gur la plante des 
II. 


21 


-38 Il ^ II 

pieds, contre les accès des fièvres , contre la colique des petits 
eiif'ans , el leur en donnent quelquefois dès leur naissance 
la grosseur d’uii petit pois , ou davantage , suivant l’âge de 
l’enfant , rdilèrant souvent le même remède , el tout autant 
de fois que le mal revient. Us en donnent avec succès â tous 
les animaux domestiques ; de sorte que souvent avec la seule 
tlidriaque , ils se guérissent eux et leur bdtail , de diverses 

Les mddccins connoissent autrement les vertus de la Ihe- 
riariue ; car ils savent bien mieux jusqu’où se peuvent étendre 
ses efl'ets. Ceux qui eut coutume d’en ordonner , ont suffi¬ 
samment reconnu son utilité pour beaucoup de maladies , 
et entre autres contre toutes sortes de poisons, prise iiitd- 
rieurcmentj contre toutes morsures et contre toutes piqûres 
de bêtes venimeuses intérieurement et extérieurement ; con¬ 
tre la morsure des chevaux , et même des chiens enragds : 
contre toutes sortes de pestes et de fièvres pestileiiliellcs , et 
contre toutes maladies épidémiques , et pour arrêter l’cflet 
d’uu médicament purgatif; contre la fièvre quarte ; contre 
les vers, et contre toute pourriture ; contre la diarrhi'c , la 
dyssculerie , la lienteric, la colique de miserere, le choiera 
inarLus , contre toutes coliques , contre toutes froideurs , 
toutes fnibU'sses et tous ddvoicniens d’estomac et des intes¬ 
tins ; contre toutes ventosités , cardialgies , convulsions , 
épilepsies , paralysies, apoplexies, et contre toutes maladies 
du cerveau , de cause froide, prise iutdrieureinent, et ap¬ 
pliquée extérieurement sur tout le long de l’épine du dos , 
contre les douleurs des jointures ; contre les maladies de la 
vessie ; contre les in{[uiéludcs et les insomnies ; contre les 
tumeurs froides et les contusions ; contre l'hydropisie et la 
jaunisse ; contre toutes passions hystériques , et enfin contre 
un si grand nombre de maladies, qu’il seroit difficile de pou¬ 
voir citer toutes celles pour la guérison, ou pour le soulago- 
meiil desquelles , la théri.aque produit des efléls merveilleux. 

ThÉhtaque de MÉSdÉ composée de quatre drogues , dite 
diatessaron. Racines de gentiane et d’aristoloche ronde, 
baies de laurier et myrrhe , de chaque deux onces ; miel 
blanc écumé et extrait de baies de genièvre , de chaque trois 
quarterons ; pulvériser la myrrhe à part et les trois autres 
ingrv'dicns ensemble , mêler les poudres et les incorporer 
dans le miel et l’extrait de genièvre , agiter quelque temps 
]a matière avec un bistortier , et garder cet électuaire dans 
un pot bien bouché. Ou l’ajipclle thériaque des pauvres, 
parce qu’elle se fait à peu de frais et en pea de temps. Si on 



thym ^3g 

Ii’a point d’extrait de genièvre, on met une livre et demie 
de miel. 

Elle est très-bonne contre les maladies contagieuses les 
poisons et les morsures des bêles venimeuses , contre i ap.)- 
plexie, les convulsions, toutes les maladies froides du cerveau, 
et contre les vers , pour fortiiier l'estomac et ouvrir les obs¬ 
tructions de tous les viscères , et contre la colique. Hofï'man 
dit que par sou usage , il a guérit un viellard qui , ensuite 
d’une apoplexie, ëtoit devenu paralytique , sur-tout de la 
langue. La dose est d’un scrupule à une drachme. 

Thlaspi, ou Taraspic( Thlaspi vulgatius, Tourn. Thlas- 
pi aivense J Linn. 901 ). (’.ette plante n’est pas d’un grand 
usage ; elle est très-commune , et les auteurs de la thériaque 
en eniploieut la semence dans cette composition si fameuse. 
Schrodcr assure qu’elle est propre à pousser les mois , et ii 
faire qvacuer les abcès internes. Sa semence est âcre et pi¬ 
quante au goût ; étant mâchée, elle fait cracher 3 ainsi elle peut 
passer pour être salivante. 

ThuRbith. Le thurbilh entre dans le diaphénic , dans la 
Jjénédicte laxative , dans le diacarthami , dans l’électuairc de 
citro , dans l’extrait catholique de Seuuerl , dans l’extrait 
panchymagogue d'Arthman , dai.s les pUules tarlarées , dans 
le sirop d elb'bore de Quercélan , dans la poudre arthritique 
de Paracelse , et daus le sirop hydragogue de Charas. 

Thym {Thjmus ). Plaute dont il y a plusieurs espèces ; le 
thym de Candie , qui est celui de Uioscoride , appelé thymus 
capilalus , et le thym vulgaire qu’on cultive daus les jardins, 
à feuilles larges et à feuilles étroites. Le thym est chaud et 
dessiccatif, d’une saveur un peu âcre, atténuant , incisif et 
discussif J il fortifie le cerveau , il atténue la pituite. Son prin¬ 
cipal usage est dans les allèclions tartareuses des poumons , 
comme l’asthme , la toux, pour la colique venteuse, pour 
exciter l’appétit, aider à la digestion. Il convient exléi ieure- 
meut aux tumeurs froides , aux coutusions des yeux, aux 
douleurs de la goutte et à la paralysie. Le meilleur thym est 
celui de Crète ou de Candie. 

Cette dernière espèce est la plus estinu^, mais elle est très- 
rare et difhcilc â élever. Dioscoride dit que sa décoction sou¬ 
lage l’asthme , tue les vers , pousse les règles et les lochies • 
niélée avec du miel en forme de lok , elle fait cracher, Pline 
dit que l'odeur du thym est si pénétrante, qu’elle apaise le 
paroxisme du haut-mai 3 extérieurement, le thym de Crète 
est résolutif et soulage la goutte sciatique , étant appliqué sur 
21 .. 



Ja partie souffrante en forme de cataplasme fait avec le miel , 
la farine d’orge et la poudre de thym. 

Ou emploie cette espèce dans les anciennes compositions où 
les auteurs Tordonnent, comme dans la confection hameck , 
Vaurea alexandrina , la poudre r.<jouissaute de Nicolas de 
Salenic , etc. Les autres espèces de tliyra s’emploient dans 
les décoctions et dans les infusions aromatiques et céphali¬ 
ques doùi on se sert ordinaircnient eu fomentation pour bas¬ 
siner’les parties nerveuses et musculeuses trop affoiblics ou 
trop gonilées. Son huile essentielle est fort estimée j on eu 
donne cinq ou six gouttes dans deux ou trois onces d’une 
liqueur convenable , pour apaiser la colique venteuse , pour 
fortifier l’estomac , et pour pousser les mois et les urines. 
C’est aussi un excellent remètle pour la douleur des dents qui 
sont cariées ; on eu imbibe un peu de coton qu’on met dans 
le trou de la dent gâtée, on l’y laisse quelque temps ; quand 
la douleur est opiniâtre, on change de colon tous les'jours. 
Elle entre dans le baume tranquille -, elle est plus agréable 
que riiuilc de thym de Crète. 

Tit.LAU , ou Tilleul ( Tilia ). Bel arbre dont il y a deux 
espèces, le mâle â feuilles larges, et la femelle à fouilles 
étroites europàea , I.inn. 755). Les tilleuls deman¬ 

dent une terre grasse j on les cultive dans les jardins. Le 
mâle est stéôlc et non usité , et on se sert de la femelle qui 
porte des Heurs et de la graine. Les fleurs de tilleul sont 
chaudes , dessiccalives , discussives et céphaliques. Leur 
principal usage est dans l’épilepsie , le vertige , les vapeurs , 
les maladies de nerfs et l’apriplexie. Les feuilles et l’écorce 
desséchent, répercutent, ef poussent par les urines. 

Schroder a vu une femme cachectique parfaitement guérie 
par -l’usage d’une décoction d’écorce de tilleul dans du vin. Le 
mucilage tiré de la même écorce, est bon contre la brûlure et 
contre les ulcères. La semence remédie â la dyssenterie , à 
toutes sortes de flux , et à l’hémorragie du nez , étant mise 
dedans. Le bois réduit en charbon, et éteint dans du vinaigre, 
résout puissamment le sang grumelé. 

Les feuilles de tilleul entrent ordinairement dans les nouets 
et les potions céphaliques. Ses feuilles , appliquées sur les 
tumeurs des pieds , servent h les dissoudre; leur décoction 
sert contre la douleur du ténesme , appliqué en forme de 
foiiienlation à ['anus avec des linges doubles ; elle resserre eu 
même temps le ventre, et ôte l’envie d’aller fréquemment au 
siège. Le guy de tilleul n’est pas moins anU-épilepiiquc quo 
celui de coudrier. 



T I s A • .4i 

Les feuilles et les fleurs du tilleul sont en usage , particu¬ 
lièrement les fleurs ; ou eu lire l’eau par la distillation on 
en prépare une conserve, et par le secours de la fermenta¬ 
tion , on en tire un esprit qu’on donne doiue ou quinze 
gouttes ; cet esprit sert d’un excellent inenstrue pour tirer la 
teinture des plantes céphaliques. La décoction du bois , sur¬ 
tout des jeunes branche de deux ans ou environ , soulage 
beaucoup les hydropiques ; on jette pour cela une poignée de 
ce bois coupé menu dans deux pintes d’eau bouillante , on la 
réduit à une chopine, et après l’avoir passc'e , on la donne au 
malade en deux ou trois prises. L’eau distillée se prend à six 
onces , et la conserve jusqu’à une once. Toutes ces pr('para- 
lions sont estimées pour l’épilepsie, la paralysie , les verti¬ 
ges , et pour les vapeurs. Les fleurs, mises eu poudre , en¬ 
trent dans la composition de la poudre de Gullètc, et dans 
quelques autres remèdes utiles contre l’épilepsie. Les feuilles 
de tilleul pasent pour apéritives , et propres à pousser les 
urines et les mois. 

Les baies ou fruits du tilleul sont propres à arrêter toutes 
sortes d’hémorragies et de cours de vende. 

Tisake ( Piisana ). Potion rafraû hissante faite d’eau 
bouillie avec de l’orge et de la réglisse ; on y ajoute quelque¬ 
fois du chiendent, de l’oseille , du séné , pour la rendre laxa¬ 
tive et purgative. 

Tisane apMlive. On nettoie et on écrase des racines de 
chiendent, de guimauve et de fraisier, de chaque une demi- 
once : on les coupe par petits morceaux , et on les fait bouil¬ 
lir dans trois chopines d’eau jusqu’à la diminution du quart ; 
on verse la décoction bouillante dans une terrine où l’on a 
mis une demi-once de réglisse ratlssée et bien concassée, on 
la laisse refroidir et on la coule. 

Elle est propre pour faire uriner, pour adoucir les âcretés 
des reins et de la vessie ; on s’eu sert pour boisson erdinaire. 
On peut ajouter, quand on le juge à propos, sur chaque pinte 
de tisane, une drachme de cristal min Val ( nitrite dépotasse 
mêlé de sulfate de potasse ) , ou d’autre sel apéritif, pour 
qu’elle soit plus diurétique. 

Autre. Faire bouillir dans trois pintes d’eau une once de 
racines de cliardoii-roland, et autant de celles de chiendent , 
qu’on réduit aux deux tiers. 

Tisane apérilive et tempérante. Avoine nettoyée et lavée , 
deux onces j racines de chicorée sauvage récentes et ratiss<à;s , 
une once et demie : faire {louillir le tout dans trois ch. pines 
d'eau pendant une demi-heurej ajouter sur la fin,cristal mi- 




74. • T I S A 

udral ( nitrite de potasse mêlé de sulfate de potasse ), deux 
gros ; miel blanc, deux onces j laisser encore b uillir Je ndel 
pour l’dcuiner une ou deux fois ; passer ensuite le tout par 
un linge , et le mettre dans une cruche où il refroidira. 

Cette tisane se prend pendant quinze jours, à la dose de 
deux verres , tiède, le matin , et autant 1 après-dinè , pour 
les personnes fortes et et robustes , et d un verre le matin et 
d’un autre le soir pour les personnes délicates et inlirines. 

Autre tisane apérilive. Racines de chiendent , (‘pluchées 
et concass(<es , deux poignées j d’arrête-bœuf, de chardon- 
rolaiid, de chacune une derai-once ; faire bouillir le tout dans 
trois chopines d’eau , qu’on réduira à une pinte j y ajouter 
vers la fin deux gros de réglisse effilée ; couler et faire dis¬ 
soudre dans la colature un gros de sel de duobus ( sulfate de 
potasse ) , pour une boisson ordinaire qu’on prendra îégère- 
jnent di'gourdie , en l’édulcorant avec du sirop des cinq- 
racines. 

Tisane contre la néphrétique ou inflammation des reins. Ra¬ 
cines de chiendent épluchées et contuses , une demi-poignée ; 
fruits d’alkékenge , une demi douzaine ; faire bouillir le tout 
dans trois chopines d’earu qu’on réduira à deux; après quoi 
faire infuser dans la liqueur toute chaude deux gros de ra¬ 
cines de guimauve lavée, autant de graine de lin cl de ré¬ 
glisse effilée ; p.isser et donner la colature tiède pour boisson 
ordinaire. 

Tisane astringente. On nettoie deux onces d'orge de ses 
ordures , on la bave et on la met bouillir dans deux pintes et 
deiui-selier d’eau avec une once de raclure de corne de cerf , 
et une demi-once de racines de tornienlille concassées ; après 
une demi-heure de coction , on y ajoute une poignée de fruits 
d’épine-vinette, on fait bouillir encore la liqueur environ un 
quart-d'heure ,puis on la laisse refroidir et on la coule. 

Elle est bonne pour arrêter le cours de ventre , les hé¬ 
morragies ; on s’ep sert pour boisson ordinaire. Ceux qui 
aiment la réglisse , peuvent en ajouter dans cette tisane , 
et pour la rendre plus astringente , il faut la faire avec de 
l’eau ferrée. 

Tisane commune. On nettoie une poignée d’orge de ses 
impuretés , ou la lave dans de l’eau , l’ayant laissé égoutter , 
on la fait cuire dans trois chopines d’eau jusqu’il la diminu¬ 
tion du tiers, on verse cette décoction toute bouillante dans 
une terrine où l’on a mis une demi-once de réglisse ratissée 
et bien concassi<e , on la laisse refroidir et on la coule. 

Elle désaltère, elle rafraîchit, elle adoucit l’screté des 


T I s A 745 

humeurs , elle tempère la fièvre , elle modère le rluime • on 
en lionne aux malades pour leur boisson ordinaire. ^ 

J\’ola. On peut rendre là tisane citronnite on mettant 
tremper avec la ri^glisse un citron roiipd par tranches. On 
y ajoute aussi qnel([ues grains de coriandre et un petit mor¬ 
ceau de canelle. Si l’on veut que la tisane soit un peu apt'ri- 
tive , ou emploie , au lieu de l’orge, la racine de chiendent ; 
on peut y mettre l’une et l’autre. Ün peut rendre la tisane 
plus pectorale en y ajoutant des jujubes, des raisins, des 
pommes, etc. 

Tisane contre l'apoplexie et la paralysie. Verser trois 
chopincs d’eau bouillante sur deux onces de racines de rai¬ 
fort sauvage ratissc'cs et couples par morceaux, et une once 
et demie de graine de moutarde coutuse ; laisser infuser pen¬ 
dant vingt-quatre heures sur la cendre chaude, dans un 
«vaisseau couvert et lutté avec de la pâte ; couler ensuite la 
liqueur. 

La dose est de deux verres tièdes par jour, un le matin , 
i jeun , l’autre sur les cinq heures du soir. 

Tisane contre la goutte, la sciatique et le rhumatisme. 
Prendre polypode de chêne, hermodactes, esquine, salse¬ 
pareille, de chaque quatre oncesj bois de gayac six onces; 
concasser les hermodactes , et réduire les autres drogues par 
petits morceaux ; ayant un vaisseau assez grand , les mettre 
dedans avec neuf pintes d’eau, trûs pintes devin blanc, et 
faire bouillir jusqu’à la diminution du quart , puis passer 
et remettre sur le marc six pintes d’eau et deux pintes de 
vin , et faire bouillir comme dessus. 

Boire de cette décoction le plus qu’il sera possible ; il en 
faut user pendant quarante jours, et s’abstenir pendant ce 
temps de bouillons ,potages, salades, laitages, fruits , et ne 
boire aucune autre boisson. Ou peut manger de toutes les 
viandes , sur-tout lorsqu’elles sont rôties. Le quatrième jour , 
il faut se purger légèrement. En suivant ce régine,il n’y 
a aucune iluxion de goutte , ni sciatique , et grand rhuma¬ 
tisme dont on ne guérisse. Les douleurs de la goutte ressent 
eu huit ou dix heures , ou plutôt, si on en boit beaucoup; il 
no reste que foiblesse k la partie. Cette tisane ne purge que 
par les urines. 

Tisane contre l’hémophtysie nu crachement de sang. Ra¬ 
cines de grande consolide, ratiss'*cs et coupées par tranches, 
une once ; l i/, lavé, deux gros ; faire bouillir le tout dans deux 


pintes d’eau qu’on réduira à trois chopines , et sur la lin on 
ajoutera deux gros de réglisse effilée. La colalure pour boisson 



^44 TISA_ 

ordinaire, en édulcorant avec du sirop de groseille ou de 

vinaigre. 

Tisane contre le rhume et la toux. Mettre deux pintes 
d’eau avec de la réglisse coupée très-menu , des figues et du 
pas-d’.4ne k volonté j et quand cette eau sera réduite :i la ni„i_ 
lié, la tirer du feu, pour la boire froide aux repas et hors 
des repas. Si la toux est sèche , il ne faut point boire de vin. 

Tisane contre les rhumes de poitrine. Lorsque le rhume 
est d(*claré , il faut prendre , pendant qnatre à cinq j- urs , 
une pinte de tisane .li la fleur de mauve , ou aux jujubes, 
pour humecter ; ensuite faire cuire dans une pinte d’eau trois 
ou quatre navets coupés par morceaux ; lorsqu’ils sont cuits , 
on fait fondre dans cette eau une once de manne ; on passe 
le bouillon , dont on prend chaque malin , .H jeun, deux tasses 
à une demi-heure d’intervalle : on déjeune une heure après. 
Continuer tous les jours jusqu’il parfaite guérison. 

'ÏISA'SF. contre l’bjdropisie. Ratisser et couper par aiguil¬ 
lettes , comme .de la réglisse, deux ou trois racines de fou¬ 
gère mâle, les faire bouillir dans deux pintes d’eau à dimi¬ 
nution du quart; on aura une tisane rouge dont on prendra 
le matin un verre , et autant trois autres fols pendant la jour¬ 
née , pourvu qu’il y ait trois heures d’iulervalle du manger 
à la prise. 

u4utrc contre l’hjdropisie. Il faut prendre deux onces de 
racines de petit houx , les mettre bouillir avec trois chopines 
d'eau de rivière; faire réduire h une chopine ; mettre deux 
gros de séné dans un pot, et verser la décoction toute bouil¬ 
lante sur le séné ; la lais.ser infuser jusqu’au lendemain , et 
en donner un verre à boire â jeun , et l’autre moitié le len¬ 
demain. Si le malade n’est pas guéri, il faut réitérer le 
remède. 

Autre. Racines d'asperges , de chicorée sauvage et de fe¬ 
nouil , de chacune une once ; réglisse , une demi-once ; faire 
cuire dans trois chopines d’eau de fontaine , pour une tisane 
i prendre pour boisson. 

Tisane sudorifique. Bois de genévrier, trois onces ; râpure 
de bois de gayac , six gros; sassafras , trois gros ; anis , un 
gros ; concasser le bois par petits morceaux , et verser sur le 
tout quatre pintes d’eau bouillante; laiser infuser pendant 
trente heures sur la cendre chaude , dans un vaisseau exacte¬ 
ment luté avec de la pâte. 

Passer ensuite la liqueur refroidie , et la garder dans un lieu 
frais dans des bouieillcs bien bouchées. La dose est de deux 
â trois verres tièdes par jour ; un le matin, une heure avant 




T I s A 745 

<le se lever, un autre sur les cinq heures du soir, et le troi¬ 
sième eu se c'iuchaut. 

Tisahe sudorifique et laxative. Ajouter à la tisane sudo¬ 
rifique ci-dessus, scné mondé, une once ; poudre de jalap, un 
gros J sel de Glauber {sulfate de soude) , une demi-onee; luter 
de nouveau le vaisseau , cl laisser infuser le tout chaudement 

E emlant deux heures. Passer ensuite la litfueur refroidie , et 
I garder dans un lieu frais, dans des bouteilles bien bouchées. 
La d ^se est de deux verres lièdes dans la matinée, un avant 
de se lever, et le second trois' heures après. Si on n’est pas 
faligu(! par trop d’évacuation , on peut en prendre un troisième 
sur les cinq heures du soir, 

T I s A JN E de santé ou de Sainte-Catherine. Cette tisane 
est indiquée comme utile h toutes sortes de personnes , soit 
en maladie pour recevoir guérison , soit en santé pour s’y 
maintenir, lille est bonne même aux petits eufans , et sur¬ 
tout très-bonne aux vieillards. Une infinité d’expériences en 
atteste les bons effets. 

11 faut prendre environ trois poignées d’avoine, de la meil¬ 
leure , bien nette, bien lavée et une petite poignée de racine 
de chicorée sauvage j les mettre bouillir ensemble dans six 
pintes d’eau de rivière pendant trois quarls-d’heure ; ajouter 
une demi-once de cristal minéral {nitrite de potasse rne'lé de 
sulfate de potasse ) , et trois ou quatre petites cuillerées de 
bon miel ; mettre encore bouillir le tout ensemble pendant 
une demi-heure , puis le passer par un linge ; mettre la cola- 
ture dans une cruche , et la baisser refroidir. Pour ceux qui 
sont d’un tempérament bilieux , il ne faut que la moitié de 
la dose du miel, car il augmente l.i bile- 

On prend de cette tisane, le matin h jeun , deux bons 
verres, en restant deux ou trois heures sans manger , et deux 
autres verres trois ou quatre heures après le dîner. Il faut 
continuer ainsi pendant quinze jours , sans se faire saigner , 
ni garder la chauibrc; on peut vaquer à ses affaires Comme 4 
l’ordinaire. Les individus foibles'et les malades peuvent n’eu 
prendre qu’un verre , ils s’en trouveront soulagés. U est k 
propos que ceux qui sont replets et resserrés, commencent 
par quelques lavemens ou légères purgations , pour donner 
lieu à l’évacuation -, ce remède en agira beaucoup mieux. 

Ce breuvage est facile à prendre, doux dans ses opéra¬ 
tions , ne donnant aucune tranchée ni émotion, et cependant 
il purge parfaitement les reins , fait uriner, cracher et mou¬ 
cher , d<'charge le cerveau , nettoie le poumon , le foie et la 
rate, chasse toute ordure, putréfaction et malignité interne, 



tous maux (le tête , la gravelle, jusqu à la pierre nouvelle¬ 
ment formde, toute lièvre tierce, quarte, même iiivdi,<r(<e , 
toute colique et douleur de côté, toute gale, gratellc et 
clous, enfin toute pesanteur , lassitude de membres et assou¬ 
pissement. Il réveille les sens , aiguise la vue-, ouvre l’apptt- 
tit, fait reposer et dormir ; il rafraîchit, engraisse , donne 
une santé parfaite , et semble encore opérer et faire du bien 
un et deux mois après qu’il a été pris. 11 est en outre très- 
nourrissant. 

Au lieu d’affoiblir, <:omme la plupart des autres remèdes , 
il fortifie ; dans le temps de la canicule et des plus grandes 
chaleurs de l’dttî où les remèdes ordinaires sont sujets à deve¬ 
nir dangereux et malfaisans , celui-ci fait mieux qu’en toute 
autre saison. On peut en prendre tous les jours sans qu’il 
fasse de mal, excepté dans les grands froids , îi moins de se 
tenir bien chaudement ; et pour vivre long-temps , il suflira 
peut-être d’en prendre pendant quinze jours, une ou deux 
fois rannée, lors des grandes chaleurs , comme la meilleure 
saison pour en user. 

Tisane contre les vers. Mercure cru enfermé dans un 
nouet, quatre onces ; racines de fougère mâle , de raifort 
sauvage, mondées et coup'^es par tranches , de chacune une 
once ; faire bouillir le tout dans deux pintes d cau c[u’on 
réduira k trois chopines. La dose est de (£uatre verres tièdes 
dans la journée. 

Tisane laxative. Faire bouillir dans une pinte d’eau une 
once de réglisse ratissée et concassée, bien l’écuiner , et quand 
elle ne jetera plus d'écume, retirer le coqucinar du feu, 
y mettre infuser toute la nuit une demi-once de séné , et une 
drachme de semence de fenouil vert enfermé dans un nouet 
de linge blanc et lié, un peu au large; le lendemain matin , 
couler le tout, et eu prendre chaque fois un bon verre , et 
deux heures après , si l’on veut , un bouillon maigre. Si on 
veut que la tisane soit plus forte, on ne met que trois demi- 
setiers d’eau au lieu d’uiic pinte. 

Tisane contre la toux et la pleurésie. Orge entière , une 
poignée : feuilles des cinq capillaires , deux poignées ; fleurs 
de tussilage, de violettes et de pavot rouge de chacune une 
pincée; faire bouillir le tout dans deux pintes d’eau de fon¬ 
taine, jusqu’il la réduction du quart; ajouter sur la lin un 
peu de réglisse raclée et concassée, en prendre pour boisson 
ordinaire. 

Tisane contre l’ictère ou jaunisse et contre les maladies 
(fe la peau. Faire bouillir dans trois chopines d’eau qu’on 



1 I s A 747 

rf^fluira li une pinte, une once et demie de racines dcpatieiire 
sauvage, inondrfe et c lup^e par m Tceaux, y faire infu¬ 
ser une dcini-poigiide de feuilles dechicon'e sauvage et deux 
gros de sel de Glauber (^sulfate de soude). La dose est de 
trois ou quatre verres tièdes par jour entre les repas. 

Tisane contre la djssenterie, la colique néphrétique et la 
rétention d’urine. Orge entière, une deini-poignde j racines de 
bugl se et de nénuphar, de chacune deux oncesj racines de 
guimauve , une once ; fleurs de mauve et de violettes, de 
chaque unepiiicde; réglisse, trois gros; faire cuire le tout 
dans deux pintes d eau de fontaine. Cette tisane est propre 
pour arrêter la trop grande âcreté des humeurs dans ces 
maladies. 

Tisane contre la colique néphrétique, l’ardeur d’urine et 
la gnnurrhéi v rulente. Racines de nénuphar, quatre onces; ra¬ 
cines de guimauve , une once; réglisse ratissée et concassée , 
une denii-oiicc ; flire cuire le tout dans six onces d’eau de 
fontaine; dissoudre dans la décoction deux gros de uilre 
( nitrate de potasse 1. 

Tisane à prendre dans le pnroxisine de l'astlnne. Racines 
d’ache ei de ch.eudeiit, de chacune deux onces: feuilles de 
capillaires , de piinprenellc , de chacune une poignée ; som¬ 
mités de uiarrube et d’hysope , de cliarune une pinrée ; se¬ 
mences de fenouil, une demi-once ; faire bouillir le tout dans 
trois pintes d’eau de fontaine. 

Tisane contre la diarrhée et la djssenterie. Racines de 
grande ons-mde et de buglose, de chacune une once ; ré¬ 
glisse, deux gros; feuilles de ceutinode, d'argentine et de 
bourse Ji berger, de chacune une poignée ; roses rouges , une 
pincée; faire cuire le tout dans deux pintes d’eau de fontaine, 
jusqu’il réduction des trois quarts. 

contre Inpleurésie et la Jluxion de poitrine. Racines 
de guimauve lavées , une derni-once ; plante entière de po- 
lygale, une p:)ignée ;*réglisse, deux gros ; faire infuser le tout 
dans une pinte d’eau bouillante , à prendre tiède. 

TisANE contre les pa'les couleurs. Racines d’éryngiiiin, 
d’arrête-bœuf et de garance , de chacune une once ; feuilles 
d’aigreinoine , de piinprenelle et de capillaires , de chacune 
une poignée ; réglisse ratissée cl concassée, une demi-once ; 
faire cuire le tout dans trois chopines d’eau de fontaine. 

Tisane contre l’asthme et la toux invétérée. Racines d’an¬ 
née, une demi-once ; sommités d'hysopc et de marrube blanc, 
de chacune une demi-poignée ; fleurs de pavot rouge , une 
pincée ; les faire cuire dans une suffisante quantité d’eau da 



743 T I S A 

fontaine,’ et ajouter une once de sirop de lierre terrestre h 
chaque tasse de celle tisane. 

Tisane contre la néphréliciue, la rétention d’urine et la 
chaude-pisse. Racines de nt'nuphar et de guimauve , de cha¬ 
cune une once; fleurs de mauve et de violette, de chacune une 
pince'e ; semences de lin , une demi-once ; réglisse ralissde , 
trois gros ; faire cuire le tout dans trois pintes d’eau de fon¬ 
taine , et ajouter à la décoction quatre onces de sirop de utî- 
nuphar. 

Tisane commune et rafraîchissante. Racines de chiendent, 
une demi-poigiu'e ; les faire bouillir dans quatre pintes d'eau 
qu’on réduira J» trois chopiiies; ajouter sur la fin deux gros de 
rdglisse elTilde, h prendre pour boisson ordinaire dans la plu¬ 
part des maladies. 

Tisane pectorale et adoucissante. Racines de guimauve 
lavdes, une demi-once ; graines de lin renfermées dans un 
nouet, Ueurs de tussilage , de mauve, de chacune une pin¬ 
cée ; réglisse , deux gros; verser sur le tout une pinte d’eau 
bouillante, et après une demi-heure d’infusion , passer celte 
liqueur pour servir de boisson ordinaire dans les maladies 
de poitrine. 


'ü isxjiF.diurétitjue, et adoucissante contrela colique néphré¬ 
tique. Raeiues de chiendent épluchées, une demi-poignée ; 
fruits d’alkekenge , une demi-douzaine ; faire bouillir le tout 
dans trois chopincs d’eau , qu’on réduirn à une pinte. Infuser 
ensuite dans la liqueur chaude, de la racine de guimauve 
lavée, de la graine de lin , de la réglisse effilée, de chacune 
deux gros i prendre pour boisson ordinaire. 

Tisane pour la rougeole et la petite vérole. Racines de 
scorsonère , mondées et coupées par morceaux , une once ; 
les faire bouillir dans trois chopiues d’eau réduites k une 
pinte; y infuser deux gros de réglisse k prendre tiède. 

Tisane contre la goutte, la colique et la cache.rie. Verser 
deux pintes d’eau bouillante sur deux onces de râpure de 
bois de guy de chêne , faire infuser pendant douze heures 
dans un vaisseau lulé avec de la pâte ; faire bouillir ensuite 
doucement jusqu’à cousomplion du tiers ; passer par un linge 
et couler la liqueur dans des bouteilles qu’on bouchera bien j 
en prendre deux tasses par jour , matin et soir. 

Tisane sudorifique pour les fièvres malignes. Racines de 
reine-des-prés et de liardane , ratissées et coupées , de cha¬ 
cune une once; feuilles de chardon-béni, de reine-des-prés 
et de scabicuse, de chacune une poignée ; faire bouillir le 



T I s A 7^0 

tout dans quatre pintes d’eau, jusqu’h la réduction du quart. 

Tisame vulnéraire contre les hémorragies, les chûtes et 
les contusions internes. Feuilles de plantain , de pyrolc, 
de pied-dc-chat, de sanicle,de brunelïe, de verge-d’or et de 
lierre terrestre, de chacune deux pinedes; faire bouillir le tout 
dans trois chopines d’eau qu’oii rdduira à une pinte ; y ajouter 
sur la lin deux gros de rdglissc effilde , et la couler. 

■Autre tisane vulnéraire contre les contusions, blessures et 
ulcères internes. Feuilles de bugle, de sanicle, d'hysope , de 
pervenche, de lierre terrestre et de vdronique , de chacune 
une deini-poigiu'e; verser dessus deux pintes d’eau bouillante et 
laisser le tout infuser pendant-une demi-heure , dans uu vais¬ 
seau fermd. Couler ensuite la liqueur par inclination , et y 
ajouter deux onces de sirop de lierre terrestre, dont on prendra 
quatre verres tièdes par jour. 

Tisane contre l’épilepsie. Racines de pivoine mâle et de 
c;rande vabViane, ratiss<<es et concassdes, de chacune une 
once ; verser dessus une pinte d’eau bouillante , retirer le 
vaisseau du feu , le bien couvrir, et après une heure d’infu¬ 
sion , donner la décoction par verres. 

Autre., Verser une pinte d’eau bouillante sur trois pinedes 
de vulndraire sûissc, et laisser infuser pendant une demi-heure 
dans un vaisseau couvert, ddulcorcr ensuite la colature avec 
une once de sirop de grande consolide ou de roses sdches ; la 
dose est d’un verre tiède de trois en trois heures. 

Tisane anti-asthmatique. Faire bouillir dans trois pintes 
d’eau â la consomption d’un tiers, une once de feuilles sdches 
de tabac ; mettre sur la fin des feuilles de mauve, de bnuic- 
ursine et de violette, de chacune une poignde; couler le tout, 
y ajouter trois onces de sucre blanc, et enprendre trois verres 
par jour. 

Tisane contre l’asthme. Racines d’ache , de bardane , de 
chiendent et d’aunde , de chacune une once ; feuilles de capil¬ 
laires et de piinpreuclle, de chacune une poignée; sommités 
de marrube blanc et d’hysope, de ch.aeune une piuci'e ; se¬ 
mences de fenouil, une demi-once ; réglisse» six gros ; faire 
cuire le tout dans trois pintes d’eau pour boisson ordinaire. 

Tisane rafraichissanle et adoucissante. De la meilleure 
avoine nettoyé, deux onces ; racines de guimauve et de nénu¬ 
phar, de cliacune une once ; graines de lin renfermées dans uu 
nouet, une pincée ; réglisse effilée , deux gros; verser sur le 
tout une pinte d’eau bouillante , et laisser infuser pendant 
deux heures; passer ensuite par un linge la décoction tiède 


polu- boisson ordinaire contre les maux de reins , ardeur et 
rdleutiou d’urine. 

Tisane excellente contre la toux sèche. Rix-ines de bu- 
glose et de cbiendent ; de chacune trois onces j les faire 
bouillir dans deux pintes d’eau jusqu'il la Consomption du 
quart ; verser cette décoction bouillai.te sur une once de Heurs 
de coquelicot et trois ifites de pavot blanc , coup'Vs menues 
et renfermf‘cs dans un nouet, puis édulcorer la décoction 
avec une once de sucre candi. 

l’iSANE contre la pleurésie, la fluxion de poitrine et le cra~ 
chementde sang. Douze têtes de pavots rouges, avant que la 
fleur soit lout-à-fait passt e , de l’orge inondé, une p igm'e ; 
faire bouillir le tout dans trois pintes d'eau jusqu’à la r< duc- 
tioii d'un tiers , puis retirer le vase du feu et y ajouter de la 
réglisse effilée deux onces ; et prendre cette décoction pour 
boisson. 

Tisane contre le. dévoiement et la djssenterie. Racine de 


grande consoude lav<'e , une once •, feuilles de persicaire d’eau, 
une poignee ; verser sur le t< ut une pinte d’eau bouillante , et 
après une deini-beure d’infusion , passer par un linge sans 
expression; ajouter à la décoction du sirop de grande con¬ 
soude et de coings, une once; eu prendre pour boisson 
ordinaire. 


T tskuv. pour les fièvres malignes et la petite vérole. Racines 
de pétasitc, de bardaue et de scorsonnère , lavi'cs et coupées 
par tranches, de chacune uuc dcini-oucc ; les faire bouillir 
dans trois chopines d'eau qu’on réduira à une pinte ; ajouter 
sur la fin un petit bâton de réglisse effilée, et passer le tout 
par un linge. 

Tisane contre les embarras du mésentère et du foie , contre 
les graviers et l’iiydropisie. Racines de chiendent, ratissées 
et concassées, une demi poignée; racines de persil et d’arréle- 
bœuf, de cbacune une demi-once; faire bouillir le tout dans 
trois chopines d’eau , qu’on réduira à une pinte ; ajouter sur 
la fin de la réglisse effilée, deux gros; couler et dans la décoc¬ 
tion faire fondre un gros de nilre purifié, à prendre pour bois¬ 
son ordinaire. 

Tisane contre l’hémorragie du nez , de la matrice et contre 
la djssenterie. Feuilles de pimprenelle et de tabouret, de 
chacune une poignée ; les faire bouillir dans trois chopines 
d’eau réduites à une pinte ; couler ensuite par un linge sans 
exprimer, et y ajouter utie once de sirop de coings. 

Tisane contre le priapisme. Racines d’oseille, de chicorée, 
de fraisier, de nénuphar et d’allhœa, de chacune une once ; 



T 1 s A -:,I 

réglisse une demi-once, faire bouillir le tout dans deux pintes 
d’eau de fontaine, à prendre pour Luissun ordinaire. 

Tisane contre l’lu-morragie. Racines de historié, de tor- 
menlille et de grande eousoude , de cliacuiie une once - 
feuilles de plantain et de pied-de-lion , de chacune une demi- 
poigndej rt<glisse, une demi-once j üeurs de coquelicot, de 
sumac, de roses rouges, de chacune une pinede , que l’on fera 
bouillir dans deux pintes dVau, à prendre pour boisson 
ordinaire. 

Tisane contre les écrouelles. Faire bouillir dans trois 
chopiiies d’eau une once de racine de patience sauvage , bien 
lavde et netloyde; laisser refroidir, et ajouter unepoignde de 
somiuitds d’ortie blanche, et prendre la colaturc pour boisson 
pendant un mois. 

Tisane contre le diabélès. Racines de bistorte.et de grande ' 
consoude, de chacune une once j dcorces de grenade , fleurs 
de sureau , de chacune une demi-once ; feuilles de plantain , 
de centiuode, de queue-de-ch.at, de bourse-à-pasteur, de 
chacune une poigndc ; balaustes , roses rouges , de chacune 
une pinede; semences de pavots blancs, de |)lantain, de cha¬ 
cune deux gros; réglisse, une once, et une tête de pavot ; 
faire bouillir le tout dans cinq chopines d’eau de fontaine , à 
prendre pour boisson ordinaire. 

Tisane pour se garantir de la gravelle. Il faut prendre 
de la graine de turquette avec de la graine de lin , autant de 
l’une que de l’autre, environ une derni-once, à demi-concas- 
«de , une bonne racine de guimauve et une de celle de char- 
don-roland , les faire bouillir dans deux pintes d’eau , et ré¬ 
duire à trois chopines. 

On en prend un verre le matin à jeun , et quand le mal est 
très-violent; un autre verre le soir en se couchant; cette 
tisane est très-bonne. 

Tisane purgative. Deux drachmes de séné ; une demi- 
once de coriandre , de réglisse , et une demi-once de roses de 
buisson ; mettre tremper le tout le soir dans une pinte d’eau 
froide , et le lendemain matin le passer par un linge blanc , 
en prendre un verre en se levant, et rester deux heures sans 
manger ; un second verre après le diner , lorsque la digestion 
est laite ; et un troisième verre en se couchant. 

Tisane rafraiclUssante. Verser une pinte d’eau sur un 
citron commun coupé par tranches , et ajouter une once de 
«ucre pour corriger en partie l’acidité; transvaser le tout plu¬ 
sieurs fois d’un vase dans un autre , pour le bien mêler, et 
donner cette tisane pour boisson ordinaire. 



75. T R E r 

Tithymat-e. Vojez Esulc. 

Toque , ou Ceiilaurde bleue , ou Tertianaire ( Cassida 
palusiris , Jlore cairuleo , Touru. 182. Sc uteiaroa galericu- 
lata , Liiiii. 855 ). Celle piaule croît dans les lieux in uta- 
giicux, humides, iiiarf'cageux , pierreux , et ineme dans les 
bois J elle est ddlersive , vulnéraire , apiTiliye , et recom- 
nianddc pour le cours de venue et pour les lièvres interiuit- 
tcnlcs. On l’appelle aussi casside des marais, à fleur bleue. 

Tormentille ( Tormenlilla sjlyestris, Tourn. , et ertcla, 
Linn.)- ® espèces ; la sauvage , qui est 

une espèce de quinleleuille , qui ck ît dans les buis dans les 
lieux sablonneux , herbeux et humides ; et celle des Alpes et 
des Pyrénées. Elle dillèrc de la première en ce que scs feuilles 
sont plus grandes et sa racine plus grosse. On l’envoie sèche 
pour être employée eu médecine. On doit du isir celte racine 
récente , bien nourrie , grosse h peu près comme le pouce , 
nette, entière,mondée de ses lilamens, compacte, bien sécliCe, 
de couleur brune en dehors, rougeâtre en dedans , d’un goût 
astringent. La racine de tcriiicntille est dessictalive sans beau¬ 
coup de chaleur , astringente , vulnér.lirc , diaphorétique et 
alexipharmaque. Son principal usage est contre la peste , et 
les autres maladies malignes accompagnées de dysscnteric , de 
la diarrhée , ou de l'hémorragie fréquente du nez ; elle ré¬ 
siste d’un côté à la malignité , et arrête de l’autre le mouve¬ 
ment vicié du sang et des autres humeurs; elle esl la plus usi¬ 
tée de tous les végétaux dans tous les flux de ventre et de 
matrice, comme aussi dans le crachement de sang ; elle n'sisle 
au venin et au poison. On la mêle dans les remèdes cardia¬ 
ques ; elle est honne pour les plaies. 

D’après Rivière , la décoction de la racine de tormentille , 
adoucie avec la conserve de roses ou un peu de sucre , :'t la 
dose d’une once quatre fois par jour, est un bon remède pour 
prévenir l’av or tentent. 

Cette racine entre dans la confection d’hyacinthe. 

Totite-bonne-des-prés. Foyez Orvalc. 

Toute-Saike Ândrosaeinum maximum frutescens , 
Tourn. Hrpericum androsaemum, Liun. 1102). Cette plante 
vivace croît dans les pays chauds de la France ; elle est apé- 
ritive , vulnéraire , résolutive , propre pour tuer les vers , en 
un mot contre une infinité de maladies ; d’où on l’a nommée 
toute-saine. 

Trèfle musqué , ou Trèfle des jardins , ou Trèfle bitu¬ 
mineux ( Trifolium bilumen redolens ). Plaute qu’on st'nte 
dans les jaidius , dont les tiges sont hautes d’un pied et demi, 

portant 


•. T R I T n:,S 

portant clés feuilles dispost^es trois k trois comme les autres 
trôlles , mais plus blanchâtres , et dont les fleurs sont Lieues 
et blauclies. La plante, qui péril tous les ans , se ressiflne 
d’elle-mômc quand on laisse mûrir la semence sur le pied. 
Le trèfle est teii.p rd, dcssicralif, digestif, abslersif, alexi- 
pharmaquc , anodin , diurétique et vulnéraire. Son principal 
■usage est dans la pleurésie et la dysurie j il entre dans les po¬ 
tions alexipharmaques et vulni raires, dans les maladies où 
le saiig est grumelé ; l'eau distillée est oplilalmique et éclair¬ 
cit la vue , et le suc de 1 herbe , distillée dans les yeux , en 
efïace les taches. L huile pnpan'e par infusion , principale¬ 
ment de ses fleurs, exposie au soleil comme celle de mille¬ 
pertuis, est très-vulnéraire et salutaire contre les vieux ul¬ 
cères , qu’elle neltt.ie et cicatrise ; elle est propre aux plaies 
récentes , aux contusions, aux heruies des enî'ans , et pour 
apaiser i’inüamination des tumeurs et la douleur des hémor¬ 
roïdes. 

Tbituration et pulvérisation de plusieurs drogues. 11 est 
nécessaire de pulvériser les ingrédieus secs qui entrent dans 
les compositions de pharmacie , non-seulement aliu qu’ils s’y 
mêlent plus facilement et plus exactement , mais aussi afin 

a ii'ils puissent mieux communiquer leur vertu quand ils sont 
ans le corps. 

Gommes, Pour mettre les gommes en poudre , il est néces¬ 
saire d’oindre le fond du mortier et le bout du pilon de quel¬ 
ques gouttes d’huile d’amandes douces ou d’autre huile, au¬ 
trement les gommes s’attachent au mortier , et l’on a de la 
peine h les pulvériser, excepté pourtant les suivautes. 

Gommes adragant et arabique. Pour pulvériser des gom¬ 
mes adragant et arabique , il faut avoir auparavant chaullé 
le mortier avec des charbons allumés , afin qui; celle chaleur 
fasse dissiper une humidité superflue qui est dans ces gom¬ 
mes , et qui en empêelie la pulvi'risation. 

Mastic. Pour pulvériser le mastic , il faut auparavant hu¬ 
mecter le fond du mortier et le bout du pilon d’un peu d’eau, 
autrement il s’attacheroit. 

Canelle , suntaux. Pour pulvériser des matières aromali- 
qùcs bien sèches , comme la canelle , les santaux , il faut les 
arroser de quelque eau appropriée à leur vertu , pour empê¬ 
cher la dissipation qui se feroit du plus subtil de leurs parties. 

Coloquinte. Pour pulvériser la coloquinte , il faut l'avoir 
auparavant frottée ou ointe d’huile rosat j c.ar autrement il 
s’échapperoit beaucoup de ses parties qui rempliroivut U 
lieu d’amertume. 

II. 2^ 



Euphorbes , cantharides , ellébore blanc. Pour mettre en 
poudix* l’euphorbe , les cantharides , l’elldhore blanc, il faut 
jes humecter de quelques gouttes de vinaigre ou d’uue autre 
liqueur approprit'e j car si «m ne prend pas cette précaution , 
l’artiste est fort inconiinodé des particules volatiles de ces 
matières , qui étant agitées par le pilou , voltigent et entrent 
dans le nez et dans les yeux , et par leur âcreté , font pleurer 

et éternuer extraordinairenit-nt. 

Safran, roses , etc. Pour pulvériser le safran , les roses 
et plusieurs autres fleurs qui conservent quelque humidité 
aqueuse , quoiqu’elles, paroissent sèches, il faut les faire 
st4her très-doucement entre deux papiers au soleil ou au 
feu autrement on auroit peine h les mettre en poudre. 

Opium , acacia , etc. Ou ne peut pas bien mettre en pou¬ 
dre séparément \'opium , Vacacia, Vhj'pocistis , le sue de 
réglisse, le galbanum , ['opopanax ^ le sagapenum , l'assa- 
fœtida ; mais quand ces drogues sont mêlées avec des iugré- 
diens secs d’une autre nature , eu grande quantité ,on en vient 
h bout. Il eu est de même des amandes, des semences froides , 
des avelines et des pigimns. 

Cristal, cailloux. Pour pulvériser le cristal, les cailloux 
et les autres pierres de pareille dureté , on doit auparavant 
les avoir rougis au feu plusieurs fois , et éteints dans de 
l’eau pour les attendrir, autrement il seroit bien difficile 
de réussir. 

Talc de Fenise. Pour pulvériser le talc de Venise, il faut 
l’exposer environ un demi-quart-d’lieure à un grand feu de 
flamme , puis le piler dans un grand mortier de fer qu’on 
aura presque fait rougir au feu. 

Cornes , ongles, etc. Pour pulvériser des cornes , des on¬ 
gles, lagaric , la noix vomique, il faut les avoir auparavant 
râpés , et les piler dans un mortier de métal. 

Plomb, étaim. Pour pulvériser le plomb, Pétaim , il faut 
les mettre en fusion dans un plat de terre , et les remuer tou¬ 
jours sur le feu avec une spatule pendant une demi-heure ou 
une heure, ils se réduiront en poudre. On peut encore jeter 
ces métaux fondus dans une boîte de bois frottée de craie en 
dedans , couvrir la boîte et 1 agiter. 

Bois , racines , etc. Il est nécessaire de battre fortement 
plusieurs matières qu’on veut pulvériser, comme les bois, 
les racines , les feuilles, les semences, les fruits, les os; 
mais plusieurs autres ne doivent être que broyées, comme 
l’aloës, la scammonée , les terres et l’amidon. 



T R O C 755 

Srls et matières tîcres. I.fs sels el les autres nialièrcs âcres 
et corrosives il.iiceiil être mis en poudre dans les iimrtiers de 
verre, de marbre, ou de ]iierre , pour dviier l’impression 
qu’ils poiirroienl recevoir d’un mortier de iniHal. 

Trochisqvk ( Troehisci/s, pastUlus). Coniposiliou sdche , 
dont les principaux mtâlicaineiis mis eu poudre très sub¬ 
tile , dtaiit incorpores avec (juelque liqueur, comme eaux 
distillées , vin , vinaigre , mucilage , sont réduits en une 
masse dont ou lait de petits pains auxquels ou donne telle 
ligure rju’on veut , et qu’on tait srclicr â l’air, loin du feu , 
et i l’ombre. On fait des trocliisques purgatifs , des apéri¬ 
tifs , des confortalifs , des alliTatifs , etc. 

'iKOCHtSQUF.s béLiü(jues noirs. Sucre candi , trois qu.ar- 
terons ; suc de réglisse , quatre onces j orge inondé , atnidon , 
de chaque une once ; iris de Florence, gommes arabique et 
adragant, de cliaque une demi-once ; pulviTiser ensemble 
l'orge inondé el l'iris de Florence , pulvériser â part le sucre 
candi et l’amidon, d’une autre part les gommes dans un mor¬ 
tier chaud J mettre dissoudre dans une cruelle de terre sur 
nn petit leu le suc de réglisse, ou plutôt l’extrait de réglisse, 
avec du mucilage de racine de guimauve; faire consumer 
J’iiumidité delà dissolution jusqu’à consistance de miel, alors 
y mêler les pouilrcs, et battre le mélange dans un mortier 
pour faire une pâte solide dont on forme des irochisques. 

Us sont propres pour atténuer et délayer la pituite , pour 
aider la respiration , pour exciter le crachat , pour adoucir 
les âcretés de la poitrine et de la trachée-artère ; pour le 
rhume , ou eu laisse foudre doucement dans la bouche. 

ÏROCHisQVF.s hèchiques rouges. Sucre candi rouge , cinq 
onces ; bol d’Arménie , une once ; amidon , une demi-ouce ; 
iris de Florence et de gomme arabique, une drachme de 
chaque; pulvériser ensemble le sucre candi, le bol et l’ami- 
doii ; pulvériser l’iris séparément, ainsi que la gomme ara¬ 
bique ; mêler les poudres, et avec une suffisante quantité 
d’extrait de jiavot rouge, riii de coipiclicot épaissi en consis¬ 
tance de sirop , ou fait une masse solide. 

Les trocliisques béchiqncs blancs sont le suc de réglisse 
blanc décrit ci-devant. 

Us sont propres pour arrêter les catarres causés par des 
humeurs subtiles ou séreuses , pour le crachement de s.ang. 
La dose est depuis une demi-drachme jusqu’à une drachme 
et demie. 

TRocHiSQUEScim/w. Céruse lavée , deux onces; lutine 
préparée, une once ; safran et gomme adragant , deux 





.56 troc 

draclimcs ; opium , une draclnne j niellre st^cher par une cha- 
loùr douce le safran entre deux papiers , et le rdduirc en 
poudre très-subtile ; pulvt'riser la gointnc adragant dans un 
mortier chaud ; mêler les poudres avec la cèruse ( oxide de 
plnmh blanc par l’acide acdteux) cl la tuthie pr parées ; ou 
liqnélic avec un peu d’eau de pluie sur un petit l'eu Vopium 
coupé par petits morceaux dans une écuelle de terre , on le 
mêle dans un mortier avec 1. s poudres, battant bien le tout 
ensemble , et ajoutant ce qu'il laut d’eau de pluie pour faire 
une masse s lide. 

Ils sent bons pour les ophtalmies violentes, pour les ul¬ 
cères des vxm"* ^ 1’“*''’ douleur ; on s’en sert en col¬ 

lyre ; on en dissout une drachme dans quatre ou cinq onces 
d'eau de plantain ou d'euphraise. 

1 nocHiSQUKS d'arsénic. l’ulvériser ensemble quatre onces 
d’arsenic blanc ( oxide d'arsénic ) , et une deini-once de su¬ 
blimé corrosif (^mariale de mercure corrosif ) dans un mor¬ 
tier de marbre ou de pierre, et incorporer la poudre avec 
du mucilage de gomme adragant pour en faire une pâte. 

Trochisques de Zioionr/fs. Balaustcs , une once j roses 
rouges, Ijol d’Arménie , gomme arabique , de chaque une 
dcnii-once; acacia , trois drachmes ; pulvériser ensemble les 
balaustcs et les roses ; pulvériser le bol et la gomme arabique 
séparément ; liquélier \'acacia avec un peu d’eau rose sur 
un petit tcu ; le mêler avec les poudres dans un mortier avec 
suflisante quantité de mucilage de gomme adragant fait dans 
l’eau rose : pour eu faire une masse solide. 

Ils smt propres pour arrêter les cours de ventre et les hé¬ 
morragies. La dose est depuis un scrupule jusqu’il une 
drachme et demie. 

ÏROCHISQUES de haies de sureau. Ecraser dans un mor¬ 
tier de marbre avec un pil.m de bois des grains de sureau bien 
mûrs , nouvellement cueillis, en tirer le suc par expression ; 
mêler dans ce suc de la farine de seigle autant qu’il en faut 
pour en faire une pâte dont on forme des Irochisques ou de 
petits pains ; on les met cuire dans le four jusqu .’i ce qu’ils 
soient durs comme du biscuit dont on se sert sur mer, alors 
on les retire , en les réduit eu poudre, on les remet en pâle 
avec du même suc , on les firme , et on les remet cuire 
comme devant , ce (|u'on réitère jusqu’.â trois fois , puis on 
les garde dans un lieu sec. 

lis sont très-bons pour arrêter la dyssenterie et les .autres 
cours de ventre, foiblesses et dévoiemens d’estomac. La dose 
est depuis une demi-drachme jusqu’à deux drachmes qu’ou 



TROC 757 

prend le matin h jeun dans un peu de vin, dans lequel on 
aura l'ail infuser cette p ludre pein.aiit la nuit, ou dans quel¬ 
que ddcocii .11 ou eau astringente.' On p ut aussi la prendre 
en bol dans du sirop, dans uu œuf frais ou dans quelque con- 
liture astringente , et ne manger que trois heures aprù.s j on 
rditère jusqu’igu rison. Seliruder eu donne une demi-drachme 
avec une drachme de poudre. 

Troc.hisques de soufré et de tutliie. Tulhie prdparde, une 
demi-once ; soulre vif, camphre et gomme edragant, de 
chaque une drachme ; pulverj.ser sépard.lient le Soufre vif, 
le camphre et la gomme adragaiit ; mêler les poudres avec 
la tuthie prdparde , et avec une quantité sulllsantede mm ilage 
de gomme adragaut préparée dans l’eau rose : on fait une 
masse .solide dont ou forme des trochisques que l’on fait sé¬ 
cher <1 l'ombre. 

Ils sont propres pour emporter les tacites de la peau , pour 
dessécher les dartres , les érysipèles. On eu dissout une 
drachme dans quatre onces d’eau, et l’on en fomente la partie 
malade. 

Trochisques détergens. 'Vert-de-gris ( o.xide de cuivre 
vert) , trois onces et demie j sel amiuoni ic ( muriate ammo¬ 
niacal ) , encens et alun de roche , de chaque une once ; 
pulvériser ensemble l’alun et le sel ammoniac ; pulvériser le 
vert-de-gris et l’encens séparément, mêler les p udres j avec 
ce qu’il fhul de vin rouge , on f.dt une masse et l’on en tonne 
des troch.sques que l’on conserve en lieu sec. 

Ils sont propres pour nettoyer les vieux ulcères ; on les 
applique seuls, en poudre , ou dissous dans quelque liqueur 
appropriée , ou mêh'e dans un onguent. 

Trochisques t/e v.'pcres. Prendre des vipères bien nour¬ 
ries et de,s plus vigoureuses , en couper la tête , les écorcher , 
en séparer les entrailles , mettre sécher les troncs , les foies 
et les*^ cœurs ; on les attache séparément !i des ficelles , sus¬ 
pendues au plancher , ou les coupe ensuite par jwtits mor¬ 
ceaux , et ou les met en poudre subtile ; on réduit la p uidre 
en pâle dure dans un mortier de marbre avec ui.e sulfisaute 
quantité de mucilage de gomme adragaut prepari e dans du 
vin d’Espagne , puis ou forme des trochisques qu’ou fait sé¬ 
cher Il l oiubre ; pour leur donner une bonne odeur, et em¬ 
pêcher que les vers ne s’y engendrent , on les oint de quel¬ 
ques gouttes de baume du Pérou. 

Ces trochiques sont différens de ceux d’Aiidromaque , et 
sont meilleurs. 



758 T R 0 È 

Ils sont bons ronire toutes les maladies où il y a de la 
malisuil^ ; ils chassent par la transpiration les mauvaises liu- 
nieiirs, ils rt^sislont i la pourriture , ils purilieiil le sang , et 
ils nitablissent les forces. l<a dose est depuis un demi scru¬ 
pule jus(|u’ii une drachme. 

Teochisques d’iris. Pnlvdriser ensemble une once d’iris de 
Florence et autant de poivre blanc , et choisir une demi-once 
de gomme ammoniaque en larmes j la pulvt'riser , et mêler les 
ingn'diens avec une sullisanle quantité de vin blanc pour en 
faire une pùtc. 

Ils sont propres pour résoudre les obstructions de la rate et 
du mésentère, et pour les pâles couleurs. La dose est depuis 
une demi-dradtme jusf(u à quatre scrupules. 

TnocHiSQcES escaroliijites. Pulvériser subtilement une 
once de mercure sublimé a\ec autant de minium , et les 
ayant bien mêhfs , les incorporer avec ce qu'il faut de 
mucilage de gomme aJr.agant, pour eu faire une pâte solide 
dont on forme des trochisques eu for/ue de petits bâtons 
ronds. 

Ils sont propres pour faire escarre ; on les applique sur les 
écrouelles, sur Içs excroissances , et ils font assez proinple- 
inenl leur effet; ils ne peuvent servir qu’extérieurement. 

Nota. 11 est bon d’humecter avec un peu d’eau le bout du 
U-odnsque (£uaud on veut l'appliquer , alio qu’il pénètre plus 

Trochisques d’urine involontaire. Pulvériser 
ensemble deux onces de myrtille et autant de sêmcncc d’o- 
seille, et séparément une once d’amidon et une once de 
gomme arabique; mêler les poudres , et avec une sulfisante 
quantité de mucilage de semence de psjWum , on compose 
nne masse dont on forme des trochisques que l’on lait sécher 
à l’ombre. 

Ils arrêtent le flux immodéré de Purine en fortifiant les 
conduits de la vessie ; ils sont bons aussi pour le cracbe- 
ment de sang. I.a dose est depuis un scrupule jusqu’à une 
drachme. 

Troène (^Ligustrum germanicum, Tourn. Ligustrum bul¬ 
gare,lÀnn. 1 lo). Arbrisseau qui croît dans les terrains incul les 

et dans les haies. On se sert en médecine de scs feuilles et 
de scs fleurs qui sont blanches et d’une odeur assez agréable. 
Le troène est rafraîchissant, dessiccatif, astringent , incisif 
les feuilles plus cjue les fleurs. Ou l’emploie en forme de gar¬ 
garisme contre les inflammations, la pourriture , les ulcères 
de la bouche et de la gorge , contre la rélaxation et la tumeur 




T un B y 5g 

«le la luette , la laxiti^ des gencives pour le scorbut. Foreslus 
estime les iiiêuies gargarismes pmr les ulcères de la bouche , 
et il y ajoute du miel ; ce remède sera meilleur si on ajoute 
des feuillesde scabieuse. L’eau distillée du troène, dans laquelle 
on dissout un peu de miel r. sat, et quelques gouttes d’esprit 
de \itriol (^acide sulfurique étendu d’eau) nu de sel, est 
merveilleuse contre la pourriture des gencives , symptôme 
ordinaire du scorbut. Quatre onces du suc ou de la décoction 
des feuilles et des fleurs du troène, prises par verres , 
arrêtent le cracbeiiieiit de sang , les hémorragies et les cours 
de ventre. D'après Velchius, les fleurs expost'es au soleil 
dans une bouteille de verre double bien bv uehee, avec un 
peu d'huile pour les empêcber de sécher , se pourrissent et 
fournissent une liqueur ou baume excellent pour guérir les 
écrouelles, et tous les ulcères pourris, ce qu’il a pratiqué 
avec beaucoup de succès. 

Tuile ( Tegula). Terre formée en carré, aplatie et cuite 
au feu ; elle approche en dureté de la terre de grès. On s’en 
sert pour couvrir les maisons. Pulvérisée et appliquée exté¬ 
rieurement , elle est astringente et propre pour arrêter le 
sang. La poudre des tuiles et pots de terre qui ont servi au 
J'eu, broyée avec du fort vinaigre , éteint toutes gratelles , 
démangeaisons de la peau et pustules ; bien incorporée avec 
de la cire , et appliquée sur les écrouelles, elle les fait venir 
li suppuration J mêlée avec du miel, elle sert à blanchir et It 
nettoyer les dents. 

Turbith {^Turpelhum). Racine d’une espèce de convolvu- 
lus, longue et grosse comme le doigt , résineuse, grise-brune 
en dehors, blanchâtre ou grise-cendrée en dedans. Ün l’ap¬ 
porte des Indes, si'che, fendue dans sa longueur en deux 
moitiés , et mondée de son creur. Celte jilante croît dans les 
lieux humides, proche de la mer, dans l’île de Ceylaii , i 
Surate et i Goa. On doit choisir le turbith pesant, bien 
mondé , résineux , compact , non carii*, difficile à rompre. 11 
est chaud, il purge les humeurs crasses et visqueuses , ou la 
pituite, des parties éloignées ou des jointures ; on le recom¬ 
mande par celte raison dans les maladies chroniques , spé¬ 
cialement dans la goutte, dans la pituite qui embarrasse l’es¬ 
tomac, dans la vérole, l’iiydropisie, la lèpre et la gale. Comme 
il cause des nausées et des vomissemens , on le corrige avec 
le gingembre, le mastic, le poivre , la canelle et le fenouil. 
La dose en substance est depuis un scrupule justju'.à une 
«lemi-drachme , rarement jusqu à une drachme. On le donne 
‘-‘t^iufusiuu jusqu’à trois drachmes au plus j il uc faut pas une 



^60 T U T H 

liqueur vineuse, ni aqueuse, parce que le turbiih qui est 
cotnmeux, ne communique point sa vertu purgative à ces 
sortes de menstrues ; il en faut un spiritueux comme l’esprit- 
de-vin (alcoliol). Le turbith avec la rhubarbe, se donne 
depuis une demi-drachme jusqu’il une drachme , et on dimi¬ 
nue la dose pour les enfans sujets aux vers; car il n’y a point 
après le mercure, de meilleur remède que ces espèces qui 
sont des vermifuges spécifiques : on en forme des tablettes 
avec du sucre p mr mieux tromper les enfans. Deidier ordonne 
cette racine dans la dyssenterie la même dose, et de la même 

manière que 1/pt'cacwan/ia. 

Le turbith entre dans le diaphonie , dans la bénédicte laxa¬ 
tive , dans le diacarthami, dans l’ideeluaire de cilD, dans 
l’extrait catholique de Seunert,dans l’extrait panehymagogue 
d’Arthiuau , dans les pilules tartar(‘cs, dans le sirrip d’ellé¬ 
bore de Quercétan , dans la poudre arthritique de Paracelse 
et dans le sirop hydragogue de Charas. 

TtiRQtiETTT:. Ilerniolc. 

Tussiî.agf.. Vojez Pas-d’ane. 

Tuthie {T'ulliia). Suie métallique formée en écailles 
voûtées ou en gouttières, de‘diflVrentes grandeurs et gros¬ 
seurs , dure, grise , chagrinée au-dessus , et relevée de Ijcau- 
coup de petits grains gros comme des têtes d’i*piiiglcs, ce qui 
l’a fait appeler par les anciens spode en grappe. Elle se troiive 
attachée û des rouleaux de terre , suspendus exprès au liant 
des fourneaux des fondeurs en bronze , p mr recevoir la va¬ 
peur du métal. La lulliie doit être choisie nette, en belles 
écailles larges, assez épaisses , grenées , d’un beau gris-dc- 
soiiris en dessus, unies et d’mi blanc jaun.ltrc en dessous , 
diHieilcs à casser. Elle éloit autrefois apportée d’Alexandrie ; 
mais celle qu’on emploie en France vient d’Allemagne , de 
Suède et de quelques autres endroits où l’on travaille le 
bronze. Elle est dessiccative, détersive , propre pour les ma¬ 
ladies des yeux , pour dessécher et cicatriser les plaies et pour 
les hémorroïdes. On ne s’en sert qu’extérieurcment , après 
l’avoir broyée en poudre Irès-suhtilc sur le porphyre. Il ii’est 
rien lie meilleur pour les yeux que la tuthie; elle entre aussi 
dans les oiiguens. Celui nommé diapompholigos est bon pour 
la g de, les pustules entamées, les larmes involontaires, la 
lippitude , l’ophtalmie , etc. 



V A c n 


761 


U 

XJi.MAia.i; u\maria. Voyez Reine-des-pr(^s. 

Urine ( Urina , seu lutium ).()n se sert assez souvent dans 
la nii'decine de l’urine de l’homme ; celle d’un jeune homme 
bien sain est prdfeJi-able aux autres. Elle est incisive, atté¬ 
nuante, résolutive , détersive; elle lève les obstructions , elle 
dissipe les vapeurs , elle soulage et guérit la goutte , elle 
lâche le ventre , elle desséche la gralclle , elle guérit les 
plaies fraîches , étant employée, nouvellement rendue. On 
s’eu sert extérieurement et intérieurement. Ou en fait prendre 
cinq ou six onces à chaque dose , lorsqu’elle est récente. 

V 


Vache ( Vacca). Le bouillon de ses mamelles est pectoral. 
Son lait est humectant, pectoral, émollient, rafraîchissant , 
restaurant ; il adoucit les humeurs âcres, il arrête les hémor¬ 
ragies , la dysseulcrie , ayant éteint plusieurs fois dedans des 
cailloux , de l’acier ou du fer rougi au feu ; on s’eti sert inté¬ 
rieurement et extérieurement, il faut boire le lait chaud, et 
au sortir du pis de la vache, parce que l’air le corrompt faci¬ 
lement. Comme il est très-nourrissant, il convient dans l’a¬ 
trophie , l'élisie et la plithisic où il sert d’aliment et de re¬ 
mède ) il est spécifique contre le scorbut , et il le guérit mieux 
qu’aucun autre remède; il est bon aux ulcères des parties 
internes des reins, par exemple , du foie, etc. , car il dcterge 
le pus; par sa partie séreuse, il teiupère l’acriuiouie des hu¬ 
meurs, et facilite la consolidation de l’ulcère par sa partie 
butireuse. 11 est bon dans le pissement de sang , la dysurie 
et la strangurie. Pendant l’usage du lait, ou doit s’abstenir 
de tout ce qui est acide, de peur qu’il ne se coagule dans le 
corps ; on y ajoute dans cette vue du sucre ou quelque alkali, 
par exemple, le sel ammoniac. Le sucre est si bon pour 
empêcher la coagulation du lait , qu’on n’eu peut faire ni 
beurre ni fromage, quand on y en a mis un peu. 

Ab/a. En général, le lait est contraire aux ratelcux , aux 
maladies du foie, à l’épilepsie, aux vertiges, â la fièvre , à la 
douleur de tête, aux hypocondriaejues, et à ceux dont les 
viscères sont mal composés. Le meilleur lait et le meilleur 



Leurre sont ceux du mois de mai, soit pour l’usage externe , 
soit pour l’usage interne. 

Ou mêle du beurre frais avec des écrevisses dans un mor¬ 
tier , étayant pild le tout, ou en fait l’expression qu’on laisse 
dpaissir jusqu’à consoinplion de 1 humiilitd. Ce beurre d’écre¬ 
visses est un remède excellent contre la phthisie, contre les 
chutes et les exuledrations des reins, des parties urinaires , 
et des autres parties internes. 

Le fromage mou adoucit les douleurs de la goutte, modère 
la clialeur du foie ; en forme de cataplasme , il reim'die à la 
tumeur du uouibril des enfaus. La graisse de vache est propre 
à ramollir et à résoudre. La moelle est émolliente , résolu¬ 
tive et nervalc. 

Sa liente est résolutive , rafraîchissante , anodine , propre 
pour les tumeurs enllannnées , pour les douleurs de la gorge, 
pour les érj'sipèles , pour la gale , pour les brûlures , pour 
les inllammalions , pour la goutte , pour les piijûres des 
abeilles et des guêpes. Eli forme de parfum , elle remédie 
îi la chute de la matrice. On en fait des cataplasmes pour les 
parties hydropiques , et elle guérit les ganglions. Le suc ex¬ 
primé de la fiente de vache est un excellent remède contre la 
colique et la pleurésie ; il opère par les sueurs, ün tire au 
mois de mai, par la distillation au bain-marie ou de cendres, 
une eau appelée eau de millejleiirs, p.arce que les vaches en 
mangent une infinité dans cette saison, qui rafraîchit et ré¬ 
sout ; on la donne dans la colique néphrétique pour dissiper 
le gravier et les urines quand elles sont supprimées ; elle s’ap- 
pli([ne sur les parties douloureuses et sur les ulcères carcino¬ 
mateux. Celte eau est aussi un fard excellent pour eftàcer les 
taches du visage , et pour adoucir la peau. 

^ Valéiiianf. ( Kaleriana). Plante dont il y a deux espèces 
principales employées dans la médecine, s.ivoir : la grande va¬ 
lériane franche qu'on cultive dans les jardins, ayant des fleurs 
blanches [vnleriana horteiisis , 'rouni., valeriana phu, Linii. 
45 ). La seconde espèce est la grande vahTiaiie sauvage {va¬ 
leriana sj-lv.^stris major, Tourn ., valeriana officinalis , Lirm. 
45) , dont les (leurs sont à peu près semblables à colle de la 
précédente. La grande vabTiane franche est chaude , dessic¬ 
cative , atténuante , apérilive , alexipbarmaque , sudorifique 
et diurétique. Son principal usage est contre la débilité de la 
vue , et la poudre de sa racine (ju’on fait sécher au soleil , 
prise tous les matins , rétablit merveilleusemeul la vue des 
vieillards. L’eau distillée de toiile la plante, raeiue , tige et 
feuilles, sur la fin du mois de mal, est bonne extérieurement. 



VELA 763 

en forme de collyre ou de lotion , pour gudrir non-sculcmoiit 
l’ophtalmie , mais encore les taches et Its taies. La valdrianc 
est bonne dans la peste , l’asthme , la pleurésie , l'obstruction 
du foie , de la rate, des urAères , contre la jaunisse , les va¬ 
peurs et pour les hernies, dont on a gui^ri plusieurs personnes 
en leur donnant le malin pendant quelques jours une drachme 
de poudre de la racine. Les feuilles pildes et applifjuees apai¬ 
sent les douleurs de la tête , corrigent la malignité des char¬ 
bons et des bubons , tirent les balles , les llêches et les épines 
enfoncées dans la chair , et mondiiieut les ulcères invétérés. 
Ettinuller a éprouvé que ces mêmes feuilles fraîches , appli¬ 
quées soir et matin sur les pieds enflés et enflammés des gout¬ 
teux , en apaisent la douleur. 

La racine de la grande valériane sauvage est un des meil¬ 
leurs remèdes*spi'ciliqucs pour guérir l’épilepsie , dont Mar¬ 
chant et Cliomcl ont fait plusieurs expériences , après Fabius 
Columua qui l’avoit éprouva' sur plusieurs personnes et sur 
lui-même. Pour cet effet , il faut cueillir cette racine au mois 
de mars, avant qu’elle ait poussé ses tiges , la faire sécher à 
l’oinbre , la mettre en poudre, purger -d’abord le malade 
avec le tartre émétique, s’il est assez fort et assez replet , 
ensuite lui donner trois jours consécutifs à jeun , depuis un 
demi-gros jusqu’à un gros et demi de cette poudre , suivant 
son âge , dans une cuillerée de vin ou de lait ; Marchant la 
donne dans un verre de vin blanc. On purge le malade une 
seconde fois , et on lui.donne encore trois prises de la pf>udre. 
Chomel a guéri par cette méthode plusieurs malades de diffé- 
rens âges et de diflerens sexes ; un entre autres , âgé de douze 
ans , qui tomboit depuis quatre ans deux ou trois fois par 
mois dans les mouveiueiis convulsifs , et amjucl il étoit resté 
un tremblement contiuue| , en a été gui*ri sans aucun retour. 

L’extrait des racines a les mêmes vertus j on en donne un 
scrupule avec un grain de laudanum, ou on mêle le lauda¬ 
num avec nii demi-scrupule de poudre de la racine. 

La ra< ine de la première espèce, ou de la grande valériane, 
entre dans la décoction céphalique , le vinaigre thériacal , 
l’orviétan, le sirop .anti-épilcptiqiur , dans le «lirop hydrago- 
gue de ciiaras,dans le sirop d’armoise de llhasis , dans le 
milliridat, la thériaque et dans le diabotaniirn. 

Va!nii,i,c. f^ojez Chocolat. 

Vklaii , ou Torlelle ( Eresiinum vulg/ire , Toiirn, , Linn. 
922 Plaute très-commune qui croît dans les terrains pier¬ 
reux , contre les murailles , et autres lieux incultes et humi¬ 
des. Elle est chaude , dessiccative-, incisive , détersive , apé** 




rliivc et bt^chlque. Son principal usaf»e est tle tirer le mucilage 
des poumons , et de remiMier à la tou\ inv‘'lert<e , h l’enroue- 
nient , <<tant prise en forme de tisane faite avec les feuilles et 
les Heurs de cette plante, et on*y joint la n'glisse , ou on se 
sert du sirop fait avec une forte d(<coctit)n , ou avec le suc. de 
ladite plante et le inêine poids de sucre. La semence est spe- 
cilique pour l’asthme, le scorbut, la suppression d’urine et la 
pierre. La prise est d’une drachme eu poudre dans du via 
blanc ou tpielque autre vdhiculc apprcpricù Son usage externe 
est contre les cancers et les tumeurs squirreuses ; on la pile 
dans un mortier de plomb avec du miel en consistance d on¬ 
guent. On se sert d’un mortier et d’un pilon de plomb pmr 
pr'<p trer ces sortes d’ouguens , parce ([ue le plomb absorbe 
l’acide qui domine dans les cancers et les .s<juirrcs. Gel on¬ 
guent est toujours gris , parce qu’il regoii cette couleur du 
mortier de plomb dans lequel il est fait. 

Le vdlar est un grand résolutif pour les tumeurs des ma¬ 
melles , et pour ks cancers. 

Vf.lvdte. Vojez Véronique. 

VuRDET, ou Vert-de-gris {oxide de cuivre i>ert) {^4Erugo, 
sive viride aeris). Rouillurc de cuivre qui délerge puissam¬ 
ment , qui consume les chairs baveuses , atldiiue cl résout j 
ou ue s’en sert que dans les remèdes extérieurs , comme dans 
les eaux, dans les onguons , dans les emplâtres, contre les 
vieux ulcères et les llstules. 

Veroi; d’or {Firga aurea senecio dnria , Linn. laat ). 
Plante dont il y a plusieurs espèces dilféreiites par la grandeur 
et la largeur de leurs feuilles. Leurs tiges sont hautes de trois 
pieds ou environ, droites , ayant k leur sommet des fleurs 
disposées en <‘pi , d’une couleur jamic-doréc ; ce qui leur a 
fait donner le nom de verge d’or. Elle croît dans les terrains 
montagneux , sombres , humides , et dans les bois. On se sert 
en médecine des feuilles et des fleurs de cette plante. Les unes 
et les autres sont chaudes et dessiccatives, di'tersives , astrin¬ 
gentes et vulnéraires , tant iiitéiieurement qu’exlérieurement , 
lithonlripliques et diurétiques. Leur usage est contre 1 1 diar¬ 
rhée , la dyssenterio et le crachement de sang , pour déterger 
le mucilage des reins et des uretères , gu<‘rir la pourriture 
des gencives cl raffermir les dents qui remuent, pour inon- 
diligr et guérir les plaies récentes et invétén^s. Données en 
poudre, au poids d’une drachme , dans un œuf k la coque , 
ou iiifusi'e du soir au malin dans un petit verre de vin blmc • 
elles sont épr.ouvées contre la difficulté d’uriiicr , la gravelle 
des reins cl de la \essie. Arnaud de Villeneuve prétend que, 



V E R O 

la prise (<tant conlinut^e douze ou quinze jours , elle brise la 
pierre dans la vessie et la fait s /rtir, et que les feuilles et les 
üeiirs, pii 'esiraîches , appliqudeset renouvef'es soir et malin 
sur de vieux ulcùres des jambes, les ontgu<‘ris en neuf j.,urs 
d applirali n La verge d’or entre dans l'eau d arquelmsade. 

VEKMict:i,AlhE , ou petite Joubarbe (^Setnper vivum minus 
vermicularium acre). Petite joubarbe qui jette quanlile'de 
petites brauelies très-minees , garnies de petites feuilles suc¬ 
culentes et «épaisses ; les Heurs sont jaunes et viennent au 
bout des rameaux. Elle croît sur les inuraill. s et dans les 
lieux pierreux et sablonneux. Elle est très-âcre au goût ; elle^ 
diffère d une autre espèce qui lui ressemble , parce (|u’elle 
n’a p iut celte âcreté. Cette plante est chaude , dessiccalivc, 
et d’une saveur beaucoup plus âcre par son sel volatil que 
celle du cura.;e , du raifort .sauvage et autres plantes sem¬ 
blables. Elle e,sl .spécifique dans le scorbut et le mal hypo¬ 
condriaque } elle purge puissamment la bile par en haut. Le 
suc avali' picote tellement le ventricule , que le vomissement 
s’en suit ; c’est pourquoi , étant pris avant l’accès des fiè¬ 
vres intermillenles , il les guérit elllcacemenl. LTn médecin 
dit avoir éprouvé celte plante d.uis les lièvres invétérées; il 
avoit pilé l’herbe avec du vii.aigrc, puis exprimé le suc, dont 
il avoit fait Loire un bon verre avant l’accès ; il avoit lait 
vomir le malade et guéri parfaitement la fièvre ; il en avoit 
fait deux exp riences , l’une sur une fièvre de quatre vingt- 
quatre jours , et l'autre sur une de quarante. Les fièvres se 
guérissent quelquefois par le vomissement, quelquefois par la 
sueur ou par l’insensible transpiration. Le suc par expression, 
ou la décoction de cette plante , en g.irgarisme avec les autres 
remèdes appropriés , guérissent le relâchement et la pourri¬ 
ture scorbutique des gencives , parce que le sel volatil âcre 
corrige l’acide qui cause ces vices de gencives et les raffermit. 

Véronique femelle , élatine , ou Velvolle ( J-'eronica 
fœmina , sive elatina ). Plante qui pousse une petite tige qui 
se divise en plusieurs verges grêles , velues, un peu rouge⬠
tres , SC rr^pandant â terre. Ses feuilles sont semblables â 
celles de la vtVonique mâle , mais moins pointues, presque 
rondes et velues, d où lui est venu le nom de velvoite. 11 y en 
a une autre e.spèce que les botanistes appellent élatiiw femelle y 
dont les feuilles sont semblables â celles du petit liseron, 
mais plus petites ; la plante est velue comme la précédente • 
mais elle n’est pas si commune. Elles croissent toutes deux 
dans les champs entre les blés. Les feuilles de la véronique 
'femelle ou velvoite sont très-amères et un peu styptiques. 



Cette plante est adoucissante, dotersive , ■vuliicraire , elle pu¬ 
rifie le sang , elle arrête le cours de ventre. Cdsalpin l’esti- 
meit pour les tnineniNS scropluileuscs , pour la lèpre , l’hy, 
dropisie , la goutte , Us dartres cl les cancers. 

On fait un baume de l’iierbe de véronique femelle , ou de 
la véronique mâle , expost'e au soleil dans de l’huile d’olive , 
de lin ou d’amandes douces, ou au bain-niarie, ou dans la fieute 
de cheval bien chaude; on i)eut ajouter dans chaque livre de 
ce baume une once de vernis liquide ; il est préféré aux autres 
baumes pour toutes sortes de plaies et d’ulcères malins , 
,inême pour la lèpre et les écrouelles. Un lionime ayant un 
ulcère virulent au nez en forme de polype , de la guérison 
duquel on désespéroit , a été guéri par la seule application 
de ce baume , et par de fri'quentcs potions de la décoction 
des feuilles de la véronique femelle ; elle est bonne aussi pour 
les lièvres pestilentielles , ulcères des poumons , opilations 
du foie cl de la rate ; elle est souveraine en elystères pour les 
dyssenleries. 

L’eau de ses feuilles et de ses rameaux , distillée au bain- 
marie pendant qu’elle est dans sa force et sa vigueur , est très- 
bonne pour ('teindre et arrêter les progrès du cancer des ma¬ 
melles , et le polype rampant ; en injection , elle mondific et 
consolide les plaies , et desséche promptement les fistules et 
les ulcères malins; distill<<c dans les yeux elle desséche les 
larmes , et elle arrête les (luxions qui causent l’iiillanimation 
et l’cWouissement ; appliquée avec une compresse sur les 
dartres , gratellc , rogne , boutons , feu volage , feu Saint- 
Antoine, elle les desséche et les éteint en peu de temps, et 
toutes autres inflammations. Celle eau , bue pendant quelques 
jours , arrête tous rhumes , voinissemens , flux de ventre , 
dess('che les eaux des hydropiques , apaise les douleurs de la 
Colif[ue, guérit les lièvres tierce et quarte ; bue , et appli(juée 
avec une compresse en plusieurs doubles , elle consolide la 
ruplureet descente des intestins clde la matrice ,ct cllearrêle 
toutes sortes de flux de sang ; en garg.nrisme avec un peu de 
vin , elle desséche les ulcères de la bouche , et gargarisée 
seule elle est irès-honue pour la délluxion de ta luette et î» 
l’csquiiiancie. Le suc et la d(<corlion de ses feuilles font les 
mêmes cflets quand elle n’est pas encore trop desséchée par 
l'ardeur du soleil. On peut user de ses feuilles en infusion , 
comme du thé. Enfin , cette plante a toutes les vertus de la 
véronique mâle, mais plu.s froidement. 

VÉROMQI K MAXe RAMPANTE , VULGAIRE , OM le The' 

d’Europe ( ytronica tuas supina et vulgatissima ^ Tourn. 



V E R O ;67 

Viranica cfficinalis, IJnn. i4)- Plante qui croît dans les 
terrains sablonneux , pierreux et sur le bord des taillis : celle 
qui se trouve aux pieds des chânes est la meilleure. La v<to- 
nique mâle est chaude , dessiccative , d’uue saveur amère 
et astringente , incisive , vulnéraire par excellence, et sudo¬ 
rifique. 

On emploie ordinairement une pincée des feuilles dans 
un deini-setier d’eau , comme le thé , ou une petite poignée 
dans un bouillon dégraissé. Les feuilles de cette même plante 
entrent aussi dans les décoctions et les infusions vulnéraires , 
et dans reau'd’arquebusade. Tous les auteurs s’accordent as¬ 
sez sur les proprh'tés de celte plante; elle est devenue d’un 
usage si familier , rpie plusieurs la substituent au thé de la 
Chine; ses bons efl'ets l’ont fait appeler â juste titre le thé de 
VEurope y et l’expérience le confirme tous les jours. En effet, 
la véronique est un apéritif doux et tempéré, très - utile 
dans la gravelle , la rétention d’urine et la colique néphré¬ 
tique ; on s’eu sert même avec succès dansl’hydropisie après 
la ponction , pourvu que le foie et les instestins ne soient 
point alti'rés. L’usage de cette plante débouche les viscères , 
rétablit le cours des liqueurs, aussi l’emploic-t-on utilement 
dans la jaunisse et dans les maladies longues causées par les 
obstructions du foie, du pancréas et des glandes dumésentère. 

La véronique est apéritive et béchique. Tragus dit que 
deux onces d’esprit, tiré par la distillation du vin dans le¬ 
quel la véronique a été en digestion pendant quelques jours , 
mêlées avec un gros de thériaque , font suer considérable¬ 
ment , et conviennent dans les fièvres malignes. L’eau distillée 
de cette plante, la tisane qu’on en prépare, et le sirop fait 
avec sou jus et du sucre , sont d’exccllens remèdes pour la 
toux sèche, l’asthme, l’ulcère du poumon et le crachement 
de sang. Dans les migraines et la pesanteur de tête, les étour- 
disseinens et assoupissemens, la véronique vaut le thé ; sou 
infusion rend la tête plus libre , et plus capable de soutenir 
l’application et l’étude. Suivant du Renou , elle est très-ülile 
extérieurement pour la gale, la gratelle , les ulcères des jam¬ 
bes, ceux qu’on appelle ambulans , pour effacer les taches 
de la peau, et même pour le cancer. Pour ces maladies , ou 
emploie la décoction de toute la plante ou son eau distilh'e ; 
on en bassine les parties malades , et ou en fait des l’omen- 
talions. 

L’usage fréquent des lavemeus de décoction de véronique 
et de camomille, à laquelle on ajoute une once de beurre et 
autant de sucre , est bon pour la colique. 



768 VERS 

D’après EUmuller , la di^coction de vdroiiique avec du 
miel blanc est bonne pour resquiiiaiicie ; elle est encore 
utile pour laver la bouche de ceux qui sont sujets h avoir des 
chancres aux gencives , .’i la langue , ou dans l’intdrieur de 
la bouche , comme il arrive souveiil aux enfans. 

La v(‘ronique ihâle entre dans le in<>ndificatif d’ache et 
dans l’eau vuliu^raire. Quelques nuMecins fmt dissoudre dans 
l’eau distillée de véronique autant de vitriol qu’elle en peut 
dissoudre, pour la rendre plus détersive. 

Vers me terre ( Lumbrici terrent, sive venpes lerreni ). 
Lo?s meilleurs sont ceux qui ont des ligues rouges autour du 
cou,en forme de collier. Ils sont très-diurétiques, diaphoré- 
tiques , anodins, discussifs , éinolliens et apéritifs ; ils scrv'cut 
h augmenter le lait aux nourriées , à consolider les plaies, et 
h rejoindre les nerfs coupés. Leur principal usage est contre 
l’apoplexie, les convulsions , dans les autres afl’ections des 
nerfs et des muscles, dans l'ictère ou la jaunisse,l’hydropisie, 
.la colique , et spécialement dans la goutte vague et scorbu¬ 
tique. On les donne intérieurement et extérieurement ; inté¬ 
rieurement , en les écrasant et en coulant par un linge avec 
du vin , ou bien en poudre après les avoir desséchés au four ; 
ext('ri( urcineut, ils s’appliquent vifs sur les panaris où on 
les laisse mourir, ils en apaisent la douleur insupportable. 
Leur poudre , appliquée chaudement , apaise les douleurs de 
la goutte. Le temps de prendre les vers de terre est le soir 
après la pluie ; car alors ils sortent de la terre et rampent 
sur riierbc, ( Voyez Jbiii 7 e de vers de terre ). 

Danslcs rétractions des membres et les convulsions scorbu¬ 
tiques, rien u’est plus efficace que les vers, soit ((u’on en 
prenne l’esprit intérieurement , soit qu’on les applique pilés 
eu forme de cataplasme sur la partie, oucju’on les y mette vifs, 
car la douleur cesse dès qu’ils meureiit dessus ; on peut aussi 
mettre le malade dans un bain ou demi-bain préparé avec 
une décoction de vers de terre ; ces bains sont très-efficaces. 
Senneret en recommande la décoction dans la d\ sseiiterie , 
elle y est effectivement souveraine. La poudre de vers de terre 
est bonne aussi pour la jaunisse, seule, ou mêlée .avec les 
autres spécifiques , parce que les diurétiques conviennent 
sur-tout i'i cette maladie. On y emploie encore leur d'h-oction 
avec la grande chélidoine , principalement en y ajoutant des 
baies de genièvre pour aiiginentor la vertu diurétique des 
vers. Dans I hydropisic ascite , ou ordonne leur décoction avec 
]es racines de fenouil et de persil. Dans les alfeclions de la 
goutte scorbutique et uou scorbutique, le suc ou l’esprit de 

vers , 




VERS 

vers , pris inl^rieurement, ou enJiiils, ou leur dtlcoclion ap¬ 
pliquée eu forme d’einbrocatioa , foui des merveilles. Les vers 
de terre sont salutaires aux contusions et aux plaies j et quand 
les nerfs sont entièrement coupés, les vers de terre Lien la¬ 
vés, desséchés au four , réduits en poudre mêlée avec une 
portion de térébenthine , tenue sur la plaie pendant vingt 
jours , la guérit et réunit les nerfs parfaitement. La poudre 
devers, seule t^vec l’huile de vers, produit le même eflet. 
L’huile de vers de terre avec l’huile d’aspic ou de lavande , 
étoit le remède de Barbette dans les plaies et les piqûres des 
nerfs. Èn général, la poudre de vers de terre doit entrer 
dans tous les remèdes pour les plaies et piqûres de nerfs ou 
de tendons, ainsi que la poudre d’yeux d’écrévisscs, comme 
spécifiques. 

Coniposilion de l'huile de Carpi et de Forestus, recommandée 
dans les blessures. Mettre infuser et digérer dans deux livres un 
quart d’huile commune , une demi-poignée de fleurs de mille¬ 
pertuis , y ajouter six onces de térébenthine, une once et 
demie de poudre de vers de terre, et un peu de safran : mêler 
Je tout •, ce remède est très-bon. L’huile de vers se Lût par 
la décoction ; mais la liqueur préparée au four de la manière 
suivante est la meilleure. On lave bien les vers, on les essuie 
avec des étoupes, on les enferme dans un vaisseau de verre 
qui ait le cou étroit, on le bouche bien, on l’enveloppe de 
pâte , et on le met au four pour l’en retirer avec le pain, on 
filtre ensuite la liqueur , et on la garde pour l’usage tant in- . 
terne qu’externe. Elle est admirable extérieurement aussi 
bien que la liqueur de fourmis contre la paralysie, le tremble¬ 
ment, les plaies et les contractions scorbutiques, spéciale¬ 
ment contre les douleurs de la goutte, en y .ajoutant quel¬ 
ques grains de camphre ou quelque autre spécifique, pour 
en augmenter l’efficacité. Les éphémérides de Léipsick re¬ 
marquent , et l’expérience a prouvé , qu’il n’y a point de 
meilleur vulnéraire interne dans toutes les plaies, les frac¬ 
tures , les contusions , et autres semblables , que l’huile de 
vers de terre ; car prise deux fois chaque jour , à la quantité 
de douze ou quinze gouttes dans quelque liqueur , elle apaise 
les douleurs les plus violentes , ferme et guérit promptement 
les plaies et les fractures. Pour faire de bonne huile devers , 
il faut les mettre dans une fiole avec de l’huile, au bain- 
marie; car , par ce moyen , ils ne brûlent pas , et toute leur 
humeur reste dans l’huile. Ainsi préparée , et sur-tout quand 
les vers ont été mis en infusion dans l’huile rosat, elle sert 
contre les gouttes causées par des fluxions chaudes ; on oingt 
JI 23 



rro V Ë B V 

preinièreitietil la partie de rette huile, et on y applique ensuite 
les vers euils < o.niiie dessus , et broyt's avec le ittihne poids 
de triaphannneum , in(<dicanient compost* d huile , de vinai¬ 
gre et de lilharge. 

Verveine ( Vtrbena officinalts, Linn. 29 ). Plaute très- 
coiiiinune qui cr lît le long des chemins, près des haies , et 
contre les murailles. Elle est chaude , dessiccative , d’une 
saveur amère, astringente, c 'phaliquc et vulnéraire. La d(f- 
coclion de toute la plante prise int'^rieure.nent est un très-bon 
ren.ède contre la douleur et les autres affeciiins de la léte 

provenant de causes froides, dans les maladies des yeux et 

de la P' itrine, la toux invi'lerée , l’obstruction du foie et de 
la rate, la jaunisse , les maux de ventre et la dyssenterie ; 
elle brise et pousse le calcul, et elle guérit les plaies. L’usage 
externe est contre la céphalalgie , pilée et appliquée sur le 
front et sur les tcinpeS. Les mêmes feuilles , pilées, mêlées 
ensuite avec de la farine de seigle et des blancs d œufs , le 
tout étendu sur des étoupes , et appliqué sur la partie , est. 
un remède éprouvé pour le» maux de rate et pour la pleuré¬ 
sie j on applique aussi avec succès pour cette dernière mala¬ 
die et pour le point de côté , les feuilles seules fricassées dans 
la P' ële avec un peu de vinaigre, ou amorties sur une pelle 
chaude. Forestus a guéri une douleur de tête extraordinaire, 
en pendant au cou du malade de la verveine pilée et mise dans 
un sachet. L’eau distillée de verveine est très-bonne pour les 
maladies des yeux , sur-tout dans rinüammatiou. Le suc de 
l’herbe éclaircit la vue , et netoie les yeux comme l'eau dis¬ 
tillée. Lémeri a épr uvé plusieurs fois que ce suc nouvelle¬ 
ment tiré est purgatif, et il évacue particulièrement la 
pituite. 

Le suc de verveine, ou son extrait , modère les accès des 
fièvres intermittentes, et les guérit quelquefois; on fait pren¬ 
dre un gros de cet extrait deux fois par jour , le matin et l’a- 
près-midi, avant le frisson et sur le déclin de la fièvre , les 
fours d’accès et les jours d’intermission. Le suc de la plante 
se donne de même depuis deux jusqu’à quatre onces; dans 
les fièvres qui ne sont préci'dées d'aucun frisson , le quin¬ 
quina mêlé avec le suc ou l’extrait de verveine , réussit 
mieux que seul. 

L'eau distillée ou la décoction de cette plante , dans la¬ 
quelle on a fait bouillir des écrévisscs de rivière, passe pour 
prévenir l’avortement. Le cataplasme do verveine, appliqué 
sur le front ou sur la tête en forme de calotte , est bon contre 
la migraine, surtout lorsque les malades sentent un froid 



V I G N 

considt<rable sur la tête. La sêrcsiti' qui sVchnppc par Ks 
pores de la peau, jointe au suc de cette herbe, rend les linges 
qui couvrent la partie d’une couleur rougeâtre ; ce qui eu 
impose au peuple ignorant qui s’imagine que l.a verveine at¬ 
tire au dehors le sang extravasé sous la plèvre. La décoction 
de verveine est propre en gargarisme pour les maux de gorge ; 
le suc de celte planté , ou sou huile par infusion , guérit les 
plaies. 

Vesce ( F'icia semine aut nigro aut albo, Tourn. Linn. 
10^7 ). Plante dont la semence nourrit les pigeons. Elle est 
aussi d’usage en médecine ; mangée , elle est astringente , 
épaississante , consolidante , propre pour resserrer le ventre. 
On en fait de la farine , qu’on emploie dans les cataplasmes , 
pour amollir , pour résoudre et pour fortifier. 

VÉSICANS. Koyei Exutoires. 

Vesse de EotiP ( Lycoperdon , f/Ve fungus pidyerulenlus , 
dictus crépi tus lupi'). Espèce de champignon rond de diverses 
grosseurs ; il y en a de petits et de très-gros ; il est blanchâtre 
au conunencement , puis pâle , et enfin jaune quand il est 
sec. Il naît dans les terrains sablonneux et humides, princi¬ 
palement après les pluies. Pour peu qu’on le presse , il se 
crève en faisant une petite explosion , et la poudre qui est 
dedans s’envole en l’air et donne une mauvaise odeur. 11 est 
bon pour dessécher les ulcères. Celte poudre , mêlée avec un 
blanc d’œuf, et appliquée, arrête sur-le-champ toutes sortes 
d’hémorragies , soit des hémorroïdes soit des plaies. 

On prépare encore la vesse de loup de cette manière : On 
en prend telle quantité qu’on veut , on les arrose en été pen¬ 
dant quinze jours avec de l’eau dans laquelle on a lait dis¬ 
soudre du vitriol blanc ( sulfate de zinc ) , et chaque fois 
qu’on les en arrose , on les fait sécher au soleil, ensuite ou 
les met en poudre que l’on conserve dans un lieu sec , pour 
arrêter les hémorragies externes. Les chirurgiens d’Allcma- 
gue ayant ainsi préparé les vesses de loup , les suspendent 
entières au plancher , et lorsqu’une veine considérable est 
coupée , par le moyen de leur poudre qu’ils introduisent dans 
la plaie , ou qu’ils appliquent sur la veine coupée , ils arrê¬ 
tent le sang très-promptement. 

Vigne ( ^itis vinijera , Linn. aq'S ). On cultive la vigne 
dans les pays chauds et tempérés. 11 y en a de plusieurs es¬ 
pèces. Les feuilles de vigne récentes sont rafraîchissantes et 
très-astringentes ; Tusage interne est pour le cours de ventre, 
pour la dyssenterie, le pica , le vomissement, le crachement 
de sang et les autres hémorragies 3 on en boit le suc, la dé- 
25 .. 



^72 V 1 U 

coction, ou la poudre des feuilles cueillies en octobre , à la 
close d’une drachme dans uii vt'hicule appropria. L’usage 
externe , en forme de lotions aux pieds ou à la tête , est de 
rafraîchir ou de modérer la douleur de tête , et de procurer 
le sommeil. 

La liqueur ou larme qui découle de la vigne quand on la 
taille au printemps , prise intérieurement , est apéritive, 
détersive , propre pour la pierre et pour la gravelle. Distil¬ 
lée dans les yeux , elle guérit l’ophtalmie et la rougeur de ces 
parties, les taies , les tuiles , et éclaircit la vue j elle remédie 
aux démangeaisons , si on les en lave après les avoir frottées 
avec du nitre 5 elle passe pour être confortative dans les fiè¬ 
vres malignes. En se lavant de cette liqueur , on se guérit de 
la gale et de toutes les infections de la peau. Quelques gouttes 
versées dans l’oreille, guérissent la surdité. Ce suc , exposé 
pendant un an au soleil , s’épaissit en consistance de miel. 
C’est un baume excellent pour nettoyer et guérir toutes sor¬ 
tes de plaies et d’ulcères. 

Le raisin vert, ou le grain de verjus , est rafraîchissant , 
dcssiccatif et astringent ; il excite l’appétit, il peut servir aux 
fièvres ardentes , et pour arrêter le cours de ventre, mais ü 
engendre un sang indigeste. Le raisin mûr est chaud et humi¬ 
de ; il enflamme l’estomac d’abord , et engendre des crudités, 
des diarrhées et autres maladies sejnblables. 

Le raisin sec est meilleur à l’estomac , car il donne de 
l’appétit et lâche le ventre. Les raisins secs ou passés , wae 
passae , seu passulae , sont ceux qui ont été desséchés à la 
chaleur du soleil, ce qui les rend plus doux, ou à la chaleur 
du four, ce qui leur donne un goût aigrelet. 11 y en a de trois 
sortes , savoir : les gros, ou raisins de Damas ; les médiocres , 
ou raisins de Marseille, et les petits , ou raisins de Corinthe. 
Tous ces raisins sont plus tempérés que chauds j ils amollis¬ 
sent et lâchent le ventre , émoussent l’acrimonie, sont agréa¬ 
bles â l’estomac , au poumon et aq foie , et calment la toux ; 
on les emploie dans les tisanes pectorales. Les raisins de 
Damas , mondés de leurs pépins dans une infusion d’eau de 
fontaine ou de quelque eau appropriée , donnent une boisson 
très- agréable aux malades et très-désaltérante •, on les monde 
de leurs pépins qui sont Irès-astringens , et qui conviennent 
aux vomissemens et aux flux de ventre , de sang et autres. 
On les torréfie pour les piler ensuite j on-en donne une drach¬ 
me dans une liqueur convenable, ou on fait boire ladécoctioa 
des pépins concassés. 



VIN * 775 

Les sarmens ou le bois de la vigne , pris en ddcoction , sont 
fort apdritifs. 

Le marc du raisin, après son expression, lorsqu’on en a 
tiré le moût , est appelé en latin vinacea ; on en forme un 
tas, afin qu’il fermente et qu’il s’échauffe, on en enveloppe 
alors les membres ou tout le corps des malades de rhuma¬ 
tisme , de paralysie , de goutte sciatique , pour les faire suer 
et pour fortifier les nerfs ; mais par son esprit sulfureux, qui 
monte à la tête , il excite souvent des vertiges. 

Viîf ( F'inum ). Suc de raisins mûrs , tiré par expression 
et ensuite dépuré et exalté par la fermentation. 11 est appelé 
par Paracelse le sang de la terre , et par Qucrcétan le prince 
des végétaux et lé plus vitriolé. Pour être bon , il doit être 
vigoureux et bien mûr. Les vins doivent être clairs , traus- 
parens , de belle couleur, d’une odeur réjouissante, d’un 
goût balsamique un peu piquant, mais agréable, tirant quel¬ 
quefois sur celui de la framboise, remplissant la bouche , et 
passant doucement sans irriter le gosier, donnant une douce 
chaleur h l’estomac , et ne portant point trop vite leurs esprits 
h la tête. 

Le vin blanc est celui dont les principes sont le plus en 
mouvement, et qui donne le plus de gaieté d’abord quand ou 
l’a bu , mais il est sujet k exciter la douleur de tête ; il est 
très-apéritif, propre pour faire uriner, pour la colique né¬ 
phrétique , la pierre , la gravclle , la mélancolie , et pour 
l’hydropisie. 

Le vin paillet tient beaucoup du vin blanc , mais il est 
moins fumeux et plus stomacal. 

Le vin rouge est le moins fumeux , le plus stomacal , le 
plus nourrissant , et celui qui s’accommode le mieux ordinai¬ 
rement à tous les tempéramens ; il fortifie , il chasse la mé¬ 
lancolie , il résiste au venin , il chasse les vents, il remédie 
à la gangrène , il résout, il est propre pour les contusions et 
pour les dislocations. 

Le vin de teinte est un gros vin noir chargé de tartre, qu’on 
tire de certains raisins noirs ; il n’est pas bon h boire, son 
goût est styptique,il est astringent, fortifiant, résolutif, 
propre pour les cours de ventre, pour le flux d’hémorroïdes 
et des meustrues. On s’en sert pour faire l’extrait de mars 
astringent ; on l’emploie aussi extérieurement dans des fomen¬ 
tations astringentes et fortifiantes. 

Le vin résiste puissamment au venin , et on sait par expé¬ 
rience qu’un verre de bon vin, bu le matin , est un excellent 
préservatif contre la peste. Le vin , bu pur , guérit même les 



douleurs et les rougeurs des yeux. Borel dit que plusieurs 
personnes , afïlig<‘e8 depuis très-long-temps de grandes dou¬ 
leurs aux yeux avec rougeur, à quoi tous les remèdes ètoient 
inutiles, furent gm^ries par la boisson du vin pur. Les mala¬ 
dies qui surviennent des excès trop fre'quens du vin , sont 
l’apoplexie, la paralysie, la léthargie, les rhumatismes et la 
goutte. 

On tire un esprit-de-vin {alcohol) par la distillation, qui 
a beaucoup de vertus , qu’on appelle eau-de-vie. L’esprit-de- 
vin est chaud et dessiccatif, pénétrait, incorruptible; il ré¬ 
siste à la corruption, il fait revenir les apoplectiques et les 
léthargiques auxquels on en donne une demi-cuillerée ; on 
leur eu frotte aussi les poignets, la poitrine et le visage. 11 
résout extérieurement les tumeurs froides et scorbutiques, il 
empêche la coagulation du sang dans les confusions; et U 
résout le sang caillé, il est spécifique contre l’érysipèle et 
contre les autres inflammatif,ns qui viennent de coutusion, 
parce qu’il dissout le sang et lui redonne la (luidité qu’il avoit 
perdue. U empêche la corruption des matières qu’on y met 
infuser, et il guérit les plaies, la pleurésie, en en frottant 
l’endroit d- nloureux , les ulcères sordides , cacoëthes et ma¬ 
lins, en les bassinant d’esprit-de-\in seul, ou dans lequel on 
a mis infuser de l’alocs, de la myrrhe et d’autres drogues 
semblables ; il agit en corrigeant l’acide putr«'factif. 

L'espril-de-vin campliré sc fait en dissolvant du camphre 
dans de l’esprit-de-vin rectifié, qui est bon pour les rbuma- 
tismes , gangrène , spbacèle , érysipèle et la goutte. L’esprit- 
de-vin est bon aussi contre la brûlure, il arrête rhémorragie 
des plaies très-promptement, il a encore beaucoup d’autres 
vertus qu’il seroit trop long de rapporter ici. Les vins les 
plus ior:s ne s .ut pas ceux qui rendent le plus d’eau-de-vie , 
il vaut mieux faire distiller du vin qui commence à se passer , 
parce que l’esprit de celui qui tend .*» se gâter , est plus déUché 
et plus disposé â être enlev<‘ que l’autre par le feu. Lorsqu’on 
veut avoir de l’eau-de vie dès la première distillation , aussi 
pure qu’elle devientaprès les suivantes, il faut jeter du sel de 
tartre ( carbonate de potasse ) dans le vin , et faire un feu 
très lent. 

Vins médicamenteux ou médicinaux. Vins empreints des 
substances et des qualités d’une ou de plusieurs espèces de 
drogues qui servent en médecine. Pour les faire promptement, 
on jette d.ms un vase de terre ou de verre les drogues bien 
séchées , hachées meuu et concassées , ou bien on les enfertne 
dans uu sachet de toile qu’on met dans ce vase, puis on verse 



VIN 775 

le vin ijessus, ou couvre le vaisseau, et on le laisse quelque 
temps dans un lieu chaud, puis on le coule ou ou ôte le sachet, 
on peut faire de même des vins purgatifs, mais il en faut faire 
peu îi-la-fois, parce qu'ils perdent bientêt leur vertu, et sont 
sujets îi se gâter. 

Vin énulé stomachique. Mettre deux onces de racines ré¬ 
centes d aun <e , ratissées et coupées par tranches , mac<her 
i fn.id pendant quiuze jours, dans une pinte de bon vin 
rouge, le vaisseau bien fermé, La dose est d une cuillerée 
après le repas, pendant quelque temps p mr aiderâ la digestion. 

Vin chaiibé. Faire iufuserdans un lieu chaud pendant deux 
ou trois nuits dans deux pintes de bon vin blanc, deux onces 
de limaille d’acier,y ajouter une poigni'e de la plante entière 
de la rande éclaire ; d’herbe de fraisier et de petite absinthe , 
de chacune une pincée ; de canelle, deux drachmes ; le couler 
à mesure qu’on en prend. 

Ce vin a réussi plusieurs fois pour la jaunisse , après les pur¬ 
gations convenables. 

Vin contre les hernies des eiifuns. Six gros de racines de 
sceau-de Salomon , lavées et coupées par morceaux ; faire 
inluser pendant vingt-quatre heures dans un demi-selier de 
vin blanc ; c"uler 1 infusion et en prescrire pendant un mois, 
trois verres par jour aux enfaus attaqués d’hernies. On se sert 
des racines qui ont été infusées pour appliquer en cataplasme 
sur l'hernie réduite. 

Vin anti-pestilentiel. Piler ’i demi, et faire infuser pendant 
deux jours , dans une pinte de vin blanc d uit on prendra tout 
les malins un verre .’i jeun , deux poigui'es des sommités de 
genêt , dont le pied est rouge. 

Vin contre la gdnrratinn de la pierre. Faire sécher à l'ombre 
des racines et des feuilles de quiiilefeuille , des racines de 
chiendent , de fenouil et de persil, de chaque une p, igiii<e; 
les mettre au m .ment des vend.mges dans un pe it tonneau 
bien net, et par dessus, du moût de raisin blanc du plus tort, 
autant qu’il en faudra, selon la quantité des herbes et des 
racines; quel((ues jours après que le vin aura cess(‘ de biiuil- 
lir, le mettre dans un autre vaisseau, jetant les matières qu’on 
y a fait bouillir , dont le vin aura tiré la vertu, p 'ur en faire 
boire h ceux qui sont sujets à la pierre, une ou deux fois la 
semaine, la quantité de trois ou quatre onces , selon l’âge et 
la complexioii du malade. 

Autre contre la pierre et la gravelle. Mettre douze ou quinze 
livres de cerises aigres, moudih-s de leurs queues et de leurs 
noyaux, dans un demi-muid de bon vin blanc avec les mêmes 



noyaux, concassds, bien boucher le tVnneau, et un^mois après, 
le fruit ayant communiqué au vin sa qualité rafraîchissante et 
apéritive, on pourra alors commencer à en faire usage. 

11 tempère la chaleur des reins, vide les sables, les glaires 
cl les petites pierres j on en peut prendre un bon verre tous les 
matins. 

^ulre contre la pierre et la gravelle. Prendre des baies 
d’alkékcugc, fruits rouges d'épine blanche, appelés senelles, 
de chaque une livre; racines de chardon à cent têtes nettoyées, 
racines d’arrête-bœuf et de petit houx, de chaque une poi¬ 
gnée ; au moment des vendanges, avoir un baril contenant 
environ quarante pintes , dans lequel on met les drogues ci- 
dessus , après avoir concassé les graines, fendu et coupé en 
petits morceaux les racines ; puis le remplir avec du moût de 
raisin blanc qu’on laisse bouillir comme les autres vins, et 
ensuite le remplir encore et le bien boucher. 

Il fait sortir des reins des flegmes , du sable et des pierres. 
I.a di se est d’un verre le matin à jeun, deux ou trois fois la 
semaine : on continue quelque temps, ayant avalé aupara¬ 
vant environ gros comme une châtaigne de bon beurre frais. 

Vin diuréti(jue ou scillitique. A.vec un couteau de bois , 
d'argent ou d’ivoire, et non d’acier, ôter la peau d’un oignon 
de scille qui pèse deux livres environ ; rcnleriner dans de la 
pâte, et puis après l’avoir mis au four neuf ou dix heures , le 
retirer et eu ôter la croûte; le mettre ensuite dans une cruche 
ou coqueinar contenant trois pintes, dont l’entrée soit fort 
large; verser dessus deux pintes de bon vin blanc; fermer 
la cruche avec un tour de pâte; laisser infuser pendant douze 
heures sur la cendre chaude ; retirer ensuite l’oignon pour 
l’cxpriiner fortement dans un linge, par dessus, le vin qu’on 
conservera pour l’usage dans des bouteilles bien bouchées. 

On prend de ce vin quatre fois le jour , savoir : deux cuil¬ 
lerées â bouche le matin à jeun , et trois heures après, deux 
autres cuillerées ; trois heures après, une seule cuillerée ; 
enfin, une dernière cuillerée après le même intervalle, et 
entre chaque prise un bouillon. I.e soir , on peut manger un 
potage, mais avec peu de bouillon. Si l’on mange dans la 
journée , il faut toujours mettre un intervalle de trois heures 
entre le repas et le remède. 

Vin d’absinthe. Dans un petit tonneau d’environ cinquante 
pintes, faire entrer par la bonde au temps des vendanges , un 
fascicule de sommités d’absinthe cueillie dans sa vigueur et 
séchée, et trois onces de canelle concassée ; remplir le tonneau 
de moût ou suc de raisins blancs mûrs, nouvellemeut exprimé; 



VIN 777 

placer le tonneau à la cave sans y mettre la bonde, et laisser 
lermenter la liqueur ; quand la fermentation sera finie rem¬ 
plir le tonneau de vin blanc, le bien boucher, et quelques 
temps après, on peut le mettre en bouteilles. 

Il fortifie l’estomac, il excite l’appèlit, il tue les vers, il 
guérit la colique venteuse , il dissipe les vapeurs, mais son 
trop fréquent usage alToiblit la vue. On en prend depuis une 
once jusqii’.\ quatre. La dose ordinaire est un demi-verre, on 
•n continue l’usage pendant quelques jours. 

Vin de baies d'alkékenge. On concasse des baies d’alké- 
Icnge, qui sont mûres au temps des vendanges, on en met 
dans un petit tonneau de la grandeur qu’on veut, on jette 
dessus du moût de vin blanc qu’on laisse bouillir , et on fait 
le reste comme au vin d'absinthe. 

Nota. Pour remplacer ce vin , on peut piler huit ou dix 
baies d’alkdkenguc , les faire infuser quelque temps dans un 
verre de bon vin blanc; faire bouillir le tout deux ou trois 
bouillons, le couler par un linge en l’exprimant un peu, et 
ayant adouci la colature avec un peu de sucre , la faire boire 
au malade. Arnault de Villeneuve dit avoir vu guérir avec 
cette potion une suppression d’urine de quatre jours, le ma¬ 
lade étant abandonné et à l’extrémité. 

Le vin de baies d’alkékengue est éprouvé contre la réten¬ 
tion et la dilficulté d’uriiter ; il la fait sortir avec beaucoup 
de sable, s’il y en a, et plusieurs personnes sujettes à la gra- 
velle et à la pierre, qui ont fait usage de ce vin, ont été 
heureusement délivrées des grandes douleurs qui les tour- 
mentoient continuellement, ayant auparavant été purgées 
avec du séné et de la casse mêlés avec de la rhubarbe. Si la 
maladie est invétérée, comme chez les vieillards, il faut eu 
user plus long-temps. 

Vin purgatif. Racines d’iris communes, d’auriée, ratissées 
et coupées par tranches , de chacune une once ; de chardon- 
rolland, d’arrête-bœuf, de chacune demi-once ; séné mondé, 
six gros; poudre dejalap, deux gros; candie, un gros; verser 
dessus trois cliopiiies de bon vin blanc, et faire macérer le 
tout à froid pendant huit jours , dans un vaisseau bien fermé. 
La dose est de deux verres le matin h jeun , k une heure de 
distance’, et un potage après le second verre. 

Vin laxatif. Séné mondé, une demi-livre ; racines de poly- 
pode de chêne , de garance, de chacune deux onces ; feuille.s 
de scolopendre , quatre poignées ; de petite absinthe , deux 
poignées ; écorce ou pelure de citron , une once : enfermer le 
tout dans un sachet de toile claire, qu’ou mettra dans uu 


Laril , contenant dix ou douze piiiles ; remplir ce baril de mo4t 
ou de suc expriiiK* de raisins blancs bien mûrs , qu’. n laissera 
bouillir; le bourlur eiisiiile, laisser infuser le vin }>cndaut 
deux mois, ei le lirer après ce temps dans des bouteilles qu’on 
mettra au frais , après les av. ir bien b- ucbècs. 

La dose est d’un verre fr id le matin à jeun, continué 
pendant quelque temps; s’il purge trop, on n’eu prendra que 
de deux jours l’un. 

Vin de huglosé. On met tremper des racines de buglo*e 
bien uettoy- es dans du vin blanc , jusqu’à ce qu’il eu ail attire 
la saveur et la vertu, et on en fait sa boisson ordinaire. 

D’après Aruaultde Villeneuve, il est bonconlre lapalpita*- 
tion de cœur, il purifie le sang, il gueVit la r<.gue et autres 
infections de la peau , il fortifie les esprits, réjouit le cœur , 
et chasse par les urines les humeurs inélancol.ques et brùb'es; 
il délivre le cerveau des fuinees et des vapeurs épaisses qui le 
troublent et causent li tristesse, et fait revenir les furieui 
dans leur bon sens; il ajoute que le suc de bourrache ou de 
bugl se, clarifié, et bu avec autant de vin tous les matins , 
est irès-bon entre les mêmes maladies. 

Vin einMiénagugue, ou pour exciter les règles. Mettre infu¬ 
ser à froid, pendant huit jours, dans six pintes de bon viti 
rouge , feuillesde romarin , de pouliot, de chacune deux poi- 
gm'es ; feuilles de Sabine, une demi poignée ; safran gitinois, 
borax , de chacun deux gros ; limaille de fer crue, une once. 
Passer ensuite le vin qu’on gardera pour l’usage. 

La d se est d’un grand verre fr ûd , à jeun le matin pendant 
neuf jours, ce qu’on recommencera après quelques jours 
d’intervalle, s’il n’a pas fait son'Vfl'et les premières fois. 

Vin de genièvre contre les embarras des voies urinaires. 
Dans un baril de telle grandeur qu’on voudra, mettre autant 
de baies de genièvre bien mûres, que si on vouloit faire un 
rup'< ; achever de le remplir de bon vin blanc, et laisser infu*- 
ser le tout jusqu'à ce que le vin soit bien clair, ün en prend 
alors un ou deux verres le matin à jeun , à demi-heure l'un 
de l’autre , ou bien eu d^jeûnant. 

.dulre man'ère de pn‘iMrer ce vin. Concasser une bonne 
pinci'e de graines de genièvre , et la faire infuser pendant la 
nuit dans un verre de bon viii blanc : on coule l’infusion 1« 
Jeiideinaiii pour une dose à prendre à jeûn. 

ym anti-scorbutique Ecraser et réduire en pâte , après 
les avoir Lien lavées et lai.ssé égoutter, douze onces de racines 
de raifort .sauvage; six onces de racines de bardane ; deux 
poignées de feuilles de cochléaria, autant de celles de cresson 



V I N A 779 

«le fontaine, de celle de bt'ccabunga et de futneierrc. Piler en 
même temps cinq onces de graines de moutarde ; mellre le 
tout dans une cucurbite bien étainde, ou mieux encore dans 
un grand vaisseau de grès, avec quatorze piutes de bon vin 
blanc bien mûr; ajouter trente gros de sel ammuniac (mn- 
riate d’ammoniaque) bien pulvérisés: boucher ensuite Je 
vaisseau avec cinq ou six feuilles de papier brouillard , 
qu’on recouvrira d’un parchemin mouillé attaché autour : le 
mettre au baiii-inarie, à un J«u de digestion, où ou laisse in¬ 
fuser ces drogues pendant douze heures au moins, ayant soin 
de remuer le vaisseau de temps en temps. Le vaisseau étant 
refroidi, on passe la liqueur avec forte expression. Ou peut 
la conserver pendant deux mois. 

La dose de ce remède pour les adultes est de deux ou trois 
verres par jour, chacun de trois ou quatre onces : le premier 
le malin dans le lit où l’on reste deux heures sans rien prendre; 
le second, cinq ou six heures après le dîné, et le troisième 
deux heures après le soupé. On continue ainsi jusqu’à gui^rison 
parfaite , observant un bon régime et en buvant à l’ordinaire 
une tisane faite avec deux gros de squine coupée par 
tranches, qu’on fait bouillir pendant une demi-heure dans 
deux pintes d'eau de rivière ; on peut y mêler un peu de vin 
au repas. 

Pour les eiifans, la dose est moindre , ainsi que pour les 
jeunes personnes ; on la proportionne à l’âge, au tempéra¬ 
ment et aux forces des malades. On la continue ordinaire¬ 
ment six semaines ; et pendant son usage, on se purge tous 
les quinze jours aved’opiat martial; il faut même commencer 
par là. 

u4utrevin anti-scorbutique. Pulpe des racines d’arum, récem¬ 
ment tinte de terre, une demi <>nce ; racines de raifort sauvage, 
une once; feuilles «le cochléaria et de irèÜe d’eau, de chacune 
une poignée ; semence de moutarde , deux onces ; vin blanc , 
trois pintes; faire du tout selon l’art un vin médicinal, dont 
le malade prendra deux verres par jour, pendant quelque 
temps. 

Nota. On peut faire aussi plusieurs autres vins médicamen- 
taux pour diverses infirmités , en faisant bouillir des drogues 
appropritte dans le moût au temps des vendanges , ou en les 
fai.s.'int bouillir , ou infuser dans du vin dans un lieu chaud , 
jusqu’à ce qu’elles lui aient communiqué leur vertu. 

Vinaigre i^Acetum). Liqueur acide qui se fait par une 
seconde fermenlalioii de vin , qui dissout et raréfie son tartre. 
Alin que le vin aigrisse promptement, il faut lucllre le I04- 



730 V I N A 

neau qui le contient dans un lieu chaud. Le vinaigre est diffé¬ 
rent en substance et en vertus , suivant les matières dont on 
le fait ; car il s’en fait avec le vin , la bierre , le pommé , le 
poiré , le miel , etc. Le plus usité est celui qui se tire du vin , 
et celui qu’on doit prendre quand on ordonne simplement le 
vinaigre. Comme il y a plusieurs sortes de vins, il y a pareil- 
lement plusieurs sortes de vinaigres, et les meilleurs sont 
ceux du meilleur vin. 

Le vinaigre est d’une substance mixte , plus froide que 
chaude , et dcssiccative ; il est pénétrant , atténuant, astrin- 
gent, résistant à la putréfaction, et sudorifique. 11 est propre 
pour les esquinancies , pour les hémorragies , pour les brû¬ 
lures ; il approche de la nature du vitriol , et il n’est point 
de meilleur correctif pour corriger la chaleur des gommes et 
des sucs venimeux. C’est uu remède souverain contre les pi¬ 
qûres des serpens et des aspics.'11 est rouge ou blanc, con¬ 
servant la couleur du vin "dont il est fait. D’après Schmuck , 
on peut faire du vinaigre sur-le-champ , en mêlant de la 
crème de tartre ( tartrite acidulé de posasse ) avec de la lie de 
vin , en versant de l’eau simple par dessus , qui fermente 
d’abord et dégénère en vinaigre. Dès le temps de Galien , le 
vinaigre étoit recommandé comme alexipharina([ue , et ayant 
la vertu de résister au venin. 

On fait du vinaigre thériacal par la dissolution de l.a thé¬ 
riaque dans du vinaigre de vin, digérant le tout sur un petit 
feu et le filtrant suivant 1 art. Ce vinaigre bésoardique est un 
bon préservatif contre la peste. Sylvius s’est garanti de deux 
pestes avec une simple cuillerée de vinaigre de vin qu’il buvoit 
le malin avant d’aller visiter les pestiférés. Le vinaigre com¬ 
posé , dans lequel ou a mis infuser quelques spécifiques cou - 
tre la peste , vaut cependant mieux que le simple; ces spéci¬ 
fiques sont le scordium , la scorsonère , le vinceloxicum , la 
rue , la sédoairc, le gingembre , les girofles , la tormentille , 
l’angélique, l’aunéc, et autres simples semblables. Ou f;iit 
cette infusion par une chaleur douce , et on filtre la liqueur 
pour la dépurer. 

Le vinaigre sert souvent de correctif contre les médicamens 
qui ont quelque qualité nuisible , comme les purgatifs trop 
violens et les sucs trop venimeux. 11 est nuisible aux gouu 
teux, aux hypocondriaques , scorbutiques et mélancoliques , 

f arce qu’il donne facilement des effervescences, et qu’il exalte 
acide de ces sujets , c’est-i-dire , le suc mélancolique. Le vi¬ 
naigre est merveilleux intérieurement contre toutes sortes de 
venins et de malignités, pour résister h la corruption, et 



V I N A r8i 

rendre maigres les hommes qui ont trop de graisse sur-tout 
le vinaigre squillilique , ou de rue , ou mêld avec de l’eau 
chalib(*c. 

L’usage externe du vinaigre est pour empêcher la corrup¬ 
tion des ulcères et la gangrène , et pour dissoudre les humeurs 
séreuses et œdémateuses, en forme de parfum qui se fait en 
jetant du vinaigre sur un caillou ou sur une tuile rougis au 
feu. Le mêmeparfum guérit les tumeurs dures et squirreuscs , 
et on applique du vinaigre sur la rate squirretise et.endurrie, 
pour découper le mucilage grossier, et désopiler. Pour arrêter 
le sang dans l'hémorragie du nez , on fait recevoir la fumée 
du vinaigre mis dans uu vaisseau sur un petit feu avec du vi¬ 
triol , ou on applique aux narines ou à la nuque un linge 
trempé dans du vinaigre. Ettumller dit avoir éprouvé avec 
succès à l’égard d’un fébricitant , un cataplasme fait avec du 
vinaigre et du bol d’Arménie, ou bol commun , qu’ou peut 
mettre avec du linge ou sans linge sur le front. Un linge 
trempé dans du vinaigre , appliqué au scrotum , produit la 
même effet, et désenivre. 

Le vinaigre appliqué au nez , et pris intérieurement, con¬ 
vient aux alfections soporeuses ; on en fait recevoir la fumée 
par le nez aux léthargiques pour les réveiller j et si après avoir 
pris du laudanum , le malade dort trop long-temps, on lui 
fait avaler du vinaigre pour le réveiller. L’odeur du vinaigre , 
ou la liqueur enduite sur les tempes , guérit la syncope , 
spécialement si elle procède de la disposition du sang , et de 
la dissipation des esprits dans le bain. Dans ce cas le vinaigre 
de muguet est meilleur qu’un autre. 

On fait de l’oxycrat en mêlant une cuillerée de vinaigre 
sur douze ou quinze cuillerées d’eau j on s’eu sert dans les 
lavemens, dans les g.argarisme 5 et dans les fomentations. 

ViNAicBES médicamenteux ou médicinaux. Ce sont des 
vinaigres remplis des substances , ou des vertus d’une ou de 
plusieurs espèces de drogues médicinales. 

Vinaigre contre la peste. Mettre dans un vaisseau de 
verre double deux pintes du plus fort vinaigre blanc ou rouge 
avec une poignée de sel , autant de baies de genièvre , une 
tête ou deux d’ail coupée par morceaux , une once de clous 
de girofle rompus en deux , une poignée de feuilles de rue , 
et une once et demie de racine d’angélique coupée par mor¬ 
ceaux ; faire infuser le tout au soleil pendant douze ou quinze 
jours, ou le mettre dans le four aussitôt que le pain en est 
tiré, et l’y laisser trois ou quatre heures. 



Il faut en prendre tous les malins une cuillcrde , s’en 
frolter les tempes , les narines et les mains j si 1 ou se seutuit 
surpris du mal , en avaler deux cuillerdes, et en mettre tiédir 
dans un plat, tremper dedans une compresse , et 1 appliquer 
sur la partie douloureuse , changer la compresse de quatre eu 
quatre heures, la jeter dans le feu avec la bande qui aura 
servi à la contenir sur le mal. Si on n’a pas tous ces ingrd- 
diens pour mettre dans le vinaigre , la rue seule peut suffire 
au ddfaut.des autres. 

ViNAioRK des quatre voleurs. Sommitds sdches de sauge , 
de petite absinthe , de grande absinthe, de romarin , de 
menthe, de rue , de chaque quatre gros ; Heurs de lavande , 
deux onces ; racines de calainus aromaticus , canelle , gi¬ 
rofle , noix inusc.tdes , gousses d’.iil rdcentes, de chaque deux 
gros ; camphre, quatre gros j vinaigre rouge , quatre pintes j 
couper les gousses d’ail par tranches , piler grossièrement les 
autres substances; faire digérer le tout , excepté le camphre, 
dans un uialras au soleil, ou h une douce chaleur, au bain de 
sable, pendant trois semaines ou un mois ; couler avec ex¬ 
pression ; filtrer , et ajouter ensuite le camphre dissous dans 
im peu d’esprit-de-vin ( alcohol ). 

C’est un très-bon excitant qu’on peut employer en fumi¬ 
gation pour désinfecter les appartemens , les vêternens , etc. 
On peut eucore s’eu laver le visage et les mains dans les temps 
de peste, ou d’autres maladies contagieuses , pour se préser¬ 
ver de leur atteinte. 

ViK AIGRE rosat. Prendre de gros boutons de roses rouges 
ou de Provins , séparer avec des ciseaux la partie blanche 
couverte du calice , nommée onglet de la rose ; faire sécher 
la partie rouge au grand soleil, si faire se peut, ou du moins 
à l’air le plu^ proiupteiueut possible ; prendre une livre de 
ces roses séchées qu’on met dans une forte bouteille de verre , 
sur lesquelles ou verse quatre pintes de bon vinaigre; ayant 
bien bouché la bouteille , l’exposer au soleil pendant quinze 
jours ou trois semaines, puis couler, exprimer le tout et 
verser l’expression dans la même bouteille sur une livre de 
nouvelles roses, la bien boucher de nouveau , et l’exposer au 
soleil tout autant de temps que la première fuis; puis on 
peut couler le vinaigre avec forte expression, et le garder 
pour s’en servir, ou laisser si on veut les roses dans le vinaigre 
jjour ne le couler qu’à mesure du besoin. 

Le vinaigre rosat incise, dêterge, tempère, réjouit, donnç 



«le l’app(<tit, provoque le sommeil appliquf' sur le froni ; il 
émousse racrimonie des sels fixes , et modère ractivitd des 
volatils pris iiitèrieuremeut ; il lue les vers, arrête les vomis¬ 
se mens , rêpriine l’action des purqalifs, éteint les iiiflamina- 
tious, aide à l’expectoration et Ji d(<taclier la pituite, arrête 
les hémorragies, et appliqui'çxtc'rieureraent, il résiste à la 
pourriture , et il est bon à respirer contre le mauvais air. On 
le mêle parmi plusieurs liqueurs, et même dans les linimens, 
dans des ougueris et dans des emplâtres. 

Nota. On peut faire de la même manière les vinaigres 
composés de fleurs d’oeillet, de romarin , de sauge, de soucy, 
de sureau, de corne de cerf ; mais parce que ces fleurs n’abon¬ 
dent pas tant en humidité que la rose, on peut se passer de 
les faire sécher, sur-tout colle des œillets, d ml les meilleures 
parties pourroient se dissiper j on peut se contenter de les 
sécher â moitié. 

Vinaigre surard. Ce vinaigre se prépare avec des fleurs 
de sureau de la même manière que celui des roses. 

Il est propre pour inciser, pour déterger les flegmes, 
pour exciter l’appétit, pour résister au venin; on s’eu sert 
plus dans les alimens que dans les remèdes. 

Aolrt. Quelques personnes font aussi de la même manière 
du vinaigre de feuilles d’estragon et de fleurs de capucine. 
On confit aussi dans le vinaigre les boutons des fleurs de 
eapucine et ceux des fleurs de genêt qu’on mange en salade 
comme les câpres. 

ViOEETTE de mars {Viola tnarlia purpurea, Tourn. Viola 
odora , Linn. 1524 ). Celle plante très - connue , croît 
â l’ombre le long des chemins, des haies, des murailles ; 011 
la cultive aussi dans les jardins. On se sert en médecine de 
ses feuilles, de sa stunciice , et principalement de ses fleurs 
dont on fait un sirop qui est d'un grand usage. Il les faut choi¬ 
sir simples, nouvellement cueillies , hum«*ctée$ de la rosée , 
hautes eu couleur , odorantes; elles paroissent ordinairement 
au mois de mars. Ces Heurs récentes sont rafraîchissantes et 
humides ; les sèches sont moins ri'frigératives, mais de.ssicca- 
tives, émollientes, laxatives, cordiales et pectorales. lÆur 
usage est de tempérer la bile, sur-tout la noire, de modérer la 
çlialeur des fièvres cl la douleur de tête qui s’en suit, de remé¬ 
dier ji la toux,k l’âpreté du gosier, auxcatarres acrimonieux 
k la pleurésie, et de purger doucement. D’après Potier, la 
poudre de violettes sèches, prise k la dose d une drachme, 
purge et lâche le ventre puissamment. Ces (leurs sont du 
nombre des quatre cordiales ; les trois autres sont celles de 



784 


VIOL 


bourrache,de buglose et d’œillet ; les modernes y ajoutent la 
fleur de soucy pour la cinquième. D’après Schrodcr , le sirop 
résolutif de plusieurs infusions de fleurs de violettes dans de 
l’eau, possède les vertus décrites ci-dessus , purge le ventre ; 
il est excellent dans l’exulcération des reins, ainsi que la tein¬ 
ture que l’on doit tirer avec l’eau même de violettes. Les fleurs 
de violette sont en u.sage extérieurement dans les lotions , les 
cataplasmes , les clystères et autres remèdes semblables ; car 
elles sont émollientes, humectantes et résolutives. 

La semence de violette est purgative , elle a la vertu spéci¬ 
fique de pousser les urines, le calcul , et de purger les reins. 
Les émulsions de cette semence avec de l’eau de véronique , 
sont spécifiques dans toutes sortes à'ischurie, soitcju’elle pro¬ 
cède du sable, des glaires ou de quelque autre cause. Henri 
de Hécrs a éprouvé ces émulsions contre une grande ischurie 
survenue à un ivrogne ; il y ajoutoit quelques gouttes d’es¬ 
prit de vitriol. Dans le commencement de la colique néphré¬ 
tique , où il est bonde tenir le ventre libre, on fait une émul¬ 
sion de trois drachmes de semence de violette dans de l’eau 
de violette qui purge le ventre et les reins en poussant le 
sable par les urines. La semence de violette pulvérisée, ré¬ 
duite avec le suc de véronique et le sucre, en forme d’olec- 
tuaire, produit les mêmes effets. La dose de cette semence 
est depuis une drachme jusqu’à trois. 

Ettmuller rapporte crue Timæus préparoit une excellente 
conserve laxative avec les fleurs de violette, en donnant à la 
manne la consistance de conserve , après l’avoir fondue dans 
leur suc; cette préparation est utile k ceux qui ont le ventre 
paresseux ; la dose est d’une demi-once ou environ. On en 
prépare aussi un ratafia bon pour lâcher le ventre. Dans six 
livres de suc de (leurs de violette qui ne soient pas mondées 
de leur calice, délayer sur un feu clair et doux une livre el 
demie de manne, passer le tout par un linge , et y ajouter 
une pinte d’esprit-de-vin (^alcohol ) ; la dose est d’une ou 
deux cuillerées le matin et le soir , s’il est nécessaire , deux 
heures après le repas. On se purge dans quelques pays avec 
la décoction d’un pied de violette , réduit à la quantité d’un 
bouillon. 

Les violettes entrent dans le sirop de jujubes de Mésué , 
dans le sirop de violette solutif du même auteur , dans la 
poudre diamargariti frigidi, dans celle dianthos de Nicolas 
de Salerne, dans le recfuies de Nicolas de Myrepse. La se¬ 
mence entre dans le lénitif, dans lediaprun , dans l’électuaire 
de psjllio de Mésué, la confecliou hamech, et les pilules 
optiques 


V I P È n85 

optiques du même , dans l’onguent populeum , et datis le 
•nartiatum, 

Viorne F’ibumum, Tourn. Vihumum lantana, Linn. 
584. ) Plante qui pousse Jes saruicns gros , rudes , plians , 
s’attachant aux plantes et aux arbrisseaux voisins. Toute la 
plante a un goût âcre, et brûlant 5 elle croît aux bords des 
elieinins, entre les épines et les buissons. Kinploydc en décoc¬ 
tion, elle est incisive, raréûantc , n'solutive , propre pour Ja 
gralelle; appliquée sur les vieux ulcères, elle les nettoie et 
fait tomber les chairs pourries. 

D’après Dioscoride, ses feuilles pilées applique'cs sur la lèpre, 
la guiTissent, et sa semence broyée et prise dans l’hydroniel,pur¬ 
ge la bile et la pituite. Tragus ajoute que la racine , cuite dans 
nn verre d’eau et dans deux verres de vin , mêlés avec de l’eau 
salée , est purgative et propre })our l'hydropisic. Taberna- 
Montanus faisuit un cataplasme avec celte herbe pilée et mêlée 
avec de I huile, pour faire venir à suppuration les tumeurs 
les ])lus ojainiâtres. Selon Mathiole et Camérarius, on tire pat¬ 
in distillation de cette plante une eau presque aussi brûlante 

Vipère (^Vipera'). La vipère est plus venimeuse que les 
autres serpens, et sa morsure est uiortelle si on n’y remédie 
promptement. Les auteurs ne sont jtas d’accord du lieu où le 
venin de cel animal réside. 11 faut choisir les vipères grosses , 
bien nourries, ramassées au printemps , quand elles sont dé- 
pouilh'es de leur vieille peau , et qu’elles commencent à man¬ 
ger la pointe des herbes j elles conviennent en général aux 
maladies malignes où il y a du poison, et en particulier aux 
fièvres malignes et pestilentielles , lors même que le pouls 
semble faillir. Galien rapporte deux guérisons de lépreux , 
pour avoir bu du vin dans lequel des vipères avoieut été suffo¬ 
quées. Il n’est rien de meilleur que l’usage interne des vipères 
dans la gale maligne ; elles renouvellent la niasse du sang, et 
rajeunissent, pour ainsi dire, le baume vital ; elles sont très- 
utiles aussi intérieurement à ceux qui ont des écrouelles , et 
leur graisse ou huile leur convient extérieurement. Les cœurs 
et les foies de vipères sout le spécifique de la dysseitlerie 
épidémique. 

La poudre de vipère est nommée vulgairement bézoard 
cnnna/chaque auteur la pn'pare indiHéremment. La meil¬ 
leure manière est, après avoir éventré et écorché les vipères , 
de les faire dessécher h la fumée de baies de genièvre , pour 
les pulvériser ensuite. On prend trois parties de celte poudrej 
de fleurs de soufre {soufre sublimé), et de myrrhe pulvérisée, 

H. 



une partie ou une demi-partie de chacune j on arrose le tout 
de quelques gouttes d’huile de candie ou de bois de roses. 
Autrement. Prendre des vipères bien lavées dans du vin de 
Malvoisie , y ajouter du sel de prunelle, et laisser dessécher 
ces vipères dans un lieu chaud jusqu’î» ce qu’elles se puissent 
pulvériser, après avoir secoué tout le sel de prunelle ; ajouter 
à cette poudre les foies et les cœurs de vipères pulvérisés , et 
arroser le tout d’esprit-de-vin {alcuhol), pour le garder. On 
prend les vipères en bouillon ou en poudre. 

La graisse de vipère est sudorifique, résolutive , anodine ; 
on s’en sert intérieurement et extérieurement. Donnée dans 
un bouillon depuis huit jusqu’à douze gouttes , la prise réité¬ 
rée jusqu’à trois fois , et même davantage s’il est nécessaire , 
est un excellent remède dans les fièvres épidémiques j mais il 
faut que celte graisse soit récente : celle expérience a été faite 
plusieurs fuis avec succès par un médecin de Montpellier. 
Cette luênie graisse est bonne pour la plupart des maladies 
des yeux , comme rougeur, ongles , ophtalmies , blessures , 
ulcères, et taches après la petite vérole j on eu met dans l’œil, 
avec le bout d’une plume, une goutte ou deux un peu chaude. 

Le foie et le cœur de la vipère , séchés et pulvérisés , sont 
appelés bézoard animal} ils ont la même vertu que la pou¬ 
dre de vipère , à laquelle on donne aussi le même nom ; mais 
ils agissent plus cllicaceraent. La dose est depuis six grains 
jusqu’à une demi-drachme. , 

Le liel est bon pour les cataractes des yeux ; il déterge et 
il résout. ’ 

Nota. Les remèdes extérieurs contre la morsure de la 
vipère sont de lier promptement, si l’on peut, la partie au- 
dessus de la morsure , serrant bien la ligature , afin d’empê¬ 
cher le venin de pénétrer ; mais si la partie mordue ne peut 
pas être liée, il faut à l’instant appliquer dessus, la tête de la 
vipère qui a fait le mal , après l’avoir bien écrasée, ou, à sou 
défaut , celle d’une autre vipère , ou faire rougir au feu un 
couteau ou un autre morceau de fer plat, et l’approcher bien 
près de la plaie , pour en faire souffrir la chaleur le plus 
qu’on pourra ; ou faire brûler sur la plaie un peu de poudre 
à canon, ou appliquer sur la plaie de la thériaque ou de l’ail 
et du sel ammoniac (^mitriale ammonical ) pilés ensemble ; 
ou on applique dessus , eu forme de cataplasme, un crapaud 
sec humecté dans une eau appropriée , ou un crapaud vif 
écrasé. Mais ces sortes de remèdes doivent être appliqués sur- 
le-champ dès que la morsure est faite ; car si on donne le 
temps au venin d’entrer dans les vaisseaux du corps avant de 



V I T R 787 

les appliquer , ils seront inutiles, parce que le venin ne retour¬ 
nera piiiul à la plaie. 

\ ii'ÉaiKK , ou Herbe aux vipères ( Echium vulgare, Linn. 
200). Cdsalpiii coiilirme ce que Uioscoride et les anciens rap¬ 
portent «les vertus de cette plante pour la morsure de la 
vipère et des autres bêtes venimeuses. Il faut prendre une 
poigiide des feuilles et environ une demi once de la racine , 
les piler et les infuser dans trois verres de vin j ou eu fait Luire 
le jus au malade , et 011 applique le marc sur la blessure. Le 
nom de cette plante vient plutôt de la ligure de sa graine qui 
ressemble à la tête d’une vipère , que de sa prèteudue qualitd 
de guérir sa iiiorsiire. 

Il y a des médecins qui eiuploieut la vipérine en infusion 
dans la petite vérole. Jeau Baubiu assure que quelques méde¬ 
cins en recomiuaudenl la poudre à la dose d’un demi-gros , 
dans une cuillerée de vin , contre l’épilepsie. 

Vipérine , ou Serpentaire de Virginie ( Serpentaria vir- 
gt'niana). Cette racine vient de la Virginie , où elle est esti¬ 
mée comme un contre-poison , particulièrement ù l’égard 
d’un serpent appelé par les Indiens boacininga ou serpent ù 
sonnettes -, elle est bonne aussi pour guérir la morsure de la 
vipère. On l’emploie comme la racine de coiitrayerva. 

Vitriol, ou Couperose (^Eîlrioluin cfialcauthum ). Sel 
niinéral qu’oii lire coiuine le salpêtre , par lotion , par liltra- 
li«m , par évaporation , et par cristallisâtion d’une espèi-e de 
niarcassilc appelée pintes ou quis; elle se trouve dans les mi¬ 
nes de plusieurs pays d’Europe , comme en Italie, en Alle¬ 
magne. Il y a quatre espèces générales de vitriol : le vitriol 
blanc (sulfate de zinc ) le vitriol vert (^sulfate de fer) , le vi¬ 
triol bleu ( sulfate de cuivre) , le vitriol rijuge ( oxide de fer 
rouge par l’acide sulfurique ). Le vitriol blanc, dit conimuné- 
incn't couperose blanche, est le moins âcre de tous les vitriols. 
ÜH doit le choisir eu gros morceaux blancs , purs , nets, res- 
seinblans à du sucre en pain , d’un goût doux , astringent , 
accompagné d’âcrelé 5 c’est celui dont ou se sert pour faire le 
gilla vitriole qui se prépare ainsi, selon du Bd : Dissoudre 
dans une sufTisante quantité d’eau de pluie une demi-livre de 
vitriol blanc , filtrer la liqueur , et la faire évaporer et cristal¬ 
liser quatre fois; cela donnera une belle préparation de vitriol , 
qui prise depuis quinze grains jusqu’à une drachme dans un 
bouillon , provoque doucement le vomissement, purge tou¬ 
tes les voies inférieures , guérit les lièvres inlermilleutes , re¬ 
belles, si on le donne au commencement de l’accès avec du 
vin blanc, et résiste k la pourriture des humeurs ; il tue liü 
ai.. 



^88 I T R 

vers et en empêclic la gdndration. Lt'mrri ne donne le giUa 
vitrioU que depuis douze grains jusqu’à deux scrupules , et il 
dit qu’il est apdritif et qu’il excite les urines , si on eu prend 
douze grains dissous dans trois chopines d eau, connue on 
prend une eau minérale. Ou se sert aussi du vitriol blanc 
exldrieurenienl en collyre , pour les maladies des yeux. 

11 y a plusieurs espères de vitriol vert, comme le vitriol 
d’Allemagne, le vitriol d’Angleterre et le vitriol romain. Le 
vitriol d’Allemagne est en cristaux verts-blcuâtres , d un goût 
astringent ftcre ; il participe du cuivre : c’est celui dont on doit 
se servir pour faire de l’eau-forte {acide nitreux du commerce), 

11 faut le choisir en gros cristaux nets , secs , qui en frottant 
le fer le fassent rougir. Le vitriol d'Angleterre est en cristaux 
de couleur verte-brune , d’un goût doux , astringent, appro¬ 
chant de celui du vitriol blanc ; il participe du fer , et il ne le 
fait point changer de couleur. Il faut le choisir pur , sec, eu 
gros cristaux. On en tire de très-bon esprit de vitriol par la 
distillation. 

l.e vitriol romain est en morceaux assez grcs, de couleur 
verte approchant de celle du vitriol d’Angleterre , d’un goût 
doux , styptique, un peu ûcre j il participe du fer. 11 faut le 
choisir net. Ces trois vitriols verts sont employés pour faire 
de l’eau minérale artificielle , particulièrement le romain, et 
pour arrêter le sang extérieurement. On fait, infuser pendant 
douze heures douze grains de vitriol romain dans deux ver¬ 
res d’eau , qu’on prend dans le commencement du frisson , 
et on réitère à d’autres accès, s’il est nécessaire. 

Le vitriol bleu est appelé en latin vitriolum cypremn, 
vitriolum hungaricum , et en français vitriol de Chjpre ou 
vitriol de Hongrie, parce (ju’oii l'apporte de ces pays. Il est 
en cristaux d’une très-belle couleur bleue-céleste j il par¬ 
ticipe beaucoup du cuivre qui lui donne sa couleur bleue. Il 
est âcre et un peu caustique ; on en voit en gros et en petits 
morceaux ; les petits sont taillés eu pointe de diamant. Ou 
doitles choisir en beaux cristaux , nets , purs, luisans , hauts 
en couleur. On s’en sert pour consumer les chairs baVAuses , 
pour guérir les apthes ou petits ulcères qui naissent dans la 
bouche ; on en mêle dans les collyres pour dissiper les cata- 
■ ractes. 11 est fort astringent. 

Le vitriol rouge, nommé colcholar ( oxide de fer rouge 
par l’acide sulfuriifue), est ou naturel ou artificiel • celui-là 
se trouve calciné naturellement dans la mine par des feux 
souterrains. On l’appelle chalcitis ; c’est une pierre rougeâ - 
tre-bruue et rare, qui est apportée de Suède et d'Allemagne , 


Y E B L 783 

elle entre dans la lln'riaque. Elle doit être choisie en beaux 
morceaux de couleur brune-rouge, d’un goût de vitriol, se 
dissolvant aisdinent dans l’eau. Le colchotar artificiel est d’un 
rouge assez beau j on le calcine par le feu : le meilleur est celui 
qui reste dans les cornues après la distillation de l’esprit et 
de l’huile de vitriol ( actde sulfuriijue) ; l’un et l’autre sont 
fort astringens et, appliqués extérieureineut , sont propres 
pour arrêter le sang. 

Y 

"Yèble, ou Petit Sureau {^Sambucus ebulus, Liiin. 58G. 
et humilis, Tourn.) Plante qui ne diffère du sureau ordi¬ 
naire qu’en ce qu’elle est beaucoup plus basse ; elle croît dans 
les terrains incultes. Les fleurs d’yèble échauffent, dessé» 
chent, discutent, ramollissent ,résolvent ,et poussent parles 
sueurs comme les fleurs de sureau. Les feuilles appliquées , 
ont la même vertu, pour.calmer les douleurs de la goutte, 
dissiper les tumeurs aqueuses et les hydrocèles. Elles sont em¬ 
ployées en fomentation pour fortifier les nerfs, pour la goutte 
sciatique , pour la paralysie, pour les rhumatismes. L’écorce 
interne , particulièrement de la racine , purge par bas les 
eaux et les sérosités du corps j on s’en sert contre l’hydropl- 
sie. Elle est chaude , dessiccative , discussive et émolliente , 
et convient ainsi que les fleurs sur-tout aux inflammations 
et aux érj’sipèles. Cette écorce se prescrit depuis trois drach¬ 
mes jusqu’à une demi-once comme celle du sureau. 

Deux gros de semences d’yèble , infusés dans un demi- 
setier de vin blanc, sans y joindre d’autre purgatif, vident 
abondamment les sérosités , et conviennent dans le rliuma- 
tisme , la goutte et l'hydropisie. Deux livres de feuilles fraî¬ 
ches , pilées et bouillies dans une livre de beurre de mai , 
jusqu’à ce que l’herbe soit sèche et grésillée, et passées avec 
expression , forment un onguent excellent contre la goutte. 

Les feuilles d’yèble , cuites dans l’eau, appliquées entre 
deux linges sur les hémorroïdes , le plus chaudement possi¬ 
ble , les amortissent et en apaisent la douleur. La racine 
d’yèble , coupée par petits morceaux , aplatie avec le mar¬ 
teau , et bouillie avec de la lie de vin blanc pendant deux 
heures , fait passer la goutte en deux ou trois jours. On la 
laisse un peu relroi<li'r, et on y trempe des linges dont on 
enveloppe les membres des goutteux , le plus chaudement 
qu’ils le peuvent souffrir, ce qu’on réitère matin et soir. Les 



racines et les semences de cette plante entrent dans les com¬ 
positions hydragogues de Chanis et de du Renou. 

Yvette'( Chamaepjlis lutea vulgaris , sive folio trifido , 
Tourn. Cliamaepjtis rnoscliata foliis serrâtes , Liiiii. ) La 
première espèce est très-commune dans les sables et les ter¬ 
res saches, et la seconde dans les pays chauds. On emploie 
leurs feuilles en décoction , en infusion et en poudre. Tous 
les auteurs conviennent que l’yvette est apéritive , vulne'- 
raire , hystérique , céphalique , nervale , propre à rétablir 
le mouvement des liqueurs , et à dissoudre Icsang caillé inté¬ 
rieurement J elle dissipe les causes de la goutte, et passe 
pour très-utile dans cette maladie. Dans la paralysie , les 
rhumatismes et les tremblemens, on fait prendre tous les 
matins pendant nn mois , un gros de sa poudre avec autant 
de celle de feuilles de germandrée , délayées dans un verre 
de vin rosé , ou deux gros de l’extrait de ces mêmes plantes , 
avec une ou deux gouttes d’huile de candie en bol ; ces re¬ 


mèdes sont très-utiles contre la goutte. L’yvette, macérée 
dans l’eau froide , ou infusée dans l’eau chaude , est égale¬ 
ment bonne pour la sciatique et pour la goutte. On prétend 
qu elle est bonne aussi pour la jaunisse , pour l’hydropisic , 
et pour les obstructions des viscères. Elle a donné le nom 
aux pilules j-va arthritica de Nicolas de Mathiole , qu’on 
or^mne a un ou deux gros dans les maladies des articles. 

Cette plante entre dans le sirop d’armoise, la thériaque 
d Andromaque et la réformée, dans l’ongueiu martiatum , 
et dans la poudre du prince de Miraiidole contre la goutte. 


Z 

ÎZedoairf, ( Zedoaria ). Racine dont il y a deux espèces , 
qu’on apporte sèches des grandes Indes et de l’île de Saint- 
Laurent , où elles naissent. Ces racines diffèrent en ligure 
et en couleur , mais elles sont tirées d’une même plante nom¬ 
mée zedura herba. Cette plante porte des feuilles longues , 
pointues, semblables à celles du gingembre j ce qui l’a fait 
nommer par quelques-uns gmgcmîre sauvage. 

La première espèce , appelée zedoaire longue ( zedoaria 
lnnga)y est une racine longue et grosse comme le petit doigt , 
de couleur blanchâtre ou cendrée , d’un goût aromatique. 
La seconde , appelée zedoaire ronde ( zedoaria rotunda ), est 
une racine coupée par tranches et séchée , de couleur grise , 
et d’un goût aromatique. Ces deux racines u’cii font qu’une 



Z E D O 

dans la terre 5 la zedoaire ronde, ou zerumbeth , est la partie 
d’en haut, ou la tête ; et la zedoaire longue est la partie d’en 
bas. La zedoaire longue doit être choisie bien nourrie, pe¬ 
sante, difficile à rompre , sans vennoulure , à quoi elle est 
sujette ,d’un goût aromatique chaud, approchant de celui du 
romarin. La zedoaire ronde , ou zerumbeth , doit être choisie 
pesante , difficile à rompre , non cariée , d'un goût aroma¬ 
tique ; elle est bien moins employée en médecine que la pré¬ 
cédente. Ces racines sont chaudes , dessiccalives , carminati- 
ves , d’un goût très-amer, vermifuges et alcxipharmaquesj 
elles servent contre la colique et les douleurs de l’estomac , 
elles remédient aux piqûres des bêtes venimeuses , arrêtent 
la lienterie et le vomissement ; elles provoquent les mois, 
guérissent la suffocation de matrice , tuent les vers , et en¬ 
trent dans les antidotes. On tire de ces racines , avec de l’es¬ 
prit-de-vin (^alcohol) , une belle teinture rouge , merveil¬ 
leuse contre la colique , et contre les autres affections des 
intestins et de l’estomac. La zedoaire, tenue dans la bouche, 
empêche de prendre le mauvais air des malades. Le vinaigre 
de zedoaire est un excellent préservatif contre la peste. On 
donne ces racines en infusion dans du vin blanc, ou en décoc¬ 
tion dans de l’eau , depuis deux drachmes jusqu'à une demi- 
once dans une chopiue de liqueur. En substance et en poudre , 
la dose est de quinze à vingt grains. L’extrait, tiré avec l’es- 
pril-de-vin (^alcohol) ou l’eau-de-vie, se donne , à une 
drachme. 

La zedoaire entre dans le vinaigre thériacal, dans le vinai¬ 
gre fébrifuge , ou l’eau prophylactique de Syivius Dcleboé , 
et dans la poudre réjouissante. 



TABLE 

Des noms d’animaux, de végétaux , de minéraux , et des 
différentes préparations utiles pour la santé , contenues 
dans ce Dictionnaire, 


Abricot (gclife d’) 3o2. 

Absinthe, 5. 

Absinthe (conserve d’) , 168. 
Absinthe (eau d’) , 204. 

Absinthe (extrait d’), de Baii- 
deron, 275. 

Absinthe (sirop d’), 681. 

Absinthe (vin d’) , l\et 776. 
Acacalis, 5. 

Acacia, ibid. 

Acacia nostras, mamèj-e de le 
faire, 44^- 

Acacia gcrmanica, 621. 

Acacia (sirop d’), 699. 

Acacia, moyen de le pulvé¬ 
riser , 754. 

Acajou, 6. 

Acanthe, ihid. 

Acaricaba, 7- 

Acciocha, ibiff 

Achanaca, ihid. 

Ache d’eau , ibid. 

Ache ( conserve d’), solide ou 
liquide, >67. 

Ache d’eau , 8, 

Ache de montagne , 4*5. 

Ache (onguent d’) , Soi. 

Acmelle , 8. 

Aconit, ibid. 

Aconit salutaire, 54. 

Acorus véritable, 9. 

Accrus bâtard , 5ij). 


Adène, j 

Adiante, ibid. et ton. 

Adonis, 

Adoudssans (remèdes), ibid. 
Agaric, ibid. 


Agératum, 
Agnacat, 
Agneau, 
Agnus castus, 
Agripaume, 
Agu{,_ 


Aigremoine (sirop d’), 681. 
Ail, 14. 

Ail (élixir d’), 229. 

Air, moyen de le désinfecter, 
198. 

Airelle (scs fruits servent li 
rougir le vin blanc) , ibid. 

Airelle ; son suc teint les toiles 
et le papier en bleu , ou plu¬ 
tôt eu violet, 

Aisselles ; corriger leur mau¬ 
vaise odeur , ibid. 

Alaterne, ibid. 

Album grœcum , 1 





TABLE. 


795 


Allaire,' 18. 

Aliment mddicamenteux, 5o5. 
Alisier, 18. 

Alkekenge, 18 et 175. 

Alkekenge ( vin de baies d’) , 
777. 

Alléluia, 19. 

Alléluia (conserve de feuilles 
d’), 168. 

Alléluia, ( sirop d’) , 681. 

Allier, J 8. 

Aloe ou aloès, 21. 

Aloès; sesdilHir. espèces, ibid. 
Aloès , moyen de le pulvéri¬ 
ser , 754. 

Aloïdes, 22. 

Alose, ibid. 

AloueUe, ibid. 

Alpistc , 551. 

Alquifoux, plomb minéral , 
582. 

Althæa, 22. 

Althœa ( conserve d’), 169. 

Althæa ( sirop d’), 682. 

Alun, 22. 

Alun de plume, 4^5. 

Alun de roche, 22. 

Aluyne, 3. 

Alysson, 23. 

Amande, ibid. 

Amandes amères (huile d’) , 
356. 

Amandes douces ( huile d’) , 

557. 

Amandes , moyen de les pul¬ 
vériser , 754. 

Amaranthe, 25. 

Ambaiba, ibid. 

Ambaitinga, ibid. 

Ambare, ibid. 

Ambre jaune, ibid. 

Ambroisie, 26. 

Ame de hareng, 328. 

Ami des poumons, 649* 


Amidon, 

26. 

Amidon , moyen de le pulvd- 

riser, 

754. 

Ammi, 

26. 

Ammoniac, 

27. 

Amoine, 

ibid. 

Amourette franche , 

28. 

Amurca, 

497- 

Anacarde, 

28. 

Anagyris, 

ibid. 

Ananas , 

ibid. 

Anchois, 

29. 

Ancolie, 

ibid. 

Andira, 

3o. 

Adrosace , 

ibid. 

Ane, 

ibid. 

Anemone, 

ibid. 

Anct , 

5i. 

Angelin k grappes , 

3o. 

Angélique, 

3i. 

Angélique sauvage , 

ibid. 

Angolan, 

52. 

Anguille , 

ibid. 

Auil, 

55. 

■Anis, 

ibid. 

Anis âcre , 

i85. 

Anodin connu sous le nom du 

roi d’Angleterre , 

33. 

Anthora , 

34. 

Antidote de Paracelse, s 

acom- 

position. 

ibid. 

Antimoine, 

35. 

Antimoine, ses vertus 

et ses 

préparations, 

ibid. 

Antophilly, 

3oq. 

Aoura , 

56. 


Apio (onguent d’), 8. 

Apotlegmatismes , 4^ • • 

Apozème, 56. 

Apozème anodin et apéritif, ib, 
Apozème cordial etapéritif,56. 
Apozème laxatif, ibid. 

Apozème contre l’hydropisie, 



79 * 


TAB 


Apozèine fébrifuge et laxatif, 

57. 

Apozèrnc anodin et apdritif, 
ibid. 

Apozème contre la iidplirdtiq ue 
et les obstructions des vis¬ 
cères, ^8. 

Apozème contre la jaunisse et 
les pâles couleurs, ibid. 

Apozème contre l’acrimonie du 
sang, la phthisie, l’asthme 
et les ulcères du poumon, 
ibid. 

Apozème pour rafraîchir ceux 
qui ont la fièvre, ibid. 

Apozème rafraîchissant, ibid. 

Apozème contre la pleurésie et 
la péripneumonie , Sq. 

Apozème pectoral et adoucis¬ 
sant , pour la sécheresse de 

- poitrine et la toux opiniâtre, 
ibid. 

Apozème pour rafraîchir le 

sang, 41. 

Apozème connu sous le nom 
vulgaire de bouillon rouge, 
ibid. 

Apozème diurétique, ibid. 

Apozème vulnéraire dans les 
hémorragies et les ulcères 
internes, ibid. 

Apozème auti - scorbutique , 

40. 

Afmzème apéritif , ibid. 

Apozème rafraîchissant, hu¬ 
mectant, épaisissant et adou¬ 
cissant , ibid. 

Apozème contre le crachement 
et vomissement de sang et 
autres hémorragies, ibid. 

Apozème contre la phthisie , 

41. 

Apozème contre lagravelle,fA. 

Aqua chalibœala, 279. 


LE 

Araignée, v,. 

Arlmusier, 

Arbre de Ja lolie , j j ^. 

Arcançon, 

Argent dissous par la la soude» 

Archangélique , 5,. 

Argentine, 

Aristoloche clématite , ibid. 
Armoise, 

Arnica , ibid. et 200. 

Arrêle-bœuf, 

Arrête-bœuf (sirop d’) , 696'. 

Arroche, 

Arroche puante , ’ ibid. 

Arroche puante (miel d’), 466. 
Arséniate ammoniacal, 27. 
Arsenic , ^5^ 

Arsenic ; ses différ. espèces, ib. 

Arsenic (trochisques d*), 766. 

Artichaut, ' 

Artichaut sauvage, i57. 

46. 

Arum -, sa préparation , 445. 
Asarum, 

Asclépias, ibid\ 

Asperge, ibid. 

Asphodel, 

Aspic 5g5; 

Aspic d outremer , 47, 

Assa fœtida , ibid. 

Assa fœtida, moyen de le pul¬ 
vériser, -54, 

Aster, 

Astragale , ibid. 

Avelines, moyen de les pulvé- 

Avelinier, ^177" 

Avocatier, 5^* 

Avoine, 

Avoura, ^ 

Aubergine , ^ • 

Aubespin , 



DES 

MA 

Aubifoin, 

4q. 

Augure de lin , 

i85. 

Aune , 

4g. 

Aune noir, 

86. 

Année, 

4q. 

Année ; son sel volatil, 

5o. 

Aunée (conserve de racines 

d’), 

169. 

Aunée (huile d’), 

546. 

Aunée ( onguent d’) , 

5 o 2. 

Aurone, 

5i. 

.Aurone femelle , 

ibid. 

Autruche , 

362. 

Azédarach , 

Sa. 

Aziuie , 

ibid. 


B 


T I É R E s. 795 

Baume tranquille, 387. 

Baume d’Egypte , 55. 

Baume du Pdrou , ibid. 

Baume sec, ibid. 

Baume de lotion , ibid. 

Baume de tolu ou de Cartha- 
gèiie, 56. 

Baume de copahu , ibid. 
Baume du commandeur de 
Perne , 57. 

Autre manière de le préparer, 
et de sVn servir, 58. 

Baume de saturne , 60. 

Baume noir , 588. 

Baume blanc , 56. 

Baume d’Espagne , 61. 

Baume de poix , 588. 

Baume du samaritain , 62 et 


Bacinet, 654. 

Badaniier, 62. 

Baguc'>®udier à vessies, ibid. 

Baliel-scully, ibid. 

Bain émollient contre l’esqui- 


nancie, 

53 . 

Bain dans la paralysie, 

52 . 

Balaustes, 

020. 

Balaustcs ( trochisques 

de ) , 

Balsamine mâle , 

5 q?.' 

Balsamita , 

480. 

Barbe de bouc , 

53. 

Barbe de capucin , 


Barbe de chèvre, 

53. 

Barbe de moine , 

261. 

Barbe de renard, 

5io. 

Barbeau, 

53 . 

Barbiche, 

49 '- 

Bardane grande , 

55 . 

Bardanc petite. 

309. 

Basilic, 

54. 

Baume , 55 et 458 . 

Baume bu menthe , 

458 . 

Baume aquatique, 

460. 

Baume d’Arcœus, 

57. 


497 * 

Baume de Liébaut, 60. 

Baume de soufre , ibid. 

Baume de soufre de Ruland, 
ibid. 

Baume de véronique mâle ou 
femelle, 766. 

Baume de sureau , 61. 

Baume de tabac simple, ibid. 
Baume vulnéraire d’Ettmul- 
1er, 62. 

Baume ( huile de ) , 459 » 

Baumes, marque de leur par¬ 
faite cuisson , 546. 

Baumier, 62, 

Bdella, 3 i 5 . 

Becabunga, 65 . 

Bec de grue , ibid. 

Bedeguar, 2 ?. 5 . 

Beidcisar, 64. 

Belier , 88. 

Bclla-dona , 64, 

Belle-dame , ^5. 

Belle-dame des Italiens , 65 . 
Belle de nuit, ibid. 

Benjoin , ibid. 



TAB 


3t)2. 

66 . 

25 q. 

68l 

67. 

8 . ^ 
67. Bol 


79S 

Benjoin fiaiiQois , 

Beooite , 

Bcrberis, 

Berberis (sirop de) , 

Berce, 

Berle, 

Bf'toine , 

Bétoine ( conserve de fleurs 
de), 168. 

Bi'toine (emplâtre de ) , 239. 
Bdtoiue ( opiat de ) , 516. 

Bette, 585. 

Betterave, 68. 

Beurre de cacao , q8. 

Bézoard animal j manière de le 
, faire avec les vipères ou les 
serpens , 45o , 677 et 786. 


Bierre contre le scorbut, 366. 

Bièvre, 

116. 

Bijon , 

754. 

Bimaiive , 

>7- 

Bistorte , 

ea 

Blanc de baleine 

69 et 485. 

Blanchette , 

425. 

Blé , 

Blé d’Inde , 

69. 

70. 

Blé noir , 

ibid. 

Blé de Turquie, 

ibid. 

Bluet, 

ibid. 

Bluet (sirop de , 

) 7«o- 

Bœuf, 

71. 

Bois d’aloës , 

72. 

Bois de baume , 

ibid. 

Bois à canon , 

2.5. 

Bois de crabe , 

107. 

Bois gentil, 

597- 

Bois néphrétique 

’ 72- 

Bois néphrétique 

de 1 Europe. 
85. 

Bois puant. 

28. 

Boü saint. 

3oo. 

Bois trompette, 

25. 

Bois, moyen de le pulvdriser, 

754. 


LE 

Boisson amandde , noarris. 
saute, et rafraîchissante pro- 
pre à adoucir lesacretes du 
sang, i provoquer le som¬ 
meil et très - utile dans la 
pleurésie et l’ëtisie, 24 

’ 72 .‘ 

Bol , sa préparation , 4^3," 

Bol de casse pour purger et 
rafraîchir les reins , «5^ 

Bol contre la colique iiéphré- 
tique, 

Bol contre les obstructions des 

viscères , et dans les em¬ 
barras du poumon , 

Bol contre les vers , ibid. 
Bol contre la dyssenterie et le 
flux de ventre , ibid. 
Bol contre les fleurs blanches* 

Bol purgatif, 

Bol contre 1 hydropisie nais¬ 
sante , ou enflures qui suc¬ 
cèdent aux fièvres, etc. ibid. 
Bol contre les hémorragies, 74. 
Bol contre la gale , 

Bol fortifiant e t câlin an l,jZ(iV/ 

Bol diurétique , 

Bol contre la gangrène , ibid. 
Bol purgatif et anti-asthina- 

Bol anti - asthmatique pour 
prévenir l’hydropisie de 
ptrine, 

Bol contre les écrouelles, ibid. 

Bol contre les vers plats, 

Bol fébrifuge, ibid 

Bol cordial et stomachique 

Bol contre le crachement *dê 

sang et la phthisie puluio- 

Bol dans l’asthme humide^euâ 
toux invétérée , 



DES matières. 


797 


Bol Je casse pour purger et Bouillon contre IVlisie 
rafraîchir les reins, yS. Bouillon contre l'hémoptisie 

Bol purgatif de Tournefort , 

2(w). Bouillon contre les fleurs blan- 
Bon-henri, y(>. ches , ibid. 

Bonne dame , 4''’' Bouillon contre le resserre- 

Boiiuet piqué pour réjouir et ment de ventre et l’engorw 

fortiiierle cœur, i8a. geinent des viscères, ibid. 

Bonnet de pretre, Bouillon vermifuge , ibid. 

Borax, yd. Bouillon émollient et rafraî- 

Botrys , ibid. chissant, ii^‘d. 


Bouc, y7, 

Bouc, préparation de son sang, 
448. 

Boucage , 5y I. 

Bouillon blanc , yy. 

Bou i 1 lo U cou tre 1 ’effervescence 
du s 


Bouillon pour les maladies de 
la peau , ibid. 

Bouillon contre la gale , les 
dartres et autres maladies 
de la peau , 83. 

ir les dotileurs 
lales et godlteu- 


Bouillon 

rliumali! 


U sang, yt5. 

Bouillon contre I hydropisie , 
le scorbut et la cachexie, yq. 

Bouillon ou eau de veau,//n'<y. 

Bouillon rafraîchissant , ibid. 

Bouillon pour rafraîchir la . 

poitrine, ibid. Bouillon anti - scorbaliqt 

Bouillon pectoral adoucissant, _ , ■ 

ibid Bouillon contre rhydropu 

Bouillon contre la toux, ibid. 

Bouillon apéritif, ibid. 

Bouillon tempérant et apéri¬ 
tif, ", ; 8*. 

Bouillon rafraîchissant anti- 
scorbutique , ibid. 

Bouillon , relâchant et rafraî¬ 
chissant , ibid. 

ibid. 


ibid. 

Bouillon contre le rhume opi¬ 
niâtre et la phthisfe com¬ 
mençante , ibid. 


ibid. 


la jaunisse et les pâles 
leurs , ibid. 

Bouillon contre Jes obstruc¬ 
tions de la rate , ^ ibid. 

Bouillon pour arrêter le cra¬ 
chement de satig et les hé¬ 
morroïdes , . ibid. 

Bouillon contre les obstruc¬ 
tions, 64. 


Bouillon pour lever les obs- Bouillon contre le crachement 
tructions, pour la cachexie, douleur de pol¬ 
ies pâles couleurs et I hy- <^1 1*^* lusoimncs , ib. 

dropisie, ibid. Bouillon contre les obstruc- 

■ Bouillon contre les hémoi-ra- lions des viscères. ibid. 

gies , ibid. Bouillon contre la colique , 

Bouillon contre les dartres et ibid. 

les maladies de la peau, 81. Bouillon contre la jiassionilia- 
Bouilloaauti-épilepliquCjïtïtf. que, ibid. 



798 TAB 

Bouillon contre le crachement 
de sang, B4- 

Bouillon pour li\cher douce¬ 
ment le ventre , ibid. 
Bouillon pour nettoyer les 
reins ibid. 

Bouillon pour rafraîchir et 
désopiler le foie , ibid. 
Bouis, 9^’ 

Bouleau, 

Bourdaine, 86. 

Bourg-»ipine, 49°’ 

Bourgène , 86. 

Bourrache , ibid. 

Bourrache (sirop de) , 685. 

Bourse à berger , 87. 

Brai sec , 4>- 

Branc-ursine, 6. 

Brauc-ursine (fausse) , 67. 

Brebis, 88. 

Briou , 175. 


Cacavate, 

Cachou , q8. 

Cachou , sa prt'paration , 452. 
Cadavre , moyeu de le dcîsin- 
fecter , iqS. 

Cade , îjq. 

Café*, ièid. 

Caille, ,00. 

Caille-lait , ibid. 

Caillou , lot. 

Cailloux , leur pr(*paralion , 

455. 

Cailloux , moyen de les pul¬ 
vériser , 754. 


Calamine blanche , 
Calainus-verus , 
Callebasse , 

Callebasse (sirop de^ . 

Callebacci^r ^ ^ 


Brunelle ( moyen de faire de 
l’huile de ), 349. 

Bruyère, 91. 

Bryonc, 92. 

Bryone ( préparation des fé¬ 
cules de ) , 443- 

Bugle, 95- 

Buglc ( moyen de faire de 
l'huile de ) , 549. 

Buglose, 94* 

Buglose ( vin de ) , 778. 

Bugrande , 44- 

Buis , 96’ 

Buis piquant , 344- 

Busserole, 94- 


Callebassier, ’ 

Caméléon blanc , 
Camomille, 

Camomille (sirop de) , 
Cainpanette , ’ 

Camphre , 

Camphre ( élixir de ) , 
Camphrée, 

Cancre , 

Canelle , 

Canelle matte , 

Canelle giroüée , 
Canelle blanche , 
Canelle (eau de) , 


Il de la pulvé- 

755. 


^..miiaiiucs, lOid. 

Caulharides, moyen de les 


Caapéba , 
Caa pia, 
Cabaret, 



DES MA 

Capillaire (conserve de) , t68. 
Capillaire (sirop de) , 685. 

Capillaires quels sont les cinq, 

i()5. 

Câpres (huile simple de), 5'47" 
Câprier , 111. 

Capucine, ibid. 

Capucine ( vinaigre de fleurs 
de ) , 785. 

Caragne ou caraigne , 111. 

Caranibolier, ibid. 

Cardamome, ibid. 

Cardes , 585. 

Cardons, 112. 

Caricae , 281. 

Cari in e , 112. 

Carminatives ( fleurs ) quelles 
sont les quatre , 196 

Carotte, lia. 

.Carotte sauvage, ibid. 

Carpe, ii3. 

Carpob-alsanium, 587. 

Carihume, 114. 

■ Carvi, ibid. 

.Casminar , 116. 

Casse., 115. 

Casse puante, 116. 

.Casse-lunette, 70. 

Casside des marais , 752. 

Cassis puant, 116. 

Cassis ou groseiller noir, ibid. 
Cassumiuicr, ibid. 

. Castor , ibid. 

Castor (huile de) simple, 55o. 
(iastorduin , 117. 

Cataplasme, ibid. 

Cataplasme anodin et rdsolu- 
lil, ibid. 

Cataplasme pour les apostè- 
mes et tumeurs , ibid. 
Cataplasme contre les üeg- 
uions , . 118. 

Cataplasme contre la sciati¬ 
que , ibid. 


' I È R E S. 799 

Cataplasme contre la goutte 
remoiilde , , ,0 

^utre de Pradicr contre la 
goutte soit remont<‘e , soit 
lixf'e aux membres infé¬ 
rieurs , ibid. 

Cataplasme contre la gravellc 
et le calcul , 119. 

Cataplasme contre les dcrouel- 
les, ibid. 

Cataplasme pour provenir l’a- 
vorteiuent, ibid. 

Cataplasme pour faire sortir 
de la matrice l’arritirc-faix 
et l’enfant mort, ibid. 
Cataplasme contre la suppres- 

Calaplasme contre la rétention 
d’urine , ibid. 

Cataplasme pour faire perdre 
le lait aux femmes et contre 
la rétention d’urine , ibid. 
Cataplasme contre l’engorge¬ 
ment et l’inflammation des 
mamelles, ibid. 

Cataplasme contre l’hydropi- 
sie de la tdte , ibid. 

Cataplasme contre les tumeurs 
dures des testicules , ibid. 
Cataplasme contre les hémor¬ 
roïdes , 12». 

Cataplasme pour faire suppu¬ 
rer les tumeurs dures et 
enflammées, ibid. 

Cataplasme contre les hernies 
des enfans, ■ ibid. 

Cataplasme dans la fièvre ar¬ 
dente , ibid. 

Cataplasme contre l’esquinan- 
cie, ibid. 

Cataplasme contre les règles 
immodérées, 122. 

Cataplasme pour une entorse 
ou foulure des nerfs , ibid. 




TABLE 


Cataplasme contre les vers , Cataplasme résolutif, laS 
132 Cataplasme contre la chute 
Cataplasme contre les piqûres du fondement ou de l’anus, 
des guêpes et des araignées, ibid. 

ibid. Cataplasme contre les hernies 
Catîiplasme contre les tumeurs et les écrouelles , ibid. 
et douleurs des articula- Cataplasme contre les loupes, 
tiens, ibid. ibid. 

Cataplasme contre l’entlure Cataplasmes dans les maux 
des jambes dans l’hydropi- de gorge et les intlamma- 
sie, ibid. mations du gosier , 126. 

Cataplasme contre l’œdème Cataplasme pour faire perdre 
ou l’enflure des jambes , ib. le lait , ibid. 

Cataplasme contre la cardial- Cataplasme contre les écrou- 
gie, 125. elles, ibid. 

Cataplasme discussif dans la Cataplasme contre la pierre 

sciatique , l’œdème et l’af- et le calcul , ibid. 

foiblissement des membres, Cataplasme pour l’évacuation 
ibid. des lochies après l’accou- 
Cataplasme contre les meur- chement , ibid. 

trissureset contusious,iûid. Cataplasme pour les mamel- 
Cataplasme contre la gangrè- les tuméfiées , ibid. 

ne , ibid. Cataplasme émollient et boii 

Cataplasme contre la pleuré- pour apaiser les inflamma- 

sie, ibid. tions , 


Autre, 125. 

Cataplasme contre le charbon, 

123. 

Cataplasme contre les fièvres 
intermittentes , ibid. 

Cataplasme émollient, 124. 

Cataplasme anodin , ibid. 

Cataplasme émollient et ma- 
turatif, ibid. 

Cataplasme rnaturatif, ibid. 

Cataplasme contre la sortie du 
nombril , ibid. 

Cataplasme résolutif et émol¬ 
lient , ibid. 

Cataplasme pour les descen¬ 
tes , ibid. 

Cataplasme répercussif, au 
commence 1 ent des inflam- 


Cataplasme pour le rhumJj 


tisine, 

Catapuce , 262! 

Caté indien , 12^, 

Catholicon commun , ibid. 


Caustique du frère Côme, ibid. 

Caustique contre la morsure 
des chiens enragés , ibid. 

Caustique contre Ta morsure 
de la vipère et des insectes 
venimeux, ibid. 

Caustique pour les pustules 
malignes , 128. 

Cautère potentiel , ibid. 

Céleri, ibid. 

Centaurée grande , 129. 

Centaurée petite , ibid. 

Centaurée bleue, 752. 


mations , 12 5. 


Cepæa , 




DES MAT 
Cc'rat, i5o. 

Gérât blanc et rafraîchissant 
de Galien, ibid. 

Gérât d’euphorbe de Galien , 
ibid. 

Gérât de tabac , ibid. 

Gercilis d’Espagne, 

Cereuma, 54o. 

Cerf, préparation de sa corne, 
45 o. 

Cerfeuil commun ou cultivé , 
l’ii. 

Cerfeuil musqué ou d’Espa¬ 
gne , i 52. 

Cerises ( sirop de ) , 684- 

Cerisier, JÔa. 

Cerisier sauvage, 4^)2. 

Cerveau; bonnet piqué pour le 
fortifier et le réjouir , 18a. 
Céruse , iSa, 

Céruse (emplâtre blanc de) , 
238. 

Céruse ( empl. noir de ),246. 
Céruse, sa préparation , 442- 
Cétérach , 155. 

Chalcitis, 788. 

Chamaraze, 684* 

Champignon, i55. 

Chanvre, ibid. 

Chardon aux ânes , i35. 

Chardon béni cultivé , ibid. 
Chardon béni sauvage , 137. 
Chardon k carder , ï 54. 

Chardon k cent têtes , ibid. 
Chardon étoilé , 137. 

Chardon hémorroïdal, 155. 

Chardon-marie, 157. 

Chardon-roland , • i54- 

Chardonerette, 112. 

Charme, i58. 

Charpie ^^einplâtre de) de Fou- 
quet, 240. 

Chasse-bosse, 4^5. 

Chat, i38. 

11 . 


lÈRES. 801 

Châtaigne d’eau , 425* 

Châtaignier, i58. 

Chausse-trape , i5y. 

Chaux vive, i5^' 

Clielæ caiicrorum, 224. 

Chélidoine , 1^0, 

Chélidoine (petite),! 41 01224. 
Chélidoine (onguent de), 510. 
Chêne, 14a- 

Chêne (petit), 307. 

Chervis, i43. 

Cheval, ibid. 

Cheval marin, >44- 

Cheveux de Vénus , Jog* 
Chèvre, . 77 et l44’ 

Chèvrefeuille, i44' 

Chicorée sauvage , i AS. 

Chicorée (sirop de), 6^4. 
Chien, 145. 

Chien sauvage , 4*8. 

Chiendent , i4". 

Chiens (huile de petits), 549. 
Chocolat, 147. 

Chou, 14g. 

Chou marin , 7o5. 

Chou rouge (I ok de) , 414* 

Chou rouge (sirop de) , 684. 
Ciguë , i5i. 

Ciguë ( moyen ‘de faire de 
l’huile de ) , 549- 

Ciguë ( emplâtre de), 248. 

Cinabre , i55. 

Circée , ibid. 

Cire ; ibid. 

Cire , sa proportion dans la 
composition des onguens , 
des cérats et des liuimens , 

344. 

Ciroënes, 687. 

Cirse , 154. 

Citron (élixir de) , 25o. 

Citron (sirop de) , 685. 

Citr^nelle, 456. 

Citronnier, 154. 



table 

Citrouille, ,55. Collyre SCC pour les tâtes des 

Cl<<.natite, i56. yeux, 161 . 

Cloportes, ibid. Collyre contre la hslulc la- 

Cloporles , leur pn^paration, cryinale , ihid. 

448. Collyre coiiti 

Clous de gdrofle , 5o8. ' cbrouitp 


Clous tnalriccs, ibid. 

Clystère , '^7* 

Clystère astringent ou resser¬ 
rant *bid. 

Clystère pour la colique, ibid. 
Clystère pour la dyssenleric, 

Clystère émollient et laxatif, 
ibid. 

Clystère pour rafraîchir, 158. 
Clystère purgatif et anodin 


l’oplitalni 
ibid. 

Collyre contre l;t suffusion des 
yeux et leur inUammalion, 

ibid. 

Collyre contre l’ophtalmie 
aiguë , ou inllamination des 
yeux, ihid. 

Collyre tonique , ibid. 

Collyre contre l’ulcère de la 
cornée, ibid. 

Collyre préservatif pour les 
yeux pendant la petite vé¬ 
role , ibid. 


pour les vives douleurs de _ "J” ’ i r -u, ' a ’ 

Collyre contre la foiblesse des 

Cocca giiidia , app. ^ ’ î,^. j’ 

Cochléiria, 5^^ Colophane, 

Cochléaria (conserve de'), 168. o oquinte , ihid. 

Cochon 594. ’-oloquinte J moyen de la pul- 

Coignassier, i58. vér.ser , 55^ 

Coignier, Concombre cultivé, jpw 

Coin (gelée de), 5o,. Concombre sauvage ,-4.^. 

Coin (huile de) , 351. Concombre sauvage(huile de), 

ColShaJ (eau de) , Î18. Concombre sauvage ; sa ^rél 

Colcothar, sa préparation^, CoSs'" ’ 

Colle-chair, 655.’ Confection contre les 

Sllfr^bleu, ibS. Confiture», 

CollL r.rraîchi«.M , itiJ. d ««W, «« U- 

ai?: , S; '■rera’j 

Collyre contre les taches qui d’âne, ibid. 

surviennent dans les yeux servede fruits de cynor- 

après la petite vérole, ibid. rhodon, dits grate eu, ifig. 
Collyre contre la suffusion Conserve de racine d’aunéc, 
après la petite vérole , ibid, ibid. 


i65. 

ifiC. 



D E s M A T I È R E s. 8o5 


Conserve molle de roses, 170. 
Conserve solide de roses, ibid. 
Consoude grande, 171. 

Consoude grande ( conserve 
de), • ,69. 

Consoude grande ^ électuaire 
de ) de Fioravanti , 227. 

Consoude ( sirop de grande ), 
690. 

Consoude ( moyenne)j 95. 
Consoude ( petite ) , 90. 

Contrayerva, 171. 

Co(j, 172. 

Coq de jardin , 171. 

Coquelicot, 544" 

Coi|uelicot ( sirop de ) , 68b. 
Coquelourde, 

Coqueret, ibid. 

Coques du Levant, ibid. 
Corail, ï 74- 

Corail pre'pard, 441. 

Corail de jardin, 687. 

Coraline, 175, 

Coriandre, ibid. 

Coriandre ( préparation des 
grains de ), 446. 

Cormier , 176. 

Corne de cerf, ibid. 

Corne de cerf; sa préparation, 
45o. 

Corne de cerf ( vinaigre de ), 

785. 

Cornélie, 422. 

Cornes ; moyen de les pulvé¬ 
riser, 754. 

Cornibhes, 425. 

Cornier, 176. 

Cornouiller, ibid. 

Cornoiiilles, 425. 

Cornouilles, en faire du vin , 
176. 

Costus, ibid. 

Cotignac, 5oi. 

Coton, J 77, 


Couleuvréc, 
Couleuvre, 
Couperc 
Courge, 


»77* 

9»- 

676. 

787. 

78. 


Courge (huile de) pour la pleu_ 
résie, 547- 

Couronue impériale, 178, 

Crâne humain; sa préparation, 
45o. 


Crapaud, 178. 

Crapaud (moyen de faire de 
l’huile de ) , 548. 

Crapauds ; leur préparation , 


Craie blanche , 179, 

Craie rouge, ibid. 

Craie , sa préparation, 442. 

Crayon rouge, 556. 

Créole , liqueur ; sa prépara¬ 
tion , 2. 

Cresson d’eau, 17g. 

Cresson de jardin, dit aJenoiSf 
180. 


Cresson du Pérou , 111. 

Crète de coq, 181. 

Criquet, 325. 

Cristal ; sa préparation, 452.' 
Cristal inincral ou sel de pru¬ 
nelle, 669. 

Cristal ; moyen de le pulvéri¬ 
ser , 754. 

Cristal de tartre , 181. 

Crocus metallorum, 35. 

Croisette velue , 181. 

Cubèbes, ibid. 

Cucuphes, 18a. 

Cucuphe ou bonnet piqué pour 
réjouir et fortifier le cer¬ 
veau , ibid. 

Cuir de pomme , Sa j. 

Culen, 18a. 

Cumin, i85. 

Cumin des prés, 114.. 


35.. 




So4 

T AB 

Cumin ; préparation 

de ses 

graines, 

446. 

Curage, 

547. 

Curcuina, 

i85. 

Cuscute , 

ibid. 

Cj'clamcn, 

184. 

Cymbalaire , 

ibid. 

Cyuliorrtidoii , dit gratte-cul 

( conserve de) , 

169. 

Cynoglosse , 

184. 

Cynoclossum (onguent de) , 


5 o 2. 

Cyprès , 

i 85 . 

Cyprès (petit). 

ibid. 


D 

Dattes, i86. 

Dattes (sirop de), 692. 

Dattes acides, 72^. 

Daucus de Candie, 112 et 186. 

Dauphinclle, 552. 

Ddcoction ; contment elle se 
fait, et pourquoi , 186. 

Ddcoction blanche de Siden- 
liani , ibid. 

Ddcoction ddtersive pour les 
lavemeiis, 187. 

Ddcoction dmolliente pour les 
lavemeiis, ibid, 

Ddcoction contre le ver soli¬ 
taire , ibid. 

Ddcoction contre les obstruc¬ 
tions et les fièvres intermit¬ 
tentes , ibid. 

Ddcoction pectorale contre la 
phthisie pulmonaire , 188. 

Ddcoction contre l’hydropisie 
et la rétention d’urine, ibid. 

Ddcoction contre l’ascite ou hy- 
dropisie de has-ventre,{èi<i. 

Ddcoction contre la pierre et 
la colique ndphrdtique, ibid. 

Ddcoction contre la pleurdsie, 

ibid. 


L E 

Ddcoction contre la dysurie, 

t88. 

Ddcoction contre les hémorra¬ 
gies de la matrice, ou règles 
trop abondantes, ibid. 
Ddcoction contre les diabdtès , 
18g. 

Ddcoction contre la peste , les 
fièvres malignes et les ma¬ 
ladies vdndriennes , ibid. 
Ddcoctioncontr.lesvapeurs,i6. 
Ddcoction contre les hémor¬ 
roïdes, ibid. 

Ddcoction vulnéraire, ibid. 

Ddcoction contre les fleurs 
blanches, autrement la leu¬ 
corrhée ou catarre de la ma¬ 
trice et du vagin , ibid. 

Ddcoction contre la goutte , 
ibid. 

Ddcoction tempérante contre 
les inflammations de la poi¬ 
trine et du bas-ventre , ibid. 
Ddcoction contre les fièvres 
intermittentes , j 

Ddcoction contre l’bydropiFie" 
-, . ibid. 

Décoction contre les douleurs 
qui suivent l’accouchement, 
et contre la suppression ou 
diminution des lochies, ib. 
Ddcoction contre l’asthme et 
l’oppression de poitrine, ib. 
Ddcoction contre l’asthme hu¬ 
mide et la toux glaireuse , 
ibid. 

Ddcoction contre l’dpilepsie , 
ibid. 

Ddeoefion contre les contusions 


internes causées pa 

r des 

chutes , des coups , 01 

U tout 

autre accident , 

‘91. 

Décoction apdritive, 

ibid. 



D E s M A TIK R E s. 8o5 


-Décoction jSour rjfsoudre les 
obstructions, 191. 

Décoction dprouvde contre les 
squirrés et les tumeurs du¬ 
res de la rate , ibid. 

Ddcocti<ui contre la suppres¬ 
sion d'urine, ibid. 

Ddcoction contre les maux de 
tête, ibid. 

Ddcoction contre le calcul, ib. 

Ddcoction contre l’hydropisie 
commençante et les maladies 
de la peau , ^ 192. 

Ddcoction contré le tremble¬ 
ment des membres, ibid. 

Ddcoction contre le rachitis, 
ibid. 

Ddcoction pour la diminution 
du lait, ibid. 

Ddcoction contre la jaunisse,iè. 

Ddcoction contre la jaunisse 
invdtdrde, ibid. 

Ddcoction contre la sciatique 
et la goutte , ibid. 

Ddcoction diurdtkjue , ibid. 

Ddcoction bdchique et vulnd- 
raire contre les ulcères du 
poumon, 195. 

Ddcoction pour les enfans at¬ 
taqués de fièvres lentes avec 
douleur du bas-ventre, ibid. 

Ddcoction contre la toux et 
l’eftervescence du sang, ib. 

Ddcoction contre la Icuco- 
flegmatie et la bouffissure 
universelle, ‘ ibid. 

Ddcoction contre la dyssente- 
rie, ibid. 

Ddcoction contre les fièvres 
intermittentes, ibid. 

Ddcoction pour ddterger les 
ulcères, 194» 

Ddcoction vermifuge, ibid. 

Ddcoction contre la peste, ib. 


Ddcoction contre la colique 
néphrétique, 1^4. 

Ddcoction pectorale ou stoma¬ 
cale, ig5. 

Dénominations usitées en mé¬ 
decine , expliquées , ibid. 
Dent de lion , Sya, 

Dentelaire, 197. 

Désinfectai!s,pour l’air, l’eau, 
les vêtemens , les papiers , 
les cadavres , etc. 198. 
Diacodium (sirop dit) , 695. 

Diagrède, 44'^et6tii. 

Diagrède; sa préparation, 44^- 
Diamorum , sirop de mûres , 
480. 

Diatessaron, 758. 

Dictame de Crète , 199. 

Dictame blanc, ^119* 

Digitale, 199. 

Distillation des sels et extraits 
des plantes non odorantes 
salines, 216. 

Dompte-venin, icjg. 

Doronic, 200. 

Doronic d’Allemagne , ibid. 
Double-feuille, 202. 

Douce-amère, ibid. 

E 

Eau, moyen de la désinfecter, 
198. 

Eau ( bypocras d’) , 5b 1. 
Eau d’absinthe , 204. 

Eau alexipharmaque, c’est-à- 
dire qui résiste au venin , 
2 o 5. 

Eau de fleurs de bouillon blanc, 

78. 

Eeau alumineuse de Lidbaut , 
204. 

Eau anti-ndphrdtique , ibid. 
Eau d’arquebusade, ga et 217. 



£o6 


TABLE 


Eau Wnite de Ruiand , 218. 

Emu de bluet, 206. 

Eau d’extinctiou de cailloux , 
2ig. 

Eau de canellc, 207. 

Eau de casse simple purga¬ 
tive, ihid. 

Eau de casse-lunette, 70 et 

206. 

Eau pour les calarres , 217. 

Eau de colcothar , 218. 

Eau divine de Feniel, 220. 

Eau de fraises , 207. 

Eau contre la gangrène , 2t8. 
Eeau de baies degeuièvre, 2o5. 
Eau de gentiane conaposèe , 
208. 

Eau pour les douleurs des 
gouttes chaudes , 217. 

Eau de frai de grenouilles, 

207. 

Eau de limaçons , 20g. 

Eau de mélisse composée, 210. 
Eau de mille-deurs , 762. 

Eau minérale artificielle de do 
Bé, 220. 

Eau minérale artificielle pour 
une personne d’une forte 
complexion, 221. 

Eau minérale artificielle pour 
une personne d’une foible 
complexion , ibid. 

Eau de noix vertes , 210. 

Eau de naphe , 525 . 

Eau ophtalmique , 206. 

Eau ophtalmique de du Re- 
nou, 221. 

Eau ophtalmique de fenouil, 
278. 

Eau d’oseille , 2i5. 

Eau de pétasite composée, 
211. 

Eau anti-pesiilenticlle, 225 . 
Eau contre l'hydropisie, 224. 


Eau phagédénique, 22 t. 

Eau de plantain , 212. 

Eau de QuercéUn pour la gra- 
velle et le calcul , 21 5 . 

Eau de la reine d’Hongrie , 
208. 

Eau de rose , 21 3 . 

Eau de rose ronge , 214. 

Eau de rose per descensum , 
ibid. 

Eau de pédicules de roses,2i5. 
Eau styptique de Jeau-Cor- 
neille Weber, 222. 

Eau qui provoque la sueur , 


Eau thériacale préparée sur- 
le-champ , 222. 

Eau d’ulmaria, ig7. 

Eau végétale du frère Ange , 
ibid. 

Eau végétale aisée à compo- 
ser, 225. 

Eau végétale en limonade , ib\ 
r.au qui tue les vers , jq-_ 
Eau-de-vie, r”/' 

Eau-de-vie purgative, a 
Eau vulnéraire, dite à'arc/ue. 

busade , 217" 

Eau vulnéraire double et sim- 
Ple, 94. 

Eaux distillées , comment on 
doit les distiller, etc. 202. 
Eaux de différentes plantes , 
comment les extraire, aoS. 
Eaux prtÿarées par coction et 
par infiision, aig. 

Eaux alexitères qui résistent 
au venin , à la peste, et au 
mauvais air, ig6. 

Eaux anti-pleurétiques, quel¬ 
les sont les quatre , ibid. 
Eaux céphaliques qui forti¬ 
fient le cerveau , comment 
elles sont comimsées , ibid^ 




DES MATIERES. 807 

Eaux cordiales , quelles sont Electuairc de noix , 328. 

les quatre , 196. Electuaire de sorbes, ib!d. 

Eaux hf'patiques qui fortifient Eléphant, ibid. 

le foie , ibid. Elixir j compositions diffdren- 

Eaux n<<plirffliques qui forti- tes de celte liqueur , zzç), 
fient les reins , 197. Elixir d’aulx , ibid. 

Eaux ophtalmiques qui remt!- Elixir amer de Pt'rilhe contre 
dient aux maux des yeux , les dcrouelles,scrophules ou 
196. humeurs froides, 25o. 

Eaux pectorales qui fortifient Elixir de camphre , ou d’os- 
la poitrine , ibid. prit-de-vin campbrd , ibid. 

Eaux spk^niques qui fortifient Ehxir de citron , ibid. 

la rate , ibid. Elixir cordial , 352. 

Eaux stomachiques qui forti- Elixir de Garus , 254* 

fient l’estomac , ibid. Elixir de propridu! , 351. 

Eclaire ( grande ) , i4o- Elixir de Stougthon, ou grand 

Eclaire ( ougueut d’), 510. dlixir cordial, ou gouttes 

Eclairelte, 224. d’Angleterre, 252. 

Ecligma , 4'4* Elixir de longue vie, 355. 

Ecorce de girofle , 107. Elixir de vitriol {acide sulfu- 

Ecrevisse , 224. rique ), 2^1- 

Ecrevisses ( manière de faire Ellébore blanc , 254- 

l’huile d’) , 548. Ellébore noir , 255. 

Ecrevisses ; préparation de Ellébore blanc j moyen de le 

leurs yeux en pierres , 441. pulvériser , 754- 

Ecusson J son utilité, sa coin- Ellébore noir; sa préparation, 
position, 225. 446* 

Ecusson composé de poudres , Embrocation pour exciter^ le 
ibid. sommeil , 256. 

Eglantier, ibid. Emphdre; sou utilité et ses dif- 

Elan, 226. férentes compositions, ibid. 

Elan ; préparation de son pied, 

45o. Emplûti-es ; remarques lou- 
Elaterium , 164. chant leur composition et 

Elateriuni ; sa préparation , leur cuisson , 257. 

445. Emplâtre d’André de la Croix, 

Elatine, 765. ^^9. 

Electuaire ; son usage çl scs Emplâtre basilicuin (grand) 
différentes compositions , de Mésué, 3.58. 

226. Emplâtre basilicuin (petit),ifi. 
Electuaire cariocoslin , ibid. Emplâtre telrapbarmacuin de 
Electuaire de grande consoude Galien, ibid. 

de Fioravauli , 227. Emplâtre de bt'toine , 25(). 

Electuaire de genièvre , 228. Einplâlreblancdècéi use,25b. 



8ü8 T A E 

Emplâtre noir de c^ruse {oxide 
de plomb par Vacide acé- 
teux ) , 3,46. 

Emplâtre de charpie de Fou- 
c(iiet, 240. 

Emplâtre de charpie plus sim¬ 
ple , 241. 

Emplâtre vdsicatoire , 242* 

Emplâtre vésicatoire adouci , 

^ ibid. 

Emplâtre de ciguë , 248, 

Emplâtre contra riipturam , 
ibid. 

Emplâtre diafcotanum , 249. 

Emplâtre diachalciteos , ibid. 
Emplâtre diachylum , 245. 

Emplâtre diachylum simple , 
249. 

Emplâtre diapalmc , ibid. 
Emplâtre diapompholigos, ib. 
Emplâtre fortifiant l’estomac, 
589. 

Emplâtre contre la fistule , 

246. 

Emplâtre contre le squirre , 

245. 

Emplâtre anodin calmant 
p, ur le squirre qu’on ne 
peut résoudre ni extirper , 

ibid. 

Emplâtre divin , 249. 

Emplâtre d’euphorbe, 245- 

Emplâtre de gomme élénii , 
248. 

Emplâtre anti - hystérique , 
24fj. 

Emplâtre de Grasse , 242. 

Emplâtre pour les loupes, 

247. 

Emplâtre manus dei , 25o. 

Emplâtre de mélilot , 248. 

Emplâtre de minium simple , 
242. 

Emplâtre de Nuremberg,245. 


LE 

Emplâtre de mucilages, 249. 

Emplâtre oxycroceum ,. 25o. 

Emplâtre noir , ibid. 

Emplâtre polycreste, 24':. 

Emplâtre du prieur de Cabriè- 
res pour les descentes, 245. 

Emplâtre de savon , 245. 

Emplâtre de soufre , de Ro¬ 
land , 244_ 

Emplâtre de suie , ^20. 

Emplâtre de tabac , 245. 

Emplâtre triapharinaciiin de 
Mésué, 248. 

Emplâtre vert , ibid. 

Emplâtre de Vigo cum tnercti- 
rio , 249. 

Emplâtres j vertus des plus 
communs qu’on trouve pré¬ 
parés , 248. 

Emulsion j utilité de ce re¬ 
mède , 25 o. 

Emulsion astringente , 251. 

Emulsion pectorale, ibid. 

Emulsion commune , ibid. 

Emulsion purgative pour un 
enfant de quatre à cinq ans 

ibid. 

Emulsion contre la pierre, la 
colique néphrétique et la 
suppression d’urine , 252. 

Emulsion contre la jaunisse , 
ibid. 

Emulsion contre la toux, l’ar¬ 
deur d’urine, la dyssente- 
rie et la petite vérole , ibid. 

Emulsion contre l’âcreté du 
gosier , ' ibia. 

Emulsion contre la rougeole 
et la petite vérole , ibid. 

Emulsion contre la goiihor- 
réc, ibid. 

Emulsion contre la pierre et 
la rétention d’urine , 255. 



DES MATIÈRES. 809 


Emulsion contre la pleuri'sie, 
y55. 

Emulsion contre la toux in- 
v<<tï<r(?e , ihid. 

Emulsion contre l’apoplexie , 

ibid. 

Emulsion contre les tranchées 
des femmes en couche, ibid. 

Emulsion contre la pierre, ib. 

Emulsion purgative dans la 
cachexie, ibid. 

Ernulsion contre la rétention 
d’urine , ibid. 

Emulsion h prendre dans le 
pissement de sang , ibid. 

Emulsion contre la phthisie , 

254. 

Emulsion propre dans les fiè¬ 
vres malignes et la petite 
vérole, ibid. 

Emulsion contre la suppres¬ 
sion d’urine, ibid. 

Emulsion pour apaiser la soif, 

ibid. 

Emulsion contre l’ardeur d’u¬ 
rine et la gonhorrée , ibid. 

Emulsion pour procurer le 
sommeil, sS 5 . 

Emulsion diurétique , ibid. 

Emulsion sudorifique, ibid. 

Emulsion adoucissante et ra¬ 
fraîchissante , ibid. 

Emulsion contre la pleurésie, 

ibid. 

Emulsion contre le flux hépa¬ 
tique , 256. 

Emulsion pour faciliter l’é- 
rupiiou de la petite vérole 
et de la rougeole , ibid. 

Emulsion purgative, ihid. 

Emulsion rafraîchissante et 
apéritive, ibid. 

Encens, 257. 

Encre i écrire , 258. 


Endive , o 58 , 

hinule campane , 4q. 

Epinard sauvage , yfi. 

Epinards, 25 g. 

Epine blanche , 25g. 

Epine de bouc , 5 io. 

Epine-vinette, aSg. 

Epine-vinette (siropd’), 682, 

Epithême, 260. 

Epithéme pour l’intempérie 
froide du cœur, ibid. 

Epithéme pour mettre sur la 
région du cœur, aux fièvres 
pourprées , malignes et pes¬ 
tiférées , 26 t. 

Epithéme pour rafraîchir les 
parties in tempérées de cha¬ 
leur, ibid. 

Epityin, ibid. 

Eponge J manière de la prépa¬ 
rer, 45 i. 

Eponge pr(*parée, ibid. 

Epnrgc, 262. 

Errhine ; de quelle utilité est 
ce remède, ibid. 

Errhine ou sternutatoire , en 
forme de poudre , ibid. 

Errhine en forme d’onguent, 

265. 

Errhine contre l’enchifrene- 
ment, ibid. 

Errhine contre la migraine, ib, 

Errhine pour procurer l’expec¬ 
toration du mucus dés na¬ 
rines , ibid. 

Errhine contre l’apoplexie, ib. 

Errhine contre le catarre et 
l’apoplexie, ibid. 

Errhine contre les maux de 
tête, ibid. 

Errhine ou sternutatoire con¬ 
tre le coryza ou enchifrene- 
meiit , ibid. 

Errhine en forme liquide, 264. 



8io TAB 

Erysltnum (sirop d’) , 699. 

Escarbut, 264. 

Escargot , 4 o 3. 

Espargoutte, 452. 

Espèces : de quelques remèdes 
counus sous Je uom d’espè. 
ces, ab5. 

Espèces vulndrnires, connues 
sous le nom de vulnéraires 
deSuisse etdcFaltranck, iè>. 

Espèces toniques, ibid. 

Espèces pectorales, ibid. 

Espèces pour les fumigations 
humides dans les maladies 
de poitrine, 266. 

Espèces anti-asthmatiques , 
ibid. 

Espèces bdchiques et pectora¬ 
les , ibid. 

Espèces anti-hystériques , ib. 

Espèces stomachiques, ibid. 

Espèces anti-néphrétiques, ib. 

Espècesanti-catarreuses, 267. 

Espèces Contre le sang coa¬ 
gulé et extravasé , même 
dans les cas de chutes , ib. 

Espèces contre toutes sortes 
d’hémorragies, ibid. 

Espèces auti-dartreuses et 
contre toutes sortes de ma¬ 
ladies de la peau , ibid. 

Espèces anti-dyssenteriques , 
ibid. 

Espèces anti-fièvreuses, ibid. 

Espèces contre les Heurs blan¬ 
ches , ibid. 

Espèces contre la goutte, 268. 

Espèces contre les treinble- 
luens, ibid. 

Esquille, 710. 

Essence d’hypocras , 268. 

Estragon , ibid. 

Estragon ( vinaigre d’), 785. 

Esuk, 2G8. 


Esule J préparation de ses ra¬ 
cines , 44^" 

Etaim J moyen de le pulvéri¬ 
ser , 754. 

Eupatoire d’Avicenne, 270. 

Eupatoire de Mésué , 271. 

Euphorbe, ibid. 

Euphorbe (emplâtre d’), 245. 

Euphorbe simple (l’huiled’), 

549. 

Eupliorbejsa préparation, 

Euphorbe ; moyen de le pnl- 
vériser, 75^. 

Eupliraise, 272. 

Euphraise (conserve d’), 168. 

Extrait des plantes , 273. 

Extrait d’absinthe de Baude- 
ron , ibid. 

Extrait de genièvre, 274» 

Extrait de mélisse , 275. 

Extrait de noix , 211. 

Extrait d’oseille , 2i5. 

Extrait de soufre , 275. 

Exutoire : fonticiile â pois ou 
cautère, ^76. 

Exutoire ou séton qui se fait 
ordinairement k la nuque 
du cou, ihij, 

F 


Farines résolutives j 
sont les quatre , 
Fau , 

Fenouil , 

Fenouil doux, 
Fenouil de Florence , 
Fenouil marin , 
Fenouil de porc , 
Fenugrec, 

Fer , 

Fer de cheval, 

Fève , 

Fève épaisse, 
Féverolle, 


quelles 

‘97- 

338. 

276. 

277. 

278. 
54(i. 
624* 
278. 

279- 

ibi'd. 

ibid. 

527 . 

528. 



DES MAT 

Feugère, 287. 

Feuille d’Inde, 280. 

Feuilles , moyens de les pul¬ 
vériser , 754- 

Fiel de terre , 129 et 29'). 

Fièvre iiitermillente ; remède 
contre elle , 280. 

Figuier, 281. 

Filaria, 282. 

Filipendule, ibid. 

Flambedc jardin , 277. 

Fleur de muscade, 

Fleur du soleil, 228. 

Fleur du vent, 175. 

Fleurs carmiuatives j quelles 
sont les quatre , iqS. 

Fleurs cordiales ; quelles sont 
les trois, ibid. 

Fleurs ( moyen de tirer les 
eaux et les sucs de toutes 
les) , 214 et suiv. 718. 

Foin (huile de) , '5/(8. 

Foirolle , 41^'* 

Foletle, 45. 

Fomentation; son utilité, com¬ 
ment elle se prépare , 285. 

Fomentation contre le racau- 
sis , et pour rafcrmir les 

mamelles, ibid. 

Fomentation contre les tu¬ 
meurs œdémateuses des 
pieds, ' ibid. 

Fomentation contre les tu¬ 
meurs œdémateuses de l’en- 
llure des jambes , ibid. 

Fomentation contre la goutte 
et les rhumatismes , ibid. 

Fomentation contre les bru. 
lures, ' 284. 

Fomentation contre l’hydro¬ 
cèle , , \bid. 

Fomentation contre les hémor¬ 
roïdes externes, ibid. 


lÈRES. 811 

Fomentation pour détergerles 
ulcères sordides , 284. 

Fomentation balsamique pour 
les plaies et les ulcères, ïZuW. 

Fomentation pour apaiser les 
douleurs de ventre après 
l’accouchement , ibid. 

Fomentation contre les ger¬ 
çures et excoriations de la 
peau , ibid. 

Fomentation émolliente, ibid^ 

Fomentation contre les en¬ 
torses , 285. 

Fomentation contre la gan¬ 
grène , ibid. 

Fomentation contre la contu¬ 
sion de l’œil , 286. 

Fomentation contre les mar¬ 
ques que les enfans appor¬ 
tent en naissant, ibid. 

Foiiiuentation contre les rhu¬ 
matismes , ibid. 

Fomentation contre l’éty'si- 
pèle , ibid. 

Fomentation émolliente chau¬ 
de , i^d. 

Fomentation dans la pleurésie, 
287. 

Fomentation contre la paraly¬ 
sie , les maux de tête et la 
migraine, provenant de pi¬ 
tuite froide et visqueuse, ib. 

Fomentation contre le trem¬ 
blement des membres, ibid. 

Fomentation dans les débilités 
de nerfs, du tendon, et dans 
les rhumatismes œdéma¬ 
teux , ibid. 

Fomentation contre les pertes, 

ibid. 

Fomentation contre la para- 
lys't;, ibid. 

Fomeuiatiou contre le squirre, 
ibid. 

Fougère, ibid. 



r.ia TABLE 

Fragtnenspr«k ieux ; quels sont Gargarisme ; scs différentes 
les cinq, ic)6. compositions, 296. 

Fragon , . 544, Gargarisme contre la toux , 


Fraises (eau de) , 
Fraises ( sirop de ) , 
Fraisier, 

Framboises ( sirop de ). 
Framboisier, 
Fraxinelle ; 

Frêne , 

Frilillaire , 

Froment, 

Froment (l’huile de) , 


207. l’esquinancie et les âcretés 
689. du gosier , ibid. 

289. Gargarisme contre la douleur 


G90. des dents, 


297. 


Gargarisme anti-scorbutique 
ibid. et k prescrire à la fin de la 

291. salivation, ibid. 

178. Gargarisme contre le relâche- 

6q. ment de la luette, ibid. 

558. Gargarisme rafraîchissant et 
Fronteau ; utilité de ce re- un peu astringent, ibid. 
mède ■, moyen d’en faire Gargarisme pour aider k la sa- 
pour différentes maladies , livation , 298. 

292. Gargarisme pour déterger les 
Fronteau pour la douleur de ulcères de la gorge , ibid. 

tête causée par le froid , ib. Gargarisme contre la paraly- 
Fronteau pour faire reposer sie de la langue , ibid. 

dans leslièvres aiguës, 295. Gargarisme contre le scorbut , 
Fruits J moyen de les pulvé- ibid. 

•■'ser, 754. Gargarisme contre les aphtes 

Fiimeterre , 295. et les ulcères du gosier ih. 

Furneterre (conserve de), 168. Gargarisme contre l’inllaui- 
Fumeterre ( sirop de), 690. mation de la gorge, ibid. 

Fumigation contre le flux ex- Gargarisme pour les ulcères de 
cessifdes hémorroïdes, 294. la bouche, des gencives, et 


Fusain, 


Gabian ( huile de ) , 

Galanga, 

Galbanum , 

Galbanum j moyen de le pul 
vériser, 754- 


ibid. pour raffermir les dents, ib. 
Gargarisme contre l’inflamma¬ 
tion des amygdales , 299- 

Gargarisme détersif, ibid. 
55o. Gargarisme pour l’inflamma- 
294* tion du gosier, ibid. 

295. Gariot, 66. 

Garou, 299. 

Gaude , ibid. 


Galcga , 295. Gayac, 5oo. 

Galles , 492- Gelées ; de quoi elles peuvent 

Gallipot, 588. être composées, 5oi. 

Gallium blanc et jaune, 100 et Gelée de coing , ou cotignac, 
296. 

Gants de Notre-Dame , Sq. Gelée de corne de cerf , O02. 
Garance (grande), 296. Gelée de pommes , ibid. 



DES MAT 
Cel<!e d’abricots , 3o2. 

Genêt, 5 o 5 , 

Genêt (conserve des fleurs de ), 
iG». 

Genêt ( vinaigre de fleurs de ) , 
783. 

Genêt (sirop de ) , 686. 

Genièvre (eau de baies de) , 

Genièvre (êlectuairede), 228. 
Genièvre (extrait de), 274. 
Genièvre (huile de baies de), 
358 . 

Genièvre (onguens de) , 5 o 4 . 
Genièvre ( sirop de) , 690. 

Genièvrier, 3 o 4 . 

Genistelle, ^ 3 o 6 . 

Genouillet, 662. 

Gentiane, 5 o 6 . 

Gentiane ( eau de ) , 208. 

Gentiane ( sirop de) , 462- 

Gerairie cicutaine, 63 . 

Géranium musqué, ibid. 
Germandrée, 507. 

Gérofle, 3 o 8 . 

Gilla vitrioli, 787. 

Gingembre, 507. 

Gingembre sauvage, 790. 
Girard roussin , 96. 

Girofle , 3 o 8 . 

Giroflée musquée , 386 . 

Giroflier, Sog. 

Glaitcron , ibid. 

Glauciuin k fleurs jaunes, 543 . 
Glayeul puant, 3 10. 

Glayeul jaune de marais, ibid. 
Glouteron, 309. 

Gomme adragant , 5 10. 

Gomme ammoniaque , 3 ii. 
Gomme animé , 3 12. 

Gomme arabique , ibid. 

Gomme bdellium , 3 i 3 . 

Gomme carâgne, 5 14. 

Gomme copal, ibid. 


1 ER ES. 8 i 5 

Gomme élémi , 514. 

Gomme élémi (emplâtre de) , 
248. 

Gomme élémi (onguent de) , 

504. 

Gomme gutte , 5,5. 

Gomme lacque, ibid. 

Gomme lacque j sa prépara¬ 
tion , 44^* 

Gomme séraphique, 649. 

Gomme tacamaque , 316. 

Gommes j moyens de les pul¬ 
vériser , 454 7^5. 

Goudron, 7^'* 

Gouttes d’Angleterre, 252. 

Goutte de sang , 10. 

Graine de baume , 317. 

Graine de Canaric , 551. 

Graine d’écarlate , 318. 

Graine de paradis , m. 

Graine de perroquet, 114. 

Graine de saxifrage , 660. 

Grains d’angélique , 564. 

Grains de tilli, 56i. 

Gramen , >47- 

Grana gnidia, 

Grappelles, ^09. 

Grassette, 527, 

Grate-culs , 225. 

Gratiole , 

Gratteron, 

Gremil , 520. 

Grenade, (sirop de) 691. 

Grenadier , _ 520. 

Grenouille ( eau de frai de ) , 
207. 

Grenouille aquatique , Sai. 
Grenouille verte des bois, 022. 
Grenouilles (huile de) , 548. 
Grenouillette, 634. 

Grillon , 523. 

Groseiller épineux, ibid. 
Groseiller , rouge , blanc et 
noir. ibid. 



8 i 4 T A £ 

Groseilles rouges (sirop de ) , 
691. 

Gruau , 49 et 5a4' 

Grue , 524' 

Guesde , 

Gui de chêne , 5î4* 

Guimauve, 

Guimauve (tablettes de), 
Gutte-gomme , 

' H 

Hannebane, ^8^- 

Hanneton , ^27. 

Hareng , 

Haricot, 528. 

Hëlianthème , ibid. 

Héliotrope, 555. 

Hëpaticjue des bois, 621. 

Hépatique de fontaine , 528.. 
Hépatique étoilée , 479- 

Hépatique noble , 529. 

Herbe de Sainte-Barbe , 354. 
Herbe de Saint-Benoît , 66. 

Herbes de bouc , 45. 

Herbe de bouc (miel d"), 4^- 
Herbe à boulon , 319. 

Herbe britannique , 553. 

Herbe aux charpentiers , 90 
et 468. 


Herbe sans couture, 

392. 

Herbe au chat, 

529. 

Herbe à coton, 

ibid. 

Herbe à la coupure , 

468. 

Herbe aux cuillers , 

35o. 

Herbe aux deniers , 

35i. 

Herbe aux écus , 

ibid. 

Herbe à éternuer , 

334. 

Herbe de Saint-Etienne, 

, i53. 

Herbe des fièvres , 

307. 

Herbe aux goutteux , 

642. 

Herbe aux gueux , 

i56. 

Herbe de Saint-Jacques, 

,578. 


Herbe de Jean , 401. 

Herbe de la Saint-Jean , 44- 


i L E 

Herbe à jaunir , 299. 

Herbe aux magiciennes, 155. 
Herbe aux mamelles , 391. 

Herbe militaire , 488. 

Herbe à la paralysie , 552 et 

618. 

Herbe b pauvre homme, 519. 
Herbe aux perles , 520. 

Herbe aux poux , 552, 

Herbe à la pituite , , ibid. 

Herbe aux puces, ibid. 

Herbe de Robert, ,63. 

Herbe de rosée, 642. 

Herbe du siège , 666. 

Herbe aux sorciers , 692. 

Herbe aux teigneux, 53 et 
54q. 

Herbe velue, 529. 

Herbe aux verrues, 535. 

Herbe aux vipères, 666. 

Herbe aux voituriers , 488. 

Herbes émollientes ; quelles 
sont les plus communément 
employées, >95. 

Herbes vulnéraires ; leur usa¬ 
ge et leurs vertus , 555. 

Herbes; manière d’en tirer les 
sucs ou les jus et de les con¬ 
server , 718. 

Hérisson, 556. 

Hermodactes, ibid. 

Herniaire, 537. 

Herniole, 635. 

Hêtre , 358. 

Hièble , ibid. 

Hippopotame , 144. 

Hirondelle , 538. 

Hirondelles ; leur prépara¬ 
tion , 45o. 

Hisope (conserve des fleurs 
d’), i68. 

Homme , 539. 

Houblon , 545. 

Houblon (sirop de) , 69 t. 



8i5 


DE S 

M A 1 

Ilousson , 

544. 

Houx , 

545. 

Houx (petit), 

544. 

Houx frelon , 

ibid. 

Huile : des huiles naturelles 

et artificielles , 

344- 

Huiled’amandes amère 

s, 556 . 

Huiled’amandes douce 

s 55 ' 7 . 

Huile d’aspic , 

593. 

Huile d’année , 

546. 

Huile de baume , 

459. 

Huile de fleurs de b 


blanc, 

78. 


Huile de câpres simple , 547- 
Huile de castor simple , 55o. 
Huile de chi<<ri , Sop. 

Huile de petits chiens , 549- 

Huile de coings , 551. 

Huile de concombre sauvage , 

ibid. 

Huile de crapauds, 548. 
Huile de courge, pour la pleu¬ 
résie , 347. 

Huile fixe empyreuraatique , 
89. 

Huile d’t*crevisses , 348. 

Huile d’euphorbe , 349- 

Huile Je forcslus et de carpi, 

7lxi- 

Huile de foin , 348. 

Huile de froment , 358. 

Huile de Gabian , 55o. 

Huile de baies degenièvre , ib. 
Huile de grenouille , 548. 

Huile d’iris, 555. 

Huile de baies de laurier, 557. 
Huile d’oeufs , 358. 

Huile de baies de lentisque , 

ibid. 

Huile d’herbe à la paralysie , 
552. 

Huile de lierre , 358. 

Huile de marjolaine simple . 

55a. 


I É R E S. 

Huile de fleurs de primevère , 
352. 

Huile de mastic , 5^8. 

Huile de mille-pertuis com- 
posèe, 552. 

Huile de mille-pertuis simple 

353! 

Huile de baies de morclle , 

34G. 

Huile de crapauds , ibid. 
Huile d’ècrevisses , ibid. 
Huile de myrrhe par défail¬ 
lance , 553. 

Huile de myrtille , 558. 

Huile de nard , 555. 

Huile de navette , 

Huile de noix , 557. 

Huile d’oignons, 55o. 

Huile d’orge, 558. 

Huile de palme , ibid. 

Huile composée pour le tinte¬ 
ment d’oreille, ou injection, 
57 t. 

Huile de pétrole , 55o. 

Huile de peuplier, 549. 
Huile des philosophes , 89. 

Huile de pignons d’Inde, 572. 
Huile de poix , 588. 

Huile de ciguë, 549. 

Huile de bugle , ibid. 

Huile de brunclle , ibid. 

Huile de mille-feuille, ibid. 
Huile de roses, 354. 

Huile de senevé , 558. 

Huile de spic , SgS. 

Huile de tabac simple, 549. 
Huile de tartre par défaillance, 

354. 

Huile tranquille , 58-. 

Huile de vers de terre, moyens 
de les en faire sortir , 565. 
Huile verte vulnéraire, 55o. 
Huile vierge , 

Huile de kerva , 6fii. 



8i6 TAli^LK 

Huile de baies d’yèble , 546. Indigo, 35. 

Huile d’yèble, 558. Infusion, 565. 

Huile J proportion de l’huile Infusion pour la gravelle et les 
c la cire dans la compo- douleurs inîplnx^tiques, 564. 


sition des onguens , des cd- 
rats et des linimens , 545. 

Huiles stomachiques ; quelles 
sont les trois , >97- 

Huiles J leur cuisson au bain- 
marie , ibid. 

— Manière commode de leur 
communiquer les vertus des 
plantes , ibid. 

_ Marque de leur parfaite 

cuisson , 346. 

- préparées par coction 


Infusion pour purger la mé¬ 
lancolie , ibid. 

Infusion propre à évacuer la 
pituite et les sérosités qui 
tombent sur la poitrine, sur 
l’estomac et sur les dents , 
ibid. 

Infusion contre le défaut d’ap- 
565. 

Infusion contre la rétention 
d’urine, ibid. 


Huiles de différentes fleurs ; Infusion contre l’hydropisie et 
manière de les préparer , la fièvre quarte, ibid. 

, , , _ . Infusion contre le vertige, ib. 

préparées par infus.on et contre l’hydropisie , 

ibid. 


coction, 55o. 

— tirées par expression, 556. 
Huître, 359. 

Hydromel simple, ibid. 

Hydromel pour la gravelle , 

ibid. 

Hydromel anti-asthmatique , 
56o. 


Hydromel ordinaire, ibid. 

Hydromel vineux , ibid. 

Hydromel balsamique contre 

la phthisie, ibid. 

Hypociste, 561. 

Hypociste j moyen de le pul¬ 


vériser , 

Hypocras d’eau , 
Hypocras de vin, 
Hysope, 

Hysope des Garrigues, 
Hysope (opiat d’), 


Immortelle, 
Impératoire, 


Infusion contre le flux de 
ventre, 

Infusion contre les hémor- 
roïdes, 

Infusion contre les obstrue- 
tions des viscères , 366. 

Infusion contre le catarre, la 
paralysie et l’apoplexie , 
ibid. 

Infusion contrela fièvre quarte, 

ibid. 

Infusion contre les afifections 
scorbutiques, ibid. 

361. Infusion ou thé médicinal con- 

ibid. tre la phthisie, ibid. 

Infusion ou bierre contre le 
scorbut, ibid. 

Infusion contre la coqueluche 
des eufans, ibid. 

712. Infusion contre la cachexie , 

362. la jaunisse , l’hydropisie , 

les 


754. 


328. 
516. 



DES MATIÈRES. 


les embarras des reins et de 
la vessie, 366. 

Infusion contre la morsure des 
bêtes veuimeuses et des 
chiens enragés , 567. 

Infusion contre le dévoiement, 
revenant du relâchement 
es intestins, ibid. 

Infusion contre le rhume, ac¬ 
compagné de toux et de cha¬ 
leur de poitrine, ibid. 

Infusion contre la fièvre lente, 

ibid. 

Infusion céphalique contre les 
élourdissemens ou menaces 
d’apoplexie, ibid. 

Infusion contre la suppression 
des règles, ibid. 

Infusion contre la même sup¬ 
pression et celle des lochies, 
568. 

Infusion pour la foiblesse de 
la vue, ibid. 

Infusion contre les écrouelles, 

ibid. 

Infusion contre la jaunisse , 
les maux de tête et IVpilcp- 
sie, ibid. 

Infusion contre la jaunisse, 

ibid. 

Infusion contre les hémorra¬ 
gies , ibid. 

Infusion contre les pâles cou¬ 
leurs , ibid. 

Infusion contre les fleurs blan¬ 
ches, ibid. 

Infusion contre la même ma¬ 
ladie et contre les règles 
immodérées, 36g. 

Infusion contre la néphré¬ 
tique , ibid. 

Infusion contre la manie, ib. 

Infusion contre les pertes 
rouges et blanches, et dans 

II. 


817 

les ulcères intérieurs, 369. 
Infusion contre la jaunisse, les 
embarras des reins et de la 
vessie, 56q. 

Infusion fébrifuge, ibid. 

Infusion de rhubarbe contre 
la bile, ibid. 

Infusion purgative, 570. 

Injection, ibid. 

Injection pour les plaies, la 
gangrène, etc., ibid.. 

Injection pour les ulcères fis- 
tuleux, ibid. 

Injection dans la fistule lacry¬ 
male , ibid. 

Injection ou huile pour le 
tintement d’oreilles , 571. 

Injection contre la surdité, ib. 

Injection vulnéraire et déter- 
sive, ibid. 

Injection vulnéraire, ibid. 

Instruraens nécessaires h un 
pharmacien, 672. 

Ipécacuanha, 575. 

Iris, 377. 

Iris de Florence , 576. 

Iris (huile d’) , 355. 

Iris nosiras j sa préparation , 

445. 

Iris ( trochisques d’) , 758. 

Ivette, 577. 

Ivoire J sa préparation, 44' » 
45oet7o8./^q7'ez Eléphaut. 

J 

Jacobée, 578. 

Jais ou Jaiet, ibid. 

Jalap, ibid. 

Jonc odor.int, 665. 

Joubarbe (grande), 58o, 

Joubarbe (petite) , ^65, 

Joubarbe des vignes , 527, 

Joubarbe (sirop de ) , 691. 

Jujubes, 3'8i. 


26 




8i8 TABLE 

Jujubes ( sirop de ) , 6t)2. Julep contre le flux hépatique, 

Julep, 5‘8i. 584. 

Julep alexandrin , 586 et 7 o 5. Julep cc^phalique pour les 
Julep alexitùre , 58i. maux de tête opiniâtres, tA. 

Julep purgatif , ibid. Julep cordial, ibid. 

Julep anodin, ibid. Julep de craie , 585. 

Julep anodin pour procurer Julep pectoral, ibid. 

le sommeil et appaiser les Julep hystérique, ibid. 

grandes douleurs , ibid. Julep rafraîchissant, 585 et 

Julep contre les vers , 582. 585_ 

Julep contre l’asthme, la pieu- Julep rosat, 58(5, 

rdsie et la péripneumonie, Julep royal, ibid. 

ibid. Juleps, sirops, apozèmes,etc." 

Julep contre la soif immodé- remarques sur leurs usages, 
réc, ibid. ibid. 

Julep contre l’effervescence de Julienne , 38(j. 

la bile, ibid. Jus des plantes, manière de les 

Julep somnifère ou propre A tirer et de les conserver , 
exciter le sommeil , ibid. ij 18. 

Julep contre l’apoplexie , ib. Jusquiame , 386. 

Julep anodin contre la dys- 

senterie, ibid. K 

Julep anti-scorbutique , ibid. 

Julep contre l’asthme et la Rarabé ou succin , 44i. 

phthisie, 383. Kermès, 

Julep cordial dans les synco- Kerva, (huile de) , 56,. 

pes, ibid. 

Julep pour prévenir l’avorte- L 

ment, ibid. 

Julep pour faire sortir le fœtus Labdanum ou Ladanum, 388. 

mort, ibid. Laceron , SOo. 

Julep hydragogue ou contre Lait virginal, SBg. 

l’hydropisic, ibid. Lailron, 5qo. 

Juleppour lesfièvres malignes, Laitue domestique, ibid. 

ibid. Laitue sauvage, 3qi. 

Julep contre la cachexie et les Lampsane, ibid. 

afiections scorbutiques, ib. Langue de cerf, 5^2. 

Julep contre le crachement de Langue d’oiseau , 292. 

sang et les hémorroïdes , Langue de chien , 1*84. 

ibid. Langue de chien (onguent de), 

Julep contre l’enrouement et 5o2. 

la toux invétérée , 584* Langue de serpent, 592. 

Julep contre la colique ven- Laudanum; opium préparé, 

leuse et la néphrétique , ib. 622. 



DES MAT 

Larix, 255 . 

Larme de Job, 395. 

Lavande, ièid. 

Lavement, 15761395. 

Lavemens , décoction déter- 
sive et dmolliente pour les 
faire, 18701595. 

Lavement contre la colique , 

^ 594. 

Lavement contre la colique et 
les vapeurs, ihid. 

Lavement contre le flux de 
sang, ibid. 

Lavement purgatif , ibid. 

Lavement contre la diflicultd 
d’uriner , ibid. 

Lavement contre la dyssente- 
ric et la n(<phrt 4 ique , ibid. 

Lavement pour les grandes 
constipations, 595. 

Lavement purgatif commun , 
ilïid. 

Lavement purgatif contre les 
afiections vaporeuses, ibid. 

Lavement fébrifuge, ibid. 

Lavement émollient et rafraî¬ 
chissant , ibid. 

Lavement émollient, ibid. 

Lavement laxatif, 596. 

Lavement contre les vers, ib. 

Lavement anodin et calmant, 

ibid. 

Lavement carminatif contre la 
colique venteuse, ibid. 

Lavement néphrétique, ibid. 

Lavement contre les coliques 
«piniltres et violentes , ib. 

Lavement contre la colique 
des peintres, ibid. 

Lavement pour le ténesme et 
la dyssenlerie, ibid. 

Lavement contre les consti¬ 
pations , cachexie ou bouf- 
flssure de ventre, ibid. 


lERES, “ 819 

Lavement contre le flux cé- 
liaque, 59-. 

Lauréole, ibid, 

Lauréole; sa préparation, 446. 

Laurier , 5^^. 

Laurier-rose, 598^ 

Laurier (huiles de baies dè) , 

357. 

Lénitif, 398. 

Léuitif fin de Meyssonnier , lA. 
Lentille, 5qc). 

Lentille d’eau , ibid. 

Lentille de marais , ibid. 
Lentille(lok de), 4»4* 
Leutisque (huile de baies de), 
35b. 

Livèche , 415. 

Liane îi glacer l’eau , 96. 

Liane à serpent , ibid. 

Liège, ifoo. 

Lierre, ibid. 

Lierre ( huile de), 358; 

Lierre terrestre , 4“ * • 

Lierre terrestre (conserve de), 
16b. 

Lierre terrestre (onguent de) , 
5o5. 

Lierre terrestre ( sirop de ) , 
692. 

Lièvre, 4°2- 

Lièvre j préparation de son 
poil, 431 • 

T..imaçon , 4°5. 

Limaçon (eau de) , 210. 

Limas ou Limace, 4o3. 

Limons, 404. 

Lin, 4 o 5. 

Liuaire , 4^8. 

Linnire (onguent de) , 607. 
Linctus , 414, 

Linimcnt, 407. 

Liniment de Saturne , ibid. 
Liuiment pour la sciatique , 
ibid. 


26.. 



TABLE 


820 

Liniment pour les brûlures 
<<corch(<es, 407. 

Liniment pour les hémorroï¬ 
des , ibid. 

Liniment contre les lidinorroï- 
des gonlldes et douloureu¬ 
ses , 

Liniment contre les rhuma¬ 
tismes , ibid. 

Liniment expdrimenld contre 
la même maladie , ibid. 

Liniment contre la paralysie, 
ibid. 

Liniment contre le scorbut , 
409. 

Liniment contre la gale, ibid. 

Liniment hydro - sulfureux 
contre la même maladie, id. 

Liniment balsamique et ano¬ 
din contre les douleurs des 
mamelles, /^lo. 

Liniment contre les tumeurs 
des mamelles et l’iiiilamnia- 
tion du prépuce, ibid. 

Liniment contre la pleurésie , 
ibid. 

Liniment contre la teigne, ib. 

Liniment contre les dartres et 
la teigne, ibid. 

Liniment contre la teigne et 
la gale, ibid. 

Liniment contre les entorses 
et foulures, ibid. 

Liniment contre le rachitis , 

411. 

Liniment contre la gale du nez 
des enfans, ibid. 

Liniment contre la vermine et 
les différens insectes qui at¬ 
taquent le porps humain, ib. 

Liniment contre la chute ou 
le relâchement de la luette, 
ibid. 

Liniment contre le panaris, ib. 


Liniment pour les ulcères ou 
brûlures, 408. 

Liniment pour toutes les in¬ 
fections de la peau , ibid. 
Liqueur tirée des Heurs de 
bouillon-blanc, y8. 

Liqueur de sucre, 717* 

Lis, 41,. 

Lis des étangs , 

Liseron grand, 412. 

Liseron petit, ibid. 

Liset , ibid. 

Liset petit, ibid. 

Lilharge, 4iô. 

Litharge(onguentde), 5i3. 
Litharges 3 leur préparation , 

443. 

Livêche , 415. 

Lok, 4,4, 

Lok de chou rouge , ibid. 
Lok contre la toux, ibid. 
Lok contre la toux et l’esqui- 

T 

Liok contre la fluxion de poi¬ 
trine , ibij^ 

Lok commun , ibid. 

Lok anti-asthmatique, 415. 
Lok pour rappeler l’expecto¬ 
ration dans la piTipneumo- 
nie, ibid. 

Lok contre l’esquinancie, ibid. 
Lok contre l’hémoptysie ou 
crachement do sang, ibid. 
Lok de lentilles , ibid. 

Lok de tussilage simple , 418. 
Lolier odorant , (ja. 

Lotion ; médicament, 41 G. 
Lotion ; fomentation , ibid. 
Lotion pour procurer le som¬ 
meil , 4'7- 

Loup , 418. 

Loup ; préparation de son toie 
et de ses intestins , 44.'• 




DES MATIÈRES. 821 

Lupin , 447 * Marum , 45 o. 

Lut, 4 '9* Mastic (huile de), 548. 

Lut pour b 4 tir les fourneaux Mastic , y^5o. 

de briques , ibid. Mastic ; moyen de le pulv^- 

Lut pourenduire les vaisseaux riser, ^53. 

de verre et de terre, ibid. Masticatoires, 431. 

Lut pour joindre les vaisseaux Matières âcres ; moyen de les 

les uns aux autres , 420. pulvériser, 755 . 

Lut pour réparer les fentes Matricaire , 4’*2. 

des vaisseaux, ^11. Mauve de jardin , ibid. 

Lut de sapience, 422. Mauve sauvage ou vulgaire , 

Lut propre i boucher les bou- 4 ^ 3 . 

teilles , ibid. Mayenne, 49 * 

Lycion, 127. Méchoacan, 435 . 

Lysirnachie , 422. Méconium, suc tiré du pavot, 

Lysimachie rouge, 425. 321 . 

Médicamens, 454 - 

M Médicamens ; circonstances à 

Macis , 480. observer dans leur choix, 

Maceron 425. 

Mâche ibid. Médicamens ; leur conserva- 

Macres’ ibid. tion et leur durée, 456 . 

Maïs , 70. Médicamens ; leur prépara- 

Mala^tre , 280. tion, 438 . 

Malicoi ium 521 . Médicamens simples: prépara- 

Mallelle, ’ 87. tion de plusieursd’entr eux 

Mandragore, 426! en particulier, 44 '- 

Maniguelte , 111. Médicamens simples qui ex- 

Maiine , 426. cellent par-dessus les autres, 

Marguerite petite, 427- 454 * 

Marie ( la ) , 707. Mélèze , 4 ^ 5 . 

Marjolaine, 228. Mélilot, ibid. 

Marjolaine (conserve de),168. Mélilot (emplâtre de) , 248. 

Marjolaine simple (huile de) , Mélisse , 436 . 

552 . Mélisse bâtarde , 467. 

Marjolaine de Crète , 228. Mélisse des bois , ibid. 

Maronnier d’Inde , 159. Mélisse (conserve de) , 168. 

Maroiinier de France , ibid. Mélisse ( eau de ) composée, 
Maroute, io 5 . 210. 

Marrube blanc , 228. Mélisse (extrait de) , 275. 

Marrube blanc (conserve de), Mélisse des Molluques , 471. 

168. Melon , ^ 58 . 

Marrube blanc (onguent de) , Melongène , 49. 

507. Meniaiitlie y 458 . 

Marrube noir puant, 228. Menthe, ibid. 





82 a 

TAB 

Menthe d’eau , 

460. 

Menthe poivrée ou citronnée, 


ibid. 

Menthe (conservede) 

168. 

Mercure , 

4Ê)o. 

Mercuriale, 

46.. 

Mercuriale ( sirop de) 

695. 

Mères de gérofl.es , 

5o8. 

Meringeanne , 

49- 

Merisier, 

462. 

Merlan , 

465. 

Merveille du Pérou, 65et 579. 

Mesures de plusieurs 

ingré- 

diens , 

465. 

Mesures de liqueurs et 

usage 

â Paris, 

ibid. 

Meum , 

ibid. 

Meurte , 

484. 

Mezereum : sa préparation , 


446. 

Micapanis , 

69- 

Miel , 

464. 

Miel anthosat ou de romarin , 

4b5 et 641. 

Miel de nénuphar, 

465. 

Miel de pariétaire , 

466. 

Miel de raisins. 

ibid. 

Miel de romarin, 4^5 et 64** 


Miel de vulvaria ou d’arroche 
puante, dite herbe de bouc , 

^ 4C6. 

Miel mercuriel et de tabac , 
Miel rosat, 

Miel ( onguent de ), 499- 

Miel (autre onguent de) , 5o8. 
Miel violât , 4^’^* 

Mille-feuille, ibid. 

Mille-feuille (moyens de faire 
de l’huile de), 549- 

Mille-feuille ( ongueftt de ) , 
608. 

Mille-fleurs ( eau de) , 762. 

Mille-pertuis , 46g. 


LE 

Mille-pertuis composde (huile 
de) , 552. 

— simple, 555. 

Mille-pertuis ( teinture de 
fleurs de), 752. 

Millet, ^.71, 

Mine-de-plonib, ibid. 

Minéraux ; comment il faut 
les choisir pour les mt'dica- 
mens, 

Minium simple (emplâtre de), 
242. 

Moll uque odorante , 471. 

Morelle, 

Morel le grimpante, ibid. 
Morelle rampante, 202. 

Morelle ( huile de baies de), 

546. 

Morets, 16. 

Morgeline, 475, 

Mors du diable , 660 et 715. 
Mouche à miel , 2. 

Mouron, 

Mousse d’arbre, ibid. 

Mousse marine , 1^5^ 

Mousse de terre , ^75^ 

Mousse ( soufre de la ), ibid. 
Mousse terrestre, ibid. 

Moutarde du diable , 16. 

Moutarde, 475. 

Mouton, 88. 

Mucilage, 477. 

Mucilage de colle de poisson, 

ibid. 

Mucilage eSmollient commun, 

ibid. 

Mucilage ( emplâtre de ), 249, 
Mucilage pour arrêter les hé¬ 
morragies , 478. 

Mucilage pour les fentes et les 
crevasses des mains, des 
lèvres, des mamelles, ibid. 
Mufle de veau , ibid. 

Muguet, ibid. 



DES MATIÈRES. 825 

Muguet des bois, 479' Nerprun (sirop de), 694. 

Muguet (petit), 100. NieJle, 

Muguet (conserve de fleurs de), Nître, 65o. 

i6é. Noirprun, ^go. 

Mulet, 479* Noisetier, 177. 

Muniie, 541. Noix ( dlectuaire de ) , aïo. 

Mûres (sirop de) , f)95. Noix ( extrait de) , 211. 

Mûres de renard (sirop de), ib. Noix ( huile de ), 357. 

Muria ; eau des olives, 4q8. Noix (eau de), 210. 

Mûrier, 480. Noix (sel fixe de), 211. 

Muscade, ibid. Noix ( sirop de), 694- 

Myrobolans, 482. Noix de cyprès, i85. 

Myrrhe, 48^- Noix de Galles, 

Myrrhe ( huile de ) par dèfail- Noix de Madagascar , to8. 

lance , 355. Noix vomique j moyen de la 

Myrte , 484- pulvériser, 754- 

Myrtille, i6et 484- Noli me tangere, 49*- 

Myrtille ( huile de baies de ), Nombril de Vénus , 495. 

358. Noyer , ibid. 

Myra cydoniorum, i58. Nummulairc , 35i. 



Nacre de perles j sa prépara- Ochre , 495- 

tion, 441. OEil de bœuf, ibid. 

Napel, 485. OEil de Christ, 48. 

Narcotique , ibid. OEillet ( conserve des fleurs 

Nard, 393. d’), 188. 

Nard (huile de) , 555. OEillet ( sirop de fleurs d’) , 

Nard indique, 47- 6^9* 

Nard sauvage, qS. OEillet de jardin, 495. 

Nature de baleine, 485. OEillette , .^42. 

Naveau 487* OEsipe j moyen de le faire , 

Navet ’ ibid. 444- 

Navets : manière d’en faire le OEufs ( huile d’) , 358. 

sirop ibid. OEufs(sirop dejauned’),69i. 

Navette’ 488. Oignon, 496. 

Navette ( huile de ) , ibid. Oignon marin , 709. 

Néflier, ibid. Oignon de squille ; sa prépa- 

Neige, 489* ration, 445. 

Nénuphar, 49“- Oignon (huile d’) , 55o. 

Nénuphar (miel de) , 465. Oleosaccharuniisaprépara- 

Nénuphar (sirop de), 694- tion, 452. 

Nerprun, 490" Oleum Ileraclium, 178. 





8.24 T A B 

Oloum riciiium , 561. 

Oliban , 257. 

ülivicT, 4 c)7. 

Oiiglcs • moyens de les pul¬ 
vériser , 754* 

OügueiU ; ses différentes com¬ 
positions , 498* 

Onguent d’Apio , 8. 

Onguent œgyptiac ou de miel, 

499- 

Onguent admirable de Nico- 
dème , 

Onguent pour faciliter la den¬ 
tition dés enfans, 5o 1. 

Onguent'contre le rhumatis¬ 
me , la sciatique, etc. i 6 id. 

Onguent contré les tumeurs 
scrofuleuses ou humeurs 
froides, i/bid. 

Onguent d’Arcæus, i/>id. 

Onguent vésicatoire perpé¬ 
tuel , lAi'd. 

Onguent contre les poux de 
la tête et du pubis , ibtd. 

Onguent basilicum ou suppu¬ 
ratif de Léniery, 499- 

Onguent blanc de céruse , de 
Rhasis, corrigé , 5oo. 

Onguent blanc de Fernel, ib. 

Onguent d’ache , 5oi. 

Onguent d’aunée, 5o2. 

Onguent de Bartholin, ih'd. 

Onguent de bol de Guidon , 

Md. 

Onguent de cynoglossum , 

ibid. 

Onguent détersif, 5o5. 

Onguent dessiccatif rouge , 
5io, 

Onguent de genièvre , d’Ar- 
nault de Villeneuve , 5o5. 

Onguent de genièvre , ibid. 

Onguent de genièvre, de Ron- 
geard , Md. 


LE 

Onguent de genièvre pour 
iluxions , 604. 

Onguent de gomme élémi , ib. 

Onguent de Guybert, pour la 
brûlure , 5o5. 

Onguent de la mère, 604. 

Onguent de lierre terrestre , 
composé, 5o5. 

Onguent de lierre terrestre , 
shnple , iiid. 

Onguent de linaire , 607. 

Onguent de madame de Lan- 
sac, ibid. 

Onguent de inarrube blanc, ib. 

Onguent de miel, 5o8. 

Onguent de mille feuille,l'Zu'i/. 

Onguent de Lémcry pour la 
brûlure, 5oq. 

Onguent d’or , ibid. 

Onguent de patience de Du 
Renou , corrigé, ibid. 

Onguent de patience sauvage, 

^crue, 5,0. 

Onguent contre la gale, 5o6. 

Onguent contre la gale et les 
dartres , 

Onguent contre les dartres 
rongeantes, ibid. 

Onguent contre la goutte , les 
rhumatismes et la paraly¬ 
sie , ibid. 

Onguent contre les humeurs 
froides et les ulcères putri¬ 
des , 507. 

Onguent contre les ulcères , 
les hétnorro'ides, les écrou¬ 
elles et les maladies de la 
peau , ibid. 

Onguent contre les tumeurs 
et les douleurs de la goutte, 
ibid. 

Onguent de petite chélidoine 
on éclaire, 510. 

Onguent de résine, ibid. 




DES MAI 

Onguent pour les rhumatis¬ 
mes , 151. 

Onguent de soufre, 5io. 
Onguent de storax , ibid. 
Onguent de tabac , 511. 

Onguent de tartre compose* , 
ibid. 

Onguent de tartre simple , 
ibid. 

Onguent de térdbenthine com¬ 
post? , ibid. 

Onguent de tt'rebenthinc plus 
simple, 512. 

Onguent de tuthie , ibid. 
Onguent digestif simple, ibid. 
Onguent digestif magistral , 
ibid. 

Onguent jaune, ibid. 

Onguent napolitain simple, 
ibid. 

Onguent iiutritum ou lilhar- 
ge, 5t5. 

Onguent populeum , 551. 

Onguent ophtalmique de Bau- 
deron , ibid. 

Onguent ophtalmique de Cha- 
ras , ibid. 

Onguent pour la grateile, 514- 
Onguent pour les luhiiorroï- 
des, ibid. 

Onguent rosat , ibid. 

Onguent de têtes de pavot , 
5i5. 

Onguent violât, ibid. 

Onguent vert, ibid. 

Onguent vert de Galien, ibid. 
Onguent vulnéraire , ibid. 
Onguent émollient , ibid. 
Onguent émollient et exci¬ 
tant , ibid. 

Onguent contre la gale de la 
tête des enfaiis , 5i6. 

Onguens chauds ; quels sont 
les trois, 197. 


MÈRES. 825 

Onguens froids ; quels sont 
les quatre , 

Onguens ; quels sont ceux or¬ 
dinaires aux chirurg., ib. 

Ophiloglosse, Sga. 

Opial, 516. 

Opiat d’hysopc, ibid. 

Opiat de bétoine , ibid. 

Opiat de véronique , ibid. 

Opiat contre la phthisie, ibid. 

Opiat contre l’apoplexie , la 
paralysie et autres afléctions 
de nerfs, ' St/. 

Opiat purgatif dans la ca¬ 
chexie , ibid. 

Opiat contre le vomissement 
et le craclieinent de saug,i6. 

Opiat martial purgatif, ibid. 

Opiat purgatif contre l’hy- 
dropisie, ibid. 

Opiat purgatif et fébrifuge 
contre les fièvres iuleriiiit- 
tentes, 518. 

Opiat contre la lièvre quarte , 

ibid. 

Opiat fébrifuge pour les per¬ 
sonnes dont la poitrine est 
délicate , ibid. 

Opiat contre les tubercules du 
poumon , ibid. 

Opiat anti-asthmatique, 5iq. 

Opiat anti-asthmatique , avec 
complication de saburre in¬ 
testinale , ibid. 

Opiat mésentérique ou contre 
les obstructions du mésen¬ 
tère , ibid, 

Opiat contre l’épilepsie , ibid. 

Opiat contre la néphrétique et 
l’ardeur d’uriner, ibid. 

Opiat contre l’hématurie ou 
urine sanglante , ibid. 

Opiat pour prévenir l’avorie- 
ment, 520. 



TABLE 


826 

Opiat contre les hdmorroïdes, 
620. 

Opiat contre la jaunisse, ibid. 

Opiat contre les diab(itès,j6i<i. 

Opiat contre les glaires des 
reins et de la vessie, contre 
l’asthme humide et le re¬ 
lâchement d’estomac, ibid. 

Opiat anti-scorbutique, ibid. 

Opiat contre l’asthme humide 
et la toux invt<ter(<e , 621. 

Opiat ou dlectiiaire Iduitif, ib. 

Opiat de différentes plantes , 
ibid. 


Opiat fébrifuge, 

ibid. 

Opium , 

ibid. 

Opium ; moyen de le pulvd- 

nser , 

754. 

Opopanax, 

522. 

Opopanax ] moyen de le pul- 

vériser , 

754. 

Orangeade , 

523. 

Oranger , 

522. 

Orcanette, 

523. 

Oreille d’âne . 

171. 

Oreille d’homme , 

96. 

Oreille de lièvre, 

545. 

Oreille de Judas, 

721. 

Oreille d’ours , 

524. 

Oreille de souris, 

662. 

Orge , 

524. 

Orge inondé, 

ibid. 

Orge ( huile d’) , 

358. 

Orgée , 

lO’T. 

Origan , 

525. 

Orme , 

526. 

Ornithogale , 

527. 

Orobe 

ibid. 

Orpin , 

ibid. 

Ortie morte , 

ibid. 

Ortie morte, grande, des Lois, 


528. 

Ortie piquante , 

ibid. 

Ortie grièche , 

529. 


Orvale, 52q. 

Orviétan de Meyssonnier, 55o. 
Os des animaux } leur prépa¬ 
ration , 45o. 

Os J moyen de les pulvériser, 

754. 

Oseille, 55o. 

Oseille ( eau d’) , 2,5, 

Oseille ( sels d’) , ibij. 
Ostéocoîe , 55, ^ 

Oxycrat j sa composition, 781. 
Oxide de cuivre vert , 764. 

Oxide de plomb blanc , par 
l’acide acéteux , i52. 

Oxide de plomb rouge , 471. 
Oximel simple , 552. 

Oxirrhodin, ibid. 

Oye , ibid. 

P 

Pain h chanter, ‘ 52. 

Pain & coucou , 18. 

Pain de pourceau , 184. 

Paliure , 555 

Palme de Christ , 55j_ 

Palme (huile de baies de), 553' 
Palmier, 555^ 

Panais, 55^] 

Panicaut, i5^. 

Paon, 554. 

Papiers ; moyen de les désin¬ 
fecter , ig8. 

Papillaris , 3g2 « 541. 

Pâquerette, 427. 

Pareira brava , 535. 

Parelle des marais, 555 et 541. 
Parelle , 541. 

Parfum ( du ) , 556. 

Parfum agréable pour casso¬ 
lette , ibid. 

Parfum céphalique, ibid. 
Parfum contre le mauvais air, 
ibid. 

Parfum pour arrêter la lluxiuu 



DES MA 

qui tombe sur la poitrine , 

537. 

Parfums pour les pulmoni- 
ques , pour les enchifreiids, 
pour fortifier le cerveau, 
pour les sérositds au com¬ 
mencement du rhume, pour 
fortifier le cœur , etc. ibid. 
Pariétaire , ibid. 

Pas d’âne, 558 . 

Pas d’âne ( grand) , 549. 

Pas d’âne (conserve des fleurs 
de), 168. 

Pas d’âne (tablettes de), 726. 
Passe-fleur, 173. 

Passe-pierre, 646. 

Passcrage, 559. 

Passerose, 4^2. 

Pastel , 540. 

Pastenade, 534 - 

Patience, 54 '• 

Patience aquatique, 353 . 

Patience des jardins , 641. 

Patience rouge , 652 . 

Patience (onguent de) , Soq. 
Patience sauvage , crue ( on¬ 
guent de ) , 5 10. 

Patte d’oye , 67 et 670. 

Pavot blanc et noir cultivé , 

542. 

Pavot cornu , 543 . 

Pavot ronge des champs, 544 * 
Pavot ( onguent de tête de ) , 

5 i 5 . 

Pavot blanc ( sirop de ) , 695. 
Pavot rouffe ( sirop de ) , 686 . 
Pécher, 545. 

Pécher ( conserve de fleurs 
de) , 168. 

Pêchers ( sirop de fleurs de ) , 
686. 

Perce-bosse , 4^2. 

Perce-feuille , 345 . 

Perce-mousse , 546. 


T I È R E S. 827' 

Perce-pierre , 546. 

Perdrix , 

Perles ; leur préparation’, 441. 
Persicaire âcre, 547. 

Persicaire douce , tachetée ,ih. 
Persil, 548. 

Persil de bouc , 648 et 571. 

Persil de Macédoine , 648. 

Persil de Macédoine ( gros ) , 

425. 

Pervenche, 549. 

Pétasite, ibid. 

Pétasite composée ( eau de ), 
211. 

Pétrole , 9’ 55o. 

Pétrole ( huile de ) , 55o. 

Pétron, 504. 

Pétrot, i/fid. 

Peuplier, 55o. 

Peuplier ( huile de ) , 549. 

Phalaris, 551. 

Phylaria, 282. 

Phytolacca, 552. 

Pied d’alouette , ibid. 

Pied de chat , ibid. 

Pied de chat (sirop de), 68q. 
Pied de lion , 553. 

Pied de pigeon , ibid. 

Pied de poule , 147* 

Pied de veau, 553. 

Pierre admirable , 554» 

Pierre admirable de Charas , 
555. 

Pierre admirable de Solleysel, 

ibid. 

Pierre amiante, 453. 

Pierre d’aimant ; sa prépara¬ 
tion , 441. 

Pierre calaminaire j sa prépa¬ 
ration , 4^2. 

Pierre hématite , 556. 

Pierre hématite d’Aneleterre, 

^ ibid. 




Pierre hématite j sa prépara¬ 
tion, 44'* 

Pierre infernale ; sa composi¬ 
tion , 4-* 

Pierre infernale , 55 i. 

Pierre médicinale , 557* 

Pierre ophtalmique, 558. 

Pierre des os rompus , 5 > i. 

Pierre des philosophes de Clia- 
ras, 555. 

Pierre-ponre , 558. 

Pierre p -ucejsa préparai! n, 

45'). 

Pierres précieuses ; leur prt!- 
paralion, 441. 

Pierre vulnéraire d’acier, 558. 
Pierre vulnéraire et slyptique, 
55(). 

Pierres dures j moyens de les 
pulvériser, 764. 

Pigeoji , 56o. 

Pignons de Barbarie , 5b 1. 
Pignons d'Inde, il/id. 

Pignons ; moyens de-les pul¬ 
vériser , 754. 

Piloselle, 5')2. 

Pilules , i/>id. 

Pilules J manière de les com¬ 
poser et de les conserver, 

5t-)5. 

Pilules purgatives , 

Pilules contre l’hydropisie , 
ibid. 

Pilules angéliques de Seiinert, 

564. 

Pilules angéliques ordinaires, 
ibid. 

Pilules contre la jaunisse et la 
goutte sciatique, ibid. 

Pilules apéritives de Duclos , 
ibid. 

Pilules astringentes d’Helvé¬ 
tius , ibid. 


Pilules vermifuges purgatives, 

585. 

Pilules anti-asthmatiques, ib. 

Pilules cochées , petites , dites 
admirables , 51)6. 

Pilules anti - hystériques et 
anti-asthmatiques, ibid. 

Pilules contre les embarras 
des reins, la colique né- 
phn'tique et les urines san¬ 
glantes , ibid. 

Pilules anti - hystériques ou 
contre les v incurs , ibid. 

Pilules de duobus , ibid. 

Pilules diurétiques , 5b8. 

Pilules de Francfort, 567. 

Pilules contre les pertes des 
femmes et autres hémorra¬ 
gies , ibid. 

Pilules hépatiques et stoma¬ 
chiques , 568. 

Pilules de longue vie , de Ma- 
crobe , 5(,7. 

Pilules de térébenthine , 5bg. 

Pilules contre les suppres¬ 
sions invétérées des règles 
ibid. 

Pilules de tribus , ibid. 

Pilules diurétiques , ibid. 

Pilules hépatiques et stoma¬ 
chiques , ibid. 

Pilules pour la toux , ôbg. 

Pilules auti-catarrales , ibid. 

Pilules contre le cancer , ibid. 

Pilules stomachiques, 670. 

Pilules ante cibutn , ibid. 

Piiiipreuellesanguisorhe, 571. 

Piinprcnelle , saxifrage , ibid. 

Piment , 687 et 570. 

Pin , 572. 

Pissenlit ou dent de lion, ibid. 

Pistache , 875. 

Pivoine, *W. 

Pis uavalis , 731. 




DES MATIÈRES. 


Plantain, 574- 

Plantain (l’eau, SyS. 

Plantain ( eau de) , 212. 

Plantain (sirop de ) , 7o3. 

Plante à jaunir , Sop. 

Plantes; manière commode de 
communiquer leurs vertus 
aux huiles , 545. 

Plantes ; choix à en faire pour 
l’usage des mèdicamens , 

454. 

Plantes ; manière de les pré¬ 
parer et de les conserver 
pour les pharmacies , 676. 

Piaules alexitères , lij. 


Plantes maluratives , 
Plantes marcotiques. 
Plantes odoutalgiques 
Plantes ophtalmiques 
Plantes otalgiques , 
Plantes ptarmiques, 
Plantes purgatives, 
Plantes rafraîchissante 
Plantes salivaires, 
Plantes spléniques, 
Plantes sternutatoires, 
Plantes stomarhiques, 
Plantes suduriliques , 
Plantes vénéneuses , 
Plantes vésicatoires , 
Plantes vomitives , 


829 

xxviij. 

ihid. 
, ibid. 
I ihid. 
ihid, 

xxviij. 
i, xxxj. 
xxxij. 



xxxij. 

ihid. 

xxxiij. 

xxxiv. 

ibid. 


Plantes alexipharmaques , ih. 
Plantes anti-épileptiq. , xiij. 
Plantes anti-scorbutiques, ih. 
Plantes anti-vénérienues, xiv. 
Plantes anti-vermineuses ,xv. 
Plantes apéritives, xvj. 

Plantes apophlegmatisantes , 
xvij. 

Plantes assoupissantes, ibid. 
Plantes astringentes , xviij. 
Plantes béchiques , xix. 

Plantes carminatives , xxj. 
Plantes céphaliques , ibid. 
Plantes cordiales , xxij. 

Plantes corroboratives , xij et 


Plantes vulnéraires , ibid. 

Plantes vulnéraires détersi- 
ves, xxxvij. 

Plantes vulnéraires employées 
à l’extérieur , xxxvj. 

Plantes vulnéraires incarnati- 
ves , xxxviij. 

Plantes vulnéraires maturati- 
ves, xxxvij. 

Filtre cru , 682. 

Plomb , ihid. 

Plomb brûlé ; manière de le 
faire , 585. 

Plomb ; moyen de le pulvéri¬ 
ser , 754. 


Plantes détersives, ihid. 

Plantes diaphorétiques, ibid. 
Plantes diurétiques , xxiij. 
Plantes émétiques , xxiv. 
Plantes emménagogucs, ibid. 
Plantes émollientes, xxv. 
Plantes errhines , ibid. 

Plantes fébrifuges, xxvj. 
Plantes hépatiques , ihid. 
Plantes hystériques , xxvij. 
Plantes incarnatives , ibid. 
Plantes maslicaloircs J ihid. 


Poids en usage en pharmacie , 
585. 

Poireau, 684. 

Poirée, 685. 

Poirier, ihid. 

Pois chiche , ibid. 

Poivre blanc , 685. 

Poivre du Brésil, 53^. 

Poivre d’eau , 547- 

Poivre de Guinée ou d’Inde , 
587. 

Poivre long, 586. 



85o T A I 

Poivre de la Jamaïque , SSy 
Poivre noir, 586 

Poivre musqud , 181 

Poivre à queue, ibid 

Poix de Bourgogne, 687 

Poix grasse ou blanche. îdic 
Poix navale , 588 

Poix noire, ibic 

Poix résine , 

Poliurn , 58c 

Polygala virginiana , 67^ 

Polypode, 58< 

Polylric, 5qc 

Pommades ( des ) , ibU 
Pommade cpipastiqiie ou c 
cantharides, ibu 

Pommade de garou , ihii 
Pommade pour la teigne, 
Pommade pour les lèvres , 
Pommade pour la gale , ibic 
Pommade pour les hemorro 
des, 39 

Pomme d’amour, 692. 

Pomme d’or , ibid. 

Pomme épineuse , ibid. 

Pomme de merveille , 691. 

Pommes ( sirop de) , 696. 

Pommes de reinette; leur ge¬ 
lée , 5 o2. 

Pommier, 695. 

Pompholix, 594. 

Populcum ( onguent) , 551. 
Porc, 594. 

Porc sauvage, 652. 

Porcelaine ; sa préparation , 

442. 

Porte-chapeau, 535. 

Potelée, 586. 

Potion J comment ou les com¬ 
pose , 5q5. 

Potion contre la peste, ibid. 
Potion contre l’hydropisie, ib. 
Potion purgative dans l’bydro- 
pisie, 596. 


ILE 

Potion contre la rougeole et la 
petite vérole , 696. 

Potion purgative , ibid. 

Potion purgative qui peut ser¬ 
vir pour une femme grosse, 

ibid. 

Potion purgative dans la jau¬ 
nisse , la cachexie et bouf¬ 
fissure, ibid. 

Potion contre le pissement de 
sang, ibid. 

Potion contre la blennorhagie 
ou écoulement muqueux de 
l’urètre, 59"- 

Potion contre la pleurésie et la 
péripneumonie, ibid. 

Potion contre la pleurésie, ib. 

Potion pour faire sortir l’en¬ 
fant mort et l’arrière faix, ib. 

Potion pour expulser une par¬ 
tie de l’arrière faix , ibid. 

Potion contre l’épilepsie, ibid. 

Potion vermifuge, ibid. 

Potion purgative moyenne, ih. 

Potion purgative majeure, ib^ 

Potion purgative émulsionnée" 

n • ■ . 

Potion purgative astringente, 

ibid. 

Potion laxative contre l’asth¬ 
me , ibid. 

Potion sédative contre l’asth¬ 
me , ibid. 

Potion laxative dans lesphleg- 
masies ou inflammations de 
poitrine , telles que la pleu¬ 
résie et la péripneumouie,{ïi. 

Potion pour ranimer les dou¬ 
leurs languissantes du tra¬ 
vail de renfaiitement, ibid. 

Potion diaphorétique 'et ano¬ 
dine , ibid. 

Potion anodine et astringente. 



DES MA 

Potion calmante, 699. 

Potion anti - hystérique ou 
contre les vapeurs, ibid. 

Potion pour apaiser les dou¬ 
leurs après l’accouchement, 

ibid. 

Potion contre les convulsions 
des enfans , ibid. 

Potion contre les hémorragies 
du nez, ibid. 

Potion pour les fleurs blanches, 
ibid. 

Potion contre le crachement 
de sang, 600. 

Potion contre l’épilepsie, ibid. 

Potion vulnéraire pour les ab¬ 
cès internes, ibid. 

Potion vulnéraire pour les 
plaies et les ulcères inter¬ 
nes , ibid. 

Potion vulnéraire contre les 
contusions, ibid. 

Potion contre la néphrétique , 
l’ardeur et la suppression 
d’urine, 601. 

Potion huileuse contre la né¬ 
phrétique, ibid. 

Potion contre la pierre, ibid. 

Potion contre la pleurésie , la 
péripneumonie et les fièvres 
inflammatoires, ibid. 

Potion contre la jaunisse et les 
embarras du foie, ibid. 

Potion contre la dysseuterie 
invétérée, ibid. 

Potion contre l’enrouement et 
les rhumes invétérés, ibid. 

Potion contre la dyssenterie,iA. 

Potion contre la manie, la mé¬ 
lancolie et le (lux. de sang, 
60a. 

Potion pour apaiser de fortes 
coliques, ibid. 

Potion cordiale, ibid. 


TIÈRES 83 i 

Potion contre l’embarras des 
reins et de la vessie, 602. 

Potion contre le crachem. et le 
vomissein. de sang , ibid. 

Potion émétique , ibid. 

Potion émétique qui agit sans 
secousse, ibid. 

Potion émétique qui produit 
des secousses, ibid. 

Potion vomitive pour un en¬ 
fant de quatre mois à un an , 
ibid. 

Potion émétique pour un en¬ 
fant depuis deux ans jus¬ 
qu’à huit, 6o5. 

Potion anti-émétique et contre 
le vomissement, ibid. 

Potion anti-émétique de Ri¬ 
vière , ibid. 

Autre de Haen, ibid. 

Potion contre lesrègles immo¬ 
dérées, ibidi. 

Potion emménagogues , ou 
contre la suppression des 
règles, ibid. 

Poudre absorbante, 604. 

Poudre anti-asthmatique, 6o(>. 

Poudre de bouillon blanc , de 
Minsycht, ibid. 

Poudre coruachine de Charas, 
6 o 5 . 

Poudre pour dessécher et for. 
tifier le cerveau, (i 12. 

Poudre contre le mal de cœur, 
6 o 5 . 

Poudre pour les dartres invé¬ 
térées et rebelles, 6i 1. 

Poudre contre les dartres, la 
gale et autres maladies de 
la peau, ibid. 

Poudre pour les dents , 61 3 . 

Poudre de Bauderon pour les 
descentes des enfans , 6 o 5 . 

Poudre digestive, 609. 

Poudre dyssentérique , Gu. 



832 TABLE 


Poudre dyssentérique de Jean 
Longius , 6ii. 

Poudre d’encens et d’aloës , 
Gog. 

Poudre contre l’atrophie ou 
maigreur des enfans, 606. 

Poudre de Mynsicht pour les 
érysipèles, 608. 

Poudre contre l’csquinancie , 
607. 

Poudre fébrifuge, 2()g. 

Poudre pour la gravelle et la 
colique néphrétique, 612. 

Poudre des trois poivres , de 
Galien, fiog. 

Poudre contre la pleurésie et 
la péripneumonie, 606. 

Poudre contre la jaunisse , la 
cachexie et les fièvres inter¬ 
mittentes , 6o5. 

Poudre purgative , 610. 

Poudre contre la rage , 607. 

Poudre de Galien contre la 
rage, ibid. 

Poudre de Piron contre la 
rage, 608. 

Poudre sternutatoire, 615. 

Poudre tempérante, 604. 

Poudre contre l’incontinence 
d’urine, 55(). 

Poudre sternutatoire contre 
l’apoplexie, ibid. 

Poudre de serpent de Norim- 
berg, 677. 

Poudre contre la chlorose ou 
les pâles couleurs et la sup¬ 
pression des règles , 609. 

Poudre contre les fleurs blan¬ 
ches , 610. 

Poudre contre les flatuosités 
de l’estomac, ibid. 

Poudre du -.'.uc simple , ibid. 


Poudre du prince de la Miran- 
dole, 610. 

Poudre contre la céphalalgie 
ou mal de tête invétéré , 
612. 

Poudre contre la foiblessede la 
vue, ibid. 

Poudre contre les poux de la 
tête et du pubis , 615. 

Poudre contre les hernies des 
enfans, 614. 

Poudre contre la teigne , les 
vers, les ulcères malins et la 
difficulté d’uriner , ibid. 

Poudre contre la rétention 
d’urine, ibid. 

Poudre contre la pleurésie, ib. 

Poudre pour faire sortir l’ar¬ 
rière faix , ibid. 

Poudre contre la douleur des 
dents, ibid. 

Poudre contre la cachexie, ib. 

Poudre contre l’épilepsie , ib. 

Poudre contre les convulsions 
des enfans , ibid. 

Poudre contre la nouure et la 
maigreur des enfans , 615. 

Poudre contre la jaunisse , ib. 

Poudre saxone de Lobcl, ibid. 

Poudre contre les vers, 604 et 
672. 

Poudre vermifuge , 6o5. 

Poudre vermifuge et purga¬ 
tive , ibid. 

Poule, 615. 

Poule-grasse, 425. 

Pouliot, Gi5. 

Pourpier , 616. 

Pourpier simple ( sirop de ) , 
696. 

Poux, G>7. 

Prêle, ibjd. 

Prime-vère , B18. 

Prime-vèr® 



DES MA-: 

Priine-vèrc (liuile de fleurs de), 
552, 

Prime - vère (conserve des 
fleurs de ) , irt8. 

Propolis , i55. 

Pruneauï purgatifs , 619. 

Prunelier, (iao. 

Prunelle (sel de) , Cdq. 

Prunes confites de Ikrserus , 
fiiq. 

Prunier franc ou cullivt*, ihid. 

Prunier sauvage , 620. 

Plariuiifue , 554* 

Pulmonaire, liai. 

Pulmonaire de chêne , ibîd. 

Pulmonaire ( sirop de ) , 69(1. 

Pulsatille, i':'5. 

Puinex , pierre-ponce pr(*pa- 
rde, 455. 

Punaise, 622. 

Purgatif universel, 127. 

Purgatif pour un enfant qui 
vient de naître , 622. 

Purgatif pour un enfant de 
quatre mois , ihid. 

Purgatif pour un enfant de 
huit mois , ihid. 

Purgatif pour un enfant de 
dix-huit mois , ihid. 

Purgatif pour un enfant de 
trois ans , ihid. 

Purgatif pour un enfant de six 
ans auquel on soupçonne des 
vers, ihid. 

Purgatif pour un enfant de 
huit à dix ans , 625. 

Purgatif ou biscuit pour les 
en fans , 025. 


Pyrèthre, 

ihid. 

Pyrole , 

ihid. 

Q 


Queue de cheval , 

617, 

Queue de pourceau, 

624. 

11. 



riÈRES. 835 

Quinquina , 624. 

Quinquina (vin de) , 625. 

Quinquina ( sirop de) , 697. 

Quinte-feuille, gae. 

R 

Racine du saint-esprit, 5i. 
Racine de diclanie , 291. 

Racine de la peste , 55o. 

Racine sentant les roses, 628. 
Racine salivaire , 625. 

Racine vierge, 662. 

Racines moelleuses j comment 
en préparer la conserve , 
166. 


Racines : moyen de les pulvé- 

riser, 

754. 

Raifort cultivé , 

628. 

Raifort sauvage , 

629. 

Raiponce , 

ihid. 

Raisin , 

ihid. 

Raisin d’Amérique, 

552. 

Raisin des bois , 

16. 

Raisin d’ours , 

95. 

Raisin de renard , 

629. 

Raisins ( miel de ) , 

466. 

Raisins ; leur vertu , 

772. 

Rapontic , 

65o. 

Ratafia , 

ihid. 

Ratafia de baies de genièvre , 


ihidm 

Ratafia des six graines 

, ihid. 

Ratafia pour se préserver de la 

colique néphrétique , 

, 65i. 

Ratafia purgatif, 

ihid. 

Rat, 

ihid. 

Rave , 

652. 

Raves ( sirop de ) , 

697. 

Recise , 

66. 

Réglisse , 

655. 

Réglisse J moyens d’en 

pulvé- 

riser le suc. 

754. 

Réglisse ( sirop de) , 

698. 


27. 



63 ± TABLE 

IWglisse j sucs de réglisse Rose (conserve molle et solide 
blanc, noir, etc. 714- ^e), 1-0. 

Reine des prés , 55 et G5 j. Rose (huile de), ^4. 

Remède contre la fièvre inter- Rose (onguent rosat ) , 514. 

inittente , 280. Rose ( sirop de ) , 6g8. 

Renard , Rose ; moyen d’en tirer le suc 

Renard J préparation de ses ^ facilement , ^ ^ 


poumons 
Renoncule , 

Renouée , 

Renouée (petite), 
Reprise , 

Résine (onguent de) 


447. Rose J moyen de la pulvéri- 


ibid. 


G54. ser, 754. 

655 . Rose , vinaigre de , 7^0. 

357. Rose ( teinture de ) , 752. 

527. Roseau , 642. 

5 o 6 . Roseau odorant, 102. 

Rhapoiitic, 657. Rosée du soleil , 

Rhubarbe des paysans , 269. Rosier, 

Rhubarbe des moines, 657. Rosier sauvage, 

Rhubarbe blanche , 4 ' 55 . Rossolis purgatif, G44. 

Rhubarbe des boutiques, 655 . Rossolis (conserve de), 168. 

Ricin, 56 1. Roucou, 148 et 645. 

Rièble, 519. Rubéfiant, 645. 

Riz , 657. Rubi'fiant contre la fièvre pu- 

Rob , 638 . tride ou adynaniique , et la 

Rob d’airelle , 16. fièvre maligne ou ataxique, 

Rob de baies de sureau, ibid. 

Rob de coins , ibid. Rubéfiant avec le levain, ibid. 

Rob de corme, 17^* Rubrique, i7çj^ 

Ri' b de mûres composé, 659. Rue, 645. 

Rob de mûres, simple , ibid. Rue (conserve de) , 168. 

Rob de noix, de Galien, GSg. Rue de chèvre , 648. 

Rob de véronique , 640. Rue de muraille , ibid. 

Rocambole, ' 4 * ^ 

Romarin, 64 ®- ^ 

Romarin (conservede), 168. Sabine, 


Romarin (miel de), 466 et Safran, 


648. 

G41). 


641. Safran J moyen de le pulvéri- 

Romarin (vinaigre de) , 780. ser 


Rcnce, 

Rondelle , 

Rondolle , 

Ro([uelte , 

Roquette de marais, 
Rose (eau de). 
Rose de Chine , 
Rose d’üutrc-mer. 


641. Safran , bâtard, 114. 

g6. Safran des Indes , i85. 

401. Sagapenum , 649. 

641. Sagapenum j moyen de le pul- 

354. vériser , 754- 

215. Salade de chanoine, 4’5. 

22. Salep , 65 o. 

45a. Salicaire, 4^5. 



DES MATIÈRES. 

Salicot , 

Salop , 

.Salpiilrc, 

Salprire de houssage 


707^ .'■cabicuse , 

65o. Scabicusc de bois , 
ibid, .Scamuioiii'e , 
ibid. Scaiiimuu^e : si 

<*5>. 

Ibid. Scammont'e } moyen de Ja 

754* 
208. 


853 

660. 
ibid. 
büu 

» prepaialion , 

443* 


Salsep ircille, 

Sang-dragon. 

Sang-dragon en roseau 6u en . pulvdriscj 

herbe , ibid. Scariole , _ 

Sang-dragon ou patience rou- Sceau de Notre-Dame, 662. 

ge , 652. Sceau de Salomon, ibid^ 

■Saiidarax , 5o5. Schœnanle , 

Sanglier , 652. Scolopendre , 

Sangsue , ibid. Scolopendre vraie , 

.Sanguinaria , 625. Scolopendre vulgaire , 

Sanguine, 556. Scolopendre (sirop de), 69p. 

.Sanicle , 655. Scordium , 66 j. 

Santal, ibid. .Scordium (conserve de), 168. 

Santaux ; moyen de les pul- Scorpion, 665. 

vdriser , 755. Scorsonère, ibid. 

Santolinc à feuilles de cyprès. Scrophulaire (petite) , 141. 

5i. .Scrophulaire (grande), 66(i. 
/•cl* Scrophulaire (grande aquati- 
que ), ibid. 


665. 

ibid. 


592. 


•Sapa ribesii, 

Sapin , 

Saponaire , 
Sarsepareille , 
Sarcocole , 

•Sariette , 

Sarraziii , 

Saturne (sucre de) , 
S.assafras, 

Saty rion , 

Sauge , 

Sauge des bois , 

.‘'auge ( conserve de), 
Sauge ( vinaigre de ) , 
Savinier, 


655. 


.Sebestc, 
■Seigle, 


667. 
ibid. 

.Sel ammoniac, 668. 

.Sel de duobus, 669. 

Sel marin Ou commun , 670. 
.Sel essentiel de berberis, a6o. 
Sel essentiel d’oseille , 2i5. 

.Sel fixe d’oseille. 

Sel fixe de n 


Sav. 


U saulx , 


Saule (sirop de üeurs de) ,68b. 


655. 

656. 
et 656. 

589. 

656. 

657. 
ibid. 

Sel polychrcste, 

Sel de prunelle , 

Sdv..s«.i, 

Sel végétal {taririle de po¬ 
tasse'^ } manière de le faire , 

,,_ 22J. 

659. ; moyens de les pulvéri- 

755. 


ibid, 

211 . 

670. 

66 ( 1 . 

67.. 


655. 

659. 


.Sa#! mure , 

Savon (emplâtre de) , 243. 

.Sauve-vie, 648. Semence de haleine, 485. 

Saxifrage rouge , 282. Semence de saxifrage , 660. 

saxifrage blanche , tSy. Semences chaudes (grandes); 



TABLE 


856 

quelles sont les quatre , 
ic)6. 

Semences chaudes ( petites )j 
quelles sont les quatre , ih. 
Semences froides ( grandes ) ; 

quelles sont les quatre, 
Semences froides (petites) •, 
quelles sont les quatre , 
ibid. 

Semences froides; moyen de 
les pulvériser , 7 ^ 4 * 

Semences contre les vers, 672. 
Semences; moyen de les pul¬ 
vériser, 754* 

Séné , 672. 

Séné ( faux ) , 62. 

Scneçon , 675. 

Sénegré, 278. 

Scnclles, 259. 

Sénevé, 475 - 

Sénevé (huile de) , 558 . 

Sénéka , 674 * 

Serpent, 67b. 

Serpent ; ses préparations , 
45 o. 

Serpentaire (petite), 592. 

Serpentaire (grande), 678. 
Serpentaire de Virginie , 787. 
Serpolet, 678. 

Serrette, 679. 

Séséli, ilnd. 

Simarouba, ibid. 

Sinapisme d’Aëce, 680. 

Sirop, 681. 

Sirop d’absinthe simple, ibid. 
Sirop d’acacia , üm. 

Sirop d’aigremoine , G81. 

Sirop d’alléluia, ibid. 

Sirop d’althæa , 682. 

Sirop d’arrête-bœuf, 696. 

Sirop astringent, 681. 

Sirop pour l’asthnie , 1 5 o. 

Sirop de berberis, 682. 


Sirop de berberis , préparé 
sans feu, 682. 

Sirop de bétoine simple , ib. 

Sirop pour la bile , 6b2. 

Sirop de bluets , 700. 

Sirop de bourrache simple , 
b 85 . 

Sirop de calli'basse , 1 o 5 . 

Siropdecamomillesimple, 683 . 

Sirop de capillaire, simple,li. 

Sirop de cerises appcli'es ai- 
griotes , 684. 

Sirop de pied de chat, 689. 

Sirop de Calabre , 692. 

Sirop de chicorée, simple, 684. 

Sirop de chou rouge , ibid. 

Sirop de citron , 685 . 

Sirop de citron préparé sans 
fcit * b8b. 

.Sirop de coquelicot ou pavot 
rouge , ibid. 

■Sirop de cyanus , 700. 

Sirop de dattes , 602! 

.Sirop diacodium , 485 et 69$. 

Sirop émétique fébrifuge, 701. 

Sirop pour l’enrouement et 
l’extinction de voix, 1 5 o. 

Sirop d’épine-vinette , 682. 

.Sirop de l’empereur Ferdi¬ 
nand , 658 . 

Sirop d’érysinium , simple , 
^ 9 - 

Sirop de fleurs de genêt, sim¬ 
ple, 68b. 

Sirop de fleurs de pêcher, 
simple, ibid. 

Sirop de fleurs de pêcher pré¬ 
paré sans feu, 687. 

Sirop de fleurs de saule , 688. 

Sirop de fleurs de soufre, ih. 

Sirop de fleurs de tussilage, 
simple, ibid. 

Sirop de fleurs d’millct , sim¬ 
ple , 689. 



D E s M A T IÈ R E s 83 ; 

Sirop de fraises, simple , 689. Sirop de pommes, simple,G96. 
Sirop de framboises , (iqo. Sirop de pommes, simple, ]>rd- 
Sirop de fumeterre,simple, tife. pard sans feu, ibid. 

Sirop de gentiane , 462. Sirop de pommes pi i*part! sans 

Sirop de genièvre , 690. bouillir, md. 

Sirop de grande consoude, sim- Sirop de pourpier simple, ib. 

pie , ibid. Sirop de pulmonaire, ibid. 

Sirop de grenades aigres, 692. Sirop purgatif, 6G2. 

Sirop de groseilles rouges, lA. Sirop de quinquina , 69-, 

Sirop pour les hémorragies , Sirop des deux, racines, G80. 

702. Sirop des cinq racines , 685 . 
Sirop de houblon , simple , Sirop pour les maladies de la 
691. rate , 702. 

Sirop de jaunes d’œufs , ibid. Sirop de raves simple, 697. 
Sirop de joubarbe, simple, j/i. Sirop de réglisse composé, 
Siropde jujubes, simple ,692. 698. 

Sirop laxatif, 702. Sirop de renouée , 696. 

Sirop de langue de cerf, sim- Sirop du roi Sapor, Sqô. 

pie, f> 99 - Sirop de roses pâles, sans feu , 

Sirop de lierre terrestre, G92. ibid. 

Sirop de limon , 685 . Sirop de roses piles, solutif, 

Sirop de longue vie ou de Ca- ibid. 

labre, 4^2 et 692. Sirop de roses muscates , ibid. 

Sirop magistral hydragogue , Sirop royal, 702. 

702. Sirop de sauge , 685 . 

Sirop de mélisse , 692. Sirop de scolopendre , 699. 

Sirop de mercuriale , simple , Siropscorbut.aeLaforest,7o5. 

(>95. Sirop de tabac , i*99* 

Sirop contre les hémorragies Sirop pour les vieilles fluxions, 
de matrice, 704. toux et rhumes , 705 . 

Sirop de mûres, simple , 693. Sirop contre la toux et les acre- 

Sirop de mûres de renard, tés de la poitrine , ibid. 

694. Siropde grains deverjus, 700. 
Sirop de nénuphar, simple, ib. Sirop de sucre , 717. 

Sirop de navets , 487. Sirop de vinaigre, simple, 701. 

Sirop de nerprun , 1 ^ 4 . Siropde violettes,simple, 700. 

Sirop de nerprun contre l'hy- Sirop de vipères, ibid. 

dropisie , 704* Sirop d’yèble simple , 701. 

Sirop de noix de Mésué, 694. Sirop contre la grande effer- 
Sirop d’oseille , 682. vescence du sang, 704. 

Sirop de pavot blanc, simple, Sirop contre le crachement de 
G95. sang, ibid. 

Sirop de pavot rouge, 68G. Sirops ; manière de les clari- 
Sirop de plaulaiu, ibid. fier , 704. 




TABLE 


Solanutn fuiiosum , 592. 

Soldaiiolle, 705. 

Sorbes (dlcctuaire de), 228. 
Sorbier , i ’jG. 

Soucliet, 705. 

Süucliel des Indes , 183. 

Soucj'', yoS. 


iSoucj (conservede fleurs de), 
1Ü8. 

Soucy ( vinaigre de ) , 780. 

Soude, 

Soufre, ibid. 

Soufre occidental, 541. 

Soufre de Ruland (emplâtre 

de), 244. 

Soufre (extrait de) , 275. 

Soufre de la mousse , 

Soufre ( sirop de fleurs de ) , 
688. 

Soufre (trochisques de), 757. 
Souris, 65 1. 

Spargellc , 3 o 6 . 

Sperme de baleine, 485 . 

Sperniola , 522 . 

Spic, 593. 

Spic nard, 708. 

Spina solstialis, etc. , ibid. 

Spode , ibid. 

Spode en grappes , 760. 

Spodium, 22g, 

Spodium J sa préparation , 

442. 

Spongiola, 225 . 

Squille, • 709. 

Squilles ; manière d’en pré¬ 
parer les oignons, 445 - 

Squiiie, 710. 

Staphisaigre , 552 et 71t. 

Statice, 

Stercus diaboli, 47. 

Sternutatoire en forme de pou¬ 
dre , 262. 

S tæcbas arabique , 711. 

Stœchas citrin, 712. 


Storax, 71?. 

Storax (onguent de) , 5 io. 

Stramonium , 692 et 715. 

Stup»‘factifs, 485 . 

Suc de réglisse blanc , 714. 

Suc de rttglisse de Blois, ibid. 

Suc contre le délire et la fré- 
nésie, 715. 

Suc contre la dyssenlerie , le 
cours de ventre et le tc- 
nesine, ibid. 

Suc contre la gravellc, ibid. 

Sur contre les vers, les glaires 
et les viscosités de l’csio- 
mac, ibid. 

Suc sudorifique pour la pleu¬ 
résie , ibid. 

Suc contre le pissement et le 
cracbcmeiil de sang, ibid. 

Suc contre le scorbut, ibid. 

Suc contre l’épilepsie , 716. 

Succin , 25 . 

Sucein ; sa préparation , 441. 

Surcise , y,5 

Siiere , ..,g] 

Sucre ; savoir s’il est cuit en 
consistance de miel rosat, 
16g. 

Sucre rouge ou de Chypre , 

Sucre candi, 718. 

Sucre d’orge, ibid. 

Sucre tors , appelé pénides , 
épénides ou alphœnix , ib. 

Sucre rosat ( tablettes de ) , 


726. 

Sucre de Saturne , 585 . 

Suc ou jus des plantes ; ma¬ 
nière de les tirer et de les 
conserver , 718. 

Suie , 7 >r)- 

Suie ( emplâtre de ) , 720. 

Sulfate alumineux 22. 

Sulfate d’autimoinc, 55 . 





DES MATIÈRES. 859 

Sulfure d’iiuile volatile , 60. Tamarin, r?^. 

Sumac, 720. Tamaris, ilnd. 

Suppositoires, ibid. Tamaris (conserve de), lOy. 

Sureau, 721. Taiiaisc ou tanaisie, 750. 

Sureau (petit) OH yèble, 789. Taraspic , 759. 

Sureau (trochisques de baies Tare ou goudron , 

de ) , 766. Tartre , ibid. 

Sureau ( vinaigre de) , 7ii- Tartre j pour le calciner, 225. 
Surelle, 53o. Tartre de berberis , 260. 


T 

Tabac, 723. 

Tabac (huile de), simple, 549 - 

Tabac (miel mercurial et de), 
467. 

Tabac ( onguent de ) , com¬ 
post! et simple , 5 ii. 

Tabac ( sirop de) , 699' 

Tableau alpbabdliqtie des 
plantes usuelles ; ou des 
principales propridtds des 
plantes en mt^decine , ex¬ 
trait des diett^es de botani- 


Tartre ( huile de ) , par dé¬ 
faillance , 554. 

Tartrile de potasse j le faire , 
223 . 

Tartrile acidulé de potasse , 
18:. 

Teinture, 732. 

Teinture de fleurs de mille¬ 
pertuis , ibid. 

Teinture martiale contre le 
carreau des enfans , 755 . 

Teinture de roses , 752. 

Teinture de roses , astringen¬ 
te , ibid. 


que , faites au jardin des Teinture thériacale , 735 . 

plantes de Paris, xij et suiv. Tencbe ou tanche , ibid. 

Tablettes , 725. Térébenthine, 754. 

Tablettes contre l’asthme et Térébenthine j manière de la 


la toux. 728. préparer, 44'^- 

Tablettes diurétiques , 726. Térébenthine (onguent de). 

Tablettes de guimauve, 725. 735 . 

Tablettes pour les hernies ou Terre glaise , 48. 

descentes, 728. Terre du J.apon, 98. 

Tablettes pectorales de Gcn- Terre méritée, i 85 . 

dron , 72'’- l'erre sigillée ou scellée, 755. 

Tablettes de sucre rosat, 726. Terre sigillée j sa prépara- 
Tablettes pectorales pour la tion , 442. 

toux , 727- Terres j moyens de les pul- 

T.ableltcs de tussilage, 726. vériser , 754. 

Tablettes contre les vers, 728. Terrettc , 401. 

T.ablettes vomitives, ibid. Tcrtianaire, 1^52. 

Tabouret, 87. Tetrapharmacum de Galien , 

Tacamahaca en coque, 5 16. 238 . 

Talc de Venise j moyen de le Thalitron , 755. 

pulvériser, 754 - Thapsie, 756. 



84o TABLE 


Tlic<, 7 56 . 

Tilt* trEurnpr , 

Tilt* i foulon , 182. 

'1 lit* niddicinal contre la phthi¬ 
sie , 366 . 

Tlie du Mexique , 26. 

Theriaque des pauvres, i 5 . 
ïhdriaque des Allemands , 
274 ei 5 o 5 . 
Thériaque d’Androraaque ; 
scs vertus et son usage , 

757. 

TWriaque de Mesut*, com¬ 
postée de quatre drogues , 

758 . 

Thiériaqiie des pauvres, 5 o 5 . 
Thlaspi, 75q. 

Thurbith , 75q. 

Thym, ibid- 

Thymelée, 299. 

Tiliau ou tilleul , 

Tilleul ( conserve de ), 168. 

Tisane, 74 * • 

Tisane apdritive , ibid. 

Tisane apdritive et tempd- 
rante ibid. 

Tisane astringente, 

Tisane cointnuiie, ibid. 
Tisane contre la goutte , la 
sciatique et le rhumatisme, 

745. 

Tisane contre la ndphrdtique 
ou inflammation des reins. 


Tisane de santd ou de sainte 
Catherine, 7^5. 

Tisane contre les rhumes de 
poitrine, 744. 

Tisane sudorifique, ihUl. 

Tisane sudorifique et laxati¬ 
ve , 745. 

Tisane contre la toux et la 
pleuidsie, ^4(3. 

Tisane contre l’ictère ou jau¬ 
nisse, et contre les maladies 
de la peau , ibid. 

Tisane contre lu dyssenterie , 
la colique ndphrdlique et la 
rétention d’urine, 747* 

Tisane contre la colique né¬ 
phrétique , l’ardeur d’urine 
et la gonorrhée virulente , 
ibid. 

Tisane 'i prendre dans le pa- 
roxisiiie de l’asthme, ibid. 

Tisane contre la diarrhée et la 
dyssenterie, ibid. 

Tisane contre la pleurésie et la 
fluxion de poitrine , ibid. 

Tisane contre les p-ûles cou¬ 
leurs , ibid. 

Tisane contre l’asthme et la 
toux invétérée , ibid. 

Tisane contre la néphrétique, 
la rétcnliou d’urine et la 
chaude-pisse, 748. 

Tisane commune et rafraîchis¬ 
sante . ibid. 


Tisane contre le rhume et la 
toux, 744* 

Tisane contre riiémophthisic 
ou crachement de sang , 

745. 

Tisane contre l’hydropisic , 

„ 744- 

Tisane contre la paralysie et 
l’apoplexie, ^45. 


l'isane diurétique et adoucis¬ 
sante contre la colique né¬ 
phrétique, ibid. 

l’isane contre la rougeole et la 
petite vérole, ibid. 

l'isane contre la goutte, la co¬ 
lique et la cachexie, ibid. 
ïisanc sudorifique pour les 
fièvres malignes, ibid. 
l'isane vulnéraire contre les 




DES MA 

hémorragies ,]es chutes et les 
contusions internes , 74e)- 

Tisane contre IVpilepsie, ib. 

Tisane anti-asthmatique, ih. 

Tisane contre l’asthme, ibid. 

Tisane rafraîchissante et adou¬ 
cissante , ibid. 

Tisane excellente contre la 
toux sèche, 760. 

Tisane contre la pleurésie, la 
Iluxion de poitrine et le cra¬ 
chement de sang , ibid. 

Tisane contre le dévoiement 
et la dyssenterie , ibid. 

Tisane pour les fièvres mali¬ 
gnes et la petite-vérole, ib. 

Tisane contre les embarras du 
mésentère et du foie , con¬ 
tre les graviers et l’hydro- 
pisie, ibid. 

Tisane contre l’hémorragie du 
nez, de la matrice, et con¬ 
tre l’hydropisie, ibid. 

Tisane contre le priapisme , 
ibid. 

Tisane contre l’hémorragie , 

Tisane contre les écrouelles , 
ibid. 

Tisane contre la diabétès, ib. 

Tisane rafraîchissante , ibid. 

Tisane laxative , 74 ü- 

Tisane pour se garantir de la 
gravclle, 75 i- 

Tisane purgative, ibid. 

Tithymale, 752 . 

Toque , ibid. 

Tormentillc, ibid. 

Tortelle , 765. 

Toute-bonne , Saq. 

Toute-bonne des prés , 752 . 

Toute-épice, 49 '• 

Toute-saine , 762. 

f rainasse, 655 . 


TIÈRES. 84 i 

Trèüe d’eau , 458 . 

Trèfle bitumineux, > 752 . 

Trèfle des jardins , ibid. 

Trèfle musqué, ibid. 

Trituration et pulvérisation 
de plusieurs drogues , 755. 
Trochisques j leur composi¬ 
tion , 755. 

Trochisques béchiques noirs, 

ibid. 

Trochisques béchiques rou¬ 
ges , ibid. 

Trochisques citrin , ibid. 
Trochisques d’arsenic , 7 ^^* 
Trochisipies de balaustes, ib. 
Trochisques de baies de su¬ 
reau , ibid. 

Trochisques de soufre et de 
tuthie , 757. 

Trochisques détergens, ibid. 
Trochisques de vipères, ibid. 
Trochisques d’iris , 768. 

Trochisques escarotiques, ib. 
Trochisques pour le ûux d’u¬ 
rine involontaire, ibid. 
Troène , ibid. 

Truffés d’eau, 425 . 

Truie , 594. 

Tue-chien , iSq. 

Tuile, 75 (p 

Turbith , ibid. 

Turquette, 557. 

Tussilage , 558 . 

Tussilage (sirop de fleurs de), 
688 . 

Tussilage (tablettes de),726. 
Tuthie , 760. 

Tuthie ; sa préparation , 442 . 
Tuthie (trochisques de) , 767, 


U 


Ülmaire , 761. 

Urine , ibid. 





842 TABLE 


Usnée humaine, 

545. 

Uvœ passes seupassulee, ’jri. 

V 

Vache , 

761. 

Valériane , 

762. 

Vanille, 

148. 

Vaude , 

=99- 

Velar , 

7G5. 

Velvotie , 

764. 

Verdet , 

ibid. 

Verge d’or , 

ibid. 

Vergue , 

Verjus (sirop de ) . 

49- 

700. 

Vermiculaire , 

7fi5. 

Vermillon , 

i55. 

Véronique aquatique 
Véronique femelle , 

, G5. 

7G5. 

Véronique mille ou 

femelle 

(baume de). 

7GG. 


Vt^ronique mile rampanle , 
vulgaire , ^bid. 

Vc^roniquc (npiat de) , 5i(>. 
Vers de terre , 

Vers de terre j leur prépara¬ 
tion , 448- 

Vers de terre (huile de), 555. 
Vert-de-gris, 7 (> 4 * 

Verveine, 77°- 

Vesce , 771* 

Vesse de loup , thid. 

Vétemens ; moyen de les dé¬ 
sinfecter , ipB- 

Vif-argent , 4oo- 

Vigne, 771. 

Vigne blanche , 9'’ 

Vigne de Judée , 47 ' • 

Vigne du nord , 545. 

Vigne sauvage , 555. 

Vin ; qualités des différens 
vins, 7y5. 

Vin d’absinthe , 4 et 776. 

Vin éuulé stomachique, 775, 


Vin contre les hernies des en- 
fans , ibid. 

Viti anti-pcstilentiel, ibid. 

V’in diurétique et scillitique , 
776. 

Vin purgatif, 7-.;. 

Vin laxatif, ibid. 

Vin eminénagogue pour exci¬ 
ter les règles, 77g, 

Viti de genièvre contre les em¬ 
barras des voies urinaires , 
ibid. 

V'in anti-scorbutique, ibid. 

Vin de baies d’alkékcnge , 


77'’- 

Vin de benoîte , fifi. 

Vin de buglose , 778. 

Vin chalibé , 775. 

V’in de cornouilles , 17G. 

Vin ( liypocras de ) , 5Gi. 

Vin lie quinquina , Ga,5. 

Vin contre la génération de la 

pG'''ce, 775. 

Vins médicamenteux ou mé¬ 
dicinaux, 774_^ 

Vinaigre, 77g, 

Vinaigre (sirop de), 701. 

Vinaigre de fleurs de capuci¬ 
nes , 785. 

Vinaigre de corne de cerf, ib. 
Vinaigre d’estragon , ibid. 
Vinaigre de fleurs de genêt , 

ibid. 

Vinaigre médicinal, sa com¬ 
position, 781. 

Vinaigre d’œillet, 780. 

Vinaigre contre la peste , 781. 
Vinaigre de romarin, 

Vinaigre rosat, 

Vinaigre de sauge, 

Vinaigre de soucy , 

Vinaigre surard , 

Vinaigre de sureau. 

Vinaigre tliériacal. 


78.. 

785. 

ibid. 

7 « 5 . 

ibid. 

780. 



843 


DES MA' 

Yinaiffrc des quatre voleurs , 
782. 

Vineltc, 55o. 

"Violette , 785. 

Violettes ( miel de ) , 4^8. 

Violettes ( onguent violât ) , 
5i5. 

Violettes ( sirop de ) , 700. 

Violette de mars , 783. 

Violier jaune , 5og. 

Viorne, 785. 

Viorne des pauvres , i56. 

Vipère , 785. 

Vipère ( sirop de) , 700. 

Vipères (trorhisques de), 767. 
Vipères J leur préparation , 

, 449- 

Vipérine, 787. 

Vitriol, ibid. 

Vitriol ( terre de ) , 455. 

Vitriol ( élixir de ), 23 t. 

Vitriol de Hongrie , 788. 

Vocabulaire des termes de 
médecine , de pharmacie , 
des noms de maladies et de 
propriétés des plantes con- 


r I È R E S. 

tenues dans cet ouvrage , 
dont plusieurs ne sont 
pas généralement connues , 
XXXIXet suiv. 
Volant d’eau , 490. 

Vulnéraire. F’ojrez hxx^lc. 
Vulvaria (miel de) , 466. 

Y 

Yèblc, 789* 

Yèble (huile de baies d’), 
558. 

Yèble (huile d’), ibid. 
Yèble ( sirop d’) , 701. 

Yvette, 790. 

Yeux de cancre , 224. 

Yeux d’écrevisses j leur pré¬ 
paration , 44*- 

Z 

Zédoaire, 790. 

Zedura lierba, ibid. 

Zerumbeth ou zédoaire ronde, 
79'* 

Zopissa -, sa composition, 588. 



TABLE 

Des Maladies pour lesquelles on trouve des remèdes 
dans ce Dictionnaire. 

A'ota. II faillira toiiionrs lire en entier l’article dans lequel on 
clierehe des remèdes indiqués pour une nialadie quelconque, parce 
que très'Suuvcnl il s'y trouve différentes manières de les cmplojier. 


, I- a _ .. 

335.34.'î. 4')3. 456. 5o4.5o8. 5io. 
Abcès dans le corps, a 173. 274. 

,336. 600. 660. 713. 73g. 
Abdomen, f 'ijyeaVentre (maladies 
du bas ). 

Abeilles; leur piqûre, ^qres Pi¬ 
qûres d'abeilles cl de guêpes. 
Accoucbemenl; le hâter, 67. go. 
ii3. i3a. 144. 1.48 309. 3ai>. 
Sag. 340. 363. /ji3. 55a. 5H>). 
598. 679. 

Accuiichemenl difficile ou labo¬ 
rieux , 6. 3a. 5g. 199. 34o. 594- 
429 434 (',49. 677. 
Aruouchement ; pour ap.ilser les 
douleurs qui en sont la suite, 

A^es ; les absorber , aa. 5a. 73. 

174. 486.583. 586. f>a6. 
7^()(uicissans (remède$), lo. 5at. 
Affections hypocondriaques, iSg, 

I71. a6i. 39.3. 3io. 4*5. 4*9. 
43o. 458. 476. 498. 540. 547. 
589. 711. f'oj-. Hypoeondriaque. 
Affections hystériques, 498. 7«>. 

Voyez Vapeurs hystériques. 
Affections mélancoliques, a6l. 
Affections paralytiques, 34*. 
Alfections scorbutiques. V “y"** 

Scoi'but. 

Afteciions soporeuses, 180. a35. 

**“f. 339. 393. 431. 476. 640. 
64a. 656. 734. 781. 

Aigreurs, 3. 3i. 4g. 4,58. 

Air i le purifii-r, 16. 65. 71. IgS. 

ail. 3o5. 45a. 536. 646. 78a. 

Air ; pré.servatif contre ses mau¬ 
vaises impressions , aaa a3u. 


uiveté. 


.ûir; le rafiaichir, CSg. 

Aisselles ; en corriger la m 
odeur , 17. 484- 
Alopécie. Voyez eXiSuye 

Amour ; pour le réprimer , ij. 
Amygdales (inflammation des ) , 

299. 339: 43a. 456. 493. 56a. 
6,56. 668. 713. 

Amygdales : leurs ulcères , 656. 
7 i 3. 

Aiiasarque,A5y« Hydropisie ana- 

Anévrisme. V'>yez Tumeur san¬ 
guine. 

Anus; sa chute. Voyez Foode- 

Aphte. Voyez Bouche ( clevurs 
delà). 

Apoplexie , a6. 108. lia. 117 . iSa. 
i63. 17a. ibid. i8a ihid. aog. 
aïo. aaa. a3o. a35. ibid. aÔS. 
a63. ihid. 36}. a66. 371. 3o8. 


618. 640. 649. 658. 670 711. 
733. 737. 738. 73g. 740. 743. 

Apostcine ou abcès. V. Tumeur, 
Aposième pestilentiel. Voyez Bu¬ 
bons et charbons. 

Aporème anodin et apéritif, 37. 
Apo/.èuie cordial et apéritif, 36. 

Voyez 'a la table de l’ouvrage , 
/e.r article.r aposèmes. 

A ppar teincns > lus désinfecter, 783. 





TABLE DES MALADIES. 815 

■Appétit dépraré. Voyez Pica. .;64. 7^)7. 

Appétit perdu ; IViciler , 3. 4-S- Atrophie ou desséchcmcDl , 811. 
i5. a!), ap. 3i. 47. loo. no. 111. i47- 473 . 761. 

116. l'G. i(ig. i-fi. ao5. aiG. A\ortcmcnt, ag. Gjg. 

_Q -a- _■»/ _C- a— Ar ortcnieut J le prévenir, 6n nq 
309.3i8. 383. 489. 48a. .Oao. 5,5. 
■ U U >p. Gio. fi68. r3o ,5a ,70. 

656. 657. 664. 668. 670.700 706. 

:?{■ 7^9 74<>- 77»' 777- 783. 

Araignée» phalanges ; leur piijAre, 

•aa. 3ig. 

Ardeur d’urine. Voyez Urine, se» 
ardeurs. 

Ardeur» de Vénus, ^pre* Vénus. 

Ardeur des entrailles. Voyez Ko- Begayeœent, 3g3.6i8. 

trailles échauffées. Bile; la - 

Arriére fai»; le faire sortir , iig. 333.3 
4ag 498. 533. .597. i6. 614. Caa. 

Arsenic avalé , 35. 45. 

Artère ouverte , aaa. 4o3. 65a. 

Arlicics ; leurs contusion» , leurs 
rétractions,leursluxation.s, 3i a. 

314. 33o. 

Articles (déûuxions sur les), 117. B'ie engorgée, 
a7{.337. 584. Bile épaissie ' 


Balles ; les faire sortir du corpt, 
Voy. Corps étranger», etc. 
Bas-ventre. Veulre ( mala¬ 

dies du bas ). 

' 3.618. 

. , i3a. 

4i3 4a7.461.4 
490. 5<)4. .567. 668.669.!) 
63a. 636. 66a. 673. 7a9. 78). 
Bile; la tempérer. 16. 5a 154. i35. 
a58. aSg, a6o. ago. 3i I. 331 38a. 
390. 391. 5oo. 53o.6i6. 663.684. 
700. ibid. 783. 

, 4. 33,. 684. "I») épaissie , ai. aSg. 535. 

Articles; leur» douleurs, laa. 317. Wile jaune , 33a. 

34a. 4*8. 618. 790, H'Ie noire, 86,43a. 48a. 783. 

Articles; leur iremb'cment, 65o. Bile; la précipiter, a5. agB. 3ao. 
Aspic ; ses pigAres , 780. 3a3. 4o5. 

Asprrti'sde la peau. A’oT-ez Peau. Blennhorragie. /’^oyez Nci, son 
Assoupissement, 88. 99. 656. 737. écoulement mui|ueus. 

7(6. 767. Blessures, a5.34.86 57.68 89 90. 

Assoupissement causé par le lau- aa,. 335. 35o. ,{69. 4,0. 497.637. 

danuin, 781. 559.574.618.653.716.749 769. 

Assoupissement dans les maladies Blessures empoisonnées , 34 96. 

épidémiques, 88. Ble.ssures internes, 7. 55. 

Asthme, II. l3 l5. 17. i8. ai. Bœufs et vaches ; leurs abcès , 48- 
38. 43. ibid. 49. 5i. 54. 56. 60. Boire trop frais,4'7. 

63 65. fi6. 74. ibid. 75. 76. 77. Bouche; ses élevures ou aphtes , 
90. ga. gS. 106. T07. i3 i. 143. ao. agS 4.3a. 541. dSg. 788. 

•48. i5o. 1.53. l56. i63. 1G8. i6g. Bouche ; la faire bonne., 3o. i3a. 
'7a. 181. igo'.iiid.igg.aoi.aaj. 178. a77. ago. 4o5. 453. 460.493. 
a35.a57.a66 377.381. aSa.Soi. Bouche ( chancres dans la ), gS. 
3o5. 3o8.3io. 3ia. 316.337.33o. *98. 

.36o. 3Ga.363. 375. .376.38a.383. Bouche enflaromee, 17.480. 
386.390. 393.40 a 413. i/mf 4i4' Bouche; sesmaui,318. .',67.693. 
4t5. 437. 439. 445.4 (7' 453-487' „ 700. 

496.516. Sig. 5ao. 5ii.5aa.5a5. Bouche ; la nettoyer, 3<>. 693. 

Sag. 535. 538. SSg. 55o. 554. Bouche ( plaies de la ), 6a. u 1. 
565. 566. 570. r,nj. 589. 598. 606. Bouche séclio, i3a. 69a. 

«34.63a.634.638.6,0.643.648. Bouche ; sa pourriture , 3io. 43a. 
•A/.f. 650.655.656. 658,660.664. 73o- 

675.689.69a iiir/.698.699. 708. Bouche puante, 37^. 363. Sgo. 
709.71a. 713.71.4. 718. 737.739. Boucheulcérée,-r. 14. lÿ, ibid. 




846 


TABLE 


io8.480* 562. Gay. G41. jaS. yGC. Cnrus. Voy, Affection Sopofcujc, 
76S. y88. Ciilaplasme rcsoltilif, L. 5i. 435. 

Bouffissures , 6j^ 114, i35. igS. Cataractes, /^oy. Yeux. 

^ 39G. 46a. 494-5c)6. Caiarre,ii. 18. aG. 66. ii3 i36. 

' des), 14. 5a. ayo. “ - 


a8o. 456. 

Bourses enflées. Voy. Testicules 
enflées. 

Boutons galeux et Terériens , 64, 
Boulons, yi3. yC6. 

Bronches pulmonaires, les adoucir, 

BiMurcs,6. i5. 49- 53.6a. 89. io3. 
i3o. 134. i4o. i5o. 159. 178.309. 
218. a74 a39.34a.a44. 347.a58. 
284. a88, aSg. 3o5. 3aa. 349. 1/ 
35o. 358. 38o. Sgi, 393.400. 40; 

Aoa. 40.3.406. 407. ihid. 4o8.4i 1 

4 i 3. 4 i 3. 417. 489.493 4,4. 496 

égy.Soo.iiirf. 5o5.riir^. Sog 628 


551.558. 583- Ggi.Sga.iW. fgS. 
ifcii. 594 651.655. yaa. yaS. 740. 
76a. 774- 780. 

Brhlures ) eu effacer les cical 


199.317 aSy a63.a67.a70.a83. 
.3oo. 3o3.3ia 336. 34a. 3,9. 357. 
363.366. 394.402,40:. 43L 476. 
486. ffl". 569. 627. 654.656' 6.5-. 
667. 708.7.3. 723.737 755. 78I 
Céphalalgie et céphalée. AW.Tête 
malade. 

Cerveau ; .ses maladies , a6. 67. ih. 

103. 199.263 291.294. 310. SaS! 
343 3 I. 36a 393.4.5o.56o.S8q 
6i3. 638. 658.663. 683.711. 73“.' 
, 738 73g. 

Cerveau ; scs membranes ulcérées, 
Cerveau; le fortifier, a6. 55. 65. -a 

ihid il.-.J ./O J 




107.1 


, 3.:;iÇ 

I. 30a. il. 


200. 206. ion. ihid. 

a63. 274. 389. 34s. 33a _ 

385. 417- 4’8.4:>a. 48r, 

537.iii<f„6ia. 613.654 658.683. 
300. 698. 703. 708. 713. 713. 789. 

Bubon, 77. 117. 173. 3}i. 359. 448. Cerveau; le purger , 54. 65. i8a. 

55o. 571.63o. 730. 737. 763, 4'7. 4/8. f^6 SOg. 613.043.687. 

Bubon vénérien, 295. 699.733. yin. lin. 778. 

Cerveau; le rciouir , 55. 18a. 4o5. 

C 523.689.778. 

Cerveau ; ses fluxions , 643. GqS. 
Cachexie, 5o. 79.81. i3i. 337. aSS. Cerveau; ses humeurs froides, 35» 
270.372. 279. 289.393. 33A 344. 788. 739. 

- /- Cerveau; ses pituites, 35l 43i.iJ. 
Saa. 5a4. 6i3.643. 65o. 

Cerveau (rhume de), a6. 33a.4a8. 
491.526. 537.612.679. 

Cerveau ; ses transports, 17a. 296. 
Chair; l’engourdir , 48g. 

Chair ; la faire venir, 58. al8. a38. 
4i3. Sog. 5io. 

Chairs baveuses : les consumer , 
6. 33. 42. 46. iSg. 345. 376. 335. 
499- 547-557-764* 705. 78S. 


83. 3^. 439.4 
517.548. 554.573.596. 

671.708.710.748. 

Cacochymie, 35. 

Cadavres ; les désinfecter, 198. 

Calcul, p'oy-. Gravclle. 

Canaux biliaires ; leur empâte- 

Caucer commençant, i34. 333. 

Cancer ulcéré et non ulcéré, 7 

16.49. 53. 59.64 65. 88. 95. i35 

140. iSy. i65. ao8. a35. 242.880. Chairs ; les pu...... ,. 

407.4j2.547. 569.593. 730. 764. Chairs; les réunir, 338. 317. 5i6. 
76b 767 Ci„i„ superflus , 33. 76. 682. 

^-anih.irides ; remi.de pour ceux ^35, 

Oa'rcinom*'!*^oy^^ancèr.°^ Chaleur naturelle; la réveiller, 

Cardialgie. £glomac;l ' 


Carnosité. Excroissance. 


ag. 61. 

Cliuleur ( pour rafraîcliir K» par¬ 
ties intempeiées de chaUuf j 
178. aGi. 38o* G?»' ’ 





DES MALADIES. 


Cliampignon* venimeux, mange-., 

Cliancres, aü. Stj. 6o. aSo. 3ig. 

55;. 

Oiarbon, 1.90.118. ia3.17a. 179. 
24a. ibid. 3aa. 34'. 4‘'^' 5^8. 
<33o. C60. 70C. ri3- rao. r3^. 
763. 


Cliassie. ^oj'. Yeux. 

(ihaude-pisse , 473. 558. 748- Cineur; 
Oliauvele , 2. 189. 178. 5üo. 63.'f. 

(ilievaux; leursbiessurcs, 543. 

548. 

Chevaux ; leurs enclouurês , Sg. 

Chevaux j leur farcin ,663. 

Cbevauxj leur gale , agj. 338. 


587. 5g3. Goa. 6(0. 654- 68a. 
ibid. 686. 690. 696. 703. 72Ü. 

Cœur; son intempérie froide.260. 
Cœur ( mal de}, aog. -iis, 

6o5. 639. 737. 

Cœur; le réjouir, 29. a3i. 3Go. 
4o5. 458- 479 6S9.090.691.696. 


s palpitalinns. 87. aoo. 

_ I. 228.318. 4-'7.4■'9-48«• 

495.Ü93.66S. 778. 

Cœur ;ses vers , i8u. 

Col, Cou. 

Colique , 8. 9. i'\- 1^3. 


, leur lune , 555. 
Chevaux ; leur pousse , i3g. 
Clievaii.x ; leurs tumeurs et abcès, 

48. 143. .543. 

Chevaux ; leur toux , ijo. 
Chevaux ; leurs ulcères, 547. .534. 

555. > • 

Cheveux f^of.Voi]. 

Chiens ; leur gale , agj- 
Chiragre. Goutte aux mains. 
Chlorose, roj. Pâles couleurs. 
Choiera mnrbus, 16. 323 5aa. 689. 
f.6S. 673. 738. 

Chute de haut, sang caillé «la 


4-3.. 

ibid. 34. 5o. 5i. 52 57. 3g, 
84. 89. 91. 10.5. 107. ii j- 
ii5. ,17. i3..,35. 1.38. î43 ‘46. 
157. i63. 173.184.269. 374. a77‘ 
ibid. 278. 281. 288. 295. 3o8, 
340. 344. 357. 394 ibid. 396. 
397. ibid, 4''3. 4o5. 4*’' 4*8. 
455.457.458.48a. 483. 486.4SS. 
494.493.497' 535.560. 56 i. 5 ti. 
. 583. 586.587. 6oa. 629. 631.646. 
661.665. 670.674.708. 719. 782. 
737. 738.739.746,7.48.762.766. 
767. 768. 791. 

Colique bilieuse , Si.!. 583. 
Colique des enfans. f^oy. Enfans. 


le corps,200. 202.224. 3o". 336. Colique d’estomac. A'o)-. Esloraao. 
342. 427.449. 4,4.486. 713. 749. Colique humorale, 64'6. 

— ' Colique do miserere , 4o6. 460. 


Chute violente , 94. io3. 288. 296. 

33o. 3S0. 504. O67. 749- 762. 
Cicatrices ; amollir leurs duretés, 

342. 

Cicatrices ; les avancer , i33. 3i6. 
Ciguë ; son antidote , Ca8. 
Circulation, Sang, augmen- 

Clous , 2. 69. 78. 90. 242. ibid. 

244.agS.340.341.41a.504.5o3. 
ibid. 533. G67. 737. 746. 
Cocliemar , 33. 673. 693. 

Coclion ; l'aider , 2^4 


Colique néphrétique, i3. aa. ag- 

ibid. 38. 44. 73. 85. loi. io3. 
i35. 138.155.173.176. 188.191. 
20 1. 204.206.209.223. aSa'. aéi. 
3a5.3aü. 334. 338, SSg, 357 363. 

364. 369. 384..394.396, 4o5.4ia. 

425. 458 .463. 466 . 494 496. 5 19. 
5 a 8 . 535.538 543,547.666. 672. 
586 . 601 liiti.61a. 6 ao. 631 . 66 , 5 . 
695. 734.74*' 746 747' 'J^S.ibid. 
76a. 767. 773. 78 J. 

Colique de Poitou , 5o. 3g6. 


Cœur ; lé fortilicé ; ig. 26. 29- 35- Colique vénéneuse , i53. 
36. 54, 55. 72. 74. 95. 107. 112. Col...... t 5 ,S 

i 32. 154. i6g 170.174- *73. *8’' 

207, ibid , 210. 214. ’*3 
220, a3l. ibid, 260. uC5. ibid. 

268. 274. 289. 290. 3oa. 3o3. 


que venteuse, i5 a8. 3a.iti.é. 
>3. ii5. i83 206.211. 233.234. 
”j. aSa. 358.363. 378,38.4. SgO. 
i0.4oa.440.456.405. 467. 481. 
i.494.5a3. 544.645. 


3o6. 320. 36.! 442', 4.52.’ 456. 683.6^,695.739.740.777. 

451. 476.481. 4y6. 53o. 537. Colique uterlne, 661. 




848 T A i 

Colliqnation ( maladies de ) , 375. 
t;om|)lexion foible, la rélablir,!iai. 
Conuylomes. l'oadcment 

( tumeurs dures^d,,). 
Consompiion , 77. 140. a 3 u, 340. 
Conslipaiion , 82. 3 q 5 . ibid. SoG. 

488. Gao, 670. 

Contre-coup, aoo. 

Contre-poison , 27, 4G 38i. 
Contusions, 60. 63.78. 89. io3, 
Io 5 . ii3,140. igi.aog.318. ibid. 
239.240.349- ibid. 388. agG- Sag. 
331.335 343.353. 456. 4G9. 473. 
473.495. 5o.3.5a8.538. 548.5.53. 
574. 5ga. 600. 618.Gag G44-65i. 


545. 548. 549. 55i. 574. 588, 
.5g3. Gii. Gao. Gai. 6a3. 627. 
G36. 637. ibid. GSg. 641. 643. 
G5i. G68. G8o- G81. GSa. Gb8. 
Ggo. 694. 696. 703. 709. 711. 
715. 730 - 74,. 742. 75o. 752. 
756. ib,d 759. 771. 773. 773. 
rachats: les exciter, a. 68. 107. 
116.145.153.rG7. 168. iGo. 177. 
iSa.aSi. a68.3i3. 3a6.335. 4o5. 

415.416. 431.463.466. 476.024. 

525.537. 5 .-)a. 569. 586.620.623. 
642.667.684.686. 693.698.714. 
715.717. 733. 726. ibid.'^ij. 73g. 

747. 755. 


667. 670. 7i 3 733.738.749. Craclieraent de pus. yny.Pus. 


ibid. 753. 769.773. 


Crachement de sang. f^oy. Sang. 


Contusions sur les yeux. f^oy. Crampe , 144. 358. 404. 434. 

Crampe; s’en préserver, 3a. 144. 
is plaies, 144. 




1.336.351.386, Crâne:! 


Crevasses, Gssure.s , et fentes des 
mains , des mamelles, des lè¬ 
vres, etc.,3o. 85. i3o. 146. 1.48. 
iSg. i85. 347. 3a6. 34o. 358. 
38o. 4o3. 47G. 613. 533. Sga. 
63a. 730. 

Crudités, Sa. ibid. 49.89. 656.786. 
Cuisses ; leurs tumeurs cedém.a- 
tcuses, 547. 

D 


•Qt.gS. 
48. 153. 
224 - 235 . 


397.573 738. 739. 7< - 
Coqueluche, f^oy. Enfant 
Coriia. Vny. Nex ( rhume du ). 

Corps; en apaiser les chaleurs, 178. 

Corps étrangers dans la chair, les 
faire sortir , 134. i53. 234. i5g. 

3ii. 363.403.533.571.624.631. 

65o. 763. 

Corps usés de débauche, f'oy. 

Epuis.-ment. 

Corruption; y résister, 35. 5i. 

204. 206. 307. 33n. 53o. 668. 

670. 693. 709. 723. 774- 780. 

Cors. f^or. Pieds. 

Côté douloureux, 5i. 91. iSg. i58. 

171. 201. 244. 283. Sig. 337. 

418. 56o. 65a. 746. 

Cou ( douleurs de ), 56o. 

Cou ( glandes du ), 249. 

Coups de soleil, f'oy. Soleil. 

Coupure, f'ny. Plaie récente. 

Cours de ventre, dévoiement , 6. 

ibid. 16. 3a. 36.4i'49. 58. . 

S7.69. 70.71. 7a. 88.99. •>4- 757. 766. 

iSg. t46. 148. i55. 1.57. 158. Dartres farineuses, 60. Sga. 
ibid. i6g. 170. 171. 172. 174. Dartr— . fi.. 

176. 176. ibid. 177. 184. Dam 

186. 187. aiî. aa4. 2a5. 328. " 

229. aSi. aS;. a5g. a6o. 278. 

279- 280. 3o7.. 3 o 3. 310. 3i3. 

3ao. 3a3. Sag. 373. 37.5. SSg. 

392. 399. 44,,. cbid. 447. 453. ... —- 

463. 466. 4Ô8. 4,5. 483. 484. Articles. 

522. 524. 528.530.534. 543. Dégo&t. /^o/. Appétit pefdu. 


Dartres , 6. 6a 63. 81. 
i3o. i 32 . i 38 . i 4<'. 

1.54. 180. 219. 220. , _ 

ibid. ••' 36 . a 44 - 267. 267. 3 o 4 . 

309. 322 . Sag. 33 a. 333 . 340. 

343. 346. 348. 349. 353 . 355. 

358 . ibid. 394. 407. 4 «o- 417- 

419. 461. 472- 479 - 497 - 5 oo. 

5 oa. 5 o 3 . S06. ibid. 5 og, 5 li. 

5 ia. ibid. 5 i 3 . 514. 53 a. 54 i. 

ibid. 609. 611. 627. 64t. 655 . 

674. 690. 707. 723. 73o. 73i. 


_ ives , 60. 333. Sga. 

Dartres du visage, f'oy. Visage. 
Défaillance, 200. aSi. 3n8. 3i8, 
3ai. 383. 456. 457. 481. 495. 
523. 593. 649. 781-. . 

Defluxi * ■■■' 


Délire 







DES MALADIES. 


Délire ,15». 7 «5. 

DémangcaisoD , i3o. i46.a35.807. 

3iS. 4>9- 47*- ^9®* 

655. 660.670. 674- ®79' 7"’9' 
Démangeaisons des yenx. VoftL 

Dents agacées, 616. 

Denis; en apaiser la douleur, 5g. 
61.65.69. go. gS. io5. 107. 117. 
140.178. ang. 144 aSo. 297. îog. 
314.317 3ai. 3aa. 33a. 334. 337. 

363. 386.398. 401.431. 4Sa. 468. 
480. 488. 480 5aa. 5a5.55i. 686. 
6i 4.619. 6ai. 6a3.63a. 655.656. 
658. 670. 677. 706. 7a4. 

Dents; les blanchir, 558.613. 75g. 
Dents; les conserver, 86. 6i3. 
Dcnt.s branlantes; les raffermir, 
7. aa. 3o. agS. 3ai.6a7.658.;ao. 
769. 764. 765. 

Dents cariées, 4<>i-6i5. 740. 
Dents; leurs fluxions , 6. 

Dents sales, SSg. 433. 6i5. 769, 
Dents ; les tenir saines , 3i. 6i3. 
Dents ; en purger les sérosités , 
364- 

Dents des enfans ; en faciliter la 
sortie. .Voyez Enfans. 
Dépil.itoire. Voyez Poil ; le faire 
tomber. 

Dépôts intérieurs, 94 , a65. 
Descente d’intestins ou hernie,g3. 
izf. ia5. 17t. iSS.aoa. 807. a45. 
a48. a88.a89.3i5.3ai.3aq.336. 
337. 361.39a. 404. 5a4. 6x7. 538. 
546. 5.53.57S. 58a. 591.618. 6îi. 

• 607.635.653.663.679.788.736. 
763. 766. 

Descente aqueuse. Voyez Hydro- 
cèlc. ^ „ 

Descente des enfans. Voyez En- 
fans. _ 

Descente de matrice. Voyez Ma- 

Descento de nombril. Voyez Nom¬ 
bril ( descente de }• 

Descente de fondement. Voyez 
Fondement. 

Dessèchement. Voyez Maigreur. 
Déroiemeut. Voyez Cours de ren- 

Diabétès. ^oyeeUriot; son flux 
■urolonlaire. 

Diarrhée, 16. 38. 5a. 53. Sg 63. 

IL 


849 

66. 73. 88.89. gG. io3.171. r85. 
186. aSg 379. 3ai. 39.3. ibid. 
3^8. 33i. 333. 338.3Ci. 365 3-4. 


628.627.635.630. 643. 65a. 681' 

Diiticulté de respirer , lag. 
Difficulté d’uriner. Voyez Uriner 
( difficulté' d’). 

Digestion; pour U faciliter > 3. g. 
i3. 21. 37. ag. ihiU. 3a gg. n6. 
i3i. 148. i5a. 154. i 58. 170. 171. 
17a. 175. i8a. ao5. 207. aaS. aSi. 
232.274. 277.302. 3 o5 .3 i7 . 375. 
405.458.459.462. 523. 587.60g. 
ibid. 610 636.654. 661.679. 681. 
723.739 775 

Dislocation , Voy. Os disloqués. 
Douleurs des femmes après l’en¬ 
fantement, f'oy.. Enfantement. 
Donlenrs externes ; les adoucir, 
34.153. 240 a,5o. 309. 34i,3.';a. 
358. 38i. 433. 478.486. 522.55l. 
Donlenrs internes . 3l4. 486. ■-37. 
Douleurs de côté. Voy. Côté ciuu- 
loureux. 

Douleurs des jointures. Voy. loin' 

DAleurâ d’oreilles. Voy. Oreilles. 
Douleurs de rate. Voy. Rate. 
Douleurs des reins. Voy. Reins. 
Douleurs de tête. Voy. Tête. 
Douleurs des veux. Voy. Yeux. 
Duretés du foie. Voy. Foie. 
Duretés ; les amollir. 172. 43a. 

477.478 486.652. 

Duretés ; les dissiper. 143. j53. 
a48. 

Duretés des mamelles. Voy, Ma¬ 
melles ; leurs dureté.s. 
Dyssenterie. 8. 14. 16.17. 24. a5 
26. 42. 49. 5o. 53. 57. ibid. 5q. 

62.. 63. 66. 6g. 70. 71. ibid. 

73. 77. ibid. 87.88. 89. q3. li,* 
139. 144. 146. 148. ibid. 157! 
ibid. 17 t. 17a. 174.176.17,. ,84. 
i85.186.1^. aaa. aa5. -Æ, a5i. 

352.25.. 259, 260.267. 2,8.279. 

a8a. 283.300.5,0 3 iÎ. 3?9.,32". 

323. Sag. 332. 333. 3io. 349. 
36t. 36,. 3,3. 378. 382. 389.394. 

28 



coliques , a33. 738. 
1 convulsions , 463i. 

coqueluche, ag. 90. 












DES MALADIES. 


Enfans ; les empêcher de pisser 

Enfans ; leur toux sèche ou con¬ 
vulsive , go. i8^. 33i. 6i5. 64a. 
717. 

Enfans ; leurs tranchées , a4- 

376. 459. 4o3. 488. 55a. 

Enuns; leur lâcher le ventre, 77. 

88.585.6oa.6o3.63i. 

Enfans; leur vermine, a36. SgS. 
Enfans ; leurs vers,i3. i5. 16. 
i46 - i47< i 3 o. aag. 071. 341. 
393. 434. 460. 493. 5a3. 545. 
616. 6aa. 636. 64a. 6',6. Goa. 
70a. 717. 738. 736. 737. 760. 
Enfant mort ; le chasser de la raa- 
. trice, 43. tig. 199. agS. 378. 
383. 597. 6jQ. 

Enfantement (donlenrs del’), 363. 
43a. .598. ^9. 

EnRiire des femmes après leur 
couche, f'oy- Femme. 

Enflures; les résoudre, 63. 70. i31. 

070. 358.350. 35a. 434.469. 547. 
Enflure des gencives. Poy.Ciaa- 

Enflure qui menace d’hydropisie , 
8 089. 

Enflures qui succèdent aux fièvres 
et autresm.aladiesde lonecours, 
73,546. 

Engelures et mules des mains et 
des talons, yor. Mains, talons. 
Engourdir les douleurs, 485. 
Engourilisscmeiit, 67. Sog. 404. 
Enrouement , 5o. i5o. a8t. 384. 
4i5. 433. 54a. 57a. 601. 633. 
764. 

Entorses , a3. laa. aig a^a. a85. 
410. 504.644. 731. 

Entrailles échauffées, i55. 164. 

aSg. 5a5. 617. 693. 694. 
Entrailles; en corriger l’intempé¬ 
rie, aa3. ago. agi. agS. 578. 
5a5. 

Entrailles oppilées ,a93. 

Envie de vomir, 4* 

Epanchement desang. f^oy. Sang; 

son épanchement. 

Epaules ( douleurs d’) ■ 56o. G18. 
Epilepsie , 11. la. a6. 3n. ibiâ 3a. 
35. 67. 71. ibid. 7a. 81. 87. 90. 
9a. 95. 100. ié<d. ini. Il3. It6. 


. aa6. aag. a._._ 

ibid,"iSi. a74. aSa.aqi.agS. 
3aa.3a5.336. 338 34a.,Afdl.368- 
393.418. 4a8.446 45o 456.457. 
ibid. 46a. 469. 478. 479 495.519. 
53o. 534. 536. 538. 547 673. 597. 
600.61 j.6i4* 63o. 638. 6j^o, 6^^. 


■> 7 > i3a. ibid. i36. l38. 14 L ib. 


40. iWrf.749-76a. 787. 
Epileptiques; les réveiller, 3o. aaé. 
Epines enfoncées dans la chair. 

Foy. Corps élrangi rs. 

F.pûootie ; y remédier , 48. 
Epuisement, 4-9 494 567- 638. 
Erysipèle, io5. i3o. i3i. i38. ao8. 
ai8.a3o. a4a.a58. a86. ago. 3aa. 
33a.333.378 380.407.47a. 54a. 
55i. 558. ibid. 57a. 583. 5 q 5. 

608.668.678.708. 7aI. 767. 76a. 
774. ibid. 789. 

Erysipèles scorbutiques, 583. 
Esprits ; leur défaillance , aoo. 
Esprits ; apaiser leurs mouvemens 
violeus , 89. 49<’- 
Esprits dissipés; les réparer, 37. 
ICO. 7-^8. 

Esprits ; les réveiller, ag. 54. 7a: 
107. 116. 117. 154. aaa. 394. 
36o. 481. 5a3. Sag 687. 657. 
683. 737. 778 

Esqninaucie , 4. 3o. 53. 90. 91. 
«ta. tai. 146. 1.57. ag6. 397. 

5a8. 33a. 333 338 Sfi. 38o. 

387. 4x4. 4i5. 4.3a. 456. 483. 

493. 544. ÿ49. 594. 607. Ô5,. 

65a. 669. 670. 686. 694. 7i3. 

7aa. 766. 768. 780. 

Esquinancie fausse, 387. 

Estomac ; absorber ses acides , 
385. 453. 616. 

Estomac ; ses aigreurs et ses rap¬ 
ports , ai. 3i. 174- 175. a3a. 
Estomac ; son ardeur , 179. aSg. 
616. 


. 363. 397. 571. 586. 670, 

Estomac douloureux , 47. I7r. 
aa8. aag. 344. 4,8. 6i6’ 63o. 
693. 791- 

Estomac enflammé , 3go. 567 . 






54î. 567-63o. 631.656. 

itotiiac ; le nettoyer , a33. 337. 

570. 659. 699. 7i5. 

itnmac ; $es picotemens, ia3. 

738. 

ilnmac rempli de pituites , aaS. 
337.36a. 364. 465.715.737.759. 
itnmac; ses rents, aSa. Sag. 610. 
688 . 738 . ^ 

Itnmac ; ses viscosités , ^65.65o. 
71;.. 

siomac ulcéré , 6a. 
tcrnucmcnt ; pour le procurer , 
68. ibid 7a. 189. 178. 180. a35. 
36a. a64. 371. 335. 398. 4»8. 
476. 478. 558. 585. 6t3. ibid. 
7a3. 

r uffèmlut’ e'^'^' 

tourdissement.Kn. 101.183.809. 
36a. 367. 737. 767, 


Fentes. Voy. Crevasses. 

Fer chaud-, i5a. 

Feu ( coups de ), 57. 

Feu St.-Antoinc , 848. 483. 766. 
Feu volage, 34a. 33a. 333. 407. 

47a. 538. 54a. 551. 766. 

Finres; leur dureté etcontraclion, 
34a. 

Fibres relâchées, 55. 98. i65. 364. 

a65. a83. 488. 636. 734. 

Fibres des yeua ; les raffermir. 
y^y. Yeux. 

Fiel. F'oy. Vésicule du üe). 
Fièvre , 8. 17. 87. 4a. 5g. 60. 64. 
68. 75. 109. lag. i3a. >35. i45. 
171. 199. an. 367. 389. ago. 
3o3. 3o6. 307. 3i5. 3a3. 3a6. 
33a. 340. 34;. 363. 869. Sg-i. 
40.. 4.6. 458- 463. 47'- 517. 
5 i 8. 5aa. 5a3. 547- 673. 6o5. 







DES MALADIES. 


Fièvre; calmer ses anlciirs, lo. 
19. ibid. 18. 34. 116. lai. iSi. 
148. 154. 164. 176. ai5. 3aî. 
3a4. 3a6. 3i8. 3:!a. 38o. 391- 
399- 4»5- 4:4- 49<>- ssi- 

616. 65i. oSg. 670. 682. 69a. 
700. 739. 733. 743. 765. 772' 

Fievre ; pour raffraichir ceux qui 
l’oul , 17. 154. 176. 700. ibid- 
Fièvre aiguë , agS. 

Fièvre d’automne , 6i5. 
fièvre bilieuse, 111. 21S. aSB-290. 

320. 323. 38o. 

Fièvre chronique , i83. 3oi. 
Fièvre con-linue, log. i45. 3io. 

3ai. 53i. 6a3. 736. 

Fièvre double-tierce, 181. i83. 
Fièvre épidémique, 3o6. 617. 686. 
Fièvre hectique, iii. Sag. SSg. 

Fièvre hongroise , 6 I. 

Fièvre intermittente , 3. 7.18. 35. 
4a. 43.66. 86. 90. 97. io3. 109. 
ia3. i38. 145. i56. 187. 190. 
193. 194. 233. 234. 270. 272. 
277. 280. 3o6. 307. 328. 399. 
Aoo. 4B1. 5x8. .564. 573. Syi. 
SyS. 601. 6o5. 6i5. 6a5. 627. 

?lî:7®6’^.-7?o®.’78r- 

Fièvre invétérée , i36. 5x6. 746. 
Fièvre lente , 91. 367. 

Fièvre maligne, f'oÿ. Fièvre pes¬ 
tilentielle. 

Fièvre opiniâtre, 97. 26g. 618. 
6a5.636. 

Fièvre pestiférée, a6i. 

Fièvre pestilentielle et maligne , 

19.31. 48. 53. 69. io5. 109. 154. 
iSg. 17a. 174. 189- »'«• an- 
229. a3a. 254. 261. 277. 290. 
agS. 3o6. Sig. 323. 335. 383. 
399. ibid. 460. 474' 4®7‘ 494- 
495. SaS. Sag. S48. 616. 6x8. 
633. 639.645.654.65'. 664.677. 
682. 6Bg. 706. 708. 729. 781. 
735. 738. 748. 75 o. 766. 767. 

77a. 785. 

Fievre pétéchiale , 676. 677. 
Fièvre pourprée, 3l. a6i. 6x7. 


855 

Fièvre putride, oqo. 3o3. 

323. 616. 645. 65i. 

Fièvre quarte, 18. 54 . 97. io3. 
i33. 134. i36. ,bi,/. .Si, , 80. 
aoi. a35. 3a5. 338. 363. 365. 
366. 392. 397. 476. r>i6. 5x8. 
SSg. 617. 622. 6ï5. 669. 501. 
736. 738. 746. 766. 

Fievre quotidienne , 320. 702. 
Fièvre rébelle, 97. 

Fièvre avec redoublement, 6a5. 
Fièvre tierce, 97. l3o. 181. x85. 
40,. 471. 5i6. 562. 641. 658. 
70a. 729. 736. 746' 7®®- 
Fièvre tierce bâtarde, 4o5* 
Fièvres vermineuses , 290. 6x7. 
Fissures, Crevasses. 

Fistules,59. 64. 89. 187. 181.24a. 
246. 248. 25 o. ibid. 276. 368. 
378. 4o3. 499. 522. 567. 548. 
553.65.3. G60. 674. 720. 764.766. 
Fistule carcionmateuse , i5o. 
Fistule du fondement. Foj". Fon¬ 
dement. 

Fi.stule de l’œil, ^oy- Yeux. 

Fi tule restée après la taille, a5o. 
Flèches ; les faire sortir du corps. 
J^or- Corps étrangers , etc 
Fle'gmon. f'oy. Phlegmon. 

Fleurs blanches, i3. vj.tyx. 48. 55. 
69.73.82. 93. 137. iSg. 189.222. 
260.267. 282. 283- 32 1. 331.368. 
369. 458. 468.472.481.528. 53ü. 

549.59 g. 610.6x6. 022- 640. 641. 

644- 663. 674. 735. 736. 752. 
Fluidité des liqueurs ; la rétablir, 

273. 

Flux de toutes espèces , 34»' 36i. 

384.74<'- 

Flux céliaqne. Voy. Diarrhée. 
Flux lienterique. roy. Lienterie. 
Flux de sang. Koy. Dyssenterie. 
Flux de sang de veine rompue. 
yoy. VciDc. 

Flux de veutre. Vny. Diarrhée. 
Flux d'urine, cause par le déchi¬ 
rement du col de la vessie , dans 
l’accouchement. V. Urine,etc. 
Flux d’urine involontaire, dit dia- 
bétès. Vw. Urine. 

Fluxions, 5q. 63.66. vS. 88. 3i4. 
327.354.404. 5o3. 5o4 703.723. 








r les genoux» f'oy. 
Fluxions de poitrine. Voy. Poi- 

Fluxions dans la tête. Voy. Télé. 
Fluxions sur lesyeiix. Voy. Yeux. 
Fœtus; le fortiGer dansU matrice, 
534. Gio. 

Fœtus mort. F.nfant. 
Foiblesse d’estomac. Voy. Esto¬ 
mac foible. 

Foie ; ses abcès, 660. ibid. 

Foie échauffe , 19. aii.l'ïg. 4°^’ 
479.655.673.708. 760. 

Foie; le fortiGer, 173. sSg. 3o3. 

36i.6i5. 68t. 

Foie; scs maladies, ii. i3. 67.76. 
110. 145. 1S3. 174. 177. «84- si65. 
371. 388. 389. 3o3. Sag. 3go. 

479. 495- 54a. 634. 67,. 673. 

Foie; ses obstructions, 3 14. M- 
51.66.77. 84. 93. 97.109. no. ii5. 
i3g. i3i.i34. t35.145.180. i83. 
303. lo5. 333. 270.371. 388. 391. 
3o6.3 10. 3ii. 316.339.33». 340. 
343. 344.406.419. 438. 458. 479. 

480. 5a5. 548.554. 571. .586. 589. 
601. 627.640.65r.654. 6,59. 664. 
685.693.697.707. 709. 73 i.'763. 
766.767.770. 

Foie qui commence à se pourrir, 
5go. 

Foie; ses squirres. Voy. Foie, ses 
tumeurs. 

Foie; ses tumeurs, l5i. i52. 181. 
245. 348._ 249. ibid. 439. 

Foie ulcéré , 761, 

Folie, 235. 47c. 

Fondement ( chute du ) , îa. laS. 

210,264,494.484. 

Fondement ; ses crêtes ou excrois¬ 
sances , 575. 63o. 632. 
Fondement; ses crevasses, i3o. 

«34. .46. ,85. 430. 
r ondement ; ses cuissons , 075. 
Fondement ; ses démangeaisons , 

Fondement ; ses descentes, 6. 492. 

593. 

Fondement ; ses ftstules, i34. 346. 
Fondement; ses liémorragies, 203. 


Fondement ; .ses maladies , ,46. 
Fondement ; ses tumeurs dures on 
condylome , i85. 632. 
Fondement; ses ulcères , 141. 267. 
Forces; les rétablir , 2. gi. io5. 
282. 290. 6^7. 

Foulures, 14. 219. 35b. ibid. 355. 

357. 4ro. 508.667.731. 
Fractures, 171. aSo. 76g. 

Frénésie 89. 164. 172. 269. 38o. 
531. 56o. 715. 

Frissonuement , 35i. 483. • 
Froid; en préserver les mains et 
les pieds. Voy. Mains et pieds 
Froissures , Voy. Foulure. 
Furoncles. Voÿ. Clous. 


Gaîté; pour l’exciter , gg. 

Gale, g. 36. 5o. 62. 74. 77. 83. 85 
86. Ion. 122. i3o. iZo. ,63. 182 
lt)3.197.230. 235. ibid. 236. 261 
293.307.31.5.329. 33,. 33 !. 340 
353. 337.363. ''07. ioS. ibid. Lin 
4,7-419.47^. ibid. 5oo. 5o-j.5n6 
5i-i.5i3.54,.iZ>irf. .548. .558. 5qo 

595. 6,,. 634.660.663. 670. 690. 
707. 708, 723. 731.746. 759.760. 
762.767.772. 

Gale grosse, 244. 293. 5io. 

Gale invétérée , 16. 293. 363. 73^. 
Gale maligne, 100. agS. 399. 666! 

Gale; s’en pre'serrer , 343. 

Gale de la tête , agS. 674. 769- 
Gale ulcérée , 290. 5n3. 585. 

Gale; la sécher , 48. 

Gale sèche des enfans. A'F.nfans. 
Gale des paupières. Voy. Yeux. 
Ganglion. F'oj'. Nerfs (tumeur sur 
les ). 

Gangrène, 5. i8. 60. 6,. 62. 65. 74, 
92. ,o5.123. 209. 218. ibid. 220. 
22,.23 o. 285. 328. 333. 335. 342. 
370.4,9. 485- 499- 808. Sog. 5i,. 
52S. 347; 557.093. 609.640. 6.58. 
659.664. 667.668.723.773.781. 

Gangrène ; la prévenir , 540. 465. 

482. 492. 539. 

Gangrène causée par le froid, 63a. 

Gencives chancrees, 768. 

Gencives; leurs enflures, 45. 658. 
Gencives ; leurs fluxions, 6. 





DES MALADIES. 

1, 33i. 


855 


CcDcivcsilear inûni 
/i3a. 

Gencivc»ileurs maladies, io8. ago. 

agS. 33o. 331. 338- 484. 

Gencives ; pour les neHoyer, 3oi. 

, 316. 

Gencives; leurs plaies , gi. 
Gencives pourries, ig. 33o. 730. 
75g. 764. 

Gencives reUclides. f'oy. Dents 
branlantes. 

Gencives scorbutiques, 3o. 69. 86. 
gi. 6i3. 647. 710. 765. 

Gencives 8aignaole.s scorbutiques, 

3ii. 6g. 

Gencives ulcérées , 3o. 117. 4^6. 

641. 658. 660. 710.768. 
Généraliou ; en l'ortiÙer les par¬ 
ties, 657. 

Genoux ; leurs abcès , 5o8. 

Genoux enflés , 53 , 244- 
Genoux (fluxions sur les), aig. 

Genoux; lenrs humeurs, aig. 387. 
674. 

Genoux; leurs loupes, 588. 
Gerçures, ^ojr Crevasses. 
Glaires des reins et de la vessie. 

yoY. Reins et vessie. 

Glandes du cou. Voy. Cou. 
Glandes du mésentère, 76. T10. 

73.. 

Gohre, aa5. 461. 

Gonflement d’cstomac. Koy. Ks- 

Gonfleraent de la rate. f^ay. Rate. 
Gonorrhée, ta. i3. 88. i33. 

134-i54.j6a. i85.aia. a5a.a54. 
.3ot. 3ai. 344. 36i. Sgi. 44». 
447.45o. 554.575.65i. 670. 696. 

70g. 720.735. 747. 

Gorge ; ncretes <]ui torobeDl dcs> 
sus.aSa. ag6.a97. 3 la. 4t6'48°- 
53a 534. 57a. 7 18. 

Gorge enflammée, 17. 48- 49- *3o. 
33a. 378. 480. 489. 538.689.65i. 
660. 76a. 

Gorge enflée , 77. a8i. 722. 
Gorge; ses glandes, 91. 

Gorge ( maux de ) , 14. a6. 3o. 48- 
64. 8g. 93. it6. 126. i44- '79* 
a60.a82.ago.3iT.S24. 3a6. 3S3. 
338.341.378.J387. 393.411.4i5. 
4*7.487* 484* 488* 498. Sag. 537. 


549.575. 593.^37.633.041.693. 
732.763. 771. 

Gorge ulcérée; 6. oi. 054. 208. ib. 

432. 48 b. 56a. 656. Æo! 75^ 
Gosier enflammé , ig. aa. 49. 126. 
298.299.38o. 4^. 538 . 6t6. 629. 
641.660. 722. 783. 

Gosier (plaies du), 91. 

Gourme des enfans. f ^ ny . 'Enfans. 
Goutte, 10. ibid. 3o.34.35. 43. 53. 
54. Sg. 61. 67. 70. 76. 77. 78. 83, 
89. 91. 92. 93. 97.101. io3. TIO. 
Il» ibid. lag.rliSS. 145.146. 
i53.174. 178. 189. 19a. aoi. 208. 
227. 23 o. a33. ibid. 261. 268. 278. 
a83.3oo. 3o3. 3o4. 007.3io. ibid, 
3ii. 314. 317. 322. 3a5. SaS. 
333.334.337.340.341.344. 347. 
348. 377. 379. 38o. 387. 4<'3. ib. 

404.4'°* 4*8.430.47^* 474* 477* 

47g.if>id. 488. 490. 493. 5o4. 

5o6. 507. SaS. ibidem. 5ig. 53'7, 
540.55i. 653. 56o. 567. 588. 610. 
618.627.634.654.656.662.663. 
664.,668. 674. 675. 676.693. 694. 
695.701.i6irf.711.J721.730.733. 
734.739.743. 759.761.762.763. 
766. 768. 769. 774. 789. 790. 
Goutte; s’en préserver, 4<»>79u. 
Goutte; pour la rappeler aux pieiis, 
ii8.i6id.635. . 

Goutte chaude, 217. Sgg. 489- 
769- 

Goutte froide , 363. 

Goutte aux mains ou chiragre, 

337. 375. 

Goutte; ses nodosités, agS. 496. 
Goutte sciatique, lo. it, 5( 

67. 93. 07. io3. io5.108.118 
lag. i53. i63,171. iga. 2x7. 227 
240. 244* 378* 3eo.3ia.3i7. 827 
328. 337.349.35a. 353.358. SnS 

S88.404. 407. 4<8.4^^* 48*' 47° 
477* 497* 301.5a6. 540. 551. 664 
oSS . ibid . Sga.âio. 65i. 6S9.681 
693.705.708.73a. 739.743. 773 
78g. 790. • 

Goutte vague et scorbutique , 8u 
065.711.768. “ 

Goutteux; leurs tumeurs, i5o. a3o. 
364. 

Gratelle , i3a. i53. 180. aao. a94. 
S09.338. 346. 355. 419. 461. 5oo. 
509.5u. 5ia. 5ï4, 53a. flSa. 655. 






856 T A B 

660.746-75^ 7Bt. 766.767. 781. 
Gravelle et pitrre des reins, i5. 
ibid. iiAbid. 3o. 41.44. 46. 5i. 
53. 57. 71.77. ibid. 85. 90. 91. 
95. loi. III. 112. ibid. iiL n6. 
119.136. i3i. i33 . ibid. i 33. t35. 
137. i4i. 143.147. *®9- 

ibid. 172. ibid. ij3. ibid. 176. 
180. 184. 188. 191. 300. 201. 2o5. 
3i3. 220. 224' 

359.265. 266. 374. »8o. 281.282. 
3o3.309 i/i. 3i I. 3i3. 320. 323. 

338. ib. Sag. 33o. 334. 337. 3 û 8. 
344.357.359. 362.364. 377. 39a. 
4oo. ibid. 4o5. ibid 4«®- W- 
432.433.447- 45«- 4'’3. 46^-466. 

341.545.546.547.548.552. 553. 
560. 563. 568. 572.575. 585.601. 

612.6i5.618.620.151^.627.629. 

63a. 634. 648. 65o. 660.663. 665. 
685. 690. 698.715.727.730. 734. 
746.760. 751. 762. 764-, **• 767- 
770. 771. 770. 775. ibid. 776. 
ibid. 777«7ti4» 

Guêpes (piqûres de), ^oy. Piqûre 
d’abeilles et de guêpes. 

H 

Haleine courte , i5o. 

Haleine mauvaise , 98. 184. 181. 

363. 376. 430. 456. 48l 434. 
4q3. 640. 

Hectisio, 359. 4o4' ^67. 638. 
Hêmr.ptisie. P'ojr. Sang ( crache¬ 
ment de ]. 

Hémorragie, 6. aa. a5. 38, Sg- 
42. Sa. 55. 63. 64. 69. 71.74. 79. 
81. 88. 93. »«4- *33. 142. 143. 
144. i58. 170- *75. 176. »85. 
ao8. 2ia. 224. 228. a5i. 260. 
267. 302. 3i3. 368. 39; 


Hémorragie des plaies. F'. Plaies. 
Hén^orroides; en appaiscr les dou¬ 
leurs , 2. 3o. 32. 49. 59. 65. 71. 


77. 78. ibid. 85. 88. io3. lai. 
ijo. i 32 . i 4 i. « 43. «44* >53. 
i58. 189. 224. 253. ael 378. 
"82. ibid. 3o6. 333. 35^. 383. 

lêHËêÊ 


BgS. 617. 6a>• 6a3. 644- — 

6S2.659.667. 688 690. 691.694. 
696.700.702.703.709.733.735-. 
736.741.742.749'731.756. j 5 g . 
771. ibid. 780. 

Hémorragies internes , i44' 4°°' 
469.639‘ 

Hémorragie du nei. Fcy. Nez. 


a8a. ibid. 3oè. 333. 35^. 383. 
399. ^^ 

, 463. 47a. . 

ibid. 5io. 5 i 4. 5 i 5. Sao. 527 
549; 55.. 57. 5,4. 584. 59Î: 
ibid. 5ga. ibid. 607. 617. jfcjj 
63o 634. 653. 666. 674. 670' 
695. 75a. 760. 761. 77I ,8 ; 
Hémorroïdes; les desseclier, 90. 
Hémorroïdes enflammées, 44. iSo. 
282. 617. 

Hémorroïdes externes, i5a. 284. 
Hémorroïdes internes, 43. .48, 
470.666. 

Hémorroïdes ; en arrêter le flux , 
x4i. i44- 258. 294. 3t8. 

321. 322" 33i. 36i. 4oo. 470. 
484- 565. 627. 695. 720. 735. 
77»- 

Hémorroides ; les ouvrir , 6o. 71. 
Hémorroïdes ; les résoudre , 60. 
i4i. 607. 

Hernie aqueuse. Foy. Hydrocèle. 
Hernie charnue, Sarcocèle. 
Hernie. F. Descente d’intestins. 
Herpe. Fof. Dartres. 

Hoquet; le faire cesser, 3i. u. 

144. >58. 458. 484. Saa. 534. 
Humeuis âcres , 10. 86. iSg. .eâ-, 
i85. 224. 278. 3ta. Sai. 33a. 
385. 486. 5i3, 569. 619. 633. 
661. 684' 6ga. 700. 709. 742# 
761. 772. 

Humeurs ; les amollir, 187. 346. 
585. 

Humeurs açineuses, 3ig. 433. 
Humeurs bilieuses , 262. 293. 3ig. 
643. 661. 

Humeurs brûlées, 778. 

Humeurs; les condenser, 346. 5a2. 

692. 697. 700. 7II. 

Humeurs crues ; les résoudre , 6r, 
Humeurs; les diviser, 8 201. So/. 
Humeurs enflammées, 49* 5i3. 
Humeurs épaisses, il. Sq. i55. 218. 
a63. a6g. 307. 33o. 35o. 354. 

Humeurs érysfpéUUuscs, 540. 

Humeurs 





DES MA 

Ilflmenrs ; en modérer la trop 
grande fermentation , 164. a6o. 
3 j 4- 56 o. 69a. 697. /ag. 

Humeurs froides. V. Ecrouelles. 
Humeurs malignes, 9 l5. iBa. ^04. 
an. aaS. a3i. 807. 447 - 494* ^aa. 
658. 665.677. 68a. 685. 

Humeurs mélancoliques, i83. a35. 
a6i. 369. 444 ^o 3 . 661. 701. 
778. 

Humeurs phlegmatiques, a6a. 
Humeurs pituiteuses, 10. ga. a63. 

' 337.350.433.460.678.731. 

Humeurs; les purger, 3o. 374. 
379. 5oo. 564. 566. 567. 6o5. 661 
673. 685. 689. Sgy.yag, ySÿ. 769. 
787. 

Humeurs; les purifier, 19. aaa,. 
45o. 

Humeurs recuites , agS. 67a. 739. 
Humeurs rcrophuleuses , 35i. 
Humeurs séreuses, 9a. 109 i.')6. 

«99' aSg. 363.398. 3o3.813.437. 
433.458.460.6al. 66t.673.733. 

Humeurs sur les genoux et les ta¬ 
lons. yoy. Ueuoux , talons. 
Humeurs visqueuses; les dissiper, 
i3i. 3.8. 337. 307.330.337 353. 
354. 53i. 609. 678. 759. 
Hydrocèle, ou descente aqueuse , 
370. 384. 4o3. 789. 

Hydropliobie, 68. 137. i 3 y. a»6. 

607. <iW. 608. 

Hydr^isic a$cite ou aqueuse, 3. 
i5. 36. 37. 4a. 44- 49- 64. 

79. ibid. 81. 83. 85. ga. 97. ib. 
jo3. io5. 139. l3i. i36. 187. 
141. 146. tSg. i63. 17a. 178. 175. 
179. 180.181. i83. 184. 187. igu. 
aoo. ao5. atl. aa4. a33. ibiJ. 
369. 370. 373. 374. a8o. 181. 
38g. 3oo. 3o3. 3o6. 3.0. 3i5. 
3 i 6. 317. 338. 33o. 336. 34o. 
344. 363. .365. ib. 366. 377. ib. 
879. 383. agi. 397. 408. 4“*^* 
418. 4*7- 48a. 4^^' 44^‘ *bid. 

b. Il: SIg: S: g: 

553. 56o. 56I. 56a. 563. 567. 
589. 595. 596. 6i5. 639. 63i. 
639. 643. 65o. 65i. 658. 56 q. 
660. 669. 671. 675. 676. 685. 
594. 701.70a. 704. 7o5. ibid. 


LADIES. 857 

706. 708. 70g. 7a. 731. 73a' 
780. ibid. ibid. 738. 741. 744* 
760. 75a. 76a. 766. 767. 768. 
773.785.789.790. 

Hydropisie comraen9anle.73.106. 
iga. aoi. 396. 807. 333. 334. 

Hydropisie , dite leuco-phlegm.-!- 
tie , ou anasarque ,4. ibid. 114. 
i3i. 300. 3oo. 494- 7*0. 
Hydropisie Umpanitc ou venteuse, 
340. 456. 

Hypocoudres tendus, a48. 

Hypocondriaques , 86. no. i3a. 
180. a3a. a35. 379. 343. Sga. 
445. 477. 479. 583. 589. 593. 
634. 63a. 736. 565. 
Hypocondriaques scorbutiques , 
398. 540. 

I 

Ictère. P^oy. Jaunisse. 
Imagination ; pour la rendre plus 
vi'e , 99. 

Inappe'tence. f^oy. .Appétit perdu. 
Incontinence d'urine, /'oy. Üriue ; 

Incube. Vny. Cauchemar. 
Indigestion, Si. Sa. 49- 57. 60. 
98. lia. ii5. i58. a3S. ibid. a68. 
377. 3o8. ibid. 477- 494- 49®- 
5i5. 63o .63i. 643.646.658.6go. 
73s. 787. 

Infection de la peau. Voy. Peau. 
Intlammalion ; pour l’apaiser , 
49. 77. ia5. 137. i3o. 173. 178. 
333.348. 34g. 353. 3.ja. 411. 4a6. 
473.469.493.5oo. 5o8. 5i5. 533. 
573. 593. 593 63o.733. 738.763. 
71)6. 774. 789. , 

InU<ymmation externe , 35a. 4<3. 
493. 573. 

luHammation des amygdales, ^oy. 
Amygdales. 

InU.nuniatioa qui survient aux 
«uisses d«s eufaus et aux autres 
parties. Voy. Enfans. 
loUammalion de U gorge. Voy. 

luflaiumalion interue, aQo. 4i3. 

573. 

Inflammation des prostates. Voy. 
Prostates. 


n 




853 

Inflammation de la r: 


TA 


!. V. Rate. 
Inflammation des rems. V. Reins. 
Infl.mimalinn de la vessie. Voy. 

Vessie enflammée. 

Inflammation des yen*. V. Yeua. 
Insomnie, 34. 84. 89. 49“- 
738. 

Intestins; leurs Scretés, "1. 53a. 
Intestins ; leur ardeur , iS^. 4^'fl' 
Intestins (de.scente des), f'oy. 

Descente des intestins. 

Intestins ; leur érosion , 378. SSa. 
Intestins; les fortifier, 119. 33a. 
56-. 586 738. 

Intestins; leur flux. Fof. Dyssen- 
lDtestins;1eurs maladies, 3o3. 433. 

694.650.791. 

Intestins ; leur rupture, Soy. 394. 
Intestins ; leurs tranchées, 34. 
a3a. 

Intestins ulcérés, 63. a58 378. 
376. 433 537.548. 5^ 617. ^ 

Ischtirie. P'oy. Urine supprimée. 
Ivresse; la dis.-.iper, i5o, a33. 781. 

J 

Jambes enflées , 64. 133. aig. 3o3. 
3o5. 547. 

Jambes (loupes des), 60. 331. 
730. 

Jauibe,;leurs plaies, 13;. i44' 

392- 

Jambes ; leurs rognes malignes , 

344. 

Jambes; leurs tumeurs, 36. i3i. 
a83. 38 t. 547. 

Jambes ulcérées, a6. 43. 89. 187. 
i46. i56. 319. aa5. a4"- 334. 
393.403. 5ia. 54a. 675.641.660. 
7& 767. 

Jaunisse, 3. II. 19 3i.3o. 38 4»- 
44. 47. 5o. 5l. 71. ibid. 79- 83. 
89. 93. 95. 97. ibid. 109. I14. 
199.i3i.tSs.i33.134.i35 iSy. 
lii. ibid. 145. 172. 173. ibU. 
383. ibid. 184. 193. ibid. ao5. 
299. aSa. a69. 379. 389 393. 
396. 3io. ibid. 3i6. 017. 819. 
399. 33 o. 337. 339. 3,0. 343. 
366. 368. ibid. SOg. 078. 4"0. 

' 4 o 3. 4'4- 439- 458. 47^' 


ÎLE 

479. 488. 530. 530. 533. 53*. 
S4n. 541. 546. 547. .548. ,55} 
562. 564. 586. 889. 696. 601 
6o5. 615. ibid. 617. 6',7. 64o' 
6}8. 658. C64 6-3. -06. 708 
711. 730. 733. 738. 7,46. 763, 
767. 768. 770. 775. 790. 
Jointures douloureuses, 355. 4Sr, 
5i5.65t. 738. . ^ 

Jointures; pour les préserver des 
fluxions qui les menacent , et 
particulièrement de la goutte 
6. a49. ’ 

Joint.1res; pour les fortifier , 340 
3oo. 348. 353. C4o. 644. 651 
^ 67a. 738.^ 

Jointures ; leurs tumeurs, 70. 48,, 
Jusquiame ; son antidote , 5a8. 


Lait grumelé dans les mamelles, 

139. 459. 47a. 4-:3. 486. 668. 

Lait ; pour le faire venir et l’atig- 
menler, 3l. il5. i5o a5g. ,,r6 

ae7. 390. iiid. 4.53. 494. 5 a 5 . 
549. 579. 536. 768. 

Lait ; pour le faire passer ,8. 1,0 
ia6. 178. 19a. 387. 548. 

Lait; pour l’empéclier de monter 
dans le sein , 16. 178. 

Lait; pour l’em|ièclier de cailler 
dans l’estomac, 70g. 

Lait répandu , 669. 

Langue chanciée, 768. 

Langue desséchée, iSg. 33a. 38o. 
619. 

Langue enflammée, 91. 332. 633. 
Langue paralytique, agS. 431. 618. 
69.3. 739. 

Langue ; ses plaies , 62. 

Larynx; ses inflammations, 38a. 
633. 


le corps , 618 7}6. 

Lentes, 294. 4»* 

Lèpre , 35. i5o. l5i. .461.676. 7.5o. 
785.i6irf. 

Léthargie , a6. 117. i63. 17a. i8a. 
209. 210. 223. 235. ibid. a63. 
369. 271. 3o8. 339. 35o.35i. 445. 






D E s M A L A D I E s. SSg 

457. 46-'>-467-il?-55a. 6i3. 65C. Mal de cœur, f^ny. Cœur. 
773.781. ’ M-aldedenl!.. For. Oents. 

lies premières voies j le ré- Mal d'enfant. 1.}). 

67. 737. Mal de iiièi e. oy. Affeciions liys- 

leiirs maladies , 333. 533. léi i<|iies. 
pour les tenir en bon état, Maladies aigues. dg. 38o. 

Maladits clironiques, 8. ai. 

93.97. *55. i36. i5a. ; 


I.ieiilerie. 98. 107. 379. 3al. 34a. 
319. 36i 43 o. 481.639.69S. 

”38. 791. 

Linge laciié. 355. 

I.ippilude. ^0)'. Chassie. 
Liqiitinrs; m favoriser le cours, 
I il 373. 4*8. 538. 627. 767. 
79'> 

Locliies. P'oy. Vidanges. 

Lombes ( douleur, des ) , 56o. 
Loupes, 30 3i. 5i. g3 lad. iSa. 
a^i* a4'>. 3^7. ajS. 3(9 ihid. 
a5o. 3ia. 817. Sig. ^00. 4 8. 
4G1 5ii8. 5 >9. 619. 

Loupes de.s jambes, ^oy. Jambes. 
Loupes naissantes , i5i. 

Luette enflammée , 333. 493. 
Luette enflée , a8i 3}i. 7.58. 
Luette relâcbée, iSl. 397. 4li. 
48',. 5,3. 56: - - 

65(>. 758 7C6. 

Luxations, 14. 53.71.89 484 
Lymphe ; ses maladies, i3. a 1.3o8. 
37G 55,. 633. 633. (jyS 709.713. 
734. 

Lypoibimie. yoy. Défaillance. 

M 

Machicatoire contre la bile, 47C. 
Maigreur estiême, 50.673. 
Mains; hs blanchir, 356. 390. 
Mains; leurs crevasses, yoy. Cre- 

Mains ; leurs engelures . 3o. 347. 
38a. 390. 388. 477* 48®’ 

533.593.683 709. 

“Ss gelées, 633. 

)S perdue 


5o. 

*79> 


Mail 


93.97. loll. 

3y3 .131. 759. 

Maladies de consompllon. Vny. 

Maladies de langueur 
Maladies coniasicuses , t 6. iia. 

171. 333. 3o6. 571. 6j6. 663. 
664 708 739 78*. 

Maladies convulsives, i3. 

Maladies déses,,érées, 35. 

Maladies épidémiques, 319. 3o3. 
73 s, 

M dadics de l’estomac. Voy. Esto. 

Maladies flegmaliniios , 3oo. 333. 
Maladies du fuie, ^ny. Koie. 
Maladie bypocoudri.ique. Voy. 

Hypocondriaque , melanrolie. 
Maladies bv'téi iques. Voy. V’a- 
, , peurs hystériques. 

571. 586. 609. Ma'adies luUammatoires , 17. i55. 

4 i 3. 

Maladies de langueur, 77. 334« 
340. 6y3. 

Mala.Iies longues et opiniâtres ,• 
□90. 313. 491.5.', 4. 56o. 

Mal idies maligne., i55. 3on. 390. 
39t. 3 .6. 3i6. .571. ibid. 645. 
676. 706. 753. 758. 78.5. 

Maladi.s de la peau. Foy. Peau. 
Maladies pédiculaires , 383.677. 
Mala.lirs pestilentielles . 39,5. 664. 
Maladies de poitrine. ^oyeaPoi- 

Malailiesde poumon. Voyez Pou- 

Malailies de la rate. Voyez Rate. 
Maladies rebelles, 11 385.369. 
Maladies des reins. Voyez Reins. 


Maladies sopo 


<99 476. 


Mains; les préserver dufroid.SSs. Maladies vénériennes, 17. 54. iL 
56o. 473 

Mains; en modérer la trop grande Maladies du bas-ventre. Voyez 
sueur, 833. B is; Ventre. 

Mains ; leur tremblement, .893. Maladiesdela vessie. Voy. Vessie. 
Mal d’aventure. Voy. Panaris. Maladies vieilles, i63. 

M.1I caduc. J'oy. Epilepsie. Maladies des yeux, Voy. Yeox. 


39.. 




86o T A B 

Mamelles i leurs «bcAs, i5i. 5o5. 
Mamelles ; leurs crevasses, t'oyez 
Crevasses. 

Mamelles; leurs ranners, roo. i35. 

339. 66r.. 76/,. jGG. 
llTamcIles;leurs duretés, iSg rSa. 
^78. 493. 5o5. 

Mamelles enflanimées, lao. 399. 
674 

Mamelles; mal des bouts .fentes, 
etc. t 3 o. iSg. 39a. 592. 

Mamelles malades , atg. a4a, a44 
a83.4io. 408. 

Mamelles (sang coagulé dans les ), 

473. 

Mamcllesileurs tumeurs,8.65. aoa. 

399 410. 5ia. 764. 

Mamelles tumefiees , ia6. 47a. 

473- 

Mamelles ulcérées , i3l. aoo. 54x. 

660. ‘ 

Manie, 3o. r46. a35. ihii. 869. 
457. 469. 470. 474. 490. 60a. 
6x9. 

M irisfjues ou excroissances char¬ 
nues dans les maladies véné¬ 
riennes, 63a. 

Matières fécales; leur rétention, 

»7 157. 

Matières glaireuses, 16. So.tio. t38. 

491 • 

Matières vermineuses, 3. 4- 
175. 636. 

Matrice; ses chutes. Matrice 
tombée. 

Matrice; scs descentes, 6. a19. 38o. 
49a. 

Matrice; scs duretés , aSo. 

Matrice; ses flux blanc ou ronge. 
Vof. Fleurs blanches et règles, 
leurs évacuations excessives. 
Matrice; ses émotions . 467- 
Matrice; la fortifier, 38.5. 

Matrice ; ses hémorragies , 1S8. 

a35. 3ii. 5a6 704. 75o. 75a. 
Matrice; ses maladies, loa 109. 
.99. 094.317. 398. 456.483.66«. 
737' 

Matriofe; ses maladies froides et 
veilleuse», /.ta 

Matrice;sesobsiriirlion», ,i3, igo. 

aol. 3ia. 4a8. 5a5. 

Matrice; la purger après l’.sccou- 
clicment, 4-1. 


L E 

Matrice; son relâchement, 119. 
49a. 640. 

Matrice ; ses suffocations, foy. 

Snffocalions de matrice. 
Matrice tombée , 3a. 4^4 76a. 

peurs liystérirjiic 
Matrice ulcérée , 447, Spa. 66r. 
Mauvais air; le corriger, ('oy. Air. 
Maux de gorge. Vny. Go’ge. 
Maux de tète, t'. Migraine, tète. 
Mélancolie, ai. 36 87. aag. 23^ 
Sag. 364- 445. 4Ô6. 470. 537! 
540. 56o. 583 589. 593. ib. ftia. 

666. 673. 683.686. 696. 7-73 ih. 
Membrane» du cerveau ulcérées. 

yny. Cerveau ; ses ulcères. 
Membranes ; leurs contusions, 78. 
Membranes trop tendues ; les rel⬠
cher , 486. 

Mêhribre affoibli, ia3. 484- 658. 
746. 

Membreatrophié ou desséché,Sja. 
Membres (convulsion de) , ii6. 
39a 53a. 633. 

Membre débilité, aog. 484. 638. 
Membre disloqué , 6. 3a. 

Membre engourdi, 63. 67. 338. 
Membre froissé ou foulé par chute 

667. * 

Membre paralytique , i46. 3o3 
35a. 533. 633. 

Membre pourri , 61. 

Membre retiré, 89. i3g. 53a. 633. 
768. 

Membre tremblant, 68. 71. 117. 
19a. a3a. a68. a74- 287. 3 ji. 340. 
408.469 633. 658. 711.769. 790. 
Mémoire diminuée , la rétablir et 
la fortifier, 99. aya. 338. 640. 
737. 

Menstrues, Voy. Mois. 

Mésentère ; ses' abcès , aao. 
Mésentère; ses duretés, i5i. 184. 
Mésentère ; ses glandes , 76. iio. 
33 O. 767. 

Mésentère; ses maladies, ii.agj. 

3 o 3.3 j 1.375. 760. 

Mésentère ; ses obstructions, 34. 
109. a05.519.547. 589. 6.5i. 683. 
686 6<ja. 708. 734. 731. 737- 758. 
Mésentère; scs tumeurs, i5a 184, 

547. 




DES MALADIES. 


86i 


Météorisme, >3. 

Meurtrissures , la. Sg. 89.90. ia3. 
léo* ala. 35o. 6i8. 60a. 
663. 

Migraine, 5. 33. 34- 35. 67. loi. 
116. i3i. i&ic2. i36. iSg. i8a a63. 
314.391 393. 40a. 4a8,496. 538. 
56o. 567.585. 678.681.693. 7a3. 
737. 767. 770. 

Mois; les arrêter, 3lo. 3i3. 479- 

yajr. Régies , 1 n modérer l’éva¬ 
cuation e 


Mois ; les pousser , 3. 7'. 8. il. la. 
ibid. i3.ai. af>. a8. 43. 44. 47. 
48. 49. ^c. 5i. S9 63.66. 71.7a. 
7O ibid. 77. 97. 99. loa. lê. 

Io3. 104. io5. 107 iio. lia. ib. 
Ii3.i3a.i34.i35. 137. 148. t65. 
167 17a. 17.5. i83. 19g. aoo.ao5 . 
3u 6. a3i. a33. iiirf.370.a79. 391. 
‘ 394 395.396.305.307.309313. 
330. 333 3'43. 36a. 3-5. 376 377. 
385. 4o6.4i3. 419. 4a8.439. 
453.456 457.4.58.46a. 463. 479. 
481.483. 4g<.49^. 5a3. ôaS. 53o. 
534. 546. 5(8.550.574. 584. 587. 
588.59o.6a4 64a.649. 65o.655. 
656.658.663. 664. 674. 678. 679. 
705.706. 708. 71a. 780. 789. i6. 

Morfonuement, 379. 

Morsure de cheval , 3aB. 738. 
Morsure de chien , Cg. i {6 /fag. 
Morsure de chien enragé, 9 5g. 
lag.iaS.lag. 189 a5o.a65.33g. 
340. 341. 359. 367. 474. 607. 

Morsure de scorpion. Voy. Scor* 
pion. 

Morsure de serpent Vay. Serpent. 
Morsure de Vipère. Aoj. Vipère. 
Morsures venimeuses, 34. 09.64. 
SI. ibid. 96. 137. 171 173. 300. 
aôo. 33 o.' 34 o. 341. 363. 367.430. 
5g5. 708. 735. 738. 739. 787. 
Mouches; les tuer, 4a3 
Mouvemens convulsifs, 5a. 3o8. 

3o9 393. ibid. 469. 678. 
Mucosités du nei; les faire sortir. 
rof. Nés. 

Mules des talons. Voy. Talons. 
Muscles; les forliQer , 61. aSo. 

74 o- 763. 


N 

Nausée, ou envie de vomir, aq. 43o. 
488. 610. ibid. 649. 

Nausée sur mer; s’en préserver , 

Jpt étique. Voy. Colique né¬ 
phrétique. 

Nerfs; leurs eontiisions, 78. a64. 

3.4.3.5.403591^ 

Nerf=.coupés,a.5o.676.768^ 

Nrrfs douloureux, 10a. 364. Bog. 
3ia. 

Nerfs endurcis , 71. 3i3. 3o5. 

Nerfs ; les fortiEer, 51.61. 63. ii i. 
116.117. J3i.i7a. aig. 3.50.387. 
304.348. 349.35a. 353.355 357. 
4o3. 438.43'.. 483.493. 5o4.5ii. 
55o. 64'|. 713.713. 7(0. 773. 7»9- 

Nerfs foulés, iaa.484.5o4. 

Nerfs malades , 3o5. 3in. 3ia. 3i4 * 
3i5.3i7 397. 4o3. 495. 517. 55e. 
551.634. 64o. 740.768. 

Nerfs; leurs mouvemens convul¬ 
sifs et irréguliers; les calmer, 
100. .44 393. 469. 

Nerfs paralytiques , 357. .53l. 5.~,o. 
Nerfs piqués, 373. 34o- 5J7.676. 
769 

Nerfs retirés , 144. 1.46. 343. 

Nerfs Ircmblans, aSa. 337. 35.. 
469. 

Nerfs ( tumeurs sur les ), 38o. 46.. 
Nez canccré , .35, 

Nez ; son écoulement muqueux , 

585. 597. 

Nez; ses hémorragies , 100. i44- 
179 aaa.358.3ai.3aa.341.Bla. 
4o’3.483. 484 549 5.56. 5Ga. 565. 
571 595,599 607.635. 653.656. 
6,58.659.711. 736. 740. 750. 753. 

781. 

Nez; ses maladies, 108. 

Nez; en faire sortir les mucosités, 

54.68. a63 .585. 

Nez (polype du), 180. ibid. 434. 
766. 

Nez ( rhume du ), lo5. 3ia. 

Nez ( saignement au ), 19. 68. 484- 
Nez (ulcère puant au fond du), 
400. 766. 

Nodosités, 349. 

Nodositésdelagoutte. ^.Goiillc. 
Nodosités véroliques , aig. 4®‘- 





862 T A B 

JSFoli me langere ulcère, 6 î. 547. 

73^. 

■Nombril (clcscenlc du ), lai. 5i6 
6S3. * ^ 

Noihæ yoy . Poitrine ; scs fausse» 
fluxions. 

Noneure des cnfaiis. f^o/. Knfans. 
Nuages sur les^cux. Foy. Yeux. 


Obstructions, 3 8 3S.38.43. 
46. 47* 5o 5l. 73. ibid. 81. 
84. 117. i 37 147. t65. 177 187. 
ic)i. ati.ai6.uu7 aa9 ^79 3lo. 
36a. 375.377.37g. 43i- 46g. 54'’. 
541.564.569.587.617.656 670. 

671. 681.6-(5.686. 687. 694.706. 
707. '3o. 73t. 761. 

Obstructions du We. P'oy. Foie. 
Obstructions de la matrice. Voy< 
M.itrice. 

Obstructions des mois. Aoy. Mois., 
Obstructions de U rate. A'oy'. Kate. 
Obslruclionsdu bas-ventre. Voy. 
Bas-Ventre. 

Œ'ieme. P'oy. Tumeur» molles et 
blanches. 

OE lème des pieds. Vay. Pieds, 
(tüsophage ; ses plaies, 6a. 

Ongles roy. Yeux. 

Ophtalmie ^>/. Yeux. 

Opilatiun. Voy- Obstruction. 
Opium avale', 17a. 

Oppression nocturne. Voy. Cau¬ 
chemar. 

Ordinaires Voy. Moi» . règles. 
Ordiiresdanslesyeux. Vny. Yeux. 
Oreilb s , leur bruissement, a. 71. 

3.56 4.)6. 

Oreilles douloureuses, 68. 71. 16. 

i33 a64. 387. Sgo. 537. 545. 
634. 656.665 677.733. 

Oreilles ; leui s flatuosités, 90. 
Orei'les; leur» fluxions, 4 ta. 
Oreilles J leurs humeurs épaissies , 
a4. 

Oreilles;leurs inflammations, 178. 
665. 

Oreilles purulentes , 88. 400. 
Oreilles su'ppurées , 89. 581. 
Oreille^; leur tintement, Il5. 117. 
356. 36a.37t.4,i.53a.545.584- 


LE 

Oreilles Termineuses, 545. 547- 
706. 

Oreilles ulcérées, 71. 34o. 
Orgeo!el,nii peliie tumeur delà 
paupière. Vy. Yeux. 

Orteils écorchés, a4{. 

Orthopnée,ou oppies.ion <jui em¬ 
pêche de respirer , '>70. 

O.» carié.», 58. ia8. 371. 309. 483. 
557. 

O.s disloqué», 171. ai8. aSo. al8. 

a5o. 355. Sol. 5g4. 644.7 3. 

Os fractures, 60.337. lia. alS. 

a5o. 3ii. 53l. 

Os pourris , 376. 483. 

Os { tumeur osseuse sur 1’), 546. 

Oiiie; la rétablir. Sa 1S4. 

Ozène, ou ulcère puant au fond 
du nez. Voy. Nez. 


Palais nlcéré, gr. 

Pâles couleurs, 4- i3. 38. 43. 5o. 
79 81 83. 106 i3l. 14t. ano. 
393.806 33o.368. 375.419. 4ag. 
458.461.477.554.609 616.647. 
706. 73 ». 717, 758. 

Palpitations deecenr. Coeur. 
Panaris, 319. 3aa.4i> 004. 5o8,' 
5ia. 637 63o. 667. 768 
Pancréas (remède contre le ), no. 
iSa. 767. 

Papier; le désinfecter, 198. 
Paralysie, 35. Sa. 6t. 9, 9a loa. 
loS. I08. 110 11 i. 116 117. i3a. 
18•. ibiil. aol. aog. an aaa. 

365. 364. ïSt- ibid. 395. 3o5. 
3.8.311.334.133.337.313.349. 
35 >.3.5i 354. 357 363. 366 370. 
378. 3:)3. 397.4..}. 450.456.457. 
458.463 465. 476.47«- 40''- 5 o 5. 
517 533..736 6i3 618.613. 618. 
640. 64a. 65o.658 711.7 i 3- 737. 
738. 739. ibiJ. 743. 769.773.789. 

Paralysie commençante, a5o. 809. 
618. 

Paralysie ; s’en préserver, 110. 
309. , 

Paralysie «rorbntiqiie , 655. 
Parotides, '7. 3a3. 3 j4' 399- 
Parties de la géuécalion; les forti¬ 
fier , aaa. 



865 


DES MALADIES. 

PArlies intemp^rées de chaleur ; Philtre , 735. 


Phlegmasie. f'ojr. poitrine enflam- 


Phlegn 


■, Ga5. 


r phleg- 


Foy. 

. For Vu 
c,3o 38. 4'. h3.56. 75. 
ihid. 83,93. III. i3a. i35. 14! 
146. 168. 171. 188. aog. 

a54’ 

366.383.4oa.4o3. ioS. 418. 439. 

433.447. 458.t|7i.473-4''^7- '>‘f 
538.559 5:a 55Z.:>-,ï.iliid.5-^. 
573. 574.631.631.604.939.66.}, 
676. 6b6. 708. 737. :6i. 76a. 
Phthisie scorbutique, ili. 


les rafraîcli , 

Pa.'^sioii cardiaque, 378- 
Passion céliaque , 43o. 

Passion hystérique, ia.45. 48. 7: 

430.733. t t y 

Passion iliaque, 8}. 4o6. 687. Phrénes 

Paupièresj gale qui ,se forme des- Plithisic 
sus. F'oy. Yeux. 

Paupières ulcérées, f^oy. Yeux. 

Peau ; l'adoucir , 98. 178. ao;. 358. 
ibid, 453. 76a. 

Peau; ses âpretés , 348. 358. 

Peau ; la blanchir , 65. aon. 290. 

453. 

Pc: u ; ses boutons , 4la. 

Peau ; scs cicatrices , 358. 

Peau; ses crevasses. P'. Crevasses. Pica ou appétit dép_, ,, 

Peau; ses démangeaisons, 340. 377. Pieds (Cors des). 6, i5.46. 89. j53. 
5oo. 5oa. 509. 5ii. 5i3. ibtd. 240 380.400. 4n. 479-SgS-655. 
5il. 75 q. 669 706. 

Pieds enflés, 6}. 

Pieds enflés à la suite d'une longue 
mai.-idie, 546 

Pieds; leurs écorchures, 433.^4- 
:s maladies, 5o. 80. 81. 8a. Pieds ; leurs engelures. F. Mains i 
83. lao. i3o. i5o. i5i. 183. 193. leurs engelures. 

208. 336. 339.367. 370. 393.3o4. Pieds fatigués, 49. 

326.333.3)0. 353. 358. 417. 507, pieds ( œdème des ), aS3. 
541.i5id.54a. 5o8.595.6II. 663. Pieds gelés , C3a. 

664. 707. 746. Pieds; les préserver du froid, 533, 

Peau J ses taches cl lentilles, 71. 56o. 

353. 356.358. 376. 377.527. 541. pierre infernale ; comment elle se 
757. 767- forme, 4a. 

péricarde; ses vers , 180. Pierre des reins. Foy. Gravelle. 

péripneumonie , 3g. 38a. 406. 414. pi^rre dans la vessie, aa. Foy. 
486.571.597.598.601.606.6.51. 


Perle de sang , 6. 4a. 55. 57. 5 q. 63. 

66.6q.71.88 90.91 93. 146. 184. 

i85. aoa. 287 3ai. 33i. 333. 458. 
484. 5a6. 53o. 533.567. 6t6.635. 
65i. 653. 659. 680.7at). 7.36. 
Pesanteur de tête. F oy. Télé. 
Peste ; la guérir, 53. 69. 174.189. 
194.200.211.a3o. ibid, 274. aQ*- 
295.3o6 316. 341.450.4®'- 497* 
5o8.5a3.55o. SgS 645.060.664. 
666. 677.689. 7o6 .i4<d. 708. 7 i 3. 
735. 737. 75a. 763. 781. 

Pe.sle.; s’en préserver, i5. 171. aaS. 

aa9 340. 394. 567.645.664-757. 

773.780,781.791. 

Petite vérole. Foy- Vérole petite. 
Peur nocturne, S^3. 


Piqûre Je tendons. Foy. Tendon» 
blessés. 

Piqûre de guêpes, d’abeilles ou 
mouches à miel, laa. 3a5, 3g8. 
460. 76a. 

Piqûre de scorpion, 5i. 

Piqûre de vive , 6a. yuS. 

Piqûre venimeuse, 3i. 6a. 6i3. 

7a3. 735. 738. 791- 
Pissement de sang. Foy. Urine 
sanglante. 


Pituite; la purger , 07. i8a, 233 . 

269. a7i. 333 . 364 .379.397.43^ 
43 a. 444 - 445 - 446.463.49®- 53 *- 





545.567.609.C3i.66a. 673.69a. Plaies de l’oesophage. Voy. CEso- 

739.755.759770.785. phage. 

piliiilc visqueuse,ai. ii4.ao5.ao6. Plaies de la poitrine, Poitrine. 
064. 337. 349. 446. 5a3 53a. 535. Pl-iies du poumon. Vny. Poumon. 
589. 769. Plaies pourrie.s, 187 33i. 618. 

Plaies, a5. a8. 58. 60. iW. 61. 62. Plaies récentes , 41. 62. 76.78. 
ilid. ibid. 76. 89.90. pî- '“i- ’4^.. 4,^7" >7». a^o. 814. 


ilid. ibid. 76. 89. 90. 93. 101. 
aSo. 142. 144. 1.46. a38. ibid. 
aSg. a4o. 241. 34^. ^43' 

344. ihid. 247. ibid. 249.350.370. 


474. 483. Sog. 527. 548. 
7 i3. 717. 753. 761. 764. 


a84. aoa 3o6.3ii.3i4. Sai. 32.3. Plaies; les reunir , Ai, 55. 62. go. 
326. 331.335.337. 340.349-350. 17'- 173- >99- »38. 49g. 5a6. 

353. 355.357. 37b. 371.378.386. ^gi. 

388. .302.4il 4'7-465.469 479- Plaies de la trachee-arlere. Voy. 
4 q«.‘ 5 oo. 5oa, 5o5.5o8. ibid. Sog. Trachée-artère. 
5io.5i3.5i5.i5i(i. 524 SaS.ibid. Plaies vieilles, 53. 140. 157. 302. 
54-7. 548. 553. iiiié. 558. 559 ii. 244. »46- 333. 891. 474. 

56i.582.591.594.6i8.iW.6ai. 483. 507. Sog. 641. 728. 764, 

624.631635.6.56. 663. 664.667. Plaies des yeux. f'oy. Yeux. 

674. 711. 723 73a. 735. 762 76I Pleurésie , 8. ai. ibid. 3g. 5i. 54. 
766. 769. 770. 772. 774. 86. 90. g5. io3. iia. Ii3. ii5. 

Plaiesd’armesifeu.58. 217.547. '”• »4'. i45. 

Plaies de la bouche, ^^or. Bouche. - ’ JJ- «H- ?53. a55. 

Plaies ; les consolider ,‘53. 60. 6,. -Hf »33- 3.9. 

g3. Ml. 176.248- ibid. aSo. 335. 


93. Ml. 176.248. ibid. aSo. 335. ^^3. 347. o3.. 082. 

f40.342.403.413 423.624.549. / /H" 

5^.6Î..656.766,V 

Plaies du erSoe. Voy. Crâne. f i f 643- 544. 5iy 684. 

Plaies ; les dessécher, 49.176. 179. g|.- g 97- §8’ 601. 606. Bi^ 

,.^.229.244..49.6.3 .,u 9.73^. «t. t. “08. “*5. 

Plaies empoisonnées, i58. 3fo. 7^®* 74^- 74?' 7^0- 7®3. 7^0. 

Plaies enüammées am aÎQ. 34i. / g 5 

;g. 499. M». ««• 70». .6.. 4... 

Isirs fraîches. f^oY, Plaies ré- „ , 


*'’centes‘‘*'‘‘"' ’ l’e«»P«clier de tomber, ,6. 

ïlif.'iîÆiaSS'ru.. -IMK• «• »• 

.a3.319. 321.322. 3,3. 329.453. P - ^76. . 

468.481571.621.622.65?. Ssg. ^Z\To'. ‘’ssT 


V\ 2 ; 1 1 n - T Poitrine ; scs àcretés , Sa. 1 


laies ; les nettoyer, 49. 60. 325, 357. 364- 4*6. 4'>7- 4^- 

61. 76. 204.239 244. 248. a5o, l^so. 616. 667. 668. 682. 7i5. 
306.353 400.423.45a. 474-499- 718. 726. ibid. 7.j8. 755. 

5 o 9* 5i5.i6i<y.553. Ônx, q 5|. 65(5. Poilrine embarrassée, 4®^* 

658. 681. 735. 764. 567. 6g3. 726. 


Poilrine 




DES MALADIES. 

Poilrine enflammée , 17. 79. 8a. 4^8, 544. ."ÎSa. 5 


865 


,47. 75 o. 

Poii rine ; ses fausses fluxions dl- 
tis nothee , GjS. 

Poil line menacée d’hjdropisie , 


5^5.598 033.700.706.73'. 64a 648 658. 667.684- 69a. 

‘"T.e" sia”’’^ Pol^on-fl. ur'‘i;b,.r„e,i„„,, 3 iG. 

4 .6.55a. 4a8. 5i8 5a5. 548. 5-,. ’ 

Po, rme i ..es fluxions . 14a. 17.. , ie,.rs pli..*; fi, gg,. 

1 ^ ^ -Icérés'ss.o;. 65. yi 

.6a. 11,3. aa,. 3.6. 33.. 3E9. 
4oa- .549 5.3. 5 6. 6.8. 6ai. 
6aa. 640. 660. 664. C98. 766. 
71- 7^7- 

Poitrine malade, i. 10. la. 17.39. Pourpre , 677. 

fe.«v“ ü;; 

195.0.4 a.^7 a66. i5.d. abi. 65o. 708. .W. 738. 768. 

a88 007. 3a5. 33o. SSg. 36a. chevaux. Fo/. Clie- 

ibid. 385. 4o3. 4o6. 4.3. 4.4. „ r 

416. 4^7 4^9 l'\r 487- 5al Poux ; les faire monnr 9. .6. 5a. 

. 3.io. 5el “7,1 i^d. 58i. 173. 094. 33a. 36a. SyS. 4" • 

6a.. 633, 63ç). 656 ibid. 683. 4''- 4'»- 4‘7-460* -oi- 5.3. 

5. 4. iéiif. 088 689. 690. 6ya. 'a5. 

S9S 700.703.714. 706.7:17. Prépuce; son ...flammalion, 4.0. 


696 700. 703. 714. yay. 

^ ^ ^ Pria'p 


Poitrine ; scs maux . 7. 56 78. 84. 

if '»”■ 

Foilriiie; ses opprrssions , 374. 
Poitrine; ses picolemens, 5i. iSg. 
Poitrine; ses plaies; 62. a3g. 407. 
408, 5a4. 

Po.uane { rhome de). 98. SSg. 

744- 

Poitrine ulcérée , 60. 40a. 698. 
Polype du nei. Foy. N ci. 

Polype rampant, 766. 

Pores , les ouvrir, a36. 

Porr.aux. ^oy. Verrues. 
Possédés, yor. Manie. 

Poumon emtiarrassé de flegmes , 
5a. 73.3 ü5. 3o8. 3ii. 33o. 36a. 
376. 40,. 465. 496. 584. 648- 
65o. 664. 678. 709. 764. 
Poumon enflammé, yoy. Péri- 


’ n 


, 167. 567. 


65a. 

Poumons; les fortifier 
649. 690. 

Poumons; leurs maladies; l{o. 
177. aSa. 3i3. 3i6. 3a6 Sag. 
36i. 36a. 363. 376 38i. 4oi. 

40^3. 4t3. 4.4. 433. 447 464. 


Prnstati-s ( inflammation des ), 
.85. 3ao. 

Puces; les chasser et le.s faire 
mourir , 49. 3.3a. 461* 5i3. raü. 
Pulmonie , 7. 49- 5 . 63. 149. a3a. 
537. 549. 638. 648. 683. 691. 

Punaises j les chasser et les faite 
mourir , 394. 5i3. 

Purgatif , i3. ibid. 18. 20. 24. a8. 
35. 36. 37. 5a. 65. 68. 7a. 73. 
74- 75.86. 90. ga. 97.99. 116. 
127. i3a. i4o. 170. i8t. 184. 
ibid. 186. ai g. aa6. a56. 270. 
271. 289. aa4 . 3o2. 3..3. 3ii. 

3ia. 319. 3'3. 33a. 336. 364. 

370. 373. 379. 3yi. 395. 401. 

if-:, iii. & h: 

597. 598. 610. 6i3. 63i. 643. 

644- 661. 671. 672’ 673. 678. 
693. 69.4. 698. 699. 7aa. 75,. 
770. 777. 783. 78"). 789. 
Purgatif agréable pour les ma- 
lailcs qui ont de la répiignanca 
gour les médecines ordinaires , 

Purgatif doux, 5a. ga. ni. 116. 
139. ai8. 3 o3. . 3..'3. 398. 43i, 
3o 




TABLE 

518. 53a. 55a, 597. SgS. 6o5. Hâte squirreuse on dure, ta. 7 

519. 636. 687. 698. 699. ibUt. i5a. 184. 191. aj5. aiS. ai 

joi. 7a9- 737- . ib. 379. 33i. 418. 4a6. 476. 78 

irgatit ; en réprimer l’action ex- Rate ; ses tumeurs , 53. 89. 90. g 
cessive, 738. 783. i33. i5a. 184. 171. a45. 33 

irgalif d’antimoine (sulfure 476.541.634. 
d’antimoine) pour diverses ma- Rate ulcérée , aao. 


. 467' 56 i. 57a. 64 ». 7aa. 
. 765. 

xachenient de), a6. 76. 147. 
le déterger , 468. 


i5i. afli. 4o5. 589. 634. 781 
Rate enflée, i33. 180. Sga. 4' 
66a. 708. 

Rate; la fortifier , 196. 


188. Sag. 369. 48 
56a. 571. 6o3. 6a 
695. 75a. 773. 

Règles; les provoque 











Rclâcliement de la nialiice. f'o/. 

Matrice-, son relâclienicnt. 

Repo ; le procurer, agi. 
Respiration; la faciliter. 7(1. 77. 
lag. 167. 180. a3 . 3io Sag. 
5a5. 570. 6a4. ôSg. 688. 763. 
Rélention d’urine, k'oy. Urine. 
Rétiaoii. - •> 


DES MALADIES. 867 

..ns; l’arrêter ,41, 53. 57. 63. 

j3 89. 90. 17a. ibid. aaa. a48. 

aâo. 3 i 9 333. 4o3 453. 4-5. 484. 
49a 5na. 58a. 683. 635. 735.-59. 


Rliagades,gerçures, y. Crevasses. Sang ; son ébullition , 54a. 


Sang caillé, 77.90. io3.i3t.aoa. 
a3o aSg 31 .403.406. 469. 5o3. 
65o. ' 74- 790. 


Rliumaii.sme ,'i 1. 34- 5l. 67. 70. 
83. 90. 95. io3. io5. 108. i5o. 
i5i. i63. I I. 317. aa7. aJo. 
a4o. a'io. a83. ibid. a86. 387. 
3oo. 3 i3. Sog. 3io. 3i4- 317. 
3ai. 337. 33i. 35o. 379. 388. 


s circulation , 


e coaguler 


Sang; entretenir 

4i8. 737- 

Sang ; l’empêcher de 
dan le corps , 3ja. 

Sang roagulé dans le corps. 

Chute de haut. 

Sang; son effervescence, 78. 198. 

.. 38i. 53i. 704. 

469 47'’' :77- 49'• 496. 497- Sang evtrava'^é, 66. 71. 93.94. aot. 

5oi. 5<>6. 539. 559. 573 .'188. a3i 367.'(03 670. 

5g,>.. 63i. 6 I. 654. 6'7. 658. Sang ; l’épaissir , 543. 638. 

695. 01. 713. 73.1. 731. 743. Sang ; son épanchement l3l.aol, 

77^ 774 789- 79''. Sang; l’adoucir, 38. iSSiago.390. 

Rhumatisme gnutteux . 43. 108. 54a. 089. 

Rhume, a4. 98. '68. 171. 381. Sang ; en corriger l’acide vicieux , 

3ii. 367. 466. 633. 667. 678. 19. 

683. 686. 693. 70.,. 7u3. 7i 5. Sang ( crachement de ), 6. 7. i3. 

717. 718. 737. 743. 744. 755. , fie, .35. 36. 40.53..Md. 5-,. 56. 


Rhnmedt'cerveau. Voy. Orveaii. 
Rhume invétéré,;» 83. 149. 381. 

487. 535. 601. 6i5. 

Rhnrne du ne» roy. Ne*. 

Rhume opiniâtre. #6»^. Rhume 

invétéré. 

Rlinme de poitrine. Voy. Poitrine. 
RiJ. s de la peau ; lea adoucir, aog. 
Rogne, 338. 3 i8. 510. 766. 778. 
Rogne maligne des jambes, yoy. 
Jambes. 

Rots. yoy. Kstomac ; ses aigreurs. 
Rougeole', 36. 69 i5i. 356. 377. 
381. 383. 391. 398. 395. 316. 
399.639 596 eSs 664. 748. 
Rougeurs du visage, yoy. Visage. 
Rougeurs de* yeux. A' oy. Yeux. 


Sable des reins. A'o/. Gravclle. 
Saignement au nci. A'oy. Ne*. 
Salive am. re , i3a. 

Salive ; l’attirer , 3l. 398. 738. 

739- 


6.40.53.1 

3. 75. 78. 79 83. 84- 
93. 1 '' •' 


66;S.'7o., _ _ 

161^.88.90.93. 1^9 134. 139. 
171. i"7.179. 188. 18C.209. aai* 
^5i. ^^7. Sii.SaS. i&iV,33a. 36i« 
383.38(> 39a. 4o3. .{i5.4aa. 499, 

S1îi:e.K;kfe‘4s: 

^9 55i. r.86. ibid. 565. 5:4. SrS- 
600 601 616 6ir, 6ai. 6 i 7*633. 
641 651.659 67I 678. 636. 688. 

690. 700. 704.711.715. 733. 735. 

7(3 750. 753. 765. 758.759. 764. 

767 771. 

Sang (flux de). A'by. Dyssenterie. 
Sang; augmenter sa circulation, 
37. i3i. i53 . 363.-893. 4^^ 4^4* 
839. 53o. SSg. 661. 735 774. 
Sang ; le purifier . 55 46. 63. go. 
93 95. 109. i3i. i35. i38 145. 

174. iSn.ibid. 307 308 334, ib, 
339.390. 3'j3. 3 oo 304,809, 3ag. 

ièrd. 343.390. î5o{463 54i.549. 
553. 571.616.637. 64.. 643.654. 
677. 678. 683. 683 684. oijo. i5. 

691. 693. 699. J09. 753, 758. 778. 

5o.. 



8^8 


TABLE 


s . ; ?a cnrrtiplion, aft). 

> r,. u , ses .'.c clé-, 3 58. yo. 86. 

Sa). 4'‘? <>38. 

'8 UiJIle , ig. 1G4, ijgo. 

.Sai )4 ( de ) , io.Si. 

56'. 6.3 635. 6;i. 

S.I'.;: ; le rali.iîcliir , 4 '• ' 54 . i 55 . 

164.35b Sa 1.399. 638 65o. 

Sang ; le mniiner , 55- 73 87. 107. 

IM i54 48i.5a3. 587. 

Sana ( pissemi nl de ). f^ojr. Urine Sommeil 


4S0. 


154. 176. 2'ï 4. afio. âge 
SaS. ibU. 381. Sgi. 458. A! 

496. ,53o. 616. 6ig. 633. 65o. 
683. 684. 691. 6ga. 697. 

Soltil ( coulis de ) , io3. 

Sommeil; le provoquer. a4. Io5. 
j 85 . 336. a55. al, 3. $34. 3,43. • 
359. 38o. 38i 38a. 387. Sqo. 
3ji. 4>8' Saa. 534. .543. 55i. 

' 19.680 694.734.746.773.783. 
imeil immodéré, 88. 781. 


Sang grumelé, 367. 719. 736. 740. 

753. 

Sang yny. Perte de sang. 

Sanie' ; l’affermir , 677.693. 74G. 
Sarcocèle , ffi- 

Sciatique, /^qr. Goiitle sciatique. 
Scorbut, 7. 8. i5. i8. 38. 39. 40' 
ibid 4^* 4 *’* 63.79. lui. 

io5.106. ’oS. III. lag. i36. i4i* 
147 i5o. iSa. 1.54. 177. 180. ib. 
i83. ao6. ai.!. 334. aa.5. aSa. 
a63. 39.3.397. ay8. 3(i8. 3l3,3i6. 
33o. Soi. 3.33. 334. ibid. 343. 
366 . ibid. 382. 383. 386 . Sga. 

4,18. 415. 45i- 4-58. 475. 476- 

477. . 53 t. 533 . 540. 543. 547. 
554. 573. 583 . 589. 6t6. 6 ai. 
639. 653. 648. 634. 658. 669. 
703. 711. 715. 720. 721. 789. 
761. 764. 765. 768. 76g. 780. 
-:— ...O morsures, 200. 34o. 


Scoi 


665. 

Scrophules. ay. Ecrouelles. 
Scrotum. P'oy- Bourses. 

Sein. yojr. Mamelles. 

Semence; l’augmenter, 687. 

Sens; les aiguiser et les réjouir , 

a33. 535. 746. 

Sérosjtes ; les pnnsser , 10. a6. 85. 
loS. 337. 354. 340. 36a. 36g. 
371. 39'. agg. 3i5. 336. 364. 

& &. Ë7. ‘Üù. 11.': 4 

643. 65o. 66a. 671. 678- 686. 
687. 69a. 694. 699. 701. 703. 
705. 73a. 733. 736. 737. 789. 

Se peut; ses morsures ,3a. 5i. 96. 
ibid. 393, .196, 3aa. 34,,. 398. 
534.646.666. 674. 678. 787. 
Serp> os ; les chasser , 433. 

Soda, yof. Gorge; ses maux. 

Soif excessive , 19. 97. i5a. i JS. 


Songe.s lurbult ns , 456. 

Spbacèle , 61. 5q3. 664. 774. 
Sqiiirre, 76. i34. i5l. iSa. i6.5. 
343. 349. 379. 387. 347. 349. 
439. 461. 764. 

Sqnirres des viscères, ^oy. Vis¬ 
cères SquilTCUX. 

Stérilité , 37. 463. 

Strangiiiie. Voy. Urine rendue 
goutte .3 goutte. 

Suelte ybi'j.f'oy. Maladies épidé¬ 
miques. 

Sueur; l’exciter, 89. 102. l36. 137. 
141. i8o. 311. 317. ai8. a3i. a'i5. 
abS. 368. 377. agi. 396.3no. 3oi, 
3o4. 3a5.386. 47 i- 4"’ 479- 496- 
Saa. 544. 55o. Py8.633. è.\a.ibid. 
657.665.666.677.678. 686.692. 
695. 707. 708. ibid. 718. 74i. 
7:15. 737. 744. 745. 775.789- 
Sueurs immodérées, 3oi. 484. 
Sueur des mains ; la modérer, Saa. 
Suffocation, Sa. 

Suffocation de matrice , 44- 46- 
' 67.113. 117. i43.t83. 3o6. 017. 
456.467. 476. 494- ^7’ 

623. 719, 791. 

Suffusion des yeux. Voy. Yeux. 
Suppression des règles.^ ay. Mois. 
Suppre.ssion d'urine, ^oy. Urine 
supprimée, ou ischurie. 
Suppuration; pour l’avancer, i. 
a38.3.40. 356. 454.456 5oo. 5n. 
5 i 3. 537.531.590.668.674. 
Surdité , 3. 57. 68. 71. ii5. 117. 
136. 364.3/4* 292.324.356. .87 1. 
471.773. 

Syncope. V^oy. Défaillance. 

T 

Tabès. Voy. Maigreur. 




DES MALADIES. 


86g 


*/'• 'î’' '9’' *i4' 
afiô. 65 a<)i. aoa. 3„û. 3 la. 5 I'■ 
368.38', a f^fi. r,6; 

494 49"* ■'>18 r>6f>,56-.6i: 

f)t6.618.64... 6 )3. 6;8. ro6 '•33. 
746. 763. 77O. 77a. 783. ' 


Tache» (lu visage, ^oy. Visage ; ses 
taches. 

Taches sur les yen», f^of. Yeux. 

Taie», Yeux. 

Taille ; renicdc pour les matière.» 
purulentes qui coulent après , 

4^8. Tète (mal de ) occasionné p„, „„ 

Talons ( engelures et mules des ) , mauvaises digestio".» , 5a. 
ca' 477* 488- 89’- l'été; ta nettoyer , i46. Sjo. Ii6. 

b3a . Mains, leurs engelures. 'J'éie ; ses pesanteurs, {76. 767. 
Talons ( humeurs sur le») ; ai 9. Tète (douleurs de ) , p.ovenant 
'larlre mucilagiueux du corps ; le “ 
résoudre , i5G. i8o. Sag. 4o'- 
619. 


Teigne , 16. 9.3. lag. So5. 355 401. 
4,0. ibi./. 4i6.417.43o. 433. 5o4. 
559.590. 614. 634.6G0. 707. 7x0. 
780. ySi. 

Teint, le rendre uni, 178. 
Tempérament foible ; le fortifier , 


I. 469. 


39- 

Tendnnshlessés,63. 3i5.4o! 

5a8. ihid. 5ga. 677. 

Tendons; leur rélaxation, 387. 
■)4a. 7 i3. 

Ténesme, ou envicd’aller à la selle 
s.ins rien rendre, I7. 71.78. t86. 
lag. 396. 497. 694. 69.5 7 i3 740. 
Tension douloureuse du bas ven¬ 
tre. V o/.Ventre. ( tension dou¬ 
loureuse du bas ). 

Testicules enflées, lao. 146. i53. 
280. 586. 6.3o. 

Testicules enflées et enflammées , 
280, 399 419- 

T. sticules ulcérées , 3a8. 

Tf te ( blessures de la ) , 68. l44 


pituite crasse, 363 , 43i. 

476. 

Tète ; ses plaies. Voy. Tète ; scs 
blessures. 

Tète; la purger, 476.67a. 

Tète j ses ulcères , a4n. 

Tète tremblante, 701. 

Tête ; ses vapeurs , lor. 

Tintement d’oreilles. A'". Oreilles. 
Tfcnia. Voy. Ver solitaire. 
Torticolis , 5a6. 

Toux,t6 17. i8. ai. 34. 49. 5o. 
63 7.5. 78. 80. ma. ii3. 134- iSg. 
143 .47. .48.1.53. 16a. 120.107. 
184. tgo. 193. a5i. aSa. aOJ. aog. 
a66. 274. a8t. 296.307. 3o8. 3ia. 
.3ao. 3a5.3a6.33o. 34a. 3Sa. 376. 
381.384.38.5. 40a. 40.3.4o5.414. 
ib,d. 416.4.8.43.. i '-'. 4-^3.483. 
48S: 496.5a5. 533. 539. 543. 530. 

667. Mg. 570. 57a. ibiJ. 6aa. 627. 
63a. 633.634.648.£5o.656.66o. 
667. 684.689. 6g5. 703. 708.70g. 
710.7 16.7 18. 706. 737.738. 739. 
744. 746.77a. 783. 


a4o- ajg. 


1res lie la ) , t>«. 144. 79”' 77-- /”“• 

i57.3ia. 3i4-4*7’4^8. Touxdeschevaux. A^ay.Chcvaux. 


/,83. 634. 644. . 

Tète ; ses chaleurs, 354. 616. Tou» opiniâtre. 
Tète ( douleurs de );, occasionnées 
par cause chaude , i g, 171. Sgg. 


Tète ( douleurs de) occasionnées 
par cause froide, a63. 387. ag-a* 


. P'ny. K 
a3. 39. 63. 66 70. 
, .10. lag. 148. 149. 

.i53. »5i. a53. a6o. 277.281. 807. 
3ii.3ao.3aa.3a_6. 36a. 386 éoa. 
4ag. 5ai. fiaa. 5a5. ihid. Sag. 037. 
544. 594. 6i3.6a4.633.64a. 65o. 


3o5. 34a. 668. 763 770. ' 678. 695.71a.713.747. 764.770. 

Tète; la fortifier , 117. a4o. 357. 'rou»séche,87. 186. 33i. 485. 53g. 

i>94-304. 431.474. 750- 767. 

Tête; scs fluxioQS.ii- 54- 817. Toux des vieillards ,a6o. 307. 36a. 

41a. .',78. .545. 4*9- 

Tête; sa gale. f^or. Gale de la Trachee-artère ; ses plaie». 6a. 

Tète. Trachée-artère ; ses .âcrelé», aSg. 

Tète ; son hydropisie , lan. ayy. SSy. 437. 570. fiSa.^SS. 

Tète ( mal de ) , 34. 44. 54. 90. 99- ïtaucliécs, l5. Sg. 89. lai. 184. 




870 TABLE 

3o5.3aa. 357.534.575. 6i5. 678. Tumeurs œdémateuses, molles et 
''79-, , blanches, ma. 117. laa. ia3.i85. 

Tranchées des enfans. F-nTans. a85. 54-. 711. 781. 

Tranchées des femmes en couche , Tumeurs osseuses sur l’os. V. Os. 
3.3^.76. 1*3.353.357.403. 4>a. Tumeurs pestilentielles, 349.670. 
414. 5a3. 548. 587. Tumeurs sanguines on anévrisme , 

Transpiration ; l’esciter, 106. 109. 118. 5a6. 

304. 45o. 5a3. 647. 657. 708. Tumeurs scorbutiques , 774. 
Tremlilement. V. .Membres trem- Tumeurs scrophuleuses , gS. i36. 

blans. >65. 184 i85. 199. 3,0. 436, 

Tristesse, ^oy. Mélancolie. 4*8. 5«ii. 5a8. 766. 

Tumeurs,3. io.3o. 31.49.69.71. Tumeurs squirreuscs , i33. 184. 
110. 117.134. 134.318. 343. 349. 39.5.313. 347. 349. 477. 710. 

ib. 370. 3io. 3i4 3 7. laS. 3 j 6. 764. 781. 

340.34t. 344 347. 34 ). S5o. 355. Tumeurs de la raie. Voy. Rate. 
357.i7u</. 36a. 387.398. 4n>'4‘'• Tumeurs des testicules. f^oy.Tes- 
413. 419.450.473.48.5.503. .5114. licules. 

007. 5o8.'hid.5i 1.5i3. 537. 533. Tumeurs vcnérienufs 349. 

540. 56n. 583. 586. 588. Sga. 594. Tunique des ycus ; la fortiGer. V. 
650.653.6.5.656.658.668.670. Yeu*. 

678.706.735.789. Tynipaoite. H)dropisie tym- 

Tumeurs, ou abcès internes , 36, paniie. 


Obo. 

Tumeurs des bourses. V. Bourses. 
Tumeurs carcinomateuses .571. 
Tumeur' chaudes, 49** 648' 
Tumeurs cutanées , 8g. 

Tumeurs dures ,71. I3t. 146. >65, 
333 .436.456. 461. 5o3. 547. 594. 

730. 781. 

Tumeurs enflammées, 6a. 69. ni. 
763. 

Tumeurs érysipélateuses, 358. 668. 
Tumeurs flcgmoueiises , 18. >l8, 
Tumeurs du foie. Foie. 

Tumeurs du fondement. f’qy.Fon- 
dement. 

Tumeurs froides,61. 356,5i i.5ag. 
738.739.774. 

Tumeurs humides et mollasses, 89. 
Tumeurs internes, 660. 

Tumeurs inflammatoires , 63. 6g. 

753. 

Tumeurs invétérées, 396. 786. 
Tumeurs des jambes, f'. Jambes. 
Tumeurs des jointures. A^oy.Join- 

Tumeui, malignes, m8. 

Tumeurs des mamelles, /'qy. Ma- 

Tumeursdn mésentère, f'oy. Mé¬ 
sentère. 

Tumeurs du nombril des enfans. 
/^qy. Enfans, 


U 


Ulcères, 7. 16. 36. 43- 59.61.63. 
ibtd. 76. 89. i3o. 137. i38. léo 


341. 343. iiid. 3,49 
361.384 331.334 335 340.349. 
353. 355. ihid. 357 SSg. 369, 
580.386. 388.403. 408.417.465. 
483 494 S"*- -07. ib. 

5o8. 1^509.511. 5r3.5i 5. 5i8. 
547. 551.554. 555. 556. 558. .58a. 
618.634.634 648.653.655. 664. 

667. 706. 708. 733.731.73a.740. 
761 773.780. 781. 

Ulcères amniilans , 333. 538. 59a. 
767. 

Ulcères des amygdales, Amyg¬ 
dales. 

Ulcères de la bouche. P'oy. Bou- 
Ulcères cacoè'tiques. P'oy. Ulcè- 

Ulcères oarcinomatenx , 18. 333. 

666 . 

Ulcères ; les cicatriser, 55. 63. 
:74- 34'3- aS?. 656. 567. 558. ib, 
583. 735. 753. 


68. t36 iJo. 37.5. 338. 466. 5ii. 
58a. 593.44- 649. Tao- 7*5- 76a. 







DES MA 

Ulcères caverneux, aSy. 375. 4 o*- 
4a3. 

Ulcères chironnicns , 58a. 

Ulcères Hêsrspérés , 77. l53. 
Ulcères desséches ; les faire sup¬ 
purer , 5o5. 

Ulcères ; les dessécher, i46’ ibiii- 

iSg. 179. èi 194. ,99 J,8. 349. 

5i3. 5î3. Sga. 655. 717. 
Ulcérés errans , Soy. 

Ulcères Bsluleux , 4a. 358. Syo. 
557. 649. 660. 

Ulcères du fondemenl. P^oy. Fon¬ 
dement. 

Ulcères de la gorge, ^oy. Gorge 
ulccrëe. 

Ulcères humides, 148. 

Ulcères inciirahles, 648. 

Ulcères internes, Sg. 68. 89. 98. 
187. i85. 4..a. 468. 551.600.647. 
653. 666. 73a 740. 

Ulcères des intestins. Voy. Intes¬ 
tins ulcérés. 

Ulcères des jambes. V. Jambes. 
Ulcères inalinsi les mondiGer et 
les guérir , 6. 7. i(j6. t57. aoo. 
a57. a7.5. 384. 3a8. 335. 358. 

Ifs; g: S: 

594- 637. 667. 670. 71t. 

yao. 780. 735. 756. 766. 774. 

Ulcères des mamellm. Ma¬ 

melles. 


Ulcèrc.s J les nettoyer, 53.60. 63. 

304. aSg. 335. 39t. 4‘>o. 4>9- 4®®- 
474. 493-515. ibid. 535. 049. SSy. 
558.699.717.780. 

Ulcères des paupières, foy. Pau¬ 
pières. 

Ulcères pliagédéniques, SgS. 
Ulcères du poumon. Voy. Phthi¬ 
sie , poumon ulcéré. 

Ulcères pourris , Sag. .5a8. 547» 
58a. SgS. 670. 759. 

Ulcères des reins. Vny. Reins 
ulcérés. 

Ulcères saniciix , i3. 667. 

Ulcères sinueux , 307. 649- 585. 
Ulcères scorbutiques, iii. 5ii. 

554. ^ 

Ulcères léléphiens , 5g3. 


ladies. 871 

Ulcères vénériens, aao. Soi. 547. 
647. 

Ulcères de la verge. J^oy. Vérole. 
Ulcères vermineux , 54^. 

Ulcères vieux, 36. 90. 1,(6.187. 

iSg. 173. 179.30a. 331 344,347. 
a5o 455.499. 507.5< 8. 609. 532. 
634. 547- 534* 548. 65 q. 699,707. 
730 736. 753. 757 763. 764. 785. 
Ulcères des yeux ^oy. Yeux. 
Uretères : ses obstructions , 5l. 

113. aao. 763. ;64. 

Urine ; la pousser, a. 3. 6. 7. i5. 
aa. ag. 4'’- 4^ 4^’ 

47.49. ièiiè.âo.51. .63.53 54.57. 
63 64.73.74 77-itid. go. 91.93. 
97. 99. 103. ibid. io3. 106. 109. 
110. 111. 114. ii5. i5i.i33.i33. 
134 137. iW. 143.147.148.154. 
lâG. 157. ibid iSg 167 169. 
173. 177. i83.i6(c/. 193 ao5. 30U. 
i^l^.ibid, aaS. a55. 368. 370.380. 
388.390 391. 39a. agS 396.301. 
3u3. 3n4. SoS.Sog. 3io. 3l3. 814. 
Sao. 3a6. 3ag. 33o 333. 34i ■ 343. 
356. 357.359. 36a. 364 ‘bid.i-^S. 

377. ibid. 4o5. 419. 43* 443- 4 '• 
ibid 457. 458 453. 470- 4"'•473* 
479 49* 496-537. 539. 53o. 533. 
534. 540. 545 546.548.56o. 564. 
584-586 587.588.6i4.6i5. 618. 
630. 624. 829. 640.64a. 648.65o. 
655.658. i&i<i.66a. 66a.663 664. 
665.666.671 677.678.683.685. 

686. 690. ibid. 6g I. 705. 706. 
707.708.709.731.734- 74"- 74'- 
74a. 745. 773. 776. 777. 784. 
Urine ; ses ardeurs , 17. 4a- <34. 
iSg 184. 310. a54.a6o.3a5. 4oa. 

41a. 433. 458. 490. 519. 57a. 601. 

616. o3a.64i. 704. 747- 7^0. j-S. 

Urine Acre, 100. ijg. 3a4. oéi. 

391. 433.47a. 4po. 57a. 633.667. 
Urine, ses conduits ; les nettoyer, 
5i. 53. 730. 

Urine épaisse et trouble, 46. i36. 

Urine i en mode'rer les évacuations 
excessives, i3. 6g. 

Urine ; son flux involontaire , dit 
diabètes , i3. 89. 17a. i85. 189. 
336.468. 5ao. bgG. 631.751. 758. 
Urine , son incontinence causée 
par le déchirement du col de U 



vessie dans l’a^ccpuchcmcnt de» Veines mesaraïques ; leur» obs- 


femmes, 179. 330 . 

Urine rendue avec douleur, nu 
dysurie , 8 18S. 3i i. 344- 433. 
5a2. 533. 63a. (jéy. 753.761. 

Urine rendue goiitle à goutte , ou 
strangurie, 77. 85. 96. ii3. 3t i 
.344 Sgo. 404. 406. 433. 458 49a 

5.53, 55i. 571.072.616.761. 
Urine sanglante, 14. 85. 88. 90 
102.253.278.47t- 5ig. 564. 566 

574. 596. 6i8. 715. 761. 

Urine supprimée , nu iscliurio, 49 
96.116. 120. i / jid . 148. 154. 173 

igi. 2.52. 2.54.31.3. 344. 397.4 '3 
4o5. 457 • iiu'/. 488. 520. 038 
548.502.6.01.616.622.665. 670 


glandes ou de» glaires, 8. 11. .57. 


triiclinns , 129. 

Veine rompue ( tlui de sang de } , 
331. 56o. 565. 617.652 771. 
Venins avales, 47- ti‘d. 074. 53o. 
6.19 

Venins ; plantes ,etc., qui y résis¬ 
tent . 19. .26.27 3i. 35. 43. .5i. 
53. 65. 69. 71.77. 9‘. 98. 102. 
117. i.'l2. .36.1,17.148.167.169. 
172. i'4. ‘79- »''3. 206. 208. 

212. 229 -268. 279.2S1.28;) 295. 
3oo. (Tl. 32.i. 3a3 381. 3K4. 4o5. 

406. 429 4 >'’. 44^-4"’“'48 •■497. 
53o. iO. 55o. t6. .575. 621. 63 t. 

602. 645.666. 670.677.678.700, 
705.706.708 709.720.733.7.37. 
73g. 7.52 773. 780. 783. 785. 786. 
787, 791. 

. . ^, Ventre ( faire bon ), 3t8 . 
q 3. 9.5. loi.ioâ. 120. t38. Ventre des enfans ; le relicber. 
Î55' i-jl.ibiH. 176.188. 253. ih. _ f 'ny. Enfans^ 


3.26. 343. 363. 365. 4o5. 
407. 455.490.52g. 617.620.632. 
734.747.750.757. 

Uriner ( dilGcnhc d’) , 8. 67. 70. 
71. io3. i3o. i35. 164 172. 176. 
j88. ."27. ÎS7. Sgi- 4'’8. 

466. 47.5.466. 519.564. 568. 585. 

614.624.678.727. 764.777. 
Utérus, yny . Matrice. 


Ventre ; ses douleurs et tran¬ 
chées,78 91. 112. 284.730.770. 
Ventre enflé , 77. 

Venire ; ses flox et hémorragies , 
25. 26. 38. 47- 758. 

Ventre ( inllainmalion du bas), 
189. 190. 326, 407. 435. 

Venire ; le lâcher , 70. 71. 84 - 87. 
116. i 32 I 1 q. i 56 . i.) 7. t-o 260- 


Vaches. Vny- Bmnf. 

Vi.gin ; sa cliule , 14. 

Vaisseau rompu par chute et con¬ 
tusion , 184. 545 653. 

Vapeurs. 67. 68. 92. gS ii3. i4o. 
i65 . 175. 189.205 206. 209. 2i3. 
- ■” 20. 21- 


Vapeurs hypocondriaques , 233. 

312,469.477. 

Vanuurs liysltriqueS , i8. a8- 3o. 
35. 43. 44. 71.102 io3. 104.107. 




332.246 265,266.295.310.312. 

46.5.467.161/. 4-7 523.540. 

566. ibid. bÿçf, 710, 

.. 'Ucoliques, 298. 540. 


497.532.545 _ _ _ 

667.668.693.702.721 729.737. 
74®. 76'. 77». 777. 783. 

Ventre; le resserrer, 4t. l32. i49. 

tSj. 220.22.5.467.47t. 47.3.545. 

570. 740. 771. 

Venire (maladies du bas), 17. 107, 
ib5. 283. 543 737. 

Ventre rilàché. yoy. Cours de 

5'enlre resserré. F. Constipation. 
Venire ( obstructions du bas ) , .S. 

log. 220, 279. 28.3.288. 296. 731. 
Ventre ( tension douloureuse du 
. , b.is ) , .456. 

23o. 2ÎI. Venire (ses tranchées . A'. Ventre; 


;s douleurs et tranchées 
V entre ( ulcères du bas ) , 62. 
N'cnl»; les chasser , 7. il. 3l. 32. 
47- 49- 5i 77. 99- 'ü?- *'4- 

117. i48. 1.57. 167.17t. 175. 207. 

262.248 277.29.4.505.308,314, 







DES l\ï A L 
3in.35î. 35n. 4'^8 
48i. 4''8-49''- 

èS’j.ilùd.i oçt ibid OSi 63a 658. 

7n5. 7119. i^3o 773. 

Vénus; en mnderer les ardeurs, 
CSg ()9a.6g4. 

Vit solilaire .ou Tœnia, 1S7. 70a. 
Verge ; ses ulcères , 64;) 76a 
Vermine ; en garantir les habits , 

77-. 

Ve.mine de corps; la détruire, 
Ô19. 411. 417. 

Vérole, 7. 3i. S.-. gS. i6â. aga. 

3oo. 494- 676. 70I. 

708. 7ti. 759. 

Vérole ( petite ) , i5. 36. 48. .53. 
6g. 180. aii.a33. aS.';. a.5a a'il. 
a56. 377. a8i. aga, agS. 3i0. 
Û19. 399. 4.Ô0. 471. 488. 494. 

Sag. .540. 548. 696. 647. 6(io. 

664. 666. 689. 748. 75o. 787. 

Vérole (petite) ; en remplir les ea- 

vilés, 59. t34. a8i. a8i.3.4» 358. 
Verrues , 19. 3a. 46. 71. 8g. l4n. 
146.357. 333. 355. 380.404. 179. 
56i. 5gi. 617.63a. 655, 669. 66g. 
Verrues du visage, t'oyez Vi.sage. 
Verrues pendantes , 1^4. 

Vers du cœur. Voyez Cœur. 

Vers des Enfans. Voyez Enl'ans. 
Vers de l’estomac, f^oy. Estomac. 
Vers des intestins, 3. 4- 16. ai. 
3o. Sa. 34. So. Si. ibid.yz. yS. 
93. laa. lag. i36. i55. i65. 17a. 
175. 178. 179. 184. 194. aoa. 
3o5.ao6. an. aa5. aap. aSa.adS. 
ih. 371. 374- ’88. aSg. agi. 3o6. 
319 333.343.377.-383.393.396. 
419 45a- 460. 469. 47°' 483 495- 
ib'. 496. 497' 5a3. 55o. 565 5Wo. 
586. 597'6o3. 604 6i4 616.64a. 
646. 658. ib. 664. 67a. 673. 674. 
681. 685.687.697.715.738.736. 

738.739.746. 75a. 760.777. 788. 

Vers du péricar.le. V. Péricarde. 
Vers larges et plats , 75. 480. 
Vertiges , a6. 35. 9a. 117. «3r 
i36. 147. i63. 17a. l8a. l83- aor 
aa8. a35. a6i. 374. 394- 3ai.34 .. 

CGa.666.678,681. ôgi. 711• 780- 
740. 


ADIES. Ü75 

Vésic.atoire ; en entretenir l’écou¬ 
lement . 68. 24*- 
Vésicule do fiel; scs obstructions, 
97 3i6 340. 

Vessœ i ses abcès , aao. 

Vessie; scs ma’adies, 57 116.16a. 

3a5.3(;6 369 433.53.4.603 633. 
738. 7it. 

Vessie; la dtlcrger, iliS. Sag..586. 
Ves-ie donlouieu.se , SS2. 648. 
Vessie cnfl.immée , 4a. 

Vessie i scs érosions, 311.38i. 633. 

74'- 

Vessie; scs hémorragies, 556 617. 
Vessie : ses glaires , 116. aao. 357. 

366. 369. 5ao. 535. 586. 602. 

660. 707. 

Vessie; scs obstructions , 366.548. 
Vessie ulcérée, i3. i3o. 483' 447' 
470. 535.568.617. 705. 734. 76a. 
Vèlemens ; les désinfecter, 198. 
78a. 

Vidange des accouchées, aC. 48- 
49. 76. ia6. 148. X90. 199. agS. 
368.574 6a4.649. 706. 73^9. 

Vie ; la prolonger , 677. 

Vin ; en causer du dégoût, 3aa. 
Vin ; en abattre les vapeurs, 99. 
Vipère; scs morsures, ia7. 5i9. 

340. 474. 666. 786. r8y. 

Visace; ses boutons , igo. 

Visage ; ses cicatrices , o53. 
Visage; ses dartres, 91. 3go. 
Visage ; le décrasstr et netto^'er , 
ao8. 309. Sgo. 55 j. 

Visace; ses rides , aoq. 355. 

Visage ; ses rougeurs , 4a. 65. l83. 
ao8. aog. aSo. Saa. 333. Sgo. 
708. 7a3. 

Visage ; ses lacbes , 6. 6>. 179. 

aoa. a8o. 353, Sgo 5 JS. 649' 763. 
Visage ; ses verrues , 65. 

Viscères; les forlilicr, 5y. aag. 
307. 36i. 656. 

Viscères ; leur lie'morragic , 556. 
Viscères obstrués, 3. 7. ii. n. 
ai. .38. -3. 8a. 9a. 106. 110. i35 
145. i56. i63. i83 aoi. aSg. afig 
a7o. 271. a75. ngS. 3o5. 3i6.33i. 
344-366.377. éoa. 419.438.43?>- 
483. 538. 554. ^4. 588.64a. 604. 
663.706. 707.739, 790. 

Viscères squirreus , 76. 97. 




87 ^ TABLE DES 

Viscères ; leurs tumeurs , 227. 
Viscères; leurs ulcères, 3. 162. 402. 
Viscosités; les atténuer, 35 t. 
Vililigiucs , ou taches blanches , 

4*9- 

Voie urinaire ; ses ardeurs, 

Urine, ses ardeurs. 

Voix (extinction de), 7. i5o. a8i. 
Su. 584. 

Voix rauque , 632. 718. 

Vomies, y. Poitrine ; ses abcès. 
Vomissement de sang- . Sang. 
Vomissement; l’arrêter, 4- 5- 9- 

3i. 38. 69.9<). i58. iSg. 170.172. 
175. i83. 224. 225. 267. 368.3o2. 
3o8- 317.320.823.328 348.351. 
361.430.4.58.459.475. 481.435. 
488.517. 522.6o3.621.635. 643. 
854.668.691.700.704 735. 766. 

Vomiti?^ i5. 28. 86. 96. 97. 184. 

202.2T8.339.497.602.603.611. 
647. 680.690. 699. 723. 787. 
Vomitif doux , 218. 493.602.611. 
629. 

Vomitif xiolent, 299.602. 724. 
Vue foible. f’ore* Yeux. 
Vulnéraire ( injection ) , 37X. 

Y 

Yeux ; leurs diverses maladies, 
i—acretc des yeux, 3ii. 340. 

— aiguiser la vue, 72. 276. 586. 
645. 656. 

— blessures, 594. 786. 

— cataractes , 160. 27a. 546. 786. 


788. 

— chassie ou lippitude, 4*. 287. 

418. 5i2. 5 i 4. 56 o. 616.760. 

— contusions, ou meurtrissures , 
278. 286. 362.548.560.739. 

— démangeaisons , 14°. 5i2. 5i4. 

•—Couleurs, 274. 4®^- 469' 

5i4.560.593. 677.773. 

—■ éhloiiissemens , 391 766. 

— éclaircir, 5. l4o. 160. 174.27a. 
339. 489. 53o. 616. 640.753.772. 

— 6bres; les raffermir . ao6. 

— fistule lacrymale, i6i.25o. 870. 

— fluxion» ; les empêcher ou les 
guérir, a36 4o3. 478. 5i3. 555. 
57t. 594. 656.7667 


MALADIES. 

— fortifier la vue, 162. 3a3. 338. 
368.423. 5i3.6ia. 640.76a. 

— gale des paupières, 160. 760. 

— Iiuineurs des yeux , 5i3. 

— inflaramalioDS , 59. 70. 91 14$. 

iSg. 160. 161. ibiJ. 172 178. 

206.290.313.339. 340.399. 428. 
474" 5i4' 53 o. 552. 558 574. 5q2. 
59I 627. 629. 635.643.706. 766. 

770. 

— larmes, 174. 221.556. 760. 766. 

— Iigamens relâchés, 264. 

— lippitude. P'aj-. Chassie. 

— maladies des yeux , 26. 70. 108. 
i3i. 138.140. >57. 160.161.206. 
214. 2X5.264 272. 277.278. 333. 
339.376.412.426 442. 522. 546. 
554. 555. ibid. 558. ibid. 616. 
643. 647. 72a. 760 770.786. 788. 

— meurtrissures. P'". Contusions. 

— nuages, 3o8. Syi. 474. 656. 77a. 

— obscurité, 272. 772. 

— ongle, 3o. ii3. i38. 160. 4o5. 

634. 670. 786. 

— ophtalmie , ii3 127. 261. ifcirf. 
212.339 489.514. 5So. 75a. 756. 
760. 763.77a. 786. 

— orgeolei , ou petite tumeur de 
la paupière, 340. 

— paupières ; empêcher leurs poils 
de tomber , 47. 

— paupières ulcére'es , 140. 814. 

— plaies récentes , 56o. 677. 

— pustules , 5ia. 5i4 694. 760. 

— rougeurs,70.160. 221 257.311. 

332.341.599.403.413.426.489. 

5i3.676.717. 77a. 773. 786. 

— suffusions grossières , 35. 95. 
160. i6i. 56o 647. 

— taches naissantes, too. i:3. i38. 
160 ibid, 669. 753. 763. 786. 

-taies, 71. 100. Ii3. i38. if>. 140. 

160. 161. a5o. 656. 676.763.77a. 

— tuniques; les fortifier, aai. 

— ulcères, 35. 4*- *4*’ '60. 

161. 221.442. 474. 546. 556. 635. 
756. 786. 

— vueloible ,5P6 76a. 

Yeux malades. P^oj-, .Maladies des 
yeux. 

Yi resss i la dissiper. P'. Ivresse. 

IN.